A la base, il était là pour faire le ménage. Slave, ce fourbe, ce tordu, cette brute de surveillant avait jugé bon de punir son « insolence » à coup de travaux d'intérêts généraux. Comme si ça allait changer quoi que ce soit. Ce n'était pas sa faute, à Romeo, s'il avait du mal à appréhender la différence entre adolescents et adultes. Il était surdoué, vraiment, c'était pas sa faute, il fallait lui pardonner au pauvre garçon. Cela avait commencé de manière assez simple voire normale : ranger les chaises, passer le balais, la serpillère, essuyer le tableau, vérifier les poussières... toutes ces tâches ingrates qui l'avait déjà énervé des années auparavant, quand c'était sa mère qui l'assommait pour qu'il répare les dégâts de ses « imbécilités ».
Oui vraiment tout était bien parti, Romeo avait même fait preuve de bonne foi, il avait eu un peu pitié de ce pauvre Slave qui ne savait même pas parler convenablement anglais, il s'était dit que cette fois il allait faire les choses normalement. Mais alors quand, quand tout cela avait donc dérapé ? Ah oui, cela devait probablement être au moment où il avait sorti de son sac les enceintes de son ipod et avait mis à fond la musique. Et puis à partir de là, rien ne s'était passé comme prévu. Il avait poussé les tables, empilés les chaises, il s'était mis à chanter et à danser à tue-tête, se servant du balais comme micro, de la serpillère comme camarade de danse, la salle entière comme son podium. Un véritable bordel de cri, de chant et mine de rien il arrivait à ne pas chanter si faux que ça.
Tout était oublié, effacé dans l'esprit de Romeo : il était parti dans son monde de folie, à s'essouffler dans les pires chorégraphies possible, sautant partout, jetant des œillades au vide, se mettant à genoux pour crier certains refrains, oubliant qu'il portait le pantalon vert qu'il venait de finir ce matin et qu'il avait promis de ne pas salir. Romeo avait un don pour oublier ses promesses, surtout dans ces moments d'ivresse, d'extase où il ne faisait qu'un avec un instinct dévorant le poussant à faire toutes ces « imbécilités » comme disait sa mère, lorsqu'il faisait ce qui le rendait heureux, fébrile, lorsqu'il explosait pour tout simplement perdre contrôle, sans se préoccuper pour une fois si public ou non il y avait.
« SHOUT TO THE TOP. WOW YOU GONNA SHOUT TO THE TOP. »
Romeo était hystérique, Romeo était un cascadeur, un danseur, un débile mental, un grand gamin juste préoccupé de suivre l'énergie débordante de sa musique. Lorsque la porte s'ouvrit, il ne se préoccupa pas véritablement de qui se trouvait là, il se précipita juste vers elle. C'était une femme, parfait. Il souriait comme un niais le con. Romeo était instinctif, Romeo était tactile, alors dès qu'il fut devant elle il lui prit les mains pour la faire véritablement dans la pièce avant de lui demander, assez fort pour être entendu par dessus la musique : « TU DANSES ? » Ce n'est qu'après qu'il reconnu véritablement Blind, qu'il se souvint de ce que ce nom signifiait. Mais là maintenant, il n'y réfléchissait pas, à vrai dire il s'en moquait. Haletant, sur-excité, débordant de bonne humeur il voulait juste quelqu'un pour exploser avec lui.
Invité
Sujet: Re: BLIND SHOUT TO THE TOP Ven 12 Avr - 3:03
Ça pue le crime à plein nez, tu le sens. T'as l'odorat pour ça, Blind, le crime, ça t'agresse, ça te fait grimacer, la justice bafouée t'envoie des hurlements olfactifs pour t'appeler à l'aide. On la malmène quelque part, et le coupable va prendre cher, très cher, parce que tu vas le trouver ; tu les trouves tout le temps, ton nez ne te trompe pas. La MARCHANDISE, une bouteille de vodka vide, a été retrouvée il y a une heure dans un casier libre, et tu comptes bien poursuivre le responsable de son importation jusqu'à ce qu'il soit dûment sanctionné – nul n'est censé ignorer la loi. Sept-cent-cinquante millilitres de vodka ne passent pas inaperçus dans un corps humain ; en comptant en moyenne quarante degrés pour une vodka ordinaire, on arrivait à un taux d'alcoolémie bien supérieur à la limite tolérable. Le petit plaisantin était un danger public, et tu devais l'empêcher de nuire.
On pourrait croire que tu t'emmerdes vraiment dans ta vie pour courir après des petits délinquants qui profitent de leur journée de libre en outrepassant légèrement les règles, mais non, tu aimes vraiment ça. À proprement parler, t'en as pas grand chose à faire qu'un petit con se soûle la tronche quelque part dans la Wammy's House – ça t'est même déjà arrivé – mais poursuivre les malfrats c'est juste ton passe-temps favori ; c'est cette petite étincelle dans ta vie qui te fait oublier un peu à quel point le monde est moche. Alors t'es là à suivre des pistes un peu au hasard, guidée par ton instinct et ton nez qui te mène vers les salles de cours. Il y a de la musique dans la classe beta. Tu es certaines d'avoir déjà entendue une fois dans ta vie l'air qui arrive à tes oreilles, mais pas moyen de remettre un nom sur le groupe. Ce n'est pas le plus important, de toute façon ; le fait est que la présence de musique rend ce lieu carrément suspect, ce qui se confirme quand tu entends un individu à l'intérieur chanter à tue-tête. Tu tiens ton coupable.
Encore une affaire menée avec brio pour Blind Justice.
Tu passes la porte et soudain tu te fais entraîner par des mains inconnues au centre de la pièce avant qu'un tonitruant « TU DANSES » t'indique l'identité du malotru. Romeo, dix-sept ans, du groupe beta comme toi, réputé assez excentrique, certainement d'agréable compagnie dans d'autres circonstances. Tu regrettes presque de devoir l'arrêter, parce que tu n'es jamais contre un peu de danse ; hélas tu ne peux pas te permettre de pactiser avec un dangereux criminel. Alors presque tout doucement, tu libères ta main droite pour attraper le col de son vêtement et tu le fais chuter au sol avant de l'immobiliser fermement face contre terre avec une clef de bras. Efficacité. Avec un peu de chance il ne s'est même pas fait mal. Ou peut-être. Tant pis, c'est le prix à payer pour la préservation de l'ordre public.
« Pardon mec mais je dois effectuer un contrôle salivaire. »
Et alors que tu te prépares à lui sortir ton blabla juridique, tu t'assieds à califourchon sur son dos et tu fourres les doigts de ta main gauche dans sa bouche avec la délicatesse de la jeune fille bien élevée que tu es.
« Vous êtes accusé d'avoir fait rentrer dans l'établissement des produits illicites, à savoir une bouteille d'alcool d'un degré bien supérieur à la limite autorisée. En vertu de mon absence de qualifications, je me vois obligée d'effectuer une reconnaissance des preuves. Vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous. »
Damn, ce que tu aimes cette dernière phrase. Hélas ta gloire est courte, parce qu'en te penchant vers le visage de ton suspect numéro un, tu remarques qu'aucune fragrance d'éthanol ne vient de chatouiller l'odorat. Mince. C'est beaucoup moins amusant quand le suspect n'est pas coupable. Tu relâches son bras sans pour autant bouger de son dos et pousse un soupir plein de lassitude.
« Merde Romeo, tu me fais perdre mon temps. »
Dur dur d'être une justicière.
Romeo
Sujet: Re: BLIND SHOUT TO THE TOP Ven 12 Avr - 16:46
Romeo avait un don tout particulier pour se retrouver dans des situations incroyables, absurdes, et souvent relativement ridicules et dégradantes. Son secret ? C'était la plupart du moment volontaire. Toute occasion d'attirer l'attention était bonne à prendre et le jeune homme ne reculait devant rien pour arriver à ses fins.
Et puis il y avait des situations, comme ça, que son génie n'aurait pu imaginer même un jour de grande inspiration. Ainsi il ne se serait jamais imaginé mis à terre par une femme aveugle à qui il venait de proposer une danse... enfin si, en fait, mais pour quelque chose de plus sexuel qu'une clef, un fond sonore plus distingué que Staying alive des Bee Gees et avec des mots un peu plus doux que « produits illicites » « reconnaissance des preuves » et surtout « vous avez le droit de garder le silence ». Cette phrase était ridicule, absurde, dépourvue de sens. Romeo était un homme de toutes les situations, de tous les possibles, de toutes les matières mais s'il y avait bien une chose qu'il ne pouvait supporter c'était bien le langage administratif, encore plus judiciaire, encore plus policier. Les policiers étaient d'un ennui... Mais Blind était drôle parce que Blind n'était pas policière mais parlait comme telle, et Romeo trouvait cela absolument adorable.
« Je suis désolé mais je crains que tu fasses erreur sur la personne, il ne me serait jamais venu à l'idée de faire quelque chose d'aussi barbare. Je suis quand même plus distingué que cela, rassure-moi ! Et puis même si je l'avais fait, tu n'aurais jamais... Attends, tu es véritablement en train de renifler ma salive en ce moment même ? » Même plaqué contre le sol, le visage en tête à tête avec le parquet, Romeo ne s'arrêtait pas de parler. Il s'amusait bien trop pour imaginer un seul instant se taire.
« Merde Romeo, tu me fais perdre mon temps. »
Enfin il peut tourner (ou plutôt se tordre) la tête pour croiser le regard de Blind, avec le sourire triomphant de celui « qui l'avait bien dit ». « Mais non au contraire, je te sauve d'une situation absolument ennuyante et triviale pour te permettre de me rejoindre dans les délices de l'inattendu. Il faut que tu sourisses davantage Blind, cette grimace sévère ne te fait pas honneur. » Une des caractéristiques de Romeo était de flatter même sans s'en rendre vraiment compte la plupart des jeunes filles autour de lui, c'était comme une seconde peau, les mots de louange finissaient ses phrases comme d'autres utilisaient « bordel », « tu vois » ou « wesh ». Avec application il se retourna pour se retrouver allongé sur le dos (il ne faudrait pas qu'elle écrase ce qu'il ne fallait pas écraser, elle avait l'air assez violente cette jeune fille), la fixant toujours intensément, profitant du fait qu'elle ne le voie pas pour exhiber son sourire le plus malicieux. « Il faut que tu te détendes Blind, et que tu restes. Tu ne voudrais pas m'aider à laver la salle par hasard ? Tu serais d'une aide inestimable»
Il n'osait pas vraiment bouger. Il était trop curieux de cette explosion qui lui était tombé dessus, de ce personnage tout particulier qui avait décidé de lui prendre la tête. Il voulait la voir s'ébattre un peu avant d'essayer de s'y agripper. Juste quand Bigmouth strikes again débutait.
Sweetness, sweetness I was only joking When I said I'd like to smash every tooth In your head
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Sujet: Re: BLIND SHOUT TO THE TOP
BLIND SHOUT TO THE TOP
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