The Never-Ending Labyrinth } Pv Lazy

Sa gorge se noua d’un coup sec, ses lèvres s’ouvrèrent tout aussi brusquement tandis que tout son être se crispait machinalement, comme une réaction allergique, comme un réflexe animal, quelque chose que le corps sait, mais que l’esprit n’a pas encore eu le temps d’analyser. Ça ne vous l’a jamais fait ? Cette impression, ce frisson d’effroi qui apparaît d’un coup sans que vous ne compreniez pourquoi, sans que vous ne compreniez d’où vient ce pressentiment. Tu le sais... il va se passer quelque chose, c’est la suite logique de l’histoire, c’est ce fil que tu suis et continue à suivre éternellement et qui un jour se nouera inévitablement, et qui un jour sera rompu. Qui un jour n’existera plus.

« haa... »

End était assis sur son lit, le torse nu, son front brûlant reposait dans sa paume droite tandis que l’autre soutenait son corps tremblant, appuyée sur le matelas. Quelques mèches noires étaient venues se coller à ses tempes, sur son visage luisant de sueur, sur sa nuque courbée, il respirait rapidement, trop rapidement, sa poitrine se soulevant et s’abaissant rapidement au son de son souffle saccadé. Quelle heure était il ? Il jeta un coup d’oeil entre ses doigts qui s’agrippaient à son front, vers la droite, sur le réveil... 11heures. Il avait dormi bien tard. Bien longtemps. Et pourtant il lui semblait d’avoir veillé toute la nuit, non il n’avait pas du tout l’impression de s’être reposé, au contraire. Il fronça les sourcils au même moment que ses lèvres firent un petit mouvement pour s’humidifier, pour tenter de reprendre vie. Sa main glissa de son front jusque sur le dessus de sa tête, secouant ses mèches ébène en bataille et il réfléchit doucement, se calmant petit à petit. ... Il avait fait un cauchemar. Et ça faisait bien longtemps qu’il n’en avait pas fait des comme ça tiens. Ses souvenirs commençait déjà à s’embrumer... il... il y avait Lazy dedans n’est ce pas ? L’adolescent ferma les yeux, le visage dans le bras, pour se rappeler, se rappeler ce qui lui avait fait passer une si mauvaise nuit. ... Un homme, dans ce couloir sombre, à la chevelure aussi noire que les ténèbres ; il se retournait lentement... lentement, son visage apparaissait. Il le voyait et aah ! End entrouvrit les lèvres, une goutte roulant jusqu’à son menton, il avait cru voir Lazy ; mais il avait rêvé de son père... Tout d’un coup cette pensée le secoua : il n’avait jamais remarqué cette ressemblance avec l’auteur de ses jours et ...le dealeur. Etait ce le coup du destin qui avait voulu se moquer de lui ? Plus Lazy grandissait plus il ressemblait à Hydride père. Pourquoi il pensait à eux d’abord ? C’étaient les êtres qu’il haïssait le plus au monde, et il fallait qu’ils aient la même gueule haha. Qu’ils lui ressemblent à lui aussi. « Ooh quel mignon petit garçon, c’est le portrait tout craché de son père. » « Il sera comme lui plus tard ». Vos gueules, vos gueules. A croire que c’était une sorte de double-lui qui se mettait en quête de le faire souffrir. Cette pensée lui donnait envie de gerber. End secoua la tête, visiblement à présent plus de mauvaise humeur que traumatisé. Il se leva rapidement, peut être trop puisqu’il fut prit de vertiges pendant quinze secondes. Il fouilla son armoire et s’habilla rapidement, un t-shirt noir dont il remonta les manches au niveau des avants bras puis un slim grisâtre, ça suffisait amplement. Il enfila quelques bracelets, une ceinture avec une boucle en forme de tête de mort, puis il noua ses cheveux pour se faire une mini couette. Il ne prit pas le temps de se regarder dans le miroir, End n’était certainement pas du genre narcissique, de toute façon il aurait juste remarqué que ses yeux étaient aujourd’hui plus que d’habitude cernés.

Il avait vraiment l’air d’un spectre comme ça. L’adolescent drogué marchait comme une ombre dans l’orphelinat, n’arrivant pas à se sortir son rêve de la tête, et comme d’habitude ça le torturait, ça le torturerait toujours. Mais aujourd’hui... c’était spécial. Aujourd’hui il avait cette désagréable oppression sur le coeur, une oppression froide, glaciale, comme s’il savait qu’il allait se passer quelque chose, comme si son corps prévoyait quelque évènement qui changerait sa vie. C’était peut être de la paranoïa peut être du masochisme, en tout cas ça ne faisait pas du bien et ce n’était pas fait exprès. Qu’est ce qu’il pouvait se passer ? C’était une journée comme les autres, pire, un dimanche comme les autres. Le ciel était un peu gris, les nuages le tachaient, et on pouvait voir certains orphelins lever la tête dans le parc avec une once d’inquiétude. Lui il aimait la pluie. Ce temps le mettait de bonne humeur d’habitude. Et là... non. Là il n’y avait pas intérêt à ce que quelqu’un vienne l’emmerder, ou il passerait ses nerfs sur lui. Sur le chemin il croisa Shadow et Promise en train de se fixer bizarrement, Dew et Hurricane qui se disputaient, enfin c’était Hurri qui se disputait pour deux, Giano qui se faisait emmerder par les jumeaux crétins, Seth et Lethal qui devaient avoir une conversation très intéressante, Tears et Doggy tout semblait comme d’habitude pourtant. Pourquoi son estomac était il noué comme ça ? Il voulait voir Angel. End ne voulait pas traîner plus longtemps ici. Avec tous ces gens. Il voulait bien voir Viper à la limite. Owi on se dit « encore un asocial parmi les associals » de toute façon ça ne changeait pas beaucoup.

« End ! »

C’était drôle n’empêche. Ici, de devoir s’appeler par un pseudonyme, ils voulaient quoi ? Faire des orphelins des machines ? Des machines sans plus aucune identité. Comme dans les camps de concentration... des numéros. Un peu comme dans le voyage de Chihiro, quand tu oublies ton nom c’est fini pour toi... bon bref je m’égare. Hein ? On l’avait appelé ?

Celui qui portait le nom de la fin se retourna donc, non il n’eu pas le temps de se retourner qu’une main prenait son bras, elle était grande, douce, ridée. Mais il retira son bras aussi sèchement. Personne n’avait le droit de le toucher s’il ne le voulait pas. Il fronça les sourcils en voyant le visage de doyen de Wammy’s House.

« Je te cherchais mon petit End, j’aimerai que tu viennes dans mon bureau, c’est assez important. »

« ... »

End le regarda avec une sorte de blasitude profonde, les sourcils froncés, les yeux mis clos, son visage n’exprimait pas grand chose mis à part l’indifférence des propos de vieil homme. Ça ne l’intriguait pas plus que ça. Il n’avait que faire de ce qu’on pourrait lui dire, des punitions qu’on pourrait lui infliger, de tout. Qu’est ce qui comptait ? Il avait mieux à faire.

« S’il te plait mon petit. »

« Fuck. »

End rechigna puis fourra les mains dans ses poches pour suivre Roger. Ce dernier l’emmena jusqu’à son bureau. L’adolescent s ‘était montré docile jusque là, mais la gueule qu’il fit quand le directeur ouvrit la porte aurait dû être diffusée. Lazy était là, dans le bureau du vieux. Il n’eu même pas le temps de réagir que la porte se refermait derrière lui et que Roger s’installait sur sa vieille chaise, ses lunettes sur le nez, des papiers et des montagnes de papier jonchaient son bureau.

« Commençons si vous le voulez bien. »

Tout d’un coup il eu la sensation que son pressentiment n’avait pas été qu’une impression.

Lazare serra soigneusement sa cravate, avec un soin quasiment maniaque. Son regard scrutateur fit le tour de son apparence, des pieds à la tête. Veste noire de coton fatiguée par les années, chemise banale, pantalon tendu sur ses longues jambes. Les lèvres du dealer s'arquèrent franchement, formant un pli sec juste au coin. Il venait d'avoir dix huit ans. Et plus le temps passait, plus ses traits se durcissaient. Il avait quasiment l'air d'un adulte maintenant, un adulte un brin sévère même. Quelqu'un qui ne supportait pas la maladresse des autres. Ses yeux verts, à cet instant, étaient le miroir exact de son âme : froids, fermés. Et la présence de Vain ne faisait pas avancer les choses. L'adolescent roux avait beau l'adoucir un peu lorsqu'il ne se braquait pas inutilement, il n'allait pas changer la personnalité rigide du dealer. Ce dernier ferma avec soin les boutons de ses manches, baissant les yeux. Ces derniers jours, il avait eu tout le temps qu'il lui fallait pour remettre au clair sa situation ; il fallait qu'il change d'entrepôt pour ses marchandises. Sa chambre, à vrai dire, n'avait jamais été un lieu sûr pour les quelques drogués en manque de leur substance favorite. Et End ? Pouvait il encore le considérer comme un addict à la drogue ?...

Lazy se redressa fièrement, vérifiant une nouvelle fois le noeud de sa cravate sur sa gorge pâle. End. Et voilà que la pensée du jeune brun resurgissait de nulle part. Il n'avait pourtant aucune raison d'y songer, mais son instinct lui soufflait de se tenir sur ses gardes. L'adolescent brun s'était visiblement résigné à son sort d'enfant violé, des années plus tôt, sans projet de vengeance. Si c'était bien cet événement qui l'avait forgé, Lazy se félicitait d'avoir sorti un môme écoeurant du cirage de sa vie. Pas comme s'il allait se sentir coupable pour une si vieille histoire. Seul comptait le présent. Et maintenant, le présent...c'était Vain ? Son commerce ? Son avenir ? Peuh, il n'en savait rien. Ces derniers temps, il avait tendance à perdre un peu les bases qui faisaient sa vie. Non qu'il y ait quelque chose de plus intéressant que l'argent, mais le roux commençait à l'intéresser de façon un peu trop considérable. Dommage. Ou tant pis. Quant à End, c'était de l'histoire ancienne, puisque ce dernier ne voulait plus avoir à faire avec lui, depuis qu'il s'était niaisement mis en couple avec Angel. Une histoire qui mériterait d'être reprise dans une série télévisé.

Oh, Angel, je t'aime. Moi aussi, End, intensément, si tu saaaavais ~ Pitoyable. Il aimait se dire qu'il valait largement mieux, avec cette espèce de loque qui lui servait de petit ami, chaque jour un peu plus accrochée à lui. Ah, que c'est beau l'adolescence. Les amourettes niaises, et la plus belle époque de sa vie...disait on. Mais Lazy n'était pas d'accord, non. Pour sa part, il se voyait mieux en adulte, avec des milliers de responsabilités et des millions de dollars en banque. L'adolescence ? Peuh, pour le côté fleur bleue de l'affaire, ce n'était décidément pas grand chose. Et, palpant avec douceur son visage, il se rendit compte qu'il ressemblait dangereusement à celui d'End. Le même teint de cire, les lèvres délicatement dessinées, le regard en ovale...il y avait là une étrange coïncidence. Haussant les épaules, Lazy décida de ne plus y penser. Inutile de s'empoisonner la journée avec des similitudes physiques avec un looser.
Au moment où le dealer se détournait du miroir, on en profita pour frapper à la porte. Il esquissa un fin sourire :

«...et bien, Vain, je te savais moins poli... »

Et paf, la porte s'ouvrit sur sa Royauté Roger, bien sérieux dans son costume trois pièces qui devait avoir été recousu une vingtaine de fois. Enfin, ne calomnions pas Roger, le vieillard avait fait beaucoup de choses, pour lui, comme pour les autres. Il y aurait un jour un monument dédié à Saint Roger de Winchester, l'homme qui sauva une centaine de pauvres orphelins pour les mettre dans une foutue compétitions mortelle. Joyeux vieil homme. Et pour l'instant, il avait l'air en effet plutôt réjoui :

« Monsieur ? »
« Lazy, mon petit, il faudrait que je te parle d'une chose très importante, peux tu me rejoindre dans mon bureau maintenant ? »

Même petit discours qu'il servait à tout le monde, pour les choses soit disant « importantes ». Lazy hocha distraitement la tête, un peu ailleurs. Il emboîta silencieusement le pas au vieil homme, persuadé que tout se passerait bien. Et pourtant, son instinct lui soufflait des mises en garde peu agréables, que l'adolescent repoussait sans vraiment y faire attention. Il entra dans le bureau du directeur, prenant un instant le temps d'admirer ce qui s'y trouvait. Le beau bureau en acajou, les fauteuils, et les photos de classe de générations d'enfants passés par l'orphelinat. Orphelin... il s'en fichait un peu de l'être, mais voir tous ces visages avait un sens quelque peu solennel. Lorsque Roger l'invita à s'installer dans un fauteuil, Lazy s'exécuta, toujours en silence. Que pouvait il lui vouloir ? Lui faire la morale sur son petit trafic ? Lui donner sa place dans le classement ?... Le regard du brun s'égara sur les divers portraits, peu importants. Ces bouilles d'enfants ne lui étaient d'aucun secours dans le cas présent. Il allait falloir improviser, selon ce que Roger allait dire. Parfait. Lazy avait toujours adoré l'improvisation.

Mais quand le directeur, après lui avoir dit de patienter deux petites minutes, revint avec End, l'adolescent ne put réprimer un frisson. Il s'enfonça plus profondément dans son fauteuil, croisant les bras sur sa poitrine. End...Ici ? Avait il parlé de quelque chose ? Etait ce à cause de son ancienne consommation de produits illicites ?....Ou, à cause de son visage ? Lazy s'humecta les lèvres distraitement, fixant son ancienne victime avec attention. Tout dans son apparence avouait son manque de sommeil. Il avait l'air de s'être à peine levé, les traits tirés, le teint cendreux. Allons bon. Le dealer se détourna de lui porter son attention sur Roger. Ce dernier commença d'une voix grinçante :

« Commençons si vous le voulez bien... »

Toujours aucun murmure de sa part, le brun aux yeux verts restait muet. Quelle grande révélation pouvait les avoir amenés tous les deux au même endroit ?...Roger attrapa nonchalamment un stylo, qu'il coinça entre son pouce et son index :

« Mes enfants, si je vous ai réunis ici, c'est pour vous annoncer une grande nouvelle. »

Trois.

« J'ai entendu dire que vous ne vous entendiez pas bien, mais ce que je vais vous dire... »

Deux.

« ...Vous rassemblera, j'en suis certain. »

Un.

« Vous êtes de la même famille. »

Bombe larguée.

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Comme l’avait prévu Lazy, comme il l’avait calculé, comme il l’avait voulu, la bouche de sa victime s’était fermée. End n’avait jamais parlé à personne de ce qui s’était passé 5 ans plus tôt… ce n’était pas si loin en réalité, les cicatrices ne s’étaient pas totalement fermé, mais l’adolescent s’était arrangé pour les panser, pour les oublier, pour ne plus les regarder. Et c’avait plutôt bien marché, à force de vouloir vraiment quelque chose on finit par la réaliser, et lui il était passé au-dessus. Certes ça ne l’avait pas empêché de rester coincé comme une marionnette entre les griffes de Lazy, ce dernier avait totalement réussi son coup. Il avait fait de cet enfant une sorte de mini-esclave, de poule aux œufs d’or oui, pour employer l’expression exacte. Il lui revendait sa drogue à des prix exorbitants, et End dilapidait son héritage dans l’achat des substances dures qui l’avaient tué petit à petit, lentement. Tandis qu’il se murait dans le silence. Oh non, personne ne le savait. Angel, certainement pas. Il était le dernier à qui il voudrait bien en parler. Que se passerait-il s’il le savait ? Comment le regarderait-il ? Quelque chose de faible ? Quelque chose de manipulable ? Quelque chose de souillé ? Quelque chose sans aucunes mœurs ? Et s’il lui reprochait ? S’il lui disait qu’il aurait dû réagir, le cogner, s’enfuir… S’il lui disait que ça le dégoutait que Lazy l’avait ainsi touché ? Bref, exit. L’Ange devait rester sur son heureux petit nuage. Ensuite, amis, quels amis ? Viper ? Même à elle il ne pouvait rien dire, c’était impossible. C’était un énorme poids sur le cœur qui lui nouait la gorge quand il envisageait même d’en parler. Jamais. Mais il survivrait très bien comme ça, c’est ce qu’il se disait. Il oublierait Lazy. Il oublierait tout ça un jour.

La seule personne qui aurait pu s’en douter était Tears. Pourquoi Tears ? Parce qu’après que Lazy ai foutu sa victime à la porte, après l’avoir désabusée, droguée et violée le pauvre petit se fit ramasser par le surveillant blond qui s’occupa de lui. Ça se voit les marques de griffures, de morsures, sur un corps blanc et maigre, non ? Peut-être s’en doutait il, peut être n’avait il rien comprit, End se le demandait. Mais hors de lui l’idée d’aller lui poser la question.

Avec un peu d’amour il s’en était parfaitement sortit. Oui.

Et pourquoi il fallait qu’on l’y replonge. Maintenant ?

Il s’était attendu à tout sauf à ça. La vue de Lazy lui donnait des frissons de dégout liés à une indifférence exaspérée. Et peut-être à une certaine peur… peur de se retrouver dans une pièce close avec le dealeur. Au moins il y avait Roger, là, oui c’était amusant à dire mais le vieil homme était en ce moment même son seul secours pour ne pas craquer. Il se raccrochait à sa présence, pitié qu’il ne parte pas. Il ne l’avait jamais autant aimé qu’en ce moment là tiens. Mais ça n’allait certainement pas durer, et il ne savait pas que dans deux minutes il allait le haïr plus que tout.

Que voulait-il leur dire ? Pour les convoquer tous les deux ? End fut prit d’un frisson désagréable quand la seule piste imaginable lui apparu, le vieux avait découvert le viol. Qui l’avait trahi ? Tears ? On l’avait entendu gémir dans son sommeil ? Ce qui lui arrivait parfois. Gémir le nom de Lazy comme il l’avait gémit quelques années plus tôt, comme il avait gémit de souffrance. Comment Roger l’avait il su ? Non… Lazy avait parlé ? Lazy avait révélé ? Impossible, il allait le faire mettre en prison si c’était le cas. Non, il allait le tuer avant. C’était un pacte dont ils n’avaient jamais parlé mais qui s’était induit entre eux au moment même où l’enfant avait quitté la chambre de son bourreau. Ils n’allaient pas en parler. Ils y perdraient tous les deux. C’était fini, tout le monde allait savoir.

Le sang palpitait dans ses veines, angoisse, peur, stresse, putain il allait le dire le vieux ? Il allait le dire qu’on en finisse ?

« Mes enfants, si je vous ai réunis ici, c'est pour vous annoncer une grande nouvelle. »

Haha, grande nouvelle ? Il allait les renvoyer tous les deux parce qu’ils dealaient des produits illégaux ensemble ? Ou alors… Grande nouvelle youhou, j’ai appris que tu t’es fais violer End, lol, tu le savais ? Bordel dis le.

« J'ai entendu dire que vous ne vous entendiez pas bien, mais ce que je vais vous dire... »

Ce n’est pas qu’on s’entend pas, c’est juste que je le hais. Ça ne se voit pas ? Te mêle pas de ça le vieux. Surtout pas. Dis le, bordel.

« ...Vous rassemblera, j'en suis certain. »

… C’est beau d’avoir de l’espoir. T’as trouvé qu’on avait le même coiffeur ? Qu’on portait la même marque de sous vêtements ? Comme ça va nous rassembler, dis le bordel de merde.

« Vous êtes de la même famille. »

...

Retire ce que tu as dit. Maintenant.

End resta debout, droit comme un piquet, on aurait dit que la nouvelle ne lui faisait aucun effet, il se contentait d’observer Roger, fixant son regard diaboliquement sombre sur son crane dégarni. Le temps que ça arrive au cerveau, d’accepter d’avoir bien entendu. Non, il avait mal entendu.

« Pardon ? »

« Vous êtes de la même famille. »

Dit-il avec une sorte de petit sourire au coin de ses lèvres blanches. Et flétries par le temps. De la même famille ? Il allait se crever, là maintenant, tant cette idée lui était insupportable. Mais une lueur d’espoir apparu. La même famille, la bonne blague, Roger avait tout certainement trouvé un lien dans une branche lointaine de génération. Du genre… cousin éloigné issu issu de germain par alliance. Si c’était le cas tout ça n’était pas si grave, et pas important. Tout ça n’avait aucune importance, inconnu ou cousin de germain, il n’avait pas de famille, la famille est un mensonge. SA famille avait été un mensonge. Il n’en avait pratiquement plus. Ça ne voulait rien dire, rien du tout.

« Frères pour être précis. »

Tout espoir partit en fumée. Il se sentait cassé en mille morceaux. Impossible, c’était tout simplement impossible.

« Enfin, demi-frères. »

Là c’était possible, et donc c’était pire.

Lazy. Sa famille ? Lazy de sa famille ? Qui… pourquoi ? Comment ?

« Vous plaisantez j’espère… »

Il essaya de se rappeler, c’était pas le premier avril aujourd’hui ? Non même pas… c’était la période d’Alzheimer ? Roger perdait la boule ? Il devenait sénile ? Le brun n’osait pas regarder son… frère. Frère. Ce mot tournait en boucle dans son esprit, en boucle, il lui semblait que ça ne s’arrêterait jamais. C’était une boucle sans fin. Un cercle parfait. Il ne pouvait pas le regarder, il aurait bien voulu, pour que d’un regard ils se disent que le vieux était stupide, pour qu’il lui dise d’un regard que c’était faux.

« Non, et bien j’étais intrigué par votre ressemblance physique, et aussi parce qu’après étude vous aviez le même groupe sanguin, qui présentait une même déficience des globules rouges, intéressant n’est ce pas ? J’ai donc été intrigué, et pour Wammy’s House il n’y a pas de recherche qui n’aboutit à rien, en bref, j’ai fais le détective, et … tout est là… »

On s’en fout de ta vie bordel de merde. Roger posa ses doigts sur une liasse de quelques papiers, s’apprêtant à les saisir mais End fut plus rapide et les lui arracha alors qu’il allait les prendre en main. Il parcourra du regard les caractères minuscules, assez intelligent et cultivé tout de même pour savoir comment lire une feuille d’enquête sur les parentés. Elle présentait des déclarations juridiques de naissance, Roger avait eues toutes ces informations sur leurs comptes ? … analyses de sang concordantes avec l’individu… père commun… mère différentes… les deux individus sont donc demi-frères de sang.

Un cercle… parfait.

non

Ils ne pouvaient pas être frères, n'est ce pas ?

« Quelle bonne blague, Roger. Pourquoi voulez vous nous rapprocher alors que visiblement nous nous entendons pas ? Juste pour nous mettre un nouveau poids ? »

« Lazy, End. Tout est écrit là. Vous êtes libres de faire ce que vous voulez de ce que je vous offre. C'est une chance unique pourtant. Celle de ne pas être totalement séparé de son sang, ici.»

« Alors, permettez moi de vous dire que votre cadeau est empoisonné. »

« Enchanté, End. C'est censé nous montrer sous un meilleur jour. Et pourtant... »

« ...tu es toujours le même : grotesque et stupide. Mon incestueux petit frère... »

Le monde d’End était tout simplement en train de s’effondrer. Tout ça à cause de ce vieux con. Il aurait pas pu se retenir et garder cette information pour lui ? C’est pour ça que les ignorants sont heureux. C’est pour ça que les surdoués souffrent. Chaque seconde lui semblait être celle d’une rafale de mitraillette et au fur à mesure qu’elles passaient End avait l’impression que ses jambes lâchaient, que son cerveau tournait, qu’il allait tomber, tomber loin, tomber dans un gouffre où tout le monde lui rappellerait qui il est. Il eut un vertige puis se ressaisit, putain d’image du vieux qui était en train de se troubler. Putain. Putain. Merde.

Sa tête lui faisait mal, voyons…c’était des conneries tout ça, c’était tout bonnement impossible d’être frère avec Lazy. Comment…réfléchir. Lazy était plus âgé que lui. Son père avait donc eu une aventure avant sa naissance n’est ce pas ? Première nouvelle, papa était un gigolo. Deuxième nouvelle, tout ce qu’End avait ressentit par rapport à Lazy, le fait qu’il lui rappelait son père, tout ça n’était pas qu’un pur hasard. Et tous les orphelins, quand ils les confondaient, quand ils disaient qu’ils se ressemblaient et que c’était drôle qu’ils se détestent l’un l’autre, ils avaient tous raison en fait. Ça crevait les yeux à ce point ? Non. Il ne voulait pas être cet…cet enfoiré. Il ne voulait pas être lui, il ne voulait pas partager son sang avec ce bâtard, putain de famille. C’était gai. Voyons voir, un père violeur, une mère suicidaire, un frère démoniaque, que demander de plus ? Et sa sœur ? Et Eliza ? Comment il allait lui annoncer ça ? « youhou, soeurette, on a un frère ! Et tu sais quoi ? Il m’a violé, comique hein ? ». Non, elle ne devait pas savoir, personne ne devait savoir, ça ne devait pas sortir de ce bureau, jamais. Même Angel ne devait pas savoir, surtout pas Angel…

Alors en plus, non seulement il était frère d’un connard de première zone mais en plus de ça il était incestueux ? Il fallait que Roger ai choisit Lazy. Pourquoi pas un autre ? Même Aphrodite aurait convenu, mais pourquoi Lazy ? Cette ironie était à mourir de rire.

Il ne fréquentait plus le dealeur depuis un bail, il essayait même d’aller se fournir ailleurs, et même, non, il essayait d’arrêter. Il n’était plus à Lazy depuis longtemps. Il n’était plus lié à lui. Et là…le vieux..venait…sourire aux lèvres et les lier à jamais. C’en était trop, il allait exploser. Son cerveau refusait catégoriquement d’admettre la réalité, il ne pouvait pas, c’était irréel, c’était un cauchemar, il allait se réveiller bientôt.

Alors que son cerveau bouillonnait le brun ne s’aperçut pas que son soi-disant frère s’était approché, approché un peu trop de son espace vital d’ailleurs. Et ça l’étouffait. Rien que de le savoir dans la même pièce que lui le faisait suffoquer alors imaginez à quelques centimètres.

« Lazy, End. Tout est écrit là. Vous êtes libres de faire ce que vous voulez de ce que je vous offre. C'est une chance unique pourtant. Celle de ne pas être totalement séparé de son sang, ici.»

Chance ? Sang ? Ils s’étaient tous fait à l’idée qu’ils étaient seuls. Tous les orphelins de la Wammy’s étaient affreusement seuls, ils n’avaient plus rien, ils devaient se débrouiller seuls, complètement seuls. Il n’y aurait ni papa pour payer les études ni maman pour encourager. Et End, son sang, il l’avait renié depuis très longtemps. Sauf en ce qui concernait sa sœur, oh, douce sœur infortunée.

« Alors, permettez-moi de vous dire que votre cadeau est empoisonné. »

End écoutait à moitié, les mains posées sur le bureau de Roger pour s’y appuyer, parce que ses jambes flanchaient et il devait garder de l’énergie pour fuir d’ici au plus vite.

« Enchanté, End. C'est censé nous montrer sous un meilleur jour. Et pourtant... »

La voix de Lazy lui semblait vague, lointaine, il n’avait pas envie de l’écouter lui et son speech de conneries qu’il pouvait déballer. Chaque mot qu’il entendait n’avait pas de suite, ça ne formait pas de phrase…plus rien n’était logique, plus rien ne finirait. C’était une foutue impasse.

Sûrement que le dealeur dût se sentir vexé d’avoir aussi peu d’intérêt car il se rapprocha dangereusement de son petit frère adoré. End écarquilla les yeux, prit au dépourvu, la respiration bloquée le temps que l’autre brun fasse son petit manège. Il sentit son souffle contre son oreiller lui murmurer des choses qu’il n’avait même pas envie de comprendre, qu’il n’avait même pas envie d’écouter et auxquelles il ne voulait pas répondre. Cette proximité lui glaça le sang, mais il resta dans la même position, tête baissée, le visage caché sous ses mèches ébène, les yeux fixant le bureau comme s’il y voyait le diable.

« ...tu es toujours le même : grotesque et stupide. Mon incestueux petit frère... »

Que…quoi ? Non ? Il n’allait pas en parler ? Roger ne l’avait pas entendu n’est ce pas ? End resta tétanisé quelques secondes, tremblant. Puis il se reprit et poussa violemment du bras Lazy pour le faire partir immédiatement, il ne le voulait pas si proche de lui, non, il allait recommencer. Le gothique fixa son « frère » avant de lui crier « Ne me touche pas !!! » .

« Tu…non…c’est…c’est pas…c’est pas possible…mon père…et…toi…c’est faux… »

Les mots incestueux petit frère tournait dans son esprit alors qu’il avait l’impression de perdre la tête. Non, il ne perdait pas la tête, il était juste dans une rage folle.

« Ne m’approche pas…c’est faux…il…ils ont… »

Il semblait devenir fou. End tourna la tête dans tous les sens pour chercher les papiers. Puis sous le coup de la colère, il poussa la moitié de ce qu’il y’avait sur le bureau de Roger par terre, trouva les papiers par terre dans un bruit de fracas, arracha des autres celui qui prouvait qu’ils étaient frères, sortit son briquet et le brûla sous les yeux de Lazy et du vieil homme.

« HAHA ! Personne n’aura plus rien pour prouver quoi que ça soit ! Frère ? Je ne serais jamais ton frère ! »

Le brun lâcha le papier qui s’était consumé très rapidement. Il savait parfaitement que ça ne résoudrait pas le problème, que ça n’avait servit à rien de faire ça, et ça ne le soulageait même pas…c’était vraiment très puéril de sa part. Mais son cerveau partait en vrille.

« End, calme-toi ! Qu’est ce que tu fais !? » Osa Roger. Le vieux con n’était même pas en colère, il devait bien avoir un double quelque part.

Putain d’enfer.

|| Frozen in time yearning forbidden wishes
Damned and divine. Scars of my broken kisses
What will follow if tomorrow's blind?
My eternal night

I'm a slave to the dark
I know I'm not saint, you see.

« Arrêtes un peu ton cirque, End, il n'atteint personne. Et vous, Roger, donnez moi le nom de mon.... [ricanements, encore, sournois] père. Puisque End est de mon sang, la logique veut que je sois du sien, n'est ce pas ? Je suis majeur, je suis en droit de demander ce qui me revient. Donnez moi mon nom. »

Feel the Shadow of my oblivion
Hoping Mercy will show her Face

Les pensées lui donnaient mal à la tête, il commençait à imaginer ce qu'avait pu être cette fabuleuse romance
entre son père et la mère de Lazy. Comme quoi un secret ne reste jamais éternellement enfouit. Avait il sauté d'autres femelles en manque, d'autres frères encore plus diabolique que celui là allaient ils venir l'emporter dans son sommeil et pourrir sa vie? Pourquoi? Comment? Comment était ce possible une chose pareille? Ils seraient frères et se seraient retrouvés 18 ans après dans le même orphelinat ? C'était n'importe quoi. Ou quand la réalité dépasse la fiction. Non. Il ne pouvait pas y croire. Cette information refusait tout simplement
de s'inscrire dans le cerveau d'End, elle le brûlait, elle affaiblissait la totalité de ses muscles, comme s'iln'était plus qu'une sorte de pantin inutile à qui on jouerait un mauvais tour.

Un jour peut-être se dirait-il "osef". Et ce jourlà serait un jour bénit.

Curieusement le bureau de Roger commençait à lui sembler bien flou. Il avait beau cligner des yeux, les frotter, rien n'y faisait. Comme une poussière invisible dans l'oeil. D'ailleurs il allait finir par être prit de nausées à la sensation de ces souvenirs remontés à la surface comme ça, d'un coup de poing dans le ventre. Mais il se retenait et essayait de rester stoïque, et droit, et calmer ses nerfs qui bouillaient sous son épiderme.

Roger pensait il vraiment que leur avoir révélé tout ça calmerait les choses ? Le contraire serait plus rationnel.
Leurs familles étaient mortes à tous les deux, disparues dans le néant, dénuées de sens, abandonnées, chaque orphelin était seul. Si seul. Et voilà qu'on l'obligeait à avoir un frère qu'il n'avait jamais voulu. Qui plus est un frère avec qui il s'était adonné à plusieurs parties de jambes en l'air, un frère dont il rêvait de fracasser le joli minois, un frère qui l'avait plongé dans l'enfer de la drogue. Un frère qui n'avait jamais rien voulu d'autre que le tuer à petit feu pour se servir de lui dans son propre intérêt. Super la famille. Elle était encore plus bargée que ce qu'il ne l'avait crue.

End ne regardait toujours pas Lazy. S'il le regardait il allait finir par lui sauter dessus et l'étrangler, c'était certain. Il imagineait bien la tête que le dealeur pouvait tirer là tout de suite. Rictus narquois de dégoût. Le pire c'est qu'End savait très bien que Lazy allait maintenant essayer de profiter de cette information. Autant que ça serve à quelque chose d'être le frère de quelqu'un non? En ce qui concernait le Dark Nightmare il ferait comme si de rien n'était, comme si cette journée n'avait été qu'un mauvais rêve.

Mais merde, qu'est ce que ça faisait mal dans la poitrine.

« Arrêtes un peu ton cirque, End, il n'atteint personne. Et vous, Roger, donnez moi le nom de mon.... père. Puisque End est de mon sang, la logique veut que je sois du sien, n'est ce pas ? Je suis majeur, je suis en droit de demander ce qui me revient. Donnez moi mon nom. »

Hein? Quoi?

Le coeur du brun manqua un battement. Vide. Non. Quel connard. Il gagnait tout. Si Roger révélait les noms des deux adolescents il n'y aurait qu'un gagnant, Lazy. Parce que son ancien nom ne valait plus rien, il venait de s'en trouver un nouveau. Le sien. Hydride. Et si Roger prononçait ce mot là End aurait tout perdu. Il fallait qu'il lui vole tout, jusqu'à son nom. Non... même s'il n'était pas important il ne voulait pas que Lazy le connaisse, il ne voulait pas que Lazy ai le plein pouvoir sur lui. A connaître son nom, son identité et ça serait finit.

« Hein....? quoi....non....!! »

Il n'avait même plus la force de taper sur Roger pour l'empêcher de parler, non. Il était coincé. Le vieux allait tout lui révéler. Et ça serait finit. End fronça les sourcils jusqu'à se former des plis désespérés sur son visage blanchâtre depuis la nouvelle. Pas le temps, Roger parla.

« Malheureusement Lazy je ne peux pas te le révéler, je ne le connais pas. Les archives de ce genre sur les orphelins de Wammy's House sont effacées, les documents détruits. Donc je ne le connais pas. Et même si je le connaissais je n'aurais pas été sûr de pouvoir te le révéler. »

Le bougre croisa les mains, fixant alternativement les deux bruns. End en aurait presque serré Roger contre son coeur tellement cette nouvellele réconfortait quelque peu dans la merde où il était tombé, oubliant qu'il avait voulu le décapiter il n'y a pas une minute.

Mais une nouvelle pensée vint de nouveau lui arracher un vertige. Si Lazy ne pouvait obtenir cette information de la bouche de Roger il essaieraitsur les autres personnes qui la connaissent. Il y avait.... voyons.... quatre personnes vivantes qui connaissaient son véritable nom. La première était son père, en prison, Lazy ne pourrait jamais le retrouver. La deuxième était sa soeur Eliza, qui était en ce moment... dans un autre orphelinat. Là non plus Lazy ne pourrait jamais la retrouver. D'ailleurs il ne connaissait pas son existence et c'était tant mieux. La troisième était Angel...et là ça devait sûrement être bien plus problématique. Le blondinet était si niais parfois qu'il pourrait révéler tout ça à Lazy en souriant si on lui donnait une bonne raison... non... il était niais mais pas stupide quand même. Cette pensée aurait presque pu faire sourire End s'il ne pensa pas à ce moment là que la meilleure manière pour Lazy de connaître le nom d'Erwan Hydride était de tout simplement demander à son propriétaire qui se trouvait en face de lui.

Il pourrait craquer. Non, il ne craquerait pas. Lazy n'avait pas intérêt à lui poser la question auquel cas End finirait complètement fou de rage. Ou fou tout court.

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