Some of them want to be abused...
Il souffla sur les cendres. Un trognon moisi finit enfin par se dévoiler. Il y croqua et soupira, portant un regard las sur le décor qui l’entourait : vide, triste, gris. Ca respirait l’ennui et le déclin, et puis ça puait aussi. Ca puait la mort. La vie – ô, qu’elle ironie – était quand même bien chiante ici-bas. A quoi bon être immortel si on avait rien d’autre à faire de ses journées que de mater un ciel qui n’existait pas et chercher des trognons de pommes dégueulasse. Il enviait un peu celle ronde et rouge qu’ils vendaient plus bas. Lui aussi il en voulait.
Il se pencha un peu par-dessus le précipice. Il s’emmerdait quand même ferme. De toute manière le vieux remarquerait pas son absence, pas vrai ? Y’avait pas de raison, ça faisait bien qu’il s’intéressait plus à ce qu’il faisait — qu’il s’intéressait plus à rien tout court, sinon ronfler dans son coin en laissant son monde à l’abandon et aux chiens.
C’était plus drôle en bas, non ? Il se recula de quelque pas. Allez, juste quelque petites heures, ou jours… Ou peut-être années, pas grand-chose quoi ? Puis il avait déjà repéré un coin sympa, fleuri, avec plein de gosse qui puaient la vie, et qui respirait la mort pourtant. La planque parfaite. Il prit son élan. Sauta.
Liberté, sifflait le vent à ses oreilles. A lui les Pink Lady et les british. Y’avait pas à dire, le monde humain, c’était en rien comparable à la Mort.