Du sucre. Du sucre qui tombait du ciel. Brillant, éclatant, immaculé. Lentement, flottant au vent, les flocons glacés voltigeaient dans le ciel, attirés par la gravité et balayés par la brise, avant de se déposer sur la terre, pour la blanchir petit à petit, au fur et à mesure que le temps passait. Il ne faisait même pas froid ; un doux soleil resplendissant se reflétait sur les plaques blanches qui s’accumulaient dans les rues et sur l’herbe dans la ville de Winchester, sous un ciel qui aurait pu être bleu si la neige ne provenait pas de nuages grisés qui obstruaient les cieux. Les petites œuvres d’art miniatures et verglacées, difficiles formes géométriques que l’on ne pouvait pas distinguer à l’œil nu, fondaient dès leur contact avec les vitres, instantanément ; quel gâchis… Angel aurait aimé pouvoir les garder entre ses doigts pour les regarder, mais dès qu’elles se posaient sur ses doigts rougis par le froid de la neige, elles disparaissaient. Comme s’il était indigne de les regarder trop longtemps, comme si elles étaient trop pures et trop parfaites pour qu’un vulgaire être humain ne puisse accéder à leur splendeur. Ca aurait pu le déprimer, mais ses pensées n’allaient pas dans ce sens. Pour le blondinet âgé de 14 ans, une aussi jolie journée ne pouvait pas être synonyme de déception et de déprime. Chaque souffle du vent frais, chaque rayon illuminé du soleil blafard, chaque flocon blanc qui se posait entre ses mèches blondes : chacun de ses détails stupides contribuait à son bonheur le plus total… ou du moins une bonne humeur dont on aurait du mal à le défaire.
Emmitouflé dans une écharpe blanche et douce, il ne portait pourtant pas réellement de vêtements d’hiver ; une simple petite veste en simili-jean blanc cassé par-dessus une tunique blanche aux bordures dorées aux motifs complexes se voulant semblables aux flocons de neige. La tunique elle-même tombait sur un jean bleu simple, et il avait bien dû mettre d’épaisses chaussures chaudes pour empêcher ses pieds de congeler sur place. Il aurait dû se munir de gants aussi, bien évidemment... Qui était assez fou pour aller gambader joyeusement dans la neige sans protéger ses mains ? Les extrémités sont les zones les plus sensibles du corps, et le chérubin le savait très bien. Pourtant il n’avait pas jugé nécessaire de les tenir au chaud derrière du tissu confortable : il aimait bien sentir la neige directement sur sa peau, ça le rafraîchissait, et quand il ne sentait plus ses doigts, il se redirigeait simplement vers l’orphelinat pour aller les baigner dans l’eau chaude. Que son petit nez rond soit tout rouge et ses joues identiques, peu lui importait, tant qu’il pouvait profiter de l’air frais à loisir, comme il aimait rester couché dans l’herbe des heures durant les jours de printemps. Dormir dans la neige n’était certes pas l’idée la plus intelligente que l’on pouvait avoir… L’eau avait une fâcheuse tendance à mouiller, et la neige une tendance tout aussi désagréable à vous donner froid jusqu’aux os. Plus jeune, il avait passé des heures à s’amuser dans la neige, à former une silhouette d’ange dans la blancheur des flocons à terre, couché dedans, le regard fier rivé vers le ciel ; ayant grandi un peu, il s’était passé de cette habitude, ne voulant pas détruire toute sa garde-robe, et surtout sa santé… Mais parfois, il se disait… que ça serait sympathique, juste une fois, de le refaire, et de plonger ensuite dans un bain chaud ; l’idée même lui donnait envie, et, planté au milieu de la cour de la Wammy’s House, totalement immaculée, il se sentait terriblement bien.
Les flocons continuaient de tomber, sans cesse, et le blondinet n’aurait pu être plus aux anges. Ah, les plaisirs simples de l’enfance, n’est-ce pas ? Il sentait la neige fondre sur sa tête, dans ses cheveux un peu plus courts que ceux qu’on lui connaissait à seize ans, et le froid attaquait encore agréablement sa peau ; rien, rien ne pourra le mettre de mauvaise humeur aujourd’hui. Enfin… D’habitude, déjà, c’était difficile, voire impossible, mais là… Il prit une profonde inspiration, se frotta un peu les mains pour les tenir au chaud, observa son souffle s’évaporer dans l’air dans une jolie fumée pâle et mystique, et il se mit à marcher tranquillement dans l’étendue immaculée pour sentir le sol crisser sous ses pieds ; un plaisir en soi.
Puis, parmi tout ce blanc, au loin, à côté d’un arbre, une silhouette. Sombre, noire, qui contrastait avec son entourage.
Lazy.
Invité
Sujet: Re: It's only Memory { Lazy Jeu 12 Mar - 10:32
Lazy frottait ses mains nues, si fines, l’une contre l’autre pour les réchauffer ; exceptionnellement, le froid adolescent de 15 ans avait revêtu une veste de vison noir, parfaite pour ce temps violent. Il neigeait à perte de vue, une poussière blanche et volatile qui se déposait lentement sur le paysage. Certes, c’était agréable pour un enfant mais Lazy détestait cette ambiance festive d’avant Noël. La Wh* était en pleine effervescence ; Roger préparait sûrement un nouveau coup monté. Et lui, Lazare, arrivait, lentement, à construire son réseau. A peine quinze années et son visage s’était déjà durci ; il n’avait, définitivement, plus rien d’un enfant. Ses dernières parcelles d’humanité l’avait quitté lors de… [rictus] sa petite agression sur End. Adossé contre un arbre, l’adolescent adressa un sourire absent ; la neige, fine, volait autour de lui, se posait sur ses cheveux et gelait sa chair. Il était sorti plus tôt, juste pour faire un tour du parc ; c’est souvent salutaire après un copieux repas. Dinde de Noël et papillotes, oranges et un verre de coca. Mais Lazy n’avait pas non plus l’esprit festif. L’estomac alourdi par ce petit festin, il avait enfilé sa veste de vison noir par-dessus sa chemise tout aussi sombre. Dans cette étendue immaculée, il apparaissait comme un être glauque… et pourtant dangereusement séducteur. Il sentait les flocons sur ses clavicules, dans ses cheveux. Une brise passagère dispersa ses mèches rebelles. Plus loin, la Wammy’s House éclairées de mille guirlandes, brillant outrageusement dans la douce lueur de l’après midi. Quelques enfants s’ébattaient dans la neige, indifférent au noir adolescent qui regardait ce monde d’un air méprisant. Lazy était blasé ; son regard allait et venait de la grande bâtisse aux orphelins. Passionnante journée en perspective ; il détestait la neige. Parce qu’elle ne lui évoquait rien. Ni joie, ni peine. Seulement le vide intense de son cœur. Et c’était bien comme ça. Pleurnicher sous le sapin de noël, prier pour recevoir un cadeau… Ce n’était définitivement pas pour lui. Question souvenir, il ne parvenait pas à remonter dans le temps ; il se voyait à six ans avec un paquet entre les mains, l’air… déjà indifférent, mais au-delà, c’était le noir complet. Noël… mot vide de sens. Une femme blonde qui sourit, douce, et l’homme au coin du feu. Ses « parents ». Lazare esquissa un nouveau rictus, gelé de l’intérieur.
Là, plus loin, une petite silhouette androgyne se déplace à pas feutrés dans la neige. Lazy tourne lentement les yeux vers elle, reconnaissant sans difficulté les cheveux clairs d’Angel. Gentil petit niais lui aussi, du genre à sautiller sous le sapin en bénissant la neige. Peut-être qu’il avait froid, avec son charmant petit visage. Peut-être voulait-il lui parler aussi. Mais Lazy, dans un premier temps, n’y prit pas garde. Il se décolla gracieusement de son arbre et débarrassa sa veste noire des flocons qui la « tâchaient ». Ses mains gelées avaient du mal à se crisper mais il les coinça dans les poches de son jean gris, adoptant un sourire nettement plus sympathique. Et une nouvelle scène allait se jouer. La pièce se tournait ; l’agréable Lazy réapparaissait aux regards les plus candides. Il y avait bien quelques orphelins qui n’étaient plus abusés par ses rictus doucereux. Mais si Angel, comme il l’avait entendu dire, lui portait encore de l’amour, il aurait l’occasion de briser l’ennuyante monotonie de ce jour de neige.
Ses yeux verts, profonds, se fixèrent sur le visage de l’adolescent ; il avança d’un pas sûr. Son pied brisa la croûte de glace, il souriait, malgré le froid qui gelait ses lèvres en une moue douloureuse. C’était sous cette neige, dans ce froid qui faisait frémir son corps, qu’il se sentait, en quelque sorte, le plus « humain ». Le plus proche de ces cloportes qui pullulaient autour de lui. Il copulait lui aussi avec les insectes, mais ce n’était pas la même chose. Lui, il apprenait un art divin. La chair et ses délices. Il s’approcha, sans timidité, d’Angel, jouant à l’adolescent sympathique :
« Bonjour Angel… »
Il secoua la tête brusquement pour en chasser la neige qui teintait ses mèches d’un blanc éclatant :
« Joyeux noël… »
Ses pouces coincés dans ses poches étaient aussi blême que l’ensemble de sa peau ; Lazy, comme Blanche-Neige, gardait un visage livide, des cheveux sombres et des lèvres délicatement rosies par le froid violent. Mais s’il n’avait pas sa candeur, il avait au moins son esprit retord. Car, à l’origine, la cruelle jeune femme n’avait-elle pas forcé sa belle mère a danser toute la nuit dans des souliers chauffés à blanc, jusqu’à ce que mort s’en suive ?... Le même éclat de mort devait alors briller dans ses yeux adorables. Lazy n’avait rien d’un homme, ni d’une femme. Sa beauté androgyne lui conférait l’allure qui allait aux deux sexes. Quant à imaginer Angel dans les mêmes situations qu’End, son si cher petit esclave sexuel, il n’y avait qu’à demander. Agir en douceur, et sourire. Ca allait sûrement être un jeu d’enfant…
Angel
Sujet: Re: It's only Memory { Lazy Jeu 2 Avr - 14:00
Il était resté quelques secondes immobile, scrutant le lointain pour voir si ses yeux ne l’abusaient pas ; après tout, le séraphin aux cheveux couverts d’une couche de neige immaculée, qui commençait légèrement à sentir le froid maintenant qu’il avait cessé de gambader joyeusement, aurait pu se tromper et le confondre avec un autre ; mais son sixième sens ne le trompait jamais, ou bien très rarement, et il aurait été difficile de ne pas reconnaître Lazy malgré les flocons qui obstruaient un peu sa vue.
Oh, il était jeune, il était innocent. Il n’était pas idiot non plus, mais on ne peut rien y faire, quand une certaine personne fait réagir votre corps sans que vous n’y soyez pour rien. L’amour est une notion avec tellement de définitions différentes, tellement de visages, il est différent chez tout le monde, avec parfois quelques petites similitudes que l’on peut généraliser ; Angel ne le savait pas encore vraiment, il n’avait jamais été confronté à cette sensation avant. Oh, de l’affection, il en avait à revendre, il en avait, et même à offrir gratuitement sans rien attendre en retour, c’était sa motivation, sa raison d’être et ce qui lui permettait de relever la tête à chaque coup difficile à supporter. Se dire que non, il n’était pas qu’un vil humain qui rampait toute sa vie sur la Terre, sans but, sans rien, ou parfois même juste pour détruire d’autres vies qui auraient pu être heureuses ; il n’aurait jamais pu se regarder dans un miroir si jamais sa vie était devenue ainsi. Il n’aurait pas accepté que sa propre personne devienne un être aussi abject. Il voulait prouver qu’en ce monde, il était encore possible de réchauffer les cœurs sans chercher à en profiter, il était encore permis d’être aimable et d’aimer sans avoir besoin de s’expliquer ou d’y trouver une raison avide. Il voulait à tout prix éviter d’être égoïste, de ne vivre que pour son propre plaisir, de faire partie de ceux qui donnaient pour recevoir, ou de ceux qui prenaient tout simplement, parce qu’après tout, c’est tellement plus amusant, plus comique et tellement plus facile. Faire le mal, c’est d’une facilité extrême. Effacer la voix de votre conscience, détruisez-la, et il n’y a plus personne pour vous arrêter. Alors croire que les personnes profondément altruistes comme Angel ou d’autres étaient des imbéciles heureux, des niais et des simplets… C’était plutôt paradoxal. Mettre de côté ses propres intérêts pour favoriser ceux des autres, sourire à la vie alors qu’elle fait tout pour vous écraser, voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide… Ca, c’est difficile. Ca demande une force de caractère insoupçonnée que l’on pense due à de la stupidité. Réussir à carburer au rythme de Christmas Carols plutôt qu’à de sombres musiques d’église belles, certes, mais désespérantes, ça n’était pas donné à tout le monde, parce que tout le monde préfère s’enliser dans sa souffrance et finir par s’y sentir bien plutôt que d’essayer de se débattre pour s’en sortir. Mais je m’éloigne du sujet, et j’essayais là juste de prouver que d’avoir l’air d’un crétin paillettes kawaii 24/24, ce n’était pas parce qu’on était idiot. Angel n’était pas idiot. Au contraire. Mais il était naïf. Il était sensible. Trop, sans doute.
Car pour être aussi attiré par un être qui correspondait à la définition parfaite de ce qu’il aurait considéré comme les êtres humains les plus dangereux et les plus méprisables, il fallait l’être.
Oh, il était charmant, le brun qui venait de s’approcher pour lui souhaiter un joyeux Noël. Son visage était orné de ces sourires accrocheurs qui vous laissent pantois, que vous vous sentez obligé d’observer le temps éphémère de leur existence, surtout s’ils vous sont destinés. C’était la sensibilité à fleur de peau du petit blond sous la neige qui faisait accélérer son cœur sans réelle raison, juste parce que Lazy lui adressait la parole. Il aurait même pu rougir, si ses petites joues rondes n’étaient pas déjà colorées par le froid qui lui mordait la peau ; température qui lui sauvait le peu de dignité virile qui lui restait (…).
Il savait que ce jeune homme était celui avec lequel il aurait du rester le plus naturel, parce qu’il sentait bien que ça aurait pu le mener plus loin que son attitude de pucelle effarouchée, parce qu’il n’était pas stupide au point de croire au manège poli et gentleman de Lazy ; il savait qu’il était un dealer déjà à son âge, et cupide par-dessus le marché, et que foncièrement un être comme ça savait user de son charme et de son charisme pour plaire. D’ailleurs, son aura respirait le mal. C’était si fort que ça aurait du faire fuir le blond à toutes jambes, lui qui était encore jeune et qui avait encore peur des monstres, qui les craignait, et qui n’avait pas encore appris à leur faire face. Mais il n’y arrivait pas cette fois. Il était comme un petit papillon attiré par la lumière, ignorant que la source d’énergie qui paraissait si belle, si envoûtante, allait l’électriser, le faire brûler quand il oserait s’en approcher de trop près. Mais tel un papillon, il oubliait les risques. Alors il tremblotait, le froid moins mordant que l’angoisse délicieuse d’être près d’un garçon qu’on apprécie, et après avoir réussi à vaincre sa timide immobilité, il l’avait gratifié d’un adorable sourire, aussi adorable qu’il le pouvait.
Pourtant, que fallait-il craindre le plus ? Le chien enragé qui menace de vous mordre en aboyant violemment, ou le serpent vicieux qui s’enroule lentement, innocent, l’air de rien, enjôleur ?
Ah, les deux avaient un bon fond.
Angel : « Hey~… Lazy. Joyeux Noël… »
Allez, reprends-toi, Aaron. Ca ne te ressemble pas d’être aussi intimidé.
D’un bond léger, il s’était retrouvé en face du brun, l’air de rien, et sa main avait glissé sur ses cheveux ébène, pour en frotter amicalement les flocons qui s’y amassaient, son sourire gentil toujours sur les lèvres.
Angel : « Toi aussi tu profites de la neige ?… »
Ses yeux bleus posés sur le visage de Lazy, il recula doucement sa main, sans se demander s'il le dérangeait.
Invité
Sujet: Re: It's only Memory { Lazy Mar 14 Avr - 12:58
Uhu. Quel niais. Lazy, en bon gentleman, se contenta d'adresser un regard humble au petit blond. Un regard qui disait « regardes, je suis beau, je suis valable de confiance »...Du pur hypnose. Et visiblement, à voir ces adorables plaques roses sur ses petites joues, son charme avait déjà fait mouche. Il le laissa donc impunément toucher à sa chevelure noire, lui même glacé par toute cette neige. Et Angel semblait tout à fait du genre « woaaaw, je cours dans la neige, je suis content, content, content...! »...pourtant, et son regard s'assombrit, qu'y avait il de passionnant dans cette pseudo euphorie ? Y'avait il là un insondable mystère réservé aux purs et aux innocentes petites personnes ?... Quel était le but de toute cette mascarade généreusement appelée Noël ? A ce qu'il avait pu voir à la Wh*, la majorité des orphelins n'était pas fanatique de la fête blanche ; dans ce pays de blasés et de désabusés, Noël revêtait la place de l'idéologie suprême. Le truc que tout le monde veut, pour sa valeur symbolique, mais qui perd sa saveur dès qu'on l'a. Pour les petits anges dans le genre d'Angel, Noël était sûrement synonyme de souvenirs. C'était bien le type de gamin à avoir passé des années au coin du feu pour écouter sa grand mère lui raconter des histoires. Oh joy, seigneur, pardonnez aux innocents. Ils ne font pas exprès d'être niais...
« Visiblement Angel...Oui, sinon je ne pense pas être dehors. »
Et le dealer brun ne bougeait pas plus de sa position initiale. Qu'y avait il dans ces grands yeux bleus ? De si fascinantes émotions devaient se succéder sur le visage du petit Ange. Accroché aux carreaux d'une fenêtre. Crucifié pour la gloire de Noël. Lazy pencha la tête sur son épaule, le regard de nouveau clair. Petite créature qui valait bien End par certains côtés ; il devait sûrement être l'alter ego immaculé de sa passionnante petite proie. L'adolescent se demanda d'ailleurs vaguement ce que pouvait bien faire Anomaly ; il avait promis de la rejoindre plus tard, quand toute cette agitation se serait calmée. Il n'aimait pas se glisser contre son corps souple lorsque l'orphelinat était rempli d'agitation. Donc, il pouvait bien perdre quelques minutes à discuter de choses niaises en ce jour niais avec un individu niais. Ca le changerait un peu de sa bonne Anomaly ~
« Et toi...visiblement, tu en profitais largement. Tu es anglais non ? »
Il trouverait bien le moyen de lui fourguer des gants et des chaussettes de laine ; c'était le genre d'objets inutiles qui s'entassaient dans sa chambre. Et ce n'était que le début de sa grande entreprise ; pour l'instant, on ne daignait lui confier que les choses inintéressantes. De quoi passionner les enfants innocents de la wh* lorsque ceux ci voudraient s'ébrouer joyeusement dans la neige. Lazare baissa les yeux vers les mains d'Angel, soudain intéressé par leur état. Cette peau douce et rosie par le froid, ces doigts gracieux. Plongés avec tant de cruauté immature dans la neige. Il eut soudain envie de les serrer doucement entre ses propres mains, à peine plus chaudes. Simple désir d'homme habitué à la séduction. Serrer cette tendre chair contre la sienne et la réchauffer sans l'aide subtile des épais gants de laine :
« Hm...Tu n'as pas trop froid ? »
Les flocons s'emmêlaient de nouveau joyeusement dans ses cheveux sombres, effaçant tout le soin qu'avait pris Angel de les en chasser. Et cette pourriture blanche venait se glisser contre son cou, dans le col de sa chemise. Si dangereusement proche. Il y avait là ce mystère que Lazy ne pouvait pas comprendre. Trouver du plaisir à se rouler dans la neige, à sauter dedans gaiement. Il adressa un léger sourire à l'Ange, aimant se trouvant, par contraste, extrêmement mauvais. Il n'y avait qu'un pas à faire et peu de choses à accomplir pour séduire des yeux si purs. Toucher ces mains délicates... Il cligna nerveusement des yeux dans le doux brouillard que formaient les flocons de neige. Hypnotisé par la douce sensualité qu'exhalait l'être blond :
« Tu devrais prendre des gants. » Murmura-t-il, d'un ton toujours aussi caressant
Il ne se faisait pas encore à l'érotisme naissant de certaines créatures. Anomaly devenait femme ; d'autres se trouvaient de charmants sourires. Et Angel possédait un charme dont il n'avait certainement pas conscience. Ou peut-être... Une sensualité de baby doll, ses yeux bleus éveillant involontairement la possessivité du brun malsain. Quelques pas encore et une petite pression sur ses mains.... Et puis lui arracher ces ailes de neige pour mieux les brûler. Il manquait si peu d'éléments à l'énigme.
L'incompréhension de Lazy ou le bonheur infantile d'Angel.
Angel
Sujet: Re: It's only Memory { Lazy Sam 2 Mai - 1:30
{ Cadeau, un post ULTRA NIAIS FOR YOU vile méchante. Bwahahahahahahahaaha. *démoniaque* }
Il est des regards qui vous transpercent de part en part sans que vous ne puissiez rien faire pour contrôler votre subconscient et lui ordonner de réagir autrement. Ces iris sombres, dans lesquels brillaient des pensées et des sentiments que le jeune adolescent blond ne pouvait pas comprendre, faisaient courir en lui une sensation étrange. Celle de ne plus être totalement maître de son propre corps. L’impression que l’autre, celui qui vous observe, qui vous brûle de son regard, est presque plus apte à contrôler vos propres actions que vous. Lazy devait avoir l’esprit embrumé de dizaines de pensées plus ou moins sombres, en ce jour enneigé, puisqu’il n’était pas vraiment coutume de le voir profiter des événements climatiques… Mais le blondinet n’avait retenu que ce qui l’amusait : voir le beau ténébreux ainsi couvert de neige, comme s’il appréciait ne serait-ce qu’un peu la fraîcheur du dehors et la volupté que procuraient les flocons volatiles qui se déposaient sur sa peau. L’on pouvait rêver, n’est-ce pas ? Même le pire des truands avait ses faiblesses. Si la pureté immaculée de la neige réussissait à apaiser ne serait-ce qu’une minute ou deux les tourments du futur dealer, le chérubin ne pouvait rêver mieux. Pourquoi le bonheur des autres lui importait autant, il n’aurait su le dire à cette époque, finalement, tout ce qu’il désirait c’était être heureux et voir les autres l’être également, pour qu’ils puissent en profiter à plusieurs. Etre heureux tout seul, ce n’est pas être heureux.
Angel : « Toi aussi tu profites de la neige ?… » Lazy : « Visiblement Angel...Oui, sinon je ne pense pas être dehors. » Angel : « Ah… oui, bien sûr, c’était une question idiote.. » Lazy : « Et toi...visiblement, tu en profitais largement. Tu es anglais non ? »
Les flocons flottaient gaiement autour d’eux, au rythme paisible de la brise qui agitait parfois leurs chevelures opposées, projetant les petits morceaux d’eau glacée contre leurs silhouettes qui ne l’étaient pas moins ; mais malgré le froid, le corps du jeune adolescent aux yeux céruléens, baissés quelques seconde par l’intimidation, n’était pas glacé le moins du monde. Le bonheur de profiter de la neige avait déjà rosi ses joues, et le regard du brun posé sur lui ainsi que sa voix, un brin cynique pourtant, achevaient de réchauffer tranquillement son organisme. Une légère chaleur un peu perturbante, en fait. Mais il n’aurait pas voulu qu’elle cesse le moins du monde, c’était agréable. Avoir l’impression qu’il s’intéressait à lui le fit gentiment sourire, moins intimidé, et de plus en plus enclin à se montrer plus extraverti, sans se méfier le moins du monde. Pour lui, la méchanceté gratuite n’avait pas lieu d’être. Si le beau garçon en face de lui lui demandait quelque chose d’aussi innocent que son origine, pourquoi derrière le sourire charmeur se cacherait un danger ? Il fallait croire en son prochain, il était inutile de même songer à prendre garde à une voix trop fondante. Il se laissait donc prendre au jeu sans aucune méfiance superflue selon lui.
Angel : « Irlandais pour être exact… Ca va sans doute te paraître fleur bleue, mais il neigeait parfois là-bas, et hm… j’ai toujours aimé être dehors quand il fait ce temps. C’est apaisant. Je ne pense plus aux problèmes. Je ne pense plus à rien qu’à la neige qui tombe. Ca fait beaucoup de bien… J‘imagine que tes raisons d‘apprécier l‘extérieur sont moins puériles…»
Il se tut un moment, remerciant le ciel que ses joues soient déjà rosies par le froid. Les cheveux humides à cause de la neige qui s’amassait dessus tout comme elle le faisait sur la chevelure sombre du jeune homme plus grand que lui qui lui faisait face, il passa une main rougie dans ses mèches blondes pour l’alléger un peu de ce poids immaculé qui les plaquait contre ses joues fraîches, et la question de Lazy le fit cligner des yeux.
Angel :« Ah… Si, j’ai froid, un peu… »
Le charisme déjà écrasant de Lazy ne le mettait plus mal à l’aise. Il aurait pu être étouffé par cette présence charmeuse, baisser les yeux, rougir, frémir de tout son corps et d’autre chose que du froid ; oh, cette dernière chose, il le faisait, mais c’était agréable. Pour le reste, il n’en avait pas besoin. Il savait que ressentir ça pour quelqu’un ne pouvait pas être mauvais. Le charme du brun lui faisait du bien, sans que l’autre ne le fasse exprès.
Ce qu’il pouvait être beau. Et il était encore trop loin pour que le blond n’ose tenter quoi que ce soit.
… Oh, et puis, au diable les convenances. Perdre du temps et des occasions par peur ou par timidité, par crainte de l’échec, c’était la chose la plus stupide au monde. L’adolescent au regard profond pourrait le rejeter aisément, mais au moins, il aurait essayé. Evidemment, il espérait le contraire, de tout son petit cœur niais.
Il s’approcha d’un bond discret, un sourire flottant sur ses lèvres rondes légèrement bleuies par le froid, définitivement attiré par la lumière dangereuse qui pourrait le laisser inerte et vidé d’énergie vitale au moindre contact. Il n’avait pas peur. Dans ces beaux yeux se cachait un bon garçon, quelque part, qu’il en soit conscient ou non. Ce qu’Angel aurait aimé le réveiller, ce bon côté.
Plus proche du corps de l’autre garçon, il resta à une très légère distance de lui, lorsqu’il inclina un peu la tête, et que son sourire se fit plus entendu, leurs visages séparés par la barrière des flocons de neige ; il fixait Lazy, les paupières baissées, dans une attitude qu’il ne voulait pas provocante ni tentative niaise de charmer. Pourtant, c’était plutôt ressemblant à ces deux notions.
Angel : « Tu es gentil de vouloir me tenir au chaud… »
Se rendant soudain compte qu’il racontait n’importe quoi, et qu’à ce prix-là il aurait même pu directement lui sauter au cou pour l’embrasser, il se recula d’un pas, détournant brutalement les yeux. D’ailleurs, c’était totalement stupide d’essayer d’obtenir quoi que ce soit de Lazy. N’était-il pas avec Anomaly ?… La pensée lui serra le cœur.
Angel : « Hm… Je veux dire, non, je ne veux pas de gants, ne t’inquiète pas, tout va bien, je n’ai pas froid de toutes façons… »
Il releva la tête vers le brun, pour lui sourire.
Angel : « Excuse-moi, je perds un peu mes mots quand il s’agit de dire à quelqu’un… que je l’aime… bien. »
Il avait rajouté le « bien » un peu précipitamment. Ce qu’il pouvait être bête.
Oui, le premier amour rend niais. Mais c’était Lazy le seul coupable.
Invité
Sujet: Re: It's only Memory { Lazy Mar 12 Mai - 13:09
La haute silhouette de Lazy oscilla légèrement dans le vent ; il ne pouvait que sourire froidement au petit être blanc dont il sentait l’amour. Lui, Lazare, avait été habitué depuis longtemps à être le centre des attentions, la cible des désirs. Autant charnels que sentimentaux d’ailleurs ; à l’époque où s’éveillent les envies, il devenait promesse de plaisir. Les beaux garçons androgynes sont souvent superficiels, niais, ou les deux à la fois, attirés par tout ce qui brille. Il savait que l’intelligence attirait et magnétisait le public bestial. Des êtres qui, au fond, ne voulaient profiter que des retombées de son charisme mauvais. Tous des profiteurs, des jaloux, des mégalomanes. Bien qu’Angel ne soit pas issu de cette race là, Lazy gardait encore quelque méfiance à son sujet. ; on pouvait lui vouer une certaine admiration et chercher, par ailleurs, à le poignarder dans le dos. S’il ne s’était pas méfié, le dealer croupirait encore aujourd’hui en Bulgarie, entouré de petits crétins.
Et puis, les self made man font toujours leur chemin seul, acceptant de leurs… « admirateurs » attentions et cadeaux mais, au fond, ces sourires qu’on leur adressait ne faisaient qu’accroître leur infinie détresse. Le genre de détail que personne ne remarquait en général. Tant pis, il aimait bien Angel, et ce ne sera pas lui qui parviendra à percer l’abcès de rancœur qui rongeait son esprit. Oh, c’était bien simple de jouer à l’emo traumatisé par la vie. On en rencontre tellement de nos jours, ces êtres sombres et amorphes qui se traînent dans les lycées comme des âmes en peine. Lazy, pourtant, ne jouait pas au malheureux. Il se contentait de prendre les sentiments qu’on lui donnait ; après tout, ce n’était que justice. Angel, finalement, n’était qu’un gamin superficiel de plus, qui ne le connaissait pas et qui ne le verrait sans doute jamais sous son vrai jour. Il ne devait s’intéresser qu’à sa beauté androgyne, à ses lèvres fines et à son intelligence manipulatrice. Mais ce serait mentir que de dire que tout ce petit jeu ne plaisait pas à Lazy. L’expression inspirée de l’Ange le captivait. Il ressemblait à une sculpture de marbre, aux joues faussement rougies d’une touche de peinture. Un être superficiel en soi, une sorte de Paris à la pomme d’or. Et c’était bien Aphrodite à la divine beauté qui venait de remporter le trophée de son amour. Woaw, c’est cool. De savoir que l’on est beau et intelligent, et qu’en plus cela nous rapporte de l’amour gratuit.
Depuis le début de la conversation, Lazy n’avait fait que sourire sagement et lâcher des phrases bateau. Quelques actions que n’importe quel crétin pourrait accomplir, copiées dans un sitcom romantique. Ainsi donc, il était beau, et Angel, qui ne le connaissait pas, mettait cette qualité sur un podium. Lazy était persuadé que le blond devait avoir en tête tous ces stéréotypes tirés de conte de môme. Il devait se prendre pour l’une de ces stupides héroïnes accrochées au bras de leur prince. Mais… il allait se charger d’épouvanter cette naïveté.
Si on prenait les mythes à leur base, les démons avaient été, avant d’être mauvais, des anges. L’enfant humain ne naît pas méchant mais le devient. Il garde alors un charisme innocent qui lui permet de capturer les autres niais de l’existence. Méthode qui se vérifiait une nouvelle fois avec le petit imbécile qui lui faisait face.
Se penchant sur Angel avec un sourire, Lazy plongea ses doigts dans les longues mèches blondes :
« Ainsi donc, Tu…m’aimes ? »
Il posait la question d’un air innocent, étudiant le joli visage de sa proie. Proie, oui. Après Anomaly, End, et compagnie, il jetait son dévolu sur une nouvelle petite chose. Quoique cette chose là lui aura fait des avances en première. Lazy pouvait bien se permettre de réchauffer son corps, d’une manière bien perverse certes, mais après tout bien légale :
« Je m’inquiétais juste…de savoir si tu n’avais besoin de rien. Le temps est quand même assez frais. Et ce n’est pas prudent de sortir sans gants dans un tel froid. » [insert sourire cajoleur]
Pour ne pas l’effrayer, il recula d’un pas. Et détourna le regard avec une fausse timidité ténébreuse :
« Ah…surprenant. »
Au fond, il s’en foutait d’Anomaly. Vulgaire petit kleenex qu’il ne tarderait pas à jeter. Il fallait bien renouveler un peu la boîte de temps à autre et Angel ferait un mouchoir parfait <3
Edit by Taken: dgzuidgzigdiz è____é <3 Tu vas voir ce qu'ils te préparent, End & An' XD
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