« Parlez-moi encore un peu d’elle, voulez-vous ? »
« Destiny n’est pas comme les autres fille. Elle n’est pas bien méchante, juste qu’elle est différente. Cette jeune demoiselle pense rarement aux autres. Si elle ne pouvait dire que trois mots, ce serait « Je, moi et je ». Destiny ne pense qu’à elle. Si elle fait quelque chose, elle le fera que pour elle. Elle ne pense pas que lorsqu’elle fait un choix, lorsqu’elle pose une action, ceci pourrait faire du mal aux autres. Elle n’y pensera jamais. Car ils ne sont pas aussi intéressant qu’elle. Mais ce n’est pas faute d’avoir essayé, c’est simplement que pour elle, il n’existe qu’elle. Elle a conscience que d’autre gens l’entoure. Même qu’elle a des amis, des personnes près d’elle. Mais elle n’a pas conscience qu’ils sont importants. En plus d’être franchement narcissique, Destiny est mégalomane. Quand on est aussi géniale qu’elle, on doit bien évidemment dominer le monde. Destiny aspire à être maitresse du monde, de voir les peuples à ses pieds. Et elle ne lésinera pas sur les moyens pour arriver à ses fins. Pour devenir maitre du monde, tous les coups sont permis. Coups bas, manipulation, belles paroles, tout y passe. Destiny veut dominer. Elle est une « leader » née, aussi simple que cela. Elle aime dominer, se sentir importante. Elle a des idées de grandeurs, des rêves d’enfant de trois ans. »
« Je vois… Y a-t-il autre chose ? »
« Évidemment. Destiny est un sacré problème. Si je parlais comme ses défunts parent, je dirais qu’elle est « un paquet de merde ». Destiny à des tendances nymphomanes. Elle aime le plaisir charnelle. Elle aime sentir un corps contre le sien, sentir des mains lui effleurer la peau. Si elle ne pense pas à elle, elle va pensée au sexe. Pas moyen d’avoir une discussion mature avec elle sans que dans sa tête il se passe des choses que je préfère ne pas savoir. Tellement qu’il y a certains mots qu’il faut mieux éviter de dire en sa présence sinon vous serez confronté à un de ses monologues où elle parle de ses envies et ses fantasmes. Car bien entendu, même quand elle parle de sexe, elle doit parler d’elle. Et quand elle n’en parle pas, elle en dessine. Destiny est franchement douée en dessin, une véritable artiste d’après certain. Elle aurait pu publier ses dessins, si ce n’était pas des dessins érotiques, des personnages nus en action. Dommage, je trouve que c’est un talent bousillé. Destiny, malgré ses dix-sept ans touchés du bout des doigts, elle doit s’être tapé un bon nombre de gars. Peut-être même des filles. Encore heureuse qu’elle n’est pas chopée une quelconque maladie. Faut croire qu’elle est responsable, Destiny. »
« Destiny a-t-elle des qualités ? Ou ce n’est « qu’un paquet de merde » comme vous l’avez dit ? »
« Oh, bien entendu. Même si elle est un sacré problème, comme tout être humain, elle a des qualités. Destiny est franchement brillante. Elle a longtemps été première de classe. Elle était douée, dans la plupart des matières. Elle lisait beaucoup, et elle lit toujours beaucoup. Donc bon, faut bien se dire que ceci aide grandement, surtout quand elle se décide de lire un manuel de classe, et ça, c’est vraiment quand elle n’a aucun autre livre sous la main. En plus de cela, Destiny parle plus d’une langue, ayant suivit des cours privés et des cours supplémentaires à l’école. Elle parle couramment l’anglais et l’italien, sais parler l’espagnole et le français et elle se démerde pas mal en coréen et en allemand. Une petite perle rare cette demoiselle. Elle a un beau parlé aussi. Elle sait parler pour se faire écouter. Mieux. Elle sait parler pour se faire obéir. Elle a la répartit facile, les arguments qui lui viennent tout seul. Et mieux encore, la petite est charismatique. Elle a un quelque chose qui nous pousse à l’écoute, à prendre en compte ce qu’elle dit. Destiny, si elle n’avait pas été aussi autocentrée, elle aurait pu faire carrière dans le domaine juridique sans problème. Avocate que disaient les professeurs. Dommage pour elle que l’idée de venir en aide à quelqu’un soit simplement répugnante. Destiny, quand elle a un but, elle y tient. Peu importe le nombre de personne qu’elle va écrasée, elle va aller au bout de ce qu’elle voulait. Une chance par contre qu’elle ne réussit pas tout le temps, car plusieurs de ses envies, idées ou projet sont carrément irréalisables. Comme son projet de dominer le monde. Malgré le fait qu’elle soit complètement obsédée par elle-même, elle est certes un peu sociale. Elle a quelques amis, quelques rares personnes qui la supporteront. Car bon, qu’est-ce qu’une reine du monde si elle est seule, sans réputation, sans personne. Elle daigne donc faire semblant de s’intéresser aux autres, essayant de chercher qu’elle profit elle pourrait en tirée. Elle cherche tellement à se faire une réputation, à montrer aux autres qu’elle est la meilleure qu’elle est devient gentille. Si, je vous le jure madame que Destiny est gentille avec ceux qui lui permettront de s’élevée au sommet. »
« A-t-elle des passions, quelque chose qui l’intéresse ? »
« Oui. Son reflet dans le miroir l’intéresse. Elle y passerait des heures, à se regarder, se dire combiens qu’elle est belle, se dire qu’elle est la meilleure et que personne ne lui arrive aux chevilles, sauf ses chaussettes. Elle passerait des heures à replacer ses longs cheveux, à faire une retouche par-ci, par-là, toujours en parlant en son reflet, lui disant comment elle l’épouserait bien si ce n’était pas elle-même tellement son reflet est beau. Mais bon, vous avez tous compris qu’elle s’adore. Sinon, elle adore dessiner. Elle ne fait aucun portrait si ce n’est que le sien, car les autres ne méritent même pas son attention. Elle dessine surtout, comme je l’ai mentionné, des scènes érotiques ou encore des personnages en pleine action. Même que la plupart de ses dessins représente un fantasme ou autre chose. Des fantasmes sadomasochistes, des « trips » à trois, des positions impossibles sauf pour quelques contorsionnistes. Enfin, pas besoin de vous faire un dessin, vous comprenez ? À tiens, sympa le jeu de mot, non ? Autre elle-même, le sexe et le dessin, je dois dire que peu de chose retient son attention. Car rien n’est digne d’elle et de sa beauté, voyez-vous ? »
« Très bien madame. Je vous remercie. »

Une petite fille vint au monde un joli vingt-deux mars. Comme plusieurs enfants en fait. Mais nous allons nous intéresser à une en particulier. Destiny Joyce Kelsey. Commençons par son nom. Destiny. Elle est un signe du destin, celui que ses parents attendaient depuis tellement longtemps. Cela faisait plusieurs années qu’ils essayaient en vint d’avoir un enfant, et voilà qu’elle était tombée du ciel. Joyce. C’était le nom de sa grand-mère, morte un an pile avant sa naissance. Un beau petit héritage, n’est-ce pas ? Et Kelsey, le fabuleux nom d’Aaron Kelsey, le père du petit ange venu du ciel pour ces deux parents qui frôlaient le désespoir. Destiny Joyce Kelsey. Ils allaient vite désenchantés, ses parents, en voyant que l’ange qui venait de tombé du ciel était plutôt un démon sorti des enfers.

Au début, c’était le bonheur total. La petite Kelsey était franchement parfaite. Rapidement elle comprit comment se tenir sur deux jambes ou encore former des phrases complètes. Destiny était franchement brillante et ses parents étaient enchantés de montrer à tous leurs amis comment leur petite fille était intelligente. Elle était leur fierté. La plus belle chose qu’ils ont réussis à faire dans leur vie. Elle était cajolée, aimée, adorée. Mais surtout, admirée. Les amis de ses parents la regardaient avec envie, se demandant pourquoi ce n’était pas eu qui avaient eu la chance d’avoir une petite fille comme la petite Kelsey. Ses parents en étaient d’autant plus fier lorsqu’ils entendaient le voisinage parler d’elle comme une petite merveilleuse, un prodige que certains disaient. L’enfant idéale, l’enfant parfait. Mais la perfection n’existe pas. Mais laissons-les flotter encore un petit moment sur leur nuage, si vous le permettez.

Elle est rentrée à l’école, la petite Kelsey. Une petite école de quartier, rien d’assez prestigieux pour son intelligence. Mais elle devait s’y faire. Elle était encore toute jeune. Et elle était loin de la Diamond qu’on connait aujourd’hui. Une jeune fille épanouie, vivant au rythme de la vie, plutôt joueuse La petite Kelsey était heureuse dans sa routine quotidienne. Des parents aimant, une belle petite vie et bien souvent première de classe, que demander de mieux ? Certes elle avait quelques accrochages avec des enfants, car les méchancetés et les langues de vipères, ça commence de plus en plus jeune. Mais ça ne lui faisait rien. Destiny était belle, aimée et douée, alors pourquoi se soucier de petits enfants inintéressant qui ne recherchaient qu’un peu d’attention ? Les quelques petites années de son enfance se firent tranquilles, douces et agréables. Elle vivait bien, grandissait bien. C’est à ce demandé comment elle est devenue la Diamond d’aujourd’hui. Bien jeune, elle aimait être avec les autres, leur apportant même son aide pour certains petits travaux idiots qu’on donne aux jeunes enfants pour faire comme s’ils travaillaient. Mais tout le monde change. Et la petite Kelsey est partie d’enfant adorée, une petite merveille à l’enfant qu’on regarde de loin, celle qu’on méprise, celle qu’on ose plus approcher.

On se demande encore comment le changement s’est produit. Même ses parents l’ignorent. Certes, ce n’est pas venu du jour au lendemain, mais avant que cela ne devienne critique, personne n’avait rien remarqué. Elle passait plus de temps devant le miroir, se répétant qu’elle était merveilleuse. Mais n’est-ce pas normal chez tous enfants qui commencent à rentré dans l’adolescence de prendre confiance ainsi ? Oui, c’est normal. Mais avec Destiny, c’est vite devenue une obsession. À un tel point qu’elle s’était mise à renier ses amies, car elle « elle était plus belle, plus intelligent et plus merveilleuse » qu’eux. Âgée d’onze ans, plus qu’une chose intéressait la petite Kelsey. Elle-même. Elle portait une vénération sans borne à elle-même, se disant que s’il y avait une personne qui méritait de vivre sur la planète, ce serait elle, cela va de soit. Bien entendue, le fait qu’elle soit franchement brillante l’aidait à être encore plus merveilleuse qu’elle ne l’était. Car bien entendue, la petite Kelsey restait à l’école, épatant tout le monde. Une fille qui a confiance en elle, c’est une fille belle, une fille qu’on veut approcher. Une fille narcissique, c’est simplement énervant, une fille qu’on préfère éviter car elle ne fera que parler d’elle, d’elle et encore d’elle. Mais Destiny était devenue narcissique.

Elle est devenue pire. Deux années passèrent alors que ses parents ne savaient pu quoi faire. Elle, l’enfant parfaite, celle que tout le monde enviait était devenue celle que tout le monde évitait. Et elle s’y plaisait en plus. Car même s’ils l’évitaient, elle se disait qu’ils ne pouvaient pas s’empêcher de l’admirer. Pire que d’être narcissique, la petite Kelsey est devenue rapidement mégalomane. Quand on est aussi parfaite qu’elle, on se doit de devenir maitre du monde. À chaque fois qu’elle devait être en équipe, elle prenait les rennes, décidait de tout. Elle était la seule, de toute façon, à pouvoir gérer le travail avec aisance et facilité, du moins, de son point de vue. Ses parents ont tout tentés, psychologue, psychiatre, tout. Rien à y faire. Et c’est au même moment qu’elle a commencée à dessiner, des petits gribouillis par-ci, par-là, pour « s’exprimer » disaient les psychologues. Comme si elle ne s’exprimait pas assez. Mais peu importe, le dessin est devenu rapidement une passion. À treize ans, c’est le début de la puberté chez les femmes. Évidemment, elle avait les hormones dans le tapis. C’est avec ses idées de grandeur, ses idées de domination qu’elle commença à penser à la gente masculine, les trouvant de plus en plus attirant. Treize ans, encore jeune et pourtant, la petite Kelsey était devenu un fichu problème. Son père, dans ses élans de colère lorsque sa fille dépassait les bornes l’appelait gentiment le « paquet de merde ». Ils avaient désenchantés, avaient compris que la perfection n’existe pas et que, sous les visages adorables, se trouve parfois le pire des démons.

Quatorze petites années, ma chère Kelsey. Elle était pareille, toujours aussi obsédée par elle-même. Mais quelque chose changea. Une petite soirée, bien normal. Ses parents sortaient, ce qu’ils faisaient de plus en plus souvent, tolérant de moins en moins leur fille qui ne faisait que dire « je, moi, je ». Mais cette soirée-là, ses parents n’en revinrent pas. Vers deux heures le matin, trois coups se firent entendre. La police. Venant annoncer la triste nouvelle. La petite Kelsey pleura, ce qui en surprit plus d’un. Elle se souciait donc de quelqu’un. Ses parents, ses géniteurs. Même si elle-même était la plus importante, cela n’empêchait pas moins que ses parents, s’étaient ses parents. Et n’importe qui pleurerait ses parents, non ? Kelsey les pleura plusieurs jours, n’ayant personne à qui se confier, ayant perdu tous ses proches. Je vous le dis tout de suite, ce n’est pas le genre d’évènement super trop puissant qui change une personne en quelques secondes. Destiny est restée celle qu’elle était, voir pire. Car si elle ne s’intéressait qu’à elle-même, ne se souciant plus de personne, elle ne pleurerait pu personne, non ? C’est dans cette optique que la petite Kelsey rentra à la Wammy’s House. Un orphelinat. Ils lui promettaient qu’elle serait bien traitée, qu’elle suivrait des études à sa hauteur. À sa hauteur ? On le sait tous, pourtant, que la petite Kelsey, elle est parfaite.

La petite Kelsey y rencontra des gens, tantôt sympathique, tantôt détestable. Mais elle n’y accorda pas une réelle importance. Car s’il y avait quelqu’un d’important, c’était bien elle. Les cours donnés étaient plus à son niveau, de qualité supérieure que ce qu’elle avait déjà eu. Franchement, c’était bien. Elle s’y plaisait. Mais ce n’était pas comme si elle avait le choix. Le seul hic dans cet orphelinat, c’était que si, elle, elle était intelligente. Il y en avait des plus brillants qu’elle. Mais elle allait leur montrer, la petite Kelsey. Que c’est elle, la meilleure.