Sujet: Il etait une fois... (Romeo) Mar 28 Juin - 21:18
"Goutte gouttelette de pluie, mon chapeau se mouille, goutte gouttelette de pluie, mes souliers aussi"
C’est sur cet air de comptine qu’elle avait entendu toute son enfance que la blonde s’éveilla ce matin là ; dehors, pas le moindre signe de pluie, juste l’étouffante chaleur des jours d’été déjà présents, meme en Angleterre, patrie favorite des nuages. Le soleil filtrait déjà à travers les volets clos de la chambre qu’elle partageait avec Pure, Ginger et simplicity et le chant limpide des moineaux berçait son réveil avec douceur. La journée s’annonçait charmante, et elle s’étira en baillant, rayonnante.
Elle passa toute la matinée dans le parc, alternant discussion avec Gambit, le jardinier, et lecture d’ouvrages consacrés à la musique qu’elle n’avait pas encore exploré ; elle avait appris à jouer du piano à l’orphelinat et le son délicat qu’elle tirait des touches était harmonieux mais sans aucun doute loin d’etre parfait. Elle aimait la musique, possédait la mémoire des sons mais n’était point une virtuose ; il lui manquait une chose essentielle pour y parvenir : le talent. Et elle savait très bien que chaque musicien de renom en avait été doté à sa naissance, elle n’avait donc pas la prétention d’égaler un jour Mozart, Beethoven et tant d’autres somptueux musiciens. Elle jouait donc pour son plaisir, celui d’autres oreilles parfois encore, accompagnait aussi de temps à autres Peekaaboo. Il lui arrivait parfois de pénétrer dans la salle déjà comble où d’autres étaient venus s’entrainer et pretait alors une simple oreille attentive aux sons qu’ils tiraient de leurs instruments respectifs, appreciant l’échange et ce qu’elle pouvait apprendre des artistes doués que comptait la WH*.
Et la matinée s’écoula, le temps infaillible ne lui laissant pas de répit, midi sonnant bientôt au clocher lointain de l’église de Winschester ; avec un soupir résigné, elle referma son livre, observa les nuages qui s’étaient amoncelés dans le ciel au cours de la matinée et décida d’aller profiter du déjeuner pour passer un peu de temps avec son nouveau petit copain improvisé. A vrai dire, la tete dans les nuages tous les deux, leur relation avait des débuts vraiment platoniques. Pas du tout comme avec ses anciens amants. Mais qu’à cela ne tienne, elle comptait bien renforcer ce lien nouvellement crée. Ainsi le déjeuner fut-il assez animé de discussions plus ou moins variées – en fait pas du tout puisqu’ils passèrent l’heure à parler de la meme chose et rien qui ne concerna leurs sentiments respectifs – et elle décida de le laisser vaquer à ses occupations pour l’après-midi.
Et les cours ? Et l’école ?! Mais on était dimanche, les orphelins étaient donc dispensés de cours, c’est le jour du seigneur, il était donc impossible d’échapper au repos en ce jour saint ! C’est avec l’esprit remplis d’ironie mordante mais avec une folle envie de mettre en pratique les conseils de son livre qu’elle se rendit à la salle de musique ; elle pensait la trouver pleine mais l’immense salle était en réalité bien vide et la porte claqua derrière elle, laissant la salle résonner de son écho. Elle aurait presque regretté l’agitation qui s’aventurait ici parfois si elle n’avait pas eut dans l’idée de faire un peu de piano et d’entrainer ses doigts sur les touches blanches et noires.
Il tronait comme un roi au centre de la scène, son bois lustré brillait de doux reflets sombres ; le piano à queue que possédait l’orphelinat était magnifique, il était un ami fidèle dans son apprentissage de la musique. Et meme si elle s’était montrée une apprentie douée, il avait du supporter seul ses début cahotiques de néophyte. Elle s’était approchée sans un bruit, pleine de respect pour l’objet à l’ame antique et ses doigts caressait la surface lisse du couvercle qui protégeait les touches de la poussière et de l’usure du temps, infaillible dans sa tache.
Elle tapota le tabourait en chene surmonté d’un coussin de velours pourpre avant d’y prendre place élégamment, rassemblant le plis de ses jupes de manière à ne pas etre genée pour jouer, découvrant une partie de ses jambes clairs. Eté comme hiver elle était habillée léger, de somptueuses robes gothico-lolita qui descendaient rarement plus bas que ses genoux. En position verticale. Alors, forcément, en position assise, le tissu semblait nettement plus court. Et ne parlons pas des décolettés… Et pourtant elle ne faisait pas partie des nombreuses aguicheuses qui peuplaient les couloirs de la WH*. A croire que les adolescents – et meme les adultes d’ailleurs – venaient chercher du réconfort dans les actes sexuelles. Mais elle n’était pas une sainte non plus, ne nous laissons pas prendre dans l’engrenage de ses magnifiques yeux azur à l’éclat si innocent.
Après tout elle était une jeune fille de dix-sept ans, dotée de pulsions animales mais de sentiments humains ; enfin ceci n’est pas le sujet de mes écrits, passons.
Elle commença par ses gammes, répétant sans lassitude ces exercices de bases qu’elle pensait important ; le piano chanta des notes carillonantes, agréables à l’oreille. Puis elle relu quelques lignes du livre, soudainement empreinte de doutes et commença à jouer, véritablement, laissant ses paupières afficher le rideau noir sur ses iris, se laissant transporter par les sons qu’elle tirait de l’instrument mélancolique. C’était une mélodie alternant douceur et violence qui semblait faite pour accompagner une tragédie épique ; elle n’avait pas de nom, elle était le mélange de plusieurs opéra célèbres, qui semblaient s’accorder soudainement à merveille. Personne ne l’écoutait, la salle étant insonorisée, le publique absent et pourtant, l’ame du mélomane la possédant comme un démon, elle semblait subjuguée par la musique, réagissant par certains mouvements de son corps à chacune des notes qui résonnait dans la pièce.
La musique était comme les contes ; elle vous transportait dans un univers parallèle, vous racontait une histoire, faisait de vous un voyageur, une sorcière, un dragon, une princesse ou son prince, le comte ou le baron vil et ennemi du preux combattant héros de l’histoire… Mais au lieu de mots, il n’y avait que les notes, comme une langue mélodieuse qu’il fallait déchiffrer… Soudain ses doigts restèrent suspendus au-dessus des touches, les notes s’échappant, le voyage s’achevant et elle ouvrit les yeux. Elle n’était plus seule, il y avait une autre présence, elle pouvait presque sentir sa respiration dans son cou.
Elle s’était laissée emportée par la somptueuse mélodie, n’avait pas entendu la porte s’ouvrir, le garçon entrer. Et les effleuves d’un parfum raffiné venait attiser le nez délicat dont elle était pourvu. Ses longues mèches blondes s’agitèrent lorsqu’elle tourna légèrement la tete vers lui. Et ses yeux bleus petillant de curiosité plongèrent dans l’abime profonde du regard charmeur de Romeo.
Romeo
Sujet: Re: Il etait une fois... (Romeo) Mar 28 Juin - 22:22
Il. Fait. Trop. Chaud.
Allongé sur son lit, dénudé, Romeo se désespère et pleure à chaudes larmes. Il n'aime pas la chaleur. Il la déteste profondément. On ne peut pas lutter contre la chaleur. On ne peut pas bouger. On ne peut pas respirer. On ne peut pas boire de boissons chaudes. On ne peut pas manger de viande. On ne peut pas porter de beaux, grands, imposants vêtements sophistiqués. En fait, c'est surtout ça. En été, Romeo ne sait pas quoi mettre. Car Romeo hait la simplicité, il adore la multitude de couleurs et de tissus et de genres. Chose impossible quand on cuit avec un simple drap sur le corps. Et puis en plus quand il fait chaud on sue. Et quand on sue on pue. Et quand on pue, on n'attire aucune compagnie féminine. Et puis quand il fait chaud les poils poussent plus vite. En plus on ne peut pas faire de bataille de boules de neige. Là, on a le droit à des batailles d'eau qui abiment les vêtements ! Au moins, la neige, elle, tombe sur le manteau ! Et puis l'été c'est l'orage, c'est le temps instable, c'est l'étouffement, c'est les grandes vacances qui approchent avec cet ennui profond en continuelle latence. Au moins, durant l'année scolaire, dans le pire des cas, Romeo peut s'occuper en faisant semblant de faire ses devoirs. Il va à la bibliothèque, prend une pile de livres et commence des exercices de maths extrêmement compliqués pour impressionner les voisin(e)s. Et bien sûr, il réfléchi à haute voix, montre explicitement quand il commence à comprendre et, quand il finit par s'ennuyer, il aborde sa voisine pour lui demander de l'aide avant de détourner la discussion pour se mettre à papoter. Mais aujourd'hui nous ne sommes que dimanche, pas la peine de partir dans de tels extrêmes.
Le jeune homme se décide enfin à se lever. Sans pudeur il travers les quelques mètres qui le sépare de son armoire. Le dortoir est magnifiquement vide. Il est le seul à avoir sacrifié son petit déjeuner au profit de sa grasse matinée. Et puis de toute manière, ce sont des hommes. Il n'a aucune pudeur à avoir. Il ouvre son armoire d'un geste théâtral, étalant tous ses vêtements rafistolés. Initialement, sa garde-robe est constituée de vêtements assez simples commandés chez un couturier faisant du sur-mesure. Mais si Romeo aime dépenser il n'aime pas jeter. Chaque vêtement abimé est rafistolé, réadapté et, au final, totalement réinventé. Mais il lui reste encore quelques vêtements normaux. Des choses simples, de loin. Pour l'été. Ce maudit été qui l'empêche de s'exhiber dans ses tenues excentriques. Aujourd'hui ce sera donc chemise blanche, cravate mal mise, veste sans manche et pantalon sobre. De toute manière, Romeo sait son don de rendre tout vêtement ordinaire spécial.
A la sortie, la question se pose : où se diriger ? Aucun plan n'est dessiné pour sa journée. Aucun emploi du temps. Il laisse venir les imprévus... comme il le décide. Depuis peu, Romeo ne sort plus beaucoup. Ils sont dans cette période gênante où les filles sortent les mini-jupes, les mini-shorts ou autre mini-chose et dévoilent sans pudeur leur gorge. Dans cette tenue elles semblent moins les belles déesses de ses rêves et il doit se confronter à la réalité charnière de ces jeunes filles. A leur poitrine, à leurs cuisses, à leur dos, à leurs hanches, à cet étalage de chair qui le fait avoir des envies inavouables. Des envies qu'il ne voudrait avoir que dans le cas spécial d'un amour réciproque. Romeo n'aime pas le sexe pour le sexe. Il l'aime par amour. Et c'est là tout un principe qui se trouve fissuré en ces périodes de grandes chaleurs.
Hors de question d'aller dehors ou dans tout endroit trop fréquenté. Ne sachant pas exactement où aller, Romeo commence à vagabonder dans les couloirs jusqu'à percevoir l'écho d'une musique discrète. Un piano. Un piano manié par des mains féminines, son instinct le lui souffle. Il se met donc à suivre ce doux écho qui le fait arriver à la porte entrouverte de la salle de musique. Dans une parfaite discrétion, il l’ouvre davantage et glissa un œil rouge dans la pièce. Déserte en dehors du petit ange au piano perdu dans ses rêves enchantés. Et enchanteurs.
La porte s'ouvre davantage, le loup a un pied dans la pièce. Quel vision magnifique que cette délicate enfant hypnotisée par la Muse ! Même la jupe relevée, même la gorge dévoiler, Snow a cette délicate candeur, cette fraicheur insouciante qui fait fondre à chaque fois le pauvre Romeo. Et dire que ce cœur est pris ! Cette âme si chère est dévouée à un seul amour. Et il sent que c'est cet aspect intouchable qui la rend si merveilleuse. Il ne peut l'imaginer profanée. Il ne peut l'imaginer touchée par un autre. Par quiconque. Neige immaculée si douce et si froide.
Cette vision l'attire tel un papillon de nuit et il se retrouve très rapidement tout proche de la proie. Elle ne le remarque pas. Qu'elle est adorable ! Alors il tente le diable. Il s'approche. Encore et encore. Sans la toucher. Sans lui parler. Pour qu'elle le remarque avec lenteur et stupeur. Il a déjà hâte de voir l'expression sur son visage.
Le voeu s’exauce, le belle s'arrête et se retourne, plongeant ses perles bleus dans les yeux rouges malicieux de l’intrus. Il lui sourit. Il est heureux.
« Bonjour Snow. Tu es resplendissant aujourd'hui. Comment te portes-tu ? Ne trouves-tu pas cette chaleur écrasante ? Que jouais-tu ? »
Et le grand dadais s'assit à son tour sur le banc pourpre au côté de l'adolescente. Le jeu est prêt à commencer. Un jeu entre humour et réalité.
Sujet: Re: Il etait une fois... (Romeo) Jeu 14 Juil - 22:02
{ Elle rêve et divague dans un soupir. Des vagues et des vagues de désir
Une lueur qui frémit au fond de ces prunelles clairs ; elle avait plongé dans le regard charmeur de son pleins gré et se sentait happé par tant de volupté. Le piège était le même et à chaque rencontre elle s'y laissait prendre avec bonheur, regardait le prédateur approcher, le narguait presque tant elle restait humble malgré sa capture et lui filait juste entre les doigts au moment où il pensait l'avoir enfin saisie.
C'était ainsi, elle appartenait à un autre, ne pouvait se laisser aller dans les bras d'un nouveau jeune homme pour quelques minutes d'un plaisir inconnu, tendancieux et étonnamment jouissif. Alors, Roméo, avec ses mots charmants et son allure de gentleman avait une place très cher d'habile charmeur dans son cœur et ne s'en extirperait jamais.
Mais quelle fille insensible elle aurait été de ne pas lui accorder la moindre attention, à lui et à ces beaux discours. Il aimait la gente féminine d'un amour passionnel mais saint. Elle ne pouvait se résoudre à l'ignorer, elle n'était pas comme ça. Amoureuse des mots, elle l'aimait d'autant plus. Mais cet amour était comme une passion pour quelque chose de délicat qui sonne bien à l'oreille, égaye l'âme et remplie le cœur d'une joie confuse.
Un peu comme de la musique.
Passé la surprise, une avalanche de questions qui déferle sur ses frêles épaules ; mais elle tient bon, ne se laisse pas ensevelir, notant mentalement chacune des réponses qu'il va falloir y apporter. Le débit est fluide mais rapide et elle a à peine le temps de cligner des yeux, le rideau tombant un cours instant, coupant la contemplation des abîmes pourpres, que déjà l'adolescent s'est installé sur le banc à ses côtés. Qu'il fasse comme chez lui, ce n'était pas la place qui manquait et il était une excellente compagnie.
Même s'il l'avait coupé dans son élan artistique !
Elle se redressa et un sourire léger mais engageant vint étirer ses lèvres alors qu'elle posait ses mains sur ses jupons, lissait les plis de sa robe et répondait tranquillement à son élocution.
"Et bien merci, je vais bien. Je trouve en effet que la chaleur est assommante mais cette pièce, comme la bibliothèque, est plus fraîche et j'en souffre beaucoup moins en m'y trouvant. Quant à ce petit air qui résonnait dans la salle, c'est une composition fait de morceaux déjà existant sur lesquels je me suis entrainée pour apprendre à jouer... Mais il n'avait rien d'exceptionnel... Et toi, quel bon vent t'amène ici ?"
Rare était les orphelins qui ne connaissait pas la Snow bavarde. Mais pour le moment, c'était plutôt concis, elle n'avait encore rien dit, ou presque. Quant à cette question en fin de monologue elle était plus là par politesse que par intérêt même si elle ne l'aurait jamais avouée. Elle avait juste été trop bien éduquée et paraissait intéressée par la réponse. Comme si celle-ci allait faire tourner le monde un peu plus vite. Et elle attendait après lui tout en laissant ses doigts glisser sur les touches couleurs ivoires ; au final, sa présence n'avait pas assassiné en elle les prémices de la création et elle avait encore une envie farouche de jouer.
Aussi attendit-elle qu'il ait répondu à sa question avant d'enchainer par :
"Tu veux bien m'écouter jouer un peu ? Mes doigts sont possédés par les grands mélomanes des siècles passés !"
La dernière réplique était une boutade, elle ne savait s'il allait la prendre ainsi mais au final, ça n'avait déjà plus d'importance, elle s'était remise à jouer, les dix camarades aux ongles peinturlurés de noir et de blanc dansant comme des virtuoses sur les touches de la même couleur, les caressants avec tacts, tirant un son mélodieux du magnifique instrument. Bien sûr, pour les plus intéressés, ce n'était pas du grand art mais elle ne jouait pas dans l'espoir d'être un jour la meilleure, elle jouait pour le plaisir, elle jouait par envie d'exprimer ses sentiments à travers autre chose que des mots.
Et l'air qui naissait sous ses doigts, le Printemps des Quatre Saison avait ce quelque chose de joyeux, comme si on allait pouvoir s'apercevoir que les plantes jaillissaient de sous ses doigts.
Et même si l'Eté aurait sans doute été plus approprié au vue de la chaleur estivale qui s'était saisie de l'orphelinat, elle avait choisi la saison des fleurs. Mais; au fond, la blonde avait raison, la fraicheur semblait vouloir rester dans la pièce, sans doute grâce à la moitié des volets clos, donnant à la pièce une ambiance intime qui ne pouvait être exploitée.
Car Roméo aurait beau tenter, toujours, alors qu'il pensait l'avoir, elle s'échapperait. Et c'était ainsi qu'était leur relation, amicale teintée d'un soupçon de drague mais toujours sous couverts de la magnifique langue shakespirienne. Après tout, aucune fille ne pouvait résister à d'aussi jolis mots que ceux prononcés par Roméo pour Juliette. Toutes, ont un jour rêvé être une princesse pour se faire emporter sur la croupe du cheval blanc, enlaçant un prince charmant... Qui n'a jamais rêvé trouver son âme soeur ?! Bon ok, on s'éloigne du sujet, et cela n'excuse en rien le fait que Snow aimait l'entendre parler, se complaisant dans les compliments, gravant dans sa mémoire chaque mot de sa tirade si chaste et si belle ! Et sans promesse aucune de le voir recommencer. Mais en sachant que ce sera le cas, encore et toujours, jusqu'à, sans doute arriver à trouver sa Juliette dans les filles de l'orphelinat...
Et elle jouait, encore et toujours, ses paupières de nouveaux closes, offrant à son visage une expression de fillette innocente et naïve qui s'abandonnait au loup corps et âme, vulnérable. Mais ce loup là ne la toucherait pas sans son accord, elle avait confiance. Et elle continuerait encore à s'abreuver de ces mots délicats qui coulaient à flot de ses lèvres rouges.
HS : excuse les fautes trop nombreuses, mon netbook boude word uu'
Romeo
Sujet: Re: Il etait une fois... (Romeo) Mar 26 Juil - 15:40
Romeo adorait écouter Snow parler. Romeo adorait écouter les filles parler. Déjà parce qu'elles avaient souvent de jolies voix, mais en plus les filles avait plus souvent la discussion facile que les garçons. Plus bavarde. N'importe quel sujet pouvait les faire parler pendant des heures.... enfin, quand on choisissait bien le sujet. Snow était loin d'être une exception à cette règle et avait cette adorable énergie dans sa continuelle arrivée de paroles qui faisait craquer Romeo. Il aimait son énergie, sa réactivité et sa délicate intention de poser une question à son interlocuteur alors qu'elle s'en moquait éperdument, en réalité. Il serait prêt à parier qu'il rencontrerait bientôt une fille capable de se faire la conversation à elle-même, sans même besoin de la relancer. Tout en sachant que sa réponse sera ignoré, Romeo lui répond avec cette voix de velour qu'il utilise dès qu'il se retrouve face à une fille qu'il veut charmer.
« Je vagabondais sans but mais tes notes m'ont attiré irrévocablement jusqu'à toi... et me voici ! »
Comme prévu, elle réagit à peine à cette déclaration.
« Tu veux bien m'écouter jouer un peu ? Mes doigts sont possédés par les grands mélomanes des siècles passés ! »
Romeo éclata de rire en imaginant Snow littéralement possédée par quelque vieux compositeur pervers. Elle du prendre ça pour un accord car elle recommença aussitôt à jouer un air qu'il ne saurait reconnaître, faute à ses connaissances très limitées en matière de musique. Il l'observa et l'écouta donc, le coude sur le bord du piano, la tête dans sa main, les yeux mi-clos, le sourire aux lèvres. Il resta ainsi cinq minutes. Enfin, plutôt trois. Trois minutes d'écoute attentive puis le jeune homme commença à s'ennuyait. Car Romeo s'ennuie très vite et très facilement, sa vie est une quête contre l'ennui qui le subjugue avec la vitesse de l'éclair. Il délogea alors la tête et s'assit droit sur le banc. Puis il s'étira. Se tortilla. Murmura quelques mots à Juliet, sa fidèle poupée installée sur son épaule. Puis recommença à se tortilla. Alors il bailla à grande bouche (la main devant, bien entendu). Il se gratta. Se recoiffa. Bailla de nouveau. Rien n'y fit, Snow était imperturbable, plongée dans sa musique, insensible à l'ennui devenant profond de Romeo. Romeo avait quitté son visage tranquille et joyeux de beau jeune homme charmeur pour prendre l'expression du gamin qui n'a pas ce qu'il veut. Il se tortilla de nouveau et observa tout autour de lui, à la recherche de quelque chose qui pourrait le sauver. Mais aucune idée fulgurante ne l'illumina et il poussa un profond soupir. Il ne lui restait plus qu'une chose à faire...
Romeo s'affala. Il laissa tomber sa tête sur le piano... et même sur les touches. Cela fit un bruit atroce qui dérangea obligatoirement la joueuse. C'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour attirer son attention. La tête sur le clavier, il leva des yeux innocents vers la jeune fille avec un petit sourire malicieux mais adorable, le sourire de l'enfant qui sait qu'il a fait une bêtise et qui en est content. L'enfant qui préfère être puni plutôt que de continuer à s'ennuyer.
Sujet: Re: Il etait une fois... (Romeo) Dim 7 Aoû - 10:28
{too late to forgive her for all the tricks sheplayed oh she was cold to the touch you though}
Contrairement à ce qu’il pensait, elle avait entendu la réponse à sa question, et pour toute réponse elle lui avait adressé un magnifique sourire sincère ; Romeo était un charmeur né mais elle voulait bien croire en ces paroles, ça lui faisait plaisir. Alors elle acceptait le compliment sous-jacent et jouait de plus belle, possédée par la musique, irradiant d’une volonté farouche de jouer jusqu’à en avoir mal aux doigts, jusqu’à ce que la faim provoque des grondements fâchés de la part de son estomac, jusqu’à n’en plus pouvoir et gagner le pays des songes subitement. Elle voulait jouer encore, transporter par les notes claires, puissantes et la douceur de son morceau, un morceau joyeux qui invitait aux rires et à la danse. Elle imaginait une salle de bal d’un autre temps, les danseurs, nobles messieurs aux belles redingotes sombres et leurs compagnes vêtues de robes somptueuses, aux couleurs chatoyantes ; elle pouvait entendre l’écho des conversations et des rires résonner dans les hautes voûtes de la villa, l’air rapidement réchauffé par toute cette joie… Oui, la joie, être heureux, la gaité… C’était ce qui s’échappait de ses longs doigts agiles, ce qui remplissait l’air, ce qui illuminait son visage, faisait rayonner son sourire. Elle était belle, dans cette joie simple et candide qui l’habitait, elle était belle dans ces utopie, perdue dans sa rêverie, elle était belle, la lady en robe noire née à la mauvaise époque, rêvant chaque nuit de participer à ces bals, de s’offrir le luxe de changer de cavalier à chaque danse, de s’offrir les plus belles valses du monde. Elle s’était enfuie, s’était lâchement réfugier dans mes méandres de son esprit, inconsciente du trouble qu’elle occasionnait alors chez son ami aux cheveux pâles que l’ennui gagnait rapidement ; l’ennui était vil, pas avare pour un sou, il envahissait l’esprit et le cœur sans vergogne, poussait à des actes déraisonnables. Emportée dans son élan créatif, béate, les yeux clos, elle ignorait donc totalement l’agitation de Romeo à ses côtés, sur le banc de pianiste au cuir noir et luisant. N’entendant, ne sentant que la musique, puissante et profonde.
Et il laissa sa tête tomber sur les touches, provoquant un brouhaha soudain, tirant Snow de sa rêverie de manière peu délicate. Il l’avait clairement surprise, elle avait fait un bon de trois mètres de haut sur son siège, les doigts suspendus dans le vide, paralysés au-dessus des rectangles d’ivoire et d’ébène. Son cœur avait pris un rythme chaotique et elle respirait de manière saccadée, toute beauté et joie envolée, ne laissant plus sur son visage qu’une peur insidieuse provoquée par sa surprise. Bien sûr, il ne s’écoula pas une minute avant qu’elle ne reprenne son calme, comprenant ce qu’il venait de se passer, ses neurones se connectant de nouveau, faisant travailler son cerveau, comprenant pas une suite de raisonnement logique qu’elle était parti divaguer dans un autre univers, abandonnant ce pauvre Romeo a une solitude non mérité. Elle se retrouva donc bien bête, observant son sourire innocent avec curiosité, se demandant ce qu’il convenait de faire pour réparer son… Erreur d’inattention. Et puis elle voyait à son air enfantin qu’il était conscient de sa bêtise, qu’il allait sans doute la fâcher de l’interrompre de cette manière et qui, pourtant, l’avait fait sciemment, ramenant son attention à lui.
Elle ne pouvait pas le blâmer, elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle n’arrivait même pas à s’énerver ne serait-ce qu’un peu contre lui ; Non, elle était là, elle restait calme à l’observer, cherchant à savoir ce qu’il fallait faire et dire dans un cas comme celui-ci. De toutes les façons elle ne pouvait pas le sermonner comme une mère l’aurait fait pour son enfant, elle se contenta donc de simples excuses. Pour avoir voulu égoïstement continuer à jouer alors qu’il était présent et désireux de partager son temps à quelque chose qu’ils pourraient faire ensemble. Elle laissa retomber ses mains sur le clavier, doucement, sans laisser aux touches le temps d’échapper un son puis elle le laissa se redresser avant de refermer le couvercle, protégeant de nouveau l’instrument de sa folie passagère ; mais dans cette salle immense dédiée à la musique que voulait-il faire d’intéressant ? Seulement discuter ? C’était une possibilité comme une autre mais la blondinette doutait qu’ainsi elle arriverait à palier l’ennui qu’elle voyait briller au fond des prunelles sanguines. Allez, un peu d’imagination, il y avait bien un jeu auquel ils pourraient jouer tous les deux, là, maintenant, tout de suite ? Hm… Non, en fait, à part changer de lieu et en trouver un plus approprié elle ne voyait pas. Bon, ce n’était pas vraiment le jour pour voir son imagination lui faire défaut ; son charmant sourire toujours accroché à ses lèvres elle finit par lui demander, confuse.
« Tu veux apprendre à jouer ? »
C’était sorti tout seul, l’idée l’avait frappée subitement : Romeo aimait les filles et les filles aimait les musiciens, surtout lorsqu’ils jouaient pour eux. Alors, elle pouvait bien occuper leur temps, ne serait-ce que quelques heures pour faire de lui, le plus charmant des tombeurs. Petite Snow, toujours prête à rendre son service. Et elle n’avait aucune arrière-pensée.
Romeo
Sujet: Re: Il etait une fois... (Romeo) Ven 28 Oct - 17:28
Non, vraiment, elle le faisait exprès. Être aussi adorable était interdit, il en était persuadé. Avec un sourire allant en s'allongeant, il la regarda sursauter, ou plutôt bondir de son siège. Puis le regarder, lui, le filou, l'insolent, le manant osant la tirer de sa rêverie. Il l'aimait même terrifiée. En vérité, il se délectait de cet effroi qu'il lui avait causé. Il savourait ce pouvoir qu'il avait eu sur elle. Pauvre jalousie, ridicule vengeance d'un illuminé sur l'art. Si son cœur ne bat pas d'amour, alors qu'il batte de peur, il en sera tout aussi fier. Et puis elle retrouva son calme et sa douceur. Son visage reprit des couleurs, elle se déraidit et baissa ses bras. La frayeur était passée et elle redevenait cette fée intouchable, s'envolant toujours sans qu'il puisse l'atteindre, la toucher dans ce qu'elle avait de déraisonné et d'incontrôlable. Il l'aimait dans tous ses états, certes, comme toute femme sur terre, oui, il devait l'avouer, mais pas de la même manière, pas de la même importance, et jamais de la même partie du cœur. Et Snow, si il aimait sa sérénité et sa douceur, et plus que tout la poursuivre sans relâche à la recherche d'un signe d'affection, il aimait par dessus tout la surprendre et qu'elle le surprenne. Qu'elle perde les pédales. Qu'elle soit surprise, qu'elle rie aux éclats, qu'elle se mette en colère, qu'elle suive tout à coup une pulsion inattendue.
Et surtout, surtout, qu'elle n'emprunte pas ces mêmes sentiers battus et rebattus. C'était ennuyant. Mortellement. Bonté divine, avait-elle besoin de s'excuser des imbécillités du faux albinos ? Avait-elle besoin de se questionner honnêtement de la meilleure manière d'occuper le sale marmot irresponsable de un mètre quatre-vingt ? De répondre à ses caprices ? De ne pas lui faire de réflexion sur son impolitesse ? Était-ce de la passivité ou juste une profonde affection ? Où était l'instinct ? Où se trouvait la passion ? Où se cachait la surprise et l'impétuosité ? Qu'avait-elle fait de la fougue et l'éclat ? L'amour déraisonné et fatal, que lui était-il advenu ? Pourquoi ne pas s'évader, se poursuivre, se perdre, se retrouver, jouer les amoureux avec sincérité ? Pourquoi ne pas le faire monter dans les étoiles avec un sourire de rêve et des étoiles dans les yeux ? Pourquoi ne pas s'amuser avec lui, éternellement, rien qu'eux-deux ? Si lui, amoureux transit, désespéré, déraisonné, passionné, n'y avait pas droit... qui donc ? Qui donc possédait cela ? Un autre. Toujours un autre mon petit Romeo, mon petit bouffon, c'est ton rôle tant que tu continueras à te perdre dans tes rêveries romantiques, théâtrales, idéalistes.
« Tu veux apprendre à jouer ? »
Il en aurait pleuré. Oser lui demander ce qu'il voulait. Alors qu'elle le savait bien. En plus, il savait déjà jouer. Il fallait juste qu'il s'améliore un peu en chant avec l'aide d'Arpège pour pouvoir faire tomber les demoiselles. Et c'était tout. Non, vraiment, Romeo n'était pas fait pour rester sérieux longtemps. Peut-être avait-il un don pour la musique, les mathématiques, la peinture ou la natation. Peut-être. Nul ne le saura jamais puisqu'il se condamnait à tout goûter sans rien avaler, bien trop vite lassé pour devenir passionné, et bien trop curieux pour persévérer. Alors non, il ne voulait pas jouer. Vraiment. Il avait une autre idée en tête, bien plus alléchante et, rien qu'à cette idée, son petite sourire réapparu. Malicieux et rusé et avec un regard à présent désert de tout romantisme, de tout passion, de toute mélancolie. Romeo, encore une fois, oubliait bien vite sa peine. Il n'avait pas le temps pour cela.
Il fondit sur Snow. Par fondre, cela signifiait s'approcher de quelques centimètres d'elle, le banc n'étant déjà pas bien grand et que le jeune homme, malin, c'était assis près d'elle dès le départ. Il aurait pu l'attraper par la taille pour l'embrasser passionnément. Et il ne niera sûrement jamais de l'avoir envisagé. Mais non, il tenait trop à son beau visage pour se faire frapper, même si l'expression de la jeune fille en aurait sûrement valu la peine. Et il aurait perdu son affection à jamais, il en était certain. Enfin, au moins pour quelques années, ce qui était déjà trop pour l'amoureux transit qu'il était. Non, il choisit quelque chose de plus trivial. Il se savait plus fort qu'elle par le privilège de son sexe et malgré son manque absolu d'exercice autre que fuir les représailles des victimes de son ennui. Il la saisit, comme premièrement prévu, par la taille. Mais, de l'autre main, il attrapa ses mains. Et de cette main à la taille (non, ne pas en profiter, ne pas s'en délecter, ne pas penser à ses longs cheveux tout près de son visage, ne pas regarder.... Non ! Ce n'était vraiment pas le moment !), de cette main de pianiste blanchâtre et soignée, il la chatouilla. Il la chatouilla de tout son art d'enquiquineur et de farceur qui avait utilisé cette arme contre tant de pauvres âmes. Il la chatouilla en l'empêchant, le plus fermement qu'il pouvait, de s'échapper. Il la chatouilla en essayant de ne pas tomber, de ne pas se faire éjecter, de ne pas se faire mal et de ne pas lui faire de mal, quand même. Et peut-être, ainsi, il collecterait après la frayeur, le rire incontrôlable tant désiré.
"Each morning I get up I die a little Can barely stand on my feet Take a look in the mirror and cry Lord what you're doing to me I have spent all my years in believing you But I just can't get no relief, Lord ! Somebody, somebody Can anybody find me somebody to love ? " Queen - Somebody to Love.
Sujet: Re: Il etait une fois... (Romeo) Dim 22 Jan - 12:39
} World was on fire, no one could save me but you It's strange what desire will make foolish people do I'd never dreamed that I'd need somebody like you And I'd never dreamed that I'd need somebody like you {
Snow savait ce que Roméo attendait d’elle mais elle ne pouvait pas lui donner ; ses sentiments à son égard n’étaient que pure amitié saupoudrée d’un zeste de taquinerie. Elle ne pouvait combler le manque qu’avait son cœur et quand elle y pensait, elle s’en voulait. Parce qu’elle était comme ça la blondinette, toujours à penser aux autres avant de penser à elle, toujours à se poser des questions sur ce qu’il fallait faire et ne pas faire. Toujours se demander ce qui ferait sourire son interlocuteur, son ami. Sa vie était un éternel questionnement sur comment bien faire les choses pour ne pas blesser les cœurs amis. Quelle attitude adopter dans tel et tel situation. Au final, la jeune fille était la comédienne de sa vie, tantôt rieuse, tantôt sérieuse, tantôt douce et délicate, tantôt brusque et impétueuse. Elle avait tous ses sentiments sur sa palette et elle peignait ses envies sur la toile de son existence avec naturel et innocence. Elle profitait de sa vie, marchait pas à pas sur le chemin de sa destiné ; elle ne se retournait pas, prenait à droite puis à gauche sans jamais se soucier de ce qui se trouvait sur la route ignorée. Elle était docile et indomptable, malicieuse et calme, sincère et secrète, lumineuse et sombre. Elle touchait tous les contrastes, voulaient les faire siens et puis les partager avec ses proches. Peu arrivait à la cerner réellement à l’orphelinat, chacun ne voyait qu’une partie de son être, ce qu’elle voulait bien leur dévoiler ; ainsi, elle restait l’inaccessible, éternellement. Le mystère attire, il fallait le cultiver. Elle ne voulait plus jamais se retrouver seule.
Mais tous ces rôles qu’elle jouait avec tact et désinvolture étaient elle à la fois qu’ils étaient une autre. Elle se perdait elle-même dans la complexité des sentiments, dans la complexité de ses relations. Il était difficile de pouvoir combler tous ces cœurs, toutes ces âmes, tous ces esprits différents. Et jusqu’à présent, elle marchait sur la corde raide, équilibriste de son plus profond malheur. Son cœur criait « acceptez-moi tout entier, tel que je suis, sans rien demander de plus » mais ces mêmes cris restaient sourds à tout autre, enfermés au plus profond de son être sans qu’elle-même n’en sache rien. Au final, pouvait-on dire qu’elle profitait pleinement de son existence à vouloir combler tout le monde ? On ne peut pas éternellement ignorer la part d’égoïsme qui nous habite tous, au risque de passer à côté du plus important. Etre altruiste et se sacrifier pleinement à sa cause… Elle le faisait tous les jours sans se rendre compte du mal qu’elle pouvait se causer. Mais son cœur était vide et lourd, il n’était plus que le trou béant de sa solitude, s’efforçant de se tendre dans l’espoir de trouver son double, sa moitié, son tout ; mais elle restait ignorante de son état, incapable de se lier de nouveau depuis qu’il l’avait laissé sans un mot d’adieu, sans une lettre pour qu’elle sache ce qu’il était devenu. Au fond, l’attitude de Roméo ne la laissait pas indifférente mais son cœur muré dans sa douleur ne pouvait lui répondre, faisait écho à sa propre solitude.
Ses doigts ne faisaient plus qu’effleurer les touches d’ébène et d’ivoire ; elle avait finit par se perdre dans une rêverie sans queue ni tête en attendant la réponse à sa question. En fait, peut-être avait-elle visé à côté ? Peut-être savait-il déjà jouer d’un merveilleux instrument et elle l’ignorait encore. Les murs ont des oreilles mais tout n’arrivaient pas aux siennes bien qu’elle les laissa bien souvent trainer, délicate petite chose innocente.
Elle ne surprit pas son sourire, le regard brumeux observant de tous autres horizons. Aussi sursauta-t-elle une nouvelle fois lorsqu’il posa l’une de ses mains sur sa taille, lui tirant un hoquet de surprise et la ramenant immédiatement à la réalité, ses yeux s’agrandissant progressivement alors qu’elle prenait toute la mesure de ce qu’il était en train de faire. Dans son cœur, la crainte se disputait à la confiance et tambourinait de plus en plus vite contre sa cage thoracique. Au fond de ses grands yeux bleus une lueur d’angoisse semblait crier « non, ne me trahit pas toi aussi ». Elle chercha à se dégager mais il lui attrapa rapidement les mains. Il avait de la force pour une silhouette si svelte et elle ne pouvait pas lutter, fille fluette qu’elle était. L’idée d’apprendre un sport de combat ne lui avait jamais effleuré l’esprit mais dans cette situation, cela lui aurait sans nul doute servit. Elle était en mauvaise posture et l’effroi se battait avec la surprise au fond des iris azurés.
Et alors elle sentit les doigts sur sa hanche se mettre en action et elle se tortilla de plus belle pour essayer de leur échapper, telle une anguille, se maudissant car sa jolie robe finirait forcément froissée. Elle avait craint le pire et elle avait sentit les larmes de craintes commencer à monter lorsque cette même peur se transforma en perplexité. Ses lèvres jusqu’à présent serrées et son cœur battant la chamade, laissèrent de concert un son à mi-chemin entre le hoquet et le rire résonner dans la vaste salle. Et puis, ne pouvant pas échapper aux doigts malicieux, un rire beaucoup plus franc emplit l’espace, tintant comme un carillon affolé à ses propres oreilles. Elle avait eu peur juste pour ça ? Décidément, il allait falloir qu’elle arrête de rêvasser et qu’elle se concentre un peu plus sur les mœurs astucieuses de son ami. Entre deux éclats de rire, le souffle court, elle arriva à souffler.
« Non, Roméo, c’est une véritable torture !! »
Bon il fallait imaginer la voix saccadée, les joues rouges et les yeux larmoyant ; et il fallait aussi l’imaginer se débattant comme un beau diable pour essayer d’échapper à cette torture comme elle le lui avait signalé. Et finalement, elle parvint à ses fins car elle dégagea une main de son étreinte et se mit en devoir de lui rendre la pareille, les faisant tomber, sans le vouloir, du banc, chatouillant le garçon, comme il l’avait chatouiller, sans lui laisser le temps de comprendre qu’à présent, elle était celle qui menait la danse.
C’était à celui qui supplierait le premier son compagnon de cesser.
Romeo
Sujet: Re: Il etait une fois... (Romeo) Dim 27 Mai - 19:26
Voici l'entrée en scène d'un nouveau Romeo (au nouveau prénom, par ailleurs). Donc beaucoup de choses que j'ai écrit ici sont en contradiction avec ce que j'ai dit auparavant : il ne vouvoie plus les femmes et n'est pas désespérément amoureux de chacune d'entre elles (mais continue de jouer un jeu de drague continuel, ce qui fait qu'on ne sait jamais lorsqu'il est sérieux). Au passage, ceci est le dernier message du RP, si tu en re-désire un, n'hésite pas ;)
____En vérité, Snow aurait pu largement se passer de chatouiller Romeo à son tour. Dès le départ, il riait avec l'éclat innocent d'un garnement. Il aimait briser le calme et le contrôle de Snow, tout comme des autres, mais Snow en particulier parce qu'il s'en sentait toujours aussi fier. Il aimait voir apparaître sa spontanéité, son cri, ses rires. Il aimait relever ce défi continuellement, parce qu'il aimait qu'on le tente avec lui : qu'on le surprenne, qu'on le dépasse, qu'on ne soit jamais prévisible. Il aimait les surprises qui le gardaient de l'ennui et il avait trop souvent remercié la vie de lui poser tant de nouvelles choses dans sa vie. Robyn avait cette atroce manie d'apprécier les mauvaises comme les bonnes surprises ; atroce parce que rien ne devenait grave, rien ne devenait important et au fil des années les surprises devenaient de moins en moins surprenantes au fur et à mesure qu'elles s'aggravaient. ____Snow avait cette qualité qu'elle était d'abord un mystère, une énigme, un objet inaccessible mais en même qu'elle se laissait parfois aller à la vie, se laissait surprendre et ne se fermait pas à ce qu'on lui offrait. ____Ils tombèrent et se bagarrèrent. Sans jamais tourner trop sérieux, Romeo pleurait de rire tandis qu'ils tournaient et glissaient, se libérant de l'emprise de l'un et de l'autre pour percer ses défenses sans pouvoir s'arrêter de rire quoi qu'il arrive. Robyn remerciait souvent le Bon Dieu Si Généreux Et Si Beau de lui avoir offert une sensibilité aux chatouilles : ceux qui y restaient imperméables étaient ennuyeux et insipides et valaient souvent d'être ignorés par le jeune homme.
____Fusse-t-il un accident ? Était-ce prémédité, prédestiné ? Était-il écrit que cela se passerait ainsi ? Ou était-ce lui qui avait instinctivement amené cette situation ? Le hasard s'en était-il mêlé ? Toujours était-il que cela eu lieu : essoufflés, rougit par la chaleur et l'effort, gloussant encore à moitié, ils arrivèrent dans une position où il n'y avait plus lieu de combat. Le long et maigre corps de Romeo était étalé sur le sol frais de la salle de musique, surplombé par une Snow dont les mains étaient emprisonnées dans celles du jeune homme. Elle était juste au dessus de lui, leurs visages à une dizaine de centimètres, leurs yeux se croisaient tandis qu'ils prenaient peu à peu conscience de ce qu'il se passait. ____Romeo ne pouvait s'empêcher de sourire, encore rarement secoué par quelques soubresauts rieurs. Pourtant, sa tête était tout à coup vide et sa gorge sèche rendait ses gloussements plus rauques. Il n'avait jamais voulu que la situation tourne ainsi, ces longs cheveux blonds lui tombant dessus étaient trop attrayants, la position trop équivoque, la chaleur trop pesante, sa robe trop légère et lui de trop bonne humeur pour qu'il ne ressente rien. Robyn tombait bien trop facilement amoureux, de n'importe qui, n'importe où et pour un temps souvent limité. Il tombait amoureux avec la douceur d'une brise d'été, quelque chose qui passe et se dissipe lentement. Il n'avait jamais l'amour triste ou déchirant, ce qui lui valait souvent des remarques et des coups de la part de ses petites amies. Il semblait impossible d'enfermer Romeo dans une cage : si seulement on y arrivait, son sourire la ferait perdre tout son sens, puisqu'il ne ressentait même pas le besoin de s'en échapper. ____Romeo tombait amoureux à la vitesse de l'éclair et avec une facilité déconcertante : encore une fois il se faisait avoir, en tombant amoureux d'une fille qui ne lui appartiendrait jamais. Mais peu importait : dans quelques semaines il aurait oublié sa passion d'alors.
____Et pourtant, il ne pouvait cesser de se contredire. Car malgré la douceur du sentiment, malgré le fait qu'il avait déjà abandonné cette cause perdue, même s'il savait qu'il s'arrêterait avant d'essayer, Romeo ne pouvait pas la laisser partir. Il tenait fermement ses mains au sol dans les siennes et l'emprisonnait tant qu'il pouvait par son regard. Le temps était comme suspendu, un instant et il savourait lentement, doucement, délicatement cet instant volé. Quelques secondes encore, laissez-le croire qu'il avait le droit de l'embrasser. ____Il failli s'abandonner : il lui lâcha une main, se redressa sur un coude et, sans la lâcher une seconde de ses profonds yeux rouges, il s'approcha encore d'elle ; mais elle s'évadait déjà. Sans qu'elle eu besoin de bouger, il abandonna avant que la distance entre eux ne devienne dangereuse : il détacha ses yeux d'elle. ____Il eu alors un sourire étrange, entre l'amusement et la tristesse : il se moquait de lui même et de sa propre lâcheté. Le moment était brisé, le temps reprenait son cours, Robyn avait encore échoué à ce qu'on le prenne au sérieux. « Désolé » murmura-t-il avant de la lâcher complètement et de se relever. Toute l'amitié et la taquinerie étaient partis : il était accidentellement devenu sérieux et l'air semblait bien plus lourd qu'à peine quelques minutes auparavant. « Désolé » répéta-t-il encore.
____Il s'enfuit. Il n'osait plus la regarder ni même la remercier de son temps. Il se dirigea vers la porte à longues, lentes et lourdes enjambées. Ce ne fut qu'avant de disparaître qu'il eut assez de courage pour se retourner et lui lancer un sourire immense et lumineux : « Préviens-moi à ton prochain célibat ! Je te laisserais pleurer autant que tu le désires sur ton épaule ! Parole d'homme ! » Et il éclata d'un grand rire avant de disparaître dans le couloir. ____C'était l'été et il faisait trop chaud. La chaleur déréglait son esprit et ses actions, le perturbait, l'énervait, l'excitait. Tout était de la faute de la chaleur et des jupes des filles. Tout sera oublié à la prochaine brise.