PSEUDONYME : Straw NOM : Eastwood PRÉNOM(S) : Sasha QI: 162 DATE DE NAISSANCE : 06/01 ÂGE : 10 ans SEXE : ❒ M ✔ F ORIGINE : Anglaise ANCIENNETE : Deux ans.
This belong to you and always will
L'ENTERNITE DOIT ETRE DROLEMENT LONG.
COULEURS DES CHEVEUX : Blonds COULEUR DE LA PEAU : Pâle TATOUAGE/PERCING : Hors de question
COULEUR DES YEUX : Verts TAILLE : 132 CORPULENCE: Maigre
Naïve Suiveuse Syndrome de Peter Pan Soumise Inconsciente Sur-protégée
Au fil d’une simple conversation, vous avez entendu dire que Straw avait dix ans, et bientôt onze. Et le fait est que vous avez du mal à le croire. Non pas que vous ne l’aimez pas. Mais il vous semble qu’une enfant de cet âge est un poil plus mature que cela. Et vous avez entièrement raison. Cette ravissante petite fille aux cheveux de paille est particulièrement puérile, et pour cause, elle a le syndrome de Peter Pan. Pauvre enfant qu’on a voulu faire grandir trop vite, qu’on a poussé trop rapidement à devenir mature, l’effet inverse s’est produit. Straw refuse d’admettre qu’elle grandit. Elle souhaite rester une petite fille toute sa vie. Les psychologues disent que, même si cela n’est pas encore tout à fait visible car elle est toujours dans le stade de l’enfance, plus elle grandira et plus cela sera dérangeant, notamment au niveau de son développement au sein d’une société. Oui, car vous me direz qu’il est normal qu’une fillette de dix ans veuille rester petite sa vie durant. Le cas de Straw est plus prononcé que cela. Elle panique lorsqu’elle entend parler des cycles menstruels, lorsqu’elle voit un soutien-gorge, lorsqu’elle entend le mot « sexe », lorsqu’on lui parle de l’avenir ou de fonder une famille, d’avoir un travail. Tout cela, ce n’est pas pour elle. Mais paradoxalement, la petite est assez débrouillarde. Même si elle a besoin de se rattacher à un groupe de personnes pour se sentir bien, entre autre que c’est une suiveuse éternelle, elle est très débrouillarde. Pour de simples petites choses, mais tout de même. Pas besoin de qui que ce soit pour se faire à manger, pour respecter les horaires, appeler un taxi, ou tout ce qui était requis pour se débrouiller seule avant d’entrer à la Wammy’s House.
Straw veut jouer comme le font les enfants toute sa vie. Que ça soit au papa et à la maman avec ses amis, seule avec ses peluches, dans son bain sous l’eau, avec un papillon qu’elle suit dans le parc, une fourmi égarée. Bref, pour la blondinette, la vie est un immense terrain de jeu fait pour être exploré de fond en comble, et tout le monde, du moins pour elle, est de cet avis. Et c’est à partir de maintenant que commence son immense naïveté qui la caractérise si bien, ainsi que son optimisme. Straw est persuadé que l’être humain est bon, tel Candide dans l’œuvre de Voltaire. Si quelqu’un la bouscule dans les couloirs, ce n’est pas méchant, c’est pour jouer. Si on lui vole sa peluche, ce n’est pas méchant, c’est pour jouer. Si on la pousse dans la boue, ce n’est pas méchant, c’est pour jouer. Et ainsi de suite. La méchanceté n’existe pas dans le monde de l’adorable blondinette. De ce fait, ses actes ne seront jamais mal intentionnés envers vous.
Malheureusement, beaucoup de gens, et vous très certainement, abusent de cette candeur et naïveté. Straw est incroyablement inconsciente. Comme les petits enfants, elle ne ressent pas ou peu la peur, et a du mal à discerner le bien du mal. Vous pouvez sans peine lui demander de voler le sujet de mathématiques pour avoir les réponses pour le contrôle du lendemain. Et elle ira, tout sourire, trop heureuse de pouvoir rendre service. Et si elle se fait prendre la main dans le sac, elle prendra pour vous, vous qui serez entrain de rigoler en vous écriant « Elle est vraiment trop bête ! ». Ce n’est pas sa faute si elle est persuadée que vous êtes bien intentionnés. Mais, bien évidemment, en vous payant sa tête aussi facilement, vous négligez un petit détail qui pourrait bien vous couter cher. Oui, vous savez, cette broutille de presque deux mètres, cette broutille terriblement menaçante, cette broutille effrayante qui ne la quitte pas d’une semelle. Je parle du nouveau surveillant, Slave. Cette brute coréenne ne fera qu’une bouchée de vous si vous osez faire du mal à sa petite protégée, même si celle-ci tente de l’en dissuader. Qui est-il, pour Straw ? Il est son fidèle serviteur. Elle lui porte une affection hors du commun. Avec lui à ses côtés, il est clair qu’elle est en sécurité de tout le mal que lui veulent les autres. La fillette voit en lui un grand frère affectueux, doux et gentil, un prince sur son chevalier blanc qui se bat pour elle. Non, ce n’est pas qu’une image. A vous de voir.
I am the best there ever was.
JE VEUX QUE LES FEES EXISTENT.
Définissez vous en une phrase.
Sérieusement, t'as pas quelque chose d'autre à faire que me demander ça ?
Vous offrirez quoi à Noël à votre meilleur ennemi ?
Un poisson rouge.
Parmi ces livres ci-dessous, lequel serait le plus susceptible d'être votre livre de chevet ?
Harry Potter de J.K Rowling.
Ce que vous devez impérativement arrêter de dire. Sérieusement.
« Je comprends ce que tu ressens... »
La petite manie dont vous vous passerez bien ?
Accro au high five.
Il y a forcément quelque chose que vous auriez dû faire depuis longtemps et n'avez toujours pas fait.
Ranger ma chambre si je trouve un jour le temps.
Well, I'm certainly proud of you
JE VEUX APPRENDRE A VOLER.
SURNOM(S) : Arpy, Jool 8D DATE DE NAISSANCE : 24 / 10 ÂGE : On demande pas son âge à une fille, nan mais oh. SEXE : ❒ M ✔ F AVATAR : Yellow, de Pokemon. DÉCOUVERTE DU FORUM : Gn ~ EST-CE VOTRE PREMIER FORUM RP ? ui, g pa tro kompri koman sa marchei mé sa a lair koule
Dernière édition par Straw le Ven 21 Oct - 19:03, édité 10 fois
Invité
Sujet: Re: Straw } Stand by me ♥ Lun 10 Oct - 17:12
Then you're perfect
VIVRE, CA DOIT ETRE UNE SACREMENT BELLE AVENTURE.
C’était le bon temps. La vie ressemblait à un vieux film en noir et blanc, évidemment muet, en accéléré, sur une musique de Tom Jones. It’s not unusual, tiens. Les journées se résumaient par d’interminables balades dans Londres, des dépenses assommantes en vêtements, des baisers amoureux échangés sur de grands et beaux bateaux sur la Tamise, des éclats de rire innombrables, des mots doux susurrés au creux de l’oreille et des descentes de gâteaux chargés en crème pâtissière tous plus gros les uns que les autres dans un grand salon de thé. Bref, le tableau parfait de la petite comédie anglaise sortie dans les années 60, projetée dans à peine une dizaine de cinéma, et que personne n’est allé voir car ce cliché est connu par cœur depuis la nuit des temps. Un stéréotype, peut-être, mais Christopher Eastwood et sa nouvelle femme Serena le vivaient pleinement. Le ventre arrondi de la jeune femme réjouissait le petit couple qui s’apprêtait à accueillir le second enfant du ménage. L’homme avait déjà un certain âge, et le fruit de son ancien mariage était une charmante adolescente de quatorze ans, Judy, totalement blasée par la vie et le bonheur de son père. C’était sans compter qu’elle n’avait aucune envie d’avoir un petit frère ou une petite sœur, et encore plus si c’était de Serena, cette jeunette qui avait à peine sept ans de plus qu’elle. Oui, ça l’arrangeait bien d’être la seule enfant de son père, ne serait-ce que financièrement parlant. Mais la machine était déjà en route, et pas question d’avorter ce projet d’enfant pour les tourtereaux. Le bonheur ! En apparence, mesdames et messieurs. Faisons un zoom sur chacune de ces deux personnalités. Christopher Kent était un homme important, influant, un directeur d’une espèce de multinationale. L’argent, ce n’était pas un problème, il se payait une vie de rêve. A un détail près. Il détournait l’argent inutilisée des caisses de sa société à des fins personnelles, notamment tout ce qu’il possédait, à vrai dire. Et comme toute arnaque se fait démasquer, sa secrétaire remarqua une certaine anomalie en faisant les relevés. Grillé, le Christopher. Il avait deux ans pour rembourser tout ce qu’il devait à l’entreprise, sinon il serait dénoncé par sa secrétaire. Deux ans pour trouver une montagne de fric monstrueuse. Deux ans pour trouver une riche héritière. Deux ans à vivre avec cette Serena avant d’être à nouveau célibataire et débarrassé de cette dette effrayante. Et celle-ci voulait à tout prix un enfant. Hors de question qu’il refuse et qu’elle le quitte avant d’avoir tout remboursé. Et du côté de cette innocente Serena bernée par son ingrat de mari, rien de bien mieux. La belle enfant était effectivement une riche héritière ayant perdu sa mère deux ans plus tôt. Ce drame n’avait pas particulièrement bouleversé sa vie. Un autre évènement survenu bien avant avait fait de son existence un champ de ruine. Un bête amour adolescent. Un salopard parmi tant d’autres qui avait pris son cœur et sa virginité, un charmant jeune homme dont elle avait été folle. Il l’avait quitté assez rapidement, mais elle ne s’était jamais remise de ce premier amour. Et un beau jour, le même que celui de la mort de sa mère, il était réapparu, pour prendre de ses nouvelles. Il était venu. Accompagné de sa femme. Enceinte. Âgée d’alors dix-neuf ans, déchirée, Serena avait cherché quelqu’un voulant bien d’elle pour se marier et fonder une famille. Vite. Vite pour oublier la souffrance d’avoir été remplacée. Vite, pour lui montrer à ce connard qu’elle pouvait avancer. Et elle tomba sur ce père célibataire bien plus âgé qu’elle, mais correspondant parfaitement à ce qu’elle recherchait. Il naquit, ce bébé désiré par intérêt, et non pas par désir maternel. Pauvre petite Sasha, adorable petite fille aux cheveux blonds comme ton père et aux yeux verts comme ta mère, si tu savais à quel point ton existence va être merdique avec ces deux irresponsables comme parents.
Le divorce fut prononcé quelques mois après la naissance de leur fille, Christopher bien content d’avoir remboursé sa dette, et Serena partagé entre la satisfaction d’avoir un enfant et la déception de ne plus pouvoir s’afficher avec quelqu’un. Mais peu importe, elle trouva très rapidement quelqu’un pour remplacer ce mari-ci, et prouver à son amour de jeunesse qu’elle refaisait –encore- sa vie. La garde partagée fut prononcée. Une semaine sur deux. Chris aimait bien sa fille. Il n’avait pas vraiment la fibre paternelle, mais il la trouvait mignonne comme tout et s’amusait bien avec ce petit bout d’être vivant. Disons qu’il l’appréciait, comme un maître apprécie son animal de compagnie. Cependant, avec tous ces déplacements, il n’était que rarement à Londres. Il n’était pas du genre à prendre sa fille dans ses bras et l’embrasser sur le front pour lui dire au revoir. Non. Il disait à Judy, l’aînée, cinq minutes avant son départ qu’il serait absent pendant une semaine, qu’elle devrait prendre soin de sa sœur et il claquait la porte. Et à la grande blonde de déclarer « Ce n’est PAS ma sœur », et à son tour de claquer la porte. Serena lui portait déjà plus d’affection, mais pas forcément plus d’attention. Elle était trop occupée à pleurer en repensant à son amour de jeunesse, et à copuler avec son nouveau compagnon pour oublier, encore et toujours oublier. Dépressive ? Oui, en partie. Lorsque son premier amour était en ville, elle sortait avec son fiancé et Sasha, dans le but de le croiser. Et lorsqu’il n’était plus à Londres, elle retrouvait ses antidépresseurs et son immense maison pour déprimer dans son lit douillet. Et elle parlait. Elle parlait. Elle parlait. Elle parlait à sa fille de ses malheurs. Elle lui contait à quel point elle était malheureuse, à quel point la vie était dégueulasse. Serena attendait de sa toute petite enfant qu’elle comprenne tout ceci, qu’elle l’enregistre. Elle lui demandait l’impossible pour une gamine de cet âge-là. Et c’est sûrement de cette époque-ci que date le développement du syndrome de Peter Pan chez la blondinette. Pourquoi grandir, si c’est pour pleurer ? Pourquoi grandir, si c’est pour être malheureuse ? Pourquoi grandir, si c’est pour délaisser sa famille ? Pourquoi grandir ?
Sasha dû bien vite se débrouiller seule. A quatre ans, elle connaissait déjà le métro londonien par cœur, ainsi que ses horaires. Pratique, pour aller d’un bout à l’autre de la ville, soit chez son père soit chez sa mère. Au bout d’un certain temps, la capitale anglaise n’avait plus de secret pour elle. Elle rentrait tard le soir, mettait son assiette à réchauffer au micro-onde, mangeait et allait se coucher. Qui allait s’inquiéter pour elle ? Certainement pas ses parents, et encore moins sa demi sœur. Ses journées, elle les passait à arpenter les rue de Londres, à jouer avec les passants, les papillons, les chiens errants, les barmans. Et toujours avec une joie de vivre hors du commun. Tous les quartiers lui étaient familiers, de Brixton à China Town, où deux ados du quartier la regardaient toujours étrangement lorsqu’elle jouait seule. On était habitué à la voir passer, la petite Sasha. Elle semait le bonheur, et on la nommait partout « La gosse sans parents », car on ne la voyait jamais accompagnée d’adultes. Un rayon de soleil hyperactif qui s’amusait à escalader les poubelles dans la rue, à monter le plus haut possible sur les lampadaires, à faire la course avec les gamins du quartier. Et il fallait avouer qu’elle était assez douée pour toutes ces activités physiques la Sasha. Un de ces petits mystères que Londres renferme.
My new obsession is you.
REVE TA VIE EN COULEURS, C'EST LE SECRET DU BONHEUR
On vint chercher Sasha un matin, alors qu’elle s’apprêtait à mettre ses chaussures pour se balader en ville. Cette semaine, elle était chez son père, et tout le monde s’activait depuis l’aurore. La petite blonde ne se préoccupait guère des histoires de famille, sûrement des « problèmes de grands ». Mais Christopher entra dans sa chambre, enjamba les milles et unes Barbies jonchant le sol et s’écria :
▬ Sasha, dépêche-toi bon sang, ta sœur se marie aujourd’hui ! Enfile cette robe et rejoints-moi dans l’entrée.
L’enfant sourit. Elle avait vu dans des vitrines des robes de mariées, et trouvait cela drôlement beau. Assister un mariage, ça devait être amusant et distrayant. Elle se tourna vers son lit et détailla du regard le vêtement que son père avait lancé sur le lit. Il s’agissait d’une petite robe rose, comme celle d’une princesse. La blondinette était aux anges, et dansa même dans sa chambre pendant bien cinq minutes. Il fallut qu’on l’appelle à nouveau pour qu’elle se rappelle qu’on lui avait donné l’ordre de se rendre dans l’entrée. On la fit monter dans une immense voiture blanche, à côté de Judy. Qu’elle était belle, cette grande créature blonde aux lèvres pulpeuses, dans sa robe moulante, le regard inquiet et impatient, couverte de diamants de la tête aux pieds. Sasha n’avait jamais réellement fait attention à sa demi-sœur, mais aujourd’hui, elle aurait pu affirmer qu’elle était heureuse. Comment le déterminer ? Tout simplement parce qu’elle lui donne un petit surnom affectueux en lui tendant un panier rempli de pétales de fleurs qu’elle devait lancer avant son passage. Oui, elle l’appela « ma puce ». Une journée donc heureuse, un mariage parmi tant d’autres, mais un mariage d’amour avant tout. Judy s’unissait à un jeune coréen de son âge, habitant dans china Town. Sûrement le père de la mariée donnerait-il un certaine somme au couple pour qu’ils puissent s’installer tranquillement dans leur vie, et surtout le laissent tranquille. Mais on voyait dans les yeux des deux époux, aux regards amoureux qu’ils se lançaient, que peu leur importait l’argent, peu leur importait leurs différences sociales. Ils s’aimaient, manifestement. Et la petite Sasha se sentait transporté par toute cette joie, toute cette bonne humeur, tout cet amour. Le discours du maire commença. A l’arrière, la blondinette jouait avec ses mains, peu intéressée par toutes ces paroles qu’elle ne saisissait. Un papillon sublime passa par-là. Et, forcément, attira l’attention de Sasha qui se leva immédiatement pour le suivre. Oui, ne vous en faîtes donc pas, cela lui arrivait souvent – elle lui arrive toujours. L’enfant sortit de la mairie en courant, riant aux éclats, trop heureuse de voir un si bel insecte volant. Sa course folle fut nettement arrêtée par un mur. Un mur de presque deux mètres. Un mur humain. La petite fille leva la tête, aveuglée par le soleil, cachant son visage avec sa main, mais tentant néanmoins de voir le visage de ce géant. Elle vit à ses traits qu’il était de la famille du marié, sûrement un frère ou un cousin. Il était grand, musclé et impressionnant. Mais surtout, oui surtout, ce jeune coréen paraissait hors de lui, furieux, blessé, en colère. Une aura menaçante émanait de lui, comme d’un chien menacé. Sasha, dans son inconscience totale et sa naïveté incroyable lui sourit. Lui prenant la main, elle s’écria :
▬ Aide moi à attraper le papillon !
Sasha, si tu avais su qui était ce garçon à qui tu pris la main ce jour-là. Si tu avais su combien il allait compter pour toi, tu lui aurais pris la main bien avant.
Pour le moment, la vie de la petite ne prit pas une tournure particulière. Sa mère donna naissance à deux garçons, des jumeaux. Malheureuse, toujours. Son père eut à nouveau une fille avec une énième compagne. Endetté, toujours. Un seul évènement changea son quotidien. Je parle ici de son entrée à l’école primaire, dès ses six ans. Sasha découvrit la joie des devoirs et des obligations. Allez imposer toutes ces règles à une gamine libre comme l’air depuis sa naissance. Et pourtant ce ne fut pas bien difficile. L’enfant était même enchantée, prenant cela comme une nouvelle forme de jeu. Mais surtout, se retrouver avec de nouveaux enfants, et ce toute la journée, c’était le bonheur intégrale. Imaginez-la, pouvant s’amuser à longueur de temps avec ses amis, rien ne pouvait la rendre plus heureuse. Sasha allait vers tout le monde, le sourire aux lèvres. Les grands, que dis-je, gigantesques CM2 se moquaient ouvertement d’elle avec cette méchanceté franche qu’ont les enfants de cet âge. Mais la petite n’en démordait pas, et, avec toute la naïveté du monde, prenait tout cela pour des plaisanteries. Sa vie de vagabonde s’arrêta donc un peu, le temps des cours, puis reprenait tout de suite après la sortie de l’école. Elle ne rentrait chez elle que tard le soir, ne voyant pas l’utilité de faire ses devoirs. A vrai dire, même si elle était débrouillarde, une gamine de cet âge-là n’est pas responsable pour un sous. Et, chez elle, absolument personne ne lui disait de rentrer, de se mettre à son travail. Inutile de dire que ses notes étaient catastrophiques. Ce n’était pas important, ce n’était qu’un jeu. La seule matière dans laquelle elle se débrouillait bien, même très bien, était le sport, trop habituée à courir dans la rue en faisant des cabrioles. Parfois, Sasha croisait ce grand garçon coréen du mariage de sa sœur. Il était plus charmant qu’avant, où il la regardait terriblement mal dès qu’il la croisait dans la rue. Elle lui racontait toutes sortes de choses, et le pire, c’est qu’il avait l’air d’y porter un certain intérêt. Elle lui parlait de ses histoires abracadabrantes sur les papillons, les princes, les gâteaux souriants et la beauté de sa mère. Ah, Serena, sa pauvre mère. Si elle n’avait pas été une excellente mère pour la blondinette, elle était bien pire pour ses deux fils. Disons qu’elle n’avait tout bonnement pas conscience de leur existence. Parfois, elle tournait ses yeux vides vers son compagnon et demandait « Comment vont les garçons ? », puis se recouchait à nouveau. Oui, son compagnon, ce beau-père dont Sasha ignorait presque le nom. Le pauvre était tombé amoureux de la femme la plus dépressive du pays, et la plus abîmée par les médicaments. Il n’était pas un jour sans qu’il pleure, impuissant face à la situation. Lorsque la petite blonde surprenait les larmes qui coulaient de ses yeux, elle l’enlaçait, lui disant que tout allait bien se passer, puis souriait. Elle ne comprenait rien, de toute façon. Elle ne voulait pas comprendre. Sûrement des problèmes d’adultes.
En y repensant, il faisait terriblement moche ce jour-là. Le ciel de Londres était couvert de nuages, la pluie menaçant de s’abattre sur la capitale anglaise. Quel triste jour. Quel jour mémorable. Sasha marchait dans les rues, errant avec un énorme nounours rose sous le bras, sûrement plus grand qu’elle. Comme d’habitude, elle souriait aux passants, et n’avait aucun but. Simplement trouver de quoi se divertir, se promener. Elle fit bien de sortir de jour-ci précisément. Et ce n’est pas exagéré de dire que sa vie allait changer pour toujours. Toujours. Sasha reconnut sans faute le grand coréen du mariage qu’elle croisait de temps à autre. Aujourd’hui, c’était particulier. Pas de discussions sur un banc, pas de jeux, pas de rire. Des cris de rage, des coups dans quiconque bougeait, des larmes. La gamine lâcha son ours en peluche par terre, la bouche grande ouverte. Les passants regardaient cette boule de nerfs de travers et s’en allaient en courant, trop effrayés de recevoir un coup ou autre. Certains pensaient certainement à appeler la police. Sasha avait une boule au ventre. La peur ne lui tenaillait pas le ventre. La colère non plus. Juste la tristesse. La tristesse de voir cet être aussi désespéré. La foule vit une petite blonde aux yeux vers s’approcher de ce monstre, ce géant coréen, et attraper sa main ensanglantée.
▬ Faut pas être triste, tu sais.
Le chien enragé tomba à terre et serra l’enfant contre lui, cette dernière passant ses bras autour de son cou. Et il pleura, comme sûrement jamais un homme n’avait pleuré dans sa vie. Tu pourras pleurer toute ta vie, tant que tu me serres contre toi.
Et il ne fut plus une seconde, une minute, une heure, une journée, une nuit sans qu’ils ne furent ensemble. Sasha et Woo, comme il se nommait, étaient tout bonnement inséparables. L’enfant l’avait sauvé de son chagrin causé par la mort de sa petite amie, et ils ne se quittaient plus. Leur lien était plus que fraternel. Il était tout simplement fusionnel. Ils se connaissaient sur le bout des doigts, mais avant tout, ils se savaient. Pas besoin de mots pour se comprendre. C’était comme si ils se connaissaient depuis toujours. Woo était le petit frère du mari de Judy. Il avait dix ans jour pour jour de plus qu’elle, et avait donc bientôt la majorité. Au départ, ils se croisaient absolument tout le temps. Sasha faisait exprès de traîner dans son quartier pour le voir et passer un maximum de temps avec lui. Au fur et à mesure, elle commença à dormir chez lui sans aucune gêne, se blottissant contre son torse de géant comme un petit chat égaré. Puis ce fut pratiquement tous les soirs. Inutile de vous préciser que ses parents ne s’en préoccupaient guère. Elle rentrait chez elle une fois par jour, ou une fois tous les deux jours, histoire de montrer qu’elle existait encore. Sinon, elle passait le plus clair de son temps chez Woo. Il allait souvent la chercher après les cours, et les passants voyaient ce géant coréen à côté de cette naine anglaise marcher côte à côte dans la rue. Woo était tout simplement pour Sasha l’affection que jamais personne ne lui avait jamais réellement apportée. Il était un compagnon de jeux qui acceptait même de jouer aux barbies. Il était un grand frère protecteur qui n’hésitait pas à engueuler les gosses qui profitaient de la gentillesse de la petite à la sortie de l’école. Il était un ami qui séchait ses larmes lorsqu’elle avait un quelconque chagrin. Il était un père qui la bordait le soir, et cédait même quand elle lui demandait une histoire. Woo était le prince charmant de Sasha. L’un ne pouvait vivre sans l’autre, ils étaient un.
Cette espèce de vie commune dura un an et demi, et ce fut comme un âge d’or pour la petite blonde qui passa une grande partie des meilleurs moments de sa vie. Pas une seconde elle n’aurait pensé qu’un jour, tout cela s’arrêterait. Et brusquement, qui plus est. Il faut dire que, comme le dit le dicton, trop de médicaments tue le médicament. En l’occurrence, trop de médicaments tuèrent la pauvre Serena, qui était certainement bien mieux au ciel qu’ici-bas où elle terminait sa vie de dépressive avant même d’avoir trente ans. Elle s’éteignit dans la nuit, seule dans ses draps dégageant une odeur de mort et de tristesse. Son mari la retrouva le lendemain matin, morte, et sûrement plus paisible que jamais. Evidemment, il n’y avait aucun testament, et il fut décidé que Sasha vivrait exclusivement chez son père. Si elle fut triste ? Bien sûr, qu’elle le fut. Certes, elle n’avait aucun contact avec sa mère, et oublia son visage au bout de trois semaines, mais elle était quand même son modèle féminin, son unique. Pour cela, la petite versa quelques larmes dans les bras de Woo, puis oublia bien vite sa tristesse. La vie reprit tranquillement son cours, Sasha n’ayant aucune nouvelle de son beau-père et de ses deux petits frères avec lesquels elle ne jouait de toute façon même plus depuis qu’elle avait rencontré Woo. Mais le véritable drame survint. Et pas des moindres. En soit, ce qui arriva n’était pas catastrophique pour la petite blonde, mais les conséquences furent désastreuses. Christopher, le père de Sasha, périt dans un incendie ayant ravagé l’hôtel dans lequel il se trouvait. Vous me direz, l’enfant devait s’en contre-foutre de cet évènement. Ce fut le cas. Jusqu’au moment où Woo lui fit réaliser. Elle n’avait plus de parents. Plus de tuteurs légaux. Elle était orpheline. On allait l’arracher à sa vie de rêve. On allait l’arracher à Sin-Woo. Et ça, c’était tout bonnement impossible. Sa vie ne se résumait plus à rien, sans lui. Il était devenu son quotidien, sa moitié, son souffle. Elle avait simplement besoin de lui pour s’en sortir. Malheureusement les autorités entendirent bien vite qu’une petite fille de neuf ans était en liberté, et ils s’adressèrent à sa seule famille : Judy et le frère de Woo. Ils vendirent la mèche, se doutant bien qu’elle se barricadait chez le jeune coréen de peur d’être emmenée. On vint frapper à leur porte trois jours après la mort de Christopher. On parla à l’enfant, lui expliquant qu’on avait trouvé un lieu pour elle, tandis qu’elle pleurait, disant qu’elle ne voulait aller nulle part ailleurs qu’ici. Mais ils étaient impuissants face à la loi, face à ce monde terriblement mal foutu.
Forget them. Forget them all
J'ETAIS SURE QUE TU REVIENDRAIS
A croire que tous les jours marquant de la vie de Sasha se déroulèrent sous un décor pluvieux. Un temps dégueulasse. Un jour dégueulasse. Un moment dégueulasse. Une petite fille assise sur son énorme valise, encore son gigantesque ours rose dans les bras. Une doudoune bleue offerte par son défunt père l’an passé. Les cheveux collés sur le visage. Une larme qui nait au coin de son œil vert. Une bouche déformée par la tristesse et les pleurs. Un jeune homme accroupi à son niveau, un simple bonnet vissé sur son crâne. Et avant tout le silence. Oui, le silence de l’incompréhension, de la bêtise, de la colère, de la déception, de la tristesse, de l’adieu, de l’émotion. Parce que personne n’avait le droit de les séparer. Parce qu’ils étaient Woo et Sasha, deux êtres fusionnels. Parce qu’ils n’auraient plus le droit de garder contact, là où on l’emmenait. Soudain, un mot, une phrase, tout ceci prononcé d’une voix chevrotante mais déterminée. Une voix d’une enfant brisée.
▬ Promets que tu viendras me chercher. Promets-le, Woo.
Un regard perdu, un sanglot étouffé, un reniflement, une lèvre mordue, des yeux gonflés, un visage rouge. Et cette putain de pluie.
▬ Promis.
Un câlin, un dernier. Un claquement de portière, puis le démarrage du taxi. Une gamine qui colle son visage à la vitre, regardant Londres s’éloigner avec la personne comptant le plus pour elle.
Si on la mit à la Wammy’s Housse, c’est parce que, comme on le lui expliqua, elle avait un QI supérieur à celui des enfants normaux. Cet endroit accueillait les orphelins surdoués, comme elle. La petite ne trouva pas sa place dans les classes scientifiques ou analytiques, n’ayant jamais été particulièrement scolaire. Cependant, Sasha effectua des tests physiques qui révélèrent qu’elle était incroyablement douée dans le domaine sportif. Elle entra donc dans la catégorie Shape, en spécialité gymnastique. Ses entraînements intensifs l’empêchaient en quelque sorte de trop penser à Woo, mais ce grand-frère lui manquait terriblement. Elle élaborait des plans pour le rejoindre, à Londres, ou encore demandait à Moriarty si il pouvait l’adopter. La réponse était catégorique. Les enfants de la Wammy’s House n’était pas là pour trouver de nouveaux parents, mais pour succéder à un grand détective. Autant vous dire que Sasha n’était pas vraiment enchantée par cet optique. Sasha. Plus personne ne la nommait ainsi désormais. On lui demanda à son entrée dans l’orphelinat de choisir un pseudonyme. Straw. Comme la paille. Comme le chapeau que Woo lui avait offert un jour, et qu’elle ne cessait de porter en son honneur. Sa vie ici était si différente de celle à Londres, mais elle s’y faisait, comme toujours. Le sourire aux lèvres, appréciée de ses professeurs et des élèves en générale, la petite anglaise se fit petit à petit sa place dans cet institut complètement plus proche de l’asile que de l’orphelinat. Il y avait de tout, ici. De la nymphomane à la petite vierge coincée, du drogué au geek enfermé dans sa chambre, de la grande gueule au petit timide. Et rien ne pouvait plus réjouir Straw que cette diversité. Le temps passa, mais elle ne changea pas. Sa naïveté incroyable prit encore le dessus, et les orphelins commencèrent à en profiter, de manière plus ou moins bien intentionné, bien sûr. Les dealers lui demandaient de faire le pigeon voyageur, les amoureux s’envoyant des lettres aussi, les cancres l’envoyaient chercher les corrigés des contrôles, les élèves plus âgés lui faisaient croire toutes sortes de bêtises qu’elle gobait ou lui faisaient faire des choses la mettant dans des situations délicates. On ne lui voulait pas de mal, mais elle le faisait avec tant de plaisir que c’était un bonheur de la voir s’exécuter avec ce grand sourire enfantin flottant sur ses lèvres.
Un an et demi passa, la petite réfléchissant sans arrêt au moyen de retrouver Woo. Le fait de n’avoir aucun contact avec lui laissait en elle un vide que seul lui pouvait combler. Oui, elle avait tenté plusieurs fois d’accrocher un mot à la patte d’un pigeon, mais sûrement que la lettre n’était pas arrivé à destination. Même si elle y croyait fort. On demanda à Straw, un jour, de monter tout en haut d’un arbre. On lui avait fait croire qu’un chaton n’arrivait pas à descendre. Du haut de ses dix ans, elle grimpa avec toute l’habileté qu’elle avait obtenue grâce à ses cours intensifs de gymnastiques. Evidemment, il n’y avait rien en haut, et après un bon fou rire, les méchants élèves s’en allèrent, laissant la petite tout en haut, et bien incapable de descendre.
▬ Vous revenez quand les copains ?
Comment ça, leur en vouloir ? Ils étaient certainement bien intentionnés. Mais il commençait à faire froid là-haut, et attendait leur retour pour qu’ils l’aident à descendre. Elle pouvait attendre longtemps, la petite Straw. Et sûrement serait-elle restée là toute la nuit, si elle n’avait pas sentie des bras la porter et la poser sur le sol. Son chapeau de paille sur la tête, sa peluche dans les mains, son sourire enfantin sur les lèvres, elle se retourna une fois à terre pour voir le visage de son sauveur. Et elle hurla, de sa voix de bébé, avant d’exploser de rire et de fondre en larmes en même temps. La blondinette se jeta dans les bras de Woo. Oui, c’était bien le jeune coréen qui se trouvait devant elle, son grand-frère qu’elle n’avait pas vu depuis un an et demi. Il lui expliqua, avec des phrases courtes, comme d’habitude, qu’il avait tout fait pour passer son bac et venir ici, la retrouver, à la Wammy’s House, sous le pseudonyme de Slave. Ce dont ils avaient rêvé chaque nuit depuis tout ce temps s’était enfin réalisé. Jamais plus personne ne les séparerait. Ils se le promirent.
Slave et Straw. Le coréen et l’anglaise. Le surveillant et la Shape. Le chien et la maîtresse. Le grand frère et la petite sœur. Le nerveux silencieux et la naïve bavarde.
Dernière édition par Straw le Ven 21 Oct - 18:30, édité 15 fois