Sujet: i sure think you're beautiful. Sam 24 Mar - 17:51
We are all a little weird and life's a little weird and when we find someone whose weirdness is compatible with ours, we join up with them and fall in mutual weirdness and call it love
Libido (Pure) : 17 ans - Desire (Vice) : 17 ans. - genderswap people - je précise que c'est un début un peu bordélique puis pardon faut rentrer dans l'ambiaaance.
Beauty queen of only eighteen She had some trouble with herself He was always there to help her She always belonged to someone else
Comment avait-elle pu se laisser traîner dans ce merdier ? Il fallait remonter de quelques semaines, elle était heureuse – satisfaite tout du moins. Elle avait ses bouquins et sa niaque, son bâton de rouge à lèvres, ses talons pas assez hauts, son stylo-plume Mont Blanc pour lequel elle avait dû voler l'argent de sa propre mère – ses jours étaient paisibles.
Il manquait deux vernis à ongles à son appel. Ainsi que deux cartouches à encre et les deux seuls stylos à bille qu'elle appréciait encore. Desire se doutait que poursuivre l'exploration de sa chambre serait s'exposer à la découverte indécente de la perte d'une de ses culottes et deux de ses soutien-gorges. Ç'aurait été aussi découvrir des bouts de papier, se prélassant çà et là contre le soleil du mois d'avril – quelques unes de ces poussées humour dont Libido avait le secret, volontairement emplis de fautes, s'épanchant de façon un peu trop prolixe sur le décolleté d'End ou le sourire de Luke.
Libido savait qu'elle avait une tendance désuète à la conservation de tout ce qui tombait sous sa main. Combien de fois s'était-il moqué de ses piles de pochettes A4 contenant ses cours par matières – elles-mêmes classées par ordre alphabétique ? Même un simple chiffon contenant un « LOL » des plus sombres aurait suscité sa plus profonde convoitise. Elle l'aurait placé avec un air narquois dans le bac qu'elle leur réservait. Le petit tas que formait l'empilement des tickets d'addition ou de factures diverses était un perpétuel sujets à raillerie. Jusqu'à ce qu'elle découvre récemment qu'il avait acheté la biographie de Jobs.
L’écœurante folie consumériste.
Si la première impression que l'on se faisait de sa chambre était un mélange de renfermé, d'une odeur d'encre trop utilisée et d'un maquillage bon marché, la chambre de Libido laissait une désagréable impression de tournis. En tout premier lieu pour son rangement et sa propreté systématique – « les mecs trop propres avaient des choses à cacher », ne cessait-on de lui déblatérer avec un air trop mystérieux. Ensuite parce qu'elle se doutait qu'il n'assumait pas lui faire part de sa folie pour Rabelais, Aragon et Süskind.
Mais l'atteinte à sa dignité et à son cercle tout bien privé lui fit tourner la tête, désengagea sa main de sa table de nuit et la fit redresser de sur son lit, une main s'emparant rapidement de son eyeliner abandonné. L'on aurait pu s'attendre à un sobre tracé au dessus des yeux, si bien qu'elle s'occuperait ensuite de farder ses joues, et retravailler d'un coup de maître, peut-être, la forme de ses sourcils.
Desire, toutefois, s'arma à tracer deux traits d'un noir d'encre parfaitement symétriques sur ses joues. La guerre se déclarait.
Elle s'égaya tout d'abord à traverser les couloirs de l'orphelinat, le pas conquérant même avec ses tongues délavées roses fluo et ses cheveux mouillés, outragés, lâchés dans le bas de son dos. Le pas ralentit en revanche quand elle s'aventura près de la porte entrouverte de Libido. Il devait être là, même fasciné à redécouvrir les seins retravaillés de cette bouffonne de Katsumi. Elle lui aurait même pardonné le mouchoir oublié dans sa main.
La porte s’entrebâille. Elle n'a plus envie de savoir si c'est le vent qui l'a aidée ou si c'est son pied qui l'a poussée d'un coup de pied. Desire n'a pas envie de le regarder alors ses yeux se fixent contre ses ongles courts. Sa voix gronde.
« Mec. Je t'avais dit oui pour les sous-vêtements, les critériums, les encres achetées à quelques pounds dans les supermarchés, le shampoing, la Bible, les paquets de mouchoirs entamés ou ma boîte à maquillage. », commence t-elle, le regard figé sur son auriculaire, réfléchissant à la bague qu'elle y mettrait après qu'elle se soit habillée correctement. Elle lève les yeux vers Libido. Son expression est insondable et ça l'agace. « J'ai accepté les deux Sephora, le Kiko vert foncé, l'inchiotro nero que j'ai acheté de Firenze. Je t'ai laissé prendre la culotte Orcanta. Mais. » Elle lève les yeux de ses mains, contemple son regard attentif et a envie de le gifler. « Je t'ai toujours précisé que jamais, jamais tu ne te serviras dans les Liaisons dangereuses. C'était un La Pléiade ! » Puis soudain toute sa motivation et sa verve s'envolent et elle s'éloigne de lui. Elle espère que toutes les ondes que dégagent sa chambre n'ont pas abîmé son précieux livre. Desire comble quelques pas puis s’assoit sur son lit, où elle pose lentement sa tête. « Rends-le-moi. »
Tap on my window, knock on my door I want to make you feel beautiful I know I tend to get so insecure It doesn't matter anymore
Dernière édition par Vice le Lun 17 Juin - 15:06, édité 4 fois
Sujet: Re: i sure think you're beautiful. Dim 13 Mai - 14:19
i don't pretend to know what love is for everyone, but I can tell you what it is for me
Libido quitta la navigation sécurisée de Firefox à l'instant même où le battant de la porte de sa chambre vint cogner contre le mur. Il valait mieux être prudent, même en maniant un site aussi innocent que "Bonjour Madame", le jeune homme s'exposait aux regards hautains, voire carrément condescendants de son amie. Et rien ne l'exaspérait plus que son reniflement dédaigneux de digne femme. Comme il s'attendait à être pris pour cible d'un quelconque objet contondant (une chaussure, une brosse à cheveux...), Libido leva presque immédiatement son bras pour se protéger le visage, sans se défaire toutefois de regard faussement naïf. Son visage étroit se fendit de son habituel sourire exagéré et ses yeux verdâtres lurent d'une étincelle malicieuse. Mais lorsqu'il remarqua qu'elle refusait de le regarder, celle-ci se transforma en inquiétude, feinte peut-être.
Desire était une belle fille, mais ce n'était pas ce qui poussait Libido à la reluquer encore et encore. Avant qu'ils n'entament une quelconque relation, il la regardait déjà. Il n'y avait aucune trace de désir adolescent ou d'amour naissant. Il y avait une forme d'interrogation quand il la suivait alors qu'elle traversait les rangs pour remettre un devoir. Quand il lui avait parlé, il y a avait du défi voire de la provocation, comme s'il cherchait à ce qu'elle craque et l'envoie bouler. Pourtant c'était tout le contraire : Libido cherchait quelqu'un de fort aux pieds duquel il pouvait déposer les armes, sûr, droit, loyal. Ses piques, ses moqueries, son apparente indifférence n'étaient que de façades. Comme un petit garçon qui frappe une autre gamine pour qu'elle s'intéresse à lui.
Il ne pu s'empêcher de pouffer de rire en remarquant le maquillage guerrier de la jeune fille, poussant des pieds pour s'éloigner d'elle, sur sa chaise de bureau à roulettes, lâchant un wtf et un lol.
— Nouvelle mode sur les podiums ? T'es trop bonne comme ça.
Ses canines un peu trop prononcées lui donnait un air de carnassier et ses cheveux embataillés celui d'un apprivoisé. Et puis elle se mit à bavasser. D'un air distrait, Libido contempla le plafond, il remarqua d'ailleurs un début de fissure, en tournoyant sur sa chaise. Il s'arrêta, nauséeux, juste à temps pour sentir le regard plein de reproche de Desire se planter entre ses deux yeux. Elle s'était assise sur son lit, qu'il se félicita pour la coup d'avoir fait. Il entendit le principal de ses revendications et recula d'avantage dans la chambre, écrasant de ce fait une boîte de CD de l'un de ses camarades de chambres. Il fit la grimace et jura entre ses dents mais ne s'arrêta pas pour autant. Tout contre la fenêtre, il laissa le soleil chauffer sa nuque.
— J'lai pas ton bouquin, moi.
Bien sûr qu'il avait. Mais il ne savait plus du tout où. Mais il se rappelait en tout cas l'avoir laissé, ouvert, côté imprimé sur la sol, chose qu'il lui vaudrait la mort par strangulation.
The story is different now the records are playing in the living room And you might say you're wounded, and I might say I'm hurt But we knew the difference then between the fire and the earth
Elle s'apprête alors à lui jeter l'insulte, l'initiative semble innée et le geste simple – la banalité perdure, protectrice, avenante. Elle ne sait plus compter les scènes identiques qui l'ont précédées et la chambre de Libido lui apparaît la place la plus adéquate de l'orphelinat pour l'exposition de ses humeurs. Depuis toujours, il a été spectateur privilégié, badaud intrigué, plein d'une curiosité légitime que Desire ne pouvait lui renier. Il capturait son sentiment quand il avait encore toute sa justesse, authentique et précis. C'était un gage de confiance que Desire lui accordait inconsciemment et jamais l'éventualité qu'il puisse s'en servir à ses dépends ne lui avait traversé l'esprit.
Il suffisait d'observer sa chambre. Le lit, d'abord, avec sa couette froissée et les quelques caleçons qu'elle trouverait sans doute aucun sous l'oreiller ou en dessous du matelas. Les chaussettes, ensuite, qui ornaient d'une myriade de couleurs le tapis gris d'algues légué par l'orphelinat. S'il lui arrivait d'ouvrir l'armoire poussiéreuse près de la fenêtre, elle savait qu'elle y trouverait des affaires froissés. Libido, était dans toute sa plus grande splendeur un mystère que Desire avait déjà résolu.
Si Libido ne pouvait dissimuler sa nature pointilleuse, Desire était incapable de prétendre qu'elle ne voyait pas au delà du garçon soigneux qu'il était – que l'avait-il tant passionné pour qu'il se détourne de ses séances de rangement quotidien ?
Il était de ceux sans surprises – il lui fallait alors planter son regard dans ses yeux placides, décider d'une ineptie à clamer et laisser son sang-froid la liquéfier. Desire aimait prétendre que sa relation avec Libido était sans enjeux. Qu'il était de ceux avec qui on s'amusait et qu'on découvrait avec une incertitude délicieuse, celle de l'insouciance. Que Libido était inoffensif.
Et puis, engoncée dans son haut soudain trop serré, Desire sent la présence d'un premier bourrelet, là, droit sur sa hanche. Elle se souvient alors d'avoir volé l'île flottante d'un garçon de onze ans des Experts par un accès d'hyperphagie. Encore des kilos à perdre. La bouche ouverte et le regard figé, elle semble hésiter sur l'attitude à adopter. « Ta gueule. Sérieux, gars. Tu l'as, ce bouquin. Pourquoi me faire attendre comme ça ? T'étais dans une de tes séances d'onanisme hebdomadaires ? Oh, tu voudrais peut-être que je ferme la porte, c'est cela ? » Il ne lui faut qu'un pas pour s'exécuter. Elle se sent soudain en confiance, à prétendre qu'elle n'est plus que ces mille autres elle-même, là à feindre la guerre face à un garçon qui ne la rejettera jamais.
Elle se rassure à l'appeler « gars », ça l'énerve et rien ne lui semble plus important que de ne pas lui faire penser qu'elle est plus qu'une habitude dans son existence. Le jeu amenait l'imagination qui proposait une danse à l'originalité. L'originalité, elle, suivait, avec sa partenaire de toujours, l'enivrement. « Yeah, I see it now. Tu voudrais genre qu'on joue à Valmont et Merteuil ? Je suis déçue, t'aurais pu me la faire plus subtile, bro. »
Elle tient à lui prouver que ce ne sont pas des paroles en l'air alors quand elle pose le bout de ses fesses sur son lit et qu'elle retire son haut pour laisser apparaître un débardeur rouge qui notifie de la présence d'une légère mais ferme poitrine, Desire tourne le regard vers Libido, un sourire calculateur aux lèvres. « Ils s'aguichent un peu au début du bouquin, non ? »
And we may say we're broken, we may say we're weak, But we knew before we started oh the secrets we would keep
Dernière édition par Vice le Lun 17 Juin - 15:05, édité 1 fois
Sujet: Re: i sure think you're beautiful. Mar 17 Juil - 1:27
It makes you so vulnerable. It opens your chest and it opens up your heart and it means that someone can get inside you and mess you up
Il avait suffit qu'elle le regarde par dessous ses cils noirs pour qu'il change, devienne presque un homme, avec ses regards durs, comme en apnée pour parvenir à un monde de maturité feinte. Il s'agissait peut-être de tension adolescente, peut-être paraissait-ce ridicule mais Libio était un garçon comme les autres malgré son orphelinat, malgré son intelligence, bien inutile dans la tourmente de ses hormones. Déjà elle ne le regardait plus et cela avait quelque chose de profondément agaçant, voire provocateur, tout comme le rouge dont elle s'était revêtue.
Alors comme chaque garçon qui se retrouve confronté à quelque chose qu'il connaît mal, ou peu, Libido préféra feindre l'indifférence. Étirant sa carcasse encore trop maigre, il s'affala sur son lit le nez en avant, poussant d'un léger coup de hanche sa camarade, plongeant son bras derrière le lit, maugréant dans l'oreiller et, finalement, extrayant de la poussière le fameux volume. Il le tendit à l'aveuglette à la jeune fille, ses épaules s'enfonçant dans le matelas en attente d'une riposte, et seul un sorry étouffé éclos dans la pièce. Mais tandis qu'il se roulait en boule, peut-être sous les coups ou les insultes de Desire, Libido préféra repiquer :
— Comment tu parles. Genre tu veux jouer avec moi ?
La majeure partie de son visage encore dissimulée par le coussin, comment lire la véritable expression du garçon ?