Sujet: Nikolai ~ Kol kol kol {Finie~} Sam 17 Oct - 16:13
I. Identité
Nom : Kruzhili Prénom : Nathan Pseudonyme : Nikolai, on échappe – malheureusement – pas à sa nature. Âge : Trente-deux ans, mais on évitera de le répéter trop. Date de naissance : 1er mai 1977 date d'arrivée à la Wammy's House : Il y vit d'abord de 17 à 21 ans. Il y revient ensuite à 31 en temps que bibliothécaire. Groupe : Adults, si tout va bien.
II. Autre
QI : 202 Manie : Siffler, pour un oui ou pour un nom. Mais quand il réfléchit, Nikolai prend son poul à son cou. Rêve, Ambition : Aucune, et c'est peut-être bien son problème. Cauchemar, Phobie : L'idée de revoir ses proches l'effraie au plus haut point. Relations :
Mello : Ce n'est pas vraiment l'orphelin avec qui il s'entend le mieux, et d'ailleurs, il a rarement l'occasion de lui parler. Peu compatibles, disons. Ensuite, quant à sa succession pour L, il le trouve un peu trop impulsif mais pas incapable.
Matt : Le petit chien de Mello le fait bien rire, mais ce n'est pas méchant. Pour lui, c'est évident qu'il ne deviendra pas L, parce qu'il n'est pas suffisamment indépendant, mais il est marrant à se balader derrière le blond avec sa console.
Near : Pour lui, c'est Near le plus capable de succéder à L. Simplement parce qu'il a l'aura, selon lui, et que son intelligence n'est évidemment plus à prouver. Ensuite, il n'a pas de longues conversations avec lui, donc il ne peut pas juger plus amplement.
Lust : Sacré brin de fille, celle-là. L ? Oh, non, Nikolai la voit plus s'éclater dans quelque chose d'autre, où elle pourrait inscrire son nom et déconner autant qu'elle le veut. Il l'aime bien. Son côté déjanté qui peut donner suite à une crise de larmes subite le touche (parce que ça peut lui rappeler quelqu'un ? Non, pas du tout)
III. Physique
Ceux qui connaissent Nikolai et ont l'occasion de manger avec lui de temps à autres ont tendance à se demander comment diable peut-on tenir ce type avec un bras alors qu'il mange comme quatre. Alors, non, Nikolai n'est pas anorexique et ne se plante pas les doigts dans la gorge juste après, mais c'est pas loin, parce qu'entre les médicaments qu'il s'enfile, les fois où il oublie de manger, les fois où il a la flemme et sa carrure naturelle, le monsieur ne joue pas dans la catégorie des poids lourds, même s'il est grand. Résumons : Le mètre quatre-vingt trois pour soixante-quatre kilos (cinq si c'est vous qui l'avez invité au repas évoqué ci-dessus). On fait mieux. Des yeux bleus en amande, qu'il essaie de montrer le plus possible en portant des lentilles de contact au lieu de, citons, "ces affreuses binocles" qui datent de l'avant-guerre. Et, oui, Nikolai a beau avoir korfkorfktrente-deuxanskorkorf, quand on fait le calcul, lui-même ne date pas de l'avant-guerre. Mais peu importe. Tout ça pour dire qu'avec l'âge, la vue se fatigue mes chéris, mais qu'on va arrêter de s'étendre sur le sujet. Nikolai a aussi des cheveux - si si, mais là non plus on ne s'étendra pas pour se contenter de dire qu'ils sont assez longs, blonds et pas coiffés, mais que lorsqu'il le fait de toutes façons, premièrement ça ne ressemble à rien, et deuxièmement, ça ne tient pas bien longtemps.
Parce qu'il sait qu'il aurait l'air ridicule avec des vêtements mal taillés vu son gabarit, Nikolai porte généralement des frippes assez serrés, et des pantalons qui ont beau être grands, ne suffisent pas à lui couvrir les chevilles au moindre mouvement, ou dès qu'il s'assied. Et de manière générale, en fait, les habits de Nikolai paraissent assez vieux, sauf quand il sort. Là, il pourra faire quelques effort selon le motif. En gros ? C'est drôle, mais quand Nikolai se décrit, on croirait au physique ingrat. Mais le fait est qu'avec un minois comme le sien, forcément, on peut se permettre d'avoir quand même quelques trophées de chasse, voire sa cour attitrée. Enfin...
IV. Caractère
Nikolai, c'est le type qu'on voit le matin faire des annonces dans la bibliothèque en montant sur les tables, ou en dansant dessus, ça dépendra de l'humeur. Quel genre d'annonce un bibliothécaire peut-il faire quotidiennement ? Pas grand chose, malheureusement. Donc, Nikolai danse, chante, sourit à tout vent, siffle - même si oui, la majorité de la population déteste les gens qui sifflent pour rien, vous raconte des blagues dont il a oublié la fin... Bref, l'adulte mature par excellence. Et le premier qui dit que c'est une façon de fuir son véritable âge se fera tirer la langue. Mais évidemment, comme beaucoup de gens qui sourient tout le temps, on se doute que le blond cache des choses derrière ses jolies dents blanches. Parce que oui, voilà, le principal défaut de Nikolai, c'est bien ses secrets incessants, ses "parle moi de toi" que tu trouves craquant au premier abord mais carrément gonflant quand tu as déjà parlé treize fois de ton chien, ses faux-fuyants et ses pirouettes pour s'échapper des discussions. La plupart des gens font avec, ça reste agréable de discuter ou de rigoler avec lui, mais pour peu que vous cherchiez une relation durable, vous êtes mal tombés. Nathan ne s'attache pas. Surtout pas. Ou plutôt, les amis, ça peut passer, et encore, mais les amours, il préfère collectionner les conquêtes faciles, et si certains s'attachent, il s'arrangera pour que ces derniers le lâchent méchamment. Et il ne le prendra pas mal, oh non, pour lui, c'est mérité. Et si ce dernier ne se fait que des hommes, c'est pour un paquet de raisons. Juste parce qu'il ne se sentira plus capable d'aimer une femme telle qu'il l'a fait auparavant -mais qui l'a quand même dégoûté. Qu'il se trouve immonde et que c'en est de même pour tout le genre masculin, donc logiquement ils devraient s'accorder. Qu'il ne voudrait pas souiller la gente féminine qu'il estime plus qu'on le croirait. Et que, oui, aussi, même s'il préfèrerait mourir que de l'avouer, mais dans sa fierté, Nikolai a un affreux besoin de se sentir protégé, et que pour l'instant, une femme ne lui apporte pas ce sentiment. Alors voilà, Nikolai alterne les dépressions et autres, mais son objectif principal sera toujours de se taire et de sourire, et surtout à ceux qu'il aime - et la liste est longue quoi qu'on en dise.
V. Histoire
Petit résumé de ce qui est développé en partie un peu plus bas. Nathan est russe, né d'un père qu'il ne connut pas et d'une mère qui le prit d'abord pour une fille. Dit comme ça, ça fait très désiré. A dix-sept ans, il quitte la Russie pour arriver en Angleterre, où il fait comme il peut pour vivre, et commence à vendre des journaux, et discutant d'actualité avec des acheteurs qui ne le croient pas vu son âge. Sauf un, qui un jour écoute sa "chronique" avec attention. Bien qu'il ne l'ait jamais revu, il apprend vite qu'il était le directeur d'un orphelinat, et qu'il a laissé le nécessaire pour Nathan y soit intégré. Celui-ci accepte, et on lui donne le surnom de Nikolai, attribué à l'écoute de son accent. C'est sans doute les quatre années les plus tranquilles de sa vie. Il y resta jusqu'à ses vingt-et un ans, avant de partir sans laisser de mots, prendre un T2 sous les toits, mais toujours dans la même ville. Il y fait une dépression, se soigne, fait une tentative de suicide, remonte la pente comme il peut, enfin bref, du joli quoi. A trente et un ans, sans savoir pourquoi, il vient faire une petite visite de courtoisie à Roger, qui lui dit à titre informatif que le poste de bibliothécaire est vacant, l'autre étant partie pour une raison x. Et à nouveau, sans savoir pourquoi, il accepte, avec le vague rêve que ces cinq années peuvent revenir. Qui sait.
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Sujet: Re: Nikolai ~ Kol kol kol {Finie~} Sam 17 Oct - 16:42
VI. RP
Nikolai naquit Nathan Nadiejda Kruzhili un premier mai 1977, dans une petite ville de Russie – à l'époque URSS rappelons le - assez isolée. Nadiejda était le nom qui était censé lui être attribué à sa naissance, Irena, sa mère, étant persuadée d'attendre une fille. Bien évidemment, l'intuition féminine ne prime pas toujours, et la petite chose malingre et blonde à qui elle donne naissance ce jour-là ne trompa pas tout le monde plus de deux minutes, et fut donc nommé Nathan - un nom beaucoup plus teinté européen que celui prévu à l'origine, étonnamment. Nathan grandit dans les jupons de sa mère, dans la même petite ville où il a vu le jour, du côté asiatique de la Russie, le côté le moins habité et moins habitable. C'est néanmoins quelque chose comme la troisième plus grande ville du gloubinka, partie du pays la plus dépeuplée, ce qui n'était peut-être pas forcément honorifique, mais permettait au moins de lui faire penser à maintes reprises qu'il aurait pu tomber plus mal. Mais aussi tomber mieux. Son père quitta sa mère à sa naissance, la laissant seule à l'élever, sans envoyer quoi que ce soit pour l'y aider. Heureusement, celle-ci reçut l'aide de sa famille, notamment une de ses sœurs ayant subi trait pour trait le même scénario avec sa fille à peine plus grande que Nathan, Natalia. Le garçon grandit donc entouré de femmes jusqu'à ce qu'Irena puisse récupérer un niveau de confort suffisant, ce qui n'est pas facile dans ce coin du pays, ni à cette époque pour une mère célibataire. C'était une femme courageuse, et ses efforts permirent à elle et son fils d'obtenir un appartement enfin à eux. Les visites chez ses diverses soeurs restèrent tout de même des rituels fréquents, et par ailleurs, chaque fois que l'une d'entre elle enfanta, c'est d'une petite fille. Nathan vécut au milieu des taquineries comme le garçon de la famille. Les autres hommes et pères étaient souvent absents, à travailler plus ou moins loin de la petite tribu. Toute son enfance, Nathan apprécia l'affection qu'il reçoit de toutes part entre ses tantes et ses cousines, mais au fond, il visait plus loin, sans savoir exactement quoi. Dès qu'il le put, c'est-à-dire vers sept ou huit ans, il sortit de la maison et prit pour habitude de fouiner et d'observer en ville. C'était une ville minière, tout était gris, jusqu'au ciel parfois plein de fumée étouffante, mais de toutes façons toujours empli de nuages glacials, qui faisaient neiger pendant près de quatre mois dans des proportions atteignant parfois jusqu'à sa taille. Il allait à l'école avec sa cousine Nathalia qu'il ramenait en la tirant en luge, tandis qu'elle, à l'arrière, lui balançait des boules de neiges fourrées de marrons en le traitant de gringalet.
« - Tu pourrais aller plus vite ! Tu veux essayer, pour voir ?! »
A l'école, Nathan s'ennuyait la plupart du temps, et préfèrait lire des livres cachés derrière son cahier ou sous son pupitre. Les cours ne parvenaient pas à le captiver à partir du moment où il avait appris à lire, donc très rapidement, beaucoup plus que le reste des élèves, et il apprit même l'anglais en auto-didacte. C'est en ça qu'il visait au dessus. Il n'avait à cette époque pas conscience de son intelligence, mais se complaisait plutôt à neuf ans à remarquer la stupidité de ceux qui l'entourent. Il se rendait aussi compte de la difficulté qu'avaient ses mères à ramener de l'argent, et se mit en tête de vouloir les aider. Mais même dans sa précocité, Nikolai restait un enfant, et constate bien vite qu'avec sa tête remplie mais ses bras faibles, il ne pouvait pas grand chose. Il en vint à sécher l'école pour essayer de trouver quoi que ce soit, et la seule chose qu'il obtint, c'est que sa cousine le dénonce, à sa mère, qui fut d'abord en colère avant de comprendre et d'être touchée. Mais son fils ne devra plus quitter l'école, elle y tint, et ce dernier respecta, comme chacun de ses voeux, sa parole.
Lorsqu'il eut onze ans, et qu'il sortit de l'école, la mère de Natalia se suicide. C'est lui qui la trouva dans la salle de bains. La jeune fille fut effondrée, et c'est un sentiment de culpabilité inavouable qui rongea dès lors son cousin, pour avoir remarqué le malaise de sa mère dans sa solitude, mais n'avoir rien pu faire ou n'avoir rien pu dire. Elle vint vivre avec eux dans leur appartement, ce qui leur permit de vendre celui où elle habitait. Les deux enfants eurent à partager leur chambre. Pendant des jours, Nathan eut à lutter pour trouver le sommeil, ne pouvant détacher son regard des larmes qui coulaient sur les joues anciennement si belles de Natalia, celles qu'elle ne laissait perler sur son visage creusé que quand elle aussi venait à s'endormir. L'accueillir sous leur toit ne fut pas un problème, disait-elle. Mais déjà, elle commençait à développer une maladie à cause de son surmenage et son manque de prédispositions, qu'elle parvint à cacher à son fils chamboulé par les évènements. Natalia fut élevée pendant leur adolescence comme si elle eut été sa sœur. D'un côté, il en fut d'abord heureux, mais il régnait au dessus d'elle comme le fantôme de sa mère, et le dernier, plus inconscient, de Nadiejda, la fille que sa mère n'avait pas eu. Leur relation n'était donc pas au beau fixe jusqu'à leur quatorze ans, âge où ils décidèrent enfin à se comporter de façon un peu plus mature. D'autant que la co-habitation non plus n'était pas toujours facile à vivre. Natalia, en grandissant, devint une très jolie jeune fille, et le regard de Nikolai ne put que se poser sur elle un peu autrement que de la façon dont il avait regardé la gamine autoritaire le canarder de marrons. « Sœur » ou pas. À seize ans, lui-même se vit devenir un grand jeune homme tout en longueur, le revêtir coûte une fortune, et ses pantalons semblent toujours courts, sans vraiment de muscles, et aux épaules trop tombantes à son goût. Pas celui de Natalia. C'est cette année-là que les deux cousins entamèrent une relation amoureuse. Secrète, d'abord. Nikolai se souvient lui avoir fait l'amour la première fois le plus silencieusement possible, pour ne pas avoir à réveiller sa mère qui dormait à côté. Elle fut ainsi sa première expérience sexuelle – et la seule en matière de femme, et la plus magnifique fille qui ait pu vivre dans ce pays maudit selon lui. Irena l'apprit mais à l'instar du reste de la famille, elle le prit assez bien. Il arrivait encore assez souvent que des cousins se marient entre eux, alors pourquoi pas.
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Sujet: Re: Nikolai ~ Kol kol kol {Finie~} Sam 17 Oct - 19:35
Parallèlement, ce n'était pas vraiment les crises d'adolescence qui le poussaient dans les bras de la jeune blonde qui le taraudaient, mais plutôt celle que traversait – en permanence depuis la fin de la guerre – la Russie. Celle qui causait tant de tort à sa mère, et qui avait amené sa tante au suicide. Là-bas, la mort semblait l'accabler. Les suicides étaient nombreux, l'alcoolisme tendait à faire oublier tous les soucis qu'apportaient ce ciel gris mais les décimaient, et le système de santé déficient ne réussit pas à contre le développement du sida, ou de la tuberculose. Pour lui, on ne vit pas de ce côté de la planète. On meurt à petit feu. Les hommes dépassent rarement la soixantaine, et cela l'effraie inconsciemment. Nikolai se documentait en permanence sur l'actualité internationale et il fut bien obligé de regarder dans les journaux étrangers grâce à son anglais pour apprendre ce qui se tramait, vu que l'information n'était pas vraiment la politique du pays. Il remarque bien vite qu'alors que lorsque le monde arrive à se sortir de la guerre froide comme il peut, la Russie a totalement dilapidé ce qui lui restait dans la course à l'armement, qui n'aura abouti à rien. Une crise, à plusieurs niveaux, s'approchait, et ça leur aurait été fatal ajouté à leur niveau de pauvreté ; Lui-même travaillait, mais ce n'était pas avec son salaire minable ajouté à sa mère seule qu'ils allaient pouvoir remonter la pente qu'ils s'apprêtaient à descendre. Pour lui, tout ça, c'était la faute de son père, purement et simplement. Un espèce de lâche qui avait fuit en les abandonnant tous les deux, et rien que continuer à porter son nom le révulse. Et un jour, Nathan apprit la maladie de sa mère. Guérissable, mais pas non plus le cas dont tout le monde rêve. Il trouva que c'était le moment idéal pour annoncer à Irena et Natalia son idée de quitter la Russie pour l'Angleterre avec un groupe rencontré à une sorte de réunion dont il gardait le secret, et globalement peu fréquentable, qui lui avaient proposé de l'accompagner pour franchir clandestinement la frontière. La réaction n'est pas celle attendue. Non seulement les deux refusent catégoriquement, recommencer une vie serait trop dur, mais lui reprochèrent d'être allés à ce genre de rassemblement, et osèrent lui sortir comme excuses de ces idioties que Nikolai ne supporte pas entendre, sur la solidarité, la famille, le besoin de rester ensembles et toutes ces autres niaiseries qui selon lui ne les aideraient pas. Il se tut. Mais il continua à vivre comme il le faisait depuis quelques mois, comme s'il ne s'était rien passé – à part qu'il travaille d'autant plus dans son métier ingrat pour le génie qu'il estimait qu'il était. Enfin. Même s'il se rabaissait toujours au rang de crétin transi d'amour dès qu'il voyait sa cousine. Celle-ci commença à porter de la lingerie en grandissant, et lorsque Nathan lui en demanda l'origine, il pouvait y avoir un quelconque homme derrière tout ça, elle lui répondit que c'était ce que portait sa mère morte. Génial. Mais le côté morbide n'a jamais effrayé le blond qui embrassait tout de même ses seins avec la même délectation. Allongé sur son ventre, ils discutent de leur potentiel avenir – alors que son rêve à lui ne consistait qu'à s'en aller d'ici dès qu'ils le pourraient.
« - Et donc un nom pour notre fille... commençait souvent la jeune fille avant que son cousin ne l'interrompe - Pourquoi tant de certitude ? Ça peut être un garçon, aussi. - Tu rigoles, tu sais bien qu'on fait que des filles. - Et moi alors ? »
Là elle le regardait avec des yeux qui en disaient long, avant de lâcher un rire d'autant plus évocateur remettant en cause sa masculinité. Il répondait en la chatouillant, et lui tapait la tête, il abdiquait, normal, quoi. C'est vrai qu'ils n'avaient pas pour habitude de se protéger. Ça aurait pu arriver n'importe quand, c'était peut-être déjà en marche ce jour-là. Un dix-sept mars. Le groupe que fréquentait Nathan lui apprit qu'ils allaient partir pour l'Angleterre très bientôt. Son enthousiasme montant en flèche, il ne put s'empêcher d'évoquer à nouveau l'idée à sa dulcinée, mais sa réaction en fut d'autant plus violente. Selon elle, Irena n'aurait pas pu supporter un tel voyage, une toute nouvelle vie.
« - Si on reste ici et qu'on travaille, on pourra l'aider !
Elle l'énervait. À agir comme si elle avait été sa fille, mais si d'une certaine façon, c'était le cas. Nadiejda, c'était elle. Leur relation amoureuse et donc sexuelle commençait même à le dégouter par cette proximité.
- Bien ! Et explique-moi comment ? S'époumona-t-il - Je n'en sais rien moi ! Arrête de me prendre pour une imbécile, Nathan, je ne supporte pas quand tu agis comme ça !
Tellement représentative de ses cousines et tantes. Dès qu'un homme s'opposait à elle, ça tournait mal. Il avait été élevé dans cette optique là, d'une certaine manière, au milieu de toutes ces filles. Pour une fois, il voulait agir en homme.
- J'ai des raisons pour le faire ! Tu ne te rends même pas compte de ce qui se passe autour de toi, notre chance est là ! - Notre chance ? Pas du tout, toi, tout ce que tu essaies de faire, c'est de fuir ! Fuir tes responsabilités, fuir tout ce qui te fait peur, tu es comme ça ! Tu es exactement comme toi père, tiens !
La remarque transperça sa poitrine comme une aiguille.
- C'est ça que tu veux ? Devenir une espèce de lâche, un salopard ?
Sans qu'il ait pu sans rendre compte, son corps avait réagi de lui même, lui décochant une baffe, pleine de rage, qui projeta sa tête sur le côté, et pourtant tellement pitoyable. Quand on est un homme, on ne donne pas de claque. Et alors qu'il savait être malade à l'idée de ressembler à son géniteur, qu'il aurait voulu lui faire payer son abandon, que c'était lui qui le faisait détester le genre masculin par dessus tout, il se surprit à répondre :
- N'insulte pas mon père...
Natalia se redressa, ses cheveux blonds en bataille collant sur des endroits de son visage rendu rouge par la claque et humide de larmes, et le toisa de ses yeux bleus, d'un regard qu'encore actuellement il ne peut pas oublier. Elle lui ressemblait, ça lui donnait envie de vomir, à lui. Il y avait dans ces yeux toujours cette inaltérable passion, mais maintenant aussi de la colère, un mépris, et de l'ironie qui le mettait mal à l'aise. Elle se moquait de lui. Elle lui crachait des sentiments sur sa jolie figure d'ange maigrelet bien plus violemment qu'avec ses boules de neiges dans lesquelles elle enfouissait ses pierres. Elle le détruisait purement et simplement juste avec deux billes d'azur.
- Eh bien vas-y, je vois que tu n'as pas besoin de nous. Depuis combien de temps tu nous mens sur tout, exactement, Nathan ?
Il ne répondit pas, et déglutit, tout en essayant de garder son visage ferme.
- Va-t-en, fuis, fais ce que tu veux. Continue à leurrer ton monde, tu y es si bien arrivé jusque là ! »
Et dans le ton désespéré que prit sa voix à cette instant là, il sut aussitôt qu'elle parlait d'elle. Au lieu de répondre, quoi que ce soit, n'importe quoi aurait fait l'affaire, il eut un pas de recul, avant de définitivement tourner les talons et courir. La fuite la plus misérable de tout les temps selon lui. Dans son dos, il entend Natalia hurler:
« Va ! Sauve ta peau !»
Et elle ajouta quelque chose qui résonna en lui pendant des jours et des nuits, inlassablement. Nathan ne dit même pas au revoir à sa mère, ni à aucune de ses cousines et tantes. Le lendemain, il prit le train avec toute la bande, et ne s'étonne pas de voir que tout marche parfaitement bien. En Russie, les immigrants sont nombreux. Lorsqu'il s'assit seul dans un des wagons, il n'avait pas manifesté l'envie de se joindre aux autres, le silence fut affreusement pesant, et il ne put contrôler l'incessant afflux de sentiments qui le poignardaient. C'est vrai, il fuyait, il sauvait sa peau et tenait à sa vie plus qu'autre chose, plus qu'à celle des autres, sans savoir que dans quelques années, il serait désespéré et pathétique au point de vouloir abandonner cette rage de vivre. Il aurait pu naître fille, et être Nadiejda, la fille attendue de sa mère, il ne serait pas tombé amoureux de sa cousine, il aurait pu vivre comme il l'avait fait jusque là, en petite russe. Mais non, au lieu de ça, il était né Nathan, ce nom totalement différent de ceux de sa famille, il était né fils Kruzhili, et c'est tout. Et pourtant, la seule chose qu'il fut capable de faire dans tout ça, dans un éternel dégoût de sa personne... Ce fut siffler. Il siffla comme si de rien était. Comme s'il partait tranquillement en voyage pour rentrer chez lui ou aller voir des amis. Adieu la Russie. Adieu les filles, amis et famille. Adieu les jupons de sa maman, et les nuisettes de sa cousine. Il laissait derrière lui une mère peut-être mourrante, une femme peut-être enceinte. Dans deux ans, peut-être qu'il serait père, peut-être qu'il serait orphelin - à vrai dire, il n'avait jamais su vu son père, et il ne voulait pas savoir. Pour lui, c'était une nouvelle vie qui s'annonçait, il n'avait aucun doute, et ce malgré cet écho en lui qui hurlait dans son crâne, adoptant la voix de Natalia :
« Mens ! Mais souviens-toi ! »
Et ce n'est plus un simple proverbe russe. C'est une malédiction.
Dernière édition par Nikolai le Sam 17 Oct - 19:50, édité 1 fois
Invité
Sujet: Re: Nikolai ~ Kol kol kol {Finie~} Sam 17 Oct - 19:50
VII. Hors jeu
Votre nom ou pseudo ? Waders, aka Wadou =) Comment avez-vous découvert le forum ? Double-compte-no-jutsu ! (Drunk) Que pensez-vous du forum (design, intrigue..) ? \o/ Comment l'améliorer ? Là tout de suite j'en ai fichtrement aucune idée, il est très bien (marrant, je suis sûre que je suis d'une grande aide, mais que je suis pas la seule) Des remarques ? Pardon pour la longueur de la fiche, moi-même je ne m'attendais pas à ça (et encore j'ai coupé ;o;). Et sinon, vu par le Chat ?