Sujet: Hatred will never cease with hatred — NERON Sam 23 Juil - 17:33
rien n'unit aussi fort que la haine : ni l'amour, ni l'amitié, ni l'admiration. néron & ember
La nuit était tombée sur l'orphelinat depuis quelques heures. Il était aux alentours de vingt-trois heures, peut-être minuit ? oui, plutôt minuit même. Ember reconnaissait cette heure entre toutes, même s'il n'avait pas de montre ou d'horloge ; c'était le moment où la Wammy's était la plus silencieuse. Les plus petits - ceux qui vous pètent les tympans à en devenir barge - étaient couchés depuis un moment. Mais, à minuit, la totalité des orphelins était couchée. Et puis, même si les plus grands (les plus de dix-huit ans) n'étaient pas couchés, ils n'étaient généralement pas plus bruyants que les p'tits jeunes. Heureusement. Dans la pénombre des couloirs, aucun son ne rententissait. Seuls les pas des professeurs ou des surveillants se manifestaient de temps en temps, lors de rondes qu'ils exerçaient jusqu'à ce que le silence total se fasse, et jusqu'à ce que les couche-tard se calment. Etrangement, aucun perturbateur de dernière minute n'avait été entendu ce soir. Les orphelins, le week-end, étaient pourtant plutôt agités. Mais apparemment, ce jour-ci était une exception.
Ember repoussa les feuilles qu'il avait attentivement parcouru sur le bureau afin d'approcher l'ordinateur portable. Il le ralluma, ouvrant quelques pages internet, tapant quelques noms, à l'aide des feuilles posées à proximité qu'il avait examiné avec soin. Ces feuilles contenaient en fait des informations sur certains orphelins ; et le premier papier concernait un garçon nommé Hannibal. C'était vraiment celui sur qui il avait décidé de plus se renseigner aujourd'hui. Et, comme il n'avait rien de particulier à faire et qu'il ne ressentait pas l'envie de dormir, il s'était dit qu'il serait temps de se remettre aux informations volées des vies privées des orphelins. Et peut-être de lancer une nouvelle partie. Dans ce cas-là, pas de chance pour Hanni ; il ferait sûrement partie des pions ...
Lorsqu'il eût terminé de lire ce dont il avait besoin, il se laissa aller sur sa chaise de bureau, l'expression vide, les mains posées sagement sur les accoudoirs. Hannibal était plus qu'intéressant. C'était un humain à cent pour cent. Tellement d'émotions, et de faiblesses humaines émanaient de lui. C'est ce qui exerçait une attraction inévitable sur Ember. Il voulait en savoir plus, l'approcher, lui parler, le découvrir, s'emparer de lui, le manipuler, dévorer son âme ... Il désirait réellement s'en accaparer tout entier. Dans une grande inspiration, il leva les bras, écartant les doigts, faisant craquer les jointures de certains. La tête lâchée contre le dossier du siège, les lèvres entre-ouvertes, son regard se perdit dans le plafond de sa chambre. Ses pensées l'envahissèrent de nouveau, toujours centrées sur le même garçon. Encore fallait-il qu'il vienne à cours des merdes dont il était accroc. Dès lors, il viendrait à genoux supplier le brun. Comme d'habitude. Et, comme d'habitude, ce dernier exercerait du chantage. Et, comme d'habitude, il le rendrait fou. De toute façon, cela faisait un moment qu'il ne l'avait pas vu. Il serait bientôt à cours. « Sauf si ... pensa-t-il à haute voix. » Oui, une idée terriblement sadique venait de lui venir à l'esprit. Que se passerait-il si Ember se rendait en douce dans la chambre de sa victime afin de lui dérober ses petits joujoux ? Bien-sûr qu'il connaissait ses cachettes. Hannibal ne pouvait pas cacher grand chose à son dealer. Surtout pas ce genre de choses. Et surtout pas à une fouine telle qu'Ember ... Cependant, avant qu'il ne pu esquisser un seul geste, un énorme BOUM retentit dans l'enceinte de la pièce. Une chose, ou plutôt une personne, venait de débouler dans sa chambre de façon plutôt ... extravagante et bruyante, comme on avait pu le remarquer. Ember, légèrement surpris, s'était tourné, ses yeux carmins posés sur la petite boule d'énergie qui se présentait à lui. Il se redressa de sa chaise, à présent debout, les mains sur les hanches, détaillant l'intru qui était entré de façon rocambolesque dans la pièce. Et il n'y avait qu'une seule personne pour faire ça. « Quelle entrée discrète pour quelqu'un censé être au lit ... » Il voulait se venger à une heure si tardive ? Il avait enfin remarqué qu'Ember avait brûlé un de ses hauts favoris quelques jours avant ? Ou ce n'était pas pour ça peut-être ? Son horrible sourire narquois fit enfin son apparition, afin de terminer sa phrase précédente : « ... Ronron. » Finalement, il n'irait pas embêter Hannibal ce soir. Le jouet s'était lui-même présenté à lui, au plus grand bonheur du brun. Un différent, certes. Mais un meilleur.