Vous voyez quelqu’un tirer la langue ? Ne cherchez plus, c’est très certainement Archer Oscar… Enfin, pardon, Origami. Si vous voulez prendre le risque de l’approcher, faîtes le prudemment, c et animal mord et malheureusement aucun vaccin contre l’infection qu’il déclenche n’est sur le marché… En bref, évitez-le. Il n’est pas le genre de gars qui fera attention à votre confort. Non, en réalité, il ne s’occupe que de sa propre petite personne. S’il fait quelque chose, c’est que cela lui ait bénéfique, d’une manière ou d’une autre.

Ce gars déborde d’énergie et c’est peu dire. On dirait presque que quelqu’un lui change la « pile qu’il a au cul » toutes les trente secondes. Cela en est presque effrayant mais avant tout, cela fatigue son entourage… Car pour information, Origami est chiant. Très chiant. C’est un peu comme une seconde nature pour lui… Il arrive systématiquement à taper sur les nerfs des gens, bien que parfois, il peut se révéler être attachant… Oui, vous avez bien lu, attachant.

Le politiquement correct n’est pas la tasse de thé d’Origami. Non, il trouve bien plus amusant d’être brutal, sec, vulgaire… Cela donne tellement plus de réactions de la part des autres et cela mettait des piquant à la vie. Et accessoirement des ennemis sur le dos. Néanmoins, ce n’est pas cela qui lui fera peur. Avoir des amis n’est pas son truc… Il est plutôt du style solitaire… En traduction, il a beaucoup de mal à faire confiance aux gens et sa seule obsession est de se protéger des autres…

Ah ! Et juste un détail qui pourrait vous servir... Origami est spécialisé en anthropologie... Ce qui peut le rendre un peu... étrange sur pas mal de points. Sans oublier que parfois, il en sait plus ce qu'il veut bien le montrer.

« Tu serais prêt à bouffer ta propre mère, Elio. »

Cette phrase résonne encore et encore dans sa tête. Mais… de toute façon, comment pouvait-il contrer cela ? Il ne connaissait même pas la vérité… Ouais, sa mère, il ne l’a jamais connu. Tant mieux ou tant pis, là n’est pas la question. C’est juste un fait. C’est juste comme ça. Son père, lui, était là, bien présent… Trop ? Peut-être. Mais comment lui en vouloir alors qu’il possédait ce sourire si particulier qui remplissait le cœur de bonheur de son fils unique ? Oui, Oscar adorait son père. Plus que Dieu. Car Dieu n’est jamais venu le bercer le soir pour ne pas qu’il fasse de cauchemars.

Il releva les yeux vers l’homme qui lui parlait et il lui sourit, comme son père lui avait appris. L’autre se contenta de détourner la tête, mal à l’aise. On a jamais l’habitude de voir les yeux d’un enfant perdu s’enfoncer ainsi dans son âme… jusqu’à l’os. Oui, car en une seconde, Oscarcomprit que l’Homme n’était pas là simplement pour lui donner à manger. Non, cette fois-là, ce n’était pas comme d’habitude. L’Homme n’était peut-être même pas un gars que son père avait envoyé pour s’occuper de lui… Mais l’Homme savait quelque chose. Quelque chose qui n’était pas bon à savoir… Quelque chose qui le rongeait de l’intérieur…

« - Eh… » L’Homme s’agenouilla pour être à sa hauteur. « Eh… Petit… T’sais… ton père a crevé. »

Et… rien de plus. C’était tout ce qu’a dit l’Homme. Mais ces quelques mots… ces deux phrases… étaient encore gravés au fer rouge dans son esprit. Et certainement à jamais. Oscar savait. Oui, il savait bien que son père traînait dans des affaires louches… Il avait juste prier – même s’il ne croyait pas en Dieu… - pour que son père revienne en vie, tous les soirs, avec son même sourire.

Mais prier n’avait pas suffit, apparemment. Alors, au final, Oscar avait bien raison de pas trop aimer Dieu. Il faut tout de même dire que la seule chose qui lui avait jamais demandé, il ne l’avait pas eu… Même le Père Noel était plus sympa que lui.

Le jour d’après cette conversation, il s’est retrouvé à l’autre bout du pays… devant d’étranges bâtiments… Même si les gens autour de lui parlaient sa langue, il ne comprenait rien. Il était perdu, décalé de la réalité. Ses sens emmagasinaient des informations mais son cerveau n’arrivait pas à les traiter. C’était l’bordel dans son crâne.

Quelqu’un lui prit la main pour l’emmener dans une pièce isolée des cris des autres enfants. « Choisis un nom », c’est ce qu’on lui a dit. Tout à coup, dans son esprit, tout était clair. C’était Origami. Oui, il serait Origami désormais. Les Origamis, c’est juste du papier délicat… mais une fois plié, ce papier est le véhicule d’une pensée, d’espoirs,…

Puis, il a fait comme son père le lui avait appris. On ferme les yeux, on respire et on recommence comme si rien de tout cela ne s’était passé. La nouvelle vie était devant lui et l’ancienne était effacée.

Et les années passent, comme du sucre qui fond dans le thé… en moins doux peut-être… Mais Oscar Archer est devenu Origami sans vraiment s’en rendre compte. Oui, au final, l’Humain s’habitue à tout avec le temps. Même les choses les plus incroyables ou les plus horribles… Ori’ a juste de la chance de pas être trop mal tombé… Mais quoi qui se soit passé et quoi qu’il se passe, de toute façon, il sera toujours debout. Car Origami y croit.

Il ne faut pas croire que tout c’est fait sans douleur… Arrivé à la Wammy’s House, il était trop indépendant, trop fixé sur ce qu’il savait déjà et non ce qu’il pouvait apprendre et découvrir… Et bref, c’était une huitre. Tenter de lui parler, c’était comme converser avec un mur. Aucune réaction, aucun mot.

Puis… un jour… ses «chers » camarades se sont rendus compte qu’Origami savait… s’exprimer… Un Alter lui a tout simplement balancé accidentellement un ballon dans le crâne… Et là, une bordée de jurons sans fin sortie de la bouche de l’Anglais… et malheureusement pour la plupart, il ne l’a plus jamais fermé. Adieu les heures de silences et bonjour les minutes encombrées d’insanités verbales…

Puis, tout à suivi… Il retrouva en quelques jours un comportement plus « humain ». Pour le meilleur et pour le pire. Avant, certains gars le prenaient même pour un robot… Petit à petit, il a commencé à accepter les autres, même s’il ne les aimaient pas forcément… Un gars lui a donné un vieux blouson de cuir qu’il ne voulait plus. Ori l’a mis. Un gars lui a fait écouté du rock… Ori est devenu amoureux de cette musique. Si on y réfléchit bien, à cette période de sa vie, il était plus qu’influençable… C’était une vraie pâte à modeler pour les autres. En raccommodant les choses que tout le monde lui donnait par morceau, il s’est reconstruit… il est redevenu quelqu’un d’entier en piquant pleins de détails aux gens.

Maintenant, il est un Origami plié… oui, il est enfin en trois dimensions… Bien que sa mémoire du « Avant » se soit définitivement verrouillé pour le protéger… Aller, on ferme les yeux, on respire et on recommence, hein ?