[Ne me tape pas Vice, je ferai notre topic aussi. XD]
Illicit regarda ses petits pois se battre en duel dans son assiette en jouant de sa fourchette sans vraiment y réfléchir. Il était accoudé à la table de son bras gauche tandis que l’autre main maniait l’instrument à pics en essayant d’embrocher les petits légumes de la taille de son cerveau sans y parvenir. Finalement, à bout de patience, il leva haut sa fourchette et avec un cri de guerre de dégénéré, il envoya son arme se planter dans l’assiette pile entre deux petits pois. Son écuelle se dressa brutalement à la verticale et envoya voler son contenu un peu partout derrière son possesseur…Oups. Un sourire vicieux se dessina sur ses lèvres finement rosées, il se leva discrètement et débarrassa ses affaires en faisant mine de ne pas entendre les grognements contrariés de ceux qui avaient eu la malchance de se recevoir des petits pois dans la figure. Le professeur quitta le réfectoire en enfonçant ses mains dans les tréfonds de ses poches. Illicit accorda des regards malicieux aux élèves qu’il croisa sur son passage en étirant son rictus digne d’un diablotin. Sur son chemin, les fenêtres laissaient filtrer les derniers rayons du soleil couchant et ils éclairaient son unique œil de lueurs pécheresses et incendiaires, silencieusement sauvages. Il faisait quelque peu chaud en cette période de l’année, pourtant l’enseignant portait toujours des chemises peu épaisses et sombres qui lui collaient à peine à la peau. Ses pas se firent plus discrets, observant les enfants rentrer dans leur chambre tandis que des couples traversaient les corridors par-ci et par-là.
Long soupir soufflé telle une mélopée, Illicit monta sur le rebord d’une fenêtre ouverte, le vent lui caressa le visage et semblait lui chuchoter de furtifs mots au creux de son oreille percée. Sa pupille suivit la courbe ensanglantée que laissait l’orbe solaire derrière lui à l’horizon, il colorait le ciel dégagé de couleurs guerrières et indiennes. Illicit inspira franchement l’air frais de Juillet, en emplissant ses poumons et gonflant son torse. Le jeune homme en profita pour s’allumer une clope, toujours au bord de la fenêtre située au premier étage et près de sa chambre. La fumée s’évapora dans l’atmosphère, chassée par la brise estivale en formant des arabesques païennes sans signification. La braise rougit quand il tira sur sa cigarette, l’air rêveur tandis que l’orangé et l’écarlate de l’astre peignaient son propre corps d’une teinte hostile. La cendra vacilla au bout du bâton avant de s’envoler. Le nuage blanc sortit de sa cavité buccale, éphémère, mort-né.
Illicit venait d’échapper sa dernière bouffée, il avait mit exactement quatre minutes et trente seconde pour terminer le tabac. Il croisa les bras et s’adossant à l’encadrement de la fenêtre, fixant intensément la lumière mourir, ce spectacle le fascinait et l’entraînait souvent dans des pensées philosophiques sans queue ni tête. Finalement, sentant des fourmis lui engourdir les jambes alors que les cieux avaient revêtu leur manteau de nuit, il sauta du rebord et se dirigea vers sa chambre, nonchalant. Il ressemblait à un élève vu de dos…vu d’en face aussi d’ailleurs. Il n’était vraiment pas grand ni doté d’une force exceptionnelle, son mètre soixante-douze ne convainquait guère et sa puissance digne de Timon était risible. Bon c’est sûr qu’il ne se forçait pas trop non plus, s’il avait été plus fort peut-être aurait-il pu sauver Will. Cette pensée le crispa, ses ongles s’enfoncèrent dans ses cuisses alors qu’à sa ceinture pendait..une paire de menottes. Drôle de goût vestimentaire qu’il possédait, il avait l’air d’aimer accrocher diverses accessoires tous aussi insolites les uns que les autres sans se poser la question d’harmonie. Etant prof d’art, « l’harmonie » s’imposait toute seule. Et pour vous répondre, oui ce sont de vraies menottes avec une clé pendouillant avec, il les avait piqué à un ami en France. Lorsqu’il pénétra ses appartements, il fut ravi de voir le désordre qui y régnait, ça prouvait bien que c’était son chez-lui. Il jeta en l’air le manuel « Le Zimbabwe..pour les nuls. » Hem, oui, Illicit aimait bien apprendre tout un tas de langues incongrus. A son inventaire, il manipulait le Français (langue maternelle), Islandais (seconde langue maternelle), Anglais (normal), Russe, Japonais avec quelques esquisses pour le Chinois sans y être allé un peu plus profondément. Bref, il fouina dans son bordel et se réjouit en retrouvant ce qu’il cherchait ; une petite chaîne (hifi) portative où l’on pouvait mettre des cassettes et des CD. Il les déposa dans un coin et s’allongea sur son plumard pour quelques minutes ( ?).
Le décoloré avait envie de…danser. Ca devenait urgent, et il voulait le faire dans un lieu assez spacieux pour se permettre de se déplacer comme bon lui semblait. Pas la salle de musique, il était sûr que des gamins y traîneraient. Il vérifia l’heure, le temps lui ayant semblé passer lentement ; vingt-deux heures trente-huit. Il bondit de son matelas et saisit sa chaîne et un CD et courut comme un fou dans le couloir pour aller se réfugier dans la Common Room. Par une infinie chance, il n’y avait personne et le silence régnant dans les alentours témoignait du calme. Il ferma négligemment la porte (résultat elle était à peine entrouverte.) et posa sa chaîne sur le piano, Illicit poussa ce qui traînait au milieu pour avoir plus de place. Et quand son territoire fut préparé il appuya sur un des boutons de sa petite machine et il devina que le CD devait se mettre à tourner à l’intérieur.
Une voix lointaine, comme céleste, s’éleva dans l’air. On aurait presque pu croire qu’elle ne venait pas de la chaîne portative tant elle se répercutait sur les murs. Ca démarrait doucement, Illicit commença par tendre ses bras, chacun de ses mouvements étant minutieusement calculé. Il se bougeait tout en souplesse, ses pieds glissant au sol comme des serpents, le bras de son pantalon frôlait parfois le parquet. Une minute et demie s’écoula, il continua ses gestes délicats et gracieux avant d’agenouiller une jambe un sol, l’autre étant pliée. Le jeune homme retira finalement sa chemise, son torse blanc à peine musclé apparaissant, imberbe. Non il n’était pas parfait, non il n’avait pas le corps d’un bodybuildé ni de la plupart des sex machine ici mais ça lui convenait parfaitement. Son vêtement s’affaissa au sol. Les paupières closes, légèrement penché vers l’arrière, il paraissait concentré. La chanteuse cessa son cantate, et Illicit ouvrit les yeux, ses jambes s’animant. Il se redressa avec lenteur et grâce puis, aux deux premiers morceaux violents, il se mouvait avec beaucoup plus d’entrain de vigueur. Enfin, vers les deux minutes trente-sept, le rythme se déchaîna…Illicit commença des gestes plus courts et rapides.
Le chœur reprit aux trois minutes quinze, la danse solitaire devint plus belle à l’œil. Les pieds nus et vernis (de violet) de l’enseignant frappaient le sol, ses cheveux décolorés battaient l’air comme mille fouets courroucés tandis que son corps pouvait se cambrer, se pencher avec la délicatesse d’un cygne. Son cou délicat s’arqua vers l’arrière, entraînant sa longue chevelure terne vers le parquet en l’effleurant à peine. Mais aussitôt, il reprenait ses enchaînements, tournant parfois sur lui-même. Ses minces bras se tendaient, repliaient, s’entremêlaient sans but particulier. Finalement, lorsque le chant s’arrêta, il s’immobilisa dans une position cambrée et délicieusement désirable, son corps tremblant alors que sa poitrine se soulevait au fil de sa respiration rapide. Le professeur esquissa un sourire, revenant à une posture normale en haletant. Des mèches rebelles grisâtres lui couvraient son unique œil fiévreux, celui-ci ayant pris une belle teinte bleue abysses. Il se mordilla la lèvre inférieure, tournant son regard vers la porte en conservant son rictus ravi. Il s’adossa à un mur, toujours torse nu et sans la moindre gêne (il avait fait pire il me semble *toussote*), amusé.
Invité
Sujet: Re: You must play. [Vain] Sam 26 Sep - 19:48
Journée de Merde, Orphelinat/Orphelins de Merde, Vie de merde.
Il y’a des jours avec et des jours sans. Ce jour là, pour Valentin, c’était un jour sans. Réveillé à l’aube par la chaleur de la chambre numéro 6, une fine couche de sueur sur le visage et le torse, il s’était levé tôt, sans chercher à profiter de ce rare jour de congé. Il avait voulu aller fumer une cigarette dans le parc, il n’en avait plus et Lazy était introuvable. Rien que cet élément là avait suffi à lui pourrir la journée. Où était il ? Il n’en savait rien, avec qui ? Il l’ignorait encore plus. Ce jour là, il ne l’avait pas vu. Pas aperçut. C’était insupportable, et c’était sans compter sur le manque de nicotine qui le rendait irritable et foncièrement chiant.
Sa journée avait été très peu productive, il n’avait fait que dormir affin de rattraper sa nuit, fumer des cigarettes que d’autres avait payé et trainer avec ces autres qui l’insupportaient. Dans la soirée, il était descendu au réfectoire, vêtu d’une chemise à carreau noire et blanche, les manches retroussées à moitié, le poignet gauche recouverts de chaines diverses et nombreuses. Il avait peu mangé, l’air était lourd, et le monde présent dans le réfectoire rendait l’atmosphère suffocante. Les couverts sur le bord de l’assiette, il fixait avec insistance et dégout le contenue de celle-ci. Il avait trop fumé, il avait l’impression d’avoir le cœur au bord des lèvres. Non vraiment, aujourd’hui rien n’allait . Il se leva, abandonnant son plateau sur la table et sortit, ignorant les autres. Une fois de retour dans sa chambre, il s’empara de quelques affaires et partit prendre une douche. Ce ne fut que lorsque sa peau se trouva en contact avec le jet d’eau glacé qu’il sentit ses muscles se détendre. Depuis quelques temps, il avait la désagréable impression de suffoquer, d’étouffer et de mourir un peu plus sous la pression chaque jour. A fleur de peau, il ne parvenait pas à se détendre suffisamment de temps pour se reposer véritablement. La cause de cette sensation serait impossible à donner pour la simple et bonne raison que tout, absolument tout, lui pesait, tout lui déplaisait, il était contrarié.
Il repensa à sa situation, voila déjà plusieurs longs mois qu’il s’était enchainé à Lazy, et étrangement, il lui semblait que sa haine et son mépris envers lui, quoique toujours ardents, s’étaient allégés, comme si ses rêves était passés au second plan. Tout comme ses cicatrices qui s’était très légèrement estompés, sa colère s’était très légèrement effacée. Pourtant rien n’avait véritablement évolué. Il était incapable de savoir si Lazy jouait ou non à un jeu sentimental expert, il buvait plus, fumait plus, touchait parfois à la marchandise de son amant et allait quelque fois faire disparaitre l’espace de quelques heures son mal être dans les bras d’un hypocrite qui était juste là au bon moment.
Vain soupira et éteignit l’eau, le bruit qu’elle faisait en atterrissant sur le carrelage, semblable au bruit apaisant d’une pluie d’automne cessa sur le coups pour laisser place au silence étourdissant de la salle de bain déserte. Valentin demeura là, immobile, un certain temps, les yeux dans le vide, les oreilles aux aguets, la peau frissonnante et les cheveux dégoulinants plaqués contre sa nuque. Il ne voulait pas retourner dans sa chambre affronter Rainbow et sa bonne humeur de si tôt. Il ne voulait pas non plus retourner tout l’orphelinat à la recherche de Lazy. Il avait besoin de détente et de tranquillité, il avait besoin de prendre l’air.
Sans prendre la peine de remettre ses bracelet et autres cache misère, il enfila sa chemise, la fermant à peine, ainsi que son jean . C’est pied nu qu’il dévala les deux étages de l’orphelinat afin de descendre au rez-de-chaussée. C’est là qu’il entendit ce que sa pauvre petite personne inlassablement torturée n’aurait jamais dû entendre : de la musique. Arquant avec délicatesse les sourcilles il se dirigea vers la source de cette dernière. En entrouvrant la porte de la Common room il ne fut pas particulièrement surprit par ce qu’il vit, quoique légèrement amusé. Ilicit, 26 ans, prof d’art décalé dans un orphelinat pour enfants surdoués dérangés en train de se trémousser avec une certaine graçe il faut le dire sur une musique que l’adolescent n’avait absolument jamais entendu, il faut dire que ca n’avait strictement rien à faire dans son répertoire à lui. Il était habile, Vain ne pouvait pas le nier, son corps se mouvait avec une grâce qui suffit à maintenir l’attention de l’androgyne aux cheveux rouges jusqu'à la fin de la mélodie. Intéressant, le spectacle l’était sincèrement.
Attentif, Vain mordillait inconsciemment son piercing. Il ne se rendit pas tout de suite compte du changement d’attitude de son professeur, son regard était ailleurs. Sur de lui, il fixa ses pupilles translucides et asymétriques dans l’uniques œil de l’adulte, les lèvres retroussé en un sourire mutin. Enfin, il avait peut être une chance de rendre sa journée un peu plus intéressante que ce qu’elle l’avait été jusqu’à lors. Il ne dit pas le moindre mot lorsqu’il pénétra dans la pièce non sans s’être assuré que les manches de sa chemise étaient suffisamment longues pour ne pas laisser paraitre l’objet de tous ses complexes. Après avoir refermé la porte, il s’y adossa avec une nonchalance naturelle. Les bras croisés contre sa poitrine. Il fixait sans aucun gène l’homme laissant son regard errer le long de son corps d’adulte, s’attardant sur son torse et ses hanches avant de remonter vers ses lèvres puis son œil. Ilicit devait être le seul professeur de la Wammy’s house pour lequel Vain laissait apparaitre un semblant de respect. Il était aussi le seul à ne pas profiter de son statut pour faire preuve d’une pseudo supériorité. Vain avait beau être plus qu’incapable dans sa matière, il trouvait ses cours intéressants voire amusants, et puis, ce professeur avait beau être assez étrange et particulièrement immature, il était vraiment attirant.
- Très joli.
Deux mots et c’est tout. Chaque chose à un commencement.