Dope était assis à son bureau, en train de corriger l'intéro surprise qu'il avait collé à la classe trois. Une petite fille d'à peine dix ans venait de se planter devant le bureau, ses grands yeux levé vers le professeur. Il l'ignora superbement et se concentra sur la copie qu'il avait à la main.
- Monsieur... marmonna la petite.
Il termina de faire baver son stylo rouge sur la feuille en imaginant la tête que ferait le pauvre élève en voyant qu'il s'est ramasser sur la quête du Graal. Quand il entendit à nouveaux la magnifique voix de soprano de l'enfant pendue à ses groles l'appeler, il pris son temps pour bien tout ranger et ensuite se pencher sur son bureau et surplomber la petite fille de toute sa hauteur.
- On m'appelle ?
- Oui monsieur... Vous pouvez venir s'il vous plait, y a quelque chose de bizarre dans la salle de bain.
Il éclata d'un rire jaune.
- Et pourquoi tu viens me voir moi et pas le surveillant ou Ace, hein ?
La gosse sembla rétrécir à vue d'œil quand elle se ratatina sur elle-même.
- Mais... Monsieur Roger m'a dit de venir chez vous professeur !
Ah ce vieux ! Un jour il lui ferait manger son stylo bille à celui-là ! Dope se leva et parcouru la distance qui le séparait de la salle de bain du deuxième étage, la fille sur ses talons, presque obligée de courir pour réussir à suivre la foulée du prof.

Pour la cinquantième fois en dix minutes, il se retourna dans la couloir vers la petite.
- T'es certaine que y a bien quelque chose ? Parce que me faire déplacer pour rien c'est le meilleur plan foireux pour se prendre deux heures de colles.
- J'vous assure que y il a vraiment un truc bizarre monsieur, y a plein d'eau partout.
- Ah génial, une fuite. C'est pas moi qu'il faut appeler dans ce cas là, mais un plombier. Mais bon, je vais quand même aller voir, pas que dise au vioc que je suis pas venu juste parce que j'avais envie de prendre des psychotiques.
Ils arrivèrent finalement devant la salle de bains. Dope congédia sa petite élève (<< Pas de mômes dans mes pattes ! >>) puis il ouvrit la porte d'un coup de pied.
- Le Titanic aurait couler là-dedans qu'on l'aurait pas remarquer...
Dope referma vite la porte (elle était tellement étanche qu'aucune goutte d'eau n'avait réussi à passé dans le couloir) juste après avoir passé le pallier car il y avait une énorme flaque d'eau qui partait de la baignoire et qui finissait à deux centimètres de la porte.
- Tiens, t'es là toi ? Et c'est pas la peine de me répondre.

Il jeta un regard à Tears qui était en train de s'ébattre dans l'eau, enfin il étais debout, mais ses fringues étaient plus très secs. Il marcha d'un pas vif vers Tears, même un peu trop vif, puisqu'il glissa sur la flaque d'eau. Sa chute l'entrainant en avant, mais comme il ne voulait pas se ramasser complètement, il se raccrocha... au habits du surveillant qui avait le malheur de se trouver là. Les deux hommes bascullèrent donc, et heurtèrent le sol carrelé et plein d'eau. Malheureusement pour eux - et heureusement pour nous j'ai envie de dire - en tombant, ils se roulèrent le patin du siècle.


P.S. : c'est bon, il y a assez de mots là ? XD

Le soleil frappait fort ce jour là, vraiment très fort, c’était un jour de canicule. Tears détestait les jours de canicules. A tous les coups, il s’attrapait une horrible insolation, et là était bien le cas. Le visage en sueur et la peau moite, il avait une envie de fraîcheur soudaine et aurait voyagé jusqu’au Canada si on lui avait indiqué l’avion.
Mais, aucun avion en vue, il se contenta de se diriger vers la salle de bain dans l’idée de se rafraîchir un peu le visage avant qu’il ne s’évanouisse complètement tel un escargot au soleil. Après avoir ouvert la porte de la salle de bain, il s’aperçut que le carrelage était peut être un peu plus brillant que d’habitude…et il coulait aussi tiens. En entrant dans la salle, il se rendit compte, les pieds dans la flotte, que cette substance était de l’eau et dans ses capacités d’analyse extrêmement développées, le surveillant déduit sans hésiter qu’il y avait une fuite quelque part. Tears éteignit donc la lumière pour que le danger d’électrocution soit écarté et se pencha vers la baignoire pour essayer, avec ses débris de connaissance en plomberie, de faire un bilan du problème.
Résultat, il se reçut un beau jet d’eau en pleine face qui le fit basculer en arrière… et se ramasser sur le carrelage mouillé dans une éclaboussure bruyante. Avec la vague impression d’être un boulet, il se releva et recommença à titiller les tuyaux. Au bout d’un moment, il distingua une ancienne faille dans les canalisations qui avait été auparavant bouché par un collier de plomberie préalablement tenu par une vis, mais la réparation, sûrement après plusieurs années, venait de lâcher.
Alors qu’il se redressait, fier de sa découverte, la porte s’ouvrit à la volée.
Une silhouette de géant apparut et le surveillant reconnu immédiatement Dope.
Ce professeur si impressionnant qui lui faisait baisser les yeux, ce qu’il fit d’ailleurs immédiatement.
Les élèves avec qui le blond s’entendaient bien lui contaient souvent les actes de ce curieux personnage. Toujours à provoquer ou à narguer.
Tears ne le connaissait que par ces descriptions et il avait fini par développer de la crainte à son égard. Ses méthodes d’éducation laissaient à désirer, mais il ne devait pas être foncièrement méchant. Alors vêtu d’un duo de t-shirt marron et bleu moulant à cause l’eau, le surveillant se retourna pour faire face au géant, ce qui était la moindre des choses après tout. Durant cette manœuvre, le blond failli glisser, le sol était vraiment humide.
Ce que ne manqua de remarquer Dope qui, en voulant avancer, se croûta complètement et se raccrocha à Tears.
Ce dernier n’eut d’autre choix que de s’écraser royalement sur le carrelage glacé. Une douleur folle se répandit dans son dos et un poids énorme l’étouffait jusqu'à plus fin… sans oublier l’étrange chaleur qu’il sentait sur ses lèvres.
C’était doux, c’était chaud, mais c’était quoi ? En ouvrant les yeux, le surveillant se retrouva nez à nez avec Dope...ou plutôt bouche à bouche.
Une agitation pris d’assaut les pensées du blond, une pareille situation était vraiment… dérangeante… très dérangeante.
Honteux et rougissant, le blond conclut que le mieux à faire était de se dégager de ce vilain mal-entendu qui devait sûrement gêner Dope autant que lui (du moins, il l’espérait)
Pour cela, le dos dans l’eau, il essaya de se redresser, ou du moins de prendre appuis sur ses coudes. Mais le poids de grand brun était tel que tout ce que Tears arriva à faire, c’était presser encore plus ses lèvres sur les siennes.
Ce qui pouvait être accidentellement interprété comme une demande de prolongation. Paniqué et ne sachant la prochaine réaction de Dope (il n’avait pas envie d’avoir un œil au beurre noir) Tears décala sa bouche pour pouvoir chuchoter un :

-"Je… excusez-moi…"

Le blond tremblait faiblement par peur d’une future embrouille, les joues rouges en sentant toute la chaleur de Dope contre son corps.

Avant même que Dope ais esquisser un quelconque mouvement pour décoller ses lèvres de celles de Tears, le jeune surveillant s'était rapproché dangereusement dans ce qui semblais être une réponse à ce contact contraint. Avait-il l'intention de prolonger ce baiser fortuit et forcé ? Il ne le pensais pas, ce n'était pas vraiment dans le caractère du jeune homme d'être entreprenant. Enfin en même temps, il ne connaissait de lui que ce qu'il avait glané en laissant trainer ses oreilles lors des conversations entre élèves, car il avait la mauvaise impression que Tears le fuyait... Mais peut-être n'était-ce là que la partie immergée de l'iceberg du caractère de Tears, la face cachée qui sommeillait au fin fond du tréfonds de l'abime abyssale qu'était le petit surveillant (petit par rapport à Dope, car, avouons le, le professeur d'histoire le dominait d'une bonne trentaine de centimètres).

Tears avait timidement tourné la tête, et donc, par la même occasion, rompus le baiser qui liait les deux hommes. Le blond avait murmurer - plutôt tenté de balbutier - de vagues excuses tout en étant agiter de petits tremblements. Stupeur et tremblements, j'ai envie de dire. Dope posa ses mains de chaque côté du visage du surveillant et se redressa un peu, puis il pris un air sérieux qui sonnait faux.
- Pas la peine d'en faire tout un fromage, ce n'est qu'un accident accidentel qui ne se reproduira point.
Ensuite il se redressa complètement, à califourchon sur le ventre du pauvre Tears. Maintenant, Dope était très amusé par la situation.
- C'est quoi cette tête que tu tires ?
Il arbora un grand sourire hypocrite qui laissait voir ses canines et qui ne présageait rien de bon pour le plus jeune.
- Avec cette expression sur ton visage, la manière dont tu tremble et la moitié de tes cheveux qui trainent dans la flotte, on dirait que j'ai essayer de t'agresser. pas la peine de t'agiter comme ça, je suis ni de la police ni de la mafia.
Le professeur sentait qu'il allait bien s'amuser avec son nouveau jouet...

Il éclata d'un rire rauque qui se prolongea et qui secoua son énorme carcasse. Il enleva ses lunettes et essuya une larme imaginaire au coin de son oeil.
- T'as l'air d'une vierge blonde et effarouchée, remarque, tu l'est peut-être... t'as éventuellement la mentalité d'une blonde, mais il te manque les principaux - et meilleurs, soit dit en passant - attributs qu'une blonde puisse avoir, donc, aucun risque que je te viole sur place si c'était ton appréhension.
Il regarda vaguement autour de lui et passa une main dans ses cheveux de jais.
- En plus dans l'eau... ce serais pas l'idéal.
Inconscient que sa masse corporelle pouvait être une charge trop lourde à porter pour Tears, il fléchit les jambes, ramenant ses genoux au niveau de son torse, puis il posa ses bras et les croisa, enfin, il regarda le surveillant comme un roi regarde un cerf, mais le sourire Freedent White en plus.
- T'es gêné parce que c'est la première fois que t'embrasse un mec ? A moins que ce soit juste la première fois tout sexe confondus ?
Il était direct, mais au moins il savait viser juste.
* Touché apparemment. Va-t-il couler ?*
Sa pensée était légitime, au vus de la superbe couleur rose saumon qu'avait arboré Tears jusque là, et qui s'était subitement transformé en rouge tomate du Nord de la France - plus précisément d'un carré de potager d'un vieux fermier de Mommenheim. Dope gratifia la demi-portion (par rapport à lui, bien évidement) d'une œillade qui semblais dire : << Même pas capable de rouler un patin à quelqu'un !? Pfff >>.

Après les excuses à demi-murmurées du surveillant, le géant se redressa à moitié, restant excessivement impressionnant. Un air sérieux et adulte au visage, il prit la parole d’une voix grave et un peu rauque :

-"Pas la peine d'en faire tout un fromage, ce n'est qu'un accident accidentel qui ne se reproduira point."

Tears soupira intérieurement. Ce professeur n’était pas si méchant que les élèves semblaient le dire.
Après tout, il avait raison, ce n’était qu’un accident et il n’était pas question de s’attarder dessus. Dope avait tout l’air d’un homme galant avec son air réfléchi, et le blond en fut rassuré.
Mais l’attitude du brun changea lorsqu’il se redressa totalement, à califourchon sur le corps fragile du surveillant.
Après un large sourire pas très rassurant, le professeur se mit à narguer Tears, son corps surplombant le sien plus que jamais.
Il était vrai que dans cette position embarrassante et avec le visage inquiet du surveillant, si quelqu’un entrait par surprise, il pouvait penser à une agression. Cependant le blond ne voyait pas pourquoi il serait tout sourire alors que son dos endolori était contre le carrelage dur, froid et mouillé de la salle de bain.
Ses cheveux flottaient à moitié dans l’eau, ce qui accentuait le coté "jeune vierge effarouchée" et face aux allusions un peu vulgaire de Dope qui se plaignait du manque de poitrine de Tears, ce dernier rougissait à n’en plus finir.
Il n’avait pas eu peur de se faire violer comme le professeur semblait le dire, d’ailleurs il n’y avait même pas pensé. Ce genre de supposition était tenu éloigné de ses chastes pensées. Cependant, maintenant que Dope y avait fait référence, une certaine crainte s’empara de ses pupilles.
C’était bien la première fois qu’il se retrouvait dans une situation pareille… avec un homme en plus.
Autre problème un peu gênant, le terme "vierge blonde et effarouchée" correspondait par trois fois au surveillant. Il venait d’y penser, et s’en était effrayant. Effarouchée, c’est vrai qu’il a tendance à être effrayé par les choses inconnus dont on lui contait du mal. Blonde… l’adjectif au masculin se rapprochait effectivement de la couleur de ses cheveux. Et… eh bien le dernier terme…
Tears s’empourpra. C’est vrai, à 26ans, c’était plutôt ridicule, même carrément honteux mais.. une fois il avait failli le faire… d’abord.

-"T'es gêné parce que c'est la première fois que t'embrasse un mec ? A moins que ce soit juste la première fois tout sexe confondus ?"

Rouge jusqu'à bout du nez, Tears fronça un peu les sourcils et afficha une moue boudeuse. Alors c’était ainsi qu’on le voyait ? Comme un pauvre chaton apeuré qui n’avait jamais embrassé ? Même si le blond n’avait que très peu le sens de l’honneur, il ne voulait pas que ce grand gaillard hautain se méprenne ainsi de lui.
Bon, c’est vrai que c’était la premier fois qu’il embrassait un homme, mais avec les filles, il avait quand même quelques expériences ! Il avait eu une copine en Hollande, et une en Angleterre... Il faut dire qu’il a toujours été très passif et s’agitait pour rien dès qu’on voulait l’embrasser. Mais il savait poser ses lèvres sur d’autre ! (par contre en ce qui concerne la langue, il criait dès qu’il sentait celle de sa partenaire)
Quand même, ne nous méprenons pas.

Le poids de Dope étant à moitié retiré, Tears puits prendre appuis sur ses coudes pour se soulever à demi avec un visage particulièrement vexé et blessé.
En plus de parler vulgairement, ce géant posait des questions indiscrètes… il n’avait décidément rien de franchement amical.
Cette fois si, le blond avait vraiment envie de répondre quelque chose de cinglant comme "J’ai sûrement embrassé plus de personnes que vous !" mais… il manquait un peu d’audace pour ça. Le professeur avait sûrement une bonne raison d’agir ainsi, mais les adultes devaient quand même se respecter entre eux et Tears avait la très légère impression qu’on se payait sa tête. Même s’il avait l’air simple, il n’en était pas totalement idiot pour autant. Peut être qu’il passait parfois l’éponge sur l’attitude des orphelins, mais Dope était un adulte, il se devait de montrer l’exemple. Il avait moins d’excuses à son comportement qu’un enfant de quinze ans entrant dans l’adolescence.
Dans un élan de frustration, le surveillant se redressa encore plus, appuyé sur les mains. Il comptait regarder le brun dans les yeux pour lui montrer qu’il n’avait pas peur (les spasmes de ses bras prouvaient néanmoins le contraire) mais son visage n’arrivait qu’a hauteur du torse de Dope. Il lui fallait donc lever les yeux pour pouvoir le regarder, ce qui lui donnait un air encore plus soumis.
Petit précision : Tears est capable de se fâcher. Il le faisait pas (ou que très très peu) avec les orphelins, mais le cas présent était différent.
Ce grand dadet arrivait comme une fleur et disait des choses qu’il savait personnellement vexantes à un pauvre petit surveillant qui ne lui avait absolument rien fait. Le blond aurait pu se vexer, mais bizarrement, il était fâché. Il fallait l’avoir bien cherché. Mais de toute façon, ses petites crises de colère n’étaient pas bien impressionnantes.
Sa vue se troublait de part ses yeux humides, mais il se força à fixer Dope dans les yeux, et, la lèvre inférieur légèrement tremblante, dit d’une voix qui se voulait assuré (mais qui ne l’était pas du tout)

-"Je ne suis pas gêné... Et vous ne savais rien de moi ! Puis j’ai déjà embrassé… d’abord."

Voilà. Tears fâché était vraiment très impressionnant n’est ce pas ? (quand il pète un câble, on pouvait arriver à cinq phrases exclamatives d’affilé)
Mais le blond prit peur de la réaction du brun et son regard redevint fuyant.

Tears avait maintenant moins l'air d'une pauvre femme en détresse qu'avant. Il avait apparemment repris du poil de la bête, puisqu'il s'était finalement redressé en prenant appuis sur ses coudes et arborait à présent une expression de franche vexation. Dope l'aurait-il blessé ? Le professeur opta pour un oui, et trouva cela encore plus amusant, d'autant plus que c'était l'effet voulu. Il fallait lui demander si son côté viril et masculin s'était enfin éveillé, mais le surveillant se redressa encore plus, cette fois appuyer sur ses mains. Dope en faillit être déséquilibre d'ailleurs. Tears avait les yeux humides - ça se voyait, c'était limite si une larme ne perlait pas - mais il leva les yeux pour défier Dope du regard dans ce qui semblais être un très gros effort. Il avait réussi à balbutier quelque chose d'une voix mal assurée, tentant probablement de "casser" Dope avec une réplique qui se voulait cinglante. Tentative loupé, le prof d'histoire faillit à nouveau éclater de rire. Surtout que le regard du blond était assez fuyant. Il semblais avoir vraiment peur de Dope, même si il semblais vouloir prouver le contraire dans une attitude qui se voulait téméraire. Mais la timidité du surveillant avait bien vite repris la place qui lui était due, puisqu'il rougissait de plus belle et refusait de regarder Dope en face.

Qu'est-ce donc que cette phrase finalement ? La pseudo-colère de Tears qu'il tentait d'extérioriser ? Ben c'était raté si il pensait lui aire peur... Dope sourit de plus belle et remit ses lunettes sur le bout de son nez.
- Tu n'est pas très impressionnant quand tu te fâche. Même une petite fille de cinq ans fait plus peur que toi, et cois-moi, je parle en terme d'expérience personnelle là.
Il se décida à titiller un peu plus le surveillant, à le casser complètement, le réduire en miette, faire de moral de la charpie. Il fit un énorme et sincère (que nous savons pas sincère du tout, mais Dope est bon acteur) sourire à son nouveau jouet.
- Je me demande bien si ce que tu dis est vrai. Je ne pense pas du tout que tu ais déjà embrasser une fille, pour de vrai je veut dire, pas une bise sur la joue. Et puis, avoue-le, t'es horriblement gêné dans cette position de faiblesse.
Fort de son sentiment de puissance et de sa posture, Dope pencha sa tête vers l'avant, faisant le dos rond, décroisant les bras et les posant de chaque côté du visage de Tears.
- T'a dernière petite copine en date, c'était quand ? Y a cinq ans à Londres ? Ou bien plus loin dans le passé ?
Etaler la vie du surveillant était devenu quelque chose de très amusant. Son jouet, sa chose on pourrait dire, n'avait pas une vie passionnante en soi, mais ses réactions l'étaient, et c'était cela le plus réjouissant.
- N'empêche qu'elles devaient être aveugles et n'avoir plus aucun sens du toucher tes copines pour être rester avec toi. Tu les a dégoté dans un hôpital psychiatrique ?
Après un petit instant de réflexions, il ajouta :
- En plus t'embrasse même pas bien.
Comment emmerder quelqu'un dans une salle de bain, par Dope.

Le sourire diabolique de Dope faisait trembler de plus belle les faibles membres de Tears. Ce dernier, devant les canines du brun, ne pouvait s’empêcher d’être rempli d’une certaine crainte.

-"Je me demande bien si ce que tu dis est vrai. Je ne pense pas du tout que tu aie déjà embrassé une fille, pour de vrai je veux dire, pas une bise sur la joue. Et puis, avoue-le, t'es horriblement gêné dans cette position de faiblesse."

Le surveillant n’avait pas eut beaucoup d’aventures, mais de là à penser qu’il n’avait jamais embrassé…ça ne pouvait être que de la provocation.
Ou alors était-il si inutile que personne ne pouvait imaginer qu’on puisse lui porter de l’attention ?
Peut être que Dope le croyait vraiment, peut être que le blond n’était pas digne d’être apprécié de quiconque.
Et cette position de faiblesse le gêné horriblement. Bien sur, il en avait l’habitude, avec son complexe d’infériorité, il n’avait pas franchement le choix.
Mais si les autres le pensaient aussi, c’était tout à fait autre chose. C’en devenait encore plus vexant et blessant, comme une fine lame qui vous transperçait petit à petit la chair laissant au corps le temps de se vider de ses forces avant de s’éteindre.
Les paroles de Dope étaient du poison, et Tears ne pouvait s’empêcher de laisser infiltrer leurs effets néfastes qui le ravageaient de l’intérieur.
Le brun se pencha alors, ce qui permit au blond de pouvoir le regarder sans avoir à lever les yeux.
Cependant le professeur déposa ses bras de chaque coté de Tears et la proximité brûla les joues de ce dernier qui avait une douloureuse boule dans la gorge. Il regardait le brun dans les yeux, bien que les lunettes teintées l’empêchaient de saisir leur couleur. Soutenir un regard pareil demandait un grand effort et le blond se mordit la lèvre pour reprendre confiance.

-"Ta dernière petite copine en date, c'était quand ? Y a cinq ans à Londres ? Ou bien plus loin dans le passé ?"

Fatigué de soutenir pareil regard, le surveillant baissa finalement les yeux. C’était quoi ces questions… qu’est ce qu’il lui voulait ? Il l’humiliait, ça c’était certain. Ce grand brun s’amusait à l'abaisser et l’amoindrir pour son plus grand plaisir personnel. Il existait donc des êtres comme ça ?
De quoi se mêlait-il ? Sa dernière petite copine en date.. quel indiscrétion. En rembobinant sa cassette souvenir, Tears s’aperçut que sa dernière petite amie datait d’au moins huit ans.
Dope continua s’enfonçait le surveillant, encore plus profond, encore plus bas qu’il ne l’était déjà.
Il descendait le passé du blond, un passé qu’il ignorait totalement, le narguer, le casser et le déchiquetait. Le surveillant ignorait totalement pourquoi ce démon d’acharnait autant sur lui, ce qui rendrait son malaise et sa colère d’autant plus palpable.
Il lui voulait quoi, à la fin ? Dope l'attaquait sans raison… comme ça. Encore s’il y avait eu un défi stupide, Tears aurait pu répondre et lui prouvait à quel point il ignorait tout et se méprenait de lui dans le connaître.
Les paroles du brun s’agitaient dans sa tête et son sourire machiavélique le hantait. Le surveillant n’en pouvait plus, il ne voulait plus l’entendre, il voulait qu’il se taise. De suite… il voulait le faire taire. Sinon, c’est sur, il exploserait. Si ça continuait ainsi, Tears se mettrait sûrement à pleurer de rage, hurlant à Dope de le laisser tranquille, qu’il avait gagné, qu’il voulait être seul. Le blond serrait les poings et les dents, il allait craquer.
Il lui fallait juste une opportunité.

-"En plus t'embrasse même pas bien."

Un défi ? C’est bien ça ? La situation dépassait tellement Tears qu’il n’y réfléchit pas à deux fois et, avec sa raison un peu à l’Ouest à cause de l’insolation, il colla brusquement ses lèvres sur celles du brun.
Au moins, il se taisait comme ça…plus aucun poison ne pouvait sortir de sa bouche.
Alors comme ça…il n’embrassait pas bien hein.
Le blond s’appliquait et essayait de transmettre le plus de chaleur dans les lèvres de Dope.
Il l’embrassa avec toute la délicatesse dont il était capable, sans la langue (fallait pas exagérer non plus…) mais avec d’agréables frottements sensuels.
Ses mains étaient moites… toujours la boule au ventre, il ne savait pas comment le brun réagirait face à cette réponse.
Tears prit soudainement peur, peur de lui même. Il faisait quoi là ?
Il avait l’impression que sa raison s’évaporait face à cet être exécrable et cruel… c’en était effrayant.