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 Break the Ice

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Sujet: Break the Ice Break the Ice EmptyMar 3 Mai - 15:45

~ Headache vs. Savage ~
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« BREAK THE ICE »


     Headache referma la porte de son bureau, et le sourire forcé qu’il affichait s’effaça enfin. Pas trop tôt ! Une heure qu’il écoutait les atermoiements de cet empoté. Mais elle s’est moqué de moi, elle a jeté de la purée dans mes cheveux. Sans blague ? À sa place, Headache en aurait certainement fait autant, peut-être même pire, tiens. Pourquoi on lui avait envoyé celui-là, et pas la lanceuse de purée, plutôt ? Ah, peut-être qu’on estimait que celui-là était un cas plus grave, ce qui n’était pas faux, après tout. Et à qui on le refilait, bien sûr ? Au psy ! Comme si les psys pouvaient récupérer quinze années de bêtise... C’était juste une façon de se débarrasser de lui, un moyen de l’envoyer pleurnicher ailleurs que dans les jupes des profs. Et ça avait duré une heure ! Que de temps perdu pour de la purée dans les cheveux ! Pourquoi ne lui avait-il pas simplement retourné une bonne baffe, à sa tortionnaire ? Elle y aurait réfléchi à deux fois avait de recommencer. Et en plus, il serait devenu la star de l’orphelinat – où bien il aurait été puni pour accès de violence, ce qui était possible aussi.
     Enfin... Au moins, c’était terminé. Headache avait réussi à le convaincre de se montrer plus fort, de ravaler ses larmes et de ne pas flancher la prochaine fois. Ça n’avait aucune chance d’arriver, vu le degré du gosse, mais au moins, il était parti content. Headache avait enfin la paix, et assez de temps devant lui pour se griller une bonne clope sur son divan, avant de faire une sieste bien méritée. Mais le destin en veut parfois autrement... et un juron même pas contenu s’échappa de ses lèvres quand le paquet vide lui ricana au nez.
     Rejetant la faute sur tous ces gosses stupides à cause desquels il oubliait les choses essentielles, le psychologue de Wammy’s House quitta son bureau en claquant la porte. L’aide infirmier pâlit en le voyant passer et se fit tout petit. Non pas que Headache fût violent, mais avec lui, rien n’était jamais tout à fait certain. Encore moins quand il était en colère. Mal embouché, il l’était en permanence, mais furieux, uniquement lorsqu’il manquait de nicotine.

    « Où est Smoke ? demanda le psychologue sans plus d’embages.
    – Pas là, bégaya l’infirmier.
    – Je m’en vais.
    – Mais vous allez où ? Et vous allez revenir quand ?
    – Peut-être jamais, tiens ! »

     J’vous jure, pas un pour rattraper l’autre. Headache quitta l’infirmerie, contourna le bâtiment et prit la direction du complexe sportif. Il y avait un raccourci pour se rendre en ville ; bon, il fallait passer par-dessus la clôture et sauter un ruisseau, mais ça faisait gagner dix bonnes minutes de marche. Quand on est en manque de cigarette, dix minutes représentent presque toute une vie. Avec un peu de chance, il n’y aurait personne au bureau de tabac, il prendrait une cartouche complète et voilà ! la vie serait belle au moins jusqu’à la fin de la semaine.
     Il y avait toujours des étudiants pour s’entraîner, à n’importe quelle heure de la journée. Une fois, en rentrant d’une soirée qui avait un peu duré, il avait surpris les lumières de la piscine allumées. Une fille des Shapes s’entraînait encore au beau milieu de la nuit. Bien sûr, comme il était plus qu’éméché ce soir-là, il en avait profité pour se rincer l'œil une bonne dizaine de minutes – jusqu’à ce que le gardien le chope par l’oreille et le ramène à sa chambre sans ménagement. Headache avait juré ses grands dieux qu’il se plaindrait ; le lendemain, une migraine épouvantable lui avait tout fait oublier. Aujourd’hui ne dérogeait pas à la règle. Il y avait des coureurs sur la piste d’athlétisme, quelques footeux à l’entraînement, et des sauteurs en hauteur qui jouaient les kangourous sur leur matelas. Headache n’avait jamais compris cette fascination pour le sport. Courbatures le lendemain, risques de blessure, odeur pestilentielle après l’effort, la fatigue à en cracher ses poumons, rien ne lui donnait envie de s’y mettre. Enfin, chacun ses petits plaisirs, hein. Pour lui, la clope et le sexe, pour les autres, ce qui pouvait bien leur faire plaisir, tant qu’ils ne dérangeaient pas ses siestes.
     Arrivé à la hauteur du gymnase, il longea le mur ouest jusqu’à l’angle, puis le mur sud. La clôture de la délivrance approchait à vue d'œil, son calvaire prendrait fin dans moins de cinq minutes, si les dieux étaient avec lui.
     Mais encore une fois, ils ne l’étaient pas.
     Alors que son but lui tendait les bras, la porte du gymnase devant laquelle il s’apprêtait à passer s’ouvrit subitement. Il y eut un « VLAN » quand ladite porte lui atterrit dans le nez, un « CRAC » lorsque ses lunettes ne résistèrent pas au choc, et un « *BIIIIIIIIIIIIP* » lorsqu’il hurla tous les jurons qu’il connaissait à la suite. Et finalement, tenant son nez déjà gros comme une pastèque dans une main, il se tourna vers la responsable et lui hurla dans les oreilles :

    « Mais tu pourrais pas faire attention quand tu ouvres une porte ?! »
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Invité
Sujet: Re: Break the Ice Break the Ice EmptyMar 3 Mai - 23:32

~ First Round ~
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" WHAT THE HELL "

    Les journées s'enchaînaient ennuyeusement, il fallait dire aussi qu'en peine quelques mois, il s'en était passé des choses dans sa petite vie d'élève pseudo-délinquante, ici, à la Wammy's House. Et on ne pouvait pas dire que c'était des bonnes choses, non vraiment pas terrible. Si on s'abstenait de parler de ses altercations avec Hurricaine et Dew, - elle refusait d'entendre parler d'eux en ce moment - elle pourrait paraître être comme d'habitude... presque... Mais qu'est-ce que c'était de toutes façons des habitudes normales pour les gens qui vivaient ici, hein? Fallait pas rêver...

    C'était en tout cas sans doute la première fois qu'elle avait fait la grasse matinée de sa vie. Là, vous me direz, quoi d'exceptionnel là dedans? Non mais, il fallait rappeler qu'elle n'hésitait pas à se lever vers les quatre heures du matin pour commencer à s'échauffer, elle avait même demander si c'était possible qu'elle aille courir dehors si tôt avec une permission... sauf qu'on lui avait retiré ce droit il n'y a pas longtemps. Ouais... en guise de punition, à cause du fait qu'elle se soit officiellement battue avec Hurricane - mais tout le monde savait que ce n'était pas tout à fait la vérité. Dans tous les cas, elle avait sombré dans une phase larvaire bizarre qui ne lui ressemblait pas le moins du monde, la rendant encore plus irascible que d'habitude. Il fallait dire aussi que le sport lui permettait d'évacuer tout ce qu'elle gardait pour elle, alors retirez-lui, et vous avez une furie en puissance. Toutefois, elle pouvait toujours déstresser au gymnase... mais là aussi... il y avait un hic : elle s'était récemment foulée le poignet.

    C'était vraiment une semaine de merde pour Winona, une grosse semaine où elle accumulait la loose au point de lui mettre grave les boules. Déjà qu'elle était en froid avec le peu de gens qu'elle fréquentait, elle pouvait pas se dépenser le matin, et là, elle pouvait pas s'entrainer au kendo à cause de sa blessure. Non mais sans déconner.... vie de merde quoi! Mais il lui restait le kick-boxing, et tant que ses jambes fonctionnaient, elle pouvait au moins courir, transpirer tranquillement, et s'exercer à éclater le sac de sable devant elle à très grand coup... au moins, ça calmait ses nerfs.

    Après avoir pris la peine de se lever tardivement, faisant péter par la même occasion ses cours, elle était allée déjeuner très rapidement dans le réfectoire sans daigner accorder le moindre regard à qui que se soit, et même pas un bonjour. Fallait pas rêver, cela lui écorchait la gueule. Une fois tout ça emballé, direction gymnase pour y passer tout l'après-midi... du moins c'était le but.... cependant, au bout d'une certain temps, elle en avait marre.

    Toujours en boule bien que vaguement calmée, elle ne prit même pas la peine d'aller se doucher dans les vestiaires, préférant le faire dans l'établissement - et puis, elle avait oublié son gel douche. C'était donc en légèrement transpirante, avec une serviette sur les épaules avec laquelle elle s'essuyait le visage qu'elle donna un violent coup de pied dans la porte. BAM! Un drôle de bruit s'ensuivit avec des grommellements et des injures de tout type. En voilà un autre qui était de mauvais poil. Là, tranquille, froide, elle se rendit compte que c'était le foutu psy de l'école... qu'est-ce qu'il foutait là? Il était venu reluquer les filles du coin?

    Dédaigneuse à mort, son regard bleu et glacé droit dans les siens, elle sourcilla à peine avec un air qui voulait tout dire. Vous savez, genre qu'est-ce que tu fous derrière la porte espèce de glandu? Lâchant un petit tssssss, qui pourrait être très irritant pour quiconque, Savage resta... calme. Ses longs cheveux étaient lâchés - chose rare - transpirant dans un petit marcel blanc moulant, un short court rouge avec de célèbre bandes blanches sur le côté, on pouvait aisément voir qu'elle s'était bien dépensée mais... c'était comme si quelque chose de tournait pas rond. Continuant à se nettoyer le visage comme si de rien était, portant son sac de sport de l'autre côté, elle n'avait qu'une unique remarque à faire.


    " Qu'est-ce que vous foutez là? "

    N'oublions pas le minimalisme avec lequel parlait la jeune fille... Elle aimait pas tellement les grand dialogue.... et puis elle avait estimé qu'elle avait déjà atteint son quota de l'année à cause de deux ouailles...
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Sujet: Re: Break the Ice Break the Ice EmptyMer 4 Mai - 14:18

     Saleté de gosses, tous plus atteints les uns que les autres. Elle lui avait au moins cassé le nez. Personne n’ouvrait les portes de cette façon, sans se demander s’il y avait quelqu’un derrière. Ou alors elle l’avait fait exprès. Oui ! c’était forcément ça. Un mauvais sitcom à l’américaine, avec les rires enregistrés, ah ah ah ! Bien calculé au moment idéal pour que le gag soit réussi. Headache jeta un coup d’oeil prudent à l’intérieur de sa main. Pas de sang. Mince, il n’avait rien de cassé, à part ces lunettes qui lui coûtait une vraie fortune ? Il reposa tout de suite sa main sur son nez pour lui faire croire que c’était grave – après tout, il faut bien s’amuser un peu – puis farfouilla dans sa poche pour trouver un mouchoir. Lorsqu’il eut trouvé ce qu’il cherchait, il reporta son attention sur son agresseur.
     Il la connaissait, celle-là. Bon, sur le coup, il n’était pas capable de remettre un nom sur son visage, mais il se souvenait encore de ce qu’il savait : une teigne, agressive et pas aimable pour un sou. Ben voyons. Ça n’aurait pas pu être une jolie fille attentionnée, genre la bibliothécaire avec son opulente poitrine ? Eh bien non ! Jusqu’au bout, la journée serait décevante. Car Savage – ah ouais, Savage, c’était ça, son nom – ne serait pas aussi empressée que l’aurait été Cherry. Nul doute qu’elle l’aurait laissé crever dans le caniveau, s’il y avait eu un caniveau. Et d’ailleurs, elle avait l’air d’être d’une humeur encore plus exécrable que d’ordinaire.

    « Ce que je fous là ? » Headache ne relevait jamais l’impolitesse. Ç’aurait un peu été l’hôpital qui se fout de la charité. « Je cueille des fraises, tiens. Bah non, j’essaye de me tirer en douce de cet orphelinat qui fait tout pour me retenir. »

     Il donna un coup de pied dans un caillou, lequel ne bougea pas d’un centimètre. Headache poussa un soupir à déraciner un arbre. Une migraine commençait déjà à poindre le bout de son nez, et s’il ne trouvait pas très vite une cigarette, le docteur Jekyll allait se transformer Mr. Hyde. Il ne fallait pas compter sur une sportive pour fumer, il était donc inutile de lui demander. Retirant ses lunettes en piteux état, le psychologue désigna la clôture toute floue qui se dressait de l’autre côté.

    « Puisque t’es là, et comme t’as cassé mes lunettes et mon nez, tu vas m’accompagner en ville. Il me faut des clopes et j’y vois plus rien, et c’est de ta faute. »

     Ça, ça n’était pas dans le règlement. Depuis quand les adultes emmenaient-ils les orphelins pour une balade en ville ? Et depuis quand leur demandaient-ils de les emmener acheter des produits interdits aux mineurs ? Enfin, ça n’était pas le problème de Headache. En tant que médecin, il s’était toujours considéré comme intouchable vis-à-vis du règlement : il n’était pas un prof, il n’était pas un gosse, ce n’était rien de plus qu’un civil perdu au milieu de la jungle.
     Et puis... malgré son nez douloureux et sa myopie retrouvée, il n’était pas aveugle. Savage n’avait pas l’air dans son assiette – moins que d’habitude, en tout cas. Elle semblait plus énervée, plus préoccupée, allez savoir, mais ce qui était sûr, c’est qu’elle n’était pas en forme. Oh, elle n’aurait certainement pas envie d’en parler avec lui. Psy et agressivité faisaient rarement bon ménage. D’un autre côté, cependant, sortir de l’enceinte de l’école, transgresser une règle, penser à autre chose, lui feraient certainement du bien. On ne soigne pas tout en parlant. Savage n’allait sûrement pas apprécier la blague – et Headache le regretterait quand il remarquerait qu’elle n’était pas douchée – mais il fallait bien se sacrifier de temps en temps. Enfin, tout le temps, à dire vrai. Mais bon, c’était mieux que de se retrouver enfermé dans son bureau avec un gamin qui pleurnichait pour de la purée dans ses cheveux.
     Sans attendre la réaction de la jeune fille, il se dirigea d’un pas hésitant vers la clôture, trébucha deux fois, avant de finir par s’arrêter. Ce serait plutôt difficile de passer par-dessus dans cet état, et encore plus de sauter le ruisseau. Vu comme il était chanceux aujourd’hui, il allait se retrouver les quatre fers en l’air dans l’eau. Super plan. Et le temps de récupérer des lunettes avec un tant soit peu de classe, il allait devoir faire avec les vieilles, celles qu’il ne portait plus depuis qu’il avait douze ans. Tout allait bien... Le soleil brillait, les oiseaux chantaient... Merveilleuse journée.

    « De toute façon, tu me dois bien ça. Et puis, on va pouvoir discuter un peu, tous les deux. »

     Elle allait adorer. Headache aussi, vu son humeur massacrante à lui aussi. Cependant, parfois, ça fait du bien de cracher son venin avec quelqu’un. Raconter sa vie, ses malheurs, casser du sucre sur le dos de tous ces abrutis. Il aimait bien faire ça avec Smoke, l’infirmière. Ça faisait du bien de se laisser aller à sa mauvaise humeur, parfois.

    « J’ai vraiment eu une journée de merde, commença-t-il, moitié pour se soulager, moitié pour l’encourager. Y’a eu cette gamine qui venait m’apporter une lettre d’amour, puis l’autre avec sa purée dans les cheveux. Ensuite, j’avais plus de clope, et l’infirmière qui était absente, donc j’ai pas pu lui en taxer. Je viens ici pour arriver plus vite en ville, et je me prends la porte dans la tronche. J’ai le nez explosé et mes lunettes sont bonnes à jeter ; il me faudra quinze jours pour en avoir des nouvelles, en attendant, il faudra que je porte les horreurs que j’avais dans ma jeunesse. Et j’ai toujours pas de clopes. »

     Il se tourna vers la jeune fille, mais ne tenta pas le sourire compréhensif et engageant. Ça ne servait à rien. Ni elle ni lui n’y auraient cru.

    « Et toi, ta journée merdique, c’est pour quoi ? »

     Et ouais. Même quand il en avait marre de ce boulot, il ne pouvait pas s’empêcher de le faire. Une vocation, qu’ils disaient. Ou juste l'envie de se plaindre avec quelqu'un.
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Invité
Sujet: Re: Break the Ice Break the Ice EmptyDim 22 Mai - 1:02

    Un air blasé et sévère, c'était pas en faisant de l'humour bidon que l'on pourrait arracher ne serait-ce qu'un sourire à Savage... Non... pas aujourd'hui. Toujours s'essuyant tranquillement la sueur de son visage, patibulaire, son silence pesant en disait déjà bien long sur sa pensée, à tel point qu'il n'était même pas nécessaire qu'elle ouvre la bouche. Et pourtant, elle fit une remarque.

    " Me faites pas rire. Personne vous retient. "

    Cela, ça voulait dire. Genre : "allez cassez-vous, vous me ferez les pieds" ; " c'est bien, j'en ai rien à foutre " ; ou dans une autre version " vous voulez peut-être qu'on vous retienne vraiment ? ". Ne comptait pas à Winona pour être une gentille petite fille, souriante, parfaite en tout point. Non, vous avez là le nain grognon de Blanche-Neige, celle qui n'aime rien ni personne, celle à qui tout gonfle, celle qui a la rage de tout, celle qui voudrait vous éclater dès que vous ouvrez la bouche... bref une fille charmante en somme.

    Néanmoins, on pourrait balancer les pires saloperies sur elle, elle était pourtant pas mauvaise. Elle pouvait être agressive, c'était une évidence, mais elle cherchait pas vraiment la bagarre, chose qui pouvait étrangement être paradoxal. Pour qu'elle vienne véritablement vous défoncer la tronche, il fallait la chercher ou dire quelque chose qu'elle ne pouvait pas tolérer. Pour le reste, c'était beaucoup d’esbroufe. Le sport, l'auto-discipline qu'elle s'imposait naturellement, lui permettait de gérer sa violence ou une grande partie... mais fallait pas rêver, parfois ça débordait.

    Là, tranquille, comme se moquant littéralement de ce que disait le psy à son encontre ou plutôt ce qu'il attendait d'elle, elle posa négligemment son sac devant elle et s'agenouilla pour ranger sa serviette. Cheveux sur le devant, on ne distinguait plus son visage, l'expression qui pouvait s'y dessiner, mais ses lèvres s'ouvrir pour répondre, une grande surprise.

    " Je ne suis responsable de rien. Vous n'aviez pas qu'à être derrière la porte. Et si vous voulez des clopes, vous avez qu'à demander à votre copine l'infirmière. "

    Comment savait-elle qu'elle était une grosse fumeuse? Très facile, vous avez oublié son poignet foulé? Très professionnelle, elle cachait pas l'odeur de nicotine qui planait sur elle... M'enfin, c'était pas comme si elle cherchait vraiment à cacher ses mauvaises habitudes. Se redressant alors nonchalamment, elle jeta son sac en arrière pour le porter avec négligence.... et toujours sans daigner accorder la faveur d'un petit sourire. Non, toujours aussi austère et sévère.

    Elle lui devait bien ça? Pffff.... il cherchait à la culpabiliser ou quoi? Il cherchait quelqu'un pour l'accompagner à chercher son poison? Il était culotté... mais après tout, indirectement, elle restait quand même responsable de la situation. Voilà qui la faisait encore plus chier. Elle avait plein de possibilité pour prendre la fuite, échapper au psy, sortir des excuses bidons pour pas l'ouvrir.... mais au fond d'elle, est-ce que c'était ce qu'elle voulait vraiment?

    Enfin, dans tous les cas, elle dût se choper le speech de Headache qui racontait sa vie et sa journée de merde.... tout ça pour venir en lui en demander de même. Il croyait que c'était du donnant donnant? Vas-y je te raconte ma vie, toi t'en fait de même, au moins on est à poil tous les deux sur nos sentiments? Sans déconner, c'était pourri comme plan... mais ... les miracles, ça arrivait parfois.

    " Le mec avec qui je sortais était amoureux d'un mec, j'ai cassé la gueule de ce mec et du mien. J'ai été convoqué, je me retrouve priver de la seule chose qui me calmait. Je peux plus bénéficier de mes sorties pour pouvoir aller courir tranquillement et avec ça, à cause de ses trous du cul, je me suis foulée le poignet, et je peux pas m'entrainer comme je devrais, et ça, pendant des mois. et je me retrouve maintenant avec un psy qui vient aussi m'emmerder. ça vous vas comme journée de merde? "

    Bon. Dans son discours à elle, il y avait un mensonge, un gros mais c'était la version officielle. Mais sans déconner, c'était pas la gagnante dans ce concours de qui a la vie la plus à chier du moment? Crachant alors par terre, marque de son énervement rien qu'à l'évocation de ses petits malheurs, elle commença à s'éloigner du stade d'un pas tranquille. Il avait eut ce qu'il voulait, non? Elle avait répondu? Mais elle se retourna avec un regard toujours acéré.

    " Qu'est-ce que vous glandez? On va les chercher vos clopes de merde? "

    Finesse, finesse quand tu nous tiens. Au moins, elle avait accepté le deal et avec ce genre de femme, c'était un grand pas... mais maintenant, rien ne garantissait que les choses se passerait si bien que ça pour la suite...
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