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 La lutte inutile - Meine

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Morphee Morphee
La lutte inutile - Meine 363332Expert3
Sujet: La lutte inutile - Meine La lutte inutile - Meine EmptySam 20 Oct - 20:11

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«Je deteste ses yeux. Tout le monde le sait, les yeux bleus, c'est vitreux.
Tu n'as pas d'âme, il n'y a qu'un cerveau bouffé par l'eau. C'est l'enfer. »



Il longeait les couloirs, le nez retroussé, ce visage partagé par le mélange de haine profonde et d'incompréhension. Il longeait les murs blanc cassé de l'orphelinat si bien que l'on aurait pu définir sa silhouette comme parenté à la couleur : froide et sans définition, tout cela dû au faciès déchiré de l’excès. Il fulminait, non, il déchirait son épiderme par le mépris, la haute trahison et la peur qui tous mélangés formaient presque une déformation de son visage d'adulescent. Rimbaud cherchait, fouinait, en vain, les appartements de l'école comme un chien qui s'en va en guerre. Il guettait les salles, frappait les portes, à deux doigts de les défoncer, ne sachant sa force. En un sens, il était perdu. Dans sa tête sonnait en fond une musique glacée, ténébreuse, rythmée par ses pas contre les dalles, rythmée par ses phalanges qu'il avait pris pour habitude de faire craquer à chaque vision d'un corps dans son champ de vision. Il la cherchait, la reniflait dans l'air, essayant de la trouver à travers les murs, traçant sa silhouette dans les couloirs interminables et leur escalier qu'il arrivait à haïr avec le temps.

Meine.

Ce mot horrible qu'il n'avait jamais pu prononcer que sous ses dents serrées, comme aiguisées pour sa prononciation. Meine, la blonde. Meine. Meine l'allemande. Il grogna contre lui-même, remontant un couloir baigné par le soleil. Ses mains le démangeaient, son cerveau, comme butté par les milliards d'insultes, s'était rendu, laissant place à la bête. Artemis n'était pas dans cette journée bénie par le soleil d'automne. Artemis était prisonnier de son double, de ce gamin qui trop désireux d'un certain garçon s'était rendu à l’évidence qu'une trop belle femme tournait autour de sa bête. Parce que bête était l'enfant qu'il gardait sous ses griffes, comme dans ces contes grotesques qu'on racontait des fois. Et comme beaucoup de fois, ayant la fâcheuse tendance à se perdre totalement lorsqu'une chose ne rentrait pas dans « son » train de vie, il avait décide que la chasse à la sorcière commencerait aujourd'hui. Que la « blonde », la « perfection » -aussi grotesque avait pu paraître ce mot dans les moments de conscience du russe – devait comprendre que non, il n'y aurai jamais une place pour l'allemande dans le cœur de l'allemand.

L'espace d'un temps, Rimbaud s'était transformé en chien.

Ronger ses ongles, frapper du point, grogner sur les gens qui passaient tel un chien. Aboyer, souvent, face à leur visage. Rimbaud venait de faire face au premier sentiment qu'il ressentait depuis sa plus tendre enfance, et comme un gamin qui ne comprenait rien à ce qui se passait, il hurlait. Perdu en plein naufrage, à qui devait-il cet affront contre sa propre forteresse ! Il maugréa des paroles insensées, toujours marchant au pas, petit soldat qui dépassait ses semblables pour trouver l'ennemi. Et dieu que l'ennemi avait une pleine puissance sur la situation. Et comme puissance, elle possédait ce que lui n'avait pas : un putain de ventre prêt pour avoir toute une bande de marmot. Il n'était pas jaloux, ça non, il la subissait cette jalousie ! Comme une punition divine, une attaque du grand créateur sur sa personne. Tu n'es pas une femme Arty, tu vois bien qu'elle, elle peut te le prendre quand elle le veut, ton boche.

La porte céda, le menant dans un autre couloir. Il la vit, au loin, la reconnu plutôt à sa blondeur, si semblable à la sienne. Il grinça des dents, avançant au pas de courses jusqu'à silhouette tel un enragé. Il la coupa dans sa conversation avec onnesaitqui en lui arrachant littéralement le bras, la traînant de force à la suivre. Il l'avait, et qu'importe ce qu'elle pouvait lui hurler sur l'instant, il ne la lâcherait pas avant d'avoir ses réponses. Qu'importe si elle y laissait son bras, il la tirerai par une jambe, ou tiens, ses cheveux. Il fulminait, serrant trop fort le poignet de la fille qui aurait pu être sa sœur en vue des regards des autres orphelins qui passaient à côté d'eux. Meine, haha, quatre heures qu'il la cherchait, il ne la laisserait pas indemne.

Il ouvrit une porte, reconnaissant les toilettes des garçons et la balança sur le sol comme l'aurait un souverain et son esclave. Il se rappela soudain un étrange événement semblable, dans une pièce aussi dépourvue de lumière que celle là mais préféra abandonner l'idée de s'en souvenir pour soutenir le regard de l'allemande qu'il considéra dans son ensemble.

Il se retena de lui cracher dessus, par respect pour l'espèce femelle, mais dans ses yeux elle s'était déjà noyée dans les puits de lave que comportait son l'enfer. Il cramait de la frapper, de lui hurler dessus, pourquoi diable était-il si courtois ! Elle était ennemie. Elle était Son ennemie, la blonde, l'allemande, la perfection de son sien. Et que ça le frustrait, depuis que son monde était tourné sur la tête brune, il devait faire gaffe, attention. Ce qui était sien lui était à vie, et par respect pour sa propre promesse, il avait du surveiller ses relations, comme un état-major qui a trop peur de perdre son chef pour une alliance trop suspecte. Et suspecte était cette alliance avec Meine, cette sous-boche aux joues trop rouge et à la poitrine trop volumineuse.

Beaucoup de mots se coinçaient à ses lèvres. Foutue langue qu'il n’arrêtait pas d'oublier quand il entrait dans une colère noire. Du calme, il lui fallait du calme. D'autant plus qu'il était sur un terrain connu ; quelle fille pouvait prétendre avoir un jour squattée les toilettes des garçons ? Aucune. Il alluma une cigarette, histoire d'endormir ses poumons, de les rapprocher encore plus de la mort pour éviter de lui cramer le visage à même le briquet.

 « Je pense qu'il y a un énorme problème à régler ici. »


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Meine
La lutte inutile - Meine 363332Expert3
Sujet: Re: La lutte inutile - Meine La lutte inutile - Meine EmptyDim 21 Oct - 16:48

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Love is like a sin my love
For the ones that feels it the most

« Je pense qu'il y a un énorme problème à régler ici. »

_____Marlen resta interdite devant cette entrée en matière. Il y avait quelques secondes à peine, elle se dirigeait vers un cours de mathématique avec ses amies et la voilà agressée par quelqu'un qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam, en plus d'être violent, malpoli et mâle. Visiblement, cet étrange individu avait un problème avec elle et comptait le régler ici, dans les toilettes des hommes. Il y avait définitivement quelque chose qui clochait. Et puis, de toute manière, qu'est-ce qu'il pourrait avoir à lui reprocher ? Marlen était douce, gentille, inoffensive. Surtout, Marlen évitait les ennuis comme la peste. Elle ne provoquait jamais, brillait dans l'hypocrisie, excellait dans le mensonge et élevait la sociabilité au rang d'art. Comment ce pauvre garçon pouvait-il avoir quoi que ce soit contre elle ? Certes en plus d'être appréciée de tous elle était aussi intelligente, jolie, riche, polie, douée, bref elle était certes une jeune fille parfaite... mais ce genre de qualité lui avait valu l'animosité du sexe féminin, jamais du sexe masculin.

_____Ou bien, serait-il amoureux d'elle ? Elle avait eu parfois à faire à ces étranges hommes ne sachant pas exprimer leurs émotions à son égard. Ils rougissaient, demandaient à leurs amis de l'aborder, la taquinaient, essayaient d'attirer son attention par divers moyens, leur cherchaient des points communs... Marlen les avait toujours trouvé au moins ridicule, si non effrayants. A chaque fois qu'un homme tombait amoureux d'elle, elle se retrouvait pétrifiée de terreur à l'idée qu'il découvre son ignoble secret, qu'il la poursuive, qu'il l'agresse sexuellement, qu'il refuse d'abandonner ou pire : qu'il pense avoir une chance.
_____Aucun de ces fous furieux n'avait jamais été aussi violent que celui-là, aussi agressif. Elle sentait dans son regard qu'il lui voulait du mal, il semblait persuadé d'avoir essuyé un quelconque affront de sa part. Un énorme problème, avait-il dit. Était-ce les mots d'un amoureux transi cherchant à faire passer ses sentiments ? Si oui, elle n'en avait jamais eu cours. Les hommes pouvaient être si étranges, aussi. Qui sait, celui-ci avait-il des problèmes mentaux et ne savait faire passer sa passion que par la violence ?
_____Un frisson lui hérissa l'échine. Elle réalisa dans quelle situation elle se trouvait potentiellement : dans une pièce, seule, avec un homme incontrôlable qui lui voulait peut-être du mal. Qui voudrait peut-être la frapper, la marquer à vie; la violer, la torturer, la menacer, peut-être connaissait-il son secret, peut-être le cherchait-il, peut-être était-il envoyé par Hammer, peut-être était-il envoyé par quelqu'un d'autre, peut-être qu'il avait réalisé sa relation avec Screen, peut-être était-il jaloux, peut-être était-il fou, et s'il l'était vraiment ? Oui, et si elle était véritablement en danger ?
_____Tous ces pensées traversèrent l'esprit de la jeune fille en un éclair et sa respiration s'en retrouva un instant coupée. Si le petit blond s'était soudain transformé en loup-garou pour la dévorer, elle n'en aurait sûrement pas été étonnée.

_____Mais Marlen était quelqu'un qui, malgré sa faible paranoïa, savait se contrôler. Elle retint le cri de terreur qui lui brûlait les lèvres et réussi, au bout de quelques longues secondes, à prendre une grande bouffée d'air. Il fallait qu'elle revienne à la raison : elle ne le connaissait, il ne la connaissait pas, elle ne lui avait rien fait, il n'y avait donc pas de problème, absolument aucun problème. Ses poumons se remplirent une deuxième fois d'oxygène, et cette respiration lui fut moins douloureuse que la première. En essayant de dissimuler les tremblements qu'avaient entraîné sa torture psychologique, elle se releva. Nerveusement, elle remit en place sa jupe et serra de sa main droite la bandoulière de son sac de cours. Encore une fois, elle réussit l'exploit de respirer, cette fois-ci plusieurs fois de suite. Malheureusement, elle n'arriva pas à se contrôler entièrement : des tremblements la parcouraient toujours, ses yeux passaient de l'agresseur à la porte et de la porte à l'agresseur de manière répétée et elle ne pu s'empêcher de bégailler en lui répondant enfin.

_____« Je suis... Je suis désolée mais je crois que tu t'es trompée de personne. Enfin, tu sais je... je suis Meine. » Elle ne put empêcher son instinct de reprendre le dessus : elle essaya de sourire, se qui se traduisit par un rictus nerveux et ajouta simplement, la voix presque tremblante : « Et.. Et toi ? »
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Morphee Morphee
La lutte inutile - Meine 363332Expert3
Sujet: Re: La lutte inutile - Meine La lutte inutile - Meine EmptyDim 21 Oct - 21:04

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«Ils ont de ces égos. Ça fait peur. »


Il fouetta l'air de sa fumée, dominant l'espace, éternellement debout devant la frêle carrure de la « femelle » qui à ses pieds, tremblait. Il avait l'image stupide d'un vieux souvenir de Russie, là où maîtrisant les gamins de son quartier, il revoyait ce même faciès bouffée par la terreur. Incompréhension criaient les yeux de la blonde, Répulsion criaient les siens. Le lourd silence n'avait d'imposant mal à l'aise que ce jeu de regard qu'il lui jetait, attendant sa réponse. Parce qu'il en était sûr, elle avait compris pourquoi elle était là. Elle avait beau faire la timide, la faible femme qui devant lui jetait toute sa peur, concentrée dans ce tremblement qu'il haissait plus que il ne l'enervait, elle le frustrait.

La femme avait cette désastreuse faculté à pouvoir feindre l’innocence même avec une facilité déconcertante. De plus des larmes, elle pouvait jouer sur plusieurs terrains, ralliant les hommes, les faisant se battre comme des bâtards enragés. Elle était différente de lui, non par son sexe mais par ces pouvoirs que lui n'aurait jamais. Et cela le frustrait, l’horrifiait, lui et ses crises, lui et son parcours de gamin galeux. Sûr que tout lui avait réussi à elle. Encore un regard de dégoût, parce que dans sa tête, tout le monde ici avait un passé normal. « Surtout les femmes », ces animaux-humains. Que c'était facile de jouer sur les sentiments quand on avait des seins et une chute de reins, tch.

Elle respirait fort, il semblait qu'elle feignait même sa peur. Sans doute qu'elle faisait semblant d'être effrayée, forte derrière ses yeux verts. Que les femmes le répugnaient avec le temps. Il prit une longue taffe sur sa clope, la fixant, la détruisant derrière ses ibis.
Femme vénale, femme vénale, traînée, traînée ! Oh que non on ne le trompait jamais, Artemis. Il avait vu clair dans son jeu de psychopathe. L'animal gisant mort sur la route, il le savait vivant.

Et elle vint renchérir son discours, Meine. Meine. Il voulait lui cracher au visage. Ce surnom qui n'en était pas un. Meine, ça induisait à la possession, c'était sexuel. C'était une invitation à l'acte, et entre ses lèvres rouges, fardée comme une poupée, c'était un acte indécent. Elle osait lui faire face, se cacher derrière l'incompréhension de la petite fille qui ne comprenait pas. Mais bien sûr. Le problème était gros comme une montagne, comment diable pensait-elle qu'il goberait ça ?

Détourner le sujet. Penser que lui demander son nom serait une façon plus subtile de la laisser fuir.
Depuis quand demandait-ton le nom de son bourreau ? Sale folle. Il fronça les sourcils. Ils ne jouaient pas dans la même catégorie. Elle jouait dans les ingénues, cachant tout dans son jupon rouge et ses longs cheveux. Elle aurait pu être sa jumelle, lui au féminin, demandant la chair par ses moues boudeuses et ses hanches. Rimbaud était tellement rongé de l’intérieur qu'il voyait en la peur une invitation, une de plus, à lui arracher ce qui lui appartenait.

Il se courba, se baissa, laissant ses genoux survoler le sol sans le toucher. Mi-assis, mi debout, comme près à l’étrangler si elle commençait à trop l'ennuyer. Il prenait encore une taffe et vint lui souffler au visage. Avec un peu de chance, elle mourrait d'un cancer, pensa-t-il stupidement. Lui dire son nom alors ? Comme ça ? Très bien.

« Artémis »

Et cela lui est venu d'instinct. Peut être histoire de jouer carte sur table, d’éviter de se cacher dans un pseudonyme qu'il ne voulait pas voir prononcer entre ses lèvres. Son prénom n'était pas grave, il venait du mensonge, de ce qu'il cachait lui aussi. Avec un peu de chance, elle ne comprendrait même pas qu'il venait de lui lâcher une part de sa personnalité. Il voulait qu'elle sache qu'il ne rigolerai pas avec ça, même si ce n'était que pour lui. Qu'il était un peu débile de lui avoir balancé ça.
Au moins c'était fait, et dans le fond, ça faisait du bien. Artemis, ça faisait possession sur la tête de Panzer. Ça faisait «  JE suis ARTEMIS. Et LUI m'appartient. » Ça rendait le lien plus fort. Il sourit.

« Je ne me trompe pas, je sais qui tu es, merci. A croire que l'origine allemande vous donne même le droit de prendre les autres pour des attardés mentaux. »

Et monta ton égo, gamin. Voyons si maintenant elle allait deviner. Ce jeu du chat et de la souris ne lui convenait pas vraiment, du moins, pour l'instant. Il fixa la porte qu'elle semblait idolâtrer depuis trois minutes et s'en approcha. Oh tiens, il avait oublié quelque chose ? Il marcha jusqu'à la poignée, et ferma le verrou dans un sourire éclatant, se calant à la porte. Croisant les bras.

« Parlons entre bâtard et race supérieure, tu le veux ? »

Il prend une dernière taffe et jette son mégot sur le sol, l'écrasant de son pied.

« Parlons de Panzer. »


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Meine La lutte inutile - Meine 576349Meine8A
Meine
La lutte inutile - Meine 363332Expert3
Sujet: Re: La lutte inutile - Meine La lutte inutile - Meine EmptyMer 24 Oct - 21:03

La lutte inutile - Meine Rp1r
You are scum, you are scum and I hope that you know.

_____Lorsque l'on est facilement effrayé on apprend rapidement à contrôler sa peur. Pour quelqu'un comme la jeune allemande, perpétuellement apeurée des mauvaises intentions des gens à son égard et de la découverte de ses si nombreux secrets, ce contrôle relevait d'un besoin vital. Depuis toute jeune, elle essaye très lentement de contrôler ses inquiétudes continuelles, son amour dévorant, sa jalousie envahissante. Malheureusement, ces tentatives ne furent pas très concluantes puisque tout ce qu'elle peut faire et transférer cette énergie, et non pas la détruire. La peur devient haine, la gêne devient mépris, la peur devient dégoût. C'est dans cette triste et pauvre tentative de protection d'elle-même qu'elle devint lentement une adolescente bien trop tordue pour son propre bien.

_____Tout d'abord, qu'est-ce que c'était que cette position ? Il se croyait dans un combat de catch ? C'était ridicule, il était évident que la pauvre petite blonde ne courrait pas une chance dans un combat – bien que son sac à main contenait quelques objets lourds qui pourraient potentiellement le blesser. A cette position des plus ridicules, Marlen rajouta qu'il ne connaissait visiblement aucune manière : aucune salutation, il ne savait pas se présenter correctement, il fumait à l'intérieur des locaux et devant elle, alors qu'elle détestait absolument l'odeur de la fumée. Et puis c'était quoi que ce pseudonyme ? Artémis ? Peu importe le point de vue que l'on pouvait prendre cela faisait homosexuel ce qui, à la seconde approche, collait relativement bien au personnage.
_____« Enchantée Artémis. »
_____Sa mère lui avait appris à être polie en toute circonstance, même face aux pires individus, et si sur le coup Marlen n'avait pas véritablement compris le but de la manœuvre elle l'appréciait à présent : en suivant scrupuleusement les règles sociales, elle reprenait lentement, très lentement son sang-froid. C'était une routine, une technique qu'elle avait perfectionné au fil des années, qu'elle avait presque amené au rang d'art. Ce pauvre petit Artémis s'adressait à un maître en la matière.
_____Bien sûr elle avait toujours peur, bien sûr son cœur battait toujours à la chamade, elle tremblait encore et elle restait persuadée que cet élève méritait l'internement, pas l'orphelinat. Elle voulait courir le plus loin possible, fuir à toutes jambes en criant qu'on vienne la libérer. Mais elle ne pouvait pas, alors elle affrontait l'adversaire comme une véritable Lady se devait de le faire : les larmes aux yeux et la peur au ventre.

_____«  Je ne me trompe pas, je sais qui tu es, merci. A croire que l'origine allemande vous donne même le droit de prendre les autres pour des attardés mentaux. » L'origine allemande ? Qu'est-ce que son origine venait faire ici ? Ce pauvre garçon divaguait véritablement. Si il avait véritablement des problèmes mentaux – ce qui était loin d'être rare chez les génies, elle l'avait lu quelque part – elle risquait vraiment de se trouver dans une situation délicate. «  Parlons entre bâtard et race supérieure, tu le veux ? » Cela allait de pire en pire. Elle se croyait transportée des années auparavant, durant la Seconde Guerre Mondiale ou pire, quand son entourage faisait des blagues sur celle-ci. Elle n'aimait jamais les plaisanteries sur la Seconde Guerre Mondiale. Elle n'aimait pas cette assimilation à Hitler. Et quand elle avait appris qu'elle avait été abordée par un de ces néo-nazis qui l'effrayaient tant... Elle ne l'avait appris qu'après coup, qu'il avait des croyances aussi étranges. Quel était son nom déjà, à celui-là ? Un petit brun, allemand, au style vestimentaire douteux et à la coiffure qui se croyait avant-gardiste... «  Parlons de Panzer. » C'était ça, Panzer ! Heu... Pardon ?
_____C'est avec des yeux honnêtement surpris qu'elle regarda Artémis. Panzer disait-il, parler de Panzer, était-il arrivé quelque chose à ce pauvre garçon ? Oh, peut-être étaient-ils en conflit amoureux pour la conquérir ? Ou bien il n'approuvait pas leur union ? Peut-être effectuait-il une éradication massive de tous les allemands de l'orphelinat ? Étrangement, cette pensée amusa Marlen autant qu'elle l'effraya. Elle commençait à se lasser de l'incompréhension et devenait de plus en plus persuader que ce garçon avait de sérieux problèmes mentaux (l'impolitesse étant pour elle une maladie mentale grave, elle supposait donc qu'il en ait d'autres cachés sous son masque de vulgarité).

_____Heureusement, une part d'elle restait pétrifiée de terreur, une part d'elle qui répondit relativement inconsciemment à cette dernière remarque. «  Panzer ? » Encore sous la surprise, elle répéta cet étrange pseudonyme. « Et bien, lui je le connais effectivement, d'assez loin à mon grand regret. » Elle oubliait souvent qu'il utilisait chaque occasion pour lui adresser la parole. « Et, heu, oui, il est allemand. » Affolée, Meine perdait toujours un peu les pédales de son discours, et alternait courtes phrases et effusion de parole. « Nous sommes dans la même classe alors nous nous côtoyons assez, mais je ne sais pas vraiment le sujet que nous devrions aborder à propos de lui. Aurait-il eu des problèmes ? Si tu as eu un conflit avec lui, je peux peut-être t'aider par contre. » Cette gentille petite Meine, elle avait la délicate et incroyable capacité de conjuguer mépris et compassion dans le même coeur.
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Morphee Morphee
La lutte inutile - Meine 363332Expert3
Sujet: Re: La lutte inutile - Meine La lutte inutile - Meine EmptyMar 30 Oct - 0:19

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«Miroir»



«  Panzer ? »

Un haut-le-cœur soulève la poitrine, rendant douteux l'atmosphère comme son visage qui se change presque subitement de la fureur à l'appréhension. Son cerveau marche à trois cents à l'heure et dans les toilettes des garçons, il cherche presque ironiquement une sortie possible s'il fait une boucherie dans la minute. Pas de fenêtre, juste la porte qu'il tient fermée contre son flanc. S'il la tue sur l'instant, il ne peut se couvrir. Putain. Alors il l'attend débattre sur sa précédente question, comme si c'était si long à comprendre. Il doute presque de s'être adressé à la bonne personne : c'est réellement elle Meine ? C'est réellement elle son ennemie ? Son ego part dans un nuage de fumée, penser que l'autre stupide puisse trouver quelque chose à y redire avec cette semi-femelle, gémissante de surcroît contre les dalles froides des toilettes...il doute. Peut être que la soumission est quelque chose qu'il a dans le sang, le boche. Artemis soupire. Imbécile de Panzer.
Même son timbre de voix le ferait hurler. Mon dieu, mais qu'elle joue bien la comédie cette blonde aguicheuse étendue tel un linge sale sur le sol. Elle l'agace, à remplir l'air de parole inutile. Diable, mais comment peut elle fouttre son pseudonyme dans une phrase interrogative ?! C'est évident non, quand il voyait Panzer, il y avait le personnage -enfin plutôt le garçon- derrière ! Un gamin avec des idées aussi absurdes, ça attire l'attention, pas dans une vulgaire question à la mode « qui est-ce ? ». Peut être que c'est évident que pour lui en fin de compte, que depuis le temps, il se à l'idée que tout le monde doit le connaître. Sa paranoïa doublée de son complexe d'Atlantis n'a vraiment pas une bonne finalité. « Et bien, lui je le connais effectivement, d'assez loin à mon grand regret. »
Mais il ne lui faut vraiment rien pour partir au quart de tour. Comme en cet instant où il serre nerveusement ses doigts, misant tout son poids sur la porte pour éviter de se lever et d'aller la décoler contre le mur. Elle renchérit, elle affirme qu'elle veut le connaître. Elle dévoile enfin son jeu, lui, il l'a très bien compris. Il prend un mal de chien à rester apathique, à ne pas lui sauter dessus. Pas maintenant Arty, pas maintenant, elle a rien dévoilé encore. Elle reste juste là, comme une fleur qui se remet de ses émotions. Qu'il déteste les femmes. Elles restent faibles qu'importe la situation. Et surtout très connes.

« Nous sommes dans la même classe alors nous nous côtoyons assez, mais je ne sais pas vraiment le sujet que nous devrions aborder à propos de lui. Aurait-il eu des problèmes ? Si tu as eu un conflit avec lui, je peux peut-être t'aider par contre. »

Il a envie d'exploser de rire. Non, il se retient. Non non sérieusement, il ne peut pas tenir. Il bascule la tête en avant, pliant son corps. Sa voix fait écho sur les murs, il en a mal. Mon dieu, mon dieu, mais dans quoi elle a foutu les pieds. Il s'en tient les hanches, les côtes, il a envie de mourir dans les secondes qui viennent. Elle est bien plus intéressante qu'elle n'en a l'air la gamine blonde aux yeux verts. Des conflits ? Mais leur monde est constitué que de ça, de leurs guerres qu'ils s'amusent à prédire, faire et maudire. Ils sont fait de combat, de bagarre, il pourrait presque lui montrer ses blessures, signe d'un énième coup de la part de l'Expert. Mais ça ne le gène pas ! Ce n'est pas ça le problème ! Lui, c'est un masochiste fini, il adore se battre. Ce sont les coups qui le font, ou plutôt « ses » coups qui le font. Il n'y a jamais eu de problème avec cela, ils en sont conscience, du moins c'est ce qu'il pense et l'idée même que leur combat puisse atteindre le mental du brun n'en fait pas quelque chose de crédible. Imaginer Panzer faible refusant le combat n'est pas quelque chose d'envisageable.
Il ne peut finir sa crise de rire qu'en toussant amèrement, résultat de son paquet de clope quotidien qu'il ingurgite. Et le dos contre la porte, à la même hauteur que Meine, il soupire sereinement. La scène est étrange. Ils ont la même posture, on pourrait placer un miroir entre eux et décider qu'ils sont de la même famille. Il chasse cette idée de la tête, arborant son visage victorieux de la situation. Même si ici, il n'y a pas de victoire.

« Non je n'ai pas de problème avec lui, sois en certaine. »

Son timbre est...moqueur, fourbe. Il sort la phrase de sa gorge comme si c'est évident. Que ça coule de source que Panzer et Rimbaud ne se battent jamais, qu'ils sont même très amis et qu'ils partagent leur lit ensemble, la dernière insinuation n'étant pas loin de la vérité. Alors il lui sourit pour la première fois, baissant la tête, passant nerveusement sa main dans ses cheveux comme perdant le contrôle de la situation. Quelle enfant, quelle gamine qui lui demandait la pluie et le beau temps en même temps. Elle ne suit pas les ragots qui vont bon train dans l'internat ? Ce truc étrange que personne n'explique -et ne veut pas expliquer- qui fait que Rimbaud est un chasseur sans fin ? Il fait craquer ses doigts, se plaisant sur le sol comme s'agissait du parquet de sa chambre.

« Non, le problème ici est que tu es ce que je déteste et que tu retrouves être aussi ce qu'il pourrait adorer. »

La phrase est si pleine de sous-entendu, Rimbaud. Ta couverture, elle va voler, tu ne vois pas qu'elle aussi, elle a un quotient supérieur à la moyenne ? Prend en compte que les autres ne sont pas toujours des gamins dépourvus d'intelligence. Ils y en a même qui ont lu Darwin.

«  Ne t'approche pas de Panzer. Jamais. C'est un ordre. »

Sinon la mort.



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Meine La lutte inutile - Meine 576349Meine8A
Meine
La lutte inutile - Meine 363332Expert3
Sujet: Re: La lutte inutile - Meine La lutte inutile - Meine EmptyJeu 15 Nov - 23:52

It’s the end of the line
Well I’m fine, I’m fine, I’m lying
I’m falling, I’m drowning, drowning
Elle a peur. Cette certitude coule lentement de son cerveau jusqu'au bout de ses ongles, comme une coulée de lave gelée. Ce rire étrange et fascinant qui secoue son adversaire la pétrifie de terreur. Elle se rend compte, de plus en plus, qu'elle est dans une situation dangereuse. Elle réalise qu'elle ne comprend rien à ce qu'il se passe, que la logique de cet être la dépasse complètement. Elle n'est pas dans son monde, elle n'est pas son univers. Marlen vient d'un univers d'individualisme, d'émotions triviales, de bords arrondis, un petit monde ne tournant qu'autour d'elle et de sa petite vie tranquille. Elle est faite pour un monde doux et féminin, un monde de petite hypocrisies, de querelles puériles, de jalousies pénétrantes mais sporadiques. Elle vient du monde de la facilité, ce pays merveilleux où elle est aimée et chérie, parce qu'elle est jolie, gentille et intelligente, parce que la nature lui a tout donné et que ce n'est que justice d'en profiter.
Artémis ne vient pas du même univers qu'elle. Artémis, cette déesse, ce symbole de la colère et de la grandeur, ne côtoie pas les petites et puériles Meines. Ce garçon étrange n'est que rage, puissance, manifeste. Elle réalise que chacune de ses phrases a un sens profond, caché, tout un tissu de significations brutales, puissantes, qui lui échappent complètement. Elle lui nie depuis le début sa force, enfermée dans sa propre trivialité elle a essayé en vain d'y soumettre son interlocuteur. En vain, car malgré ses efforts la force d'Artémis n'a rien perdu ni en puissance, ni en grandeur. Il la domine de ses écrasantes exubérances.
Ils ne sont pas du même monde, c'est ce dont elle se persuade. Elle ne peut pas le comprendre, c'est évident. C'est un être sali par le monde, un individu qui a connu le malheur et qui en train d'expérimenter toute la force d'un amour dont elle n'a jamais effleuré l'ombre. Elle ne le comprend pas et ne peut pas le comprendre. C'est ce qu'elle se répète tout en jouant la petite fille perdue et fragile qui ne sait pas de quoi on parle.
Il est temps de réagir Marlen, le moment est venu de réaliser que tu as enfin découvert quelqu'un de ton monde.
« Non je n'ai pas de problème avec lui, sois en certaine. »
« Non, le problème ici est que tu es ce que je déteste et que tu retrouves être aussi ce qu'il pourrait adorer. »
«  Ne t'approche pas de Panzer. Jamais. C'est un ordre. »


Ainsi tout était là. Le pauvre. Oh, le pauvre petit garçon. Lui aurait-elle volé son jouet préféré ? Ainsi donc c'était cela : Artémis était jaloux. Avec ce simple mot, ce simple adjectif, le pont s'était créé entre les deux adolescents, parce que personne n'a jamais mieux compris la jalousie que cette fausse, si fausse Marlen. Celle qui voudrait posséder et contrôler tout ce qui l'entoure et qui voudrait tellement, tellement qu'on l'aime, plus que quiconque n'a jamais été aimé. Elle est celle qui s'affole à chaque doute, à chaque hésitation, à chaque perte. Parce qu'elle sait qu'il n'y a pas plus faux qu'elle, que le péché la ronge, que Dieu ne lui pardonnera jamais. Tout ce dont rêve Marlen c'est de ce monde qu'Artémis habite – ce monde où règne Artémis, cette colère furibonde, cette violence légitime. Un rêve, une illusion d'avoir enfin la force de s'émanciper du regard des autres.

La peur avait complètement quitté les veines de la petite Allemande, remplacée par une excitation libératrice, cette jouissance délicate d'une fureur enfin éclatante. Elle était agressée dans son donjon de trivialité et de faux-semblants. Cette brute pitoyable et jalouse se permettait de poser les pieds dans son sanctuaire de pureté. Que faisait-elle ici, dans des toilettes pour hommes, à écouter les élucubrations d'un pauvre petit homosexuel qui pleurait de ne pas avoir de seins ? Elle n'avait absolument rien à faire ici : ceci n'était pas sa guerre, il était temps de finir cette histoire et de quitter cette ambiance bien trop violente et masculine pour la douce jeune fille qu'elle était.
Elle se leva en un souffle. En quelques pas elle franchi la distance qui la séparait de l'insolent adolescent. De là-haut elle le regarda, ce gringalet mignonnet qui était puérilement venu pleurer dans ses bras. Du haut de son un mètre soixante de féminité, elle le méprisait. Le mépris, délicat et complexe sentiment qu'elle ressentait toujours de loin mais qui était toujours aussi délectable à libérer. « Si tu veux donner un ordre à quelqu'un, va plutôt voir ton Panzer. Ordonne-lui de ne regarder que toi, et admire sa réaction. » Avec culot, un sourire moqueur se dessina sur son visage, déformant ignoblement cet ancien temple de douceur. « C'est à lui de décider de son propre sort, et du tien au passage. Je n'ai rien à faire ici. » Elle connait trop bien les enjeux de la jalousie. Elle sait trop bien tourner contre les autres ce qui la ronge.
Emportée par ses propres mots elle se penche vers lui, gonflée de cette suffisance ignoble de celle qui sait et de celle qui peut. « Il est grand temps que tu réalises ta position. » Il suffirait que je bouge un seul doigt, que je prononce un seul mot et ton jouet deviendrai Mien. Je suis une femme, je suis blonde, je suis allemande et je te domine ici et maintenant parce que je suis ce que tu n'es pas et que je pourrais avoir ce dont tu rêves, sans même avoir à essayer, sans même le désirer. Et tu me hais pour cela, et je le sais, et je te méprise pour cela.
Qu'il est douloureux de devoir observer son ignoble reflet de l'autre côté du miroir ; car cet être pitoyable que je juge du haut de toute ma prétention ce n'est qu'un moi assumé, sublimé, enragé, c'est ce que j'aurais été si je n'avais pas été si tordue, si je n'avais pas décidé d'être heureuse. La raison pour laquelle je te domine c'est que moi, j'ai fait le bon choix, le choix du mensonge.


Well I should, I should
I should plot against you
You blissful, kissful, pitiful, coward

Shyness, penniless, mindless, coward
You ain’t, you ain’t nothing good
You ain’t, you ain’t, no you ain’t
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Morphee Morphee
La lutte inutile - Meine 363332Expert3
Sujet: Re: La lutte inutile - Meine La lutte inutile - Meine EmptySam 8 Déc - 9:48

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«J'ai déjà aimé une fille.
Maintenant, je n'aime plus personne. »





« Si tu veux donner un ordre à quelqu'un, va plutôt voir ton Panzer. Ordonne-lui de ne regarder que toi, et admire sa réaction. »
« C'est à lui de décider de son propre sort, et du tien au passage. Je n'ai rien à faire ici. »
« Il est grand temps que tu réalises ta position. »


La frustration montait dans ses veines, s'infiltrant dans ses phalanges, aurait pu faire s'étirer ses paumettes tel le désir puissant -mais calculé- de faire d'elle un tas de chair à même le carrelage blanchâtre qui lui avait passé par l'esprit. Ainsi l'animal montrait ses forces, ainsi la femme se relevait, devenant colline, devenant quelqu'un qu'il pouvait enfin qualifier «  d'être ». Et ça bouillonnait dedans, ça le tourmentait. De là il perdait pied, il n'était plus le maître de la situation. Surtout devant la femme qui s'était montrée plus dominatrice qu'inférieure à ses idéaux.

Dans la mythologie grecque, Artemis a toujours été moins connue qu’Athéna. C'était le destin. C'était ce piédestal de n'être qu'une chasseuse, de n'avoir à ses côtés qu'un arc et une beauté ne rivalisant en rien avec celle de l’héroïne d’Athènes. Quand on ne sortait pas de la tête d'un quelconque Dieu des Dieux, c'était le prix à payer : celui d'être la doublure, celle dont on ne parlait jamais parce qu'il y avait tellement plus à venter la bravoure d'une guerrière à la tête dure qu'une tacticienne à l'esprit adroit et fin.

Proposer une hypothèse sur sa frustration du moment par le simple mot «  jalousie » ? Non. Il n'y avait pas de jalousie. La blonde s'était fourvoyée. Une jalousie naissait du désir. On était jaloux de ce que l'on avait pas, c'était la base de la plus plate des philosophies ( même un enfant de cinq ans savait cela). Il n'était en aucun cas parcouru par cela. C'était bien plus néfaste et dévastateur que cela.

Puisque dans le fond, Rimbaud, Artemis ou le gamin blond aux cigarettes avait peur.

Et ce sentiment qu'il haïssait jusqu'au regard des gamins qu'il méprisait pour leur faiblesse, il le ressentait dans son ventre. Elle lui inspirait la peur, maintenant, sur ses mots qu'elle prononçait enfin. Comme une louve montrant les crocs. Meine son double. Meine l'allemande. Et qu'il en avait marre de toutes ces insinuations qu'il interprétait sans y faire attention.
Il prit une respiration, se relevant du sol d'un mouvement lent. Il frissonna légèrement, comme peu sûr de ce qu'il pouvait répondre après cela. Meme ses mains trahissaient ce qu'il ne pouvait cacher à l’intérieur.

Artemis a peur. Artemis a peur. Artemis ne veut plus être la Russie. Artemis en a assez de ce jeu.

Rimbaud était malade. Rimbaud n'avait pas la vie que Meine lui inventait, comme celle qu'il lui inventait non plus. C'était le prix à payer de trop penser, trop reflechir. Les gens qui pensaient trop étaient souvent les plus tristes. Comme Arthur le disait « La philosophie est une maladie. » Sa philosophie lui pourrissait la vie, faisait naitre en lui ces sentiments, ces sensations qu'il detestait parce qu'ils lui prouvaient qu'il était humain. Qu'il était un gamin parmi les autres, dans toute la marmaille de l'orphelinat. Comme elle. Dans le fond, ils étaient de grands enfants perdus qui se prenaient au jeu de qui sera le plus intelligent, de qui aura le plus de personne à leur cour respective.

Mais « La femme » était complexe. Quand elle s'était élancée avec sa détermination de prédatrice vers lui, il l'avait senti : elle avait compris. Ses poumons qui se gonflaient pour lui sortir ses phrases. Celles qu'elle avait calculé, celles qu'elle comprenait parce qu'elle avait fait un lien.

Mais ici, Meine, tu as fais la seule faute que je n'ai jamais su faire. Telle une débutante, telle sont les femmes quand elles désirent tout. Tu as décide, qu'aujourd'hui, je serai celui qui obéirait.
Le sentiment d'avoir trouvé un double ne fait pas de moi quelqu'un que tu peux concevoir. C'est abstrait, personne n'est dans ma tête. Mes idéaux, je peux les changer à ma guise. Comme cette pseudo domination que tu penses avoir gagné ici.

Alors il se rapprocha d'elle, encore plus prés, refusant de penser à la proximité de ce corps contre le sien. Sa tête dépassait de vingt centimètres la sienne. Il ne s'autorisa pas à sourire de la remarque. Il restait droit, froid, ses mains collées contre ses hanches.

«  Il est temps de réaliser qu'elle est ta place aussi, gamine. »
Il la regarde, ne bouge pas. Déstabilisation, remémores toi ce que tu sais d'elle. Rappelles toi qu'elle a.... «  A cette heure-ci, une blonde à lunette est dans sa chambre avec un certain...Titanium si je me trompe ? »


Et ancres ce sourire qui veut tout dire. Montres tes canines, montres qu'ici, il n'y a que toi qui mènes la danse. Que l'information est facile dans une maison comme celle si, des espions, des gamins qu'on reconnaît entre mille, il est facile de s'en souvenir. Alors tu te décales, la pousse légèrement pour ouvrir la porte.

De l’entrebâillement, tu restes quelques secondes.
Il te faut un coup final. Tu en as besoin.

«  En ce moment même, je sais ce que fait Panzer. Mais toi, tu n'as jamais rien suspecté de se qui pourrait se passer entre ta promisse et l'hypocondriaque qui lui sert de petit ami ? »
que tu murmures.

Ferme la porte.
Et arrêtes de trembler.

Mais Athéna a toujours un temple. Toi. Tu n'as rien.


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