Sujet: Fish-Gentiment je t'immole. Dim 27 Mar - 20:40
Exquisite corpse.
«Il arrive parfois qu’un home se lasse du fardeau que lui impose le monde. Ses épaules se voutent, son échine se plie, ses muscles tremblent de fatigue. Il commence à perdre tout espoir de délivrance. Et l’homme doit alors décider, choisir entre jeter son fardeau ou le supporter jusqu’à ce que sa nuque se brise ainsi qu’une fragile brindille automnale. "
PSEUDONYME : Fish NOM : Carter PRÉNOM(S) : Finn QI: 162 DATE DE NAISSANCE : 12/05 ÂGE : 23 ans. SEXE (✔) : X M ❒ F ORIGINE : Americain
I’m the monster in your bed
« L’horreur est la médaille de l’humanité , une médaille qu’elle arbore avec beaucoup de fierté , beaucoup de vertu et souvent une bonne dose d’hypocrisie.Combien d’entre vous se sont régalés du récit de mes exploits ou de ceux de mes semblables , de ces descriptions détaillées de démembrements que dédouane un vernis d’indignation morale? Combien d’entre vous ont jeté un regard en coin sur quelque âme meurtrie perdant son sang au bord de l’autoroute ? Combien ont ralenti pour mieux jouir du spectacle ?"
Couleur des cheveux : Bleus. Blonds à l’origine. Couleur de la peau : Blanche Tatouage/Piercing ? : Nope.
Couleur des yeux : Bleue. Taille en centimètres : 179 Corpulence: Dans la norme.
He said kiss me it will heal, but it won’t forget.
Charmeur Patient Ouvert Posé Franc
Maniaque Volage Obstiné Cruel Bestial
-He won’t stop. -How can you say that? -It makes him feel like God. Why would he stop?
-Je t’aime. -Moi non plus.
Sourire alors que mon doigt caresse la chair pale de son torse dénudé et frissonnant, comme toujours mes mots se font attendre, comme toujours je préfère parler par mimiques, par gestes posés, comme pour me refréner, contrôler ce flot que je fais glisser hors de mes lèvres, tuer les incantations qui n’ont lieu d’être. Sourire rassurant donc, regard qui couve, et cette peau blanche étalée comme une offrande, je l’aime bien ce petit et ses yeux perdus où dansent les doux précipices des poudres vendeuses de rêve, des matins froids au gout de cigarettes brulées jusqu’à la cendre, et de relents de gueule de bois, des coups de baise les soirs aux fonds de chiottes désaffectées, où plus ne s’emboite que ne se découvre, je l’aime bien lui et ses yeux de chiot quémandeur dont le khôl souligne les vides, je l’aime bien ce naïf désabusé aux caresses humides. Amusement face à cette vie qui déjà glisse entre mes doigts, teintée par les affres de l’ennui. Appétit.
Nonchalant le gamin s’allume une cigarette, tandis que je fais glisser la pièce entre mes doigts. Pile. Tu t’en vas, et moi j’oublie jusqu’à ton visage, et tes caresses immolées sur l’autel de mon indifférence. Pile et l’on se quitte, dénouant les fils d’une aventure jamais entamée, tissée autour des soirs glauques aux comptoirs de bars mal éclairés et de caresses précipitées entre les draps défaits. Pile et tout sera foutu en l’air, l’attente, le désir qui croit, l’approche un soir, mon sourire dans tes pupilles dilatées, les différentes rencontres, et j’ai aimé cela, la frustration me tiraillant à chaque fois qu’au petit matin je devinais les frissonnements de ton corps encore chaud à mes cotés, et le désir furieux que je bridais, narguais d’avantage, comme un pied de nez à moi-même, au sang qui bouillonne en moi ; et j’ai aimé les pulsions que je nargue et qui me hantent, comme un désir de ralentir une fin inexorable. Car telle reste mon inexorable quête, assouvir la faim qui me tiraille, le désir d’en saisir toujours d’avantage, tandis que mes sourires posés et mes mots doux vous jaugent, un vrai gentleman murmurent certains à mon passage, et je ris de leur tendre naïveté que j’observe avec la tendresse d’un chasseur pour sa proie. Mais qu’importe. Pile, et on s’arrête là. Face et … Oh tu verrais bien assez tôt.
-Tu t’en va déjà ? Ses yeux me fixent tandis que me levant, j’enfile mon pantalon.
-Des marmites bouillonnantes m’attendent, chéri.
Le contact froid de la pièce entre mes doigts me nargue telle une brulure. Je craque. Claquement, la chose s’envole, avant de retomber sur le sol avec un tintement métallique, et c’est cette seconde que je chéris plus que tout tandis que je me baisse et la ramasse, l’indécision alors que le destin se tisse, et ton sort n’en sera que plus dégueulasse gamin, livré aux mains de quelques centimètres carrés de métal, et j’en aurais put te trouver de belles excuses, murmurer aux creux de tes oreilles qui déjà ne m’entendront plus que c’est par amour que je t’immoles, que je te fais beau, que je te fais mien, œuvre d’art dans ta fange carmine, j’aurais put te dire que je te voulais libre, et non chevauché jusqu’au sang par les affres d’une existence de merde parce que tu n’avais voulut saisir d’avantage. Ou plus.
-Tu as fait tomber quelque cho …
Face. Non. Tout est sans artifices. Les mots se meurent au creux de sa bouche, tandis que le plaquant contre le sol, je dégaine le canif conservé dans ma poche, et sans plus de manières lui tranche promptement la gorge. Le sang gicle, ses yeux s’écarquillent, ses lèvres brassent le vide à la recherche d’une inexistante salvation, elles s’agitent, muettes, folles, à la recherche d’un regard, d’une autre fin, mues par un instant millénaire le poussant à se raccrocher au dernier flambeau qui palpite, et qu’importe le reste.
-Pauvre enfant. Ce ne sont pas les anges qui viendront pleurer sur ton sort …
Gout à présent bien connut envahissant mes papilles tandis que mes lèvres se posent sur les siennes. C’en est délicieux ce gout là, la vie elle-même qui s’écoule, et moi je souris, tendre indifférence, tendre affection que le mépris ne teinte, t’es juste un corps de plus qu’on ne prendra la peine de pleurer, juste une inexistence de plus que l’on arrache, enfant. Moi je tue. Sans artifices. Et c’en est dégueulasse. Moi je l’aime bien cette débauche là.
Moi je l’aime bien, ce pied de nez au destin, cette monstruosité qu’ils n’osent arborer, cette robe pourrie que l’humanité porte malgré elle, et c’est cette étincelle là que je cherche sans cesse, bien enfouie dans leurs regards, cette aberration là que je porte à travers ma sincérité, voir tout sans concession, l’appétit sexuel déguisé en amour, la générosité n’étant que flatterie egocentrique à l’idée d’un bien vaguement accomplit, l’horreur murmurée face au récit d’un meurtre que la fascination morbide teinte. Monstres tout autant que nous sommes. Que je refuserais de cacher. Qu’importe si je signe là ma perte. Et l’eternel pied de nez à l’ennui et à la solitude, ces catins des bas fonds qui un jour glissent leurs chairs pourries entre les draps moites, peuplent chaque minutes, chaque seconde de leurs rires grêles, font baisser la tête, tourné vers le gout fade d’un destin amer, et crever un peu plus à chaque pas cadencé, la tête baissée, en rang dans sa file. Moi j’ai pas voulut de ça.
Gargouillement, yeux vitreux qui me fixent, râle, et puis tout s’éteint. Regard qui se baisse sur la flaque carmine s’étendant sur le sol, doigt qui glisse sur son torse nu, à présent il va me falloir tout nettoyer, faire disparaitre les preuves, de toute manière qui pleurera donc cette âme perdue, logée au gré des bars et des lits inconnus, avant de rendre les clefs de cette chambre d’hôtel , froide et rongée par les mites, mais à la discrétion indéniable, et d’embarquer le cadavre et de rentrer à la Wammy’s, parait qu’ils ne cautionnent pas mes escapades nocturnes.
Grimace sarcastique, alors que j’ai pensé à lui, encore, toujours, lui et les blâmes que l’on partage, et les découvertes que crient nos papilles ensanglantées, nos bouches entremêlées, et les corps que l’on noie dans les étreintes cruelles, jusqu’au jour où l’on crèvera, comme deux bêtes, entredévorées dans la souillure qui nous lie, jusqu’au jour où il me tuera et bouffera ma chair froide … Si je ne dévore la sienne. Ne reste rien, juste des bribes de complicité éparses, liées au fil des meurtres et des corps immolés. Ne reste rien. Juste la fascination d’une bête pour une autre.
Alors j’ai sourit, comme toujours, quelques heures et se sera le retour à la routine, les taquineries balancées dont personne n’aurait idée de deviner le sens, « tu es si beau que je t’en dévorerais », les flirts idiots, les sermons de Moriarty pour un repas à la supervision encore oubliée, la tendresse aguicheuse pour eux et leur aveuglement, et l’ennui, encore, toujours, tandis que je cherche aux fonds de leurs yeux l’étincelle d’une soif non apaisée. Pour ne rencontrer que les siens.
Et peut être se perdra t’on, peut être se contentera t’il de me voir tomber, dévoré par mon imprudence puérile- certes jeter son dernier steak dans le ragout destiné aux chérubins n’était point du meilleur gout- , par ma possessivité maladive que je crie lorsque j’imagine son corps entre d’autres draps, où moi-même je me blottis pourtant, et la peur toujours, tandis que l’ombre de Dame Solitude plane entre nos deux carcasses. Peut être se perdra t’on dans cette recherche de la perfection que l’on s’impose, le meurtre le plus beau, le moment le plus doux, tout est à construire, agencer, comme pour dompter la bête que je suis, chevaucher les pulsions qui m’animent. Désir brulant de contrôle, envers et contre tout, obsession maniaque qui m’anime. Contradictions. Tendres imbéciles que nous sommes.
-Jaw chéri, il y aura de la viande fraiche ce soir … ai-je murmuré en soulevant le corps nu du garçon.
Ensuite, j’ai longtemps baisé sa chair froide.
Que des batards de barbares.
"Fais-moi découvrir les sommets de l'expérience et leurs sordides profondeurs. Rends-moi fou de plaisir, puis torture-moi avec douceur. Emmène-moi jusqu'au bout, partage avec moi ta joie et ta colère, apprends à connaître mon corps comme tu connais le tien."
Au fond, vous vous attendiez à quoi ? Mon enfance ? Un grand vide. Pas de belle mère acariâtre, d’oncle passant sur ma chair enfantine ses pulsions de pédophiles inavoué, par de parents morts devant mes yeux, pas d’histoire d’amour tragique à en faire retourner Shakespeare dans sa tombe, de moqueries d’enfants quand à une prétendue différence, de soirs passées dans la terreur du retour d’un père alcoolique, pas de nuits entre les draps miteux d’un orphelinat bondé, pas de chair vendue sur les trottoirs pour la luxure d’une ligne de coke de plus, de mère morte en couches, pas de chien enfuit, de meilleur ami traitre, de poisson rouge mort ou autres merveilles au nom desquelles papi Freud se serait déjà frotté les mains d’avances. Au fond il n’y a rien. Rien que la faim et l’ennui qui dévore.
J’ai vécu une enfance des plus banales dans les quartiers aisés de la Nouvelle Orléans. Une mère informaticienne, douce et aimante, un père cuistot, jovial et naïf, image clichée de la tendre famille réunie au coin du feu tandis que le père, pantoufles aux pieds et verre de cognac à la main, en rentrant du travail, contait en riant les détails de ses insipides soirées. Revenez vous en, un client lui avait jeté son steak à la figure, le jugeant trop cuit, le prix du pain avait encore augmenté, il leur faudrait bientôt refaire les menus, et les mots sortaient prémâchés de ses lèvres bouffies, nourriture à la saveur oubliée, envolée, dont il tentait de me gaver afin de m’imprimer « le gout du métier », mais qui se contentaient de glisser comme de l’air dans l’estomac vide mon esprit. Une bourrade, le verre qui se pose, ses yeux empreints de la sotte idiotie de ceux osant se prétendre parfaitement heureux qui croisent les miens. « Nous sommes fiers de toi, fils. » Hochements de tête de la part de ma carcasse enfantine, et de ma mère, joues qu’il faut tendre, baisers qui s’y déposent, pour un rituel que les répétitions ont achevé de dénaturer. Au fond il n’y a rien.
[…]
Je crois que la faim a toujours été là. Brulant le bord de mes lèvres, tordant le fond de mon estomac, me narguant comme un eternel reflux, un incessant désir que l’on chasse d’un revers de main, faim entre les parties de billes, entre les exercices sur lesquels mon esprit agacé ne parvenait à s’attarder, entre les claquements de l’ennui qui tiraille, le silence d’un cerveau que chaque jour, chaque réflexion forcée lobotomisait d’avantage, tandis que tout me semblait trop simple et trop distant à la fois, et les professeurs qui ne comprenaient pas, « Finn est partout un garçon très intelligent. » Et caresser doigt cette unique compagne que la solitude m’offrait, faim encore et toujours, et rien n’était jamais assez, eternels sujets de conversations prémâchés, petites amies, soirées de beuverie et nouveau bon coups au fond de chiottes aux néons grésillant, passages de joints derrière la grille du lycée, et un avenir grimaçant qui nous tendait les bras, choisir le nom de ses futurs enfants, le tour de poitrine de sa future maitresse, ne pas penser, ajouter un pas de plus à la multitude de foulées jamais parcourues. Le chemin était déjà tout tracé.
Et dans un coin de l’esprit, l’envie de déchirer la chair de toute cette mascarade à pleine dents qui hurle, et que l’on chasse d’un revers de main. Comme un mal qui passera.
[…]
-Tu as déjà entendu parler d’Albert Fish ?
Le regard embrumé par les vapeurs d’alcool, je l’ai regardé sans comprendre.
-Un tueur en série, un des plus grands de l’histoire même. Des centaines d’enfants torturés, tués souvent violés et dévorés aussi. Un type que personne n’aurait songé à soupçonner au début pourtant, avec ses apparences de papi respectable. Comme quoi … les monstres se cachent partout.
Une leur complice s’est allumée dans nos regards entrecroisés, tandis grimpant sur le lit où son corps nu lascivement allongé m’attirait comme un appel, je caressai son entrejambe. Lueur complice, tandis que ses yeux de garçon enfant croisèrent les miens, je ne sais plus vraiment ce que je foutais là, dans cette chambre miteuse à l’odeur de rien, entre les cannettes de bière, et l’odeur des joints qui se consument. Je ne sais plus vraiment, ne me souviens que de ses regards qui me fascinent, de cette catin d’ennui qu’un instant ses caressent détournent, on n’est pas sérieux quand on a dix sept ans disait un certain poète, et mes mains le tâtent, avec ce que la naïveté latente en moi a encore l’affront de nommer amour, prémices aux nombreux baisers qui dégusteront son corps.
-Tu ne trouves pas cela fascinant ?
Et j’ai sourit, doucement, sourit dans son regard qui me fait face, peut être est-il le premier à avoir compris, comme une part de moi-même que je retrouve, peut être est-il le premier à m’avoir ouvert les yeux sous la lumière tamisée des bars où je l’ai rencontré, à m’entrainer dans des lieux glauques où d’autres jeunes aux yeux cerclés de noir, noient leur vide dans la musique tambourinant et les flots d’alcool, à m’avoir ouvert les portes de ce monde que je devinais sans oser franchir, à oser mettre un mot sur l’appétit qui me tiraille. A y trouver un remède. Quoi de plus fascinant que la cruauté humaine ?
Et je lui souris, je pèse mes paroles, je cherche mes mots, je sais ce qu’il attend de moi. Je sais l’appel muet que me murmure sa chair en offrande, et cette seconde qui s’étire là pourrait bien devenir ce qu’il appelle un « moment parfait », mais il faut la saisir, la malaxer, dire les mots qu’il attend, sculpter le temps et la vie de la manière qu’il aurait voulut.
-Pas autant que toi.
Sourire. Touché. Pourtant, quelque chose me manque encore, comme un cri latent au fond de moi, tandis que mes lèvres mordent les siennes. Quelque chose manque encore.
[…]
Certains disent qu’il n’y a rien de plus beau que l’extase de la première fois.
Tout m’a pourtant semblé trop rapide. La lame de rasoir qui s’est enfoncée dans sa carotide, tandis que luttant contre les chairs j’ai tranché, geste un peu trop rapide, incontrôlé que les répétitions plus tard rendront plus leste, j’ai tranché, corps plaqué contre le mur de la salle de bain, j’ai tranché, sans qu’il ne cherche à s’enfuir, peut être encore embrumé par les flots de Chartreuse avalés cul sec, au creux de la chambre. Peut être simplement conscient de cette réalité, qui s’était implantée entre nous, accrochée comme un parasite au fond de nos palais, suçant la tendre saveur de nos baisers. Je ne l’aimerais que mort.
J’ai tranché, le sang a giclé, signe d’un cœur qui se débat dans un dernier sursaut, cascade rouge sur nos corps, sur le miroir, ablution d’un premier jour, d’un premier cri, j’ai tranché sans savoir pourquoi, j’ai tranché pour la première fois et … Je me suis sentit vivre.
Plus tard, tandis qu’après avoir nettoyé le sang, j’allongeais le cadavre dans mon lit, j’eus un petit sourire. A présent, je savais que je ne serais plus seul. Jamais un cadavre ne songerait à vous quitter de sa propre volonté. * Quand bien même il faudrait m’en débarrasser, jeter cette pourriture dont l’odeur pourrait alerter les voisins, démembrer le corps, avant de le couper en morceaux, jeter ceux-ci dans des sacs dont les éboueurs se chargerait innocemment, je saurais que la séparation n’était que momentanée. Tant d’autres restaient à saisir. Et entre mes draps, se terrerait à présent la plus belle des amantes. La Mort.
[…]
Pendant longtemps le reste ne fut que tendres répétitions. Des bars écumés, des étreintes chevauchées comme par procédure, pour tout ces gosses qu’il était si simple de dénicher, et dont les mélanges d’alcool, de drogues et le noir dont ils se couvraient leur brouillaient la vue, tandis qu’ils se laissaient séduire, et entrainer chez moi. Je choisissais mes victimes avec soin, des putes, dont personnes ne songerait à plaindre la mort, des gamins fugueurs et débauchés, pourriture étalée qu’aucune famille n’irait réclamer, des camés aux yeux vides que l’on croirait mort d’une overdose aux fonds de cabinets miteux, et je m’amusais de ce jeu, de cette part de moi qui avait pris le dessus, et que personne ne songeait à voir. De jour comme de nuit, aux fourneaux, -car j’avais décidé de reprendre la profession de mon père, juste une façade de plus dans un avenir que je savais déjà tout tracé – j’étais le même. Nous étions les mêmes. Et je riais de ce mot, humanité, qu’ils osaient ostentatoirement teinter des plus belles choses, et je cherchais dans chaque regard, dans chaque parole, une flamme, une faim qui enfin voudrait s’exprimer. En vain. Qu’importe, je les aimais toujours autant, même dans leur aveuglement, je les aimais pour ce présent que je savais qu’il finirait par m’offrir, leur mort, pour l’excitation que provoquait en moi l’idée du doux geste du rasoir en action, creusant leurs peaux dénudées. Je les aimais, comme l’on aime une proie, comme l’on aime un des siens, je les aimais pour la solitude à l’humidité suintante que la froidure de leurs chairs, où s’imprimaient mes baisers, chassait. J’étais complet. Ou presque.
[…]
Les coudes sur le comptoir, regard baissé sous la solitude tamisée, un verre vide à la main, gout de déjà vu pour cette soirée vide qui défile, et la constatation sonne déjà comme une défaite. L’ennui est revenu.
Malgré les corps que j’immole, malgré chaque mort plus belle que la précédente, chaque extase plus forte, lorsque je pénètre la pourriture de leurs corps sans vie, malgré le jeu que j’ai instauré, pile ou face, ta vie pour un centime, malgré les riens, malgré moi, malgré tout. Quelque chose manque. Peut être à ce moment que mes yeux se sont levés et ont croisé les siens.
Regard prémonitoire, échange bref, et les non-dits qui éclatent, tandis que sous les néons l’on se jauge, se tâte des pupilles, échangeant la folie qui luit sous nos paupières, première rencontre d’une bête ébahie découvrant son reflet dans le miroir. Et j’ai compris. Un spectateur. Un autre moi.
Quelque pour rendre vivante cette mort que j’immolais, quelqu’un pour comprendre enfin, quelqu’un de plus que tout cela, une autre démence à travers laquelle plonger, un autre vice à aborder. Et ne plus voir que la bestialité sans normes qui danse au fond des pupilles.
-Je m’appelle Finn, ai-je simplement dit, lorsqu’il s’est avancé. Avions-nous besoin d’autres mots pour nous comprendre ?
[…]
Le reste ne fut que délicieux renouveau, étreintes torrides, comme pour mieux s’entredévorer, s’imprégner de nos vices et pourritures respectives, et entre nos baisers mordus sanglants, coulent l’odeur enivrante du sang, les visions exquises des mers d’entrailles et des corps démembrés, entre nos bras déchirés se logent toutes les morts que l’on a su construire, et l’on se détruit, l’on s’enfonce, mordant la parure de la grande faucheuse à pleines dents. Avant d’en cueillir le gout des lèvres de l’autre.
Et l’on s’aime, sans artifices, vautrés dans notre humanité, à bas les bons sentiments, tout n’est que fascination, attirance malsaine, constant appétit. Horizons ouverts pour mes papilles, tandis qu’il m’a appris le gout de la chair, arrachée à même le corps bouillonnant, fascinant tandis qu’un sourire aux lèvres, j’observe son vice opérer. Espérant qu’un jour ce sera mon corps qu’il déchirera ainsi. Au fond, on a besoin de personne.
[…]
Et puis il a fallut partir. Peut être parce que même parmi le bourbier de crimes qu’était la Nouvelle Orléans, tant de disparations ne pouvaient rester inaperçues éternellement. Peut être parce qu’on avait besoin de changement, comme une envie de lancer un nouveau pied de nez à l’ennui, que je sentais sommeiller au fond de moi. Peut être les deux.
Jason s’était chargé de nous trouver des places. En Angleterre. Un asile de gosses regorgeant de gosses aux cerveaux surdéveloppés, s’entredévorant pour un factice avenir, à traquer des monstres tels que nous, loups lâchés en pleine bergerie que nous étions, avec interdiction tacite de toucher à cette chair fraiche là. Délicieuse perspective.
Le soir de notre départ, j’ai filé en douce, vers un square où j’avais donné rendez vous à la promise de mon aimé, Candice Da-machin-chose, une pauvre gamine autrefois toujours dans ses basques, en lui promettant de l’aider à acquérir l’amour de son cousin. Etouffer ses cris, et lui trancher la gorge entre la pénombre des bancs, fut un jeu d’enfant, même si véritable imprudence restait ce misérable caprice. Cependant je me souvenais encore, les yeux brillants de Jason alors qu’il était rentré un soir une lueur cruelle dans le regard, le changement d’attitude de la gamine qui avait cessé de poursuivre son cousin bien aimé, et j’imaginais mon cher et tendre, déchirant son innocence de vierge effarouchée, et la cruauté qu’il relâche au sein de son corps de succube à jamais salie et … C’en était trop. Oh réaction puérile.
-Où étais tu ? -Une course urgente à faire.
Sourire, tandis que mes yeux s’attardent dans les siens. Qu’était ce qu’un corps innocent de plus pourrissant au fond d’une poubelle de toute manière ?
[…]
-Il vous faudra un pseudonyme.
Pause, tandis que je me mords la lèvre songeur. Et mon regard qui s’illumine. Evidemment.
-Ce sera Fish, alors.
Sourire, alors que j’imagine déjà Jason –nouvellement Jaw- lever les yeux à l’annonce de la nouvelle, et me reprocher mon imprudence.
-Vous aimez les poissons ? -En quelque sorte.
Et la vie continue.
*La phrase est de Poppy Z. Britte. (Autres citations de Red Dragon et du Corps exquis.)
SURNOM(S) : Sheina. DATE DE NAISSANCE : 12 /07 /1992 ÂGE : Faites le calcul, feignasses. SEXE (✔) : Pute ca compte aussi ? AVATAR : Riffael-Godchild DÉCOUVERTE DU FORUM : Camie ya longtemps. NOTE SUR 20 DU FORUM : 19.99
Dernière édition par Fish le Sam 2 Avr - 22:21, édité 1 fois
Sujet: Re: Fish-Gentiment je t'immole. Lun 28 Mar - 19:06
Bienvenue sur Wammy's House !
Alors alors, j'ai beaucoup aimé la fiche, ça se lit bien, par contre je trouve que la partie caractère n'est pas vraiment complète, tu racontes une scène et tu ne parles presque pas de Fish... comment se comporte t-il en société ? Ses petites manies ? Ses gros défauts ?
Bref si tu pouvais rajouter quelques lignes ça serait bien =)
Invité
Sujet: Re: Fish-Gentiment je t'immole. Sam 2 Avr - 22:22
Voila, voila donc. J'ai essaye d'etre le plus claire possible, mais euh, c'est pas vraiment ca en fait. D: J'espere que ca conviendra cela dit. ;;; *s'enterre*