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 You know you can do it <Tears>

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Sujet: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyLun 21 Mar - 22:37

You know you can do it <Tears> 8610 You know you can do it <Tears> 8632110
Let your body free
You can feel the rhythm everywhere
Let your body free
You can feel the rhythm in the air
Break your path, follow me
With your music let your body free
Free your body, free your soul





Tout le monde pensait que Die était un gosse égocentrique et égoïste, qui, oh, jamais n'accepterait de rendre service à d'autres. C'était bien connu, Die qui ne voulait pas donner de cours supplémentaires pour des élèves en retard sur le programme, Die qui ne voulait pas aider un orphelin à débarrasser sa chambre, Die qui ne voulait pas s'occuper des dépressifs, les recevoir dans son bureau et les entendre déblatérer des âneries aussi pitoyables qu'un puceron écrasé. Die qui ne voulait pas rendre service. Seulement ce que n'avaient pas remarqué les orphelins, les profs et tout le joli monde de la Wammy's c'est que Die n'acceptait pas les requêtes mais faisait en sorte qu'elles se réalisent. Par exemple il allait payer des hommes pour aller débarasser telle ou telle chambre, il allait parler à Smoke de l'élève dépressif en question, il allait s'arranger pour que l'élève qui n'a pas apprit son cours se retrouve avec moins de devoir... mais oh, jamais il n'avouerait que c'était lui qui était à la source de tout, jamais les gens ne devaient savoir qu'au fond et bien Die il avait un coeur.

Avec Tears ce jour là c'était un peu différent. Le surveillant était venu le voir, un jour comme ça, bégayant comme à son habitude, les joues rouges, le teint pâle et les yeux fuyants, pour lui demander comment il pouvait supprimer ces petits tics cités précédemment. Ou plutôt comment il devait faire pour ne plus être aussi timide et coincé. Au début Daniel avait refusé, bien évidemment, rappelons encore une fois que Die possède une flemme monumentale et avec ça déteste accéder à des requêtes, aussi humbles soient-elles. Il l'avait donc envoyé balader, puis avait pensé à ça toute la journée, puis toute la nuit, en se demandant comment il pouvait l'aider s'il avait dit oui. En bref il avait finit par ne pas dormir de la nuit et s'était retrouvé avec des cernes monumentales le lendemain matin. Et rappelons aussi que Daniel d.é.t.e.s.t.e être moche. Pour lui l'apparence est bien plus importante que tout le reste, et comme à son habitude il se préoccupait beaucoup de celle ci. Et voilà qu'il se retrouvait à faire cours avec des cernes, la voix cassée, le dos voûté, non... ça ne lui ressemblait pas. Pris alors de la fièvre du désespoir de cause, son monde allait bientôt s'écrouler, il alla voir Tears pour lui dire que finalement, il acceptait de lui venir en aide.

C'est ainsi qu'ils décidèrent d'un rendez vous dans la salle des spectacles. Sa salle, la salle où il se sentait le plus à l'aise. C'est là bas qu'il faisait généralement cours, avec les words, et d'autres petits malins qui venaient assister aux représentations, pour prendre un peu de bon temps ou simplement s'enrichir. Bien sûr il y avait la théorie, Daniel faisait également cours dans des salles normales. Enfin bref. Il préférait mille fois la salle des spectacles, c'était presque une symbolique pour lui, mais surtout elle était très pratique, et insonorisée. Très très pratique quand il voulait s'envoyer en l'air avec une de ses élèves, ah oui, parce qu'en plus presque personne ne venait par ici. C'était le meilleur endroit de la WH en bref, le lieu où il prenait le plus de bon temps.

Mais aujourd'hui il n'allait pas faire l'amour dans cette salle. Profitant du temps qu'il avait le vendredi soir, profitant du fait que beaucoup d'élèves étaient partis en sortie au cinéma ou en ville, profitant que la semaine soit finie pour lui et que la pression retombait il conclut d'un rendez vous avec le surveillant blond. Cette semaine là Daniel avait tout donné, et parfois il regrettait de voir toujours les mêmes têtes à son cours, il avait besoin de nouveauté, et Tears était parfait dans son genre. Danny le savait bien timide, et surtout très coincé. Et Die n'aimait pas les gens coincés, enfin pas les gens en eux mêmes, mais leur coincage, si vous voyez ce que je veux dire. Enfin quoi, on vit plus quand on est coincé comme ça ! En bref ça dépassait Daniel, lui qui était tout le contraire, envahissant et naturel. Ce qui était regrettable pour la plupart des gens. Enfin bon, pour le danois il valait mieux être comme lui que comme Tears. Lui au moins il pouvait s'amuser. Il avait toujours été comme ça, et le théâtre l'avait aidé à se libérer encore plus, même trop. Oh, à l'intérieur Daniel avait sa grand part de timidité, seulement il joue tout le temps, il joue le rôle d'égoïste qu'il s'était donné. Il aurait pu choisir une autre personnalité, après tout il était capable de jouer n'importe qui, n'importe quoi, il aurait même pu devenir une star. Mais il avait la flemme, juste la flemme.

Daniel se passa de l'eau sur le visage. Il contempla ce dernier dans le miroir, haussa les sourcils, s'admira sous plusieurs angles puis tapota ses joues avec une serviette. Parfais, il était prêt à recevoir, et il se sentait bizarrement en forme, étonnant, parce que d'habitude il était crevé après une semaine complète, oui, il avait besoin de rafraichissement, et ce soir son rafraichissement serait Tears. Die se donnait cette raison, oui voilà, qu'il utilisait Tears pour avoir un peu de distraction, c'était ce qu'il se répétait et répétait encore, bien qu'il sache qu'au fond de lui c'était juste pour aider un peu hollandais. Et aussi parce qu'il ne supportait pas de le voir aussi coincé. Dans le fond ils y gagneraient tous les deux.

C'est alos qu'on frappa à la grande porte. Daniel balança la serviette qu'il tenait dans un coin et s'approcha de la porte. Enfin il l'ouvrit, découvrant un Tears tout petit, recroquevillé sur lui même. Il lui sourit et pose une main sur son épaule avant de refermer la porte derrière eux, à clef. Pas qu'on vienne les déranger, cette séance devait être inconnue de tous les curieux.

« Entre, entre Tears. »

Non, Die n'aime pas vouvoyer, il a l'impression d'être inférieur quand il vouvoie, et Die n'aime pas être inférieur. Il lui fait signe de venir au milieu de la scène.

« Bien. Nous allons commencer par parler de toi. Je te préviens, je vais t'ôter le balais que t'as dans le cul, et ce, sans gant s'il te plait. »

« Dis moi Tears, es tu heureux comme tu es? »
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Invité
Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyMar 22 Mar - 21:43

Tout le monde pensait que Tears était un gros coincé dont l'idée d'être mal vu par les autres lui donnait des envies de suicides. Ils n'avaient pas tort. Et c'était bien parce que c'était vrai et que tout le monde le pensait, que le surveillant comptait changer. Surtout quand il voyait les nouveaux professeurs. Ils chiaient littéralement la classe. D'accord certains n'étaient pas tout doux avec leurs élèves, et pourtant leurs présences imposaient un respect mêlé d'admiration. Parfois, même si ton prof est un connard, qu'il te fout deux heures de colle parce que t'as demandé à ta voisine où elle avait acheté ses nouveaux collants ultra-fashion, tu peux pas t'empêcher de dire qu'il est quand même trop classieux. La manière dont il n'attend même pas la fin de tes excuses avant de dire "Je m'en fous.", la façon dont il te regarde comme une sous-merde. Sur le moment tu hurles intérieurement que c'est un sale petit connard fils de putasse à la marmelade de merdasse de phoque... mais quand tu y repenses, ou quand c'est un autre qu'il engueule, tu ressens quand même une admiration formidable. Le plaisir que tu ressens devant quelqu'un qui vanne finement. Et quand il te tend ta copie en te disant que voilà, quand tu veux, tu peux... et prenez tous exemple sur elle s'il vous plait. Là t'as un orgasme.
Ted avait expérimenté ce genre de profs. Mais pas sûr qu'il voulait leur ressembler. Pas sûr qu'il pouvait leur ressembler. Il s’imaginait, en face d'une fillette qui disait en chialant : "Mais j'vous jure, j'ai pas séché la colle hier, on avait un contrôle en même temps, j'pouvais pas le louper !" et lui qui la regarderait d’un air sec et qui dira, "Je m'en fous." Non, ce n’était pas lui. Il ne pouvait pas parce qu'il n'était pas sûr d'en être capable mais surtout... il avait déjà sa petite réputation ici. Et s'il tentait un truc dans le genre, on lui hurlerait juste "MAIS GEEEENRE. TROP FAKE LOOL." dans la gueule. Lui il voulait être le surveillant sympa. Sympa mais pas faible. Sympa mais que tout le monde kiff. Sympa et qu'on invite pour jouer aux cartes, sans que ce soit systématiquement pour le foutre à poil au strip-poker. Celui qui a la classe, mais pas la classe froide. La classe cool quoi. Genre il te vanne un peu en te foutant les cheveux en pagaille. Puis il te fait des clins d'œil complices dans le couloir. Il participait aux batailles de boules de neige en hiver sans être systématiquement la cible. Il piquait dans ton assiette au self en te disant que, contre deux nuggets, il voudra bien t'alléger d'une heure de colle. Il était l'ami de la machine à café sans s'en mettre systématiquement partout. Le baba cool charmant et social, qui sait être autant farceur que gentil. Ouais. Il voulait être ça.
C'était bien évidemment une grande utopie, comme une Mary Sue qui vous mangeait la cervelle. Depuis longtemps. Très longtemps. Alors il était bien évident que quand il a vu ce prof, sur le pas de sa salle de classe, dire à un élève qu'il pouvait toujours aller se faire mettre pour qu'il lui donne des cours particuliers, la première chose qu'il s'est dite, juste après le "Aww c'est méchant", fut "… la classe." Pensez bien que quand il apprit que ce dernier était prof de théâtre, ça avait déjà fait une étincelle dans sa petite cervelle.
Ca faisait longtemps déjà qu'il avait eu cette étincelle et depuis il avait eu le temps de connaître un peu plus l'étrange personnage qu'était Die. C'est donc il y a peu qu'il osa lui faire part de cette requête. Il s'était pris un vent, naturellement. Ce pourquoi il avait autant hésité avant de daigner demander son aide. Au moins il avait essayé, hein. Mais bon il était tristoune quand même. Mais vous vous rappelez du moment où le prof connard vous tend la copie en souriant genre, de façon trop craquante ? Ce fut ça. Sauf qu'à la place, il avait Die qui, comme son nom l'indiquait, était mort. Les cernes d'un zombie, et il venait lui dire qu'il voulait bien l'aider. Il était content Tears. Il l'a follement remercié, puis il est allé donner sa petite douche à Flokjes. Ouais quand il est content, il poupoune son lapin dans un bain de mousse. Passons.

Et le voilà qu’il toquait à la porte. Et voilà qu'on lui ouvrait. Il hocha un peu la tête, et avant que sa bouche ait pu créer un son adéquate, une main se posa sur son épaule, un pas, la porte se ferma, il était dedans. La salle était immense, les salles sont toujours immenses quand elles sont vides. Un signe de la main vers le milieu de la scène, il grimpa l’estrade et tenta de se placer où il faut. Seul au milieu d’un espace vide et en hauteur, c’était tout de suite traumatisant. Parce que ça donnait une importance capitale au corps, et que son corps là, il ne savait pas quoi en faire.

- Bien. Nous allons commencer par parler de toi. Je te préviens, je vais t'ôter le balais que t'as dans le cul, et ce, sans gant s'il te plait.

Il déglutit un peu, les mains dans les poches.

- … Ok… hm, en tout cas merci de… de m’accorder votre-

- Dis moi Tears, es tu heureux comme tu es?


Ouh. La sale question. Moche moche moche. Effet surprise, il digéra la chose.

- Ah. Heu… qu’est ce que… Je… je suis heureux. Pas vraiment… à cause de ce que je suis. Je me dis que ce serait plus… facile… si j’étais comme vous. Plus heureux, je sais pas. En fait il y a plein de… de choses que j’aimerai faire sans… hésiter ou réfléchir. Mais j’ai trop… peur de les faire. Je sais qu’on peut pas… changer du jour au lendemain… mais si… vous avez une méthode pour que… je… que ça… heu… voilà…

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Invité
Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyMer 23 Mar - 21:30


    Daniel n'avait pas l'intention ni la prétention de faire de Tears un badass. Ce surveillant cool qui joue avec les élèves, qui se fait respecter par tous, qui sait avoir l'autorité qu'il faut tout en restant un « surveillant sympa ». Non, Die ne pouvait pas changer Tears à ce point, oh, il aimerait bien en avoir le pouvoir car ce bâton dans le cul du blond commençait à vraiment le faire chier. Ce n'est pas qu'il avait pitié, c'était juste qu'il détestait voir des gens aussi coincés. Mais putain, qu'est ce qu'il lui était arrivé dans sa pauvre vie misérable pour qu'il finisse comme ça ? Die se demanda vaguement si Tears était puceau ou pas, ça ne l'étonnerait pas après tout, et c'est ce qui l'effraya encore plus, comment peut-on être heureux si on a pas un peu de sexe dans sa vie ? Forcément qu'il n'était pas bien si c'était le cas. Mais reprenons, il ne pouvait pas aider Tears à changer de personnalité, s'il le voulait vraiment c'était lui qui devrait faire ce travail, tout seul. Mais non, ce n'est pas drôle de jouer un rôle après tout, autant garder sa personnalité mais en l'améliorant, là était tout le but de la chose.

    Mais ce type avait tout de même vraiment besoin qu'on l'aide, et visiblement personne n'avait eu la bonté, à part lui, ô Daniel le magnifique, de l'aider dans la lourde tâche qu'était la sienne : changer. Les gens étaient-ils si égoïstes pour laisser ce spécimen vivre avec tout ce fardeau qu'il avait cueillit ? Alors que Die, oui, Die, lui avait eu la gentillesse de s'en occuper. Alors il attendait bien sûr un résultat et des remerciements, quand même quoi. Il faisait pas ça gratuitement. Alors Tears avait intérêt à se montrer coopératif. Mais la chose la plus importante c'est que Danny aimait voir quelqu'un dépendre de lui. Oui, tous devaient dépendre de sa petite personne, c'était ce qui était jouissif. C'est peut-être même pour ça qu'il avait accepté. Enfin, il y avait sûrement d'autres raisons, bien sûr, mais celle ci était importante. Oui, Tears ne pourrait plus se passer de lui. Oh, égocentrique comme Die l'était c'était un jeu vraiment intéressant pour renflouer son ego déjà bien garni.


    - Ah. Heu… qu’est ce que… Je… je suis heureux. Pas vraiment… à cause de ce que je suis. Je me dis que ce serait plus… facile… si j’étais comme vous. Plus heureux, je sais pas. En fait il y a plein de… de choses que j’aimerai faire sans… hésiter ou réfléchir. Mais j’ai trop… peur de les faire. Je sais qu’on peut pas… changer du jour au lendemain… mais si… vous avez une méthode pour que… je… que ça… heu… voilà…

    Die l'écouta parler puis haussa les sourcils, une expression presque d'ennui sur son visage, comme s'il n'en avait rien à faire de ce que le surveillant pouvait bien dire.

    « Évidemment que tu n'es pas heureux. Et tu as raison, moi je suis heureux, et tu sais pourquoi ? Parce que je m'en fous de ce que pensent les autres de moi, je m'en fous qu'ils me trouvent égoïste, ou ci, ou ça, j'en ai rien à branler. Et tu devrais en faire de même. Simplement c'est pas facile, t'as beau te dire ça, te répéter que t'en as rien à foutre tu as quand même peur. Tu vis pas pour les autres Tears, tu vis pour toi, et on est pas parfait. Toi tu veux être parfait, alors tu tentes rien, par peur de ne pas réussir. Mais mec, personne n'est parfait, ce que tu es ne peut pas plaire à tous les gens de la terre. Parce que tous ces putains de gens ont tous des avis et des points de vue différents. Et quand on sait pas ça on patauge dans sa merde, en se disant qu'on a pas réussi à séduire telle ou telle personne, en se disant qu'on est nul parce qu'on a fait une erreur. Hé, tu vois, même moi, t'as beau m'admirer je suis pas parfait, et parfois les élèves me détestent. Mais qu'est ce qu'on en a à foutre de ce que pensent ces petits cons, je te le demande. Ok, tu veux faire ami ami avec eux alors qu'ils le méritent pas mais bon. T'es toi même, tu dois pas jouer un rôle pour qu'ils t'admirent, tu dois être toi même, et c'est ainsi que les autres t'apprécieront, parce que écoute, moi j'apprend à jouer des rôles aux gens, mais le public, il tombe amoureux du rôle, pas de l'acteur. La réalité c'est pareil, si tu joues un rôle ils aimeront ce rôle, et pas toi, et à la fin tu finiras complètement névrosé parce que tu te demanderas qui tu es vraiment. Et tu te demanderas si les autres t'auraient aimé si tu avais juste été toi même, mais ça tu pourras pas parce que jouer un rôle ça fait moins peur que d'être soi même. On peut pas être aimé par tout le monde, tu piges ? Et si tu veux quand même ça, bah mon vieux tu te fous le doigt dans l'œil, dans le cul, où tu veux. Donc premièrement il faut que tu saches que t'es pas parfait Tears, que tout le monde ne peut pas t'aimer. »

    Daniel marqua une pause, regardant le blond. Puis son regard parcourt la salle et revient ensuite se planter dans les yeux bleus de Tears.

    « Premièrement la posture. »

    Le brun s'approche de l'autre homme et vient le prendre par les bras, essayant tant bien que mal de le redresser. Ensuite sa main s'approche de son front et il repousse la grosse mèche blonde qui cache la moitié du visage du surveillant, tentant de la faire tenir derrière son oreille.

    « Coupe cette mèche, ça fait emo. Et tu veux pas être un emo je suppose hein? Des p'tits cons ces bêtes là. Et puis t'as un joli visage, c'est con de le cacher. »

    « Bon parfait, et maintenant tu marches bien droit sans regarder tes pieds, d'accord ? »

    « Et je veux que désormais tu marches comme ça tout le temps. Tu vas avoir une sciatique si tu continues. Et jte jure que c'est pas avec un corset que les gens tu les feras venir vers toi. »

    « Et sache une autre chose, je fais pas ça gratuitement, je veux des résultats. »

    Daniel marque de nouveau une pose et se frotte le menton.

    « Dis moi, tu fais souvent l'amour? »

    Une question comme une autre.
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Invité
Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyJeu 24 Mar - 18:14

Il parlait, Die. Il parlait beaucoup, et Tears était littéralement aspiré par ses paroles. Même s’il avait "Hung up" de Madonna dans la tête. Il l’écoutait, et hochait la tête, et se dandinait un peu parce qu’il ne savait pas vraiment où se mettre. Il voulait dire "Je sais" aussi. Il voulait dire, je veux pas être un rôle. Je sais que je dois être naturel. Je sais que c’est plus sympa d’être aimé pour ce qu’on est. Alors je suis naturel. Et j’attends qu’on m’aime pour ce que je suis. Et j’attends. Et pourquoi ça marche pas.
Il savait que tout le monde ne pouvait pas l’aimer, il voulait juste que personne le déteste. Pas l’aimer non, il demandait pas vraiment qu’on l’admire, qu’on l’aime, qu’on l’idolâtre. Il voulait juste qu’on ne le méprise pas, qu’on ne le haïsse pas, qu’on ne l’exècre pas... sans qu’il ne sache pourquoi. Ce qu’il savait encore plus parfaitement, et ce depuis qu’il était né, c’était qu’il n’était pas parfait. Lui dire ça, c’était un peu comme dire à un obèse qu’il est un peu enveloppé. Il savait qu’il ne pouvait pas l’être.
Mais s’il pouvait juste se sentir un peu plus à l’aise avec lui-même. Ce serait vraiment bien.

- … Non… enfin c’est pas… c’est pas que… je veux juste… je sais ça, je sais… moi je veux juste qu’on…

Mais sa voix mourrait quand celle de Die naissait.

- Premièrement la posture.

Le voilà qu’il le touchait, et il ne put s’empêcher de contracter toutes les microcellules de son corps pour passer en mode défensif, alias tu-es-une-torture. Ou plus communément, poings serrés, lèvres mordues, comme si ce toucher devait provoquer quelconques explosions. Rien. Il se laissa faire difficilement, comme un pantin rouillé. Une main s’approcha de son visage, il se crispa d’un coup, les paupières ridées, les sourcils froncés. On lui replaçait sa mèche derrière son oreille, qui laissa cependant échapper quelques mèches plus fines.

- Coupe cette mèche, ça fait emo. Et tu veux pas être un emo je suppose hein? Des p'tits cons ces bêtes là. Et puis t'as un joli visage, c'est con de le cacher.

Il ouvra un œil comme un animal craintif et ses joues étaient devenus rouges avant même qu’il ne sente leur chaleur. Il ne répondit rien. Il ne pouvait rien répondre. Il lui demanda de marcher droit sans regarder le sol. Alors il fit quelques pas, regardant ce qu’il pouvait regarder. Avec sa mèche derrière l’oreille, il découvrait une vision agrandi du monde, genre 360° au moins quoi. Son œil gauche lui fit un peu mal, du coup, au début. Il regardait sur le côté, il regardait Die, il regardait la salle, mais jamais tout droit. Non, jamais tout droit. Et il marchait. Et Die lui dit qu’il lui faudra marcher tout le temps comme ça.
Il est sympa ouais mais, c’est pas facile de devoir marcher la tête haute parce que, ptin, il ne savait pas du tout quoi regarder. Au part dans le vide. Il lui parla de sciatique et tout. Cétait pas vraiment son dos qui était tordu quand il fixait ses pieds. C’était juste sa tête, elle pendait comme celle d’un mort.
Tears continua à marcher, lentement, atrocement mal à l’aise quant à l’idée de marcher comme un gros glandu dans un grand espace vide. Malheureusement, on ne pouvait pas prendre de cours de théâtre sans avoir l’air vraiment idiot la majeure partie du temps. Die parlait de vouloir des résultat, alors Tears continuait à marcher, et marcher, demi-tour, marcher encore… On aurait dit un entrainement pour un défilé de mode.

- Dis moi, tu fais souvent l'amour?

....
Alerte rouge, le nerf vient de lâcher, le cœur s'est stoppé. Le patient est dans le coma.
Un coma extrêmement nerveux, maladroit, choqué et embarrassé. Si ses lacets avaient été défaits, il se serait pris les pieds dedans. S’il y avait eu un mur, il se serait encastré dedans. S’il y avait eu une falaise, il y serait tombé. A la place de tout cela, qui aurait été fort drôle, il se stoppa, non sans perdre un peu l’équilibre. Pas la peine de décrire son expression faciale.

- Eh ? …. Qu-quoi ? … C’est pas vos… je veux dire… ça n’a rien à voir avec… huh…


Je dis ça je dis rien, mais il était quand même sur le point de répliquer "C’est pas vos affaires." C’est pas flagrant, mais ça s’est endurci, cette petite chose, avec le temps. N’empêche, il se dit, si Die le demandait, ça avait peut-être quelque chose à voir avec sa timidité ou quoi. Bref, fallait mieux être honnête.

- … Enfin… j’veux dire… pas vraiment souvent… huh

Il n’allait quand même pas lui dire qu’il n’avait eu qu’un seul partenaire sexuel. Genre, il avait vingt-sept ans quand même. Pour l’instant, éloigner le sujet de lui.

- Et vous ?

… Mauvais reflex. Très mauvais reflex.

- Ah, enfin… et vous, vous… heu… enfin oubliez… c’était un reflex… huh je... dois faire quoi maintenant ?


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Invité
Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyJeu 24 Mar - 21:20

I bet you thought that I was soft and sweet
You thought an angel swept you off your feet
But I'm about to turn up the heat
I'm here for your entertainment



    Die n'avait jamais eu honte de ce qu'il était, ni de ce qu'il disait. Il n'avait pas honte de couper la parole à Tears, il n'avait pas honte d'être sans gêne. La honte les gens la ressentent, et dés qu'ils la ressentent ils en jouent, ils veulent vous persécuter, vous enfoncer encore plus. Alors jamais, oh non, jamais il ne devait montrer de faiblesse. S'il en montrait une seule il était déjà mort. Les gens s'attendent à voir un leader, quelqu'un qui saura leur montrer le chemin qu'il faut prendre. Oui les gens sont des dominés, comme Tears. Ils attendent que quelqu'un soit là pour les soumettre. Parce que les gens sont faibles, ils n'osent pas sortir du lot. Ce rôle là est réservé à une petite partie de la population.. Tears était membre de la partie des dominés, Die de l'autre. Il était ce genre de type qui va prendre des décisions, qui n'hésitera pas une seconde sur le choix à prendre. Qui assumera de s'être trompé, qui rectifiera le tir immédiatement en y mettant toutes ses forces. Oui, il faisait partie de la caste des dominants. Malheureusement pour le pauvre Tears ces gens là ne sont pas toujours agréables. Il allait sûrement le détester, et ça convenait très bien à Daniel, il avait besoin d'être perpétuellement dans la confrontation, oui, que les gens le détestent c'était bien plus simple. Ainsi il ne se ferait pas d'ami et il ne souffrirait pas, il ne perdrait personne. Oui, c'était pour ça que Die se comportait toujours comme un enfoiré. Et puis, qu'est ce que ça fait du bien de savoir qu'on a pas à avoir de tact, qu'est ce qu'on est bien en disant ce qu'on pense. Qu'est ce que c'est plus facile d'être méchant et cynique qu'être sympathique. En tout cas pour lui oui.

    - Eh ? …. Qu-quoi ? … C’est pas vos… je veux dire… ça n’a rien à voir avec… huh…

    La question semblait vraiment déranger le surveillant. Bah, il s'y attendait un peu. Mais il sourit, tapotant ses doigts sur son bras.

    - … Enfin… j’veux dire… pas vraiment souvent… huh

    Un sourire plus large s'étale sur les lèvres. Die aime bien parler de sexe, en fait non, il adore ça. Il est comme un adolescent qui ne connait rien à la chose, frustrés, qui aiment fantasmer avec leurs amis sur les différentes pratiques. Pour tout vous dire Die connaissait tout du sexe. Il avait fini par passer maître dans cet art. Oh oui, il couchait souvent, et pas souvent avec les bonnes personnes d'ailleurs. Mais il se sentait continuellement frustré. A peine il venait de faire l'amour qu'il voulait recommencer. Comme si un désir bouillonnant dans ses entrailles ne voulait jamais s'en aller, ne pouvait jamais être comblé. Si bien qu'il finissait souvent à faire trois fois l'amour d'affilée. Et souvent avec différentes personnes. Oui, Daniel était dans le vice total. On pourrait facilement le qualifier de pervers. Oui, il s'y intéressait de près, mais autant à se propre sexualité qu'à celle des autres. C'était juste de la curiosité mal placée en fait. N'empêche que les gens ça les faisait rarement kiffer qu'il pose ce genre de questions gênantes.

    - Et vous ?

    Die haussa les sourcils. Tiens, celle là il ne s'y attendait pas. L'expression du professeur dut faire peur à Tears, qui s'empressa d'ajouter :

    - Ah, enfin… et vous, vous… heu… enfin oubliez… c’était un reflex… huh je... dois faire quoi maintenant ?

    Die sourit et se rapproche de Tears, lui tapotant dans le dos.

    « Aaah, Tears, cette question t'a gêné hein ? Mais j'ai cru un moment que tu allais t 'énerver. Pourquoi tu t'énerves pas, énerve toi, je suis un gros connard qui te demande des détails sur ta vie sexuelle, c'est pas déplacé ça ? En plus tu as dit que tu baisais pas souvent, je pourrais même me moquer de toi maintenant. Mais énerve toi, dis moi d'aller me faire foutre !! C'est pour ça que tu es comme ça, tu te laisses marcher sur les pieds, tu acceptes tout, tu ne sais pas dire non. Tu es faible. Dis moi, je suis sûr que t'arrives même pas à exposer ton avis quand tu parles à quelqu'un. Ce qui fait que finalement tu n'as aucune personnalité. Mais je suis content tu vois, parce que tu as failli me dire d'aller me faire voir. Attends pas que les autres te marchent dessus, le truc c'est que tu as du caractère mais tu le montres pas, tu as trop peur que les gens réagissent mal et qu'ils te détestent, oui, tu as peur d'être détesté. Tu as un besoin d'amour énorme finalement, puisque tu ne réussis qu'à créer de la pitié autour de toi. C'est pathétique. Alors maintenant Tears, on va faire un exercice, et garde de vue que ta posture doit être parfaite. Alors voilà, tu vas t'énerver contre moi. Vas y, fais moi une tirade, dis moi tout ce que tu me repproches, je pense que y'a pas mal de choses à dire avec tout ce que je t'ai dit. Vas y, trouve des raisons, invente si tu veux mais met toi en colère.

    Et juste avant que tu commences... pour tout te dire personnellement je fais l'amour très souvent. Je vois pas comment on peut être heureux et bien dans sa peau quand on fait l'amour aussi souvent que toi. Enfin Tears, je suis un mec, je te comprends. Mais toi limite, tu as plus besoin d'amour que de sexe, moi c'est le contraire, enfin bref. Forcément qu'on peut pas être bien quand on baise pas ! C'est d'une logique, écoute, il a été démontré que l'insatisfaction sexuelle est la source des névroses. Tu vas devenir psychopathe et violer des cadavres que t'auras tué si ça continue comme ça ! Et toi et moi ne voulons pas ça n'est ce pas hein ? Bien, je vois que tu es d'accord. Je vais te donner un devoir pour la prochaine fois : trouve toi une nana, un mec, un animal, ce que tu veux et baise le. Ou fais toi baiser, je sais pas si t'es du genre passif ou actif, à mon avis ça serait plus le premier choix, mais bon, je peux me tromper, je suis humain après tout. Ouais, tu vas baiser et tu prendras ton pied, d'accord ça marche ? Tu veux des conseils pour te trouver un coup ? Je peux t'en donner. Déjà tu mets en valeur ton visage en me rangeant cette putain de mèche, et tu fais semblant d'être sûr de toi. C'est pas compliqué, tu vas dans un bar, tu vois, ces gens là tu les reverras jamais, tu connais rien d'eux et ils ne savent pas où t'habites. Donc si tu couches, ou si tu merdes ils ne sauront rien de toi. Oh tu sais quoi, si tu veux je viendrais avec toi et je te montrerai. Faut avoir la technique tu comprends. Mais bref, voilà, ou au pire demande à Moriarty, haha, non, pardon, blague pourrie. Ou à Dainty, cette petite pute a baisé tout l'orphelinat sauf toi je suis sûr. Mais à mon avis c'est pas ton trip de te taper les élèves, t'es trop rangé pour ça, enfin peut être que je me trompe. Si je me trompe chapeau alors, tu remontes dans mon estime. Bref, tu te trouves quelqu'un et tu te lâches. Ça te fera un bien fou, ça fait ressortir, extérioriser, moi je sais pas comment je ferais si je baisais pas. Voilà. Mais avant ça tu vas te mettres en colère contre moi, vas y j'attends. Dis moi tout ce que tu as sur le coeur. »

    Die écarte les bras, un sourire mesquin sur le visage, attendant que la transformation s'opère.
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Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyDim 27 Mar - 20:46

Die lui tapotait l’épaule et chaque coup qu’il recevait retentissait en lui comme un enfant qui tapait contre un aquarium pour faire réagir les poissons. De l’extérieur, ça avait l’air de rien. Mais pour les poissons, c’était une torture assourdissante. Tears était cet aquarium, et chaque tape sur son épaule se répercutait dans tout son être comme un coup de marteau sur un gong.
La tirade commença. Il ne pouvait en placer une, même s’il l’aurait voulu. Ce monologue du professeur était bien différent du premier. Il était plus blessant. Plus cru. Plus cruel. Plus cruellement dit. Plus cruellement digéré.
D’habitude les gens qui voulaient l’aider lui disaient tout le contraire. Ils lui disaient. T’es fort Tears, supporter toutes les railleries autour de toi sans péter un câble, t’es fort. Ils lui disaient. T’as une personnalité magnifique, elle est rare, garde la précieusement. Ils lui disaient ça, sans pitié et avec honnêteté. Là on lui disait. "Tu es faible". Ce qui fait que finalement tu n'as aucune personnalité. » Et ça brise le petit peu de confiance que t’as en toi. Tu te disais, je suis peut-être pas brillant avec les autres, mais intérieurement ça peut aller. Eh ben non. Même pas.
Ca l’énervait tout autant quand il lui disait "Tu ne sais pas dire non." Alors qu’il y avait quelque mois à peine, il avait réussi à repousser des avances qu’il n’aurait pas eues la force de refuser quelques mois auparavant. Horrible frustration de faire des efforts qui ne sont pas pris en compte. Il se rattrape un peu, Die, il rajoutait que oui, bon, il avait du caractère. Mais qu’il était pathétique. Et il voulait le voir énerver. Et Tears était à la fois énervé, mais d’une telle façon qu’il n’avait aucune envie de faire ce plaisir à Die.
Alors ce dernier enchaina. Une tirade comme quoi le sexe, c’était la vie et la clef du bonheur. Comme quoi si tu baises pas, t’es bien. C’est mignon la nouvelle génération… avant, t’avais pas ton bac, t’étais rien. Mais tu te fais pas une nana tous les deux jours minimum, t’es rien. Rien du tout. Le sexe était devenu la nouvelle loi ici-bas pour être quelqu’un. Avoir du caractère, c’est montrer qu’on avait assez de charisme et de personnalité pour avoir quelqu’un dans son lit à toute heure du jour et de la nuit. La culture, le romantisme, l’intelligence… has been. On choisit plus ses amis et ses copines en fonction de ça. D’ailleurs on dit plus "copines" tiens. On dit "coups".
On baise plus parce qu’on aime, on aime juste le fait qu’on baise. Et quelqu’un de fleur-bleu comme Tears, qui estimait le corps comme un vrai cadeau qu’on ne donne pas à n’importe qui, tout ça c’était juste impossible. Et Die lui disait qu’il l’estimerait plus s’il avait couché avec un élève, comme si c’était un diplôme, comme si c’était la preuve d’une quelconque valeur. En fait, sérieusement, Tears en avait ras le cul de tout ça.
Il avait entendu ce ramassis de conneries trop de fois.
C’était à s’en tirer une balle, à force.
Voir ces gamins féroces.

C’était comme passer devant une horde de gamins de treize ans, et de n’entendre que des "Ptin wai non mais jvais lui niquer sa raaaace". C’était comme voir un gamin de douze jouer avec un couteau, faire peur aux mamies, et non loin de là, des gamines le regardaient en rigoler de comment il avait trop la classe. C’était voir des nanas de onze s’habiller comme des nanas de vingt-un. C’était voir les infos tous les jours, avec des guerres de gangs et des gamins de quatorze ans qui te disent, ici, tu fais pas ce qu’on te dit, t’es mort. C’était voir des gens totalement déchirés lors d’une soirée, qui ont besoin de ça pour être heureux. C’était voir des gens baiser sans s’aimer. C’était voir les gamins rirent en voyant un vieux qui se mange une marche. C’était lire dans le journal quelques agressions, quelques viols. C’était entendre un môme se défendre en disant qu’on lui avait dit que s’il volait ce sac, il deviendrait un homme. C’était voir une horde de femmes qui ruinaient un magasin le jour des soldes, parce que c’était édition limité. C’était voir des gamins écrasés dans une foule de fangirls. C’était tout ce qu’on pouvait voir tous les jours, tout ce qui nous passait au travers de la gorge. Puis on oubliait. Puis parfois, il suffisait qu’on vous dise une chose, pour que toute la mocheté du monde vous revienne et se concentre sur l’humain qui est devants vous. Qui a une de ces mentalités que vous ne supportez pas.
A petites doses, c’était supportable. Mais là, il en avait juste ras le cœur.
Et sa main gicla comme un élastique trop tendue qui se cassait enfin. C’était pas un poing, c’était une gifle monumentale, de tout le plat de main. De la fin du poignet aux bouts des doigts. Sur toute la surface de sa joue, avec une sale force.

- … Vous… avez une mentalité de merde. Et…et ça me dit rien. Si c’est ça, être… si c’est ça qui peut me permettre d’être… plus "accepté"… j’préfère… j’préfère encore rester comme ça.


Il entama un pied en arrière, presque craintif des répercussions de sa baffe.

- Vous… vous traitez même vos élèves de…

De pute. Ah, il avait du mal à respirer. Il était trop atomisé.
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Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyDim 27 Mar - 21:23



    Si Die avait lu le post précédent il aurait rigolé. Cruellement même. Parce qu'il n'y croyait pas, il ne croyait pas que quelqu'un puisse avoir raison et pas lui. Il trouverait n'importe quel stratagème pour lui prouver le contraire. Oui, ce mec était trop fleur bleue. Dans ce monde si tu montres pas que t'es un winner tu te fais bouffer par les poissons plus gros que toi. C'est pas parce que tu es un gentil poisson gentil que les autres prendront pitié de toi, ou bien ils feront semblant pour t'achever encore plus dans ton dos. Die ne croyait pas qu'il pouvait avoir tord. Son monde était réglé par sa petite personne, il faisait sa loi et ne laisser personne d'autre n'y accéder. Oh, il était tellement fermé d'esprit. C'était peut être son plus grand défaut, plus que son égocentrisme, pire que sa cruauté, pire que sa possessivité. Oui, Daniel avait raison, il avait toujours raison. Et pour le moment personne n'avait eu le courage de lui dire que tout son raisonnement bah c'était de la merde. Et finalement il baignait dans sa merde, ça ne le faisait plus souffrir, ou encore bien au fond de lui, il s'y était habitué avec le temps après tout. Il avait ce genre d'adolescent qui baise à tous les coins de rue, qui s'élève lui même, ce genre d'adolescent que personne n'a réprimé, dont personne ne s'est occupé, et qui a comprit que pour survivre il faut être seul et fort. Lui il était seul et fort. Fort parce qu'il avait une personnalité tellement enracinée qu'il écrasait tout le monde sans se préoccuper de savoir si ça leur faisait mal ou pas. Die il fait mal. C'est pour ça qu'il a choisit un tel pseudonyme. Die ses paroles elles vous tuent, Die ses paroles elles vous enterrent six pieds sous terre. Die ses paroles elles sont aussi tranchantes qu'un couteau bien aiguisé, Die il tue rien qu'avec son regard. Die c'est un connard qui a une moral rongée par le vice jusqu'à la moelle. Et il était seul justement parce qu'il était fort. Être fort pour lui était synonyme d'être méchant. Et finalement Daniel il se retrouvera seul. Il finira seul. Il aura du fric mais il finira seul. Il aura beau aimer de toute son âme son caractère pourri gangrène toute relation qu'il pourrait espérer avoir. Oh, il pourra se payer des putes, mais après tout elles l'oublieront vite. Il gagnera un peu de chaleur humaine mais finira vide et froid. Et c'était ce que Tears lui faisait comprendre en lui donnant, offrant que dis-je cette gifle.

    Die regarda le blond. Incrédule. Les yeux grands ouverts. Il ne souriait pas, il ne respirait presque pas. Il ne s'y attendait vraiment pas. Quoi, quoi, Tears avait osé le frapper ? Lui, sa grande personne ? Lui, Die le magnifique venait d'être frappé ? Le brun était totalement sans dessus dessous, il ne comprenait pas le geste de Tears, il n'avait rien fait, il avait juste dit la vérité, ah, c'est peut être ça qui avait fâché Tears, il n'y a que la vérité qui blesse après tout n'est ce pas ? Non, ce n'était pas la première gifle de sa vie qu'il se prenait. Oh quand sa mère daignait s'occuper de lui c'était pour lui donner une gifle. Oh, des élèves l'avait déjà giflé parce qu'il leur faisait des avances, mais oh, Danny ne s'était jamais prit une gifle à cause de ce qu'il avait dit. Cette claque était tout à fait justifiée et c'est ça qui le choquait, qui l'énervait. Il était peut être allé trop loin. Mais bordel, c'est quoi ce mec qui se met en rogne à peine on le taquine un peu. Non mais, c'était Tears qui était allé trop loin, pas lui. Daniel finit par déshausser ses sourcils qui avant ça montaient jusqu'en haut de son crane, puis toujours la main sur sa joue rouge il regardait Tears calmement.


    - … Vous… avez une mentalité de merde. Et…et ça me dit rien. Si c’est ça, être… si c’est ça qui peut me permettre d’être… plus "accepté"… j’préfère… j’préfère encore rester comme ça.


    « Soit, si c'est ça qui te fait kiffer alors reste dans ta merde. J'ai peut être une mentalité de merde mais grâce à ça, bah t'as vu, j'ai réussi à avoir un post à la Wammy's House, toi t'es qu'un surveillant, t'as un QI élevé mais tu t'en sers même pas pour obtenir ce que tu veux, t'attends l'amour désespérément mais chéri, l'amour ça vient pas comme ça. »

    « Merde. »


    - Vous… vous traitez même vos élèves de…


    Daniel le regarde d'un oeil, puis un sourire s'étale sur ses lèvres.

    « Quoi, je les traite mal ? Toi tu vas me dire que tu les aimes tous ? »

    « ... »

    « Pourquoi aimes tu, à quoi ça te sert? »

    Cette fois Die a la mine douloureuse. Il ne sourit plus. Il ne comprend pas. Il ne comprend pas Tears, il ne comprend pas qu'on puisse être comme lui.

    « Tu n'es pas heureux, tu me l'as dit, alors pourquoi ne veux tu pas changer? »

    « Merde. »

    « Déteste moi si tu veux, hais moi, j'attends que ça, j'ai toujours fonctionné mais dis moi pourquoi ça te plairait pas d'être comme moi. »

    Égocentrisme quand tu nous tiens.
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Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyLun 28 Mar - 19:52

- Soit, si c'est ça qui te fait kiffer alors reste dans ta merde. J'ai peut être une mentalité de merde mais grâce à ça, bah t'as vu, j'ai réussi à avoir un post à la Wammy's House, toi t'es qu'un surveillant, t'as un QI élevé mais tu t'en sers même pas pour obtenir ce que tu veux, t'attends l'amour désespérément mais chéri, l'amour ça vient pas comme ça.

Il a cligna légèrement des yeux, Tears. Il se disait que ouais, peut-être qu’il faisait pas le nécessaire pour obtenir ce qu’il voulait, Tears. Peut-être qu’il fallait qu’il accepte ces solutions, Tears. Mais pourquoi les solutions qu’on lui donnait tentaient de le changer aussi brutalement ? Et après, il lui disait qu’il ne fallait pas se cacher derrière un rôle, pour être aimé tel qu’on est, Die. Et après il lui demandait de changer du tout au tout, Die. Comme si pour lui, changer de comportements te rendait différent, te transformait en quelqu’un d’autre. Mais ses petites valeurs. Elles peuvent être détruites, ses petites valeurs, ça va, si tu te comportes à peu près pareil, alors t’es toujours toi-même.
Et pourquoi il avait l’impression que les solutions qu’il proposait était toujours négative. Non, c’est pas parce que t’as une mentalité de merde que t’as ce post. C’est pas parce que tu te fais remarquer que t’as du caractère. C’est pas parce que t’es méchant que t’es fort. C’est pas parce que t’as une nana dans ton lit que t’es aimé. C’est pas parce que t’as un post plus élevé que ta valeur en tant qu’humain l’est aussi. Le monde, il est pas si cruel que ça.
Tears était un peu soulagé tout de même. Un peu soulagé qu’il soit sorti du rôle. Parce que ça l’aurait tué qu’il lui fasse "Bravooo, tu es énervé ! J’ai réussi à te changer un peu." Comme si ce qui venait de se passer était totalement voulu. Comme ces gens qu’ils ne veulent pas avouer qu’ils sont pris au dépourvu, alors ils disent qu’ils l’ont fait exprès, que t’es juste rentré dans leur jeu, que t’es qu’un pion entre leurs doigts. Il était vraiment soulagé, Tears. De le voir dire "Merde". De voir qu’il acceptait d’être un peu tourmenté parce qu’il avait dit. De voir qu’il l’acceptait comme un égal. Alors il le regardait, un peu en recul. Il le regardait comme s’il s’attendait à ce qu’il lui saute au cou à tout moment pour le tabasser. Comme dans les films d’horreur, que tu vois du mouvement dans un coin. Tu regardes, t’attends, t’as peur.
En même temps, il réfléchissait à ce qu’il disait. L’amour. Il ne cherchait pas forcement à ce qu’il l’attire, l’amour. Il cherchait à ce qu’il ne le révulse pas. Fallait mieux être neutre que risquer quoique ce soit.

- Quoi, je les traite mal ? Toi tu vas me dire que tu les aimes tous ?


Puis il lui demandait pourquoi il aimait. A quoi ça lui servait. Et il ne souriait pas, Die. C’était une question sérieuse. C’était déstabilisant. Vraiment.

- Tu n'es pas heureux, tu me l'as dit, alors pourquoi ne veux tu pas changer ?


Puis il disait merde.

- Déteste moi si tu veux, hais moi, j'attends que ça, j'ai toujours fonctionné mais dis moi pourquoi ça te plairait pas d'être comme moi.


Là, ça devenait vraiment bizarre. Ca devenait vraiment bizarre et Tears ne s’était vraiment pas attendu à ce genre de conséquences. A ce qu’il lui dise ça… ça le déstabilisait un peu. Plus que de lui donner un ordre, il avait l’impression que Die se plaignait. Qu’il ne comprenait pas pourquoi on pouvait être contre lui. Qu’il comprenait pas comment on pouvait penser différemment. Bizarrement, Tears trouvait qu’il lui ressemblait vachement. Il disait hais-moi. La plupart du temps, quand les gens disaient cela, c’était soit pour que, par esprit de contradiction, on ne les déteste pas. Sois pour avoir l’impression d’en avoir donné l’ordre, et que cette haine soit un produit de leur cru. Ils avaient souvent la trouille d’être haï, alors ils la provoquaient eux-mêmes, la haine. Là, on croyait vraiment qu’il disait, "Pourquoi tu me hais. Pourquoi tu me trouves pas génial et classe". Et Tears il était là, il était là et il regrettait tellement de l’avoir frappé.

- J’ai pas dit… j’étais pas heureux. J’ai dit que… parce que j’étais comme ça… j’avais la vie dure parfois. J’ai pas dit que j’étais pas heureux.

Il tira un peu sur ses manches et fourra ses mains dedans, en les tripotant nerveusement.

- Puis c’est pas que vous les traitez mal… des fois il faut savoir… être autoritaire et tout. Mais respectueux, aussi. Autoritaire… c’est pas forcement… mépriser les autres… Moi, j’aimais bien comment vous vous y prenez avec les élèves. Mais j’pensais… j’pensais au fond… vous les aimiez. J’pensais que… j’pensais que vous étiez un type bien.

Ah, il avait mis son vieux t-shirt blanc aujourd’hui, les manches étaient déjà bien fragiles. Il y avait un petit trou, il l’agrandissait avec son pouce.

- J’vous déteste pas mais… mais vous assimilez le fait… de… d’être plus à l’aise avec soi avec… heuu… quelque chose qui… ne…


Il n’avait jamais parlé autant. Il commençait à perdre son souffle, ses mots, ses intentions.

- En fait… vous pensez comme les élèves… Pour ne pas être haï… faut être fort… pour être fort, il faut… avoir du caractère… et puis… pour avoir du caractère, il faut faire… des choses qui attirent l’attention… donc pas très sage…

Si t’es pas badboy, t’es out. Peut-être bien que la Wammy’s House était remplie d’attention whores.

- J’pensais… m’évader un peu de ça, en venant vous voir… en fait… alors… j’suis désolé… je vous fais perdre votre temps…
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Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyMar 19 Avr - 18:04

    Daniel ne cherchait pas à se faire détester. Il ne cherchait absolument pas à ce que Tears le haïsse, il ne cherchait pas à se faire d'ennemis. En fait il cherchait bien plus l'amour que la haine. Il débordait d'un amour qu'il ne pouvait pas satisfaire, alors il cherchait, il cherchait des gens qui pourraient lui apporter un amour aussi fort que celui qu'il ressentait. Il cherchait peut être également à leur faire payer le fait qu'il aime à la folie, oh oui, il se vengeait, il cherchait à se faire aimer et bafouait ensuite cet amour, l'écrasant du pied, l'écrasant de ses paroles cruelles... comme lui souffrait. C'était la seule solution qu'il avait trouvé pour ne pas perdre la tête.

    Mais pour Tears il ne voulait pas le blesser, il n'avait pas voulu que le surveillant se sente mal à ses côtés, lui aussi était humain, lui aussi avait besoin d'être apprécié, seulement Die avait choisit la mauvaise méthode. Il pensait bien faire, il pensait qu'avec ses paroles il aurait aidé Tears. Mais il s'était foutu le doigt dans l'œil. Daniel ne pouvait pas comprendre que les gens ne fonctionnaient pas comme lui. Il pensait que chacun cherchait l'amour dans un lit, que chacun voulait être comme lui, oh, comme lui, Die, le seul, l'unique. C'est pourquoi il ne comprenait pas le geste de Tears, ce n'était pas seulement une claque sur sa joue qui fait mal, c'était une claque qui détruisait tout son univers. Qui remettait en question tout ce qu'il était. C'était vraiment une bonne claque.

    Daniel avait toujours la main collée à sa joue rougie. Il observait Tears, l'air un peu moins choqué que tout à l'heure quand même.

    « J’ai pas dit… j’étais pas heureux. J’ai dit que… parce que j’étais comme ça… j’avais la vie dure parfois. J’ai pas dit que j’étais pas heureux. »

    Die se tait, il se contente de l'écouter, son regard invite le surveillant à continuer.


    « Puis c’est pas que vous les traitez mal… des fois il faut savoir… être autoritaire et tout. Mais respectueux, aussi. Autoritaire… c’est pas forcement… mépriser les autres… Moi, j’aimais bien comment vous vous y prenez avec les élèves. Mais j’pensais… j’pensais au fond… vous les aimiez. J’pensais que… j’pensais que vous étiez un type bien. »

    Die il regarde par terre, réfléchissant, puis son regard vient se perdre dans les yeux bleus de Tears, ils viennent s'y noyer, il le regarde intensément, comme s'il voulait percer à jour tous ses secrets, comme s'il essayait de lire en lui.

    « Je ne suis pas un type bien Tears. »

    « Fourre toi ça dans le crane. »

    « Si tu t'attendais à autre chose je suis désolé, tu t'es trompé de personne. »

    Oh, il dit ça Danny, mais Danny il voudra jamais avouer qu'il est un type bien. Il est corrompu, certes, il a mauvais caractère, c'est vrai. Mais au fond de lui c'est une personne qui a du cœur, peut être même trop, peut être que le seul moyen qu'il a trouvé de ne pas souffrir c'est de ne pas s'attacher, de faire fuir les gens. Pourtant il y a des moments où on le trouve tellement gentil qu'on a envie de lui faire un câlin, il y a des moments où il montre sa gentillesse, ce sont des moments si rares, si intenses...

    « J’vous déteste pas mais… mais vous assimilez le fait… de… d’être plus à l’aise avec soi avec… heuu… quelque chose qui… ne… »

    Die haussa un sourcil curieux... mais cette fois ci il laissait Tears parler, oui, il le laissait parler. Sûrement que la claque avait du lui faire du bien, il se montrait un peu plus humain désormais. Et même, il écoutait Tears. Alors que oh, Daniel n'écoute jamais personne. Qu'on lui parle de n'importe quoi il s'en fout. Qu'on lui parle de ses problèmes il n'en a cure, qu'on lui parle des accidents au japon il s'en contrefout, tant que ça ne l'atteint pas, lui et son monde tout va bien. Daniel se fout des autres comme il se fout de tout. Et pourtant cette fois ci... il ne s'en foutait pas. On me dira, oui c'est parce que ça l'atteint. Parce que ça remet son fonctionnement en question. Non, c'était parce que c'était Tears. Et parce que Tears semblait souffrir à cause de lui.

    « En fait… vous pensez comme les élèves… Pour ne pas être haï… faut être fort… pour être fort, il faut… avoir du caractère… et puis… pour avoir du caractère, il faut faire… des choses qui attirent l’attention… donc pas très sage… »

    Ah, tout un apprentissage, tout un art de vivre. C'était le seul moyen que Die avait trouvé pour survivre. Pour lui c'était la loi du plus fort qui était la plus importante dans son monde vaste et dangereux. Si tu bouffes pas les autres c'est toi qui est bouffé. Oui, il faut être fort, parce que l'enfer c'est les autres. Parce que c'est la vie, pas le paradis. Parce que si tu montres le moindre signe de faiblesse tout de suite les autres en profiteront, y'avait qu'à voir Tears, qui se faisait emmerder par les orphelins. … ce n'était pas un phénomène spécifique à Wammy's House. C'était le monde d'aujourd'hui, et il valait mieux comprendre ça avant d'être totalement à la merci de son prochain.

    « J’pensais… m’évader un peu de ça, en venant vous voir… en fait… alors… j’suis désolé… je vous fais perdre votre temps… »

    « Non. »

    « Attends, Tears, ne pars pas. »

    « Je... j'ai peut être dis des choses qui t'ont énervé. »

    « Mais je voulais réellement t'aider. »

    Die ne comprend pas. Déjà Die ne dit pas pardon, il faudra attendre des années d'expérience et d'entainement avant que Daniel Mikkelsen daigne s'excuser. Mais Die ne sait plus quoi dire tout d'un coup. Lui qui parle tellement, lui qui est insupportable tant il est bavard, tant il est sarcastique... et bizarrement plus rien ne sort maintenant. Il vient de blesser quelqu'un, quelqu'un qu'il apprécie en plus.

    « Je m'y suis peut être mal pris. »

    Jte le dis, il faudra attendre si t'espère voir Die s'excuser.

    « Je veux juste te rendre plus fort... je veux juste que tu saches que c'est bien plus agréable de vivre quand on a pas de préjugé, quand on est plus fort que les autres... parce que les autres ils trouveront toujours un moyen de te rabaisser... tu t'attaches trop au regard des autres c'est tout...je... »

    « Bon je crois que c'est terminé pour aujourd'hui... pars. »

    Daniel il regarde ailleurs, Daniel il a honte.

    C'est un grand pas, Tears, que tu es en train de faire franchir à Die.
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Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyMer 27 Avr - 21:20

Il avait l’habitude d’avoir les yeux sans cesse baissés. Pupilles clouées au sol, jusqu’à s’en faire mal. De ce fait, il n’avait jamais vraiment regardé quelqu’un dans les yeux. Dans les yeux, en regarder les éclats de couleurs qui nageaient autour d’un noyau plus sombre. Regarder les yeux même, pas juste un point invisible qui laissait votre regard en flottement. De ce fait, personne ne l’avait vraiment regardé dans les yeux. Ou plutôt, il n’avait jamais pu voir quelqu’un le regarder dans les yeux. Alors personne n’avait vu clairement ses yeux. Parce qu’on voit parfaitement les yeux de quelqu’un à la seule condition que la personne vous regarde aussi.
Il était perdu, Tears. D’yeux à yeux, c’était un échange à nu. Où on se sentait sans défense. Les paupières n’étaient que le bouclier des lâches, le bouclier de Tears. Mais voilà qu’il sentait déjà Die s’enfonçait à travers ses globes oculaires, et qu’il faisait pareil sans vraiment s’en apercevoir. L’œil était la plus étrange des choses, quand on le regardait de près. Un cratère peint sur une boule blanche, une tache au contour pas si défini que ça, un réflecteur de lumière. Regarder ce par quoi on regarde, ce serait comme manger sa bouche ou écouter le bruit de ses oreilles.

- Je ne suis pas un type bien Tears. Fourre toi ça dans le crane. Si tu t'attendais à autre chose je suis désolé, tu t'es trompé de personne.

Il était tellement concentré sur l’aspect visuel, oubliant ses quatre autres sens, que l’irruption de la parole le sortit de sa torpeur. Il était désolé. Il n’avait pas tout saisi, le Hollandais, alors il se contenta de hocher mollement la tête. Il avait lui-même oublié pourquoi il était en colère. Mais il avait fait un pas en arrière.

- Non. Attends, Tears, ne pars pas. Je... j'ai peut être dis des choses qui t'ont énervé. Mais je voulais réellement t'aider.

Un temps. C’était surprenant comme un homme pouvait en devenir un homme, et s’il s’était lui-même dénaturé en se mettant en colère, voilà que Die venait de lui dire de ne pas partir. Voilà qu’il venait de lui dire qu’il voulait vraiment l’aider. Il y avait des mots qui, souvent, n’allaient pas dans la bouche de certaines personnes. Pas que ça les rendait laid, mais c’était le peu d’habitude qui rendait la chose choquante.

- Je m'y suis peut être mal pris. Je veux juste te rendre plus fort... je veux juste que tu saches que c'est bien plus agréable de vivre quand on a pas de préjugé, quand on est plus fort que les autres... parce que les autres ils trouveront toujours un moyen de te rabaisser... tu t'attaches trop au regard des autres c'est tout...je...

Il pouvait admettre que c’était plus facile à vivre quand on n’avait pas de préjugés. Mais préjugé n’était pas synonyme de moral. Préjugés n’était pas synonyme de bonne mœurs. Assimiler une fille aux cheveux courts à une lesbienne, c’était avoir des préjugés. Etre un peu choqué en apprenant que des gens sautaient tout ce qui bouge, c’était avoir une morale. Moral super coincée, peut-être, mais ça n’avait rien à voir avec les préjugés. Il ne jugeait pas Tears. Il ne disait pas qu’une fille qui couchait partout était une pute, comme le faisait Die. Il se disait juste que c’était bien dommage de faire ça sans amour, tout ça. Il se disait juste ça. On pouvait dire qu’il était trop chaste, mais pas qu’il était fermé d’esprit. C’était un fleur de peau, pas un pédant traditionnel.
Quant au fait d’être plus fort… on est fort que s’il y a des faibles. Vivre en étant fort et en écrasant les faibles, peut-être que c’était plaisant. Mais vivre en faisant souffrir, ou ayant un « support », Tears ne pouvait le soutenir. Mais il voyait bien, Tears, qu’il voulait l’aider. Mais qu’il ne connaissait juste pas d’autre moyen. Il le voyait nettement maintenant. C’était comme un homme qui défendait sa princesse avec un poireau. La princesse l’insultera follement de sa méthode. Mais le pauvre, il n’a qu’un poireau. Et il défendra la princesse même si tout ce qu’il a, c’est un poireau.

- Bon je crois que c'est terminé pour aujourd'hui... pars.

Ah oui mais non maintenant il avait plus envie. C’était malin de lui dire ça comme ça, après lui avoir raconté tout ce qu’il venait de lui raconter. Il ne bougea pas. Il ne pouvait pas bouger. Et il restait là, sans rien faire. Perdu, un moment. Il aurait aimé dire quelque chose, mais il n’avait aucune idée de quoi dire. Il n’avait pas envie de partir.

- … Heu… en fait j’avais… j’… j’avais apporté un texte… de théâtre… j’pensais qu’on… que… ça pouvait être utile alors…


C’était l’excuse la plus bidon du monde, mais en même temps elle était vraie. Et ça voulait dire ce que ça voulait dire. Ca voulait dire, jveux pas partir, jsuis bien là. Et s’il ne faisait aucune remarque sur tout ce que Die avait dis avant, c’est qu’il n’y avait plus rien à dire, qu’il avait compris, qu’il n’était plus fâché.
De la poche arrière de son jean, il sortit un livre de poche, de ceux qui coutent deux sous. Il avait perdu sa carte de photocopieuse, du coup il avait juste amené le bouquin.

- … Vous… enfin j’suppose… vous devez connaître…

Et Tears n’avait pas choisi cette pièce pour rien. En fait, dès qu’il avait rencontré Die, il avait fait le lien avec cette pièce. Une histoire vraie en plus, mais surement pas aussi romantique que la pièce de théâtre qui lui était lié. L’histoire d’un homme aux mœurs délabrées, un libertin, un homme méprisable, que toute la ville de Florence hait. Il est le plus proche ami du Duc, le Tyran de la ville. Il est méprisé par tout le monde comme une figure de débauche et de corruption Puis on vient à apprendre qu’il s’agissait autrefois d’un homme des plus honnêtes, des plus sages, qui jouait la comédie depuis des années pour ainsi avoir la confiance du Tyran, et pouvoir l’assassiner. Évidemment celui a qui il confesse son secret se réjouit de savoir que sa perversion n’était qu’un masque, et lui fait part de sa hâte quant à cet assassinat, et de le voir ainsi gentil homme, comme avant. Mais le type lui répond : "Il est trop tard – je me suis fait à métier. Le vice a été pour moi un vêtement, maintenant il est collé à ma peau."
Bref. Lorenzaccio de Musset était une pièce que Tears aimait beaucoup. Pas seulement parce qu’elle était gay hein, et que même Wikipédia dit que Lorenzino de Médicis se tapait Alexandre de Médicis. Genre, rien à voir man. En tout cas maintenant, quand il la relisait, il avait cette vague impression que ce personnage lui disait quelque chose. Juste l’impression. Mais il ne savait si apparenter Die à Lorenzino de Médicis était un compliment.

- … Le héro, il me… fait penser à vous, un peu…


Dernière édition par Tears le Dim 8 Mai - 10:57, édité 1 fois
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Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyVen 6 Mai - 21:23

    Il en fallait vraiment beaucoup pour que Die en arrive à s'excuser ainsi. Peut-être aimait-il beaucoup Tears, peut-être avait-il peur de le perdre lui aussi. Bon ok, ils n'étaient ni meilleurs potes ni amants ou je ne sais quoi encore, Tears était simplement un collègue de travail, Tears était ce petit surveillant vers qui jamais Die n'aurait dû aller. Les types comme lui ne l'intéressaient généralement pas. Mais Tears était différent. Il y avait... ce je ne sais quoi en plus. Peut-être Daniel ne le comprenait-il pas, peut-être Daniel n'arrivait pas à le comprendre... d'ailleurs ça l'énervait de ne pas le comprendre. Die était doué pour analyser les gens généralement, il s'inspirait de ses rencontres pour créer des personnages de théâtre, il aimait particulièrement les fois où il demandait aux élèves de faire semblant d'être une autre personne, en gros se mettre dans la peau de son pote. C'est ainsi qu'on pouvait vraiment analyser les autres. Mais Die n'était pas hypocrite, il aimait jouer certes, mais juste sur scène. Et bizarrement il trouvait que Tears était un personnage vraiment, vraiment très intéressant. Oui, il ne le comprenait pas, et c'est ça qui rendait le pari plus difficile. Il avait simplement voulu l'aider, certes il avait été un peu brusque, un peu trop. Il n'avait pas calculé que Tears puisse être quelqu'un de si sensible. Quoique, Daniel était un tel connard que n'importe qui d'un peu censé lui aurait dit d'aller se faire foutre. Il n'aurait jamais cru que Tears pourrait se rebeller. Bah oui, il avait pas fait son adolescence ce mec, il avait pas fait de conneries, sûrement, il était pas allé dans les boites, que dis-je des boites, des baisodromes, probablement, il n'avait pas pu se battre avec son père, vraisemblablement. Mais finalement, Die, ta vision de l'adolescence est bien malsaine. Est ce que c'est ça qui forge les hommes d'aujourd'hui ? Est ce que pour être un homme il faut avoir baisé toutes les filles de la Wammy's ? Est ce que pour être un homme il faut avoir testé la drogue ? Est ce que pour être un homme il faut se montrer le plus cruel possible ? Peut-être Daniel prenait son cas pour une généralité. Mais Daniel n'était pas heureux, il se sentait continuellement frustré. Peut-être tout ça l'aidait-il, peut-être se sentait-il aimé ainsi. Alors que pour les relations amicales oh, c'était un vrai calvaire. Peut-être se rendait-il compte qu'il n'était pas doué du tout pour se lier avec quelqu'un, juste être ami avec quelqu'un. Non, il était un sans-ami. Et il voyait une occasion d'être aimé partir en fumée, et ce juste par sa faute et son caractère pourri. C'était sûrement trop dur d'agir normalement pour lui, il ne fonctionnait que par le sarcasme et les reproches. Comme s'il n'arrivait qu'à faire fuir les autres, peut-être voulait-il se montrer comme il était, pour que les autres l'aiment comme il est. Il avait trop souvent vu des amitiés se briser quand il montrait son véritable lui. Finalement c'était plus simple de montrer à l'autre tout ce qui l'attendait.

    Mais il n'avouerai jamais qu'il voulait Tears comme ami. Plutôt mourir, plutôt se laisser torturer, non, Daniel était bien trop fier pour ça. Il était bien trop fier pour accepter, pour se laisser amadouer.


    «  … Heu… en fait j’avais… j’… j’avais apporté un texte… de théâtre… j’pensais qu’on… que… ça pouvait être utile alors… »

    « Hm? »

    Die regardait Tears, puis le vit sortir un misérable petit bouquin de sa poche.

    « … Vous… enfin j’suppose… vous devez connaître… »

    Die prend le livre en main et lit le titre. Lorenzaccio de Musset

    Oui bien sûr qu'il connaissait, Die était quand même passionné de théâtre.

    « Oui oui je connais. J'aime beaucoup cette pièce...je ne savais pas que tu lisais duthéâtre Tears...  »



    «  … Le héro, il me… fait penser à vous, un peu… »

    Die regarde Tears, et hausse les sourcils avant que ses lèvres n'esquissent un sourire.

    « Vraiment ? Mais pourtant le héros est un homme détestable. Ah, c'est un sous entendu pour me dire, oui Die, tu es un connard ? »

    « … mais il est bon au fond en fait. »

    « Et bien Tears, si j'étais le héros tu serais sans doute là maintenant le duc ? Oh pas que je pense que tu sois un tyran je te rassure. »

    « Tu sais, je cherchais une pièce à faire jouer aux élèves... »
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Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyDim 8 Mai - 23:09

- Vraiment ? Mais pourtant le héros est un homme détestable. Ah, c'est un sous entendu pour me dire, oui Die, tu es un connard ? …mais il est bon au fond en fait.

Là. On pouvait clairement voir son visage se tordre dans une expression ressemblant un peu "NON MAIS NON MAIS PAS DU TOUT PARDON PARDON." Mais juste un peu. En plus traiter Lorenzaccio de connard, c’était vraiment cruel. Surtout que ce personnage n’avait rien à avoir avec ces connards qui sont connards à la base et qui, finalement…woah ils ont bon fond, ils ont caressé un chaton. Lorenzaccio n’était pas un tsundere. Il n’était pas connard pour se durcir ou cacher le fait qu’il soit mignon, il n’était pas le connard qui finalement, se laisse attendrir par le bien. Il était gentil à la base, Lorenzaccio. Et sa métamorphose n’a rien à voir avec une raison stupide comme cacher quelconque faiblesse, parce que ce serait admettre que la gentillesse est une faiblesse et c’est souvent le raisonnement typique de la plupart des connards. Sa métamorphose en elle-même, son choix, est un modèle de vertu. C’est un sacrifice qu’il fait là.

- Non… non c’est pas… un connard… s’pas un connard au grand cœur… c’est….

C’est à la fois un héros et une victime. Victime des conneries des hommes mais héros pour son sacrifice. Il réfléchit, Tears. Il réfléchit.

- Hm… en fait non, peut-être qu’il… qu’il vous ressemble autant…


En fait il n’avait aucune idée si Die était un connard au grand cœur, victime de corruption puis victime d’un élan de sensibilité... ou bien grand cœur détérioré, victime d’un élan de sensibilité, puis victime de corruption. En gros, il ne savait pas si c’était un connard avec une pointe de gentillesse ou un gentil avec une pointe de connard’ise. En fait il n’avait aucune idée si Die était une victime dans cela, ou s’il l’avait choisi. Et s’il l’avait choisi pour des raisons vertueuses, ou plus dépravées. En fait il ne connaissait rien de lui. Il avait juste tout romancé dans sa tête. Il adorait romancer les choses, Tears.

- Et bien Tears, si j'étais le héros tu serais sans doute là maintenant le duc ? Oh pas que je pense que tu sois un tyran je te rassure.

L’intérêt du duc, c’était bien qu’il soit un tyran. C’était un personnage grossier et stupide. Et il restait avec Lorenzo parce que celui-ci était son mouchard dans le peuple.

- Ah…

- Tu sais, je cherchais une pièce à faire jouer aux élèves...

- … Celle-là est peut-être… un peu dur à monter… il y a 36 scènes… environ 60 décors… et il faudrait… plus de 400 acteurs et figurants…

Il feuilleta son livre en faisant la moue et le replaça dans la poche arrière de son jean.

-... Et sinon… hm…


Pourquoi il s’acharnait tellement à continuer à parler, à entretenir un dialogue, alors qu’il y avait quelques minutes, il était près à partir en claquant la porte…

- Vous… voulez vraiment m’aider ?

Vous voulez vraiment m’aider juste dans le seul et unique but de m’aider ? Les gens qui aidaient Tears le faisait souvent parce que ça leur apportait quelque chose. Ils se servaient de cette raison pour l’humilier. Ils se servaient de cette raison pour s’amuser. Ils se servaient de cette raison pour assouvir leur curiosité. Ils se servaient de cette raison pour se dire qu’ils ont fait une bonne action. Pour le manipuler, pour se distraire, pour qu’il réponde à leur question, pour qu’il fasse ce qu’ils leur disent, pour qu’il se laisse berner.
On n’aide rarement les gens juste parce qu’on veut les voir sourire. Pour qu’ils arrièrent de déprimer et de plomber l’ambiance en étant émo, souvent. Mais pour les voir sourire, juste sourire, jamais.

- J’veux dire… si c’est pas… une contrainte pour vous… ou… enfin… si ça vous dit vraiment, j’veux dire… enfin dans ce cas… je veux bien coopérer.

Quelles que soient les méthodes.
Parce qu’à force, il avait développé une certaine peur de la manipulation. Si avant il ne la voyait pas, maintenant, il la voyait partout. Il la voyait en train de tisser ses grandes toiles au dessus de sa tête, il voyait les fils s’enrouler autour de ses poignets et lacérer sa peau. Il venait même à se demander quel choix il avait fait lui-même, et quel choix on l’avait amené à faire. En plus de douter de lui-même depuis toujours, il doutait de l’arbitraire de ses choix.
Mais depuis qu’il lui avait dit "Mais je voulais réellement t'aider.", il avait senti les fils qui serraient son cou se détendre un peu. Il avait envie de ressentir ça encore un peu.
Encore un peu plus longtemps.
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Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyMar 17 Mai - 18:05


    « … Celle-là est peut-être… un peu dur à monter… il y a 36 scènes… environ 60 décors… et il faudrait… plus de 400 acteurs et figurants… »

    « Je le sais très bien. » répliqua t-il, un peu sec, puis il continua. « Je me demandais si tu avais d'autres exemples de pièces intéressantes comme celle ci, mais un peu moins compliqué à mettre en place. »

    « Mais laisse tomber. »

    Daniel regardait le vide. Il ne se sentait pas bien. Bah ouais, il venait de se prendre une raclée. Mais ce n'était pas seulement physique, ça représentait quelque chose, pour Tears, pour lui. Et pour une fois Die se remettait en question, il se demandait dans son for intérieur si il l'avait mérité. Il aurait tendance à répondre tout de suite « non », merde, qu'est ce qu'il avait fait ? Il n'avait rien fait que dire la sinistre et triste vérité, Tears n'avait pas pu l'accepter, et c'est tout. Il était dans son monde, en fait non, c'était un homme lâché sur terre. Et ouais, bienvenue en enfer mon ange avait envie de dire Danny. C'était comme ça, c'est comme ça que l'homme moderne s'accomplit en tant qu'humain de nos jours. On était passé de l'australopithèque à l'homo erectus, pour passer à l'homo sexualis. Et pour Tears homo tout court en fait. Mais ça Daniel ne le savait pas, et ceci est encore une autre histoire, alors laissons tomber ce point là. Et Daniel il se demandait vaguement comment Tears arrivait à vivre ainsi. A vivre tout simplement, embarqué dans un quotidien monotone sans promesses d'avenir. Comment il faisait pour ne pas vivre sans les bras d'une femme, comment il faisait pour vivre persécuté par les élèves comme ça se passait tous les jours. Parfois Daniel regardait cette scène, Tears en train de se faire marcher dessus. Il le regardait de loin, et se demandait pourquoi il se laissait faire. Pourquoi il ne les mattait pas ces petits merdeux. Pourquoi il n'usait pas de son autorité d'adulte. Parfois il le laissait, parfois il avait envie d'intervenir et remettre l'orphelin à sa place comme il savait si bien le faire. Il se disait pourtant que Tears était un grand garçon, qu'il pouvait se défendre tout seul, qu'il n'était pas son grand protecteur... c'est ce qui l'empêchait de le faire... mais là, là à voir le manque de confiance du blond il se disait que peut être, la prochaine fois, il lui viendrait en aide. Même ce n'était pas de ça que Tears avait besoin, il avait besoin que ce soit lui qui la gagne, l'autorité.


    «... Et sinon… hm… »

    « Hm? »


    « Vous… voulez vraiment m’aider ? »

    « Hééé, bien sûr que je veux t'aider. Sinon je t'aurai pas proposé mon aide. Je veux t'aider pour toi et pour personne d'autre, enfin, tu dois te dire que je veux me moquer de toi mais c'est pas vrai, je suis pas aussi méchant que j'en ai l'air tu sais... même si des fois on dirait que j'ai pas de coeur, mais c'est pas forcément vrai, bref. Oui je veux t'aider, mais si ça te fait plus souffrir qu'autre chose c'est pas la peine qu'on continue Tears. Donc bon, ok, j'ai peut-être fait un faux pas, j'ai peut être été un peu dur, je vais faire attention, mais faut que t'acceptes mes méthodes d'accord ? »

    Et c'était vrai. Die ne faisait pas ça dans son intérêt, y'a des fois où, oui, il ne faisait pas les choses dans son intérêt. Difficile à croire, on connait le Die manipulateur, on connait le Die menteur, on connait le Die égocentrique. Alors c'est difficile de croire qu'il peut venir en aide à quelqu'un juste pour aider cette personne, en sachant qu'il n'y aura aucun bénéfice pour lui. Oui, il voulait vraiment aider Tears, juste par bonté. C'était vrai.
    J’veux dire… si c’est pas… une contrainte pour vous… ou… enfin… si ça vous dit vraiment, j’veux dire… enfin dans ce cas… je veux bien coopérer.

    « Allez, arrête les préliminaires Tears, on est entre potes d'accord ? C'est peut-être difficile à croire mais je veux vraiment t'aider... j'en ai marre de voir... tous ces petits co... de voir tous ces orphelins te marcher dessus à chaque fois, vraiment, j'ai envie de les claquer quand je vois ça. Bon allez, on recommence, et j'oublie mon discours sur le sexe et tout ce que j'ai dit jusqu'à présent d'accord ? »

    Daniel sourit au surveillant, d'un sourire sincère, pour une fois. Bon certes, un peu mesquin mais quand même.

    « Bon pour te faire te prendre confiance en toi déjà il faut commencer par oser les choses, tu comprends ? Il faut savoir dire ce que tu penses, ton avis, tout ça, il faut … comment dire, que tu t'affirmes, que tu te déploies. On peut faire plusieurs exercices. Déjà tu sais ce que tu vas faire ? Tu vas crier, t'inquiète, cette pièce est pratiquement insonorisée, pratique pour le théâtre, on entend pas grand chose de l'extérieur, donc personne viendra à ton secours, et ça dérangera personne, et même si ça dérange quelqu'un on s'en fout d'accord ? Alors vas y, crie. »

    Le prof de théâtre, satisfait de lui même croise les bras, et réfléchit un peu.

    « Et après, tiens, tu vas essayer de me draguer. »

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Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyJeu 19 Mai - 19:23

Tears ne criait jamais. En fait, il ne devait avoir crié plus de trois fois dans sa vie… si on omettait les hurlements qu’il avait souvent poussés quand il était bébé. Des hurlements stridents mais faibles, avec de petits bras qui s’agitaient dans tous les sens. Et de grosses larmes. Puis, enfant, il avait râlé un peu quand on lui piquait son jouet. Avec l’âge, les plaintes étaient devenues de plus en plus silencieuses. Plus en plus étouffées. Il avait crié à la mort de son père. Puis il avait crié quand il avait couché avec un élève et celui-ci l’avait ignoré sauvagement pendant l’heure de colle, le lendemain. En fait, il criait toujours dans un excès de passion. Passion dans le sens de pathos, dans le sens de souffrance. Pas dans le sens "d’émotions intenses qui, soudain, sortaient en éclat". Enfin si. Mais négativement.
Pourtant il avait envie de pouvoir crier, maintenant. Parce que ça lui faisait vraiment plaisir, tout ce que Die lui avait dit. Mais il en était incapable, de crier, parce qu’il ne souffrait pas. Pourtant il voulait le faire, parce que Die n’avait pas tort, fallait qu’il ose. Pourtant il ne pouvait pas le faire, parce que ses poumons étaient restés ceux d’un enfant. Il se préparait, déterminé, fit quelques pas en arrière, s’éclaircit la gorge et…

- Et après, tiens, tu vas essayer de me draguer.

- Aa-… qu-…. oi…

Il lui avait pourri son groove all of sudden, et il le regardait, les joues un peu rouges, la bouche cherchant quoi dire, les yeux légèrement choqués. Il enveloppa ses mains dans ses manches, pour cacher qu’elles tremblaient légèrement et hocha un peu la tête. Après tout, c’était un exercice courant au théâtre. Le théâtre à la base, c’était des jeux de rôles. Il n’aurait pas du s’étonner comme il l’avait fait, il fallait qu’il cesse de s’étonner pour rien, qu’il ose ne pas s’étonner. Ok mais jouer à la drague, il y avait de quoi mettre mal à l’aise quand même… enfin, pas si on savait que ça ne voulait rien dire. Parce que ça ne voulait rien dire. C’était juste que ce type était un obsédé de la drague. Se faire dragué, tout le monde adorait ça. Il voulait faire jouer Tears et se faire mousser pendant ce temps. Peut-être qu’il s’amusait bel et bien de lui après tout… Mais en même temps, tout le monde adorait se faire draguer. Même Tears. Même lui, il aimait bien. Il faisait genre ça le gênait, mais il aimait bien. Etre celui qui draguait par contre, c’était carrément autre chose…. Un soupire. D’abord il devait crier, puis le draguer. C’était vicieux, de lui donner un obstacle après un autre. C’est comme devoir faire un truc trop dur en se disant que ouaiiis quand on aurait réussi, un truc encore plus chiant suivait. Mais Die voulait l’aider. Il voulait juste l’aider. Rien que ça.

- … Ok… ok… alors…hm…


Il se reprépare, met sa mèche derrière l’oreille, prends son souffle et…

- Aaaaaaaah….

On aurait dit qu’un médecin invisible se tenait devant lui, le petit bâtonnet en bois contre la langue, et lui disait "Oui c’est bien, continuez, faites aaaaah."
Il s’arrêta, il savait qu’il avait foiré.

-A… attendez, je le refais… je le refais.

Il commençait à paniquer un peu, stupidement. Un temps. Inspiration, expiration.

- AAAH. AAAH…. Ah… hm…


C’était plus puisant, mais ça s’était rapidement essoufflé. Il était un peu embarrassé là, tout de suite. Puis c’est dur d’ouvrir grand la bouche.

-… Je… j’ai pas l’habitude… d’ouvrir… la bouche…comme ça…

Un signe vers sa mâchoire, mal à l’aise, le regard fuyant mais mobile. Le genre d’élève qui a tellement peur de décevoir son professeur qu’il invente des excuses genre "Non mais… j’ai pas pu réviser m’sieur, j’vous jure, ça arrivera plus. J’avais mon chien qui était malade…."

-… Je m’entraînerai… là je…

Il fallait qu’il s’entraine tout seul avant. Sans aucun regard sur lui. Il fallait qu’il s’entraine à crier. Puis ensuite, à crier avec un regard sur lui. Cet exercice, le plus souvent, c’était pour les gens qui savaient crier. C’était pour qu’ils crient pour rien et devant leurs camarades. Mais Tears, il ne savait même pas crier à la base. Vous vous dites qu’il ne faisait peut-être pas d’efforts. C’était vrai. Peut-être bien. Mais dans ce cas, il ne serait pas aussi mal à l’aise du fait qu’il ne réussissait pas. Plus il tentait de crier, plus il n’y arrivait pas. Sa voix lui échappait, quelque chose dans sa gorge en étouffait le son. Comme ces gros machins qu’on mettait dans les trompettes. Les sourdines, ça s’appelait. Il avait une sourdine dans la gorge, enfoncé profondément jusqu’au larynx. Une sourdine mentale. Nerveuse. C’était peut-être juste nerveux, mais ça bloquait tout. Comme une masse, pas forcement lourde, mais très encombrante, qui était coincé dans un lieu trop étroit pour elle. C’était parce qu’il n’était pas libre sans sa peau qu’il ne pouvait pas crier. Ce n’était pas parce qu’il ne pouvait pas crier qu’il n’était pas libre dans sa peau. C’était la conséquence, pas la cause. On ne pouvait pas faire exploser le bouchon d’une bouteille de champagne sans que le champagne lui-même se libère et viennent expulser le bouchon. Libérer l’intérieur, y créer des bulles, y créer de la passion, y créer du dynamisme, afin de faire sauter ce bouchon. Ce bouchon qui bloquait tout, ce corps timides qui n’osait pas bouger. Libérer l’esprit, pour espérer le voir crier. Pour l’instant, qu’il n’était que de l’eau plate. Il avait eu ces bulles, avant. Il avait été de l’eau gazeuse, avant. Puis les bulles se sont évaporés avant que la capsule n’eut le temps de s’ouvrir totalement.
C’était mental, peut-être. Un peu comme les gens qui ont un membre paralysé. C’est pas que la main ne peut pas bouger, c’est qu’ils ne pensent pas qu’elle puisse. Ou qu’ils ont été traumatisés par je ne sais quoi.
Il est déçu, Tears. Il était déçu de décevoir. Il avait la mine déconfite et abattu. Puis il se disait, il se disait, s’il n’arrivait vraiment pas à réussir un exercice, il n’avait qu’à assurer à l’autre pour rattraper. Puis il se rappela le second exercice et se disait que, le mieux, peut-être, c’était de se jeter par la fenêtre. Ouais, c’était pas si mal, comme option. Genre, discrètement. Finalement, il se demanda… il se demanda ce qui le dérangeait autant dans ce jeu de rôle. Peut-être que c’était le jeu de rôle en lui-même. Enfin, devoir jouer quelqu’un d’autre, faire semblant d’être sur de lui… déjà, pour faire semblant d’être sur de soi, faut déjà l’être un minimum. Bien sur, il y avait toujours les gens mal dans leur peau qui faisaient genre qu’ils savaient qu’ils étaient géniaux, parce que c’était toujours plus drôle que ceux qui faisaient genre qu’ils savaient qu’ils étaient nuls. T’es mal dans ta peau, tu changes de peau. Tears aimait bien sa peau. Il voulait s’améliorer, pas devenir quelqu’un de différent. Il était trop… admiratif des gens pour tenter de les plagier. Faire semblant d’être cool, il sait que ce serait une insulte aux gens vraiment cools. Faire semblant d’être beau, ce serait une insulte aux gens vraiment beaux. Puis Tears ne savait pas jouer. Tears ne savait pas mentir. Tears était nul au poker… mais ça, vous le verrez dans un autre RP.
Mais Tears voulait vraiment, vraiment, réussir un des exercices. Il se rappela les consignes, puis il réalisa que Die ne lui avait jamais demandé de jouer. Il lui avait demandé de le draguer. Ca sous-entendait peut-être de "jouer le dragueur", mais Tears ne pouvait pas crier, Tears ne pouvait pas jouer. Il se disait, il se disait, qu’il serait peut-être plus à l’aise s’il ne jouait pas. Etre naturel. Pas faire comme si on lui avait demandé de le draguer, mais comme s’il voulait vraiment le faire. Pas vraiment draguer, Tears ne savait pas draguer. Mais attirer un peu de sympathie, c’était déjà ça. Le visage toujours anxieux et vaincu, il fit quelques pas vers l’avant.

- Je suis désolé… j’y arrive vraiment pas… j’essaie et puis… ça bloque.


Il sortit son index de ses manches et fit un petit rond avec son doigt pour indiquer sa gorge, mal à l’aise, pour de vrai. Il avait les jetons.

- Ca doit être… enfin… comment vous me regardez, c’est… ça me déconcentre…


Les yeux fuyants, il ne mentait même pas. Il était vraiment tout rouge, et il était vraiment embarrassé, et il se disait vraiment que c’était pas bon du tout. C’était minable, personne ne draguait comme ça. Et personne n’était séduit pas ça. Il fallait être plus direct, plus abrupt, plus sauvage. C’était ce qui plaisait de nos jours. C’était ce qu’il lui plaisait à lui aussi. Alors sans réfléchir, avança vers Die, les mains tripotant les poches de son jean, il enchaina directement, comme pour tenter de rattraper une grosse gaffe qu’il aurait dite, en bégayant :

- Je… ça veut pas dire que je… enfin… j’me disais juste que… on pourrait… se voir ce soir et… s’entrainer à crier… enfin parce que… parce que j’ai besoin de circonstances… je me disais…

Il avait envie de mourir très vite.
Peut-être qu’en fait, il aurait du jouer un rôle. Parce qu’on saurait direct que c’est pas vrai. Parce que même s’il était ridicule à "jouer le dragueur", on savait que ce qu’il disait était des trucs bateau qui lui passaient à l’esprit. On savait qu’il n’y croyait pas lui-même.
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Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyMar 24 Mai - 10:50

    Daniel croisait les bras... et souriait. Il observait attentivement la réaction de Tears après lui avoir dit de le draguer. Qu'il était drôle n'empêche. Et le professeur de théâtre se demandait comment c'était possible d'être aussi timide. Certes c'était peut être un peu osé de lui demander de le draguer, mais ce n'était que du théâtre. Et Die différenciait le monde réel du théâtre, pour lui c'était deux mondes totalement à part et il n'aimait pas mélanger. Il ne prendrait pas au sérieux les avances de Tears, il ne réagirait pas, il n'en profiterait pas, il n'aimait pas se servir du théâtre pour arriver à ses fins. Certes il pouvait être acteur dans la vie réelle, certes il pouvait jouer, mais quand on joue officiellement c'est quelque chose de totalement différent. Et même, il était plutôt naturel dans la vie réelle. Il ne cherchait pas à être quelqu'un d'autre, il était lui, avec ses qualités mais aussi avec ses nombreux défauts. Ça le faisait rire les gens qui jouaient un rôle. Aucune couille, juste la peur de se faire rejeter pour ce qu'ils sont vraiment, juste le fait de ne pas s'assumer.

    Pour Die le théâtre était quelque chose de sacré, c'était un art à part entière, art qu'il aimait pratiquer, art qu'il respectait plus que tout. On ne comptera jamais le nombre de pièce de théâtre de toutes les époques que Daniel avait lu. Alors non, il ne jouerait pas, il ne profiterait pas. Tears n'avait pas à s'en faire. Et avant tout Die aurait pu devenir acteur, il aurait pu devenir une star, oh, les journalistes se seraient régalé de toutes ses aventures, il aurait pu devenir une star à scandales sans aucun problème, parce qu'il avait le talent, la connaissance et le culot pour se hisser en haut de la chaine alimentaire. Pourquoi n'était-il pas devenu acteur ? Il aurait gagné bien plus et en plus il aurait été connu. Bah, il était jeune, et il ne prévoyait pas de rester méconnu toute sa vie, ni de rester à Wammy's House et de devenir un de ces vieux profs véreux qui n'auraient jamais vu autre chose que les misérables chambres dans lesquelles ils logeaient. Mais il y avait peut être une autre raison, peut-être voulait-il juste faire partager sa passion à des gens suffisamment intelligents... peut-être était-il fait pour être là, dans cette pièce, seul avec Tears.

    En parlant de Tears, pour arrêter de parler de Die, le surveillant avait bien du mal à se lâcher. Il essaya à plusieurs reprises de crier. Si on pouvait appeler ça crier d'ailleurs …

    « … Je… j’ai pas l’habitude… d’ouvrir… la bouche…comme ça… »

    « Taille des pipes ? »


    « … Je m’entraînerai… là je… »


    Le brun haussa les sourcils et bougea un peu, se balançant sur le côté. Il pouvait comprendre. Ce n'est pas facile de crier, vraiment, c'est un exercice très dur pour ceux qui n'ont pas confiance en eux, pour ceux qui ont l'habitude de refréner tout ce qu'ils sont, réfréner leurs sentiments, réfréner leurs envies, leurs désirs... Quelqu'un comme Tears quoi. Pour certaines personnes ce n'est pas un problème, elles crient, elles crient de tout leur saoul, elles crient alors qu'on aimerait bien qu'elles se taisent. Et il y a les autres, les discrets, les gens comme Tears, on aimerait bien qu'ils crient une fois dans leur vie. Le cri c'est la vie, la preuve c'est par le cri que commence la vie. Le cri ça prouve qu'on est bien vivant, on crie pour indiquer à ses congénères qu'on est bien vivant, on crie quand on est au bord de la mort, pour nous prouver qu'on est encore bien vivant. Le cri permet de se sentir plus vivant. Alors forcément ceux qui ne crient pas, ce sont comme des zombies, des gens qui essayent de survivre sans savoir qu'ils ne vivent pas ainsi. Il faut se lâcher parfois, parfois il faut crier, juste pour savoir qu'on est toujours là.

    Et Die comprenait parfaitement qu'on arrive pas à crier, lui on lui disait de se taire, Tears on lui disait de parler. Ils étaient un peu les deux facettes d'un miroir qui montrerait non pas le reflet mais le contraire. Ils se ressemblaient tellement peu en fait... à se demander ce qu'ils foutent ensemble, à se demander ce qui les réunit ces deux hommes. Mais ne dit-on pas que les contraire ont des choses à s'apporter ? Tears avait aidé Die en lui mettant une claque, Die allait aider Tears en lui faisait faire des exercices de théâtre. Mais c'était Daniel qui avait beaucoup plus à apprendre de Tears que Tears de lui. Malgré les apparences, sisi. Le blond possédait des qualités que le prof de théâtre n'acquérait jamais. Malgré les efforts, malgré son talent d'acteur. C'est la sympathie, la gentillesse mais aussi la compréhension, la compassion... et le silence. Peut-être Daniel avait -il peur de mourir si il ne parlait pas tout le temps. Peut-être avait-il peur de tomber dans l'oubli, peut-être avait-il peur de n'être rien dans les yeux des autres, et dans ceux de Tears.

    - Ca doit être… enfin… comment vous me regardez, c’est… ça me déconcentre…

    « Ah, je regarde ailleurs dans ce cas. Non mais c'est pas ça, tu sais même si je te vois pas je t'entends et c'est ça le problème, mais non, même si t'étais tout seul dans le sahara je suis sûr que tu n'arriverais pas à crier. C'est pas le problème de déranger les gens, c'est le problème de savoir que tu peux exister, que tu peux t'imposer. Tu as le droit d'être toi même Tears, tu as le droit de crier...tu as le droit de vivre et de le prouver aux autres. C'est psychologique... »


    «  Je… ça veut pas dire que je… enfin… j’me disais juste que… on pourrait… se voir ce soir et… s’entrainer à crier… enfin parce que… parce que j’ai besoin de circonstances… je me disais… »

    « Ouais...mais.. »

    Attends, une seconde, une minute. Daniel hausse les sourcils, l'air étonné. Attends, répète ça Tears, tu veux.. qu'on s'entraine à crier ce soir...? ça ressemble pas à une invitation à baiser ça ? Est ce que Tears fait ce que Die lui a dit, il le drague? Comme il le lui a demandé ? C'est dur de savoir là.... si ça se trouve le blond n'a même pas fait exprès... mais si il a fait exprès est ce que c'est vraiment une invitation ou une connerie ? Est ce qu'il essaye de le tester ? Putain... qu'est ce que tu dois répondre Die...

    « euh ouais, pourquoi pas... »

    « ... »

    « Faut que tu baises, c'est facile de crier quand on baise. »

    « Ah pardon, j'oubliais que tu veux pas qu'on te parle de cul mais c'est toi qui a commencé. »

    Disait-il, en levant les mains devant lui.

    « Bon, faut me draguer maintenant mon chou. »

    « Imagine que je suis une belle nana avec de beaux nichons. »

    Disait il, passant les mains sous sa chemise au niveau des tétons, et mimant une démarche féminine, pour ne pas faire pouffe.

    « Au fait... tu veux vraiment qu'on s'entraine à crier... ce soir...? Je dois le comprendre comment...? J'aime pas les préliminaires, abrège si tu veux baiser. »

    « ... »

    « Rah, rien, laisse tomber, vas y, drague. »


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Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptySam 28 Mai - 22:44

- Taille des pipes ?

L’idéal pour Tears serait des oreillettes qui se contractaient et empêchaient le son de passer dès qu’elles repèreraient certains mots. Bon du coup, quand un petit vieux avec la maladie de parkinson lui demandera de bien vouloir fourrer sa pipe de tabac pour lui, ça pourrait s’avérer problématique. Pour l’instant, la solution la plus simple c’était… pas vraiment une solution, mais il se contenta de grimacer en fermant les yeux, les joues rouges, du genre "Je ne t’entends pas, qui me parle… lalalalalala". Un grand souffle. Puis, comme si de rien n’était, il s’appliqua à continuer ce qu’il avait à dire. Il savait que c’était de la provocation, que la provocation était faite pour engendrer certaines réactions, et que ces réactions étaient provoquées pour faire rire. Des réactions risibles. Plus précisément, le voir faire une tête comme s’il tentait de se suicider en s’arrêtant de respirer. Comme maintenant quoi.
Des fois il se disait qu’il était en face d’un gros pervers manipulateur. D’un type détestable qui ne faisait que le rendre plus misérable avec ses mots. D’un type je-m’en-foutiste à l’extrême. Des fois il avait envie de taper du pied, faire demi-tour et claquer la porte.

- Ah, je regarde ailleurs dans ce cas. Non mais c'est pas ça, tu sais même si je te vois pas je t'entends et c'est ça le problème, mais non, même si t'étais tout seul dans le sahara je suis sûr que tu n'arriverais pas à crier. C'est pas le problème de déranger les gens, c'est le problème de savoir que tu peux exister, que tu peux t'imposer. Tu as le droit d'être toi même Tears, tu as le droit de crier...tu as le droit de vivre et de le prouver aux autres. C'est psychologique...

Puis des fois il se disait qu’il était en face d’un type bien comme on en voyait peu. Un chic type qui savait utiliser les bons mots, qui voyait ce qui n’allait pas, et qui voulait aider. Des fois il avait juste envie de le remercier pour tout ça.
En tout cas à la place de ça, il l’avait dragué. Pour de faux. Ouais, pour de faux. Il était terrifié à l’idée que Die le prenne au sérieux. Et en même temps, il en avait presque envie. Mais ça le tétanisait, il voulait vraiment vraiment pas qu’on le prenne au sérieux. Genre vraiment pas. Comme quand le prof regarde la liste pour interroger un élève au pif, et là tout ce que tu peux faire quand t’as pas appris ta leçon, c’est prier. Ou te pisser dessus. Bah là, c’était un peu le même effet.
Il en avait peur parce que, en premier temps, ça le ridiculisera complètement. Et ensuite, il se prendra un énorme vent, alors que c’était même pas pour de vrai. Et si c’était oui, il… il fondrait sur place, avec un énorme organe qui lui tabasserait la poitrine sur un air de Ke$ha. Puis il… puis en fait, il ne sait absolument pas ce qu’il fera.

- Euh ouais, pourquoi pas...

♪ TICK TOCK ON THE CLOCK, BUT THE PARTY DON’T STOP, NO.
WOAH-OH OH OH OH. ♪

- Faut que tu baises, c'est facile de crier quand on baise.

Ah ok. Il avait pas tilté qu’il jouait, mais il avait pas tilté qu’il draguait non plus. Il était vachement avancé. Il grimaça un peu, mais ce n’était même pas à cause des mots crus de Die. Ce dernier lui demandait de le draguer maintenant. Alors qu’il avait pris sur lui pour réussir l’exercice. Il ne pouvait s’empêcher de faire la moue, voir de faire la tronche. Puis il lui demandait de l’imaginer en belle nana, tout ça, tout en imitant une grosse pouffiasse. Et là Tears se dit qu’il devait avoir devant lui une des seules personnes de l’orphelinat qui n’avait pas tilté qu’il était gay. Gay quoi, ce n’était même pas ambigu. C’était même pas bi comme le disaient plein d’élèves, ce qui leur permettaient de baiser aussi bien garçons que filles. Et de faire genre qu’ils "se cherchent". Tears était définitivement gay. Archi gay. Méga gay. Gay gay gay. C’était presque écrit sur sa tronche…

- Au fait... tu veux vraiment qu'on s'entraine à crier... ce soir...? Je dois le comprendre comment...? J'aime pas les préliminaires, abrège si tu veux baiser.


Et là il se dit à la fois "WAIT WHAT. WHO ZE HELL DO U THINK U ARE. /blush blush blush", et "Ah bah il a enfin compris, c’est pas trop tôt…." … dans le sens qu’il avait compris qu’il le draguait. Pas qu’il avait compris qu’il voulait se faire mettre. On était d’accord. Les deux hémisphères de la cervelle de Tears n’étaient pas forcement d’accord, mais passons, ils ne l’étaient jamais. Il avait réussi à le draguer. Il l’avait fait, hein ? Il avait tilté que c’était de la drague. Tears était tellement fier de lui qu’il se mit à sourire. Certes il était rouge, il avait les oreilles en feu, mais il avait l’air content. Le problème qu’il n’avait pas vu venir… c’était le dilemme qui se présentait à lui maintenant. Maintenant, et soudainement. Il n’y avait même pas pensé, à ce dilemme. Il n’aimait pas les dilemmes. Mais là… soit il pouvait lui annoncer direct qu’il n’avait fait que l’exercice qu’il lui avait demandé, soit au contraire il pouvait profiter de la situation pour exploiter de l’ouverture que cet exercice lui a permis. Pas baiser, il ne voulait pas ça… et il pouvait tourner de l’œil s’il ne s’amusait ne serait-ce qu’à imaginer la scène. Mais allez plus loin dans l’exercice était une option. Pour s’entrainer encore plus et pour que, une fois qu’il lui aurait avoué que c’était faux, Die soit vraiment impressionné. Il savait que Die se laisserait embarquer parce qu’il aime qu’on le veuille, qu’on le drague et qu’on le désire. Et il savait que ça ne poserait pas de problème quand il lui aurait dit que c’était faux, parce que Die n’était pas du genre à se soucier de l’identité de qui il se faisait. Il n’aura qu’à se faire quelqu’un d’autre, c’était du pareil au même. Ca pourrait être n’importe qui.

- Rah, rien, laisse tomber, vas y, drague.

Il était à la fois atrocement embarrassé par ce qu’il allait faire et un peu content. Les joues rouges et son petit sourire gentil, en secouant un peu la tête pour signifier que l’exercice ne l’intéressait plus.

- Heu… non… j’étais sérieux… avant…

Tears se mordit un peu la lèvre en faisant des gestes avec ses mains pour faire sentir le "avant".

- Je veux dire… vous aviez raison… ça peut m’aider… c’est… c’est plus sain que b… boire…

Il s’approcha, les pieds lourds. C’était vraiment pas facile. Mais il savait que c’était pour de faux. C’était son petit bouclier. Pieds lourds, mais qui se mirent sur leurs demi-pointes, une fois devant les chaussures italiennes de Die. Ses poignets vinrent se placer sur les épaules de Die.

- … et vous… me… vous me… plaisez bien…

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Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyLun 30 Mai - 21:38

I want you.


    Il souriait. Etait-ce le mot 'baiser' qui le faisait sourire ainsi ? Était-ce le fait que Die lui disait qu'il avait enfin compris que Tears le draguait ? Était-ce parce qu'il voyait que Daniel avait été piégé, ouais, c'est un sadique Tears, personne le sait mais en fait si. Pour Die cet exercice était quelque chose de complètement décalé par rapport à la réalité. Daniel n'était pas gay, pas homo, pas bi, non, un bon hétéro dans l'âme, même si parfois il lui arrivait de se demander ce que ça ferait de baiser un mec, même si parfois il voulait connaître le goût d'un homme, juste pour voir, par curiosité, juste parce qu'il aimait bien les nouvelles expériences... il n'empêche que la vision d'un gorille à embrasser le répugnait quelque peu... Il préférait largement une bonne paire de seins à une grosse **** pleine de poils... les vagins y'a que ça de vrai. Si Tears avait eu un vagin ç'aurait été plus simple, il serait déjà dans son lit en ce moment. Et pas la peine de se prendre la tête. Die commençait à envisager la chose, et il ne savait pas trop s'il était vraiment curieux de voir ce que ça donnerait ou si ça le répugnait plus qu'autre chose. Mais Daniel était assez ouvert, peut-être qu'avant Wammy's House il était le genre à se moquer des gays, mais en arrivant à l'orphelinat, ce monde rempli d'adolescents aux nombreux hormones, ce qui faisait qu'ils sautaient tous sur ce qui bougeait sans faire de distinction fille/garçon, oui, ce monde il avait été un peu incrédule mais avait fini par accepter les gays. Ça ne le décevait pas que Tears soit gay. Même s'il n'en était pas totalement sûr. Il s'en foutait un peu en fait, enfin, en temps normal. Parce que là, il n'était pas vraiment sérieux quand il lui disait de tailler des pipes, il n'était pas sérieux quand il lui disait de le draguer. Enfin si, mais comment dire, ça restait un exercice, qu'il ne fallait absolument pas prendre au sérieux.

    Die était ce genre de mec qui comprend beaucoup de choses, des choses compliquées, mais qui, pour les petits tracas de la vie quotidienne est un vrai attardé. Il ne sait pas si Tears est gay ou pas, il ne sait pas repérer qui a des vues sur lui, il ne sait pas comprendre les gens. En fait il pense tellement à lui qu'il n'a pas le temps de réfléchir aux sentiments des autres. Alors là ça le perturbait,


    «  Heu… non… j’étais sérieux… avant… »

    Le brun ouvre un peu plus les yeux, hausse les sourcils, sans sourire. Il se contente d'observer Tears, incrédule. Même s'il devait juste paraître blasé. Die n'aimait pas montrer ses émotions, une longue étude du théâtre lui avait permit de cacher ce genre de choses inutiles. C'est peut-être pour ça qu'il était un connard, juste parce que les autres ne pouvaient pas voir sur son visage qu'il se repentait. Qu'il regrettait. Qu'il éprouvait de la compassion alors que sur son visage c'était le mépris qui était inscrit. Il y avait plein de raisons pour lesquelles Daniel passait pour un connard. Surtout celle comme quoi il ne disait pas vraiment ce qu'il pensait. Et qu'il avait l'habitude de mentir sur ses véritables intentions. Ne vous inquiétez pas, il n'avait pas l'intention de violer Tears. Enfin peut-être devrais-je dire 'désolée de vous décevoir, il n'avait pas l'intention de violer Tears'.

    Attends, minute. Action, réaction. Tears venait de poser ses poignets sur ses épaules. Daniel suivit des yeux une des mains, jusqu'à la gauche de son cou. Il ne cligne pas des yeux et revient regarder Tears dans les yeux, l'air presque grave, l'air d'attendre, perplexe.


    « … et vous… me… vous me… plaisez bien… »

    Danger. Danger. Bip bip, le cerveau de Die est en alerte, un mec, un mec le touche, d'un peu trop près. Que doit-il faire ? Mais d'abord la question est-ce que Tears lui fait vraiment de la drague ou joue t-il ? Est ce qu'il lui a mentit quand il lui a dit qu'il était sérieux juste avant ? Attends attends, il y a plusieurs cas de figures possibles pour la suite du rp. Soit Tears le drague pour de faux, et Die dit oui, là il se prend un vent, Die dit non, tout le monde est content. Soit Tears le drague pour de vrai, là soit Die dit non, et Tears se prend un vent, mais il pourra toujours se cacher derrière sa petite couverture... soit Die dit oui... et là... imaginez vous même la suite. Dans tous les cas Tears est très fort, très fort dans la façon où il a tourné ça. Il est pas con, il doit bien savoir qu'il met un dilemme à Die. Il doit bien savoir qu'il est en train de le faire tourner en bourrique. Qu'est ce qu'il devait faire merde ? Est ce que ça lui ferait plaisir que Tears le kiffe vraiment ? Est ce que ça lui ferait plaisir de l'embrasser ? Est-ce qu'il avait envie de l'embrasser là maintenant tout de suite, juste comme il embrasse n'importe quelle fille ? Est ce que ça lui ferait plaisir de baiser ce soir ? Bah oui, désolée, mais dans la tête de Die quand on lui dit qu'il te plait tout de suite il va voir les bons côtés de cette nouvelle. Tout de suite il pensera au cul. C'est un mâle, c'est normal. Putain, quelle situation désagréable... et pourtant jouissive. Ça le ferait presque rire en temps normal, mais là, il reste de marbre, complètement stoïque, comme si Tears lui parlait du temps qu'il fait dehors. Comme si tout cela n'avait pas d'importance. Comme s'il se fichait totalement de lui.

    Est ce qu'il le voulait ? Et s'il disait oui, et que Tears jouait vraiment, il se foutrait totalement de sa gueule, et Danny n'avait pas l'habitude de l'échec amoureux. Il détestait l'idée qu'on puisse lui résister, homme comme femme. Mais merde reprends toi, Danny, t'es un fervent hétéro, t'aimes lécher des vagins, pas sucer des bites. Merde. Qu'est ce qu'il te prend de penser à ça? Qu'est ce qu'il te prend de juste imaginer ce que ça pourrait faire. Et Tears qui est là, devant toi, ses poignets sur tes épaules. Pourquoi est-ce que tu esquisses un petit rictus malveillant... pourquoi...pourquoi est ce que tu avances ta main, pourquoi tes doigts glissent le long de la joue de Tears, s'arrêtant sur sa mâchoire ? Pourquoi tu l'attires à toi, la main dans le bas de son dos, pourquoi est ce que ton autre main tient son menton, pourquoi ton visage se rapproche t-il du sien ?

    Il est tout prêt, il peut sentir la respiration de Tears sur ses lèvres, ses yeux dévisagent le visage rouge du surveillant, il sourit, d'un sourire carnassier.

    « Vraiment ? »

    « … Tears. Tu me crieras cette fois si je te fais l'amour sur une des tables de l'amphi ? »

    Il se mord la lèvre inférieure, dévorant le blondin du regard. Comme s'il allait sauvagement se jeter sur lui comme un fauve sur un gentil agneau. Comme s'il n'avait que lui qui comptait dans son monde. Comme si il le voulait, là, maintenant, tout de suite, dans toutes les positions.

    « haha. »

    Et tout d'un coup, il se décolle, toujours souriant.

    « Fais plus un truc du genre la prochaine fois. »

    Enfoiré.


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Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyMer 1 Juin - 12:00

Ce n’était pas un piège. Il n’y avait pas de notion de gagner ou perdre. Et pourtant, le piège allait se refermer, et quelqu’un allait perdre, et quelqu’un allait gagner. Mais si Tears gagnait, il ne dirait pas "Je t’ai eu." Il dirait "Alors, alors ? J’ai réussi ? J’ai bien joué ?"
A vrai dire, s’il y avait un quelconque piège, Tears s’y était enfermé tout seul. Il avait joué, puis il s’était rendu compte à quel point c’est plus agréable d’oser, de se permettre des choses, de se détendre, de prendre le dessus, de s’amuser… et il avait du mal à s’arrêter. Il profitait allégrement du fait que c’était pour de faux. Comme si c’était une simulation dans laquelle il pouvait faire ce qu’il voulait, sans que ça n’ait aucun impact sur la réalité. Comme un rêve, dans lequel tu pètes bien ton câble, tu résous tous tes problèmes, et tu réveilles. Tears n’avait pas vraiment envie de se réveiller. Il était lui-même impressionné devant ses propres mots, ses propres gestes, il ne pouvait pas juste dire "Ok c’est bon, j’ai fait l’exercice" et partir. Le problème était qu’il avait embarqué une autre personne dans sa simulation. Une personne réelle.
Il ne se rendait pas encore compte que ça impliquerait des conséquences sur la réalité. Il s’amusait bien lui, comme un gamin qui avait découvert une autre façon de se divertir.
L’autre piège dans lequel était tombé, c’était qu’à force de jouer avec le faux et le vrai, il s’y perdrait lui-même. Pas maintenant. Pas encore. Mais ça allait venir. Maintenant, sur la pointe des pieds, les poignets sur les épaules de Die, il savait qu’il jouait. Ce qu’il ne voulait pas forcement dire qu’il mentait. Il ne mentait pas en disant qu’il lui plaisait bien. Mais il n’avait juste aucune intention de coucher avec lui. C’était peut-être un vieux gay, Tears. C’était peut-être un gros désespéré de la vie, Tears. C’était peut-être pas le genre de type qui n’est pas en mesure de faire son difficile, Tears. Mais il était fleur bleue, Tears. C’était pas le genre de type qui avait besoin de sexe. C’était le genre de type qui avait besoin d’attention, de tendresse, d’exclusivité. Puis, de sexe. Alors qu’importe à quel point l’homme était beau, séduisant, à quel point il lui plaisait. S’il en connaissait la réputation volage, alors c’était mort. Ca ne changerait en aucun cas son comportement envers lui, il était toujours son ami. Mais il ne pourrait jamais coucher avec lui. Après le vrai problème, c’est quand il tombait amoureux, et là qu’importait combien la personne était volage et se fichait de lui, il était tout ouvert à se faire mettre et panteler dans ses bras. Heureusement, ce cas de figure n’était jamais arrivé.
Le fait était que, les mains effleurant à peine les omoplates de Die, il savait à quoi s’en tenir.
Et pourtant. Des doigts sur sa joue, une main dans le bas de son dos. Il ne savait pas ce qui le perturbait le plus. Les doigts sur son visage, parce que son père lui avait toujours appris que toucher le visage de quelqu’un constituait toujours une agression, dans n’importe quel contexte. C’était toujours à ce qu’il y avait de plus vulnérable, le visage. L’identité, la vitrine, ce qu’on exposait au monde. Ou la main sur le bas du dos, parce que n’importe comment on le voit, une main d’une personne qu’on appellera A sur le bas du dos d’une personne qu’on appellera B, c’était toujours propice à l’intimité. Surtout quand cette main rapprochait B du corps de A.
Et que le visage de Die se rapprochait du sien. Il devait avouer qu’il n’aimait pas les vents, Tears. Personne n’aimait les vents. Même quand quelqu’un que tu détestes ou dont l’existence te laisse totalement indifférent, s’imagine des films comme quoi il te plairait et te rejette. Ca fait mal. Aussi le blond avait eu assez peur en voyant le visage fermé et impassible de Die. Il avait peur de l’échec, aussi. Comme tout le monde. Mais il avait du mal à s’imaginer que Die ait lui-même peur de quoique ce soit. Qu’il avait un dilemme. Il avait la sensation que le professeur de théâtre n’était pas du genre très exigant sur la personne qui s’offrait à lui, et que s’il n’avait pas l’occasion de conclure, tu dirais juste "Tant pis pour toi" et irait se faire quelqu’un qui lui ouvrirait ses jambes. Il était habitué à ce genre d’avance Die. Dans les bars, aux soirées, partout…
Mais pas Tears. Si bien qu’il se sentit complètement fondre quand Die lui sourit, son visage à quelques centimètres du sien.

- Vraiment ? … Tears. Tu me crieras cette fois si je te fais l'amour sur une des tables de l'amphi ?

C’est là où ton cerveau murmure "Oh putin oh putin oh putin oh putin"… Die le regardait comme s’il voulait le dévorer. Et le surveillant se sentait comme un cupcake dont le cœur en chocolat dégoulinait lentement, chaud et doux. Il se dit que c’était le genre de réaction qu’aurait provoqué n’importe quel homme un minimum séduisant qui le regarderait comme ça. Il se disait qu’il n’y avait aucune chance pour qu’il finisse dans son lit, et ce qu’importe la façon dont il le regardait, et toutes les cochonneries qu’il lui disait. Parce qu’il connaissait certaines des relations de ce professeur, qu’il n’avait pas du tout envie de se mêler à tout ça. Il était trop volage, trop salaud, il était pas pour lui. Mais putin… c’était trop sexy quand il se mordait la lèvre inférieure. Et cette impression d’être profondément et vraiment désiré, il pouvait le sentir dans sa moelle.
Sans pouvoir y échapper, il ferma doucement les yeux. Et attendit.

- Haha.

Il eut un petit sursaut et rouvrit les paupières alors que Die se décollait de lui, souriant.

- Fais plus un truc du genre la prochaine fois.

Ca avait traversé ses tympans comme une flèche d’arbalète.
Quelque chose de brisa, quelque part. Et vint ensuite la sensation la plus désagréable du monde. La honte. La honte qui frappait d’un coup, propageant cette horrible chaleur qui venait paralyser votre cerveau, suivi de cette sensation qui vous plombait le ventre. Cette impression d’être au milieu d’une vingtaine de personnes qui vous jetaient des choses répugnantes à la figure. Hamburger entamé, semelle de chaussure, soda, tampons et serviettes hygiéniques usagés, fruits pourris, fromage blanc, spaghetti, purée de carotte, chaussettes, couche pleine, excréments divers… et tout ça venait s’écraser sur votre visage, vos cheveux, vos vêtements. Une masse visqueuse qui s’accrochait à vous, vous salissait, glissait le long de votre cou jusqu’au bas de votre dos. Le honte rependait sur vous sa puanteur, sa masse et sa texture atroce. Votre peau se répugnait à son contact et l'odeur vous donnait la nausée. Cette même honte vous brisait les genoux et vous donnait envie de vomir. Juste l’envie. Le pire était que vous ne pouviez vomir. Avoir sommeil sans pouvoir dormir, avoir faim sans avoir de quoi vous nourrir. C'était ce qui faisait la différence entre une privation, et de la torture.
Tears sentait clairement tout ça sur lui. Cette sensation le poursuivait tous les jours. Lorsqu’il marchait dans les couloirs et entendait parler à son passage. Lorsqu’il venait de s’asseoir sur sa chaise en salle de colle et qu’il sentait qu’on y avait écrasé quelque chose de visqueux. Lorsqu’on lui faisait un croche-patte et qu’il tombait au milieu des élèves. Un poids qui lui donnait l’impression trop réaliste de marcher sur du ciment frais. Tears connaissait tellement cette sensation qu’il devait en être habitué. Et pourtant. Il avait juste l’impression que ça s’intensifiait à chaque fois.
Il s’était fait prendre à son propre jeu. Si Tears avait fait semblant de le draguer, Die avait fait semblant d’y croire, pour à son tour, jouer à le draguer. Le surveillant aurait presque préféré qu’il repousse ses avances, ce en quoi il aurait pu dire qu’elles étaient fausses. Et s’il les avait accueilli, il aurait fait de même. Mais il ne s’était pas attendu à ça. Pas au fait que Die ait repéré qu’il jouait, mais plus le fait qu’il se soit joué de lui.
Tears était aussi sensible que la cornée de l’œil. On se jouait de lui, on faisait semblant de l’apprécier, ça le brisait. Il s'en rendait compte Tears, que Die n’avait fait que rentrer dans son jeu, et lui renvoyer l’ascenseur. Pourtant sa façon de faire lui semblait tellement plus cruel. Parce qu'il avait de même fait semblant de se laisser prendre au jeu de Tears, pour mieux le prendre dans le sien.
Ca faisait mal parce que la simulation et la réalité s’étaient finalement légèrement confondues l’une dans l’autre, et qu’une fois qu’on les arrachait pour les séparer, ça faisait mal. Et même si l’ambigüité du jeu et la réalité avait aussi happé Die, Tears ne s’était pas inquiété. Parce qu’il savait qu’il n’était pas comme lui. Que Die en aurait rien à foutre que Tears soit sérieux ou pas. C’était comme ça que ça s’était passé dans sa tête, à Tears. Il avait trop de respect pour le professeur pour ne serait-ce qu’imaginer que ce genre de détails ne puissent le perturber. Ce n’était pas du sadisme, il avait juste voulu bien faire. Alors pourquoi, alors que Die avait fait exactement la même chose que lui, il avait cette impression que ça avait été… plus vicieux. Pourquoi ça faisait si mal. Il se disait que... que c'était peut-être parce qu'il avait la sensation que Die avait vu qu'il ne lui était pas indifférent, et qu’il en avait profitait pour s’amuser à jouer pertinemment avec ses sentiments. Peut-être que c'était juste parce que... le surveillant s’en voulait d’être tombé dans son piège, d’être presque séduit. En clair, il n'avait aucune idée de ce qui le rendait si mal. Et il n’avait aucune idée de s’il devait le gifler en le traitant de connard, ou lui demander pardon. Il ne pouvait pas l’accuser de s’amuser avec ses sentiments, puis ce qu’il était supposé n’en avoir aucun. Et qu’il se sentait trop blessé pour encore jouer le jeu. Ce serait ridicule, de continuer à jouer le type épris qui bégaye "Je v-vois pas de quoi vous parlez…" et après "Non, je jouais." Quand on poussait trop loin une blague, soit ça devenait pathétique et stupide et ce n’était plus drôle soit… elle devenait réalité.
Et il était toujours là, ses poignets sur ses épaules, figés comme une poupée.

-…. O… ok…

Mais il était transparent Tears. Et ça se voyait qu’il n’était pas "Ok" du tout. Il avait les yeux gonflés et rougis, si bien que s’il les fermait, l’humidité qui était sur le globe oculaire serait brassé pour la paupière et formera une larme. C’est pourquoi il ne ferma pas les yeux.

-… Ok…

Tu l’as déjà dit, Tears. Il laissa tomber ses bras le long de son corps, hocha un peu la tête. Ses yeux commençaient à lui piquer, mais ils avaient finis par sécher, et il put les fermer sans crainte que ça coule. Ils étaient presque vermeils, avec une pupille bleue en son centre. Il essaya de s’en sortir avec un peu d’humour.

- Vous pouvez la refaire… ? Pour que… je vois la technique…

Un petit sourire timide.

- … Je r… je rigole…

Comme quand tu fais une blague bidon et que personne ne rit… t’as l’air encore plus con au moment où tu murmure "C’ét… c’était une blague. Ahem."
Dans les films, quand un personnage pleure, il a toujours les larmes qui coulent délicatement le long de l’arrête de son nez, ou sur sa joue. Dans la réalité, quand vous n’avez ne serait-ce que l’envie de pleurer, même sans vraiment pleurer, vous avez le nez qui commence à s’humidifier. Bref, vous avez le nez qui commençait à couler. Comme s'était glamour...

- … Vous auriez... un mouchoir… ?

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Invité
Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyDim 12 Juin - 19:58

    Tears avait voulu jouer, il avait perdu. C'est un jeu auquel on ne sort pas facilement indemne. Surtout pour quelqu'un comme Tears. Tears avait voulu jouer, mais Die était trop fort à ce jeu, jeu auquel il jouait tout le temps. Le jeu du double sens. En fait... Daniel adorait ce jeu. Justement parce qu'il pouvait parfaitement être un parfait connard sans que ça le dérange. Il pourrait bien faire souffrir Tears, pas par plaisir, juste parce qu'il était comme ça, que tout ce qu'il disait manquait affreusement de tact, et surtout parce qu'il n'en avait souvent rien à faire de ce que les gens pouvaient penser de lui. Soyez connard, ça libère, je vous le jure. Tears avait voulu jouer, et Die avait prit beaucoup de plaisir. Mais il n'empêche qu'il avait tout de même été troublé, et ça ce n'était pas dans ses habitudes. Il avait même entraperçu dans son esprit ce qui aurait pu arriver si il n'avait pas résisté. Résisté ? Merde, il s'était vraiment imaginé embrassé Tears ? Peloter Tears ? Coucher avec Tears ? Méchamment il dirait qu'il tombait bien bas. Mais là ce n'était pas lui qui tombait bien bas, c'était Tears. Tears qui était trop sensible pour résister à ce que Die pourrait bien faire. Daniel n'était pas sensible, en fait non, il n'avait aucune sensibilité, il ne ressentait pas les émotions des autres et il s'en fichait. Il était un beau petit connard imbu de sa personne et qui n'hésiterait pas à trahir si ses passions le lui demandaient.

    En fait... il savait pertinemment que Tears avait mal en ce moment. Mal parce qu'il venait de l'écraser et le renvoyer six pieds sous terre. Et ça, sans passer pour un connard. Il trouvait que c'était beau ce qu'il venait de faire, il s'en félicitait. Oui quoi ? Vous aviez cru quoi, Die est pas un gentil garçon. Il voulait aider Tears certes, pour plusieurs raisons surement.. déjà parce que Tears était gentil, et les gens gentils se font marcher sur les pieds, et Die n'aime pas quand quelqu'un se fait marcher dessus ainsi. Parce que ça l'énerve de voir qu'on ne peut pas se défendre. Et puis parce que Tears, il le trouvait sympathique. Oui, vraiment. Au fin fond de lui c'était pour Tears qu'il faisait tout ça... mais son ego et sa fierté lui disaient qu'il n'était pas tombé aussi bas. Elle lui disait qu'il faisait ça pour tout d'autres raisons. Comme celle de s'amuser un peu peut être. Ou bien que ça avait été de la pitié. Non content de mentir à tout le monde Die se mentait à lui même. Et il ne pouvait pas sortir de ce cercle infernal. Les gentils sont faibles. Les gentils se font marcher sur les pieds. Les gens sont des imbéciles. Pour survivre dans ce vaste monde il faut être fort, il faut savoir blesser les gens avant qu'eux, nous blessent. Alors Daniel avait décidé qu'il mangerait avant d'être mangé. Même manger un petit animal innocent comme Tears. Peut-être qu'il s'en voudrait plus tard... qui sait. Avec Die on peut s'attendre à tout. On peut le voir changer du jour au lendemain. Un coup il sera sympa avec vous, et le lendemain vous faire une réflexion qui vous descendra six pieds sous terre. Ouais, il adore ça cet enfoiré, savoir qu'il vous a eu, savoir qu'il ne s'est pas fait avoir, savoir qu'il a une influence sur vous. Et le pire c'est qu'il fait même ça avec les gens qu'il aime. Trop possessif peut-être. Trop manipulateur sûrement. Dérangé probablement.

    - Vous pouvez la refaire… ? Pour que… je vois la technique…

    « Non, tu as suffisamment étudié pour aujourd'hui je crois. Moi tu vois je te montre mais après c'est à toi de compléter et t'entrainer pour que ça marche. Je serais pas toujours là pour te tenir la main d'accord ? »


    - … Je r… je rigole…


    « Ah... »

    Dit-il, presque blasé. Ça ne le fait pas rire. Même si Die adorait ce genre de petit jeu. Même si Die adorait flirter. Même si Die adorait accroché ses mains à des hanches graciles pour les serrer contre son bassin. Même si Die adorait le goût de lèvres encore inconnues. Même si Die oh, ne s'occupait des gens que pour avoir leurs faveurs en retour. Mais oh. Die n'était pas gay à ce qu'il sache. Tout ça il aurait voulu le faire avec une nana aux petits seins et aux cheveux longs. Tout ça n'avait été que le désir d'interdit et de nouveauté. Quelque chose qui renouvèlerait ce quotidien merdique dans lequel il s'enlisait de jour en jour. Peut-être avait-il espéré que quelque chose sorte de l'ordinaire avec cette séance. Il voyait un Tears totalement bloqué, un Tears qui ne bougerait pas, il aurait beau le rassurer, il aurait beau faire tous les efforts possibles peut-être qu'il ne les prendrait même pas en compte. Ça lui rappelait toute son impuissance, ça lui rappelait qui il était, et ce qu'il cherchait.

    Alors forcément en pensant à tout ça, Daniel ça l'énervait. Ce petit jeu devait prendre fin. Apparemment Tears avait espéré quelque chose de lui. Peut-être devrait il le faire fuir.

    Allez Die, soit un enculé, encore une fois dans ta vie. Montre lui de quoi tu es capable. Dis lui qu'il ne faut pas se faire d'illusions.

    « Il ne faut pas se faire d'illusions. »

    « Et non, je n'ai pas de mouchoirs, mais si tu veux chialer tu peux aller aux toilettes. »

    « Tears. »

    « Tu croyais vraiment que tu m'intéressait ? Sérieusement, regarde toi. Tu n'arrives même pas à te prendre un échec dans la face, tu es comme un enfant pourri gâté, qui, dés qu'il n'a pas quelque chose se met tout de suite à pleurer pour qu'on ai pitié de lui et qu'on daigne accéder à ses pathétiques requêtes. Tu me fais penser à une de ces princesses d'une de ces pièces tragiques. Tu ne veux même pas changer en fait, tu te complais parfaitement dans ta petite bulle de timidité, forcément, parce que ça te permet de ne pas faire des efforts, tu n'affrontes même pas la réalité en face, t'es dans ton monde, et le gens doivent s'y plier, à ton monde. C'est quoi cette merde mélodramatique, tu croyais vraiment que ton petit jeu pouvait me troubler ? C'est pas parce que tu ressens quelque chose que les gens ressentent la même chose, on est pas comme toi Tears, et heureusement d'ailleurs. Même pas besoin d'être psy pour deviner tout ce que t'as en tête. C'est pas ta timidité qui te rend mystérieux, loin de là. Moi je vois juste un adulte qui ne veut pas devenir un adulte par peur. Alors franchement, ressaisis toi, quand un adulte veut être mignon... c'est pas viril du tout. Oh, mais j'oubliais, toi tu fais la femme hein ? Pas besoin d'être viril après tout. Ouais tu t'en fous d'être viril, tout ça tu t'en fous, tu veux juste qu'on s'occupe de toi, va te trouver une autre poire, parce que moi j'ai pas envie de me prendre la tête pour un gars qui veut pas faire d'efforts. »

    Tu sais. Die c'est comme l'oracle dans Matrix. Il dit pas la vérité. Il dit ce que tu as besoin d'entendre. … ou ce qui te fera bouger.

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Invité
Sujet: Re: You know you can do it <Tears> You know you can do it <Tears> EmptyLun 13 Juin - 1:28

Et il parlait d’illusions, Die. Et il lui disait que ce n’était pas parce qu’il ressentait quelque chose que c’était réciproque, Die. Il lui disait qu’il ne faisait pas d’effort.
Il lui avait dit beaucoup d’autres choses. Des choses horribles. Des choses abominables. Des choses… qui vous brisaient totalement, de l’intérieur. Comme si l’humiliation qui lui avait fait part juste avant n’avait pas été assez. Qu’il ne s’en était pas assez délecté. Il ne le reconnaissait pas, Tears. Il ne savait plus qui était l’homme en face de lui. Il le regardait, les yeux vitreux, rouges, et il se demandait qui c’était. Sérieusement. Il n’avait plus rien, absolument plus rien à voir avec cet homme qui lui avait dit qu’il souhaitait sincèrement l’aider. Il se sentait perdu, Tears. Enfermé dans un amphithéâtre avec un inconnu. C’était comme cette sensation… d’abandon. Comme ce film d’horreur, dont la seule bande-annonce avait traumatisé Tears. C’était un couple qui participait à une excursion en pleine mer, pour faire de la plongée sous marine, sur un petit bateau, avec d’autres gens. Cependant alors qu’ils étaient encore sous l’eau, les autres les avaient totalement oubliés. Et le bateau repartit. Et en réapparaissant à la surface, le couple se rendit compte qu’ils étaient seuls. Au milieu de la mer. De l’eau partout, pas le signe d’un lopin de terre. Peu de gaz dans les bouteilles, de l’eau jusqu’au cou. Ils n’avaient que leurs jambes pour survivre, des jambes qu’ils ne devaient cesser de secouer pour être maintenu à la surface. Rien à manger. Rien pour connaître l’orientation. Pas de bouée pour leur permettre de reposer leurs jambes. Pas d’autres protections que leur tenues de plongés. Et des bestioles qui nageaient sous leurs palmes. C’étaient exactement la situation dans laquelle Tears se sentait. Perdu, sans rien à quoi se raccrocher. Dans de l’eau froide et salé qui lui rentrait dans la gorge. Se débattre pour ne pas couler. Fatigué. Les mots de Die étaient comme d’immenses vagues, comme des requins, comme la nuit qui tombait.
Il aurait pu couler depuis longtemps. Mais il battait encore faiblement avec ses petites palmes. L’humiliation qu’il avait subie juste avant avait eu l’effet d’un petit vaccin. Il avait déjà eu la sensation de toutes ces ordures jetées sur lui. Il s’était déjà pris le gros tsunami dans la tronche, les répliques ne pouvaient détruire ce qui était déjà écroulé. Ensuite, tout ce que disait Die était vrai. Ce n’était que des vérités extrêmement dures à avaler, mais c’était des vérités. Il y avait pourtant trois parties qu’il avait vraiment, vraiment mal pris. Il se mordait la lèvre inférieure jusqu’au sang, et regardait Die droit dans les yeux. Dans les mangas fantastiques, quand un personnage devenait méchant, souvent le blanc de ses yeux devenait noir, ou rouge. Les yeux rouges de Tears faisaient presque ce même effet.

- … D’abords… je comprends… pas… tu… parles d’illusions… et c’est toi… qui… enfin… tu viens de supposer que… je ressens quelque chose… pour toi… et après… tu me dis que... c’est moi… qui me fais des illusions.

Il le tutoyait, tout d’un coup. Il n’avait plus la force de se sentir inférieur. D’accord, Tears s’était amusé à le draguer pour de faux. Et il s’était surpris à vouloir le draguer pour de vrai. Parce que Die était beau, Die était gentil, Die lui plaisait bien. Mais la drague, ce n’était pas toujours une question de sentiments, c’était lui qui le lui avait fait comprendre. Ok, il avait cru que Die le draguait pour de vrai, et il avait été séduit. Mais de là à lui dire que "C'est pas parce que tu ressens quelque chose que les gens ressentent la même chose, on est pas comme toi Tears", ça l’énervait.

-… Ensuite… je… je comprends pas non plus… tu dis que je fais pas d’efforts. Je… je me suis mis à fond… à fond dans cet exercice là, et… tout ce que… tu trouves à faire, être méchant parce que… je me suis mis un peu… un peu trop à fond dedans… et me dire… que je fais pas d’effort….

Ses yeux glissaient partout, bougeaient avec nervosité. Il essayait d’être calme, il respirait fort.

-… Pour le reste… d’accord… je… c’est vrai… mais… mais… la partie où tu parles… d’être dans son monde… où les gens… doivent se plier à tes envies… pas confronter la réalité… peur de l’échec… c’est… ça… te correspond tout à fait, aussi.

Il était énervé, Tears. Il était énervé parce qu’il savait qu’il était minable. Et il ne pouvait pas le nier, il se complaisait d’être minable. Parce que plus on tentait de l’aider, plus il se rendait compte qu’il y avait deux façons d’être minable. La première c’était être déplorable dans sa faiblesse… comme il l’était. La seconde c’était être mauvais, méchant et lamentable dans sa façon de pensée. De plus, ça faisait des années que Tears se pliait à chaque désir des orphelins, oubliant les siens, oubliant qu’il en avait, oubliant ce que c’était, de désirer. Mais dès qu’il demandait de l’aide, c’était "plier les gens à son monde", c’était faire la princesse, c’était attirer la pitié. Bien sur qu’il voulait qu’on s’occupe de lui. C’était bien la dernière chose sur laquelle on pouvait reprendre un être humain. De plus il ne comprenait pas les "requêtes" dont Die voulait parler, dont Tears était censé supplier pour les obtenir.
Mais il se disait qu’il avait surement raison, Die. Sur tout ça, il se disait qu’il avait surement raison. Parce qu’il était minable comme ça, Tears. Parce que quand il demandait à l’aide, il n’en avait pas besoin. Il voulait juste que quelqu’un lui dise "Pourquoi tu veux changer ? Moi je t’aime comme ça". Et s’il faisait des efforts, s’il voulait changer, c’était pas pour lui. C’était pas pour lui. C’était pas parce qu’il souffrait vraiment du fait qu’on le bizute. C’était… oui c’était pour être apprécié, mais surtout pour ne plus embêter tout le monde avec sa personnalité molle et donc, agaçante. C’était pour les autres. S’il était tout seul, s’il n’y avait personne autour de lui, il ne changerait rien, Tears. Il se pliait pour les autres pour ne pas qu’ils se plient pour lui, mais comme ça ne suffisait pas, il devait changer du tout au tout. Apparemment, c’était mieux pour tout le monde. Parce que personne ne lui dira jamais "Pourquoi tu veux changer ? Moi je t’aime comme ça". Parce qu’il avait affronté la vérité en face.
Mais c’était vain. Et cette vanité coulait dans ses veines comme du poison. Il avait suffit… il avait suffit qu’il se jette tout entier dans un exercice pour se changer, il avait suffi que le professeur lui plaise un peu, et il se prenait tout ça dans la gueule.
Pourquoi Die devait se montrer aussi détestable. Il ne lui accordait raison que sur les trois quarts de ses reproches, mais le reste l’avait beaucoup énervé. L’avait vexé. Il s’était avancé, en levant les yeux vers lui. Sa petite rage commençait à sortir de sa petite cocotte minute.

- … Tu… te penses supérieur… ça se voit… ça… c’est normal après tout…. moi aussi je… je te trouvais "mieux"…

Il avait les poings serrés, les larmes aux yeux. De rage, les larmes. Il commençait vraiment à avoir du mal à contenir sa colère, narines dilatées, lèvre inférieure ravalée. Il avait envie de taper, le poing contre le mur. De hurler. Avec le temps, il était devenu de plus en plus sensible, et de plus en plus réactif. Il avait essayé de rester calme, au début, d’expliquer ce qui lui faisait mal dans tout ce qu’il avait dit. Mais maintenant il se retrouvait juste horriblement blessé et frustré. D’avoir cru en lui. Trahi. Sourcils froncés, ses larmes commençaient à couler, gorge bloquée. Il se mordit l’intérieur de la joue, s’avança à grand pas et enlaça le cou de Die, comme il l’avait fait un peu plus tôt. Il posa son front contre son torse. Et lui envoya brutalement son genou dans l’entrejambe. Sans douceur. Avec fermeté. En s’appuyant de toutes ses forces sur son cou.
Il murmura, la voix tremblante :

- Tout ça, c’est juste des couilles.

Tears avait le cœur que Die n’avait pas. Die avait les couilles qu’il manquait à Tears.
Mais Tears préférait avoir un cœur pour ressentir que des couilles pour parler.
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