Il ne faut compter que sur soi-même. Et encore, pas beaucoup. { Très cher Némésis.
Invité
Sujet: Il ne faut compter que sur soi-même. Et encore, pas beaucoup. { Très cher Némésis. Sam 7 Nov - 22:40
«Oh that boy's a slag The best you ever had Is just a memory and those dreams Not as daft as they seem My love when you dream them up...» Fluorescent adolescent • Arctic monkeys
Il existe différents types de journées que le commun des mortels classe selon deux types bien différents ; Les bonnes et les mauvaises. Les simples d’esprits vous assureront que le temps radieux et ensoleillé de l’une d’elle joue beaucoup dans la balance de la décision pour la mettre dans l’une de des deux classes. D’autre, plus réalistes surement, vous assureront que le simple fait qu’aucune catastrophe quelconque ne leur soit tombé dessus est à lui tout seul un facteur important pour les ranger dans les bonnes journées. Stone Blackwood n’était pas de cet avis la. Pour elle, une bonne journée étant en soie quelque chose de rare et en voie de disparition depuis son arrivée à l’orphelinat. Une bonne journée était une journée sans voir d’abrutis, sans soupirer devant l’inévitable crétinerie de ses paires, ou d’entendre une nouvelle ânerie digne d’être inscrite dans les anales. En soit, quelque chose de parfaitement impossible la ou elle était.
Oui, la fin de la journée annonçait toujours un bilan de celle-ci pour que votre esprit puisse la classer dans une catégorie. Pour Storm, le dossier des journées désespérantes et si possible à ne plus jamais revivre, (bien qu’elles revenaient toujours par la miraculeuse intervention d’un imbécile, apparemment très heureux de prendre en charge cette laborieuse tache qu’était le massacre de sa journée,) étaient beaucoup plus épais que celui des journées brillantes de l’absence de crétins. Malheureusement, son ange gardien (qui devait d’ailleurs bien trop picoler ou tout simplement parier l’avenir de sa protégée à la roulette russe,) jouait contre elle et gagnait toujours par une victoire par KO.
" Il faut dépenser le mépris avec une grande économie, à cause du grand nombre de nécessiteux. " Chateaubriand avait déjà posé le pied à la Wammy’s House, c’était indéniable. Si seulement celui-ci savait comme il avait raison. Si seulement. Mais non, il fallait qu’elle soit le seul témoin d’une comédie pathétique, éternel recommencent d’événements plus improbables les uns que les autres. Décidément, la Wammy’s House était un endroit bien trop impénétrable pour que Storm y comprenne quelque chose. Les orphelins qui y habitaient étaient tous plus excentriques les uns que les autres, et pas un ne rattrapait l’autre. Ils semblaient d’ailleurs se faire un véritable plaisir de paraître aussi surprenant que possible, pour ne pas dire complètement crétins. Un véritable ouragan de débilité, une tornade de sourires niais et un maelström de cas pathologiques bons à enfermer. Voila la très étriquée mais selon elle très convenable vision de Stone Blackwood sur l’orphelinat pour surdoués. Alors, par pitié, faites la sortir de la !
Il existe différents types de journées, et sans aucun doute, celle que Storm venait de vivre était une des plus exécrables. Pour commencer, elle était arrivée en retard à son premier cours de la matinée, et son professeur avait eu la merveilleuse idée de lui coller Arpège comme voisine de classe durant toute la matinée. Qui était d’ailleurs d’une humer radieuse. A en devenir cinglée. C’était donc sur les nerfs qu’elle avait déjeuné, et prié de tout son cœur (si tenté qu’elle en ait un,) pour qu’on ne lui donne pas un nouvel abruti (dont la présence à l’orphelinat pour surdoués tenait de l’opération du saint esprit,) en pâture l’après-midi. Mais apparemment, la santé mentale de Storm semblait être la dernière chose digne d’intérêt pour l’être saint, après le divertissement superflu d’Arpège et l’amusement d’une classe face à une scène rocambolesque du duo de choc. Et ce fut une ignoble crétine à la bêtise extraordinairement fertile qui fut désignée comme victime. Et la, c’est le drame.
Le physique. Le physique, le physique, le physique. Ah, le maquillage parfois. Très importante, cette étape. Pare que pour couvrir toute cette connerie, il en fallait des tonnes. Bien sur, ca elle ne l’avait pas dit. Qui ? L’idiote bien sur. Storm, elle, ne s’était pas gênée pour lui faire remarquer. Mais ce n’était pas pour cela que l'imbécile ne lui avait pas fait remarquer que non, Storm n’avait pas de magnifiques jambes filiformes et interminables qui, sur des talons aiguilles, rendaient chaque pas digne d’une épreuve de Kho-Lanta, que ses cheveux n’avaient pas la flamboyance d’une pub ou chaque mouvement de tête provoque un orgasme, ou encore que sa bouche n’était pas aussi pulpeuse et appétissante que la sienne, qui semblait tellement glissante car recouverte d’une substance rose et collante, que l’on pouvait facilement se demander si une fois aspiré dans ce gouffre gluant, on n’avait la moindre chance d’y ressortir.
Bref, de magnifiques heures ou Storm avait pu tester son pouvoir de tuer une personne par la simple force de sa pensée, à se demander ou elle avait bien pu poser sa lame de rasoir rouillée, ou encore si il était possible, en pratique, de s’ouvrir les veines avec une feuille de papier. C’était pour cela, donc, qu’en cette fin d’après midi qui n’avait pas daigné lui faire une fleur, qu’elle se jetait à corps perdu sur la seule chose qui pouvait encore la calmer ; Storm gobait littéralement ses dragibus les uns à la suite des autres, et ne semblait pas respirer entre chaque bouchée. Quand une de ces petites boules colorées (qui avait eu le malheur de naitre d’une autre couleur que noir) entrait en contact avec ses doigts, elle fut rageusement lancée à terre et piétinée agressivement. Il fallait au moins ca pour calmer Storm ; dévorer des dizaines de paquets de bonbons pour calmer sa consternation de l’être humain. Mais il semblait que ce jour la que même ses sucreries n’arrivaient pas à calmer son exaspération.
Alors que faire ? Se calmer dehors. C’était la chose à faire avant d’en frapper un à l’intérieur et de se délecter de voir son sang se répandre sur le sol. Storm regretta immédiatement de ne pas avoir pensé à prendre un manteau chaud et une écharpe dès que le premier coup de vent la frappa de plein fouet. Insultant le mauvais temps d’automne, elle jeta un regard affligé à son (trop) léger pull rouge carmin, mais refusa immédiatement de revenir en arrière. D’un pas déterminé, elle se rendit la ou personne ne pouvait la voir, ou personne ne pouvait l’entendre, et surtout, surtout, ou la débâcle de crétinerie était passible de peine de mort. Bref, elle entra dans les bois pour couvrir les bruits de l’orphelinat, et se promit de n’y ressortir qu’une fois calmée, quitte à déraciner une poignée d’arbres pour passer ses nerfs. Les minutes qui suivirent furent d’un calme religieux, et Storm se fit un plaisir d’apprécier la délicieuse rareté du silence, avant de se rendre compte de quelque chose. Finalement, elle aurait du s’écouter, et ne pas s’approcher de trop près des autres orphelins. L’idiotie, c’est contagieux. Car quand on a autant de sens d’orientation qu’une fougère, on reste sur les sentiers battus. Surtout quand il commence à faire nuit. Et surtout par une soirée ou la température avoisine les deux degrés. Et que quand on s'appelait Storm, il y avait peu de chance pour que quelqu'un vienne vous chercher. Et surtout vous trouver. Et pourtant.
Invité
Sujet: Re: Il ne faut compter que sur soi-même. Et encore, pas beaucoup. { Très cher Némésis. Jeu 26 Nov - 7:43
And she attacks me like a Leo When my heart split like Rio And I assure you, my debts are real.
Seth vivait ce qu’on pouvait couramment appeler une bonne journée. Qu’est-ce qu’était une bonne journée selon le dictionnaire Sethien, reconnu par tout les plus grands savants de cette terre ? Une bonne journée était une journée qui commençait par un réveil en douceur dans les bras de son frère. Et Samaël avait eu ça au réveil. Parce que Lucifel était attentif au bien être de son cher et tendre, et, soucieux que le petit ne soit pas trop déboussolé, avait sagement attendu que le loir daigne ouvrir les yeux pour s’activer à lui murmurer des mots d’amour dans l’oreille, à laisser courir ses doigts sur son abdomen nu et ce genre de chose.
Ensuite, il fallait un petit déjeuner de roi, pour satisfaire le Dieu qu’il était. Pour cela, il descendit sagement au réfectoire en sifflant le générique d’un dessin animé qui passait il y a des temps reculés sur Cartoons Network. « Teen Titans, go ! » s’égosillait-il au refrain en embrassant au passage son cher Leather. Une autre raison à son euphorie présente. Ainsi, quand il arriva au self, c’était la joie de vivre. Une orange, un pain au chocolat, des céréales, un yaourt, un café au lait, un jus d’orange, de la vitamine C, des toasts et du bacon grillé. Voilà de quoi se composait le petit déjeuner parfait d’un type tout aussi parfait.
« Un esprit dans un corps sain ! Qui dit corps sain, dit pain. Ai-je du pain ? Mais oui bien sûr ! Viens la mon mignon. »
Et n’en fallu pas plus pour que Seth dévore son bout de pain. Il avait faim, vous comprenez. Et non, vous ne rêvez pas, Seth parlait bien à sa nourriture, quand il ne lui donnait pas de nom. Seth était quelqu’un de particulièrement imprévisible et aléatoire, qu’on arrivait rarement à suivre. Généralement les gens le classait dans la catégorie imbécile heureux sans trop chercher et ça arrangeait bien le jeune Islandais, qui ne cherchait pas à contredire les rumeurs toutes plus loufoques les unes que les autres qui couraient sur lui.
Puisqu’après tout, personne ne doutait que Samaël, lorsqu’il le voulait, pouvait être quelqu’un de très intelligent, voire même de redoutable.
Mais revenons-en a notre ancien prostitué et son petit déjeuner. La journée était donc parfaite. Vraiment, le temps était… grisâtre. Il pleuvait des cordes, et il faisait froid. Mais ce n’était pas grave ; Samaël adorait la pluie, même si un simple quarante de fièvre aurait pu le faire sombrer dans un profond coma. Ou comment se dissuader soi-même de se taper un délire sous l’eau en chantant « I believe I can fly » car oubli momentané de paroles sensées et correctes : « I singing in the rain. » Mais de toutes manières, Seth n’était pas réellement réputé pour sa mémoire à toute épreuve.
Cependant, l’extérieur lui faisait terriblement envie. A croire que le bruit lent et régulier de la pluie martelant les carreaux était un véritable chant de sirène. Quelque chose qui ressemblait à « Viens te suicider ! Écoute-moi, pluie merveilleuse, je ne veux que ton bonheur. Chopper la crève, ça vaut bien le coup, n’écoute pas ton frère, rejoins-moi… » Et quel homme était-il pour résister à pareil chant de pareille sublime créature ? Seth décida, peu importe combien dangereux c’était, de se rendre à l’extérieur. Seulement, le temps qu’il trouve sa chambre, sa veste et son écharpe, la pluie s’était calmée, et il se retrouvait donc, comme un con, dehors, alors qu’un petit, mais vraiment petit, rayon de soleil pointait le bout de son nez.
Samaël soupira. Et bien tant pis, il ferait sa ballade sans. Il erra longuement dans le parc, à la recherche de quelque chose à faire, ses chaussures s’engluant parfois dans la boue. Bien évidement, Lucifel avait tenté de retenir Sammy dans cette ô combien périlleuse aventure, mais le brun s’était enfuit en courant en direction de la forêt. Jamais, non jamais, on ne l’empêcherait de s’amuser. Il était assez apathique comme ça la plupart du temps, inutile d’en rajouter une couche. Et l’hypersomniaque se retrouva bien rapidement dans les bois.
Seulement un problème se posait. Certes, dans d’autres circonstances, il aurait pu être minime (le problème, j'entends), mais là, il angoissait un petit peu Seth. Il n’avait strictement aucun sens de l’orientation, et le voici perdu dans cette vaste étendue d’arbre humide. Et Samaël montrait rarement des signes de panique, mais là, il tremblait un peu. A cause du froid ou de l’angoisse, nul n’aurait su le dire. Et donc, la seule défense qu’il trouva contre la peur qui s’emparait peu à peu de lui fut la fatigue. Il s’assit au pied d’un arbre, pencha sa tête en arrière et s’endormit ainsi.
Oubliant le fait que si s’endormir pour Samaël n’était pas une épreuve bien difficile, quelque soit l’endroit, le bruit, les conditions climatiques, et tout ça, il était plus ardu de se réveiller sans souci. C’est pour cela que sa maladie décida de réveiller Seth au crépuscule, alors que le soleil déclinait lentement. Dans tes dents, abruti, tu ne pourras pas t’en sortir, cette fois-ci. Car quand on s’appelait Samaël Esaias, on oubliait aussi son téléphone portable, seule arme digne de vous sauver dans ce monde de fou.
Seth jura en islandais et bailla en même temps. Il y avait vraiment où on vivait des journées de merde. Et celle-ci en était une, décréta-t-il alors qu’il aperçut une silhouette féminine s’approcher de lui. Peut-être que cette âme charitable ne résisterait pas à son charme mystérieux et accepterait de l’aider ? Mais c’est avec déception qu’il appela…
« Storm. »
Le brun se leva et rejoint la rouquine. Storm était vraiment une jolie jeune fille ; parfaitement aux goûts de Samaël et s’ils ne se livraient pas cette petite guerre qui amusait bien le brun, peut-être aurait-il pu la mettre dans sa couche et la décoincer un peu, Seth étant intimement persuadé du bien que produisait le sexe sur l’humeur des gens. Mais il ne fallait pas rêver, cette supposée Irlandaise ne souhaitait que le détruire, et même si là n’était pas le but premier de l’islandais, il ne se laisserait pas faire.
Il esquissa un sourire moqueur en s’approchant de la furie.
« Alors, chère Marquise, on est perdue ? »
Personne ne savait pourquoi Seth appelait la garce de service Marquise, mais, malgré son sourire affable et sa voix douce, nulle ne doutait que l’appellation n’était pas très reluisante dans sa bouche.
Deux paumés qui se haïssaient venaient de se perdre. Et ils s’étaient trouvés. Y’avait-il plus de chance pour qu’ils s’allient ou pour qu’ils s’entretuent ?
Invité
Sujet: Re: Il ne faut compter que sur soi-même. Et encore, pas beaucoup. { Très cher Némésis. Mar 15 Déc - 19:40
Effet secondaire des disserts ; Caser des citations partout.
I never needed nobody, Don't worry about it honey. I never needed anybody.
Il était étrange de constater que certaines journées étaient faites pour vous faire admettre l'idée qu'il existe toujours une situation pire, bien pire que l'actuelle, alors que vous pensiez avoir atteint les bas fond du gouffre. Pourtant, même dans les pires embrouilles que l’on aurait l'immense plaisir de connaître, on garde toujours un certain réconfort de se dire que l’on ne peux plus aller plus bas, que la situation est déjà assez compliquée et que rien ne peut plus vous arriver. Faux et archi faux. Vous connaissez peut être ce bon vieux proverbe que tout le monde a eu un jour le loisir d'appliquer ; « C’est quand on pense que le pire est arrivé que la belle mère sonne à la porte. » Et bien dans la situation ou elle était actuellement, on pouvait clairement dire que Storm illustrait ce proverbe aujourd'hui même.
Perdue (le terme approprié serait plutôt ; "complètement paumée", mais soyons optimiste,) au milieu d'un bois qui n'était pas sensé être plus grand que les jardins de Versailles, par une soirée frôlant l'appel à l'hibernation, Storm se félicitait au moins d'être née Irlandaise, dans une petite région paumée continuellement balayée par le vent et la pluie, qui illustrait parfaitement le stéréotype d’une Irlande au climat clairement hostile à la vie humaine. Au moins cela lui avait-il laissé une forte endurance aux bourrasques et aux températures polaires. Ce qui ne l'empêchait de s'en plaindre en grinçant des dents et en insultant la malheureuse verdure qui passait par la.
Poussée à bout, Storm ne vit plus qu’une seule solution ; grimper à un arbre pour pouvoir enfin trouver cette foutue bonne direction vers l’orphelinat, ou continuer de marcher à l’aveuglette, et de finir par mourir d’hypothermie dans une fin très peu glorieuse, et donc beaucoup trop réjouissante pour tout ce qui espéreraient que Storm finissent ses jours dans un tragique mais tant attendu accident (Et le nombre n’était pas négligeable…). Tout de même, elle n’allait pas leur fait ce plaisir, ce serait la sous-estimer. Mais en admettant qu’elle avait autant de chance de survie qu’un steak en Somalie en grimpant à plus de deux mètres dans un arbre, Storm se demandait s’il y avait pire situation après une journée aussi exécrable que la sienne.
Ce fut à ce moment qu’elle l’entendit. Sur le coup, elle ne comprit pas pourquoi ses muscles se tendirent, ni pourquoi ses poings se serrèrent aussi brutalement au simple son d’une voix inconnue. Ce ne fut que quand elle se tourna vers celui qui l’avait interpellé par son surnom qu’elle comprit que son corps avait réagi beaucoup plus rapidement que son cerveau. La, devant elle, se tenait la dernière personne, même après Arpège, même après Aphrodite, qu’elle souhaitait voir et surtout sur laquelle compter pour se sortir de ce pétrin. N’importe quel autre orphelin de la Wammy’s House aurait pu se perdre dans le bois le même soir qu’elle. N’importe quel autre orphelin aurait pu la trouver, et peut être auraient-ils tenté, ensemble (mais ceci n’est qu’une hypothèse,) de se sortir de la. Mais il avait fallu que ce soit lui et elle qui soient réunis. De toute façon, Plutôt avaler du verre pilé que de se faire aider par lui !
Et comme d’habitude, il l’agaça dès que son regard croisa le sien. Il y avait quelque chose chez lui, ce petit rien qui lui faisait grincer des dents rien qu'à la seule vision de ce corps chétif et de ce visage attrayant. Peut être était-ce du à son regard émeraude d'où émanait de l'amusement face à elle. Ou peut-être à son indéniable et éternelle classe. Ou encore à son sourire mutin, rempli de ce je-ne-sais-quoi que Storm interpréta comme de la moquerie. De toute façon, qu'importe ce qu'il pourrait dire ou faire, Storm interprétera toujours cela comment allant contre elle. C'était une logique imparable ; Le monde était contre elle, et son cynisme et ses sarcasmes étaient ses seules armes face à lui.
« Alors, chère Marquise, on est perdue ? »
Cette simple phrase, associée à un sourire taquin, lui fit l’effet d’une bombe, et le titre de marquise résonna comme particulièrement insolent et ironique prononcé par ses lèvres. Des têtes allaient tomber. Finalement, Storm aurait bien préféré la discussion vide et dénuée d’intérêts de l’autre idiote sur son physique de poupée Barbie liposucée. Finalement, elle aurait même préféré errer des heures entières dans une forêt sombre et glaciale, seule. Ce fut pour cela que toute sa fureur contre sa propre bêtise et sa malchance durement accumulé au fil de la journée se déversa dans une réplique plutôt… acide.
« Non, bien sur que non, j’adore me promener par une nuit frôlant la température du cercle polaire pendant la période glaciaire, dans une forêt d’où il est parfaitement impossible de se sortir, c’est une passion ! »
Ce mec avait le QI d’une huitre dérangée mentalement. C’était certain.
« Le simple fait de me poser la question me rappelle pourquoi je suis associable. »
Mais Storm avait le caractère d'une furie enragée. C'était indéniable.
Dernière édition par Storm le Sam 10 Juil - 19:44, édité 1 fois
Invité
Sujet: Re: Il ne faut compter que sur soi-même. Et encore, pas beaucoup. { Très cher Némésis. Dim 27 Déc - 15:44
— Désolée de la longueur minable é___é Je me rattrape au prochain !
I'm gonna fight 'em all A nation army couldn't hold me back They're gonna rip it off Taking their time right behind my back.
Comparer le beau, le grand, le magnifique Seth à une atroce belle-mère aurait fait du mal à son petit cœur de narcoleptique en manque de plaisir charnel. Mais fort heureusement pour son égo qui n’était pas, contrairement à la croyance populaire, si élevé que ça, Samaël ne pouvait pas lire les pensées de Storm, bien que celui-ci ne doutât pas une seconde des insultes qui devaient fuser dans la cervelle de la petite rousse à son égard. Il fallait dire qu’avec son adorable sourire sardonique, ses yeux fallacieux et ses répliques arrogantes, le brun n’attendait pas non plus les éloges.
Mais endosser pour une fois le rôle du sale gosse, se livrer à cette petite bataille désuète que la rouquine perdrait d’avance – c’était là toute la faiblesse des gens irascibles, ils réfléchissaient rarement avant d’attaquer, démarrant au quart de tour – avait quelque chose de jouissif. Pour une fois qu’il pouvait montrer ouvertement son mépris envers la gente féminine, il en profitait allégrement. Mais cela dit, Seth n’avait pas choisi une ennemie stérile et superficielle, oh non. Il s’était trouvé une adolescente intelligente à la réplique fulgurante, histoire de rendre le jeu largement plus intéressant qu’il n’y parait.
Suivant l’adage de son bon vieil ami Oscar Wilde, il n’y avait pas une personne parmi ses adversaires qui soit stupide, auquel cas, il ne prenait même pas la peine de les considérer comme digne d’intérêt. Lazy, par exemple, était l’un des orphelins les plus intelligents de l’orphelinat et c’était un véritable plaisir que de le voir s’enfoncer petit à petit dans la décadence. Et Strom était d’une autre trempe. Car malgré sa rage et son mépris brûlant, censés aveugler l’irlandaise, elle restait d’une incroyable lucidité, assez pour piquer son rival là où ça faisait mal et ce juste avec la simple force de ses mots, choisis avec précision.
« Non, bien sur que non, j’adore me promener par une nuit frôlant la température du cercle polaire pendant la période glaciaire, dans une forêt d’où il est parfaitement impossible de se sortir, c’est une passion ! »
C’est qu’elle avait de l’humour, la petite tigresse. Cela ne fit qu’agrandir le sourire du brun qui s’étira péniblement et s’approcha du bébé lion. Oui, c’est ainsi qu’il voyait l’adolescente. Comme un bébé lion, une tigresse miniature, une louve n’ayant pas fini sa croissance. Terriblement mignon – quoi que suivant les critères de sélection de l’islandais, Storm était carrément baisable – mais dangereux, avec leur petites canines destructrices. Vraiment, fascinant. Il posa sa main sur l’épaule de la vestale, sachant que ce simple geste l’insupporterait plus que tout et rétorqua :
« Je n’en doute pas. Vu les goûts bizarres qui vous habitent, il n’y a pas de doutes que les ballades nocturnes dans des endroits peu fréquentés doivent vous plaire. Mais quitte à aimer le froid à ce point, pourquoi ne pas aller au bout de la chose en faisant carrément du nudisme ? Je suis persuadé que votre petit bonnet A ferait tourner la tête à pas mal d’écureuil, à moins que votre adorable tête de Diable coiffée à la mode – d’ailleurs démodée – serpillière ne les fasse fuir. Qu’en pensez-vous ? »
C’était qu’ils étaient adorables, l’un envers l’autre. Le brun retira sa main et se positionna devant elle, faisant une révérence.
« Marquise, enfin, j’ai trop de respect pour vous pour vous laisser dans la solitude, acceptez mon aide et laissez-moi vous conduire dans un endroit sûr. Après tout qui sait sur quel genre de personne vous pourriez tomber dans ce genre d’endroit à pareille heure. »
Comme par exemple sur un homme sorti tout droit d’un autre siècle dont le passe-temps favori était bien de s’amuser de la folie dévastatrice qui animait la Marquise lorsqu’elle se trouvait en sa présence. Le problème était cependant bien le suivant : Seth était autant perdu que Storm, et lui-même ne savait pas où aller pour retrouver la douce chaleur de l’orphelinat – quoiqu’habitué au climat froid, vu son pays natal, ici, c’était plutôt l’été pour lui. Et malheureusement pour ces deux antipodes, ils devraient bien s’entendre à un moment ou un autre pour rentrer.
Car l’union, c’était connu, faisait la force, n’est-ce pas ?
Invité
Sujet: Re: Il ne faut compter que sur soi-même. Et encore, pas beaucoup. { Très cher Némésis. Mer 13 Jan - 13:29
How can we win When fools can be kings Don't waste your time Or time will waste you.
Sourire goguenard. Gestes désinvoltes. Paroles mesquines. Il n'en fallait pas plus à Storm pour détester quelqu'un. Non, plutôt à le haïr. Car détester était un mot trop faible, qui ne s'appliquait qu'au commun des mortels qui n'avait encore jamais ouvert la bouche autant de fois devant elle pour déverser quelques répliques piquantes à son égard, en se fichant royalement d'en subir les conséquences. Car oui, la personne lui faisant face à cet instant était de ce genre de nonchalant bon à rien qu'elle n'appréciait déjà pas particulièrement, mais qui, en plus de polluer son espace vital, se permettait de penser qu'il pouvait établir une joute verbale entre elle et lui, et cela dans une situation aussi incongrue que la leur.
Ce mec lui sortait par les yeux. C'était plus fort qu'elle, plus fort que son contrôle d'elle-même. D'habitude, il n'y avait que la gentillesse pour la pousser à un tel état d'énervement. Mais grâce à Seth, Storm avait découvert qu'une autre espèce de personne avait le don de la pousser à bout par de simples petites phrases anodines ; les crétins amorphes et imbus d’eux même. (Du moins, c’était comme cela qu’elle voyait Seth, d’un point de vue tout à fait subjectif.) Ce même genre de personne qui, par un simple sourire, vous font comprendre toute l’absurdité résidant dans leur cervelle creuse. Comment une telle rangée de charmantes dents blanches, qui avait surement fait succomber plus d’une demoiselle, pouvait-elle déclencher chez Storm une telle fureur ? Ca la dépassait.
Elle ne réalisa pas tout de suite qu’il avait posé sa main sur son épaule. C’était tellement… inconcevable, que cela se devait de n’être qu’illusion. Une illusion, Stone, rien qu’une illusion ! Respire, voila, calmement. Non, ne lui mord par la main ! Lentement, très lentement, elle tourna sa tête vers l’élément importun posé sur elle. Une horrible grimace de dégout apparut sur son visage sans même qu’elle ne puisse la retenir, ce qui allait surement ravir son interlocuteur.
« Je n’en doute pas. Vu les goûts bizarres qui vous habitent, il n’y a pas de doutes que les ballades nocturnes dans des endroits peu fréquentés doivent vous plaire. Mais quitte à aimer le froid à ce point, pourquoi ne pas aller au bout de la chose en faisant carrément du nudisme ? Je suis persuadé que votre petit bonnet A ferait tourner la tête à pas mal d’écureuil, à moins que votre adorable tête de Diable coiffée à la mode – d’ailleurs démodée – serpillière ne les fasse fuir. Qu’en pensez-vous ? »
En Amérique, à 18 ans, le port d’arme est autorisé. Soudainement, Storm réalisa que son nouveau but dans la vie était d’immigrer aux Etats-Unis. L’explication de cette loi lui parut soudainement limpide. Storm faillit se prendre la tête dans les mains, au bord de la névrose. Il aura fallu à peine une minute à ce crétin prétentieux pour la pousser à la dépression nerveuse. Joli score. Et ce vouvoiement, oh. Elle lui en mettrait des gifles, tiens. Oh, et puis non ! Que croyait-elle, cette catin de bas étage ? Qu’elle allait simplement grogner comme un ours et s’abaisser à lui cracher des insultes vides de sens au visage ? Si c’était le cas, il se trompait lourdement. Elle était Storm, bordel ! Celle que tout le monde détestait, celle qui avait pourri la vie à nombre de personne, celle qui rappelait aux imbéciles leurs propres inutilités à ce monde ! (Elle mériterait presque un prix Nobel, tiens.)
« Retire immédiatement ta sale patte de mon épaule ou je fais en sorte qu’on ne puisse plus jamais te laisser aller aux toilettes tout seul ou même avaler une compote par toi même. »
Sa voix ressemblait plus à un sifflement qu’autre chose. Quelle attrayante vipère elle faisait la !
« Que je me mette nue, hein ? Tes charmants compagnons de coucherie de ne te suffisent plus ? Ou peut être se sont-ils simplement lassés de toi. Tu me diras, c’est plutôt normal. Après tout, ils ont eux aussi pu être assourdis par le bruit de l’écho résonnant dans le vide intersidéral de ta boite crânienne. Ca a du leur faire tellement peur… Prendre conscience d’un tel néant, je comprends qu’ils se soient enfuit, Se désola-t-elle, faussement compréhensive. Mais ceci n’est bien évidemment qu’une hypothèse. Après tout, il y a mille et une autre raison, que je te laisserai découvrir par toi-même bien sur ! Ne suis-je pas une parfaite pédagogue ? »
Ah. Enfin une répartie digne de son égo. Elle en aurait presque oublié quel bien fou cela faisait d’insulter les gens. Cela ressemblait presque à l’euphorie ressentie après avoir un peu trop bu.
« Marquise, enfin, j’ai trop de respect pour vous pour vous laisser dans la solitude, acceptez mon aide et laissez-moi vous conduire dans un endroit sûr. Après tout qui sait sur quel genre de personne vous pourriez tomber dans ce genre d’endroit à pareille heure. »
Trop tard, elle était déjà tombée sur le déchet de l’humanité qu’elle priait tous le jour pour ne pas rencontrer.
« Oh, Ouiiiiii ! Le simple fait de penser que je vais encore pouvoir passer quelques minutes avec toi m’emplie d’un sentiment qu’il m’est impossible de décrire ! Quoique, attends… Oh, si en fait, c’est de la franche méprise, voila ! »
Tête légèrement penchée, faux sourire de pétasse au QI égal à celui d’une boite de petit pois, exclamations artificiellement ravies, et regard mesquin. (Barrer les mentions inutiles.) Plutôt charmant, n’est-ce pas ? Autant se passer directement la corde autour du coup plutôt que de le supporter une minute de plus. Ce fut pour cela qu’elle se retourna dos à lui, prête à le semer en courant s’il le fallait.
Invité
Sujet: Re: Il ne faut compter que sur soi-même. Et encore, pas beaucoup. { Très cher Némésis. Dim 14 Fév - 12:33
Just a steel town girl on a Saturday night Looking for the fight of her life In the real time world no one sees her at all They all say she's crazy
Stone Blackwood. Connue sous l'affreux pseudonyme de Storm pour Samaël Esaias, lui-même étant connu par cet ersatz de prénom qu'était Seth. Storm. La tempête. La tornade. Il avait du mal à concevoir en quoi un visage aussi doux et angélique que celui la rouquine pouvait être assimilé à un ciel gris, lourd de nuage, strié par les violents éclairs qui déchirent cette averse qui s'abat sur vous grâce à la force d'un vent bien trop vicieux et bien trop violent. Puis, il s'était rapproché d'elle, lui avait parlé, avait titillé quelques zones sensibles chez la demoiselle. Et l'avalanche de haine qui s'abattit sur son sourire condescend suffit à lui expliquer pourquoi Stone portait un tel pseudonyme.
Il faisait partie de ces beaux parleurs qui disaient que jamais les traits d'une femme ne devaient être rongés par la rage et la haine. Il était bien plus exquis de voir peint sur leur joli minois cette moue adorable qui exprime la surprise ; mieux, la jouissance. Et pourtant, pas une fois dans sa vie de Don juan, il n'avait vu la belle rousse sourire. Enfin, un sourire autre que cet écartèlement douloureux des lèvres qu'on appelle communément rictus sardonique et qui donnait à la belle les traits d'une affreuse sorcière. Alors Seth, qui s'était auto-renommé en Sigmund Freud, avait décrété que c'était parce que l'adolescente n'était pas satisfaite sexuellement.
Puis il la fixait intensément dans cette forêt où les ombres dansaient sur les mesures morbides du crépuscule.
Et il eut la révélation, comme ce truc « Eureka! » mais en version lui. Il en déduit que Storm, la jolie, la mignonne Storm était toujours vierge. Ce qui en soi ne l'étonnait en réalité qu'à moitié. Qui voudrait d'une harpie dans son lit ? L'espace d'un instant il s'imagina avec la douce – ô, ironie, belle ironie – dans ses bras. Un fantasme, de temps à autres, était permis, ce n'est pas comme si Lucifel pouvait fouiner son cerveau. Bref, l'islandais se l'imagina dans son lit. Il imagina clairement ces traits méprisants transformés sous le plaisir, et cette passion haineuse la dévorant pourtant toujours. Il eut soudainement très mal au dos, en imaginant ses ongles parfaitement manucurés se planter dans sa chair pour le griffer jusqu'au sang. Ô combien excitant. Ô combien douloureux.
Oh oui, le cadet Esaias plaignait vraiment celui qui aurait l'honneur de dépuceler une telle furie – et se désola de ne pas pouvoir le faire au fond de lui, c'était pourtant un joli défi. La rousse serait probablement l'un de ses plus beaux trophées après Linda... Linda, pauvre et gentille Linda, ainsi brisée par ce grand méchant loup qu'il était. Mais l'histoire ne parle pas de ce petit chaperon rouge là, doux et attentionné, dont Seth ne fit qu'une bouchée mais plutôt de ce vil chasseur qui tua sans une once de remord ce pauvre canidé affamé. Il pouffa de rire en ayant l'image mentale appropriée. A savoir une Storm en dominatrice. Avant de vite la retirer de son esprit avant qu'il n'ait ce qu'on peut appeler la trique.
Le narcoleptique laissa glisser sur lui ces remarques vénéneuses qui ne l'atteignaient en rien. Intouchable, il était tout simplement intouchable.
« Marquise, vous ignorez quelque chose d'important. Vous êtes mignonnes, à ainsi vous escrimer contre moi, à vouloir me blesser de tout votre soûl mais n'oubliez pas que le mépris ne marche que sur les esprits faibles. On ne peut que mépriser ceux qui ont une si basse opinion d'eux même qu'ils se doutent de la valeur qu'ils ont dans ce monde. Mais quand on s'attaque à un esprit fort et fier, qui sait ce qu'il vaut, le mépris est inefficace. Alors continuez, je vous prie, chantez moi mes défauts, votre voix les rend si délicieux que j'en jouirais presque. Sans offusquer vos oreilles chastes de vestales. »
Qu'il était agaçant, le jeune adulte, à avoir une si haute estime de lui-même qu'il se complaisait dans ses défauts les plus affreux : débauche, vices, indifférence, narcissisme, épicurisme, égoïsme, cynisme... Tuez-le ! Faîtes le taire ! Cet être invincible, même à la langue la plus vipérine du monde – qui se trouvait par ailleurs juste devant lui. D'autant qu'il s'amusait de tout ça, de voir cette jolie demoiselle s'évertuer à le haïr de toute ses forces.
« Storm, tu me hais, n'est-ce pas ? Bien que je pense que le sentiment d'aversion que tu me portes doit être supérieur encore. Ce doit être fatiguant, d'être ainsi obsédé par moi, jour et nuit. De chercher les moyens de me détruire jusqu'à n'en plus dormir la nuit, n'est-ce pas? » A nouveau ce sourire détestable, ces mimiques élégantes mais pourtant... dédaigneuses? Pourquoi diable était-il si heureux de s'attirer toute l'aberration d'une pauvre adolescente? Et bien puisqu'il était le centre d'absolument toutes ses pensées.
Qu'il s'agisse de haine ou d'amour, il s'en foutait : Storm ne pouvait pas passer une minute de sa vie sans penser à ce sourire moqueur qui le caractérisait. Et cela ravissait son égo – comme si ce dernier en avait besoin, tient. Le brun ne laissait pas la démone de marbre. Cette dernière tremblait devant lui. Et si les frissons qui parcouraient son échine étaient motivés par le dégoût, qu'importe, il s'en délectait très bien. Et le gigolo ne trouvait rien de plus amusant au monde que d'alimenter cette haine virulente.
Invité
Sujet: Re: Il ne faut compter que sur soi-même. Et encore, pas beaucoup. { Très cher Némésis. Ven 16 Avr - 15:08
I'll cut you down and give you lip, Being positive's so unhip. I'll cut you down cause I'm a fool, Being positive's so uncool.
S’il y avait bien quelque chose que Storm ne comprenait pas, (mettons de coté la gentillesse, ce simple mot dépassait son entendement,) c’était l’absence de réaction d’une personne devant certaines remarques déplacées, sarcastiques, insultantes ou offensantes pour ladite cible. La moindre des politesses si l’on ne répliquait pas était de répondre par une grimace de dégout, voir même un simple rictus haineux. Pour prouver que l’on n’était totalement insensible à ces paroles blessantes. Mais alors, comme certains adolescents pouvaient-ils laisser passer des élocutions aussi violentes et outrageuses à leur égard sans même tiquer ? Comment Seth arrivait-il à contrôler sa haine, sa fureur contre elle ? La réponse s’imposa d’elle-même : Samaël Essaias ne l’abhorrait pas comme elle pouvait le faire. Il ne connaissait pas ce sentiment de férocité intense qui la prenait quand son regard croisait le sien, pas plus que cette vigoureuse et persistante haine qui la saisissait puissamment, terrassant tout autre sensation au fond d’elle-même quand ses moqueries fielleuses portaient jusqu’à ses oreilles. Lui se fichait éperdument de toutes les remarques acides et haineuses qu’elle déversait sur lui tel un venin. La seule chose qu’il se permettait d’entendre était le timbre de sa voix, ayant à peine conscience qu’elle l’insultait aussi férocement qu’elle le pouvait sans tomber dans de banales injures sans réel intérêt. Et, comble de l’ironie, il rêvassait même. Elle le voyait, le lisait sur son visage qu’elle rêvait de défigurer, le brun songeait à autre chose tandis qu’elle s’évertuait de lui exprimer son aversion pur et simple à son encontre. Storm sut qu’elle n’arriverait jamais à se contrôler face à lui et que bientôt, très bientôt surement, elle finirait par lui en coller une. Et elle se rendit compte que jamais, jamais elle n’avait haï quelqu’un à ce point.
Il se fichait bien de ce qu’elle racontait. Elle le voyait bien. Toute parole sournoise glissait sur lui sans produire le moindre effet, et il se permettait presque de tapoter gentiment son crane pour calmer le chaton un peu trop agité. Si elle le tuait, là, maintenant, et qu’elle enterait ses restes dans la forêt, est-ce que quelqu’un réclamerait vraiment son corps ?
Et il continuait de déblatérer des inepties sur sa prétendue immunité. T’as le totem de Kho-Lanta ? Non, alors ta gueule et laisse la répandre son venin pour s’apaiser. Un esprit fort et fier. Sa voix le faisait jouir. Okay. C’était trop. Storm allait vraiment finir par noyer sa haine dans l’alcool dans un bar moisi coincé entre deux patelins paumés d’un quelconque pays pauvre, loin, très loin de Samaël. Les Etats-Unis étaient encore trop proches. Une arme à feu n’était plus la solution. (Quoique, elle n’aurait quand même pas dit non, la, tout de suite) Mais bordel, ou était-il le jour ou on a distribué le sens commun ? Ce qui était sur, c’est qu’il avait bien fait attention de reprendre trois fois sa dose de connerie universelle, on ne savait jamais. Son égo n’était pas loin derrière, talonnant de près la tête de la course en espérant un jour pulvériser le record mondial.
« Storm, tu me hais, n'est-ce pas ? »
C’était une question rhétorique, dites lui que c’était une question rhétorique. Oh non mon cher, la rousse ne te détestait pas, elle t’abhorrait à un point que ton pauvre petit cerveau de bigorneau atrophié ne peux même pas concevoir. Tu vois l’amour de Roméo & Juliet, ces deux idiots morts car la pensée de vivre sans l’autre était insupportable ? Et bien l’exécration de Storm dépassait de loin la hauteur de cet amour, pulvérisant des sommets de haine pouvant donner le vertige à un alpiniste aguerri. S’il y avait un cliché type de haine telle que celle-ci, (car elle avait beau chercher, personne n’avait encore su retranscrire ce sentiment si vivace dans tout sa splendeur avec réalisme) nul doute que Seth et Storm seraient une magnifique représentation à évoquer. Ou du moins, du coté de la rousse, car le brun semblait s’en ficher d’une force qu’on ne pouvait concevoir. Et il était heureux, heureux comme ce n’était pas permis dans de tels situations.
Seth, mon cher Seth, tu devrais te contenir un peu, Storm va bientôt se relâcher et ton beau visage risque d’être abimé, tes yeux seront arrachés et ce qui restera de ton corps sera donné en pâture à notre superbe déesse psychotique à la chevelure verte (pour un peu qu’elle développe des instincts cannibales, il ne restera plus rien de toi.) Ne la vois-tu pas bouillir de rage qu’elle ne sait plus comment contenir face à tant de mépris ? Ne soupçonnes-tu pas son visage d’insupportable furie se transformer en mégère infâme d’ici quelques secondes ? D’une certaine façon, elle ne te demande qu’une chose : Réagir. Mais tu t’acharnes à la tourmenter, préférant rire de son acharnement. Pousse-la à bout, dans des retranchements qu’elle ne connaît pas et voyons si tu en ressortiras indemne. Pour Stone, il n’y a déjà plus d’issues. Tu as toutes les cartes en main, Seth.
« Ce doit être fatiguant, d'être ainsi obsédé par moi, jour et nuit. De chercher les moyens de me détruire jusqu'à n'en plus dormir la nuit, n'est-ce pas ? »
La gifle partit, fendant l’air avec une vivacité soudaine. Je t’avais prévenu.
Invité
Sujet: Re: Il ne faut compter que sur soi-même. Et encore, pas beaucoup. { Très cher Némésis. Mer 21 Avr - 22:43
I never feel pain Won't you hit me again ?
Il était fascinant de voir comment Storm était rapidement poussée à bout avec lui. Elle grimaçait tout d’abord de sa présence. Puis envoyait ses habituelles piques. Avant de partir d’un pas rapide en faisant claquer ses talons, visiblement agacée. Puis il forçait un peu, et elle se mettait à grogner, tel un petit animal à apprivoiser. Samaël adorait. Elle essayait pourtant vainement de ne pas perdre la face contre ce grand méchant qu’était un Seth dans toute sa splendeur. En effet, rien ne semblait l’atteindre. L’islandais était intouchable et ne se gênait pas pour lui rappeler. Triste était la vie de Storm.
Pourtant, Seth eut droit à une variante aujourd’hui. Il avait le même sourire de connard. Le même air hautain. Et une jolie trace rouge sur sa joue un peu douloureuse. Ca, il ne s’y attendait pas. Son sourire ne démordit pas. Il ne se crispa même pas. Par contre, Samaël se mit à rire, méprisant. Oh, comme c’était jouissif de faire sortir Storm de ses gongs ! Il adorait ça. Le brun attrapa le poignet de la rouquine et se rapprocha d’elle avec un air carnassier. Le méchant chasseur était tombé dans le piège du grand méchant loup.
« Ma chère Marquise, vous vous laissez aller à la violence. C’est d’une inélégance rare. Surtout avec votre faible force. Vouliez-vous me gifler ou effleurer ma joue ? Je ne sais pas trop à vrai dire, le geste est difficilement interprêtable. Qu’en pensez-vous, ma douce ? »
Et une fois sa phrase finie, Samaël retourna tout simplement l’irlandaise pour la plaquer contre le tronc du grand chêne qui les surplombait. Violent. Passionné. Comme s’il allait la prendre là, maintenant, tout de suite. Et ce sans lui demander son avis. Son torse contre son dos échancré. Son menton sur son épaule, les fines mains de Storm fermement retenu dans l’étau de sa poigne de fer. Et ses lèvres contre son oreille. Son sourire s’agrandit.
« C’est tout de même méchant ce geste. Je suis vexé, vraiment. Je me demande comme me venger, face à un tel affront. A votre avis. Pensez-vous que profiter de votre condition de femme serait vraiment bas ? Moi je ne pense pas. Vous êtes là pour ça après tout. Satisfaire tous les désirs de nous, ces bêtes. Alors autant que ce corps de vestale serve enfin ? »
Prenant soin de tenir toujours ses poignets, il fit lentement remonter un doigt le long de ses hanches tout en mordillant son oreille, avant de reprendre d’une voix basse, grave et délicieuse. Mais combien effrayante par les mots qu’elle déversait :
« Tu n’es qu’une femme Storm. Une petite teigne, qui n’hésite pas une seconde à mordre, certes, mais femme tout de même. » il la plaqua un peu plus contre l’écorce sombre. Que pouvait-elle faire ? Un mètre soixante, cinquante kilo, contre son mètre quatre-vingt-trois, soixante-treize kilos, honnêtement ? Samaël n’était pas des mieux bâtis, mais il avait l’avantage considérable d’avoir une force conséquente. Assez pour tenir une bagarre, dans tous les cas. Alors la pauvre petite chose, là, qu’est-ce qu’elle aurait pu faire. « Mais tu restes incroyablement faible. J’aime ta manière de te débattre de cette emprise. J’aime comme tu nies cette attraction qui nous unis. Je me moque que tu me haïsses, je te l’ai déjà dis. »
Le jeune adulte déposa ses lèvres anémiées sur sa nuque et cala son genou entre les cuisses blanches de sa proie. Storm était une de ces rares filles qui suscitait son intérêt. Pas sur le plan sexuel, loin de là. Elle était vive et intelligente. Elle savait se défendre grâce aux mots, un art que peu maîtrisait. La rousse n’avait aucun bon côté. Elle était une garce, tout simplement, et n’en s’en voilait pas. C’était une salope avec un esprit fin, et il adorait ça. Ca et les formes qui allait avec, avouons-le. Mais si Seth était un connard, il restait quand même soumis aux lois, et il n’allait pas commencer à la briser impunément pour quelques pulsions.
Même si ce n’était pas l’envie qui manquait à ce pauvre mort de faim – pas meilleur adjectif pour qualifier notre cher Samaël. Et puis honnêtement, tout acte de violence suscitait chez le brun des violentes passions, qui menait généralement à un acte de violence incontrôlé. Et ce que Storm venait de déchainer chez l’islandais, il n’était pas sûr qu’elle puisse le contrôler, combien le voulait l’indépendante.
« Ma chère Marquise, je m’interroge vraiment sur comment vous faire regretter votre acte. Il vous serait clément de m’aider un peu, vous ne pensez pas ? Je pourrais vous montrer ici et maintenant, sous la clarté de la lune qui se montre, tout ce dont un homme est capable. Je pourrais aussi bien vous violer, que la sombre forêt étoufferait vos cris. Je pourrais vous tuer, que les arbres massifs se chargeront de cacher votre cadavre… Mais ce serait quand même me compromettre pour une simple gifle. Et j’avoue que la réponse massive est un concept qui m’a toujours rebuté. Alors ma belle, qu’est-ce que je devrais faire pour te faire passer l’envie de recommencer à tout jamais ? »
Invité
Sujet: Re: Il ne faut compter que sur soi-même. Et encore, pas beaucoup. { Très cher Némésis. Jeu 2 Sep - 15:40
Tu vois quand tu fermes les yeux et que tu désires un truc très fort. Et ba Dieu c'est le mec qui en a rien à foutre.
Storm n’avait jamais eu conscience de ses actes et paroles. Et encore moins du peu de crédit que l’on pouvait accorder à sa carrure. Elle lançait ses insultes et sarcasmes avec une certaine désinvolture, et ne pensait évidemment jamais aux conséquences. Que quelqu’un abime son visage pointu, détériore la parfaititude son carré roux ou froisse ses robes irréprochables étaient des choses inconcevables pour l’irlandaise, et complètement hors de porter de n’importe qui dans la logique de son cerveau. Et l’insecte rampant qui oserait défier ces interdictions absolues se verrait coller à de la spéléo forcée au fin fond d’un puits de mine sans fond, les cordes soigneusement coupées par ses soins une fois certaine de la profondeur atteint. Et il se trouvait que Seth, en plus de réunir toutes les qualités durement requises pour décrocher la palme du parfait connard selon la rousse, (DILING DILING ! CONGRATULATION !) en plus de cette magnifique et écrasante victoire sur ses autres nombreux concurrents, venait d’entrer en course pour le suicidaire de l’année.
Cela ne sert à rien que je vous rajoute un paragraphe en plus concernant la haine féroce qu’entretenait notre douce et tendre Stone pour ce charmant Samaël, je pense que vous avez saisi que cette irrépressible animosité 100% naturelle atteignait des sommets jusqu’à la inexplorés. Sinon, je vous incité à relire les posts précédents. Mais revenons à nos amusants bambins. Le frapper, suivre comme au ralenti sa propre main atteindre sa joue avec brutalité, bien qu’un contact avec l’être abhorré n’avait pu que lui déplaire, lui avait fait un bien jouissif. Cela avait été une sorte de remise à égalité, comme si le fait d’avoir laissé sur son visage la marque rougie de sa violente haine à son égard après qu’il se soit pavané et l’ait presque humilié en ne prenant pas compte de ses railleries (Dieu merci, aucun témoin n’avait assisté à cela, quelle honte, vraiment, il était temps de s’encourager à mieux faire et de reprendre du poil de la bête jeune fille !) ait pu les mettre à égalité. C’était recommencer le match à 0. Mais Seth ne comptait apparemment pas s’arrêter en si bon chemin. C’était son match à lui, la bataille qu’il gagnerait qu’importe le moyen. Mais jamais Storm ne se déciderait à abandonner.
Le blanc. Voila ce qui avait frappé de plein fouet Storm. Coincée contre un arbre et un Seth apparemment fort amusé derrière elle, rien ne lui était venu à l’esprit. Pas même un hurlement. Pas même un gémissement de douleur. Rien. Pas même une montée soudaine d’animosité. Nada. Ah, si. Peut être une folle envie de se retrouver au fond de son lit, à prier n’importe quel Dieu de la faire sortir de cet asile, par pitié. Elle s’occuperait des sacrifices s’il fallait ! Ferrait bruler de l’encens devant l’autel ! Prierait tous les jours ! Pitié ! Tout mais pas ici !
Un frisson parcourut le corps frêle de la rouquine lorsque… une chose indéterminée vint se perdre sur sa hanche et qu’une… AUTRE CHOSE INCONNUE entra en contact avec son oreille. OHWAHOWAHOWAHO. La chose infâme qui jouait aussi bien avec son corps qu’avec ses nerfs s’appuya un peu plus contre elle, l’obligeant à épouser le tronc de l’arbre, salissant par la même occasion ses précieux vêtements. Rien à faire, ses poignets étaient bloqués dans l’étau que formaient les mains du brun, bloquant la moindre de ses tentatives de fuite désespérée. C’était à peine si elle entendait les suaves paroles de son démon personnel. Et peut être valait-il mieux cela, car lui faire prendre conscience de sa faiblesse physique aurait été très mauvais pour son égo. De son point de vue bien sur. Elle aurait pu descendre de son piédestal et s’abaisser à celui de la foule ignorante. Quelle douloureuse infamie.
Et il continuait, cet imbécile. Ses lèvres venimeuses se perdaient avec délectation sur sa nuque, et ce qu’elle devina être sa jambe (sa jambe, SA jambe à lui, cette ordure,) venait effleurer ses propres cuisses. Ce contact si proche et prolongé la répugnait. Elle sentait sa tête juste derrière la sienne, elle sentait cette jambe infâme entre ses cuisses, elle sentait même jusqu’à sa respiration calme et paisible faire écho à la sienne, haletante et saccadée. Et il déblatérait ses jolies tirades, fière comme un paon, longue, si longue qu’elle en perdait le fil. Le son de sa voix et de ses intonations sardoniques et enjôleuses lui donnaient de furieuses envies de se reconvertir en pingouin (et se tirer à l’autre bout du monde, dans un monde de froid et de silence, oh bonheur intouchable ! Voila, son nouveau but ultime serait donc de s’exiler quelque part en Antarctique ou en Laponie, c’était décidé) voir juste simple sourde. (Ces handicapés ne connaissaient pas la chance qu’ils avaient, s’ils pouvaient arrêter de se plaindre, merde, ils ne connaissaient pas leur bonheur) Ce n’était pas trop demander, non ? Ses paroles s’échappèrent de sa bouche en un grincement rageur sans qu’elle n’y réfléchisse.
« Disparaître de ma vue et pour toujours de mon champs de vision étant l’option que je prône depuis toujours, je me répète donc une nouvelle fois en espérant que ton cerveau désespérément creux et dépérissant lui-même du vide intersidéral le régissant saisisse, par une lueur soudaine de lucidité si inaccoutumé, ces paroles. Mais j’en attends peut être encore trop. »
Non, Storm n’avait aucunement conscience de ce que Seth avait le pouvoir de faire d’elle. Non, Storm ne réfléchissait pas aux conséquences de ses paroles. Non, Storm n’était peut être pas aussi intelligente qu’elle voulait bien le dire.
Vous avez dit autodestructrice ?
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Il ne faut compter que sur soi-même. Et encore, pas beaucoup. { Très cher Némésis.
Il ne faut compter que sur soi-même. Et encore, pas beaucoup. { Très cher Némésis.
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum