Allongée dans mon lit, impossible de dormit. Je me lève, la faim me tenaille le ventre.
Il est vrai que je n’ai pas vraiment mangé ce soir. Le cœur ne m’en disait pas, les aliments n’avaient pas de gout en bouche, à m’en dégouter.
Alors je suis partie en ayant avalé 2 bouchée de viande un peu de pain et de l’eau. Mais là, la faim se fait sentir. Vraiment beaucoup. J’ai peur même que le bruit des gargouillis de mon estomac ne réveillent Blue Mary.
J’enfile un long gilet noir, des pantoufles et pars à l’aventure dans les couloirs, à le recherche de la réserve de bouffe.
Les couloirs sont calmes, des paroles s’échappent de portes mal fermées. Il doit être vingt-trois heures trente, minuit.
Je déambule, sans trop savoir où aller. Mon ventre fait un bruit à vous réveiller toute une maisonnée mais apparemment ça ne gène pas les gens qui ne semblent pas m’entendre le moindre du monde.
J’avance, et ne rencontre personne dans les couloirs. Mais l’adrénaline est quand même présente et je sens mon cœur s’accélérer au moindre bruit. Si je croise quelqu’un, je risque de rencontrer quelques problèmes.
Un couloir familier s’ouvre devant moi, je sais maintenant où me diriger, et prends un pas rapide.
J’ai faim, j’ai faim, j’ai faim !
C’est vraiment affreux ce bruit, qui me broie les intestins. Je vais dévaliser leur garde manger je crois bien !
J’ai faim de sucré, de pain au chocolat, de beignets et tous ces genres de choses !
J’arrive enfin devant la porte.
Je crois y discerner du bruit, la lumière semble allumée … Quelqu’un m’aurait il précédé ?
Et si c’était un professeur ? Ahlala, tant pis, mon ventre prend le dessus et pousse la porte.
Un moment d’arrêt, de stupeur. Une fille est déjà là, farfouillant en fredonnant quelque chose.
Elle tourne la tête vers moi, je ne sais pas si elle a eu peur mais parais un peu surprise.
Âpres un silence, je ris.
« Salut ! »

J’attends sa réponse. Elle semble se demander si je ne suis pas là pour la déloger …

_ Saluuuuut... Ventre affamé aussi ou briseuse de rêve? Nan parce qu'il y a de bons trucs ici, on peut partager, pas besoin de cafter. Enfin tu fais ce que tu veux. Tant que je peux me remplir la pense avant d'avoir des p'tits problèmes ça me va.

Elle me tend une mousse au chocolat. Je la prends. Ha, enfin a manger, et du sucré en plus !
Je m’assois dans un coin. Je regarde le pot. Oh mon dieu, que je suis contente ! Enfin a manger !

_ Amies cuillères?

Je ne suis pas sure d’avoir tout compris mais je crois que l’on va partager le garde-manger ce soir ! Et y monter la garde. Défendre notre butin quoi !
J’entame la mousse de bon cœur, et savoure le gout. Mon ventre calme ses cris de famine mais le gouffre qui s’ouvre dans mon estomac n’est certainement pas comblé !
Je cherche des yeux de quoi le remplir. Je prends un pain au chocolat et un croissant.
Puis j’entame la discussion, histoire de ne pas plonger dans le silence, ça me déprime, le silence !

- Tu es là depuis longtemps ? Enfin, dans cette réserve, dans le paradis de la nourriture. Toi aussi tu meurs de faim ? T’y viens souvent ? Moi je n’étais pas sure de le retrouver ! Faut dire que j’avais peur de réveiller les autres avec mon ventre qui criait famine ! Ca fait un boucan pas possible, ces trucs là, quand ça a faim !

Je remonte mes manches, j’enfourne mon pain au chocolat et c’est mon croissant entre les dents que je pars a l’assaut d’un placard. Je fouille, je remue, déplace, a la recherche de tout ce que je pourrais avaler. J’explore deux ou trois tiroirs avant de trouver d’autres mets sucrés. J’étale mes trouvailles au milieu de la pièce, fière de moi.
Des choux à la crème, d’autres pains au chocolat, petits gâteaux, sablés et cætera…

- Waaah Qu’es ce que ça a l’air bon !

Elle me répond. Je l’écoute en engloutissant mes trouvailles ! Non mais quelle dalleuse ! Je vais me faire exploser l’estomac à manger autant. Mais mon ventre, ce gouffre sans fin hurle encore. C’est affreux. J’ai l’impression qu’il ne cessera jamais de brailler, de quémander de la nourriture. Alors qu’il n’a eu de cesse que de refuser la moindre nourriture au repars du soir !
Le sucré lui plait apparemment. Il faut dire qu’a moi aussi. Le gout doux et fondant de mes trouvailles, je ne m’ne lasserais jamais.

La dernière fois que j’avais mangé autant de choses sucrée c’était avant d’arriver ici. Ca commence même à dater un peu… Avec Ludwig. Je crois qu’on avait mis de coté notre argent de poche pendant des mois et, le jour où l’on était sorti en ville, et nous avions dépensé sans compter.
Des sucreries par milliers.
Cachés sous nos manteaux, nos achats bien au chaud, on était rentrés. Puis le soir, il s’était faufilé avec ses sacs jusque dans ma chambre. L’avalanche de friandises sur mon lit ! On avait versé le contenu des sacs sur mes draps. Puis on s’était empiffrés jusqu'à pas d’heure.
Et le lendemain, un bon mal de ventre et des envies de vomir hahaha !
Mais j’en garde un tellement bon souvenir !

Coupant court a mes souvenirs, la voix de la jeune fille me parvient.

_ Hé hé! C'est marrant de discuter ici, là en pleine nuit, en bouffant, et genre en étant discrète le plus possible!

Oh oui, ça c’est clair ! J’espère que personne ne viendra nous déranger, c’est trop génial pour que ça s’arrête comme ça ! Je crois que je pourrais passer la nuit ici, à me goinfrer et à dicuter. Et je pense même que j’y retournerais régulièrement… Enfin sans trop manger, sinon on se fera prendre au bout d’un moment !

Elle se présente, elle s’appelle Peekaboo. C’est … long ? Enfin surprenant surtout, mais j’adore ! Très original !

- Héhéhé ! Moi c’est Leïn. Enchantée ouais ! C’est juste … magique ici. J’aime, j’aime, j’aime ! Je crois que je reviendrais quand j’aurais faim comme ça ! Au fait, j’adore tes cheveux, les mèches là, c’est classe ! J’adorerais en faires mais j’ai peur pour mes cheveux ahah !
Bon, sinon, t’as pas un peu froid habillée comme ça ? Tu veux mon gilet ?

Oui, j’ai enfilé un gilet plus un pull, par ce que je suis une grosse frileuse, des que je sors de sous ma couette bien chaude, je congèle ! Si mes pieds touchent le carrelage froid, une affreuse douleur (surement plus psychologique que physique) me monte dans le pied, et monte mes jambes.
Bwerk.