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 le bon, la brute & le truand. ▬ lawyer & harmless

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Sujet: le bon, la brute & le truand. ▬ lawyer & harmless le bon, la brute & le truand. ▬ lawyer & harmless EmptyDim 6 Jan - 3:27


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❝ Je vais comme une flamme sous la neige brûlante que nul ne peut éteindre ❞



Tu te sens vide, tu caresses du doigt les meubles carrelés et blancs. Tu tentes vainement d'appréhender cette réalité, cet environnement dans lequel tu évolues, incrédule mais incroyablement excité. Ce n'est pas que tu regrettes ta mère, ni ton ancienne situation terriblement ennuyeuse. Mais tu te sens vide, même si ta génitrice ne t'a jamais vraiment apporté d'amour, même si tu as vécu avec un couple qui passait son temps à tromper l'autre, toujours à regretter un père toujours absent mais aimé. L'infirmerie, à ce qu'il paraît. Depuis ton arrivée à l'orphelinat, tu passes tes journées à visiter les bâtiments, explorant l'établissement avec curiosité. Avant même de t'intéresser aux orphelins, tu préfères tout connaître sur les salles, histoire de pouvoir tirer tes conclusions sur tes futurs interlocuteurs. Tu veux t'assurer de connaître comme ta poche toute la surface de la Wammy's House, chacun de ses recoins. Tu jettes un regard à la salle dans laquelle tu te trouves, pour avoir une vue d'ensemble, tes yeux balaient la pièce, notant les petits détails. Tu te souviens sans peine d'avoir fait un tour dans le bureau du psychologue avant d'installer tes affaires dans une des chambres, histoire de vérifier que tu étais parfaitement sain d'esprit. Mais apparemment, ton cas n'avait pas semblé intéresser le psy, les autres orphelins devant se montrer plus problématiques. Tu n'avais pas encore vu l'infirmerie, et aujourd'hui, samedi pluvieux et triste à souhait, tu peux constater que l'endroit est désert et silencieux. Il y a des lits, séparés par des paravents pour respecter l'intimité des malades, et des placards contenant divers médicaments probablement peu efficaces, du type aspirine, etc. Car sinon, on ne les laisseraient pas aussi visibles, par crainte d'une overdose de cachets dérobés par un quelconque suicidaire. Tu fermes les yeux un instant, écoutes les battements de ton coeur restes pensif un instant. Tes yeux s'ouvrent et alors tu emmagasines toutes les informations que tu peux, terriblement intéressé. Il y a deux personnes qui travaillent régulièrement à l'infirmerie, l'une d'à peu près ta taille, l'autre d'environ un mètre quatre-vingt. L'une des deux fume, d'où la présence du cendrier dans la pièce. Les dossiers sont consciencieusement rangés, maniaquerie ou ennui, en tout cas cela nécessite une grande patience. La salle est astiquée avec un soin impressionnant, mais ce doit plus être l'oeuvre des agents de ménage que du personnel de santé. Tu ne fouilles pas dans les dossiers du bureau, tu devines que de toute manière la plupart des informations les plus récentes sont sauvegardées dans l'ordinateur du médecin principal. Un ordinateur portable, évidemment. Celui-ci est droitier et consomme assez régulièrement du café sur son bureau, d'où une trace quasiment indécelable là où sa tasse doit être posée, toujours la même place. Le flot d'informations afflue rapidement, et tu te laisses envahir par ces constats, plein d'une sérénité assez incompréhensible.
Tu penses un instant à Erin, à ses cheveux longs qui coulaient dans son dos divin, à la courbure de ses hanches de sirène, à ses yeux ensorceleurs. Cela te fait bizarre, de penser à elle comme une perdante, comme celle qui n'a pas su gagner au jeu des sentiments, qui n'a pas réussi à dompter ton cœur alors qu'elle avait tout pour elle. Tu la dédaignes un peu, depuis que tu l'as vu pleurer, une seule larme, et une acceptation un peu trop lasse qui ne lui ressemblait pas, et sa silhouette qui s'éloignait dans la nuit. Cette nuit où tu as perdu ta mère, cette femme qui semblait sortie d'un film un brin kitch avec ses habits roses, ses ongles roses, sa valise rose, son téléphone rose. Cette nuit où tu as perdu les deux seules femmes qui ont jamais fait partie de ta vie, celle qui a essayé de jouer -et gagner- contre toi et celle qui a essayé de te dominer, celle qui voulait une Rachel et non un Rudyard. Tu te demandes si tu aurais pu finir travesti, à jouer à la fille pour Jennifer, faire ce genre de choses futiles, partager des secrets féminins aux airs mystiques qui te sont normalement interdits. Boum boum. Cette fois, ce n'est pas ton coeur, ce coeur à la vibration si familière depuis que tu as commencé à l'écouter pour te calmer, après cette folie douce qui t'avait envahie, suivant la mort de ton père. Ce n'est pas ton coeur. C'est un tapotement régulier, semblable aux pulsations de cet organe vital, mais tu es évidemment capable de reconnaître des bruits de pas d'un battement. Ça vient dans ta direction, sans se presser, vu le son ça doit être un jeune homme. Tu attends, excité. Tout ici est nouveau, tu dois t'adapter, et tu es sûr que tu vas prendre ton pied. Alors tu prends la chaise de derrière le bureau, tu l'installes en plein milieu de la salle, et tu t’assoies, croisant les bras et regardant en direction de la porte. Tu attends, tu n'es plus que cette position, tu n'es plus que cette notion abstraite, cette attente de l'irruption soudaine d'un élément étranger qui viendra perturber ta vie, tu te prépares à un jeu. A ce jeu dont tu ne vas pas tarder à édicter les règles en fonction de ta première approche de cet inconnu.


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Sujet: Re: le bon, la brute & le truand. ▬ lawyer & harmless le bon, la brute & le truand. ▬ lawyer & harmless EmptyMer 9 Jan - 20:50

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« We were born to die »

Random & Harmless & Lawyer

Dire qu'il avait fallu une rencontre, un meeting comme d'autres s'amusaient à le dire, pour s’apercevoir que sa vie n'avait de sens que s'ils étaient arrivés dans la sienne...cela paraissait impossible. Les murs, le ciel, les ombres sur les meubles, tout ça n'avaient-ils toujours été qu'une confuse exagération de ce « vide » qui constituait son existence avant qu'ils ne les rencontre enfin ? Une question, un soupire qu'il laissait passer dans l'air, encore trop innocent de la grande baffe mentale qu'il s’apprêtait à prendre alors que ses pas traînaient de long en large dans l'interminable couloir du premier étage. Vide, tout était si vide. Son air, sa conscience, leur cerveau qu'il jugeait d'un regard, comme seul dieu ayant droit d'avis. Comme Dieu en fin de compte. Pour un enfant de seize années, qu'était-ce que l’existence ? Une vie morne à mourir, traîner des pieds dans les salles de classe -des fois- et puis manger, dormir...subsister dans la masse des têtes continentales. Faire la part des choses entre une destinée que l'on voulait extra-ordinaire ou entre-voir une vie paisible à élever des chèvres en Turquie. Un gouffre sans fin, un trou vide. Laywer n'aimait pas sa vie actuelle, beaucoup trop ennuyante pour ses plaisirs d'adolescents en pleine croissance. Ou diable était le feu, ou diable pouvait-il concevoir que passer sa vie à lire des livres pouvait lui apporter un plus dans ce cadre si malsain qui ne ressemblerait jamais à son projet final ? Thomas n'était pas un enfant car de l'enfant, il n'en avait que la couverture thermique, l'épiderme, la peau blafarde que son teint atténuait quand un rayon passait dessus. Malade à en mourir de cette vie qui n'avait pas de peine à être vécu vu que le frisson n'existait pas. Dans le fond, Thomas avait besoin d'action. Lentement, il avait craqué sa tête sur la droite, sortant de son coma imposé par l’ennuyant professeur de science. Sa feuille était vierge de toute écriture, son stylo posé sur le coin, sagement, suppliant presque qu'on l'utilisa. Son propriétaire fit un tour d’œil de la classe et à sa grande surprise il comprit le l'état comatique dont il souffrait était contagieux....Tellement contagieux qu'il s'en demandait même ou devait être l'adulte qui était sensé lui donner cours. Un soupire, une main qui souleva sa tête, loin de la droiture qu'il s'imposait par moment et il était presque parti pour s'ensevelir dans le presque rêve qui lui avait tendu les bras. Sonnerie fatale ou libératrice, il se releva, rangea tout à la vitesse de l’éclair et sortit du cours. Une vie habituelle, un planning défini depuis plus d'un an lui appris qu'il devait avoir une heure de physique après la pause. Diable, mais quand le jour ne serait il plus aussi dénué d'action ? Quand le soleil explosera-t-il et détruira le stade, faisant s’enfuir à toute hâte les shapes qui y passaient leur temps ? Comme blasé, il traîna des pieds, non sans tenir cette posture droite d'enfant doué qui lui collait au dos comme une étiquette, et entreprit de tout simplement faire un détour plus long qu'à l'accoutumé, de traîner dans l'étage. S'il y avait bien une seule raison qui attisait son attention en cette journée, c'était l'entrée en nombre des nouveaux arrivants. De ces nouvelles têtes qu'il prendrait un malin plaisir à contourner, épier, s'informer. Parce que c'était ça, avant leur arrivée, son jeu favori.
Ainsi était il arrivé à dix mètres de l'entrée que la porte sembla ouverte. Il fronça les sourcils. L'infirmerie était le rendez-vous obligatoire de tous nouveaux génies, mais l’anonymat que conférait leur passé interdisait aux autres -comme les enfants comme lui- d'avoir accès à ces conversations...et une porte béante ainsi ouverte était tout sauf un mur bloquant ses oreilles. Il ralentit sa marche jusqu'à l'ouverture où il y passa sa tête, curieux.

Son regard charbonneux alla directement vers l'adolescent qui se teint devant lui. Mais ce qui le choqua plus qu'à l'accoutumé -même si son visage ne le décrit nullement- ce fut cette assurance avec laquelle ce nouvel arrivant avait prit ses aises. Les pieds fixés au sol, ces bras qu'on croisait pour montrer une importance, ce regard insondable qui déstabilisait...Thomas n'en revint pas. Sa tête, non, son métabolisme entier refusait de travailler et de s'affairer à comprendre l'inexplicable de cette situation. Pourquoi ce gamin le regardait-il ainsi, pourquoi diable était-il sur la chaise principale de la pièce ?

Plus que joueur, Thomas était tacticien. Et si tactique il y avait eu en cet instant pour décrire l'être humain qui lui faisait fasse...elle n'arriva jamais à son esprit. Il ne comprit qu’après ce moment, après cette rencontre, que tout comme lui, le garçon qui lui faisait fasse serait un puzzle. Un rubixcube à quatorze couleurs...un de ces enfants génies qu'on se prend d'amitié pour compléter sa vie.

«  Dix sept ans. Male arrivé depuis peu. Un nouvelle tête. Un mètre...soixante douze... »

Tu fronces les sourcils.

«  Londres ? »

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