IT'S A CRUSH PANIC SHE'S GOT ME ATOMIZED. YOU BEG ME TO GET CLOSER, DRESS FALLING OFF YOUR SHOULDER THE HEAT IS WRAPPING AROUND US, THE CITY'S STRAPPED AROUND US. CAUSE NOW I SENSE YOUR MISSION IS MY COMING DEMOLITION AND YOU JUST HOLD ME UNDER.

Elle a dix-sept ans, des cheveux blonds qui captivent, des yeux bleus où on s'y noyerait bien dedans et un regard qui fait tourner en bourrique, un déhanché pour lequel on tombe à genoux et des robes et des jupes toujours trop courtes qui embrouillent l'esprit. Elle virevolte dans les pensées et obsède pour mieux posséder. Il suffit de son dos nu pour changer une pièce, il ne suffit que d'un sourire pour changer une vie toute entière, à dix-sept, c'est une diablesse venue à nouveau pour soumettre les hommes à la tentation divine. Pour la chute de ses reins, on se couperait une main et quant à son décolleté, il est préférable de ne pas en parler. Elle arrive et fout le chaos dans votre existence où rien n'est beau, tant mieux, vous aurez désormais un dieu — ou du moins une déesse — à aimer. Elle ramène avec elle les feux de l'Enfer et vous brûle les artères, irradie vos veines et réduis tout en poussières telle une sublime sorcière. Cette fille le rend fou et il pense, elle aussi, la rendre folle.

Alors Dainty Dainty Dainty chérie dis-moi oui oui oui, Dainty chérie est épicée, Dainty chérie est sucrée et salée, Dainty chérie est tout. Chérie hésite pour mieux faire languir, tout comme chérie attaque sans prévenir. Chérie est belle et elle le sait, chérie en profite avec son attitude un peu rebelle. Chérie fait soupirer tout les garçons, qu'ils soient des génies ou des sombres cons. Chérie se fait aduler comme une reine et reste malgré tout sereine. Chérie aime se faire aimer et s'en fiche de se faire détester car elle continue à être le centre du monde. Chérie est délicate ; chérie est une friandise. Si Dainty est une chérie qui a tout pour plaire, c'est pour vous faire misère. Et Zadig adore ça, c'est pour ça qu'il joue diablement avec. Chéri passe son temps à lui refuser ce qu'elle voudrait tout en faisant grimper son envie car chéri aime se faire convoiter autant que chérie. Chéri lui tourne autour, mais ne va jamais jusqu'au bout. Quand toutes les tête se tournent pour admirer chérie, chéri feigne l'ignorance.

Mais pour chéri Zadig, c'est spécial. Pour lui, que le couloir soit bondé ou désert, qu'il s'y passe un meurtre ou un accouchement, dès qu'il y a chérie Dainty, le monde entier s'effondre et disparait sous le talon de ses stilettos. Tout s'écroule sitôt sa présence entre dans son sillage et, petit à petit, la force de lui refuser ce qu'elle réclame devient de plus en plus difficile alors il faut sortir le fameux la meilleure défense, c'est l'attaque et la faire défaillir en premier. Qu'il ne se passe pas une foutue seconde dans son esprit sans qu'elle ne pense à vouloir le foutre dans son lit, que chaque nano-seconde elle mette en œuvre un nouveau stratagème pour l'avoir dans ses draps. L'Allemagne ne souhaite que voir l'Angleterre à ses pieds, petit rêve qui trottine depuis un siècle dans sa caboche.
Et, adossé au mur à regarder s'écouler le flot d'orphelins, il attend apercevoir cette silhouette qu'il n'a fini que trop bien par connaître habillée et cette envie qui cogne trop fort contre ses tempes est de la connaître tout aussi bien déshabillée. Ses yeux la guettait comme un prédateur, pas le temps pour les réflexions qui divergent, dans son esprit elle était une priorité qui clignotait, son nom était frappé en rouge dès qu'il se faisait prononcer. Bordel, il se rendait dingue d'être aussi bête et fier parfois.

Puis, la belle chérie est apparue comme une fleur, au milieu de tous, elle resplendissait, fichtre c'est bien elle la plus belle. Avec sa chevelure d'or qui flottait dans l'air et sa robe courte qui laissait paraître ses jambes pour lesquelles il se damnerait, oui c'était bien elle la plus désirable de toutes ces filles qui se pressaient dans le couloir. Sitôt vue qu'il s'approche de chérie avec de grands pas nonchalants et attrape d'une manière qui doit peut-être être un peu brusque son poignet pour l'entraîner et la plaquer contre ce mur contre lequel il a tant attendu. Et tant pis si les murmurres s'élèvent, sa dose de jeu est bien plus que nécessaire, bien plus nécessaire que détailler ce visage dont son cerveau a fini par parfaitement mémoriser les contours. Même les paupières closes il lui serait facile d'imaginer le moindre de ses mouvements anodins. L'amour rend aveugle, mais le désir, lui, rend avide de savoir, de connaître par cœur quitte à en crever. Il appuye ses mains contre le plâtre et l'enferme, se penche jusqu'à pouvoir sentir son souffle s'écraser contre son visage et vacille dangereusement entre la mince ligne qu'est gagner ou perdre le jeu. « Tu sais quoi ? Si une once de normalité coulait en moi, avec ta ravissante courte robe, je crèverais d'envie de te faire sauvagement plaisir. »  mais t'es pas normal, toi, ce qui t'obsède réellement c'est de gagner un foutu jeu juste pour faire un peu plaisir à ton ego blessé. Tu es un pittoresque chéri, Zadig, mais ça aussi tu le sais.