Sujet: Nightmares and hot chocolate. [PV Camelia] Mar 14 Juil - 5:56
These wonds won’t seen to heal This pain is just to real There’s just too much that time cannot erease.(evanescence.)
Il fait si noir autour de moi. Tout est vide. Si vide. J’ai peur… « Va t’en sorcière, tu n’es pas comme nous ! » Des visages ? Des enfants ? Tant de visages. De la colère. De la haine. Non, non ne m’approchez pas. Non, lâchez moi. Non… « Tiens prends ça ! » Les coups s’abattent. Ils crient. Ils rient. J’ai peur. J’ai si mal. Arrêtez… « Vous avez vu ces cheveux noirs, de vrais cheveux de sorcière, il faut les couper ! » Non, pas ça ! Lâchez moi ! Je ne peux pas bouger. Ne m’approchez pas ! Des ciseaux… Non ! Il fait noir. Où sont-ils passés ?J’ai mal. Je suis fatiguée. Si fatiguée. J’aperçois un visage…ma mère ? Non, ne me regarde pas ainsi. Non… Par pitié, ne me hait plus… « Nelly, qu’à TU fais à tes cheveux !? »
-NON !!
Night ouvrit les yeux en sursaut, le corps en sueur, tremblant de tout ses membres. Elle mit quelques instants à se rendre compte qu’elle se trouvait dans sa chambre à l’orphelinat. Un cauchemar. Ce n’était qu’un cauchemar. Elle resta quelques instants immobiles, tentant de reprendre son calme. Par miracle ses cris n'avaient pas réveillé Snow. Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas rêvé de son passé. Elle pensait que tout cela était de l’histoire ancienne, qu’elle avait été capable de tourner la page. Alors pourquoi ces rêves s’acharnaient-ils à la poursuivre? Avec horreur elle se rendit compte que rien ne s’arrêtait jamais, tout n’était qu’une interminable boucle, un tourbillon, d’où il était impossible de sortir. On avait beau se le cacher, le passé faisait partie de nous. A jamais. Elle glissa la main sous le lit afin d’attraper la lampe de poche, qu’elle gardait toujours là, ne voulant pas allumer la lumière, de peur de réveiller sa camarade. Car s’il y avait bien une chose que Nelly ne supportait c’était l’obscurité. Une peur héritée de son enfance…
Elle regarda sa montre et constata qu’il n’était que deux heures du matin. Mais elle ne pouvait pas se rendormir. Pas après ce rêve. Cela lui faisait trop…peur. Cependant elle ne pouvait pas non plus rester dans sa chambre et risquer de réveiller son amie. Elle se leva donc, sa lampe de poche à la main, et ouvrant doucement la porte, sortit dans le couloir. Pieds nus, uniquement vêtue de sa chemise de nuit, elle déambula, sans savoir où elle allait. Grimpa des marches… euh, non, en descendit. Soudain, sans qu’elle eut sût comment, elle se retrouva devant la cuisine, alors que l’idée lui traversa l’esprit. Un chocolat chaud. Voilà qui lui ferait du bien.
Elle franchit le seuil de la pièce, sa lampe de poche elle la main, à la recherche de l’interrupteur, que ses doigts finirent par pousser. Elle ne pût réprimer un soupir de soulagement lorsque l’endroit s’illumina. Même si le noir lui était supportable en présence d’une source de lumière ; elle ne pouvait s’empêcher de se sentir mal à l’aise. Elle commença à ouvrir les placards à la recherche d’une casserole et d’une tasse, qu’elle dénicha sans trop de difficulté et posa sur l’évier. La brunette savait parfaitement que les orphelins n’était pas autorisés à traîner dans la cuisine, et était donc peu habituée à l’endroit. Enfin, personne ne viendrait non plus la surprendre à cette heure de la nuit. Elle sortit le lait du frigo et le posa à côté du reste de son butin. Ne lui manquait plus que le chocolat en poudre. Elle commença à ouvrir les placards les plus bas, un à un, sans succès, puis continua sa recherche parmi ceux en hauteur. Debout sur la pointe des pieds, elle finit enfin par apercevoir l’objet tant convoité : une boîte de cacao trônant sagement parmi divers bocaux. Se hissant sur la pointe des pieds, elle tendit le bras, oubliant deux choses, pourtant non négligeables dans ce genre de situation. Premièrement, les placards de l’orphelinat, étaient très instables. Deuxièmement, elle soufrait d’une grande maladresse. Et comme vous l’avez sans doute deviné sa main heurta un bocal de cornichons, qui glissa, et s’écrasa sur le sol dans un fracas assourdissant.
Pieds nus au milieu du désastre, elle contempla avec horreur les drôles de cylindres verdâtres flottant parmi un océan d’éclats de verre et de vinaigre. Catastrophe ! Il lui fallait tout nettoyer, et vite ! Soudain, avec appréhension elle entendit des pas, se rapprochant peu à peu. Que penserait cette personne en la voyant seule en pleine nuit, une mer de cornichons étendue sur le sol ? Elle s’était bel et bien fourrée dans un sacré pétrin…
Voilà, ne te presse pas pour répondre =)
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Sujet: Re: Nightmares and hot chocolate. [PV Camelia] Mar 14 Juil - 15:46
« Les poissons ne pleurent pas Ou alors ça ne se voit pas. Peut-être nagent-ils dans leurs larmes… C'est un chagrin qui a du charme. » [Mélissa Mars - La petite sirène]
Tic Tac, Tic Tac, Tic Tac, Tic Tac
Soupir. Se retournant pour la troisième fois consécutive, Camelia resserra les draps contre elle, à bout de patience. Morphée avait décidément une sacrée dent contre elle. Cela faisait bientôt trois heures qu’elle était réveillée, incapable de trouver le sommeil. Elle avait besoin de dormir. Elle devait dormir. Depuis bientôt 2 jours, Camelia ne fermait pas l’œil de la nuit et cela commençait à se faire ressentir de par son humeur exécrable pendant la journée. Retenant un juron contre le bruit répétitif de l’horloge, elle s’allongea sur le ventre, enfouissant son visage dans l’oreiller.
Tic Tac, Tic Tac, Tic Tac, Tic Tac
Note pour plus tard, arracher les aiguilles de l’horloge. A cet instant précis, Camelia maudit Elych de toujours trouver le moyen pour l’enquiquiner, mène indirectement. Cette pendule était encore une de ces excentricités que sa camarade de chambre s’était achetée lors de ses sorties à Londres. Sa colocataire avait un don particulier pour lui faire perdre patience, et ce n'importe où et n'importe quand. Poussant de nouveau un soupir résigné, elle rejeta les couvertures au-bout de son lit et se munissant de son peignoir, elle sortit vivement de la chambre, le tout en silence et sans le moindre grognement mécontent. Comme quoi, tout est possible.
En pleine nuit, les couloirs vides et sombres de l’institut faisaient leur petit effet. L’atmosphère était lugubre et le moindre bruit se répercutait en écho à travers tous les murs de l’orphelinat. Ce n'était pas le meilleur endroit si on est maladroit. De cette façon, rares étaient les orphelins se risquant à se promener la nuit dans pareilles conditions, et puis, qui prendrait le risque de tomber sur un professeur ou sur un surveillant mal attentionné. Personne. Ne se souciant guère de toutes ces histoires qu'elle qualifiait de puériles, Camelia accéléra le pas, ses pieds nus n'effleurant que le carrelage froid du sol. Si il ne faisait pas si froid au-dehors, saurait été avec joie qu’elle se serait faufiler à l’extérieur, mais à la vue des bourrasques de vents secouant les branches des arbres, elle décida de se rendre en cuisine afin de rattraper le diner qu’elle avait raté le soir même. La cuisine était l'endroit rêvé pour trouver du calme et une bonne ambiance.
Après avoir descendue les quelques marches séparant la cuisine au hall, Camelia aperçut de la lumière filtrant de sous la porte. Septique, elle s’arrêta un instant, se demandant qui pouvait bien se trouver là à une heure si tardive. Serait-ce un insomniaque tout comme elle ? Ou encore un de ses camarades prit d’une soudaine fringale de minuit ? Haussant les épaules, Cassie se dirigea tout de même vers les cuisines, un brin intriguée par le grand fracas qui venait de parvenir à ses oreilles.
Appuyée contre la chambranle de la porte, les bras croisés, un sourcil levé et un sourire amusé scotché sur le visage, Camelia dévisagea la personne en face d’elle.
-Je ne pensais pas te voir là Night, déclara telle, brisant le silence.
Baissant les yeux, Cassie remarqua les débris de verre et ce qui semblait être des…cornichons ?! Redressant la tête, elle lança un regard interrogateur à son amie.
-Tu as eu une soudaine envie de…cornichon ?
Se moquant gentiment, Camelia remit ses cheveux en place, contemplant sa camarade de haut en bas. Night paraissait différente de l’habitude. Quittant le seuil de la pièce, elle s’avança doucement versa sa camarade, faisant voler les pans de son peignoir de soie.
[Y_Y La qualité n’y est pas, désolé. J’aurais peut-être du retard pour la suite =S Contente de pouvoir RP avec Night par contre <3]
Dernière édition par Camelia le Mar 21 Juil - 13:35, édité 3 fois
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Sujet: Re: Nightmares and hot chocolate. [PV Camelia] Mer 15 Juil - 14:23
Don’t want to let it lay me down this time Drown my will to fly Here in the darkness I know myself Can’t break free until I let go.(evanescence.)
Maudissant sa maladresse, Night écouta avec appréhension les pas se rapprocher. Des pas doux, légers. Des pas résonnant contre le sol, l’un après l’autre. Des pas qui se rapprochaient peu à peu. Sûrement dangereusement. Des pas qui la suivaient. La rattrapaient. Tout comme ce jour là. « Non, ne penses plus à cela. » Si elle était venue à la cuisine c’était bien pour se changer les idées. Et surtout, il lui restait une préoccupation plus importante. Comment allait-elle pouvoir expliquer sa présence en ces lieux, à cette heure si tardive ? Et surtout, que faire du bocal cassé ? Elle avait toujours été maladroite, pas autant qu’un certain sous leader des pacifistes, il faut le dire, mais assez tout de même pour se mettre dans des situations plus ou moins embarrassantes. A force de vivre dans un autre monde, Night en avait perdu tout sens pratique. Soudain, la porte s’ouvrit, laissant place à…Camelia ?! Malgré son étonnement, Nelly poussa un soupir de soulagement.
-Je ne pensais pas te voir là Night.
Rien d’étonnant vu l’heure tardive.
-Moi non plus, mais je suis contente de te voir.
Night n’avait pas l’habitude de mentir. Les rares paroles franchissant ses lèvres étaient prononcées en toute franchise. Elle était heureuse de voir son amie. Sans la connaître parfaitement, elle appréciait sa compagnie et se sentait soulagée de ne plus être seule. Restait le problème des cornichons.
Apercevant le désastre, Camelia lui lança un regard interrogateur.
-Tu as eu une soudaine envie de…cornichon ?
-Pas vraiment…murmura t’elle. Plutôt une envie de chocolat chaud à vrai dire. Mais j’ai malheureusement fait tomber les cornichons, par accident.
Elle avait conscience que sa réponse paraissait étrange, peu de gens se lèveraient en pleine nuit, pour une simple envie de chocolat, en été de surcroît. Elle se sentait stupide, mal à l’aise, comme un petit enfant marmonnant un timide « mais j’ai pas fait exprès ». Nelly était ainsi, réservée, peu sûre d’elle, et surtout, n’ayant sens des relations humaines. Il lui était encore difficile de s’ouvrir aux autres. Certaines blessures, plus profondes que d’autres, prenaient du temps à guérir. Ou peut être était ce simplement un trait de sa personnalité. Le rire de son amie résonna dans la salle, celle ci se moquant sans doute de sa maladresse. Tant de fois elle les avait subis, ces rires, ces regards ,ces chuchotements dans son dos. Tant de fois, elle avait tourné la tête, le regard dans le vide, tentant de s’en aller, loin, très loin, laissant tout, haine, mépris, méchanceté, rebondir contre elle, sans jamais la toucher. Mais l’on avait beau se blinder, certaines flèches finissaient toujours par s’enfoncer plus profondément que d’autres. Mais là, c’était différent. Il n’y avait aucun mépris dans son rire, juste…de l’amusement. Un rire amical et agréable à entendre. Elle esquissa une ébauche de sourire, qui glissa rapidement sur son visage de marbre. La jeune fille ne souriait presque jamais. Riait encore moins. A vrai dire, les seules personnes ayant réussit l’exploit de susciter quelques éclats de rire chez la brunette, étaient Wind et Taz. Car rire, c’était aussi s’ouvrir à l’extérieur, accepter de se dévoiler.
Voyant son amie s’approcher, elle l’arrêta d’un geste de la main.
-Attends… je vais m’en occuper.
Elle ne voulait pas que Camelia prenne le risque de se blesser. Tout cela était de sa faute, elle devait donc elle même réparer les dégâts. Elle se leva, à la recherche d’un sac poubelle, qu’elle finit par trouver sous l’évier. Puis s’agenouillant, elle commença à ramasser les cornichons et les débris, à mains nues, parvenant par miracle à ne pas s’entailler. Elle n’aimait pas les objets tranchants, qui ne manquaient jamais de lui rappeler, les lames de ciseaux qui lui arrachèrent ce jour là, ce qui avait toujours été a fierté, ses cheveux. Avec le temps sa longue crinière couleur de nuit repoussa, devant encore plus longue qu’avant. Le temps finissait toujours par reprendre son cours. Et pourtant, certains souvenirs, certaines angoisses, mettaient eux bien plus de temps à disparaître. Mal à l’aise, elle décida enfin de reprendre la parole.
-Je suis vraiment désolée d’avoir causé tout ces dégâts.
[Pas de soucis ^^. De toute manière, moi aussi j’aurai sans doute un peu de retard pour la suite, vu que je serai absente quelques jours à partir de vendredi.]
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Sujet: Re: Nightmares and hot chocolate. [PV Camelia] Lun 20 Juil - 20:28
« C'était un soir comme tous les soirs. Sur le journal, y avait des mots. Y avait les Stones à la radio qui pleuraient. C'était un soir orange et vert. » [Alain Souchon]
C’était étrange de voir Night plantée au milieu de la cuisine, des débris de verres à ses pieds, l’air particulièrement embarrassée. Camelia savait son amie rêveuse et peut-être légèrement maladroite, mais de là à commettre l’imprudence de provoquer un tel vacarme en pleine nuit, elle devait bien admettre que quelque chose clochait. La jeune-fille n’était pas du genre à se balader en pleine nuit dans les couloirs sombres de l’orphelinat.
-Moi non plus, mais je suis contente de te voir.
Sortie brusquement de ses pensées, Camelia s’arrêta, scruta Night de la tête au pied et hocha la tête, compréhensive. En effet, si quelqu’un d’autre qu’elle avait débarqué à l’improviste à ce moment précis, sa camarade serait en bien mauvaise posture. Night lui expliqua qu’elle avait fait tomber le bocal de cornichon par accident. Ne prenant pas la peine de chercher le rapport entre des cornichons et du chocolat chaud, Cassie croisa les bras sur sa poitrine, et de nouveau, dévisagea son amie. Elle vit les yeux de son interlocutrice s’obscurcir dangereusement, visiblement en proie avec des sentiments douloureux. Esquissant un sourire, Camelia comprit. Night ne devait sans doute pas être là par hasard, encore moins pour déguster un chocolat chaud à une heure si tardive. Il y avait de forte chance pour que la jeune-fille soit sortie de sa chambre afin de calmer ses angoisses ou, de chasser un quelconque cauchemar. Ce genre de chose était plus courant qu’on pourrait le croire. La plupart des orphelins possédant un passé éprouvant, il n’était pas rare d’en croiser plusieurs dans des lieux insolites, cherchant le moyen de se consoler d’une quelque conque manière. Jugeant qu’elle se montrerait indiscrète en posant de plus amples questions, Camelia ne rajouta rien, prolongeant ainsi le silence.
-Je suis vraiment désolé d’avoir causé tous ces dégâts.
Camelia haussa les sourcils du genre « pourquoi est-ce que tu t’excuses, ça ne changera rien et en plus je m’en fiche ». Sa manière à elle de faire comprendre à Night qu’elle n’avait rien à se faire pardonner et qu’il était inutile de culpabiliser pour quelque chose d’aussi stupide. De plus, ce qui est fait est fait, on ne revient pas sur ses maladresses passées. Voyant que son amie ne désirait pas son aide, visiblement encore embarrassée, elle recula légèrement, la contemplant sévèrement lorsqu’elle constata qu’elle ramassait les bouts de verres à main nues. Cassie dévisagea Night, courbée au sol, les yeux baissés et les traits tirés. Septique, elle resserra la ceinture de son peignoir et décida d'alléger l'atmosphère, d'une manière ou d'une autre. Lentement, son regard se posa sur l’évier où se trouvaient les ingrédients propres à la réalisation d’un succulent chocolat chaud. Jetant un œil à sa camarade toujours au sol, Camelia attrapa agilement la boîte de cacao et se dirigea vivement vers la gazinière, frôlant l’épaule de Night au passage.
-Très bien, je m’occupe de nos chocolats chauds, et toi tu charges de nettoyer.
Puis sans attendre une réponse, Camelia posa la casserole remplit de lait sur la plaque chauffante en a rien de temps. Relevant les manches de son peignoir, elle prit une deuxième tasse qui lui serait vraisemblablement destinée. Disposant sur la table, une assiette de cookie, trouvés près du four, Camelia se retourna vers Night, un drôle de sourire aux lèvres. La soirée s'annonçait particulièrement intéressante.
[Désolé pour le retard =S]
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Sujet: Re: Nightmares and hot chocolate. [PV Camelia] Ven 24 Juil - 6:31
People live their lifes Hurting others and being hurt in return. But even despite that, People still lve more than they hate. (naruto)
Elle continua de ramasser les plus gros morceaux de verre un à un, quand soudain, elle aperçut qu’un léger filet de sang coulait de sa main gauche. Elle ferma le poing lorsque son amie passa près d’elle, afin de lui cacher la ligne rougeâtre, puis lui répondit :
-D’accord, cela me semble une bonne idée.
Elle ne voulait pas être un poids pour les autres, ni leur causer du soucis. Pourtant, elle était heureuse de pouvoir profiter de la présence de Camelia, de ne plus être seule face à ses peurs. Habituée à tout prendre sur elle, la jeune fille avait toujours du mal à s’ouvrir, à partager ses angoisses, à demander…de l’aide. Peut être était ce aussi dût à toutes ces années où elle avait dût apprendre à se débrouiller seule, à ne compter sur personne d’autre qu’elle même. Se levant, elle fit de nouveau le tour de la cuisine, jusqu’à dénicher ce qu’elle désirait : une serpière et un balai. Laissant son amie s’atteler à la préparation des chocolats, elle commença par éponger le vinaigre, puis balaya, afin d’éliminer les derniers éclats restants. Avec un soupir de soulagement, elle constata qu’il ne restait plus de traces de son méfait. Personne n’irai se soucier d’un bocal de cornichons manquant. Malgré sa maladresse, Night était plutôt douée en cuisine, et savait se débrouiller quand aux travaux ménagers. Habituée à passer ses soirées seules, la petite avait vite appris à s’en sortir par elle même, à nettoyer sa chambre, préparer ses repas, ce dont sa mère se chargeait le moins possible. A ses yeux, l’enfant ne restait qu’une ombre, rien de plus.
Avisant l’assiette de cookies et ne faisant plus attention à son autre main écorchée, elle saisit un gâteau, qu’elle commença à mordiller à petites bouchées, tout en observant Camelia qui terminait la préparation des chocolats. Sans être anorexique, la jeune fille n’avait jamais eu un appétit vorace, se contentant de manger par petites quantités, lorsque l’envie l’en prenait, d’où sa taille frêle. D’ailleurs, elle n’était pas non plus particulièrement sportive, se contentant de s’appliquer aux cours de Silence. Elle préférait tout simplement le calme, à l’agitation effrénée et l’excitation, provoqués par une activité physique.
Continuant d’observer Camelia à la dérobée, elle se rendit compte que la jeune fille était étonnement belle. Un visage de marbre à la peau claire, deux grands yeux bruns, des traits fins, une cascade de cheveux bruns. Tout comme elle-même, elle semblait froide et impassible, même si son amie se trouvait être moins réservée. Un instant Nelly songea qu’il faudrait qu’elle lui demande la permission de la dessiner, et regretta de ne pas avoir emmené son carnet. Night aimait saisir la vie sur son carnet, apprivoiser un visage, une expression, parfois à l’insu des personnes concernées. Dessiner c’était s’approprier son modèle, en explorer chaque recoin, fouiller le moindre plis, et doucement, tout en douceur, le déposer sur le papier afin de l’immortaliser, se l’approprier, ne serait-ce qu’un peu. Elle souhaitait tenter de comprendre son amie, découvrir ce qui se cachait derrière ce visage de marbre.
Finissant son cookie, elle se rendit compte que son cauchemar lui était entièrement sorti de l’esprit. Comme si la présence de Camelia avait dissipé ce qui restait de ce mauvais rêve. Mais Camelia… que faisait-elle là à cette heure-ci ? Il lui semblait peu probable que celle ci souhaitait oublier de mauvais souvenirs. Chaque être humain avait ses faiblesses, ses défauts, ses peurs, qu’il lui fallait un jour affronter. Elle savait qu’elle ne pourrait fuir, se terre, tenter d’oublier éternellement. Cependant, en venant à l’orphelinat, elle avait découvert une chose, en laquelle elle avait depuis longtemps cessé de croire, l’amitié. Que d’autres personnes pouvaient l’apprécier, la comprendre, l’aider parfois. Qu’au fond, elle n’était pas si différente de certains. Et la solitude ne devint plus une échappatoire, mais un choix. Se décidant à engager la conversation, elle demanda :
-Mais toi, que fais tu là à cette heure de la nuit ? Désirait tu aussi un chocolat chaud ?
[Aaaaah, toutes les excuses pour le retard ! x_X]
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Sujet: Re: Nightmares and hot chocolate. [PV Camelia] Lun 27 Juil - 13:13
«La vie m'a raconté Qu'il fallait être fort Malgré les écorchures Et de l'âme et du corps La vie m'a raconté Qu'il fallait être soi Et je l'ai écoutée. » [La vie m'a raconté]
L’odeur du chocolat bouleversa l’atmosphère de la pièce. L’ambiance semblait désormais plus propre à une discussion entre filles. Camelia jeta un regard derrière elle, s’apercevant que Night avait terminé de nettoyer. Doucement, elle enleva la casserole du feu, versant le lait dans les deux tasses près du lavabo. Éteignant la plaque chauffante, Cassie passa l’ustensile de cuisine sous l’eau froide, la lavant ainsi rapidement. Tout aussi vivement, elle déposa la poudre de cacao dans les tasses fumantes, mélangeant le tout. Légèrement perfectionniste, même lorsqu’il s’agit de cuisiner, Camelia sortie deux cuillères en argent du tiroir, qu’elle posa sur les soucoupes avec d’infimes précautions. Les sourcils froncés et les bras croisés sur le buste, elle resta plusieurs secondes campée sur sa position, fixant d'un œil maussade le résultat de son travail. S’appliquant plus que de raison pour cette simple tâche, elle disposa leur mini-gouter sur un plateau qu’elle apporta à table quelques minutes après. Tout doit être parfait.
Prenant place sur une chaise, Camelia invita Night à faire de même, posant en face de la jeune-fille son chocolat-chaud. Croisant ses jambes sous la table, elle porta sa tasse à ses lèvres, observant son amie mordillée son cookie. De nouveau plongée dans ses pensées, sa camarade paraissait amorphe et complètement désorientée. Préférant préserver encore un peu le silence, Cassie bu la première gorgée de son chocolat les yeux fermés. Le liquide brûlant qui passa dans sa gorge la réveilla totalement. Mordant violemment sa lèvre inférieur sous le coup de la brûlure, elle n'en cilla pas pour autant, toujours aussi impassible. Levant les yeux au ciel, elle contempla longuement les fissures de plâtre répandues un peu partout. Fixant les néons du plafond, elle du s’y prendre à deux fois avant de pouvoir regarder Night en face.
-Mais toi, que fais-tu là, à cette heure de la nuit ? Désirais-tu aussi un chocolat-chaud ?
Bonne question. Elle ne sut que répondre, sachant qu’elle était s’était rendu en cuisine plus par curiosité qu’autre chose. Habituellement, lorsqu’elle ne trouvait pas le sommeil, elle se réfugiait à la réserve ou encore au parc, défiant les règles de l’orphelinat avec impertinence et un certain « je m’en foutisme » particulièrement narquois. Mais là, la tempête qui régnait au-dehors l’avait poussé à se diriger vers les cuisines, le lieu le plus chauffé et le plus accueillant de l’institut en pleine nuit. Relevant la tête, Camelia haussa les épaules et répondit :
-Je n’arrivais pas à dormir, je suis donc sortie de ma chambre. A la base, je voulais aller dehors, mais vu le temps, j’ai préféré me rendre en cuisine. C’est un pur hasard.
Ne faisant pas un grand effort d’éloquence, Cassie s’excusa d’un sourire, consciente de son explication bateau. Reposant sa tasse sur la surface boisée de la table, elle prit un cookie qu’elle avala goulûment, n’ayant pas dînée le soir même. Bien qu'elle soit particulièrement à l'aise lorsqu'il s'agit de faire valoir ses opinions, lors d'une simple discussion, il lui arrive de ne plus savoir quels mots utilisés. Jouant un temps avec sa tasse, elle observa vaguement les remous du chocolat et le reflet de ses yeux sur la surface lisse de la boisson. Après un léger silence, ponctué de bruit de vaisselle s’entrechoquant, Camelia décida d’être directe, choisissant d’éviter de tourner autour du pot.
-Toi…Tu ne dois pas être là par hasard. Tu as fait un cauchemar ?
Plantant ses prunelles mordorées dans celles de son amie, Camelia attendit sa réponse, souhaitant inconsciemment que Night se confie à elle, désirante de chasser le poids qui paraissait surcharger les épaules de la jolie brune. Soulager une personne qui nous est chère, c'est nous soulager nous-mêmes...N'importe qui peut apporter du "bien" à une personne malheureuse. N'importe qui...
[T'excuses pas ! Je suis pas vraiment en avance moi non plus 8D]
Edit by Abyss : Attention, ce post fait moins de 500 mots et le précédent est trop juste aussi, fais attention. Edit Camelia: J'ai édité le post. Je ne l'utilise jamais de compteur de mots, pas l'habitude =S Je ferais attention, désolé et merci.
Dernière édition par Camelia le Lun 27 Juil - 18:38, édité 4 fois
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Sujet: Re: Nightmares and hot chocolate. [PV Camelia] Lun 27 Juil - 16:53
Peut importe le temps qu’on marche, La même route s’étend devant nous à l’infini. (wolf’s rain)
S’asseyant elle aussi, Nelly saisit le chocolat chaud qu’elle porta à ses lèvres. Avala une longue gorgée de liquide brûlant, qu’elle sentit glisser dans sa gorge avec délectation. C’était si bon. Doux, velouté, un parfait dosage de lait et de chocolat en poudre. Elle continua à boire à petites gorgées, profitant de la sensation d’apaisement qui l’envahissait peu à peu. Elle se sentait bien plus sereine et apaisée, aussi bien par la présence de son amie que par le chocolat chaud. Attrapant sa cuillère en argent entre ses doigts fins, elle se mit à la tourner doucement dans sa tasse, observant pensivement les remous que cela provoquait dans sa boisson. Etrangement elle n’avait aucune envie de s’évader, de partir dans son univers d’éternelles rêveries. Au contraire, un immense vide planait en son esprit, non pas un vide étouffant, oppressant, simplement un silence léger, agréable, un silence dont elle n’avait pas l’habitude, étant toujours plongée dans ses pensées. Parfois la réalité pouvait se révéler agréable.
-Je n’arrivais pas à dormir, je suis donc sortie de ma chambre. A la base, je voulais aller dehors, mais vu le temps, j’ai préféré me rendre en cuisine. C’est un pur hasard.
Se tournant vers son amie, elle répondit avec un léger sourire.
-Oh, je comprends.
L’insomnie, le hasard, il n’y avait rien d’exceptionnel à cela. Camelia avait sûrement dût avoir un petit creux, d’où sa venue à la cuisine. Il n’y avait sûrement qu’elle-même pour être perturbée par ses cauchemars au point de se lever en pleine nuit. Et pourtant, depuis son arrivée à la WH, les mauvais rêves de Night s’étaient espacés peu à peu avec le temps, jusqu’à finir par disparaître complètement. Enfin presque. Elle se rappela avec angoisse, toutes ses nuits d’agonie, passées à se terrer sous les draps, à trembler en silence, serrer les dents pour ne pas crier, et lutter dans son sommeil, se battre désespérément contre les images l’envahissant, les voix résonnant dans sa tête. Tant de fois elle avait simplement souhaité oublier, oublier tout ce qui s’était passé, ce qu’elle était, ce qu’elle avait fait. Tout oublier, tout effacer, ne laisser place qu’au vide, immense et apaisant. Oui, elle était lâche, et le savait. Continuant de boire son chocolat chaud, elle manqua de s’étrangler, avalant de travers, lorsqu’elle entendit la question de Camelia.
-Toi…Tu ne dois pas être là par hasard. Tu as fait un cauchemar ?
Reprenant ses esprits, après quelques quintes de toux, Night regarda son amie avec surprise.
-Comment as tu su ?
Il n’était dans son intention de le cacher, cependant, jusqu’à là, elle n’avait jamais parlé à quelqu’un de ses cauchemars, même aux personnes dont elle était le plus proche. Honte ? Peur d’être jugée ? Elle n’en savait trop rien. Peut être voulait-elle simplement oublier, enfouir derrière elle ce passé trop lourd, cet éternel boulet, qu’elle traînait comme une condamnée, et traînerait sûrement jusqu’à la fin de ses jours. Jamais elle n’avait pensé que partager ses angoisses pourrait l’aider à en alléger le poids. Depuis son enfance Night avait appris à ne compter que sur elle même, que s’exposer se n’étai devenir que plus vulnérable, vulnérable face à ses regards qui la brûlaient comme des fers rouge, vulnérable face à leurs rires, à leurs cris, à leur mépris. A sa haine. Et pourtant, à cet instant là, elle ressentit le désir de parler, de se libérer enfin quelque peu, de mettre à nu le apparences. Que se soit l’effet du chocolat chaud, ou de la présence rassurante de son amie, elle se mit à parler, doucement, cherchant ses mots avec hésitation.
-Ils riaient, me regardaient…il y avait tant de bruit, tant de cris. Ils s’approchaient peu à peu, m’attrapaient…m’étouffaient. C’était trop, plus que je n’en pouvais supporter. Il faisait si noir, j’étais seule, j’avais peur. Et puis elle était là, elle me regardait, comme ce jour où elle est morte, elle me fixait, et je ne pouvais pas m’enfuir, je devais supporter ce regard, et sa voix qui m’accusait… Cette femme, elle me haïssait et elle me hait encore. Cette femme, c’était ma mère…ma mère que j’ai tuée. Depuis, elle est là, toujours elle me hante. Je pensai avoir vaincu cette partie du passé, assumé mon acte, mais… elle finit toujours par revenir. J’aurai tant voulut qu’elle comprenne, qu’elle me…pardonne. Je me sens si perdue.
Phrases sans queue ni tête, qui se bousculaient, ayant attendu trop longtemps pour s’échapper enfin. Elle baissa la voix à l’annonce de son acte. Sa mère qu’elle avait tuée. Ou laissé mourir, ce qui revenait au même. C’était la première fois qu’elle se confiait ainsi. Et maintenant, qu’allait-il se passer ? Son amie se reculerait-elle effarée, la traitant de meurtrière, viendrait-on l’arrêter, la punir pour son crime ? Baissant la tête, elle murmura.
-Désolé, je dois te paraître monstrueuse, n’est ce pas ?
[Voilà, je voulais juste te prévenir que je pars en Suède demain, je ne pourrai donc pas te répondre à nouveau avant deux semaines, désolé =S]
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Sujet: Re: Nightmares and hot chocolate. [PV Camelia] Jeu 30 Juil - 15:28
« Pourquoi privilégier ce qui n'existe plus au détriment de tout ce qui est là ? Pourquoi donner plus d'importance à ce qui ne va pas au lieu d'aimer tout ce qui va ? » [Marc Levy -- Où es-tu?]
Étrangement, Camelia aurait bien aimé savoir quel temps il faisait à l’extérieur. Si le vent était toujours aussi fort et si la pluie frappait toujours aussi durement les carreaux. Si les sombres nuages qui planaient au-dessus de l’orphelinat étaient partis et si la nuit ténébreuse avait finie par tout engloutir. Juste en titre d’information, elle aurait voulu savoir. Pourquoi ? Par curiosité. Frissonnant malgré son épais peignoir, Cassie reprit sa tasse de chocolat chaud entre ses mains, se réchauffant les paumes contre la surface brûlante de la porcelaine. Cette fois-ci, ce fut avec encore plus de lenteur qu’elle bu la boisson, savourant longuement le liquide qui lui brûlait la gorge. Doucement, Camelia fit tourner la tasse entre ses doigts, fixant avec insistance les remous qu’elle provoquait. Ingénieusement, elle trempa le bout de son index dedans, le portant à sa bouche quelques instants plus tard. La poudre de cacao restée au fond, était délicieusement sucrée. Buvant encore une énième gorgée, elle dévisagea le reflet de ses yeux mordorés sur la surface tranquille de la boisson chaude. Perdue dans ses tortueuses pensées, elle n’entendit pas Night lui répondre.
Camelia revint à la réalité avec peine, la lumière de la pièce l’éblouissant et les bruits de vaisselle résonnants à ses oreilles. Rapidement et afin de ne pas paraitre trop désorientée, elle posa sa tasse sur la table, s’étirant aussi discrètement que possible. De nouveau, elle resserra les pans de son peignoir, plus frileuse que d’habitude en cette étrange nuit de juillet. Camelia releva brusquement la tête lorsque sa camarade commença à s’étouffer avec son chocolat chaud. La jeune-fille planta ses prunelles incrédules dans celle impassibles de Cassie. Night toussa et l’interrogea. Elle ne répondit pas, se contentant d’hausser les épaules dans un geste fataliste, trop nonchalant.
L’ambiance changea, les traits de Night se firent plus durs et ses yeux s’obscurcirent petit à petit. Camelia croisa les bras sur son buste, ne cessant de contempler son amie de son regard sombre. Puis, lentement, au fur et à mesure, les mots sortirent, parvenant à ses oreilles comme une litanie grinçante et aigüe qui lui perçait les tympans.
-Ils riaient, me regardaient…il y avait tant de bruit, tant de cris. Ils s’approchaient peu à peu, m’attrapaient…m’étouffaient. C’était trop, plus que je n’en pouvais supporter. Il faisait si noir, j’étais seule, j’avais peur. Et puis elle était là, elle me regardait, comme ce jour où elle est morte, elle me fixait, et je ne pouvais pas m’enfuir, je devais supporter ce regard, et sa voix qui m’accusait… Cette femme, elle me haïssait et elle me hait encore. Cette femme, c’était ma mère…ma mère que j’ai tuée. Depuis, elle est là, toujours elle me hante. Je pensai avoir vaincu cette partie du passé, assumé mon acte, mais… elle finit toujours par revenir. J’aurai tant voulut qu’elle comprenne, qu’elle me…pardonne. Je me sens si perdue.
La voix de Night, devenue presque inaudible à la fin, sembla se briser à la fin de sa tirade. Son expression changea, elle regrettait visiblement de s’être confier, de s’être ouverte. Soudain, elle s’excusa, qualifiant son attitude de monstrueuse. La honte imprégna le visage à la peau pâle de son amie, et Cassie comprit. Enfin, peut-être.
-Ma chérie...
Le terme affectueux qu’elle employa ne la choqua pas, Camelia se savait encore capable de ressentir compassion et tendresse envers ses congénères orphelins. Se levant de sa chaise, elle tendit la main en direction de la jeune-fille, lui attrapant le menton. Lui faisant relever la tête et les yeux par la même occasion.
-Avant toute chose, je ne te trouve pas monstrueuse, et je pense sincèrement que tu devrais arrêter de penser ça. C’est stupide. Tu es une fille bien, qui se soucie de ses amis. Tu aussi gentille que tendre Night. Tu es loin, très loin, d’être monstrueuse. Ici, on se perd tous, non, on est perdus, et on le sera encore longtemps. On a tous quelque chose à cacher à l’orphelinat, on a tous un passé sombre, qui nous pourrit le présent et qui nous empêche de voir l’avenir, mais crois-moi Night, si tu t’en donnes la peine, tu t’en sortiras. Et avant de vouloir qu’on te pardonne, pardonne toi à toi-même chérie, c’est le seul moyen pour continuer à avancer. Pardonnes-toi Night car tu es fille formidable, et que tout ça, tu ne le méritais pas.
Convaincue de ses paroles, elle relâcha le menton de la jeune « Outs » et lui lança un regard déterminé. Reprenant place sur sa chaise, Camelia esquissa un petit sourire triste, ajoutant :
-Toutes les deux…Décidément, on se ressemble. Peut-être trop d’ailleurs…
Pour la première fois depuis très longtemps, elle repensa à son passé, à la mort de sa famille. Camelia comprenait la culpabilité que pouvait ressentir Night, mais elle se voyait mal la prendre dans ses bras et lui annonçait de but en blanc « et bien moi, j’ai tué mes parents et leurs parents, et je ne les ai jamais pleurés, mais sinon à part ça, je te comprends ». Alors, avec une certaine appréhension, elle attendit un quelque conque signe de son amie, espérant avec force qu’elle avait pu la soulager ne serait-ce qu’un minimum.
[No soucis, t'en fais pas ! =)]
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Sujet: Re: Nightmares and hot chocolate. [PV Camelia] Lun 10 Aoû - 17:59
People have to lose their way once. It’s the only way they learn.(fruit basket)
La tête baissée, le regard dans le vague, elle attendait, les mains liées, enfonçant sans s’en rendre compte ses ongles dans sa peau blanchâtre. L’angoisse lui tordait les entrailles, l’oppressait. Elle se sentait si faible. Lâche. Et stupide. A présent Camelia ne voudrait sûrement plus lui parler, ni même la voir. Désirant égoïstement se soulager, elle venait sûrement de perdre son amie. Lâche, elle était terriblement lâche. Choisissant toujours la fuite, elle n’avait jamais eu le courage d’affronter ses peurs. D’ouvrir les yeux, se redresser, et cracher à la face d’un monde lui semblant trop hostile. Non, elle s’était contentée de se terrer sur elle-même, d’enfouir son cœur, toujours plus profond. De fuir.
-Ma chérie...
Elle sursauta, leva légèrement la tête, et regarda son amie, sans prendre la peine de masquer sa surprise. Avait-elle bien entendu ? C’était la première fois que quelqu’un l’appelait ainsi. Et elle se rendit compte que sans le savoir, Camelia avait agit de la même façon que Damaged, lors de leur rencontre au grenier : elle lui avait offert ce qu’elle avait toujours attendu de la part de sa mère…un signe d’affection. Elle sursauta de nouveau quand Camelia plongea ses yeux dans les siens, un peu effrayée par les manières directes de son amie, mais ne se dégagea pas, se contentant de lui rendre son regard, alors que ses yeux s’agrandissait de surprise pendant que Camelia poursuivait sa tirade.
-Avant toute chose, je ne te trouve pas monstrueuse, et je pense sincèrement que tu devrais arrêter de penser ça. C’est stupide. Tu es une fille bien, qui se soucie de ses amis. Tu aussi gentille que tendre Night. Tu es loin, très loin, d’être monstrueuse. Ici, on se perd tous, non, on est perdus, et on le sera encore longtemps. On a tous quelque chose à cacher à l’orphelinat, on a tous un passé sombre, qui nous pourrit le présent et qui nous empêche de voir l’avenir, mais crois-moi Night, si tu t’en donnes la peine, tu t’en sortiras. Et avant de vouloir qu’on te pardonne, pardonne toi à toi-même chérie, c’est le seul moyen pour continuer à avancer. Pardonnes-toi Night car tu es fille formidable, et que tout ça, tu ne le méritais pas.
Muette de stupeur, elle se recula, choquée. Comment…comment cela était-il possible ? Ne voyait-elle pas qu’elle était un monstre ? Quand elle comprit. Son passé la poursuivrait peut être toujours, mais une chose avait changée. Autour d’elle il y avait désormais des personnes, capables de la comprendre, de la soutenir. De l’aimer. Comme si…comme si son existence avait elle aussi une valeur. Wind qui lui avait promis de lui montrer sa vision, bien plus agréable, des ténèbres, Noodle avec qui elle partageait tant de choses…et surtout…Taz. La première personne qu’elle avait rencontrée, qui lui avait permi de sourire, de sortir du mutisme dans lequel elle s’était enfermée à la mort de sa mère. Elle avait été si stupide…
Oui sa mère l’avait maudite, maudite à porter le poids de ses acte, poids qu’elle ne pouvait assumer jusqu’à la fin de ses jours, à ressentir encore sa haine qui ne cessera de l’étouffer, mais…si elle n’était pas morte ce jour là, où en serait t’elle aujourd’hui ? Et elle se rendit compte que seule, sans aucune main tendue vers elle, rien que sa mère, la haine, le mépris, la lassitude, elle se serait sans doute laissée sombrer peu à peu, anéantie par un monde qui ne voulait pas d’elle, la jugeant trop « différente ». Elle ne regrettait pas d’avoir tué sa mère, elle était simplement trop lâche pour réussir à supporter le poids de son acte. Au final les choses avaient changé…et s’était sans doute pour le mieux. Se relevant, elle murmura.
-Non, je ne suis pas une personne aussi bien que tu crois, mais…merci. Je crois que tu as raison, je ne sais pas si j’aurai la force d’assumer mes actes, mais…j’essairai.
Le désir de changer pourait-il lui permettre d’avancer ? Seul le temps le lui dirait. Cependant, il restait une chose qu’elle ne comprenait pas. Mais pourquoi devrait-elle se pardonner à moi-même ? Elle avait été si faible, il n’y avait pas d’excuses pour cela…Ou peut être était parce qu’elle était faible qu’elle devait se pardonner. Se pardonner ses erreurs, ses doutes, ses peurs. Car, avant tout, Nelly était humaine…
-Toutes les deux…Décidément, on se ressemble. Peut-être trop d’ailleurs…
Etonnée, elle chercha à comprendre ce que son amie voulait dire par là. Une lueur de tristesse passa dans son regard quand elle crût avoir trouvé la réponse. Se rapprochant de Camelia, elle passa maladroitement ses bras autour de ses épaules.
-Merci, je me sens beaucoup mieux grâce à toi. Mais toi, Camelia…tu es toujours si froide, si impénétrable. Tu as dis que l’on était tous perdus ici, cela veut dire que… toi aussi. Je voudrais t’aider, vraiment, mais je ne sais pas comment, dis moi simplement ce que je peux faire...
Elle souhaitait sincèrement que Camelia ne s’ouvre, ne serait-ce qu’un peu. Elle n’avait pas la prétention de pouvoir alléger ses peines, comme son amie en avait été capable pour elle, mais elle souhaitait tout de même essayer.
Toutes mes excuses pour le retard ! C’est bizarre j’ai l’impression de me répéter… xD
Invité
Sujet: Re: Nightmares and hot chocolate. [PV Camelia] Jeu 29 Oct - 17:01
« Et se fendre les joues d'interminables sourires On devrait pouvoir, pouvoir rire de tout On devrait pouvoir rire de nous On devrait pouvoir rire de tout, de nous, de tout Mais...c'est entre nous » [OC]
L’araignée qui tisse sa toile aime à y emprisonner les plus faibles quelle. Il en va de même pour les regrets. Bien qu’ils soient enfouis au plus profond de nous, bien cachés dans un recoin de notre cœur, au fil du temps ils finissent toujours par nous encerclés. C’est inévitable. Comme certains souvenirs qui reviennent après de nombreuses années, les remords ne disparaissent pas, ils perdurent à l’intérieur de nous, se nourrissant de nos larmes et de nos plus grandes angoisses. Ici, à l’institut, chaque orphelin –même les plus durs- sont rongés par leur passé. Cet orphelinat ne réunit pas que les enfants les intelligents du monde, il regroupe aussi les enfants les plus malheureux. C’est peut-être ça leur triste histoire à tous enfin de compte. De nouveau, Camelia chassa ses sombres pensées par une nouvelle gorgée de chocolat chaud. Elle venait d’intimider son amie sans le vouloir. C’est vrai qu’elle se montrait peu expressive habituellement alors elle pouvait comprendre que ce soudain élan de tendresse et de compassion est surprit la belle brune. Relevant la tête, Cassie croisa le regard perdu de la Out. Fronçant les sourcils devant cette expression plus que interloquée, elle en vint à se demander si elle ne devrait pas se sociabiliser un peu plus. C’était si étrange que ça un geste tendre de sa part ?
-Non, je ne suis pas une personne aussi bien que tu crois, mais…merci. Je crois que tu as raison, je ne sais pas si j’aurai la force d’assumer mes actes, mais…j’essaierai.
Hum ? Visiblement, elle venait de se fourvoyer de A à Z. Son amie ne semblait pas perturbée par son attitude mais plutôt par ses paroles. S’aimait-elle si peu ? Camelia en vint à conclure que oui, Night ne s’aimait pas. Posant ses deux mains sur la surface lisse de la tasse, elle la fit tourner contre ses paumes, en pleine réflexion. D’après ce qu’elle avait compris, son amie portait un lourd fardeau sur ses épaules. Fardeau qui semblait s’alourdir avec le temps d’ailleurs. Sur combien de doigts se compte les orphelins capable de se regarder encore dans le miroir aujourd’hui ? Pendant encore combien de temps, les personnes comme Night –qui ne mérite en rien les mauvais traitements – se trouveront-elles aussi monstrueuses ? Il y a en ce monde une foule de gens méritant de souffrir, mais la fatalité veut que se soit les plus fragiles qui triment, à se demander si les coïncidences existent vraiment en ce monde. Camelia aurait bien voulu, à ce-moment précis, se lever, poser ses deux mains à plat sur la table et dire ce qu’il en était vraiment à son amie. Qui était inutile de se détester pour un meurtre qui a été commis pour protéger notre raison, notre vie. Quand en ce monde, si on ne s’aime pas, un même un tout petit peu, on ne peut pas aimer les autres de toute notre force. Mais en la contemplant, ainsi assise sur sa chaise, les yeux baissés et les cheveux lui tombant sur le visage, Cassie comprit que ce n’était pas encore le moment, qu’il fallait encore attendre. Elle ne devait pas imposer des paroles trop dures à son amie, pas maintenant. Puis, d’une certaine manière peut-être que Night sera une fille assez censée pour pouvoir comprendre que toutes les personnes qui l’entourent et la chérissent l’aiment réellement pour elle, et pour elle seule. « Tu es bien loin d’être un monstre, j’en connais d’ailleurs un qui te prend plutôt pour un ange » pensa telle, de nouveau souriante pendant que l’image d’un roux surexcité passait devant ses yeux. Avant la dernière gorgée de son chocolat chaud, elle adressa un dernier sourire confiant à Night..
-Il est toujours très difficile de se pardonner. Nous sommes pour nous-mêmes des juges très intolérants.
Ponctuant sa phrase par une œillade amusée afin de détendre l’ambiance, Camelia se débarrassa de sa tasse, laissant planer un étrange silence. Brusquement, elle sentit des bras entourer ses épaules. Rares étaient ceux osant s’approcher aussi près d’elle. Complètement décontenancée, Cassie dévisagea Night, la bouche à moitié entrouverte.
-Merci, je me sens beaucoup mieux grâce à toi. Mais toi, Camelia…tu es toujours si froide, si impénétrable. Tu as dis que l’on était tous perdus ici, cela veut dire que… toi aussi. Je voudrais t’aider, vraiment, mais je ne sais pas comment, dis moi simplement ce que je peux faire...
Elle ouvrit de grands yeux, véritablement surprise cette fois-ci. Elle avait vraiment dit ça ? A la réflexion, c’était sans doute vrai, ca lui ressemblait bien de sortir de belles phrases en se compromettant involontairement. Essayant de reprendre contenance tant bien que mal, elle adressa un léger sourire contrit à son amie.
-Je n’ai pas fait grand-chose tu sais mais je suis heureuse d’avoir pu t’aider un peu. Je…Moi je suis…ce qu’on pourrait appeler un cas désespéré. En plus, je suis depuis trop longtemps ici pour ouvrir me rappeler en détail de tout mon passé.
Cela sonna comme une pitoyable excuse, même à ses propres oreilles. C’était bien la première fois qu’elle fuyait une question avec aussi peu d’intelligence. Décidément cette nuit était spéciale, si c’était bien à son tour de se livrer, elles risquaient de passer toutes deux une très très longue nuit. Mais Night était une amie, une amie qui n’avait pas hésité à se confier à elle, ne se devait elle pas de rendre le change ? La dernière fois qu’elle avait parlé de son passé remontait à des années en arrières, lorsqu’elle venait de rencontrer Roger. Bien sur, elle n’avait qu’à omettre certains détails et raconter son histoire dans les grandes lignes, mais ne se mettait elle pas en danger à faire ce qu’elle s’apprêtait à faire ? Camelia jeta un regard inquisiteur à sa camarade, plongeant dans les prunelles sombres dans celle-ci.
-Tu veux vraiment savoir ? Tu veux vraiment que je te parle de mon fardeau ? Du mien? Dans ce cas, tu as intérêt à aimer les histoires tristes chérie…
[Tu as le droit de m'arracher la tête tu sais. Désolé, j'suis pas ponctuelle sur ce coup là 8D]
Invité
Sujet: Re: Nightmares and hot chocolate. [PV Camelia] Mer 4 Nov - 2:07
Oh, let me stay Where the wind will whisper to me Where the raindrops As they're falling tell a story…(evanesecence)
. Tant de fois elle avait eu cette impression d’étouffement qui la tordait de l’intérieur, ce poids qui lui pesait sur l’estomac, à travers la solitude. Son passé, c’était son fardeau, qu’elle avait dût porter seule. Alors bien sûr, cela était lourd. Et douloureux. Petite âme innocente et naïve, persuadée de sa culpabilité. Regrets qui n’avaient fait que grandir, nourris par le temps et la solitude. Longtemps persuadée que les autres n’étaient que source de douleur, Nelly s’était enfermée dans son monde, cet univers de rêves qu’elle s’était crée, et s’évadait, que cela soit en esprit, où à travers ses livres, s’identifiant aux personnages qu’elle rencontrait, ou s’imaginant la vie dont elle aurait tant aimé profiter. Des rêves de petites filles, aigris par le temps, enfant oppressée par une haine qu’elle n’avait pas mérité, et pourtant, elle continuait à rêver malgré tout, elle serrait les poings, attendait toujours, en vain, un sourire, une parole de cette mère, qu’elle n’avait put détester en retour. Malgré les humiliations, les sarcasmes, la douleur, la solitude, une petite part d’elle refusait toujours de lâcher prise. Car au final, Nelly n’était coupable que d’exister.
Au fond, ils étaient tous pareils. Des êtres humains venus au monde, sans que personne ne leur demande leur avis. Leurs vies n’étaient jamais celle qu’ils auraient désirée. Ils avaient tous leurs fardeaux, leurs secrets, leurs différences. Oui mais voilà, ils étaient humains. Et en vie. Deux choses qui, quand à elle, les réunissait tous. L’être humain peut être particulièrement cruel. Mût par un instinct primaire et grégaire, celui-ci n’a que pour désir de se joindre à la meute, se fondre dans cette foule identique, et rejette avec violence, ceux qui ne correspondent pas aux critères imposés. Night en avait fait les frais. Oui, mais voilà, certaines personnes étaient différentes. Avec le temps, au fil des rencontres, l’on pouvait changer peu à peu. Parce que les évènements, les nouvelles personnes et ce qu’elles avaient à nous apporter pouvaient nous transformer peu à peu, parfois dans le bon sens. Parce qu’au cours de cette soirée, Camelia l’avait aidée à se soulager d’une partie du poids de son passé, à porter avec elle un instant, ce boulet qu’elle trainait seule depuis si longtemps. Etrange pouvoir qu’on les mots, comme si en quelques phrases, c’était déjà une petite ouverture au monde qui s’amorçait, une brèche de plus dans son univers, autrefois hermétiquement fermé. Etrange pouvoir exorcisant, que celui des mots. Doucement, elle se dégagea de Camelia, et s’assit de nouveau sur sa chaise. Night n’avait pas les contacts physiques, et n’en avait particulièrement pas l’habitude, et pourtant, cette fois ci elle n’avait put trouver mieux afin de montrer l’ampleur de sa reconnaissance à Camelia. Comme quoi, certains gestes pouvaient parfois dire bien plus que de simples paroles. Night, elle ne savait pas aimer. Parce que l’amitié demeurait pour elle une chose douce, mais encore trop obscure. Night, elle ne savait pas vraiment comment se comporter envers les autres. D’où les nombreuses maladresses et hésitations de la jeune fille.
-Je n’ai pas fait grand-chose tu sais mais je suis heureuse d’avoir pu t’aider un peu. Je…Moi je suis…ce qu’on pourrait appeler un cas désespéré. En plus, je suis depuis trop longtemps ici pour ouvrir me rappeler en détail de tout mon passé.
-Oh… Je suis désolée.
Sa réponse lui sembla inutile et pitoyable. Elle avait sincèrement souhaité aider Camelia, mais encore une fois sa demande sembla vaine. Etrangement, son amie semblait gênée, comme embarrassée par sa question. Avec un soupir, elle pensa à Damaged, et à leur étrange rencontre au grenier. Au final, par ses actions, elle ne faisait qu’alourdir les autres. Elle n’était rien d’autre qu’un poids. Oh, Night ne manquait pas de bonne volonté. Peut être que, trop longtemps persuadée que tout était de sa faute, la brunette avait encore tendance à se rabaisser trop souvent. Oui, Nelly manquait cruellement de confiance en elle. Déçue et honteuse, elle baissa donc les yeux, quand Camelia reprit soudain la parole, plongeant ses pupilles sombres dans les siennes.
-Tu veux vraiment savoir ? Tu veux vraiment que je te parle de mon fardeau ? Du mien? Dans ce cas, tu as intérêt à aimer les histoires tristes chérie…
Depuis leur première rencontre Night admirait Camelia. L’assurance de la jeune fille, sa gaieté, sa légèreté, son côté impassible et insaisissable aussi, l’avaient à vrai dire, toujours impressionnée. Et pourtant, elle découvrait peu à peu, que son amie avait elle aussi ses faiblesses, que derrière son masque de frivolité, se cachait une personne véritablement sensible. Oui, ils avaient tous leurs secrets. Et puis, parmi tout ces orphelins, qui aurait put se vanter d’avoir eu un passé heureux ? Alors ils pouvaient au moins tenter de se soutenir de leur mieux.
-Je… si tu es d’accord, si cela peut t’aider, je suis prête à t’écouter. Reprit-elle doucement, secrètement soulagée. Et puis, je crois m’y connaître quelque peu en matière d’histoires tristes. Rajouta t’elle avec un léger sourire.
Décidément, cette soirée aurait changé bien des choses.
Invité
Sujet: Re: Nightmares and hot chocolate. [PV Camelia] Mer 4 Nov - 15:52
« Quelles que soient les raisons, on se retrouve souvent à partager un moment inattendu, avec une personne singulière. On en parle rarement, on partage plus volontiers la tendresse que les mots. Et certains craignent de s'emporter trop vite ou trop tôt. » [OC]
-Je… si tu es d’accord, si cela peut t’aider, je suis prête à t’écouter. Et puis, je crois m’y connaître quelque peu en matière d’histoires tristes.
Camelia esquissa un léger sourire, elle aurait bien voulu que son amie ne sache rien des histoires tristes. Pour toute réponse, elle hocha la tête en signe d’assentiment. Raconter son histoire, tout du moins son passé, ce qui avait fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui, le pourquoi du comment de son caractère et des mystères qui l’entouraient, mettre tout ça à jour et à la vu d’une personne qui lui était proche, était un choix relativement dangereux. Ce n’était pas qu’elle craignait que Night répète ce qu’elle lui révèlerait ou qu’elle réagisse violemment à la fin de son récit, non, ce qu’il effrayait le plus, résidait autre part. C’était elle et elle seule le problème. Les prochains mots qui s’apprêtaient à sortir de sa bouche scelleraient sa propre « vérité ». Il n’y aura pas de retour possible pour elle. Si de nouveau, elle rapportait les faits qui s’étaient déroulés dans son enfance, Cassie prenait le risque de réveiller les ténèbres enfouis en elle, la triste réalité qui entourait sa pauvre existence. Son sourire disparu de son visage, laissant place à l’expression stoïque qui la caractérisait à l’orphelinat. Lentement, comme dans un film où une scène se déroule au ralentie, elle ferma les yeux, laissant les images du passé revenir en elle, devant ses paupières closes. Les souvenirs refaisaient surface.
-J’ai fait plus fort que toi tu sais. Moi, j’ai tué toute ma famille, déclara telle sur le ton de la conversation.Ma mère d’abord, puis mon père et en dernier, mes grands-parents maternels. On m’a reproché leur mort et jusqu’à preuve du contraire, c’est totalement justifié.
Elle fit une pause, laissant à Night le temps de digérer la nouvelle. Lorsque celle-ci avait avoué son crime, elle avait montré du remord, de la tristesse tandis que Camelia était restait neutre, impassible, comme si elle ne s’en voulait pas. C’était le cas. Bien sur, elle n’était pas inhumaine au point de ne rien ressentir du tout, mais lorsqu’elle pensait à la disparition de sa famille, elle ne ressentait rien, c’était un vide émotionnel sur lequel elle ne s’était jamais vraiment attardé. A l’époque, Cassie était trop jeune pour comprendre la notion de « malédiction » qui l’entourait. Après l’enterrement de son père, elle avait entendu différentes personnes parler du sort qui était infligé à tous ceux qui étaient proches d’elle. Mais elle s’en moquait, retournant à ses livres avec la même nonchalance que d’habitude, ses parents déjà effacés de sa mémoire. Une enfant insensible, une enfant cruelle, une enfant trop silencieuse, une enfant qui apportait la mort, une enfant maudite. Oui, elle se rappelait maintenant, après l’incendie qui avait lieu dans la résidence de ses grands-parents, quand les gens s’étaient aperçus qu’il ne restait plus qu’elle, ce qui avait été à la base qu’une simple rumeur c’était transformé en fait de société ; la fille maudite de la famille Warren. Jusqu’à son arrivée, ses grands-parents étaient en pleine santé, rien ne laissait présager qu’ils mourraient dans un incendie. Avant sa naissance, sa mère et son père étaient connus pour leur obstination, leur force mentale. Mais même eux étaient morts dans des circonstances surprenantes quand on les connaissait. Bien entendu, on ne pouvait prouver qu’un fait aussi surnaturel qu’une malédiction sur elle était la cause de tous les malheurs qui étaient arrivés à sa famille. Mais les gens eux, le pensait et c’était suffisant pour les autres, donc on l’avait envoyé dans une clinique spéciale, réservé aux enfants disposant de certaines particularités. Puis lorsque Roger été venu la chercher, une nouvelle « lumière » s’était imposée pour beaucoup ; en plus d’être une faucheuse à proprement parler, Cassie était dotée d’une intelligence hors norme qui aurait pu lui permettre d’élaborer des plans pour nuire à ses parents non ? L’être humain est si futile qui cherche toujours des solutions pour expliquer des problèmes insolubles et que ce soit une fillette de 6 ans qui est causé la mort de tout une famille cela leur semblait vraisemblable, après tout, elle était le coupable le plus probable non ? Oui, l’être humain est vraiment stupide. Tout aussi lentement que précédemment, Camelia ouvrit les yeux, la lumière des néons de la cuisine l’agressant sauvagement.
-C’est mon fardeau à moi. Je ne m’en plains pas. Je suis quelqu’un de trop pessimiste, de trop terre à terre pour penser que je suis innocente dans toute cette affaire. En plus, lorsque j’étais petite j’étais encore plus taciturne et imprévisible qu’aujourd’hui, donc il y a de forte chance pour que je sois bien celle qui fallait punir.
Camelia ne préféra rien rajouter. Night n’était pas en mesure de comprendre ce qu’elle venait de dire n’ayant pas suivie le cheminement de ses pensées. Mais peu importe, cela ne la dérangeait pas outre mesure. Ce fardeau, ce poids qu’elle disait porter ne lui paraissait pas spécialement lourd, il prenait juste un peu trop de place dans son cœur. Elle n’avait pas besoin qu’on la console, c’était peut-être prétentieux de sa part, mais avec les années, elle avait compris que tout le monde devait avoir son lot de culpabilité et même si le sien possédait des erreurs, elle se devait de le supporter ne serait-ce qu’en mémoire des personnes qu’elle avait tués. Oui, il y avait peut-être en ce monde des « châtiments » infligés injustement, mais le sien ne l’était pas. Lorsqu’on est Camelia, la culpabilité, les regrets pour un passé révolu et pour des personnes déjà mortes ne lui ayant rien apportées, ne sont que des détails dont il ne faut pas s’occuper. Chacun à sa manière de voire les choses, certains contemplent leurs actes passés comme des crimes inavoués et d’autres, surement beaucoup plus égoïstes, ne se retournent pas et continuent à avancer, comme si rien ne s’était passé. Camelia resterait Camelia point.
-Ce n’était pas très intéressant hein? En tout cas, ta compagnie m’a été forte agréable et j’espère de nouveau qu’on pourra se retrouver ainsi, à discuter librement de nos petits secrets.
Riant doucement, son visage se détendit et ses lèvres esquissèrent le même sourire que d’habitude, un sourire amusé, malin, taquin, un sourire qui lui était propre. Cette nuit passée avec Night s’était révéler particulièrement charmante. Elles s’étaient toutes deux laissées aller à quelques confidences et peut-être qu’au fond –peut-être pas tout de suite encore – cela les feraient avancer en avant, le dos bien droit et les yeux levés vers le ciel. Autant y croire non ?
[Je te laisse conclure donc :p]
Invité
Sujet: Re: Nightmares and hot chocolate. [PV Camelia] Ven 27 Nov - 2:31
Don’t give in to yesterday. (placebo)
C’était étrange, comme il suffisait d’un rien. Un sourire, un regard, une soirée pluvieuse, un instant de complicité à travers l’immensité, pour que deux êtres, si différents en apparence, se révèlent l’un à l’autre, et se découvrent. Oui, ils étaient tous humains, avec leurs songes, leurs faiblesses, lourds fardeaux qu’ils étaient tous obligés de porter, chacun à leur façon. Souvent, Night se sentait perdue dans ce monde trop grand pour elle, cette société qui ne la comprenait pas, parmi laquelle elle n’était pas parvenue à se glisser, parce qu’elle était différente. Même aujourd’hui, parmi des gens de son espèce, Nelly restait une personne à part. Non, en fait ils étaient tous des personnes à parts. Avec leurs secrets, leurs douleurs, leurs différences, que certains arrivaient à porter mieux que d’autres. Mais au final, ils restaient humains. A l’ombre d’une nuit pluvieuse, deux jeunes filles se raccrochaient l’une à l’autre, confrontées à leurs démons passés. Ces démons, qu’il faudrait du temps pour exorciser, mais déjà, le simple fait d’en parler, de les mettre à nu, avait commencé à les éroder. Oui, il leur en faudrait encore du temps, pour cela. Mais elles étaient jeunes, avec la vie devant elles, le temps ce n’était pas ce qui manquait, non ?
En silence, elle sourit doucement à Camelia, l’incitant à se lancer, quand son amie, commença. Lorsqu’elle apprit que celle-ci s’estimait coupable de la mort de toute sa famille, elle ne put qu’ouvrir les yeux d’étonnement, et murmurer un petit « Oh… ». Ainsi, elle aussi. Et pourtant, elle ne pouvait voir en Camelia, une dangereuse meurtrière, il devait y avoir d’autres circonstances, des preuves du contraire, quelque chose. De même, on aurait put discuter longtemps du fait que Nelly soit coupable ou non, du meurtre de sa mère. Mais telle n’est pas la question. Ce qui est au passé, y appartient. Il est impossible d’y revenir en arrière et ou d’y changer quoi que ce soit. Après quelques instants de silence, la brunette reprit.
-C’est mon fardeau à moi. Je ne m’en plains pas. Je suis quelqu’un de trop pessimiste, de trop terre à terre pour penser que je suis innocente dans toute cette affaire. En plus, lorsque j’étais petite j’étais encore plus taciturne et imprévisible qu’aujourd’hui, donc il y a de forte chance pour que je sois bien celle qui fallait punir.
Toujours en silence, elle l’écouta, ne sachant que dire. A travers cette confession elle découvrait une toute autre Camelia, plus discrète, plus sombre… avec ses propres faiblesses. Car malgré les apparences, son amie avait aussi ses propres secrets. Elle, qui savait cependant mieux les cacher qu’elle. Etrangement, de la manière dont elle exposait les faits, son amie ne lui semblait pas coupable. Non, elle ne connaissait pas assez Camelia, ni cette histoire pour pouvoir se poser en juge.
-Ce n’était pas très intéressant hein? En tout cas, ta compagnie m’a été forte agréable et j’espère de nouveau qu’on pourra se retrouver ainsi, à discuter librement de nos petits secrets.
C’était drôle comme une simple soirée pouvait changer, entre deux personnes. Quelques mots murmurés à l’ombre d’une nuit pluvieuse, à l’abri du reste du monde, qui avaient crées un nouveau lien entre elle, triste complicité nostalgique. Avec un sourire triste elle répondit.
-Non, au contraire, je… je te suis vraiment reconnaissante d’avoir accepté de te confier à moi. Je crois que… toi aussi tu devrais apprendre à te pardonner. Parce que tu es quelqu’un de formidable, et que tu m’as beaucoup aidée ce soir. Mais, même si je n’ai pas très bien compris, je ne crois pas que tu sois coupable, Camelia, ce n’était de la faute à personne, certaines choses devaient peut être simplement… arriver. Ce n’est pas toi qui doit être punie pour cela.
Alors tout ça c’était donc l’œuvre d’un destin, un peu trop injuste. Non, elle n’en savait trop rien. Cependant, ces changements qu’elle avait tant craint, l’avait finalement menée ici, lui avait apporté des choses qu’elle n’aurait sans doute jamais eu la chance de profiter sinon, un endroit qu’elle pouvait considérer comme un chez elle, des personnes qui ne la rejetaient plus à cause de sa différence, étant justement comme elle, et même des… amis. Des gens qui l’avaient aidée, soutenue. On dit souvent que la nuit porte conseil. Quelle ironie. Pauvre Night qui s’était toujours sentie incapable d’aider les autres en quoi que ce soit. Au final, elle avait souvent l’impression de n’être que l’ombre de la nuit. La nuit magnifique et sans limite qui enveloppait la terre de son manteau obscur, la nuit qui l’avait toujours fascinée et effrayée à la fois, la nuit sombre comme son passé, comme l’ombre à travers laquelle elle se réfugiait, la nuit, mystérieuse et mélancolique. Oui, drôle de pseudonyme pour une telle jeune fille, qui, paradoxalement, lui allait pourtant comme un gant. Finalement, elle se leva, et prononça avec douceur.
-Oui, nous ferions mieux de retourner nous coucher. Je serai ravie de pouvoir discuter avec toi à nouveau, même sur des sujets plus… joyeux.
Tranquillement, elles retournèrent à leur chambre en silence, avant de se séparer. Contemplant la porte fermée de la chambre de son amie, Nelly murmura.
-Bonne nuit… Camelia.
Ces mêmes paroles cruciales, qui avaient un jour vu mourir sa mère. Ses paroles qui avaient douces et sincères dans les deux situations, car malgré tout elle l’avait aimé sa mère, malgré toute sa haine et son indifférence, malgré la déception et l’amertume. « J’espère qu’à présent, tu reposes enfin en paix… » pensa t’elle, puis tourna les talons avant de rejoindre sa propre chambre. Car malgré tout, dans chaque ciel de nuit subsistaient quelques étoiles…
Rp Terminé. <3
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Sujet: Re: Nightmares and hot chocolate. [PV Camelia]