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 Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT)

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Sujet: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyJeu 27 Nov - 22:48

Cela faisait neuf heures maintenant. Et ça faisait près de deux heures que Tears vidait ses placards pour avoir une idée de quelque chose de convenable à mettre. D’habitude, il prenait toujours les premiers vêtements qui lui passaient par la main, même si ça n’allait pas bien ensemble. Mais là, c’était différent, oui là, il avait rendez-vous avec Octave. Il s’effrayait lui-même quand il s’aperçut qu’il commençait à devenir comme toutes ces pimbèches superficielles de série télévisées du genre "Pamela, c’est la cata, j’ai pas de robe bien pour aller voir Brandon !". Soupirant faiblement, il prit un duo de t-shirt bleu ciel et mauve sur un coup de tête et enfila le tout sans avoir le temps d’hésiter encore. Ouais, c’était gay comme couleurs. Sa vie monotone et plate était devenue d’une passion éclatante en seulement deux semaines, oh comme il aimait vivre maintenant, comme le mot qui le désignait comme "heureux" avant ne faisait que pâle figure devant cette joie qu’il venait de découvrir. Le stress que tout le monde l’abandonne un jour lui nouait toujours les entrailles, mais il essayait d’y penser le moins possible. Il était 23h maintenant, plus qu’une heure. Soit soixante lourdes et pesantes minutes. Lui qui était de nature patient n’en pouvait déjà plus, c’était devenu un véritable supplice maintenant. C’est ainsi que, assis sur son lit avec Flokjes dans les bras, il se remémorait les paroles d’Octave.

Il s’était dit volatile et rien que ça avait noué le cœur de Tears, effrayé à l’idée que cet oiseau tellement précieux qu’était l’orphelin puisse décider un jour de quitter la cage qu’était le surveillant. Oui, la réplique avait été dite de manière ironique mais, un des grands problèmes du blondinet, c’était qu’il ne distinguait pas, ou alors très mal l’ironie. Bon, sauf quand elle était extrêmement prononcée, dite lui "C’est biiiien Tears !" alors qu’il a fait une boulette, il captera. Sûrement. Alors évidemment, la phrase d’Octave l’avait quelque peu refroidi. Il se trouvait égoïste ces derniers temps, il se maudissait d’être aussi égoïste. Octave ne lui appartenait pas.
Aussi, ce dernier avait suggéré que l’élan d’amour de Tears n’était peut être qu’un caprice, et ça avait été un peu offensant. Oui, pensez donc, quelle insulte de dire ça à un homme amoureux, vraiment. En fait, tout ce que le jeune homme avait dit l’avaient bouleversé. Surtout quand il prit cet air grave avec une voix émotive, surtout quand il lui avait dit "Mais si tu projetais de faire la même chose que moi... Je t'en prie de cesser tes instances." C’était à n’y rien comprendre et rien comprendre était angoissant et excitant en même temps. La même chose que lui ? De quoi de quoi ? Le blondinet avait passé près de deux heures à se demander la chose qu’avait faite Octave et qu’il ne fallait pas qu’il fasse. Les actes qui pouvaient être considérés comme blessants, Tears essayait toujours de les effacer de sa mémoire, ce qui était un peu stupide entre autre. Mais il pressentit, au bout d’un moment, que l’adolescent faisait peut être référence à ce matin-là. Ce matin où il l’avait abandonné. Alors comme ça, il pensait Tears capable de faire de même ? C’était peinant, mais il ne réussit pas à lui en vouloir. Même si, cette impression d’abandon, l’adolescent s’était amusé à le renouveler, s’éclipsant si peu de temps après leurs réconciliations. Il l’avait choyé, il savait exactement où toucher l’homme pour lui provoquer quelques émois, il se rappelait de ses caresses préférés. Et il était parti.
Ce sentiment de déjà vu l’aurait poignardé si son bel amant n’avait su utiliser quelques mots séduisants, lui donnant matière à espérer avec un rendez-vous. Les retrouvailles avaient été trop courtes, mais c’était des retrouvailles quand même et rien que d’y penser, Tears en avait des larmes de joie.

L’après-midi, il avait raconté à Taken cette misérable aventure, oui, car bête qu’il était, il avait perdu les copies d’Octave. Alala, c’était vraiment dommage. Le professeur de musique n’avait pas semblé dupe vu qu’il avait lancé un regard soupçonneux et un vaguement moqueur au blond qui tremblait comme une feuille devant son propre mensonge. Et maintenant, maintenant, il traversait le parc pour se rendre au bâtiment qui renfermait la piscine… alors que la lune, cette même lune que cette même nuit, le contemplait d’un air compère. Le cliquetis des clefs du jeune surveillant s’entendaient vaguement et rythmaient la cadence de ses pas dans le gravier. Devant la porte principale de l’édifice, il prit son trousseau de clefs de super surveillant et ouvrit la porte, avant d’y entrer silencieusement. C’était grand dedans, il faisait noir et Tears n’osait pas allumer, préférant l’intimité de l’obscurité.

Se promenant vaguement autour de l’immense bassin aux reflets sublimes, le chlore et la javel lui agressaient les narines, mais c’était beau une piscine la nuit. Alors que ses pas résonnaient de partout, le jeune adulte alla s’asseoir en tailleur prêt de l’eau, le dos en appuis contre un plongeoir. Il n’avait pas envie de se mouiller, même s’il avait mis un maillot de bain sous son jean. Genre, le maillot super pudique qui t’arrive aux genoux mais qui est fashion quand même parce que ça fait surfeur. Octave n’était pas là. Volatile hein. S’il faut, s’il faut, eh ben, peut-être même qu’il ne viendra pas. Peut-être même qu’il avait profité de Tears pour contre carrer ses heures de colle. Et peut être même qu’il était possible que… ah, le surveillant fixa sa montre. 23h 37. Wai, bien sûr qu’il n’était pas là, c’était lui qui était beaucoup trop en avance.
L’adulte ne se reconnaissait plus, il était devenu égoïste, impatient et faisait du favoritisme. L’amour ne lui réussissait peut-être pas, il fallait qu’il se ressaisisse sinon il allait devenir tout ce qu’il ne voulait pas être. Fixant d’un air quelque peu blasé l’énorme horloge suspendue sur le mur du bâtiment, il se laissait torturer par les tic-tacs insolents. Au bout d’une dizaine de minutes à rester ainsi, il finit par laisser tomber sa tête sur le côté, somnolant vaguement avant de tomber dans un sommeil plus profond.


Dernière édition par Tears le Ven 26 Déc - 17:39, édité 1 fois
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyVen 28 Nov - 11:46

Assis devant Shakespeare, Pouchkine, Racine et Molière réunis, Octave mordillait distraitement le bout de son crayon déjà à moitié mort. En promenant un regard brumeux sur les murs, il aperçut l’énorme horloge, pour ainsi dire immobile, les mirettes fixées sur lui. Il baissa la tête et se remit à son travail, mais au bout de quelques secondes, il regarda machinalement sur les aiguilles. Elles étaient toujours à la même place. Fronçant les sourcilles, l’orphelin sortit son portable et zyeuta en clignant nerveusement des paupières. Dix-neuf heures dix-sept. Soit, rangeant le petit appareil contre sa cuisse ardente, il revint à ses bouquins. Après trois –ou quatre- tentatives de suicide au stylo bic et à la gomme : dix-neuf heures dix-neuf. Passant une main sur son visage lisse et blanc comme un cul de bébé, il frotta ses yeux endoloris par la lumière des néons, se faisant la promesse de ne plus jamais regarder l’odieuse et interdite invention qu’était le réveille-matin. Cessant définitivement d’y penser, il tourna une page shakespearienne. Gyah ! Il la sentait cette aiguille du dix-neuf percer des trous en son dos d’un regard fougueux. Le cœur battant, il résistait à la tentation en dirigeant son attention sur quelques vers :

« Je veux avoir des nouvelles de toi
Chaque jour de chaque heure, puisqu’il y en aura tant
De jour
Dans la moindre minute… »


Mais c’était du foutage de gueule ça ! Refermant le livre, il lova sa tête carbonisée au creux de ses longs bras croisés. Depuis leur séparation, il ne se passa pas une minute sans que le jeune homme ne pensât à son désiré. Il en venait à avoir le sentiment de sa présence à ses côtés, mais à tort, car il n’y avait malheureusement personne. Jamais la solitude n’avait été aussi pesante et cruelle avec son pauvre corps de maigrichon ratatiné. Mais que cette attente était exquise, il la subissait avec délice de tout son être torturé. En proie à un sentiment qu’il éprouvait pour la première fois, toutes ses sempiternelles pensées allaient vers Tears et cette putain de montre qui restait de glace. Que dis-je, Tears s’immisçait en son esprit, son intelligence, ses sentiments, la moindre de ses réflexions comme un couteau dans du beurre. Partout. Même son portable semblait complice dans l’inertie et refusait catégoriquement de faire avancer les minutes. Boudeur, l’orphelin referma avec rage les ouvrages entreposés sur la table de la bibliothèque. Lui fallait-il donc dormir afin de voir le temps passer ? Mais cela risquait d’être difficile, tout d’abord parce qu’il était dans un lieu public où l’étude criait et ensuite parce qu’il s’était réveillé vers dix-sept heures. C’est-à-dire, il y a à peine deux heures et demie. Et comment, me demanderez-vous à bien t-il pu penser à son soupirant pendant « tout ce temps » alors qu’il avait les yeux fermés et l’esprit dans une autre galaxie très, très lointaine ? Ce à quoi je vous répondrai « et bien dans ses rêves pardi ! ». Non, ce n’est pas vrai, il a dormi comme un rat mort planqué dans son terrier de taupe. Le sommeil devait bien être la seule chose qui lui était accessible en toutes circonstances. Mais il n’empêche que son réveil baigna dans la douce crainte du retard. Une fois debout, le repos ne voulût pas revenir et l’abandonne avec environ six heures de vide devant lui.

Grinçant des dents, Octave saisit le journal quotidien dans la quête d’articles à blâmer. Tiens donc, l’horoscope. Cancer, lion, vierge, poisson…Vous ne vous êtes jamais dit que c’était pourri comme signe poisson ? Non, mais c’est vrai ça, Lion ou Scorpion c’est trop la classe, ça inspire le respect, la crainte, mais le poisson c’est de la merde hein. « T’es quoi toi ? » « bah moi chuis poisson » La honte. Les divinations sensationnelles du grand Octave ! : Qui a eu l’idée folle, un jour d’inventer l’école ? Certainement pas vous, gros naze. Heureusement, vénus de passage dans votre signe vous donne l’assurance et vous rend plus attirant que jamais, vous serez irrésistible HA HA nan je déconne, vous allez vous faire larguer. Votre pessimisme chronique et votre double personnalité font de vous un être instable que tout le monde rêve de voir crever étouffé par un sushi. Attention aux sushi, donc. Vous êtes à la société ce que Mireille Mathieu est à la musique et au bon goût capillaire. Les gens comme vous finissent souvent comme contrôleur de bus ou prof de techno dans un collège merdique, condamnés à fabriquer des portes clés lumineux jusqu’à ce que mort s’en suive. Un seul remède à ça, envoyer LOVE au 8 12 12 ou sacrifier Christophe Maé à minuit douze un soir de pleine lune (by Tania). Refermant le journal, il soupira lourdement en continuant à soigneusement éviter la montre. Car un unique regard suffisait pour lui indique que seuls trois misérables minutes s’étaient écoulées cependant que l’orphelin avait déjà eu le temps de fabriquer une forêt en papier. Ou plus précisément : un dragon, trois signes, deux araignées et une minuscule grenouille avec les restes. Ouais, ça lui trouait tellement le cul qu’Octave faisait des origamis. Regardant ses doigts glacés, il se mordit la lèvre inférieure en se demandant vaguement ce que le blondinet pouvait bien faire à ce moment là. Stop ! Prenant Racine en main il ouvrit à une page et entama une pénible lecture qu’il avait du mal à comprendre. Lorsque soudain, quelqu’un le saisit par l’épaule. Se retournant, il surprit la responsable de la bibliothèque.

- Que puis-je… ?

- La bibliothèque ferme, je suis navrée, il va falloir quitter les lieux.

Relevant la tête, il parut d’abord quelque peu décontenancé jusqu’à ce que ses yeux ne détectent le cadran. Minuit douze. Quoi ?! Ramassant les livres avec hâte, il les rangea à leurs places respectives avant de quitter la pièce à toutes jambes. Féchié, féchié, féchié… Dire qu’il voulait encore passer dans sa chambre pour se changer et accomplir encore quelques niaiseries concernant son apparence physique. Cela dit, il portait l’un de ses pulls favori, blanc neige, aux manches trop longues, celui qui le rendait oh-so-gay selon Manu, le type le mieux placé au monde pour faire ce genre de réflexions, soit dit en passant. Ils l’avaient achetés ensemble, lui ce pull et Manu un froc tellement moulant que c’était à se demander comment il pouvait bien rentrer dedans, et pire, en ressortir. Un des plus grand mystère de l’humanité, si vous voulez son avis. Pas si frustré que ça en fin de compte, Octave courait comme un petit lapin vers le gymnase et accessoirement, vers la piscine. Pinaise, pinaise, pinaise ! Il pouvait courir vite, mais pas tarpin longtemps. Par conséquent vitre essoufflé, l’orphelin s’arrêta juste devant la grille en s’y adossant une seconde. Une fois rassasié en air frais et polluants en tout genre, il pénétra dans l’énorme bâtisse. Les yeux cherchant désespérément l’élu de son cœur, il fit quelques pas vers l’avant en humant la délicate senteur du chlore. On aurait dit qu’une râpe à fromage était passée dans ses narines. Grimaçant un tantinet, il fit le tour de bassin lorsque l’image de son tendre apparut dans son champ de vision. Il dormait. Rhah, mais merde quoi, il n’était vraiment pas doué d’arriver en retard à un rendez-vous qu’il avait lui-même fixé. Passant une main fébrile dans ses cheveux de jais, il s’assit en face du surveillant. Malheureusement, tard la nuit était le seul moment de la journée où ils allaient pouvoir se voir ouvertement et de préférence, dans un lieu fermé au public après vingt-deux heures. Caressant du bout de ses doigts glacés la joue rosie du pauvre surveillant, il esquissa un sourire navré en enfouissant son autre main à l’intérieur de ses manches dans l’espoir d’un réchauffement des extrémités. Repoussant quelques mèches de cheveux cuivrés, il observa le visage serein.

- Bonsoir, mon tendre.
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyDim 30 Nov - 21:29

Tears flânait dans un sommeil des plus silencieux, innocents et clairs. Ses nuits commençaient toujours comme ça, voluptueux et remplis de beaux rêves qui respiraient légèreté et fraîcheur, de doux songes, vaporeux et scintillants qui éclairaient son esprit de pensées positives. Mais ces nuits finissaient souvent de la même façon aussi, car ses belles illusions commencèrent à s’effriter dangereusement. Le noir gagnait du terrain et il se voyait, debout, les bras ballants. Il se tenait maintenant dans quelques ténèbres obscures, aveuglé pas un brouillard sans fin. Ne voyant rien à un mètre devant lui, le surveillant avançait laborieusement, les bras tendus. Des bruits de galops résonnaient dans sa tête, un troupeau avançait, courrait et hennissait. Curieux rêve qu’il n’avait, jusque là, jamais fait. S’accroupissant immédiatement, Tears se mit à ramper à la recherche de quelque chose, totalement traumatisé. Précipité et hagard, ses mains tâtaient le sol désespérément tandis que son vrai corps endormi restait serein. Et le troupeau avançait, les bruits se rapprochaient de plus en plus, faisant trembler le sol ainsi que les membres de Tears qui était nez à terre, terrifié. Il attendait impatiemment qu’on l’écrase, qu’on lui déchiquète les boyaux, qu’on en finisse. L’attente le stressait au plus haut point, ressentant chaque coup de sabot sur le sol. Soudain, un contact glacé le prit par surprise, touchant sa joue et sa main. Il se réveilla, comme s’il sortait d’une minute d’apnée, le tout en un sursaut gigantesque, frissonnant comme une feuille. C’est alors qu’il le vit et fut rassuré rien qu’a l’idée de sa présence.

-"Bonsoir, mon tendre."

Sitôt sortit de son cauchemar, il s’approcha d’Octave, comme pour vérifier que c’était bien lui, les yeux avides de son éclat. Caressant la main qui était dans sa manche, il se sentait attiré par une force qu’il commençait à reconnaître. Fébrile, il ne pensa même pas à regarder l’heure. En retard ou pas, si Octave était là, c’était le plus important. S’il ne s’était pas endormi, le temps l’aurait tellement prit d’assaut qu’il en serait mort d’impatience, les manches déchiquetées et au bord de la crise de nerf. Mais une chose était sûre : il l’aurait attendu jusqu’au lendemain s’il l’avait fallu.

-"Bon… soir…"

Avait-il murmuré tendrement, fixant leurs mains unies avant de relever la tête pour le regarder dans les yeux, totalement envouté. Oh, il était beau en blanc. L’obscurité de sa salle n’avait pas de prise sur son être et derrière lui les reflets de la piscine accompagnaient chaque trait de son visage. Il l’avait appelé "mon tendre", c’était beau comme tout. Mais lui, eh ben lui, il n’avait aucune idée de comment l’appeler. Alors il ne l’appelait pas, le silence était assez beau pour le nommer.
Une main était posée sur son visage et le surveillant en ferma les yeux d’aise. Il était venu, ah, dieu soit loué. Toujours maladroit, il saisit la main du brun et la rabaissa, juste pour caresser sa paume contre la sienne. Les yeux mi clos, un soupire heureux s’échappa de ses lèvres souples en sentant ses doigts s’entremêler dans les siens et ses paumes caresser leurs jumelles avec envie. Le surveillant avait envie de lui demander pourquoi, pourquoi il était parti et pourquoi il avait décidé de le faire attendre si longtemps. Ses yeux bleus-gris quémandaient quelconque réponse alors que sa bouche entrouverte restait en suspend, se rapprochant immanquablement de sa cible. Au final, il appliqua son front sur le sien, les yeux dans les siens.

-"... Pourquoi… tu n’es pas resté… en colle… ? … Tu… tu m’as... manqué…"

Il avait posé la question mollement, plus pour lui-même que pour l’adolescent, soupirant presque. Son nez caressait le visage du jeune orphelin avec envie. La peau y était lisse et douce, l’odeur y était captivante et mystérieuse. Il était comme en manque, les yeux fermés, ses doigts se mêlaient avec passion avec ceux du jeune homme alors que son nez passait sur ses pommettes, dans ses cheveux, sur sa tempe et sa mâchoire. Décelant chaque détail, notant dans sa tête chaque recoin, il partait à la recherche de quelques odeurs délicieuses. On aurait dit que ses lèvres cherchaient leurs jumelles, mais jamais elles ne les touchèrent. Elles n’osaient peut être pas, elles se sentaient égoïstes. Pourtant leurs souffles s’entremêlaient, réchauffant la surface refroidie de leurs peaux respectives alors que l’adulte semblait ensorcelé par une force supérieure. Octave était là, il sentait sa peau sous ses doigts tremblants, son souffle sur sa mâchoire et sa présence inondait ses sens. Après la totale découverte du visage du brun, son nez vint se poser sur le sien, la bouche en suspend face à sa jumelle. Rougissant, il recula quelque peu sa tête, prenant du recul pour l’admirer, contempler cette présence qui lui importait tant.

-"… Je suis content que tu sois là…"

Comme si ça ne se voyait pas…
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyLun 1 Déc - 19:01

Lorsque la main blême se posa sur la sienne, Octave frissonna délicieusement. Ses manches étant trop beaucoup trop épaisses pour lui faire part d’une quelconque chaleur humaine, uniquement synthétiquement, ou coton, va savoir, l’orphelin ne sentait pas l'ardeur et la tendresse de ce geste, mais il pouvait se l’imaginer à loisir. Douce, elle caressait ses doigts à travers le tissus avec délicatesse et affection. Du moins, il en était ainsi dans ses souvenirs de la veille, trace de pas dans du ciment fraîchement posé, tatouage toujours saignant sur son cerveau hypnotisé.

-"Bon… soir…"


Dessinant sur ses lèvres cerises un sourire navré, il soupira très légèrement, l’air visiblement soulagé par son retard passé inaperçu. Il ne comprenait vraiment pas comment c’était arrivé : dix-neuf heures dix-sept et puis minuit douze. Osef, aucune importance, il allait rattraper sans grande peine ces quelques minutes perdues. Bine vite, sa deuxième patte d’ours jusqu’à présent posée sur la joue, fut possédée avec douceur et raffinement. Se mordillant la lèvre inférieur, il ne laissa sortir mot ou tirade niaiseuse à l’eau de rose, trouvant le silence beaucoup plus communicatif que d’habitude, aussi ironique que cella puisse être. Par orgueil ou par surplus de confiance, jamais n'avait-il douté de la présence de Tears en ces lieux. La preuve, il avait fait dans son froc par crainte d’être en retard. L’idée qu’il puisse ne pas venir ne l’avait même pas effleuré, pas une seconde. Il était sûr de le trouver là, probablement en avance, quelque peu inquiet, sûrement tremblotant, peut-être même hésitant, mais inconsciemment certain de son choix. Sans doute qu’Octave avait préféré ne pas envisage cette possibilité. Leurs mains se caressaient et l’orphelin était heureux sans vraiment y penser. C’était un peu comme s’il s’était retrouvé dans un bouquin de Kafka. Le pourquoi et le comment importent peu, c’est comme ça et c’est tout, pas la peine de chercher à en comprendre la raison. Alors, il regarda son amant exister. Et ça lui semblait être suffisant.

Tears devait être bien la seule personne au monde ayant le pouvoir de le satisfaire par un simple regard, un sourire, un clignement des paupières imperceptible... des trucs à la mords moi le nœud dans ce genre, profondément nunuches et si agréables. Leurs front se collèrent l’un à l’autre pendant quelques secondes avant que l’un ne décide de partir à l’aventure plus loin. Lâchant un de ses rires cristallin dont il devait être le seul à avoir le secret, Octave pinça les lèvres et ferma ses paupières tant les contacts était fugaces et légers, ça l’en chatouillait presque. Cherchait-il quelque chose ? Des poux ? Pellicules ? A moins que ce ne soit invisible, plus raffiné ? L’animal se laissa faire avec plaisir, yeux clos et lèvres entrouvertes comme si les narines ne suffisaient plus à oxygéner ses poumons. Mais bien vite, le nez de son désiré quitta sa mâchoire prononcée pour venir se coller contre son semblable. Rouvrant les paupières, il fut sur le coup quelque peu troublé par la proximité de leurs deux visages. Plus rien ne semblait exister à part ses yeux bleus teintés de gris, recouverts par une cage de poils blonds.

- J’avais besoin de mûrement réfléchir. Prendre du recul pour ne pas faire de conneries.


S’arrêta t-il là. Octave ne savait pas vraiment s’il lui fallait continuer ses explications en prenant le risque de blesser l’élu de son coeur ou se limiter à ça et se taire à jamais. Il avait souhaité leur laisser du temps, autant à lui même qu’au blondinet. Lui, être encore chaste qui ne savait probablement pas faire la distinction entre désir physique et attirance amoureuse. Quand à Octave... c’était une trop longue et ennuyeuse histoire. Il était parsemé d’obstacles, de contradictions, de sentiments, de questions, de croyances et un tas d’autres stupidités inutiles dans les gens. L’on dit souvent qu’est heureux celui qui ignore. Et il était justement loin d’être un ignare ce qui rendait sa vie plus complexe, ses interrogations plus ardues, ses idées chaotiques, ses sentiments discordants et anarchiques. Bref, un vrai mixer. Ou peut-être que justement tout était claire pour Tears, que tout fut évident depuis le début et au temps pour lui dans ce cas. Mais l’animal avait besoin de temps, beaucoup de temps.

- En réalité, ce que je t’ai dis l’autre jour était plus adressé à moi qu’à toi. Si cette passion frénétique n’avait été qu’un simple caprice, et crois moi, je suis doué pour, ça se serait déroulé de la manières suivante : bisous, câlins, pelotage, attouchements, plein de tendresses, flatteries, douceurs... On aurait fini par à nouveau coucher ensemble et le lendemain j’aurai disparu. C’est pénible, mais c’est comme ça.


Baissant les yeux d’un air coupable, il serra la main de son soupirant avec fièvre.

- Je ne voulais pas te blesser une deuxième fois. Partir avant d’accomplir l’irréparable.


Son cœur battant coléreusemet dans sa poitrine, il soupira en fronçant très légèrement les sourcilles. Oh oui, il aurait, certes pu faire l’effort de ne rien entreprendre dans la salle de permanence, mais ça avait été plus fort que lui. Guidé par des pulsions qu’il savait généralement passagères, il s’était réveillé en plein milieu, tout à coup conscient d’avoir déjà parcouru la moitié du chemin. C’était un peu comme se réveiller après une soirée fort alcoolisée. Tellement bourré que tu sais même plus ce que t’as bien pu foutre. En quelques sortes et très métaphoriquement, abandonner Tears dans la pièce voulait dire arrêter de boire. Esquissant un sourire chagriné, Octave saisit avec une délicatesse exemplaire le visage du blondinet entre ses doigts fins.

- Simplement, je t’aime.


Avait-il murmuré du bout des lèvres. Et là, comme vous l’attendiez tous, il l’embrassa langoureusement, tendrement, amoureusement, passionnément, sauvagement, pieusement... [rayez les mentions inutiles]. Goûtant passionnément à sa bouche, un frisson passa le long de sa colonne vertébrale alors qu’il glissait ses bras vers le dos du jeune homme, les scellant en une étreinte pour le moins étouffante. Haletant, ses doigts accrochaient désespérément le tissus tandis que, comme si de rien n’était, il entrainait Tears vers le sol. Plaquant ses épaules contre le carrelage bleu, il cala inconsciemment l’une de ses cuisses contre l’entre-jambe de son amant, laissant leur deux ventres flirter naïvement, se soulevant au rythme de sa respiration déjà laborieuse. Il l'aimait tant... tant... tant.


Dernière édition par Octave le Lun 1 Déc - 22:36, édité 1 fois
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Invité
Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyLun 1 Déc - 22:36

Quelque peu tremblant, il écoutait Octave. Sa voix douce le berçait mais ce qu’il disait lui faisait, hélas, un peu mal. Vu la façon dont il parlait, on aurait dit qu’il en avait fait des choses, qu’il en avait vécu des aventures. Il devait sûrement être très populaire et fortement désiré, il a du recueillir les émois les plus sincères parmi la gent féminine et masculine. L’orphelin déballait même le planning habituel de ses coucheries précédentes, avouant que toute les tendresses qu’il avait fait goûter à Tears, toutes les cajoleries qu’il lui avait soufflé, tout ça, c’était du vent. De quoi déchirer un cœur entre autre. Et il conclut sa phrase par une fatalité bien dure à avaler. Mais s’il lui disait ça, s’il lui avouait tout ça, n’était ce pas parce qu’il le considérait différent ? Oh, il ne voulait pas le blesser, trop aimable. De la pitié ? Qui sait… Octave avait beau lui avoir dit qu’il l’aimait, quand les pensées négatives débarquaient dans la tête du surveillant, elles envahissaient tout. Ben oui, s’il le fallait, il le disait à tout le monde aussi, ces deux mots. Hein hein hein, qui ne lui disait pas que c’était une affreuse méthode pour mieux le briser ?
Ses idée bataillaient, l’orphelin avait le regard coupable, cela suffit pour faire taire les commères qui résonnaient dans la tête du blondinet. Il se faisait toujours un sang d’encre pour rien, et finissait par être optimiste, traumatisé à l’idée d’avoir précédemment raison. Mais Octave avait réfléchi, et il était revenu, ça ne pouvait être qu’un bon signe. Tears avait réfléchi aussi.
En Hollande ou ailleurs, nombreuses étaient les fillettes qui avaient essayé d’amadouer le petit blondinet, mais elles étaient toujours découragées face au manque de virilité du garçon, elles manquaient de tact, elles voulaient un chevalier pour servir leurs exigences de princesse. Evidement, il n’avait rien d’un chevalier et ni même d’une princesse exigeante et pimbèche. C’était juste un valet qui attendait un maître suffisamment bon pour pouvoir le servir, le chérir et le protéger tout en restant au chaud, sous le protectorat de celui qu’il servait. Se battre contre quelconque dragons ne lui disait trop rien, il préférait être aux côtés de quelqu’un, l’écouter et le servir comme il pouvait. C’était lâche d’un côté. C’était peut être ça qu’il voulait, un minimum de réciprocité. Parce que la princesse, tu la sauve, c’est cool. Et on gagne quoi ? Une bénédiction ? La promesse d’un mariage ? Mouais.
Tears voulait protéger et être protéger, aimer et être aimé même s’il se disait parfois le contraire. Même s’il se disait qu’il comptait pour du beurre, il voulait être du beurre avec un peu d’importance. Octave avait ce don là, de le faire sentir important, de le faire sentir beau, il avait ce charisme unique et indémodable. Il avait ce talent de parler si joliment, de surprendre sans brutaliser, de combler par sa seule présence un vide si grand et froid. La seule pensé de le voir, de lui parler, de le savoir en vie illuminait son esprit d’une grande bouffé d’air frais. Octave pouvait faire ce qu’il voulait, s’il était en vie, s’il était heureux, c’était le principal. Son bonheur passait après le sien, loin loin derrière comme une ombre futile. Oui, après tout, Tears n’était pas important, si peu important, alors qu’il se fasse manipuler ou jeter, peu importe. Voilà ce qu’il se disait… reste à savoir s’il le voulait vraiment.
De fins doigts vinrent à la rencontre de son visage et Tears en tressaillit de bien être, papillonnant légèrement des yeux.

-"Simplement, je t’aime."

Oh mon dieu, on aura beau le lui répéter cinq mille fois, il ne s’y fera jamais. Son visage aura toujours cette petite moue étonnée accompagné de sa bouche entrouverte de bonheur. Alors il avait eu raison, s’il lui avait raconté tout ça, s’il lui avait avoué tout ça, c’était parce qu’il l’aimait vraiment, n’est ce pas ? C’était une preuve d’amour, non ? Qu’importe, Tears était aux anges et s’apprêtait, sur un coup de tête, à lui dire le fond de sa pensée enflammée d’amour, mais des lèvres l’emprisonnèrent. Il n’y avait pas prison plus agréable, plus douce et plus chaude. C’est sur un petit nuage, qu’il se laissa faire, participant au généreux don de salive pour on ne sait quelle bonne cause. Emoustillé au possible, il lui rendait son ardeur, haletant et totalement hypnotisé. Des doigts happaient le tissu de son dos alors que son geôlier l’enlaçait pour ne lui laisser aucune chance d’escapade. Entrainé malgré lui sur le carrelage froid, il embrassait toujours celui qu’il aimait tant, l’enlaçant de même. Une cuisse vint se loger dans son entrejambe et un torse des plus charmants se posa sur lui. Tears rougit aussitôt, ayant bien conscience que la situation devenait torride, qu’ils avaient une chance de pouvoir le refaire, de se posséder encore. Il voulait, bien sûr qu’il voulait, mais il ne voulait pas que ça. Non, le surveillant ne désirait pas que leurs entrevues ne se résument à une partie de jambe en l’air. Il souhaitait être un peu plus qu’un sex-friend, mais ils ne s’étaient pas vu depuis près de deux semaines, le manque était donc visible. Son cœur jouait une mélodie farouche et effrénée tandis que le désir de la chair montait en lui. Pourquoi était-il si désirable ? Si Dieu avait daigné rendre l’orphelin plus laid et moins charmant, Tears n’aurait pas ces problèmes de libido explosive qui se réveillait après 26ans de dodo. Serrant le dos du jeune adolescent, il laissait la loi de la pesanteur faire effet sur leurs bouches, récoltant toute la salive entre ses lèvres tel de la mélasse qui glissait dans une fente. Sa langue se permettait quelques audaces alors que son corps s’arquait délicieusement contre le sien, cherchant le plus de contact possible. C’est alors qu’il décala soigneusement sa bouche humide :

-"… On… on pourra… je voudrais… aller… avec toi…"


Il voulait lui faire comprendre ses idées niaises, quitte à lui faire peur, quitte à le voir fuir, il voulait qu’il le comprendre, qu’il sache qu’il ne l’aimait pas que pour "ça". Après un autre baiser furtif, il reprit :

-"… On pourra aller au théâtre un jour… voir quelque chose … et la patinoire aussi…"

Murmurant dans un souffle tout en lui caressant les omoplates, Tears effleura à nouveau ses lèvres charnues, les yeux remplis d’envie.

-"Et… à Noel… on ira au marché… tu sais… quand c’est décoré…"

A part ça, eh bien à part ça, il avait quand même un peu beaucoup envie de lui et resserra leur étreinte, se laissant écraser délicieusement. Il aurait bien voulu lui répondre 'je t’aime aussi" mais préféra le prouver en l’embrassant avec toute l’affection qui débordait dans son cœur fragile. Ses lèvres hurlaient leur amour plus que sa voix n’était capable de le faire, embrassant avec virtuosité et application. Il avait entendu dire que la tendresse ne s’offrait pas du bout des doigts, mais que c’était avec tout son corps que l’on agit. Et il se donnait sans retenue.
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyMer 3 Déc - 13:42

Tendres amies, je vous retrouve enfin après une si longue absence. Absence qui, je dois l’admetre, me fut ô combien insupportable. Votre peau est aussi douce et brûlante que dans mes souvenirs, pour ne point dire plus. Lèvres souples mais tendues, continuez à vous languir sous mes attentions généreuses. Rougissez, mes amours en jouissant de ma caresse aveugle. Que voici, une éloge à votre beauté. Vous m’avez cruellement manqués, tout comme le reste de votre être. Mon nez se frotte négligemment contre ta joue et je sens frissonner de plus belle alors que mon souffle chaud butte sur tes pommettes. Tandis que ton coeur cogne contre le creux de mon sein droit, le mien bat frénétiquement à mes oreilles comme les basses d’un mauvais morceau de techno. Mais au moins, nous vivons à l’unisson. Quoi que, parfois le mien semble partir en sucette. Je vais peut-être finir par avoir une crise cardiaque, qui sait. Mourir par amour, que c’est tragique. Oui, tu es la cause de tout mon émoi. Et pourtant je ne cesse de t’embrasser, je ne peux pas me résigner а te quitter. Seul Dieu sait à quel point j’ai envie de toi. Et surtout, à quel point je t’aime. Mais voilа que tu t’écartes, ta bouche pulpeuse me quitte ce qui m’oblige à rouvrir brusquement les yeux. Soit pour stopper mes ardeurs, soit pour me faire revenir à la réalité. Quoi qu’il en soit, c’est vil de ta part.

-"… On… on pourra… je voudrais… aller… avec toi…"


Clignant des yeux, Octave passa une langue coquine sur ses lèvres humides pour récolter l’excès de salive.

-"… On pourra aller au théâtre un jour… voir quelque chose … et la patinoire aussi…"


Soulevant les sourcils d’un air surpris, il finit par ébaucher un sourire des plus tendres en penchant la tête sur le côté tel un parent écoutant son gamin raconter ce qui s’est passé à l’école aujourd’hui.

- Ca m’étonnerait qu’il y ait un marché de Noël en Angleterre, mais oui, ce serait chouette.


En tant qu’amant inexpérimenté, Tears s’inquiétait inutilement et c’était ce qui le rendait si délicieux.

- Je t’emmènerai au resto japonais du coin ! Il faudra également que tu me dises ta datte d’anniversaire, j’aimerais être le premier à te le souhaiter. Et puis on ira au vieux cinéma l’Odyssée, ils y passent souvent de bons films.


Débala t-il d’un air enthousiaste accompagnant ses mots par quelques gestes vifs et enjoués. Regardant son aimé dans les yeux il dégagea quelques mèches de cheveux blondes échoués sur son visage. Caressant du bout des doigts sa joue écarlate, il soupira légèrement avec l’espoir de voir naître au creux des pupilles du surveillant quelques étincelles de soulagement. Bien sûr qu’ils n’allaient pas passer leur temps à baiser. Il était fort naïf de songer à cela de cette façon. C’était cruel de sa part, mais justifié, après tout Octave s’était lui-même glissé dans le rôle du coupable.

- On pourra aussi rester au lit pendant des heures entières à rêvasser bêtement jusqu’à ce que le soleil vienne caresser nos visages. En suite, je prendrai le petit-déjeuner avec toi. A l’occasion, je te préparerai même mon célèbrissime Magret de Canard à l’Ananas.


C’était bien beau de prévoir un futur plein de fleurs et d’oiseaux. Néanmoins, Octave espérait sincèrement qu’il en soit ainsi. Il voulait flâner dans les couloirs avec son soupirant, partager quelques repas avec lui, coucher dans le même lit, conter leurs impressions respectives, leurs sentiments, leurs idées, se réveiller à ses côtés le matin, papoter de futilités jusqu’à ce que mort s’en suive, parfois même ne rien faire du tout, juste prendre son amant dans ses bras et somnoler paisiblement. L’embrassant du bout des lèvres, l’orphelin se releva d’un bon vif et agile avant de retirer son pull, mettant ainsi à nu la partie supérieure de son corps. Toujours aussi plat, toujours aussi blanc. Cela dit, finement musclé. Ce n’était pas un garçon au physique puissant, mais il était charmant, plaisant dirais-je même. Presque séducteur et provocateur. Balançant le vêtement sur le côté, il jeta un vague coup d’oeil à Tears avant de s’élance pareil à un étalon pur-sang vers la piscine. En quelques gracieuses enjambés, Octave gagna le bord du bassin où il plongea habilement à la manière d’une sirène, c’est-à-dire, tête en premier. Et non, il n’avait pas de portable ni d’argent dans les poches de son jean, HA HA ! Donc nenni, il n’y a point de raison pour rire. Désolé. Bref, pendant plus de trente secondes il vogua évasivement dans les profondeurs chloriques en profitant du silence ironiquement assourdissant, pour ne pas dire pesant. Eh oui, son papa fut à une époque très, très lointaine -les dinosaures n’existaient pas encore à ce moment là- un sportif de haut niveau et plus précisément, un nageur pro. Certains caractéristiques physiques s’étant transmises par les spermatozoïdes, Octave se retrouvait avec d’énormes poumons. Ouais, vous l’avez tous dans le cul parce qu’il a eu un vingt en sport pour le bac. L’air se faisant cependant rare, l’animal finit par émerger tel un sous-marin de trente tonnes. Clignant des paupières pour débarrasser ses cils de quelques gouttes d’eau, il secoua énergiquement la tête de droite à gauche histoire de redonner du volume à ses poils. Fixant Tears de ses yeux bleus comme l’eau de la piscine –ouah, bouh, la honteuh !- il esquissa un sourire provocateur et mesquin, les traits du visage figés en une expression des plus séductrice.
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyMer 3 Déc - 17:28

Tears se releva lentement après avoir vu Octave plonger dans l’immense bassin turquoise, surpris et soulagé. Aussitôt debout, il suivit des yeux ce corps qui pourfendait l’eau avec tant de grâce que ça n’en était pas humain. Marchant le long du bassin, il le suivait silencieusement dans son trajet sous marin. Il était déchargé d’un poids, souriant timidement, pour rien, pour tout. Alors comme ça… ils allaient être… comme un vrai couple ? Emoustillé, le surveillant fantasmait sur quelques niaiseries qui seront, bientôt, de plus en plus réelles. Et puis zut, il y a avait des marchés de Noël en Angleterre d’abord. A Londres, à Manchester, à Liverpool, à Bristol et à Winchester devant la cathédrale (tralala) Tears le savait, il y allait tous les ans avec les élèves qui voulaient bien l’y accompagner.
Mais cette année, il voulait y aller avec Octave, et peut être même qu’il neigera.

Tout ce que l’orphelin avait énuméré était tout bonnement aphrodisiaque, il voulait déjà y être et à cette idée, son cœur bondissait avec enthousiasme. Bon, le surveillant n’avait jamais eu beaucoup d’affection pour le sucré/salé, sûrement à cause des pâtes à la confiture ou des raviolis à la guimauve que lui préparait sa sœur, mais si c’était l’adolescent qui cuisinait, alors il n’en laissera pas une miette. Et aller au japonais, au cinéma, fêter leur anniversaire… oh, ça allait être magique.
Mais pour l’instant, il se concentrait sur l’instant présent. Les yeux toujours rivés sur la silhouette flou de son aimé, Tears s’arrêta de marcher en le voyant sortir de l’eau, secouant la tête comme un chien galeux. Enfin, aux yeux de l’adulte, ça ressemblait plutôt à un remake d’Alerte à Malibu avec les ralentis foireux qui allaient avec. Ou une pub de shampooing, au choix. Envouté, le blondinet le regardait passivement, légèrement rêveur mais sans le filet de bave qui allait avec. Enfin, il aurait coulé si Octave ne l’avait pas fixé brusquement, le faisait sortir de ses rêveries. Ses joues en rougirent aussitôt et ses yeux devinrent hagards. C’était quoi ce regard ? C’était un de ces regards à faire exploser la braguette, mais Tears essayait de se contenir un minimum. Ca devait être bon quand même, le Magret de Canard à l’Ananas… ou l’art de changer de sujet pour ne pas paraître trop perturbé psychologiquement. S’il recroisait son regard, c’en serait finit de lui et il pourra toujours parler avec son "Allons donc au marché de Noël au lieu de faire l’amour." Bon, si on y réfléchissait, ce regard n’était rien d’autre qu’une invitation à la baignade, c’est tout. Lentement, le surveillant retira son duo de t-shirt, dévoilant son frêle corps endommagé et commença à tâter l’intérieur des poches de son jean. Parce qu’il avait un portable lui, parce qu’il était hight tech lui. Il y avait, dans ses poches, des bouts de papiers, des barrettes pour quand il voulait lire sans ses cheveux dans la tronche, une carte de bus, des clefs, une capote, un scoubidou… GNIA ? Une capote ? Mon dieu, qu’est ce que ça foutait là ? Immédiatement rouge de honte, Tears se bénissait d’avoir mit un maillot de bain, lui évitant ainsi de vider ses poches sur le carrelage. Mais njhjh quoi, jamais il n’avait acheté ce genre de chose de sa vie ! Juré craché ! C’était sans doute une mauvaise blague d’un élève pervers, le même qui avait mis du lubrifiant dans son casier. Woah, que c’était drôle. Gêné à son possible, il déboutonna alors son jean et le plia soigneusement avec ses t-shirt, se retrouvant ainsi avec son maillot de terminator. Des hanches aux genoux, un grand tissu bleuté voilait le tout. Bon, au moins c’était sobre hein, il avait évité de mettre son maillot orné de papillon, alors applaudissez l’effort. Alors maintenant, mission : entrer dans l’eau. Tears n’était pas une quiche en natation, mais il préférait le badminton ou ce genre de chose. Enfin bref, il se dirigea vers la petite échelle et goûta l’eau de la pointe du pied. Un tout petit peu froide, mais ça pouvait aller.

Dans un grand élan de professionnalisme feint, ou plus pour s’habituer à l’eau, l’adulte se mouilla les lobes et la nuque et entra dans la piscine petit à petit, accroché à la ferraille alors que son maillot se gonfler d’air comme une montgolfière. Ouais, c’était pas très classe, mais il n’avait pas envie d’éclabousser Octave, ni de donner l’impression qu’il se la pétait, ce qui aurait été le cas s’il avait fait un triple salto à double vrille en string jaguar. Mais de toute façon, son maximum, c’était le salto arrière. Et ça lui niquait le dos, alors il ne le faisait presque jamais. L’eau au niveau du nez, il faisait des bulles avec sa bouche tout en avançant à la brasse, parce que faire le papillon pour rejoindre l’orphelin qui était juste à quelques mètres, ça aurait fait ridicule. Vas y que je te fais le papillon juste pour faire le papillon. Une fois arrivé près de lui, Tears s’accrocha aux bouées qui marquaient les allées dans le basin, trouvant la nage sur place un peu crevante. C’est alors qu’il décida de l’affronter, ce regard charmeur qui faisait naitre en lui quelques émois innocents et afficha un petit sourire conquis. Après réflexion, il reprit une attitude plus sérieuse et demanda :

-"Octave… tu… tu as dis… hier… qu’il n’y avait qu’une fois où tu as vraiment mérité un sourire… c’est indiscret… si je te demande… de me raconter… ?"

Il le regardait d’un air posé accompagné d’un regard tendre et amoureux. Peut être passerait-il pour un stalker, mais il s’était entiché de lui et c’était normal de vouloir tout connaître de la personne que l’on aime. Son groupe sanguin jusqu’au nombre de peluches qu’il avait eu dans sa vie, tout, absolument tout, était important. Parce qu’il s’était épris de lui, que tout son system nerveux, que chaque cellule de son corps l’aimait à en perdre la raison. Il avait été mordu par un sentiment trop grand pour lui, une affection dans lequel il se noyait délicieusement, une addiction qu’il tentait de gérer. Légèrement inquiet à l’idée de l’embarrasser avec cette question, il fit à nouveau des bulles avec sa bouche, barbotant légèrement des pieds.
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyMer 3 Déc - 20:38

C’était justement pour que Tears pique un fard que l’orphelin adoptait ce genre de comportement. Dandy charmeur et captivant, censé enflammer le cœur de jeunes minettes pourries gâtés. Oh oui, c’est trop cool les bad boy. Mais il n’en était pas un, il était juste séduisant. Passant une main dans ses cheveux carbonisés avec une nonchalance toute étudiée, Octave regarda son amant se déshabiller avec une certaine convoitise. Le nez relevé vers le plafond, il arborait cet espèce de petit malicieux que l’on ne sait pas trop comment prendre. Se fout-il de votre gueule ou a t-il quelque chose derrière la tête ? Quoi qu’il en soit, c’était quelque peu troublant, pour ne pas dire déstabilisant. Lorsque le jeune garçon retira ses t-shirt, il s’humecta délicatement les lèvres en accord avec les bruits de la piscine, le souffle court. Mais ce qui l’émoustilla jusqu’au bout fut ces espèces d’attouchements distraits au niveau des cuisses et cette fouille frénétique des poches. Quelques secondes plus tard le blondinet était déjà en train de déboutonner son jean. C’était lent et hésitant, en somme, excitant à en mourir. Serrant les dents, le brun pencha la tête sur le côté en considérant la situation du coin de l’oeil. Cela dit, il ne manqua pas d’écarquiller un tantinet les yeux en zieutant sur le maillot de bain style surfer. Boarf, pas grave, il n’allait pas tarder à partir de toute façon, tout comme son propre jean complètement plaqué contre ses jambes, l’entraînant ainsi très lentement vers le fond de la piscine pareil à une pierre. Glauque comme association quand même, il n’était pas un noyé, ni même sur le point de le faire.

L’eau se tortilla légèrement tandis que Tears faisait comme si « ouah, fais gaffe le changement de température peut tuer ! ». Mais que nenni ! Elle n’était pas à –30°C l’eau tout de même. Négligeant néanmoins se détail, l’orphelin finit par céder au poids des vêtements et se laissa couler jusqu’à ce que son menton touche l’eau et que ses doigts de pieds soient à terre. Nan, c’était pas profond, cela dit suffisamment pour se noyer. Et là, le sous-marin Tears4 K1457 venait de quitter le port nord-est de la piscine en lâchant quelques bombes de CO² au passage. Wow, la terreur des piscines qui à servi pendant la troisième guerre du chlore afin d’approcher les ennemis tout en participant à renforcer l’effet de serre –si, si, jte jure, on est tous coupables. Bref,trop la trouille. Lâchant lui-même quelques bulles, Octave jaillit de l’eau dès que son amant fut à ses côtés. Le torse à moitié émergé, ses lèvres ne quittèrent pas le léger sourire narquois.

-"Octave… tu… tu as dis… hier… qu’il n’y avait qu’une fois où tu as vraiment mérité un sourire… c’est indiscret… si je te demande… de me raconter… ?"


Tandis qu’il se dégonflait lentement en faisant sortir tout l’air de ses poumons, le concerné baissa les yeux vers la flotte qui clapotait calmement contre sa peau blême. Décidément, il ne s’y attendait pas. Soupirant avec une certaine incertitude, il passa une patte lourde sur sa nuque.

- Bah, c’est une histoire à la mord moi le nœud, il n’y a rien d’exceptionnel. Elle s’appelait Elizabeth. Etant une personne que j’appréciait tout particulièrement, je passais pas mal de temps avec elle. Je devais avoir 15 ou 16ans, quelque chose dans ses eaux là.


Ah Elizabeth, tu me manques fort. A l’époque, je t’aurais volontiers dédié la chanson « papillons » tant ton absence laissa un vide en moi. C'est un bouquet sans fleur, Une fleur sans parfum, Un parfum sans odeur, Une odeur sans plus rien. C'est un bijou sans corps, C'est un corps sans envie, C'est une envie sans mort, C'est une mort sans lit. C'est un amour sans cœur, Un cœur sans pulsation, Une pulsation sans heure, Une heure sans sensation, Un jardin sans verdure, Une verdure sans couleur, Une couleur sans peinture, Une peinture sans auteur, C'est un chemin sans fin, Une fin sans baiser, Un baiser sans humain. Un désir sans berceau, Un berceau sans prénom, Un prénom sans marmot, Un marmot sans poumon, C'est un amour sans cœur, Ce sont deux cœurs sans fruit, Comme deux fruits sans fleur, Comme deux fleurs sans pluie...

- Fin bref, elle est tombée malade. On avait tous comprit à l’époque qu’elle était en train de mourir. J’ai appelé les secours et au bout d’une demi-heure ils n’était toujours pas là. J’ai voulu l’amuser un tantinet, imitant niaisement les voisines du dessus, le boulanger d’en face, le facteur... ils étaient tous très drôles. J’ai même imité mon grand-père. Liza avait très mal, mais elle souriait. Même quand on l’a emmené morte sur un brancard, je voyais sur son visage un très léger sourire. Alors bon, tous ces rires et à côté, cet unique sourire...


Déglutinant, il esquissa un doux sourire en regardant Tears d’un air quelque peu navré.

- Tu vois bien que c’est une histoire à trois centimes et encore. Arrête, j’vais avoir l’impression de faire du nombrilisme, on ne parle que de moi depuis deux jours.


Déclara t-il d’un ton moqueur teinté de quelques accents gênés. Il préférait parler que lorsqu’il se sentait bien car selon lui, il fallait partager uniquement le bonheur et le malheur, il fallait le garder pour soi. Passant le dos de sa main sur la joue de son désiré, Octave se mordit la lèvre inférieur avant de descendre jusqu’à ce que l’eau soit au niveau de ses narines. Là, il lâcha quelques bulles comme pour faire passer l’atmosphère qu’il sentait pesante par une ou deux idioties. Ou peut-être n’était-ce qu’une impression intérieure que lui seul était supposé endurer. Et Gode soit loué si c'était le cas.
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyJeu 4 Déc - 22:18

Accroché aux bouées, Tears affichait cet air qu’il prenait souvent quand il écoutait quelqu’un. Posé, attentif, calme, le regard fixe. Et l’oreille attentive, suspendu à ses lèvres, il assimilait, concentré, tout ce qui était dit. L’histoire d’Octave ne manquait pas de lui pincer le cœur, étant trop sensible, le récit l’avait profondément touché. Toujours dans une obscurité incomplète, il distinguait faiblement le visage de l’adolescent et laissait sa voix bercer les eaux trop silencieuses. C’est en écoutant ce genre de chose que l’adulte se sentait le plus faible. Jamais il ne lui était arrivé pareille anecdote, il avait toujours été dans sa bulle, avec des gens qui veillaient sur lui, toujours aux petits soins.

Ainsi ce qu’avait fait Octave était, à ses tendres yeux, la marque d’un courage sans faille. Cacher sa peine et feindre d’être heureux pour faire sourire la personne que l’on aimait, ça avait l’air fastoche comme ça, mais il n’y avait rien de plus difficile. Le surveillant s’imaginait déjà à sa place, il aurait été mort de trouille et ravagé de tristesse, pleurant à fortes larmes auprès de son amie malade. Peut être aurait-il essayé de paraître heureux, mais ces pleurs auraient tout gâché. Bien qu’il cachait parfois sa tristesse sous un voile de sourire, cela n’avait rien à voir avec l’épreuve qu’avait vécu le jeune adolescent. Il se sentait misérable sur le coup, mais surtout, il était d’autant plus amoureux de l’orphelin, si cela avait été possible. Elizabeth, elle avait eu de la chance de connaître Octave, et il se sentait quelque peu gêné de le lui voler. Cependant, Tears pria pour elle, comme ça, espérant qu’elle soit heureuse là où elle était.
Oh, peut être que ni Dieu, ni le paradis, ni l’enfer n’existaient. Mais il ne se posait pas ce genre de question, il se contenta d’espérer. Après une histoire comme celle-ci, les gens lâchaient souvent des répliques comme "Je suis désolé" ou "C’est triste"… ou ce genre de chose, juste pour combler le vide, ou pour dire "Regarde, je t’ai écouté, alors je commente." Non, il n’y avait rien à commenter, rien à dire. C’était peut être triste, mais c’était beau, alors la pitié faisait tache. Il n’y avait tout simplement rien qui ne méritait d’être dit alors le blondinet se contenta d’un sourire triste tandis que les yeux bleus d’Octave le fixèrent d’un air quelque peu affecté.

-"Tu vois bien que c’est une histoire à trois centimes et encore. Arrête, j’vais avoir l’impression de faire du nombrilisme, on ne parle que de moi depuis deux jours."

Baissant un peu les yeux, le blondinet battait faiblement des pieds pour ne pas couler, bien que ses bras s’agrippaient aux choses difformes qui flottaient. Ca n’avait rien d’une histoire à trois centimes. Ca n’avait rien à voir avec les histoires que les gens contaient en rajoutant quelques ornements inutiles qui n’étaient sûrement pas là pour combler leurs défauts de mémoire mais juste pour rendre le tout plus héroïque que ça ne l’était, plus magnifique et splendide que la vérité. Ici c’était court, le vocabulaire était neutre et le vécu se sentait. Il se sentait si fort qu’il faisait mal au cœur. Après s’être pincé le nez, Tears plongea légèrement pour franchir la lignée de bouées qui le séparait de l’être qu’il affectionnait plus que de raison. Une fois sortie de l’eau, les cheveux collés au visage et le nez qui jouait au compte-gouttes, le surveillant faisait du sur-place car, n’étant pas aussi grand que l’orphelin, l’eau lui arrivait aux yeux s’il voulait avoir pied.

-"… Moi j’aime bien… quand tu parles..."

Ce que racontait l’adolescent le fascinait, bien que ce soit triste, il ne pouvait qu’admirer toutes les vertus que lui, ne possédera sans doute jamais. Ca faisait deux jours qu’il parlait de lui, oui, quel drame… deux jours c’était trop peu. Il voulait l’écoutait autant qu’il le pouvait, tout savoir, tout connaître de lui mais il ne voulait pas paraître trop insistant. Les gens avaient envie de parler ou pas, il ne fallait jamais les forcer. Fatigué de battre incessamment des pieds, il se raccrocha quelques peu au jeune homme, posant une main légère sur son épaule, le tout avec une grande douceur de peur de le faire couler.

-"… Mais si ça te gène…"

Si ca te gène, je peux parler. Sauf que Tears aussi, se sentait trop égocentrique quand la conversation se concentrait sur sa personne et surtout, il n’avait rien à dire. Sa vie était chiante, son passé pas passionnant, il n’avait jamais vécu un millième de ce qu’avait enduré Octave. Reste à préférer une vie sans ennui et malheureuse ou ennuyante et heureuse. Finalement, l’adulte constata qu’il avait de la chance, et il était sûrement le plus chanceux de tout l’orphelinat… se plaindre lui était donc interdit. Alors, avec un sourire, il déclara :

-"… Au fait… tu voulais savoir… enfin… je suis né le 4 avril…"

Haha, ça c’était de la vie privé. Le surveillant hésita à donner l’année, mais il se résigna. Pas par honte, juste par principe. Il n’avait aucune envie de dire "J’ai eu 27ans il y a quelque mois !" sous peine de s’auto traité de pédophile. Manquait plus qu’Octave soit son fils et il collectionnait trois des plus grand tabous amoureux : l’homosexualité, la pédophilie et l’inceste. Après tout, il était épris, alors tout ça n’avait plus aucun sens. Mais peut être que ça en avait pour l’adolescent, alors il préféra se taire. Bon voilà, il l’avait dit sa réplique inutile, juste pour montrer à Octave que lui aussi, il pouvait faire du nombrilisme. La date de naissance, c’était ultime quoi.

-"… Et toi… si tu en as envie… n’hésites pas à me dire… tout ce que tu veux, tout ce que tu es… parce que… je… je t’ai… me… alors…"

N’ayant pas prévu de finir sa phrase comme ça, Tears se retrouva déboussolé par ses propres paroles, ne sachant comment la finir, ni quoi en faire. Alors lentement, tendrement, il s’approcha de plus en plus de celui qui réveillait ses émois, et, essayant au possible de ne pas le couler, il passa la partie inférieure de son visage sous l’eau et l’embrassa. C’était sage, chaste et prude. C’est alors qu’il sortit timidement sa petit langue rose et essayant de la passer maladroitement entre les lèvres, juste pour chercher de l’oxygène vous dira-t-il. Mais leurs nez étaient encore à la surface et en parfait état de fonctionnement, l’excuse n’était donc plus valable.
Parce qu’Octave méritait toute l’attention du monde.
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyVen 5 Déc - 19:24

Telle était la condition des orphelins : chacun avait son lot d’histoires plus ou moins intéressantes et vraisemblables à raconter. Cela dit, il y avait une ressemblance commune ; l’absence de famille était un critère indispensable pour faire parti du club des asociaux chroniques avec lesquels il est tout simplement ennuyeux de poster tant ils n’en ont jamais rien à foutre et par conséquent, rien à dire. Pensez, ils vous prennent constamment pour de la merde alors que ce sont eux qui puent le plus. Tout orphelin se devait absolument d’avoir un passé tragique au possible avec de préférence plein de sang, de viol, de cris, de violence et d’abandon. C’était profondément déprimant au point de faire pitié. Quant à Octave, ça n’avait jamais saigné, quoi qu’une petite coupure au doigt la fois où il avait voulu faire une salade. Autant n’avait-il subi aucune violence physique que son mental était détruit. Une compensation, si vous voulez. Même après l’explosion d’il y a quelques mois, il ne restait plus rien de ses proches, que des os et de l’eau. Et l’animal acceptait les faits. C’était comme ça et pas autrement, à quoi bon se lamenter, donc. Le visage de son aimé étant clair et pur, il n’eut aucun mal à lire sur les traits délicats quelques idées chagrines. Pourtant, il ,’y avait pas de quoi s’attrister, ce n’était qu’une histoire, au passé qui plus est. Il s’en voulait un peu de l’avoir racontée, ne souhaitant pas voir son amant affligé, et encore moins par son sort. L’orphelin souhaitait voir son sourire, si rare sourire qu’il gagnait en valeur à chaque minute supplémentaire. Ça le mettait en morceaux –HA HA, tu finis comme le reste de ta famille- d’être la cause du malheur de Tears. Quoi que, il l’avait cherché lui-même avec ses questions pourries là... Ouais, mais il ne pouvait pas savoir aussi.

Plongé dans une réflexion aussi peu profonde qu’intéressante, Octave restait immobile à bêtement mater la flotte butter contre le menton du blondinet. Peut-être allait-il, dans son apathie, cryogéniser par inadvertance, mourant tragiquement de froid et d’amour. Relevant les yeux des bulles que fabriquait son nez, il constata avec horreur qu’il n’y avait plus personne. Sur le coup, ça lui parut être une blague de très mauvais goût et pas drôle du tout par dessus le marché. Raison pour laquelle il sursauta une peu plus que prévu lorsque le blondinet émergea juste en face de lui. Terreur et Damnation ! Mis dans tous ses états, l’orphelin happait frénétiquement l’air de ses narines comme s’il n’y en avait plus assez et qu’il n’allait pas tarder à s’étouffer. Mais une mains sur son épaule l’apaisa instantanément, calmant par la même occasion les pulsions convulsives et pour le moins régulières de son coeur en miettes de pain. Oui, il tenait vraiment beaucoup à Tears, au point de péter un câble au bout de trois secondes. Fermant les yeux un instant, il laissa son estomac se dénouer de lui-même tandis que le corps du surveillant exerçait sur lui une agréable pression rassurante. Pinçant les lèvres, il ne sut que trop répondre aux déclarations de l’adulte. La datte d’anniversaire le fit néanmoins sourire légèrement. Comme tout faux modeste avec un symptôme d’Oedipe, il trouvait sa vie terriblement ennuyeuse –tout comme le RP de certains orphelins- du moins, aux yeux des autres parce que lui, il en était fier. Mais ça ne l’empêchait pas d’être chiante. Les gens écoutaient souvent les histoires comme...des histoires. Prêtant l’oreille dans le vide, ils ne cherchaient pas à savoir quelle leçon pouvait-on bien en tirer ou pire, n’essayant même pas de comprendre. Dans ce cas, à quoi ça sert de raconter . Pour divertir le peuple ? Ben voyons.

-"… Et toi… si tu en as envie… n’hésites pas à me dire… tout ce que tu veux, tout ce que tu es… parce que… je… je t’ai… me… alors…"


Mine de crayon, ça faisait toujours chaud au coeur, que ce soit la première ou la 36millième fois. Quoi que, ça ne risquait pas, le plus bavard des deux n’étant sûrement pas Tears. C’est ce qui faisait que ses déclarations valaient encore plus que de l’or. Le visage pâle se rapprochait dangereusement du sien jusqu’à ce que leurs lèvres ne se rencontrent. Il croyait naïvement à un bref rendez-vous, mais que nenni ! Car bien vite une langue curieuse et hésitante se glissa discrètement entre les babines brûlantes. Retenant son souffle, Octave laissa l’eau chlorée remplir sa bouche tout en s’abstenant de l’avaler. Bah oui, sinon on n’en finit plus. Les dents baignant dans on ne sait quoi et on ne veut pas savoir, il répondait passivement au baiser aquatique. Dit comme ça, ça faisait vachement « wahou ! ». Pas de violence ni de fougue, juste amour et tendresse. Comme si, après un long combat sanglant et douloureux, il revenait fatigué, dégueulasse, meurtri, mais serein. Lorsque l’on passe sa vie à combattre, que ce soit avec du sang ou pas, il arrive un moment où l’on abandonne le rôle quotidien pour n’être qu’une dévertébrée limace, mou du genoux, ramolli du bulbe, évanescent. Il se laissait péniblement glisser dans les limbes du repos –non, pas éternel, pas cette fois-ci. Mais l’eau le gênait, l’empêchant de pleinement ressentir la chaleur de son amant. Décollant leurs bouches, il sortir sa tête de l’eau en tirant Tears vers le haut par le menton coincé entre son index et son pouce.

- Pourri, c’est loin de 4 avril. Quoi que, je ne vois pas pourquoi je serai obligé d’attendre ton anniversaire pour t’offrir quoi que ce soit.


L’orphelin n’avait, en effet, jamais compris le principe d’une fête, quelle qu’elle soit. Rapprocher les gens ? Réveiller en eux gentillesse et quelconque sentiment de charité ? Bin non, faut que ce soit de la bonne volonté. Sans ça, ça n’a plus aucun intérêt. Je t’aime, je t’aime...

- Tu est gentil et timide, mais c’est justement ce qui fait toute ta cruauté.


Dit-il d’un ton détaché comme si ces mots n’avaient pas grande importance. Ça ne sonnait en aucun cas comme une reproche, plutôt comme un constat sec des faits. Esquissant un faible sourire, il sentit son coeur se serrer avec une délicieuse douleur tandis qu’il se penchait pour embrasser son désiré. Passant ses longs bras dans son dos, il l’étreignit fermement en déposant un chaste baiser sur ses lèvres rosies. Et dire que... leurs corps n’étaient séparés que par deux bouts de tissus ridiculement petits. Néanmoins, il se contenta du contacte frais de leurs torses tout deux plats. Mh, un couple de planches à pain, tiens donc. Les cheveux en grille sordide devant ses yeux, il pencha la tête sur le côté en faisant quelques pas vers l’avant histoire de trouver lieu encore mois profond, entraînant le surveillant avec lui.

- Dis moi, quelle âge as-tu ? Pas obligé de répondre bien sûr, ce n’est que pour satisfaire ma curiosité.


Juste pour savoir combien de bougies il lui faudra fixer sur le gâteau...
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyVen 5 Déc - 23:44

-"Tu es gentil et timide, mais c’est justement ce qui fait toute ta cruauté."

Tears cligna des yeux un instant. Cruel ? Etait-il à ce point une brute grotesque, ou alors serait-ce plus fin ? Peu importe, ce qui choquait le plus le jeune surveillant était d’être désigné comme gentil et timide. Assurément qu’il l’était, mais il n’avait pas envie de l’être. Etre gentil, ça ne servait à rien. Voyez même, quand une demoiselle demande à une autre "Et alors, tu l’aimes Mr Tartanpion ?" et que l’autre répondait "Ben… il est gentil…" souvent, c’était mauvais signe. Comme "t’es mignon mais un tout petit peu con." Oui, être gentil ne sonnait pas comme le meilleur des compliments, mais ça lui faisait plaisir quand même. Oh, ce n’était nullement un faible assoiffé de pouvoir, ce n’était pas ce singe qui se revêtait une peau de tigre pour effrayer la forêt. Il ne voulait pas être féroce, ni rien de tout ça, il voulait juste être aimé. Alors, vous allez me dire qu’il devait être heureux qu’on le qualifie de cruel, mais non. Etre cruel, c’était faire souffrir, et il ne voulait pas. Octave souffrait-il à cause de lui ? Cette idée le traumatisait. Alors quoi ? Quel compliment pouvait-on faire à Tears sans qu’il n’en cherche le mauvais coté ? Même un "Tu es parfait" le déstabilisait au plus haut point. Les compliments lui faisaient peur, il était tellement plus habitué aux injures que les phrases gentilles le faisaient se sentir toute chose. Cependant, il sentait l’intention bonne et rougit, émoustillé.
C’est alors que des lèvres humides de chlore vinrent déposer sur sa bouche tremblante, un baiser des plus innocents. Ca le rassura oui, mais bizarrement… bizarrement il était inquiet aussi. Tears était habitué, de la part de l’orphelin, à des embrassades beaucoup plus dynamiques. Peut être que le garçon se lassait, peut être qu’il trouvait cette activité ennuyeuse et cette pensée l’électrocutait de peur. La forte étreinte le soulagea cependant alors qu’il se languissait sous ces lèvres fatiguées, mais tendres. L’eau rendait le surveillant aussi léger qu’une anorexique sans ses os, et il se laissa entrainer, agrippant ses mains dans le dos glissant de son bien aimé. Octave l'aimait non ? Alors c'était le principale, alors il fallait accepter ses compliments.

-"Dis-moi, quel âge as-tu ? Pas obligé de répondre bien sûr, ce n’est que pour satisfaire ma curiosité."

La question, au premier abord, ne le gêna pas tant que ça. Alors automatiquement, il ouvrit la bouche, sur le point de prononcer un "26" timide, mais voilà que la réalité de la situation se montrait plus clair, plus concrète. Pour le penser, "J’ai 26", c’était fastoche, Tears ne réalisait pas. Mais au moment de le dire, de le prononcer, il eut comme un blocage. Ah, merde, c’est vrai, il avait bien 26ans alors. L’aveuglement amoureux lui avait fait totalement ignorer ce détail, mais si faut, si faut, eh ben Octave ne serai pas du même avis. 26, c’est presque 30. Et chez le d’jeuns, ben 30ans, ils trouvaient ça vieux. Sacrement vieux même. Il se sentait égoïste maintenant, comme des vieux moches qui épousaient des canons de beauté. Mais Tears n’avait pas de fortune, ne possédait ni châteaux, ni écuries. Alors pourquoi le jeune orphelin, frais comme la plus belle des rosées, gâchait-il sa jeunesse avec lui ? Peut être bien que le blondinet faisait plus jeune que son âge, on le lui disait souvent. Un ange passa, et, dans un silence des plus glauques, Tears lâcha d’une voix sinistre :

-"… J’ai 26ans."

La peur d’un second silence lui liquéfiait les entrailles, alors il lui fallait faire du bruit, n’importe lequel. Le surveillant tenta de se défaire de l’emprise d’Octave, juste pour que les clapotis de ces mouvements occupent l’espace sonore. Une fois fait, il secoua négligemment des pieds pour nager un peu en marche arrière mais, se rendant compte qu’il avait quelque peu pied, il se stoppa.

-"… Et puis… je ne suis pas gentil… ni timide… et… et… je peux être fort… "

Il l’avait dit avec une moue d’enfant boudeur et une voix déterminée. Au fond, Tears savait qu’il n’avait rien de gentil, il était juste faible. Parce que parfois, il se rendait compte qu’il pouvait souhaiter des choses mal, être jaloux ou indirectement méchant. Timide, non plus. Il était lâche, nuance. Le blondinet voulait qu'Octave sache tout ça, pour qu'il n'ait aucune mauvaise surprise. S’il acceptait aussi mal les remarques positives, pourquoi diable s’était-il auto-déclaré fort ? Sachant qu’en plus, le contraire de gentil n’était pas fort mais méchant. Mais, voyez vous, bien qu’il se savait médiocre, bien qu’il se savait abjecte, il voulait quand même qu’on l’apprécie un peu. Autant acceptait-il les injures qui étaient parfaitement justifiées, autant les compliments lui passaient au travers de la gorge. Le blondinet aimait bien contredire, toujours avec faiblesse, juste pour montrer qu’il en avait le courage.
Comme pour illustrer ses dires idiots, Tears s’accroupit quelque peu, la tête sous l’eau et il ne restait à la surface, que des bulles. Ainsi, aux fonds des abymes, il se mit à regretter. Et les regrets étaient une des choses qu’il détestait le plus. Pourquoi avait-il éprouvé le besoin de faire son enfant pourri gâté idiot et boudeur ? Comme ça, c’est sur, Octave ne l’aimera plus. Ah, Tears, quel crétin tu fais ! Idiot idiot idiot ! De là où il était, il pouvait distinguer le jean de l’orphelin qui le moulait avec sensualité, le poids du tissu laissant à découvert le début de ses fines hanches impeccable. Il lui fallait mieux mourir que d’affronter le visage plein de dégoût de son amant, de lui, d’Octave. De dégoût ou de colère, qui sait. Et c’est ainsi que le blondinet se montait la tête, toujours plus haut, toujours plus loin. Tiens voilà, c'est ma détresse, c'est ma vérité.


Dernière édition par Tears le Sam 31 Jan - 2:20, édité 2 fois
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptySam 6 Déc - 16:27

L’âge, quel importance tant que l’on s’aime ! Me diraient certains ce à quoi je leur rirais à la gueule. Tears était bien évidemment encore jeune, mais il arrive un certain point où la chaire commence à se ramollir et Octave voulait à tout prix se soustraire à ça. Aux manières raffinés, il aimait le goût de la chaire fraîche, de la peau lisse, des lèvres pulpeuses et des cheveux luisants. La vieillesse ne lui faisait pas peur, mais temps qu’il pouvait ne pas y toucher, il n’y touchait pas. Cul flasque, nombril entre les seins, peau fripée, articulations usées et besoin constant de viagra par centaines de litres. Oh et il sait de quoi il parle. Les vieux ne manquaient pas dans le palais de l’érotisme moscovite. C’était moche, ça pendouillait de partout, bref, ça ne donnait pas envie du tout. L’amour pour la sensualité ne naissait pas en regardant des vieux s’accoupler, grand damne, non.

-"… J’ai 27ans."


Ah ouais. Bah tu ne les fais pas mon coco. Mais avant qu’il n’ait le temps de faire quoi que ce soit, même pas d’ouvrir la bouche, Tears était déjà en train de se débattre pour quitter l’étreinte de ses bras. Normalement, dans le cas où Octave avait trouvé ça trop vieux, c’était l’inverse qui devait se passer. Un peu béat, il laissa ses mains s’écarter sans grande tentative de résistance. Peut-être un peu surpris et quelque peu inquiet. Après tout, on ne quitte pas sa caresse juste comme ça, sans raison précise.

-"… Et puis… je ne suis pas gentil… ni timide… et… et… je peux être fort… "


Ah oui, certes. L’adulte ne devait pas se rendre compte que quelque soit le trait de caractère, il pouvait très bien être une force ou une faiblesse. Mais ça, ça n’avait aucune importance puisque le mal et le bien n’existaient pas dans son esprit équivoque. Puis, son amant se laissa couler ne laissant à son compagnon que quelques bulles à la surface. On aurait presque dit qu’il se cachait. Mais de quoi ? Son âge ? Ses faiblesses ? Apparemment, il n’arrivait pas à concevoir que l’orphelin puisse faire abstraction de certaines choses généralement primordiales. Il fallait s’y habituer, ça c’est sûr. Heureusement, en accord avec son caractère, l’animal était quelqu’un de très prudent et arrivait à faire passer ça pour de la spontanéité. Difficile à dire comment, mais il y arrivait. Pour ne pas dire que c’était inconscient ce qui expliquerai aisément son indécision lorsqu’il s’agit de choisir entre les deux. Alors, sagesse ou fraîcheur ? Tout simplement, il ne distinguait pas l’un de l’autre. Ainsi, il faisait toujours en sorte de ne pas être déçu, trahi, blessé ou quoi que ce soit d’autre. Sur ces entrefaites, s’il choisit quelqu’un, c’est pour une raison bien précise, mais surtout, c’est le signe qu’il pardonnera tous les caprices, quels qu’ils soient. En fin de compte, la première personne qu’il évitait à tout pris de décevoir ou de provoquer –car sa colère est ravageuse- était lui-même. Égoïste donc, ou prévoyant, va savoir.

L’absence prolongée de son amant sous la piscine l’amusa quelque peu. C’était ridicule. Plongeant ses bras dans l’eau, il saisit la forme nébuleuse par les épaules avant de la remonter vers l’air frais. T’étouffes pas mon grand, hein ! Je n’en vaux pas la peine. Soudain, un rictus se dessina très lentement sur les lèvres d’Octave.

- Oh, bien sur... qui en douterait... mon grand preux et courageux chevalier.


Dit-il d’un ton calme et posé, teinté de quelques couleurs narquoises. Il le savait très bien, que Tears était fort, gentil, timide, hésitant, délicat et si désirable. Il avait même l’air de le savoir beaucoup mieux que le concerné lui-même. Ce qui, en fin de compte, n’était pas si étonnant que ça. Déposant ses lèvres charnues sur celles de son désiré, il passa à nouveau ses bras dans son dos comme si rien ne c’était passé et que son étreinte n’avait jamais été interrompue. Le souffle court et les yeux fermés, il n’essayait même plus de se retenir, laissant son nez se frotter distraitement contre la joue froide et sa langue cherchait une chaleur familière. C’était agréable, comme d’habitude, peut-être même que la froideur de l’eau rendait le baiser encore plus enflammé et chaleureux. Se décollant brusquement, Octave laissa les doigts de sa main droite s’engouffrer dans les cheveux d’or. Lâchant un rire sarcastique, il continua dans la lancée :

- Et tu me défendrais contre n'importe qui ? N'importe quel danger ?


Demanda t-il d’un ton mielleux alors qu'il savait très bien que toute la puissance de Tears était intérieure.
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptySam 6 Déc - 22:25

Alors que Tears commençait sérieusement à manquer d’air, des mains tendres mais fermes le ramenèrent à la surface. La respiration saccadée, ses yeux étaient légèrement rougis par le chlore si bien qu’on pouvait croire qu’il avait pleuré ou peut être bien était-ce le cas, qui sait. Les yeux baissés, le surveillant afficha une moue craintive comme un enfant qui venait de faire une bêtise et, après moult hésitation, il tenta un œil inquiet vers Octave. Etait-il en colère ? Dégouté peut être ? Mais voilà que, sur son visage, un rictus se dessinait fièrement.

-"Oh, bien sur... qui en douterait... mon grand preux et courageux chevalier."

Ah, il se foutait de sa gueule. On ne pouvait pas espérer mieux. Tears perçut automatiquement la réplique du jeune orphelin comme une moquerie qui avait pour seul et unique but de l’enfoncer plus bas que terre. Trop aimable. Alors comme ça, l’adolescent n’envisageait même pas de trouver en Tears quelconques forces ? C’est dans ce genre de circonstance que l’ironie lui sifflait dans les oreilles et ça faisait mal. Le surveillant avait envie de cracher qu’il n’était ni grand, ni preux, ni courageux mais c’aurait été stupide puis qu’Octave devait surement savoir tout ça. Voilà donc ce que se disait l’adulte, ignorant totalement que oui, il pouvait être courageux à sa manière. N’ayant rien d’un chevalier, il ne voulait cependant pas qu’on le considère comme une donzelle en détresse. Alors comment devez-t-on le qualifier ? Il ne le savait pas lui-même.
Des lèvres l’embrassèrent, Tears ne répondit pas. Fermant lascivement les yeux, il se laissa faire comme un pantin, la bouche entrouverte. Oui, quand il faisait la gueule, il craignait pas mal du boudin. Il pouvait même devenir extrêmement chiant quand il le voulait, à faire l’enfant renfrogné, ce qui était, entre autre, extrêmement ridicule. Ca faisait 27ans qu’il n’avait pas roulé de patin, et là, il en faisait toutes les cinq minutes… le décalage le déstabilisait. Finalement, ce baiser changea petit à petit la donne. Il le faisait se sentir preux. Oh, pas de métamorphose genre Power Rangers, mais juste une petite injection de confiance en lui. Peut être était-ce parce que ça se sentait, ça se sentait dans le baiser. Ses lèvres l’embrassaient comme celles d’une dame qui remerciait son cavalier, vainqueur d’une course. Vainqueur à qui elle avait donné ses couleurs et ses faveurs, ses ferveurs et ses ardeurs. Qu’avait-il gagné ? Tears avait peut-être un soupçon de réponse en tête mais il n’osait pas se le dire, néanmoins, un élan de bien-être l’envahit. Ses mains dans son dos le consolaient, le gardaient au chaud et l’estimaient. Peut être qu’avec de la chance, le crapaud qu’il était pouvait devenir prince charmant. Pfff, c’était niais tout ça, mais ça le réconfortait alors nkjh. Juste au moment où il se décida à participer à l’échange de chaleur, Octave décolla ses lèvres, laissant une main froide vagabonder dans ses cheveux imbibés d’eau.

-"Et tu me défendrais contre n'importe qui ? N'importe quel danger ?"

Oh, super, il en rajoutait une couche. Avec un méchant rire en plus. Tears aurait pu se vexer, retourner dans sa prison d’eau, regarder Octave avec mépris, tout ça tout ça. Mais il n’en fit rien, parce qu’il ne se vexa pas. Il était juste un peu contrarié que l’orphelin prenne ça à la rigolade alors que, pour lui, c’était sérieux. Bien sûr qu’il le défendrait, et ce, contre n’importe qui, contre n’importe quoi. Catastrophe naturelle, indigestion, allergie, attentat, agression sexuel, visuel ou auditive, grossesse non voulu, bouton d’acné, méchant gens… tout tout tout. Même de la pédophilie, mais il était mal placé pour pouvoir l’en défendre. Bon, alors ça, il le disait, il le pensait, mais encore fallait-il le faire et c’était un tantinet plus délicat. Cependant, sa détermination était sans faille, il y croyait dur comme fer comme s’il pouvait vraiment y faire quelque chose, tout changer d’un claquement de doigts. Tears était aveugle parfois, et c’est dans ces moments-là que vous pouvez lui dire "Pas cap de sauter du Big Ben" et qu’il le fera à coup sûr. Sa motivation était accentuée par le fait que, visiblement, Octave ne l’en sentait pas capable. Il devait le penser mou et faible, ce qu’il était certes, mais il ne le pensait pas capable de le protéger. Et ça, c’était vexant, parce que Tears ne voulait pas passer pour la princesse qu’il fallait toujours sauver, le boulet ou la personne totalement dénudée de toutes formes d’utilités. Pourtant il voulait, il désirait être utile, de n’importe quelle façon que ce soit, parce qu’il l’aimait, qu’il ne pouvait cesser de l’aimer.
Le regard déterminé quoiqu’un peu vexé, il fixa Octave et finit par fourrer son visage dans sa nuque froide et humide en enlaçant son cou de ses bras.

-"N’importe quel danger."

Il voulait être sa protection de chair, son bouclier, celui qui prenait les coups. Il voulait que chaque danger destiné à Octave passe d’abords par lui, il voulait… il voulait tellement de choses.

-"Contre n’importe qui… même… contre moi-même s’il le faut…"

Et moi, que rien au monde ne me protège ou me défende contre toi.
Accroché à son cou et le reste du corps dans l’eau, Tears pouvait se permettre quelles acrobaties d’aquagym en pliant les jambes ou en enlaçant les hanches d’Octave comme un koala, genre "je te lâche plus." Oh ça, il ne le lâchera plus. Si seulement il savait.

-"Et demain… demain on va au restaurant japonais… enfin… je veux… je voudrais y aller…s’il te plait…"

L’adulte avait besoin d’espoir, de quelque chose à quoi il puisse se raccrocher, il voulait s’assurer de le revoir le lendemain. Ca le soulageait de se dire que, quoiqu’il arrive, il y avait un futur. Même minime.
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyMar 9 Déc - 9:03

Le fait que Tears le rejette ainsi était-il vexant ? Non, pas le moins du monde puisque étrangement –ou pas- Octave s’y attendait. Il était, en effet, difficile de rester impassible devant ses sarcasmes aussi léger soient-ils, car des plus convaincants et la plupart du temps blessants. Le comportement de l’adulte n’était donc pas surprenant et entièrement justifié, pour ne pas dire mérité. Résigné, l’orphelin l’embrassa mollement sur les lèvres une seconde fois sans attendre quoi que ce soit en retour, juste comme ça, pour le plaisir personnel. Dans l’avenir, le blond allait devoir s’habituer à ses remarques équivoques, plus que déplacées, profondément salaces et pourtant si perspicaces. Et là, résidait justement tout l’inconvénient de son sarcasme : sa sagacité. Sur ce point là, l’animal était particulièrement lourd et difficilement supportable. Mais il fallait noter qu’en la présence d’un être aimé, en l’occurrence Tears, Octave arborait un comportement plus affectueux et donc beaucoup moins grossier qu’à son habitude, laissant la facétie attachée à un arbre en plein milieu de la prairie de son cerveau fleurissant. Il n’y avait donc pas grand risque que l’orphelin se montre réellement désobligeant, néanmoins, sur l’échelle du foutage de gueule il devait être à quatre aux yeux du surveillant. Le serrant tendrement contre son torse, il fit mine de négliger cette bouderie enfantine.

-"N’importe quel danger."


Que c’était choupinou.

- Merci, mais tu sais, j’espère ne plus avoir à côtoyer avec le danger, quel qu’il soit.


Un frisson doux parcourut son dos finement musclé lorsque le blondinet planta son nez froid dans le creux de son cou. Soupirant avec délice et chagrin, le brun ferma les yeux. Pourquoi de chagrin ? Le fait est que ce moment lui parut étrangement triste. Ou peut-être n’était-ce qu’une simple impression de déjà-vu dont les sentiments s’étaient calqués sur le moment présent. C’était terrifiant et divin en même temps. Quoi qu’il en fût, l’adolescent était mélancolique sans en comprendre la raison surtout que ce n’était certainement pas le moment de s’attrister de la sorte, Tears était déjà assez inquiet pour deux. C’était assez saisissant de voir à quel point un passé aigri tentait encore son pauvre maître, le torturant, l’influençant, le possédant sans que rien ne puisse être fait. Tentant de reprendre contenance, l’animal enfouit son propre visage dans les cheveux blonds où il demeura immobile pendant de longues secondes à humer le parfum désarmant de sa Vie. Peut-être que son corps avait juste besoin de décompresser d’une quelconque façon : se battre, frapper, crier, casser, souffrir, blesser, pleurer…qu’importe, temps que ça pouvait aider. Vu les circonstances, il allait finir par craquer en silence pour que personne ne puisse l’entendre. Pour que Tears ne l’entende pas. Ah, il ne manquait plus qu’Octave se mette à chialer niaisement sur l’épaule de son tendre. Eh oh, on n’inverse pas les rôles comme ça, qu’es tu crois ? Ce ne serait pourtant pas la première fois. Chérissait-il sans doute la solitude à ces moments là, car comme je l’avais déjà mentionné, la souffrance n’est pas chose à partager. Eh oui, de nature radine, que voulez-vous. Le cœur battant frénétiquement contre sa cage thoracique alors que rien ne semblait dénuder un quelconque effort physique extrême, l’orphelin se laissa péniblement mourir sur l’épaule de son preux et courageux chevalier.

- Et toi, t’as pas un truc à me raconter ?


Ouais, un truc. Il voulait discrètement détourner l’attention de son naïf amant vers d’autres horizons, au cas ou celui-ci décèlerait son mal changeant. Fait qui, au premier coup d’œil l’aurait étonné, mais sait-on jamais. C’était un peu comme une bombe à retardement –que c’est pathétique et médiocre de comparer sa vie sentimentale à une bombe- tout se passe extrêmement vite et l’information met du temps à arriver au cerveau, mais dès qu’elle y est, ça explose. Ou un vase qui déborde, à toi de voir ce que tu préfère –perso, j’aime bien l’idée du vase mais c’est pas rentable à exploiter contrairement à la bombe qui est, cela dit, un tantinet vulgaire ; un vase, c’est si poétique (raconter de la merde en tirets est aussi particulièrement exploitable, me diras-tu, ce à quoi je répondrai que je sais). Alors, Tchernobyl ou Tsunami ? Mal formations embryonnaire ou noyés par milliers ? L’odeur de son soupirant l’apaisait quelque peu, mais un fil aussi invisible qu’imaginaire continuait à lui tordre les entrailles comme dans une séance de torture au Moyen-Âge pendant l’inquisition. Genre, on te fait boire six litres d’eau avant de te taper sur le bide jusqu’à ce que ton estomac explose. Miam. Bref, il arrivait un point où la douleur était telle que t’as qu’une seule envie : tout avouer, même si c’est n’importe nawak. Octave aussi avait envie de décompresser, un peu.

- Elle était comme ta maman ?


Et là tu te dis, style, l’orphelin qui n’a jamais connu sa mère va demander aux autres pour savoir comme c’est d’en avoir une. Han, trop pourri, elle veut même pas me donner cent balles pour aller faire du shopping cette grognasse. Respect, on te comprend. Au cas où, pour ceux qui n’auraient pas compris : Han, tro pouri, el veu mm pa mdoné sen bal pr alé fr du chopin c’te gronace ! Là on te comprend moins, mais c’est pas grave. Garder un tel caractère naïf n’aurait pas été possible sans une famille particulièrement attentive et chaleureuse. Cherche pas, c’est pas possible, alors arrête de dire que t’es un enfant candide et maltraité. La nature veut que l’on s’adapte vois-tu. Osef, Octave souhaitait savoir de qui Tears tenait ce charmant trait de caractère et son intuition foireuse le guidait vers le genre féminin. Aucun sexisme, voyons, de la logique.
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyMar 9 Déc - 22:24

-"Et toi, t’as pas un truc à me raconter ?"

Le visage encore enfoui dans la peau aux senteurs corsées du jeune orphelin, les yeux fermés et les sens occupés, Tears ne pouvait voir. Il ne pouvait rien déceler de la mélancolie qui rongeait Octave. Même le soupire tristoune qui avait résonné dans son oreille ne l’avait pas alarmé. L’adolescent soupirait beaucoup, comme une habitude, si bien que cela avait fortement intrigué le surveillant, mais il devait se faire des films, comme d’habitude. Serré contre lui, il sentait contre son torse le cœur frénétique d’Octave qui battait avec le sien, étrange, il paraissait si calme. Mais c’était plutôt flatteur, alors il se contenta d’un sourire sans joie, simple étirement de lèvres.
Un truc à raconter ? Un truc à raconter… aujourd’hui j’ai mangé une pomme… et je suis allé aux toilettes. Puis c’était lui ou Octave a subtilement omni sa demande concernant le restaurant ?
Ah… il ne devait pas avoir envie de s’exposer avec lui, ou peut être trouvait-il cela trop tôt. Alors, Tears n’insista pas, concentrant plutôt ses pensées sur cette peau tout contre lui, ce visage qui s’est écroulé de lassitude sur son épaule. Eh bien ? La fatigue sûrement. Il espérait hardiment que ce soit ça qui rende l’atmosphère si grise.

-"Elle était comment ta maman ?"

D’abord surpris par la question, il entre-ouvrit quelque peu les yeux contre l’épiderme mouillé de son aimé. Octave était orphelin, il ne devait pas savoir, il ne savait pas. Cette question toucha beaucoup le jeune surveillant. Alors c’était ça qu’il désirait ? De l’amour maternel ? Ca devait lui manquer… et l’adulte savait qu’il ne pourrait jamais remplacer quelconques parents. Ce n’était pas seulement une question de lait dans les seins ou quoi, cela concernait surtout l’autorité qu’il n’avait pas. Alors il se mit à réfléchir dans les tréfonds de sa mémoire. Cela devait faire a peut être dix sept ans qu’il ne l’avait pas vu, elle avait totalement disparu après sa sortie de prison. Tears la cherchait, peut être la cherchait-elle aussi. Les souvenirs qu’il avait d’elle étaient, comme tous souvenirs d’enfants, enjolivées au possible. Des boucles blondes lui revinrent en mémoire, et ses mains douces, et cette voix enchanteresse et petit à petit, il remit de l’ordre ses souvenirs. Décollant légèrement son visage, il posa son menton sur l’épaule froide d’Octave, la bouche libre, et il se mit à raconter :

-"… Ma maman… ? …Ma maman, elle était gentille…je crois. Non, je… j’en suis sûr oui, et elle était douce. Elle prenait beaucoup de temps pour moi… à l’école élémentaire, les autres ne m’aimaient pas trop… parce que… la maitresse me préférait… je crois, enfin, oui, et puis alors, ma maman a décidé de m’éduquer seul… elle prenait tout son temps libre pour me faire l’école…"

Tears avait peur de blesser Octave en raconter son passé heureux, lui qui avait été couvé comme un enfant gâté, lui qui avait eu des parents aimants et attentionnés. Mais l’orphelin avait posé la question, alors le surveillant lui répondait, jugeant le garçon assez grand pour connaître les risques d’un tel récit sur son humeur. Aussi, il avait glissé quelques euphémismes. Non qu’il l’ait fait exprès, mais son cerveau avait automatiquement remplacé "les autres me maltraitaient" par "les autres ne m’aimaient pas trop". Sans doute que si sa mère l’avait laissé dans cette situation, il aurait murit, il aurait appris la vie et renforcer ses os avec la vitamine D qui fixe le calcium. Elle lui disait d’oublier, de ne retenir que les bons côtés des choses, et le petit Ted obéissait. Même lors des leçons d’histoire, elle se plaisait à rajouter "C’est du passé toutes ces horreurs. Le monde est comme ça, peut être même que ça recommencera, mais n’y pense pas. Contente-toi de vivre heureux et de rendre les autres de même." avec toujours un beau sourire aux lèvres.

Hajina Huilen donc, abordait les sujets les plus délicats avec une approche douce et subtile. Cependant, jamais elle n’eut abordé le sujet du sexe, normal avec un fils de huit ans qui croyait à la petite graine qu’on passe dans l’oreille. La question "Comment on fait les bébés ?" fut donc répondue par son oncle Joy. Ce dernier, persuadé qu’il s’agissait d’une blague, car Tears était déjà un grand garçon, lui jeta la vérité de but en blanc, en riant. N’étant tout de même pas idiot, le jeune enfant c’en était douté, mais son oncle lui avait dit ça avec tant de vulgarité et il fut tellement longtemps ignorant sur le sujet qu’il ne put s’empêchait d’être dégouté. A vrai dire, il y avait des choses qu’il savait, mais qu’il décidait d’ignorer.
Madame Huilen avait donc cherché à ce que son enfant soit le plus possible éloigné de toute violence, même si le petit Ted n’était pas assez bête pour ignorer toutes les choses abjectes qui pouvait arriver sur terre. A qui la faute ? Il l’ignorait, sa mère aussi, il fallait vivre avec. La vie est sale, boy.

-"… Elle… elle faisait bien la cuisine… quand j’étais triste, elle m’apportait du thé au miel…"

Manquant une pause entre chaque demi-phrase comme s’il essayait de se rappeler au fur et à mesure, Tears glissa son visage sur la tempe d’Octave tout en douceur, hésitant.

-"… Et ma maman… m’embrassait le front pour me souhaiter bonne nuit… et quand je lisais sous le lit tard dans la lit… elle me grondait mais… elle n’oubliait jamais de me dire bonne nuit… et mon papa l’aimait, et tout le monde l’aimait, parce qu’elle aimait tout le monde…"

Après avoir déposé un faible baiser sur le front du jeune orphelin, il se demanda ce qu’il pouvait bien en penser. Il avait peur de l’attrister. Alors il le serra fort en posa son front sur le sien.
L’humeur n’était pas aux éclats de rire, et Tears s’en désola, ça devait être sa faute. Ils se retrouvaient après onze jours à peine humains et l’ambiance n’était pas aussi joyeuse qu’elle devrait l’être. Que fallait-il qu’il fasse ? Il ne voyait plus cette éclat gélatineux dans les yeux pourtant si attrayants du jeune orphelin. Serait-il oppressé par quelconques maux ?
Tears saisit la joue d’Octave entre son pouce et son index qui tira un peu dessus, juste pour voir la tête que ça lui donné. Mon dieu, il était beau quand même ! Il tira alors en dessous de l’œil, le genre de grimace de gamin quoi, et l’adolescent ne perdait nullement de son charisme. Un sourire amusé sur le visage, il continuait ses attouchements faciaux, s’émerveillant des résultats de ses expériences. Il était toujours beau, mais l’étincelle de ses yeux ne se rallumait pas.

-"… Maintenant… à toi, fais ce que tu veux…"

S’essayant à un visage enthousiaste, il voulait revoir ce regard gélatineux qui le troublait tant. Octave pouvait faire n’importe quoi maintenant, l’embrasser, le mordre, lui parler, le frapper ou lui rire au nez.

-"...tout ce que tu veux… de moi"

Finit-il en gonflant un peu les joues pour lui montrer qu’il pouvait lui pincer les joues aussi, s’il le voulait. Il était naïf, mais il voulait juste le voir sourire.
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyMer 10 Déc - 22:40

Il fallait absolument savoir qu’Octave était mongole. Je ne parle nullement du mongol que l’on connait tous, non, le mongol qui a envahi toute l’Asie avec une poignée d’hommes en faisant trembler de peur l’Europe au treizième siècle. 1206, pour être encore plus précis que la dame de la météo –cela dit, elle, contrairement à Octave, il ne faut pas toujours l’écouter, donc prudence à toi car si elle te dit qu’il va y avoir de la neige demain, ça veut dire que tu peux sortir en tongs. Donc oui, ça change la donne tout d’un coup. Mais n’oublie pas, en décembre, c’est l’hiver. Même si des irréductibles en tongs à l'arrêt du tram te soutiendront que « Maiiiis nan l'hiver c'est en décembre » (le 20 ou le 21, ou le 22. A moins que ce soit le 23 où le 24, mais le 24 ya déjà Jésus alors nan,faut pas pousser Jésus dans les hosties HAHA!!!). Bref, on s'emporte là. Un mongole te disais-je, c’est-à-dire, sans aucune attache. Du moins, pas matérielle. Alors les trucs du style « han t’as pas connu ta maman mon pauvre chou ! » tu laisses dans la cuvette avec ton poisson rouge. Il avait pour habitude de comparer sa situation avec une illustration tout à fait stupide, mais, ciel soit loué, compréhensible par tous : imagez-toi, oui toi, celui qui lit cette aberration, profanation du culte du célébrissime pavé de six pages word juste pour au final dire bonjour, imagine-toi donc que tu vis toute une vie sans manger/voir/boire/toucher de _ _ _ _ _ _ _, tu ne sais même pas ce que c’est et tu vis très bien sans (faut que tu mettes un truc que tu ne connais pas encore in ze pointillés. Ouais, y a des effets spéciaux de fou, ça sent la grosse production). Dis-toi que pour Octave, ne pas avoir de mère, ça revient au même, il n’en a jamais eu, ne l’a jamais connu et ça ne lui manquait pas. Réfléchis bien, comment un truc que tu ne connais pas peut-il te manquer ? Question de logique. Tout ça pour dire qu’il s’en foutait pas mal de sa mère, mais que dans un quoi de son esprit, il l’aimait quand même un peu, juste par principe et parce qu’il fallait bien la remercier d’une quelconque façon d’avoir donné sa vie pour le mettre au monde. Or, la plupart des gens souhaitent que l’on se souvienne d’eux après leur mort, laisser une trace quelconque de leur passage, aussi insignifiante puisse t-elle être.

Pendant que Tears racontait son histoire, l’adolescent respirait calmement dans le creux de son cou blanc en essayant de modérer les pulsations frénétiques et rageuses de son cœur qui devait être en train de faire un match de foot ou du rodéo, qui sait, dans sa cage thoracique. Cela dit, on ne retire pas un enfant de l’école primaire juste parce que les autres ne « l'aiment pas trop », mais il s’abstint de poser des questions, ne souhaitant surtout pas interrompre le surveillant. Déjà qu’il ne parlait pas beaucoup, il ne manquait plus que l’orphelin ne le laisse pas en placer une. Il écoutait les récits de cette enfance mielleuse, remplie d’amour maternel et de chaleur familiale sans manifester quelconque signe de jalousie ou d’envie. Ça ne lui viendrait tout simplement pas en tête. Le fait est qu’Octave était une personne fière de son passé parce que même brumeux et triste, c’était justement ces conditions de vie qui avaient forgé sa présente personnalité. Il n’avait donc pas sujet à se plaindre, contrairement à ce que pourraient croire certains. Un frais contact sur son front vint néanmoins le perturber dans ses pensées chaotiques. Sa maman devait être quelqu’un d’heureux en dépit de tout. Regardant son désiré dans les yeux, il inspira un grand coup pour libérer ses voies respiratoires qui semblaient tordues et serrés au possible. Lorsque soudain, une main saisit sa joue comme le ferait le stéréotype américain d’une grand-mère avant de tirer sur le côté. Sa joue se décolla de ses dents et sa lèvre supérieure se souleva en une grimace qu’il connaissait fort bien. Non, il ne passait pas son temps à dandiner devant le miroir en faisant toutes les choses possibles et imaginables avec son visage lisse et élastique dans l’espoir de découvrir en soi le futur elastic man. Rhoh, où tu vas chercher ça ? Puis les mêmes doigts lui ouvrirent un œil plus que l’autre ce qui provoqua l’assèchement du globe oculaire et par conséquent des larmes que d’un seul côté. Air particulièrement idiot, donc. Il souhaitait esquisser un sourire agacé et en même temps enjoué mais Tears en lui laissait tout simplement pas le temps. Cependant, le jeu s’arrêta et l’adulte dit une chose qui l’amusa quelque peu :

-"… Maintenant… à toi, fais ce que tu veux…"


Ha ha, t’es bien drôle toi. Il ne faut jamais, tu entends, JAMAIS dire ça à Octave parce qu’il le prendra intentionnellement au premier degré. Tout ce qui a un sous-entendu, il en profite. Soulevant d’abord un sourcille interrogateur un tantinet équivoque, il finit par esquisser un sourire des plus pervers, sachant toute fois très bien que ce n’était pas ce que Tears avait voulu dire.

-"...tout ce que tu veux… de moi"


Fourbe ! Provocateur ! Gueux ! Comment ose-tu ?! Les joues de son bien-aimé se gonflèrent et il afficha un air mi-navré, mi-moqueur. Tu ne m’aura pas à ce jeu la petit. Soupirant comme s’il allait l’engueuler, Octave passa discrètement ses longs bambous pâles le longs du dos du surveillant, descendant vers le haut de son maillot de bain avant de remonter vers les côtes où il le chatouilla généreusement. A vrai dire, il était simplement désireux d’entendre son rire, ni plus, ni moins.

- Tout ? T’es sûr ? Vraiment sûr ?


Demanda t-il d’un air mesquin tout en remontant négligemment vers les aisselles –non c’est pas sale, on est dans une piscine, connard- où il stagna quelques minutes, faisant jouer ses doigts comme sur un piano, usant néanmoins de ses ongles sur la peau délicate.

- Dans ce cas, subis donc ma volonté !


Ricana t-il en lâchant un rire théâtrale se voulant diabolique et cruel, un peu comme la sorcière qui rigole en regardant son reflet dans un miroir dans blanche fesse neige et les sept mains nains –pardon, petite déformation professionnelle. En même temps, il y avait de quoi rire quand tu vois sa gueule HA HA hm. Moi aussi je rigolerai en voyant sa tête. Tandis que le corps du blondinet se tortillait entre l’emprise ferme mais tendre de ses bras, Octave profita pour déposer quelques baisers fougueux sur le torse finement musclé, les clavicules, remontant vers les épaules et ainsi de suite tu connais déjà l’histoire. Profitant de la distraction générale, l’orphelin voguait distraitement vers des eaux peu profondes et stoppa sa marche de l’empereur –ou de cosmonaute, au choix- au moment où ses côtes furent dénudés, ne lâchant néanmoins pas prise et gardant son amour affectueusement serré contre lui. Au bout d’une trentaine de secondes sans doute insoutenables pour le surveillant, l’orphelin finit par l’agripper brusquement par les hanches et le balancer quelques centimètres au-dessus des airs en le regardant atterrir comme un cailloux dans l’eau. MOUAHAHA ! Haaa. Hm.
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyVen 12 Déc - 19:42

Il ne s’y attendait pas. Vraiment. Il était heureux cependant, de voir Octave réagir, de le voir à nouveau avec cette étincelle au fond des yeux. Dans un spasme violent, Tears contracta tous ses muscles en sentant ces doigts agiles le chatouiller habilement. Sa peau des plus sensibles retransmettait ces douces tortures avec une puissance qui lui était insoutenable. Se mordant les lèvres pour ne pas glousser telle une dinde, il ne put cependant pas empêcher de laisser un fin rire sortir de sa bouche. Pas un rire cristallin, ni celui d’un bourreau, ni trop rauque, ni trop aigu, ni trop grave. Franc, mais pas assourdissant. Et ce n’était, bizarrement, pas un rire niais. C’était presque, chose étrange, un rire d’homme, mais pas super viril non plus. Bref, un rire tout ce qu’il y avait de plus banal. Et ses lèvres souples s’étiraient, et sa bouche mignonne souriait grandement. Oui, il ne pouvait se permettre quelconques timidités dans une situation pareille. Ca le prenait au trippes, son corps réagissait sans permission aux attaques délicieuses de ces mains adroites. Entre deux rires, il suppliait Octave de s’arrêter, il disait qu’il n’en pouvait plus. Ses muscles lui faisaient mal à force à se contracter et son ventre devenait douloureux à force de rire. Certes, il disait d’arrêter, mais c’est lui qui avait provoqué l’orphelin, et cette situation le soulageait et rendait l’atmosphère aussi légère qu’elle devait l’être. Alors qu’il se distordait, des doigts tendres mais vicieux prirent possession d’une partie des plus sensibles de l’anatomie, alias les aisselles tandis qu’une bouche odieuse vint parsemer son torse de quelques baisers rutilants. Baisers qui ne faisaient que tendre d’avantage sa peau agressée de moult supplices forts doux.

Son rire, qui ne fut pas bien long, disons même qu’il avait été extrêmement bref s’évanouit petit à petit pour ne devenir que quelques bredouillages sans queue ni tête. Accroché au cou d’Octave, les doigts de Tears devenaient fripés par l’eau, mais petit à petit, il recula alors que l’orphelin avançait contre lui, ne cessant pas de le torturer tant qu’il le lui était encore possible. Tendu de partout, le ventre en morceaux et les muscles vidés de toute force à cause d’une consommation excessive de glycogène, le surveillant soupira de soulagement en sentant les doigts s’arrêter. Il n’eut cependant pas le temps de se réjouir complètement que des mains fermes l’avaient saisi par les hanches, l’avaient soulevé, et l’avaient balancé au-dessus de l’eau avec une facilité déconcertante. Les yeux comme des soucoupes, il essaya de parler, en vain, alors que son poids mort s’enfonçait dans l’eau turquoise genre artificiel. Mais mais mais mais mais ? Pourquoi tant de violence ? Non, en fait Tears le prenait comme un jeu, comme ceux qu’il faisait avec sa sœur, dans sa tendre enfance, lors des vacances à la mer.
Ca le rendait même un peu nostalgique, mais le surveillant était un grand gamin et si on plaisait à faire remonter en lui quelques plaisirs enfantins, il se mettra à jouer de même avec un enthousiasme troublant. Sauf que là, il avait de l’eau de javel qui lui rentrait dans le nez et les oreilles, ce qui était fort peu ragoutant. Battant futilement des mains dans l’eau fluo, il revint sans mal à la surface, toussant comme trois. Et une fois sur pied, il lança un regard qui se voulait méchant à Octave et l’éclaboussa sauvagement d’un grand geste de la main. Profitant du leurre, qui était surement le leurre le plus naze de toute l’histoire du leurre, Tears se rapprocha du jeune homme, et, tout en l’éclaboussant à petites doses, il se faufila derrière lui. De là, il escalada le dos blanc du jeune orphelin, un air de satisfaction sur le visage.

-"Tu vas voir, je vais te…"

… te couler ? En s’apercevant que le torse de l’orphelin était à moitié hors de l’eau, il réprima une moue boudeuse. Ouais, vu comme ça, pour le couler, ça allait pas être bateau (et en direct live, le jeu de mot le plus pourri de l’univers, j’ai hésité à le mettre, on me dit d’assumer, j’assume)
Essayant de mettre tout son poids pour le faire tomber, Tears s’agrippa, enlaçant le torse de ses fines jambes et le cou blanc de ses bras tremblants. Une fois sorti de l’eau, l’air devenait plus froid et sur sa peau se formait une chair de poule fortement développée alors que, le nez dans les cheveux d’Octave, il le respira un instant, totalement scotché à lui, agrippé à son dos. Saisi d’un élan d’affection, il oublia ses plans de vengeance et se contenta de caresser d’un geste vague le buste de l’adolescent du bout de ses doigts mous. C’était languissant et rêveur, rien de pervers.
L’instant présent l’occupait plus que tout au monde, il ne voulait pas penser à quand ils devraient sortir de la piscine, quand ils iraient se doucher dans les vestiaires pour se débarrasser de la javel, sortir son gel douche de son casier barbouillé de tags… non, on s’en fout. Un bisou sur le derrière le l’oreille, et sa mission reprit. Ne pas se laisser envoûter par l’ennemi, ce vil était surement un expert en hypnose et de niveau 7 qui plus est. C’est alors qu’il tenta de le faire basculer en arrière. Ouais, si Octave tombait, Tears allait se faire écraser comme une mouche des plus pitoyables, mais passons. De toutes ses forces, il mit tout son poids en arrière, et des forces, Dieu sait qu’il en avait parfois.

-"…Gne, couleu…"

Couleu signifie "Coule s’il te plaiteu" presque une supplication en fait, mais le surveillant, mesquin qu’il était, décidé de défaire une jambe qui était serré contre le torse d’Octave, et de là, il lui donna un petit coup derrière le genou pour le faire tomber.
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyDim 14 Déc - 16:48

Mine de crayon, ça lui rappelait pas mal de souvenirs. Avant, Octave aimait bien aller à la mer avec son papy siliconé. Il ramassait des coquillages, des capsules de Kronenbourg et des mégots sur la plage, construisait des pâtés de sable difforme et faisait pipi dans la mer ni vu ni connu, genre « Tiens, on est dans un courant d’eau chaude ». C’était la belle époque, les vacances de rêve. Mais les choses changent. 2007 : plus aucun coquillage sur le sable. Et il ne va plus pisser dans la flotte depuis 1998, ne se baigne pas trop non plus par crainte des méduses, nan, c’est pas un sac plastique, ouais y a des méduses avec écrit « Auchan » sur la gueule. A la place, il restait assis sur la plage à regarder les gens, les papas qui craquent « MAIS NAN C’EST PAS COMME çA QU’ON FAIT LES CHATEAUX DE SABLE ! » ou les vieilles qui ont probablement dormi sur la plage pour profiter des premiers rayons de soleil, histoire de bronzer entre les plis. Le premier jour, il avait passé la moitié de l’aprèm à étendre sa serviette correctement, sans foutre de la crème partout et en avalant le moins de sable possible. Il allait tout juste goûter au repos triomphant quand soudain, c’est le drame. Deux petits néerlandais qui faisaient des pâtes de sable juste à côté de son QG en criant "HAHA!!!DA!!GLUKENSHPIEL!!" et plein d’autres mots fort poétiques qu’il a malheureusement oublié. Il avait envie de dire à leur père « Bonjour, on se connait pas mais si vous mle permettez, je vous emprunte Hansel et Gretel et je les emmène jouer à " Buvons de l'eau de mer ", ça va les occuper 2/3 mn". Mais il n’avait pas choisi « vieux néerlandais en tongs » comme deuxième langue donc nan, déjà qu’avec le glukenshpiel il avait du mal. Alors il les avait regardé faire leur petit glukenshpiel et il en avait déduit que glukenshpiel voulait probablement dire « grosse merde en sable avec des batons plantés dessus ». Les enfants c’est toute une histoire. Parce que ya des filles qui tombent en-admiration devant un bébé chaque fois qu'elles en croisent un et qui s'extasient à leur moindre mouvement, du genre : HAAAAAAAN UN BéBéééé !! TRoP BEAU !! regarde ses ptites joues j'ai envie dle croquer !! Arrête Huguette, y a un souci. Un bébé, quoi qu’on en dise, ça ressemble quand même beaucoup à une énorme larve. Et vu que c’est livré sans les dents, ça se nourrit de manger pour bébé, quand il veut, après tu lui fais le coup du petit train qui rentre en gare ou du « si t’as pas finis t’auras pas de surprise ». Oui, c’est cruel. Mais faut bien manger, sinon le papa de Simba va mourir et ce sera de ta faute, HAHAHA ! Et puis faut faire attention et tout parce qu’on ne dirait pas comme ça, mais les bébés sont tous des suicidaires chroniques en puissance. Dès qu’il trouve un sac plastique, il faut qu’il se fourre la tête dedans, réflexe. Mais arrête, c’est beau la vie ! Y a plus de boulot, la planète agonise et tu vas grandir avec Sarko et Obama.... Bon ok, reprends ton sac plastique.

Donc, la piscine, c’est convivial, y a des petits qui se noient, du carrelage bleue et de l’eau fluo qui a le même goût que l’ajax vitre triple action (n'importe quoi, je n’ai jamais bu d’ajax vitre triple action, arrêteuh). Et Tears était justement en train de lui en foutre plein la gueule. N’ayant pas tout de suite compris ce qui se passait, l’orphelin garda les yeux grand ouvert tout en avalant la moitié de ce poison pour ménagère du tiers monde.

- Han, la putain de sa maman, ça piqueuh, Haaan.


Souffla t-il en se frottant les yeux lorsque soudain, une masse osseuse pas si légère que ça escalada son dos avec une facilité déconcertante. Légèrement déboussolé, Octave plissa des paupières tout en s’accrochant aux jambes qui s’étaient possessivement enroulés autour de sa taille. Surtout, ne pas valser dans le décors. Une fois bien à plat sur ses deux jambes, il rouvrit les yeux en fronçant les sourcils d’un air théâtral, attendant patiemment la seconde attaque. Mais rien ne se passait et l’orphelin en venait à croire que Tears s’était endormi sur son épaule. S’apprêtant à tourner la tête pour voir s’il n’y avait pas eu de décès, il fut bien vite stoppé dans son élan par une main fort baladeuse. Rougissant, il serra les fines jambes de son amant en soupirant de bien-être. C’était plutôt inattendu, mais très agréable. Les attentions du surveillant étant rares, ce genre d’initiative étaient fort exquises. Survint alors un divin baiser sur le haut de son oreille qui lui fit totalement perdre les pédales. Et c’est ainsi qu’Octave fit la grosse erreur de se laisser aller à un début d’érection. Dévertébré limace, il cambra violemment lorsque le tortionnaire dans son dos tira vers l’arrière.

-"…Gne, couleu…"


Prout ouais ! Malheureusement pour lui, Tears était beaucoup trop léger pour réellement réussir à le faire tomber, surtout dans de l’eau.

- Donc, c’est comme ça que tu comptes y arrives ?


Demand t-il d’un air faussement indifférent, la voix néanmoins teintée de quelques notes amusées. Ecarquillant les yeux, il sentit sa jambe fléchir et prit une grand inspiration avant de se laisser mourir sous l’eau. Gardant les paupières ouvertes, l’orphelin profita de ce lubrifiant pour se retourner et faire face au blondinet, l’agrippant par les cuisses, il prit appui sur le sol avant de les émerger de la flotte ajax triple action. Secouant la tête de droite à gauche rien que pour éclabousser le coupable, il fit quelques pas vers l’avant jusqu’à caler le dos de son aimé contre l’un des murs de la piscine. Tirant la gueule, il le fixa bien dans les yeux de ses pupilles se voulant hypnotisantes avant de lui cracher sur la joue ce qu’il lui restait comme eau de javel dans la bouche. Non, ce n’était pas fin, oui on s’en fout.

- Toi, j’vais te faire un truc, je sais pas encore quoi, mais tu vas le sentir passer.


Grogna t-il avant de se pencher pour faire le plein de munition. C’était dégueulasse et ça rendait la bouche pâteuse, mais il fallait savoir faire des sacrifices quand il faut, hein. Les joues gonflés, il fronça les sourcils avant de rougir subitement et laisser la moitié de fluides couler d’entre ses lèvres. Rien que d’y penser, ça lui donnait envie de rire. Sa queue étant un tantinet gonflée, le fin de sa phrase prenait un sens carrément cocasse. Pouffant discrètement, quelques gouttes d’eau lui échappèrent et atterrirent sur le menton de son désiré. Ouah, là, c’était littéralement déplacé, mais il ne pouvait pas s’empêcher de tout rattacher au sexe. Selon certain, c’est le signe qu’on grandit. Osef, une fois la minute rire&chansons terminée, il « éjacula » tout ce qu’il lui restait comme flotte sur le front et le nez du blondinet. Et ne dis pas tout de suite « bouh, c’est dégueue ! ». Vous l’avez tous fait au moins une fois, comme on a tous déjà mangé du dentifrice à la fraise, collé nos crottes de nez sous le tabouret de notre PC, fait pipi à la piscine... à éviter donc les petits bains qui servent souvent de chiottes publiques ou de mouchoir géant pour les gosses. Bwhahaha... Ha.mh.
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyDim 14 Déc - 21:02

Le dos contre le carrelage vertical de la piscine, Tears avait encore de la javel plein les yeux et les naseaux. Clignant une multitude de fois ses paupières humides, il toussa quelque peu et reprit contenance avec peine. Sa vue tout d’abord floutée par l’eau chimique, il distinguait mal le visage d’Octave qui était face à lui et la première chose qu’il vit de manière nette, propre et sans défaut, c’était ce regard. Et quel regard, de quoi fondre comme du beurre sur une voiture au soleil. Un regard magnétisant qui déboussolait même les horloges les plus à l’heure, des yeux totalement obnubilant qui vous fixaient de sorte que rien, à part cette paire d’yeux, n’avait quelque sorte d’importance. Tears en oublia de déglutir, et failli en oublier de respirer. Il était totalement plongé dans ces rétines fantastiques et y voyait des aventures spectaculaires, un grand lac bleuté recouvert d’une légère brume qui voilait le paysage et cachait les vagues puissantes, un grand drap accroché au fil à linge qui dansait sous une tempête de vent, un morceau de ciel qui camouflait une tornade. C’est alors qu’Octave, la moue boudeuse et possédée par un quelconque lama, cracha l’eau qu’il avait dans la bouche sur la joue du jeune surveillant qui n’avait, ma foi, rien demandé. Ou peut être un peu.

-"Toi, j’vais te faire un truc, je sais pas encore quoi, mais tu vas le sentir passer."

Clignant des yeux, interdit, une moue mi-inquiète mi-amusée se peignait sur son visage. L’attitude du jeune orphelin le déstabilisait un peu. Etait-il vraiment en colère ou était-ce encore un jeu aquatique ? Pour l’instant, le blondinet souriait très faiblement, pour ne pas dire qu’il étirait juste les lèvres. Ca l’amusait, parce que la menace d’Octave sonnait terriblement dangereuse et que l’application ne se révélait pas à la hauteur, mais il avait toujours peur que l'orphelin lui en veuille. Il voyait en l’adolescent… un bel adolescent. Oui, ça parait couillon dit comme ça, mais la plupart des orphelins se prenaient pour des adultes alors qu’ils n’en restaient pas moins des gosses. Et Octave avait ce côté espiègle propre à son âge, sans pour étant être candide et niais, ni trop sérieux et soporifique. Alors que le lama regorgeait sa bouche en carburant nocif, Tears le contemplait amusé, curieux et craintif. Le palais remplis de chlore, l’orphelin avait une tronche des plus étranges, ne l’empêchant pas d’en être adorable, même avec ses sourcils froncés qui essayaient de le contredire. Mais oui, t’es tout beau, même avec les joues gonflées D’abord attendri, le regard du surveillant se changea en une petite expression de surprise. C’était quoi… ça ? Du rouge ? Sur ses joues ? C’était si rare et pourtant si charmant, et pourquoi là ? Pourquoi maintenant ? Le blondinet se disait qu’il faisait peu être trop chaud dans la pièce, mais lui-même avait la chair de poule. Alors… peut-être avait-t-il honte de sa tête d’amphibien ? Non, pas son genre. Alors quoi ? Il ne savait s’il devait être flatté ou inquiet mais peu importait, il trouvait cela tellement attrayant qu’il se contenta de le regarder avec amour.

Le lama commençait à perdre son breuvage alors que l’eau coulait sur son fier menton afin d’atterrir sur celui de Tears, qui essayait tant bien que mal à comprendre le pourquoi du comment de ce qui faisait furtivement pouffer Octave. Puis, après que ce dernier eut gloussé faiblement, il lâcha sa bombe liquide sur le visage de l’adulte. Tentant tant bien que mal de se reculer, l’adulte ne se heurtait qu’au mur austère et froid de la piscine et prit l’eau en pleine poire. Protégeant comme il le pouvait son visage avec ses mains, il réfléchissait à une contre attaque digne de cela, un sourire candide sur les lèvres, une lueur enfantine dans les yeux. Immédiatement, il se pencha lui aussi pour saisir de l’eau dans sa bouche, et au moment du triomphe, au moment de la vengeance et de la victoire, alors qu’il s’apprêtait à tout lui cracher dessus, il éternua. Un éternuement violent qui vous faire jeter la tête en avant dans un bond offensif, si bien qu’il administra à la boite crânienne de l’orphelin, un coup de boule assez conséquent. Après avoir accidentellement vidé sa bouche sur les épaules d’Octave, Tears essayait de reprendre conscience, un mal de tête lui dévorant le cerveau. Aussitôt après, il se précipita sur l’orphelin, inquiet, honteux et fautif.

-"… Pardon ! …. Je suis désolé… je ne voulais pas…"

Les yeux stressés au possible, il saisit délicatement ce visage si important pour lui et le nicha sur son épaule, caressant ses cheveux, répétant milles excuses sincères, à moitié au bord de la crise cardiaque. Le serrant tout contre lui, il le suppliait de bien vouloir lui pardonner, le cœur emballé, la conscience meurtrie et le front encore douloureux. Comment avait-il osé faire mal à celui dont l’existence était devenue primordiale ? Quelle honte. Et après, il daignait se la péter genre "Han wai, je te protégerai de tout" … ridicule en somme.
Et il le savait, et il s’en voulait. Glissant ses doigts fripés dans les cheveux imbibés d’Octave, Tears lui caressait le dos de son autre main, le visage déconfit d’anxiété. S’il ne lui pardonnera pas, il ne saura que faire, ni même que devenir. Il pourrait vraiment tout faire, juste pour qu’il ne lui en veuille pas, juste pour ça. Et tremblant mieux que personne, il chuchotait les excuses les plus plates, serrant avec affliction ce torse contre le sien, son cœur contre le sien.
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyLun 15 Déc - 9:49

Avec horreur, il le regarda se pencher pour s’approvisionner en munitions. Octave n’avait certainement pas prévu ce cas de figure. Il s’était plutôt niaisement attendu à une totale capitulation, pour ne pas dire soumission, de la partie adverse, mais non à une contre-attaque massive, qui plus est avec les mêmes armes. Plissant ses yeux, il regarda Tears d’un air méfiant avec des pupilles semblant crier quelque chose dans ses eaux là « Non, tu ne le feras pas, j’ai dit non, Assis ! »Ouaf, ouaf. Plus les joues gonflaient et plus il fronçait les sourcils en essayant de paraître menaçant tel un Napoléon glorieux au milieu d’un champ de bataille ensanglanté, au-dessus des abysses, prêt à surmonter quelconque danger se présentant devant sa personne et… laisse tomber cette comparaison. Mais au lieu de ça, l’adolescent reçu un coup de boule en pleine poire. S’y attendant encore moins, il resta d’abord impénétrable et blasé avant qu’une douleur fulgurante ne s’empare de son arcade sourcilière gauche. Ca mon vieux, ça s’appelle la douleur. Pensa t-il en se remémorant tout d’un coup le film «Constantine ». Oui, aucun rapport. Fermant les yeux, il tenta de rester digne aussi longtemps que possible ; chose à première vue justement impossible vu que quelqu’un était en train de lui vomir sauvagement sur l’épaule. Comment veux-tu rester digne en de telles circonstances ? S’abandonnant à la douleur croissante, il souffla discrètement quelques « Aïe, aïe, la putain de sa grand-mère, aïeuh ! » délicats, comme à son habitude en se frottant mollement la partie endolorie. Teuh, qui te parle d’érection maintenant ? Personne. Ou comment débander en un centième de secondes. C’était frustrant et ça faisait mal. « Aïe…haaan… » Plus aucune dignité, donc. Commateux et bêtement concentré sur son piti bobo, il ne comprit pas tout de suite le but de la manœuvre en sentant les mains plus que froides sur son visage. Néanmoins, il se laissa faire docilement et déposa son front sur l’épaule du blondinet. Bon, okay, il n’avait pas mal à ce point là, mais les attentions de son désiré en devenaient deux fois plus séduisantes et agréables ? Il aimait que l’on s’inquiète pour lui, mais uniquement lorsqu’il n’y avait, en réalité, rien de grave. Oui, comme maintenant. Pour les gros bobos –dirais-je subtilement- il préférait que l’on lui foute une paix cryptique. Gyah, SaTaN, SoRs De Ce CoRpS !

-"… Pardon ! …. Je suis désolé… je ne voulais pas…"


Quelque peu assommé par le débit de paroles du géant vert, Octave cligna frénétiquement des paupières en frottant le bout de son nez contre la clavicule aussi fine qu’un os de poulet. Il lui aurait bien dit qu’il n’y avait pas raison pour s’inquiéter, mais ce n’était visiblement même pas la peine d’essayer. Son corps tout entier frissonna délicieusement lorsque l’adulte passa ses doigts osseux dans sa chevelure de jais. Sans doute l’un de ses points faibles : son champ capillaire. Fermant onctueusement les yeux, il fut littéralement électrocuté en sentant une douce main caresser amoureusement son dos. Oubliant soudainement sa douleur, ZBLARF, comme par magie, il se mordilla la lèvre inférieure en se lovant ni vu ni connu contre le torse de son adoré. Et là, Ze retour du membre viril ! Que voulez-vous, facile à émoustille un adolescent, je parle en connaissance de cause (comment ça « ouhlalaaa ! » ?). Tout pompette, l’orphelin se mua en chaton et commença à ronronner paisiblement en laissant passer les excuses du surveillant dans une oreille et les faisant ressortir par l’autre. Divinement ivre et l’érection en plein de croissance, Octave s’humecta innocemment les lèvres avant de relever la tête pour faire face à son soupirant. Passant deux doigts le long de sa mâchoire, puis remontant vers la joue, son esprit jusqu’alors chaste fut assailli par moult idées pas très catholiques.

- Je vais sans doute devenir borgne maintenant…


Dit-il d’un ton ironique avant de peindre un sourire équivoque sur son visage. Les doigts glissant toujours sur la peau pâle de la pommette, il caressa tendrement la cuisse du surveillant de sa main libre, partant du genou pour remonter vers les fesses et inversement. Après quelques allées retours semblant s’éterniser, l’adolescent finit par se pencher vers l’avant pour déposer un léger baiser sur les lèvres devenues bleues à cause du froid. Peut-être voulait-il les réchauffer quelque peu. Et tandis qu’ils étaient on ne peut plus serrés l’un contre l’autre et que sa verge buttait aveuglement contre son jean tendu, il se repassa soudainement l’épisode de leur discussion sur l’avenir et tout le bla bla qui allait avec. Lui qui aimait tant les câlins, dépité, saisit les cuisses du surveillant avant de le remonter et le déposer sur le bord de la piscine avec une facilité déroutante.

- Tu vas chopper la crève si on continue à batifoler. »


Déclara t-il en sortant du bassin. Une fois debout, il eut le loisir de pleinement ressentir tout le poids de son jean sur ses hanches et la fraîcheur de l’air ambiant. Pour ne pas dire air glacial. L’eau coulant par litres le long de son corps musclé, il saisit une serviette sur un banc non loin avant de s’accroupir derrière Tears tout en l’enroulant dans le tissu blanc. L’enlaçant de ses longs bras il s’assit derrière le garçon avant de déposer ses lèvres sur un bleu particulièrement imposant au creux de son cou blanc. C’était encore pire sous la lumière de la lune. Les tripes serrées, il embrassa ensuite sa mâchoire, juste en dessous de l’oreille.

- Je t’aime , tu sais.
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyLun 15 Déc - 20:06

Les doigts cachés sous moult mèches de cheveux couleur charbon, Tears continuait de le chouchouter comme un blessé de guerre, à passer une main consolatrice dans son dos blême et frais. Il se plaisait à sentir le visage d’Octave tout contre lui, son souffle chaud sur sa peau alors qu’il frottait une joue rose contre ses cheveux noirs. Mais voilà que le doux visage de l’orphelin quitta son buste et ses doigts tendres récoltaient quelques gouttes d’eau le long des traits de son visage. Fasciné, le surveillant le couvait de ses yeux innocents et touchés.

-"Je vais sans doute devenir borgne maintenant…"

Un sourire navré affiché sur les lèvres, Tears priait intérieurement pour que ce genre de chose n’arrivent jamais, pour qu’il garde toujours ses yeux si envoutant comme un puit sans fin. On va dire que c’est envoutant un puit, hein. Et donc, comme il lui en fallait peu, si peu, le surveillant se mit à rougir en sentant ces doigts sur sa joue glacée. S’il rougissait pour ça, imaginez donc ce qu’il en fut quand il sentit cette main tout au long de sa cuisse. Il en sursauta de surprise, en tressaillit de plaisir, comblé par l’attouchement si délicat. Octave n’avait jamais oublié sa partie sensible et ça le flattait. Emoustillé au possible, en quête de chaleur et une main toujours lovée dans le dos de l’adolescent, il rapprocha leur deux corps et…………… il sentit.
Mygodmygodmygodmygod, c’est quoi ca ?!? What’s it ? Nan desu ka ? что оно ? Wat is het ? Che cosa è esso? τι είναι αυτός ¿ Cuál es él ? Was ist es ? Ouais, parce que, mine de rien, Tears connaissait beaucoup de langues (merci yahoo babel fish) En effet, serré contre l’intérieur de sa cuisse, l’entrejambe d’Octave battait son plein et qui eut pour effet de faire rougir le propriétaire de la cuisse jusqu'au blanc des yeux. C’était… c’était…. ? Devenant soudain tout chaud de l’intérieur, l’adulte passa au mode "gogol qui ne peut aligner deux mots", c’est d’ailleurs pourquoi il n’en aligna aucun. Mon dieu. Alors, heu, d’après les livres… ça voulait dire… qu’il voulait ?

Il essaya de réfléchir à la meilleure attitude à adopter mais ne put, cette main sur ses fesses et sa cuisse lui faisait perdre toute envie de réfléchir. Mais il se forçat quand même, parce qu’il était têtu quand même. Alors… alors, quand y a… une bosse, ça veut dire qu’on désire quelqu’un, non ? Balayant la piscine du regard, il ne vit personne d’autre que lui auprès d’Octave. HAN, ça veut dire que que que, c’était à cause de lui ? Le regard brumeux et hagard, les joues rouges et les lèvres en suspens, il se tortillait quelques peu sous les exquises caresses du jeune homme. Et soudain, une bouche happa tendrement la sienne, transmettant une chaleur qu’il désirait encore et encore. Mais le baiser était léger et Octave sépara leurs lèvres avant que Tears n’eut le temps d’en demander plus. Bon, on recacapepete… l’orphelin avec le symptôme magique qui pouvait s’avérer fort douloureux si on ne faisait rien pour l’enlever. Et le surveillant ne savait que faire, à moitié traumatisé par la découverte du fait qu’il pouvait être désirable, et, bizarrement, il se sentait aussi flatté que fautif. Il n’avait rien fait pourtant, il n’avait pas fait sa chaudasse, alors pourquoi Octave s’émoustillait autant ? Parce que, parce que, ça voulait dire qu’il voulait… du sexe. Hum ? C’était embarrassant. Rien qu’à l’idée que le brun puisse en avoir envie, ça lui donnait envie aussi. A dire vrai, c’était plus comme s’il avait toujours eut envie, mais qu’il se l’avouait enfin. Alors, il s’attendait à se faire embrasser langoureusement, à ce qu’il continue ses attouchements, à ce qu’il commence à le déshabiller. Mais il n’en fit rien. Enfin si, il fit, il le fit sortir hors de l’eau si bien que Tears se sentait happer par une force inconnue. Aussitôt à l’air libre, le froid le prit brusquement en otage.

-"Tu vas chopper la crève si on continue à batifoler."

L’adulte le regarda avec étonnement. Il avait tellement l’habitude de dire ça aux orphelins, de façon plus conventionnelle et sans le "batifoler", qu’il n’en crut pas ses oreilles en entendant ces mots qui lui été adressé, à lui, rien qu’à lui et pas à toi. Et Octave sortit lui aussi, les gouttes d’eau retranscrivant les fines lignes de ses muscles sur son ventre délectable. Le jean lui collait quelque peu aux gambettes alors que ses hanches se faisaient remarquer de part leur finesse et leur blancheur. Tears évita cependant de baisser les yeux jusqu'à la braguette, gêné par ce qu’il pourrait y voir. L’orphelin revint avec une serviette à la main, ses pas rythmés par des "chpouik chouik" fort élégant. Les yeux baissés sur ses pieds qui trempaient dans l’eau chloré, sa peau tremblante et glacée fut recouverte d’un grand tissu éponge. Hein ? Et il croyait qu’il allait le laissait faire et le remercier ? Non, c’était révoltant. Pensait bien, Tears avait si peu d’importance qu’il ne fallait sacrifier quelconque chaleur pour lui, et Octave en avait sûrement bien plus besoin. Cependant, la tête dans ses pensées, le surveillant en oublia de faire sa révolution. En ce moment même, là, tout de suite, l’orphelin avait des envies, alors pourquoi ne faisait-il rien ? De quoi avait-il peur ? Tears n’allait sûrement pas le rejeter.
Ah… justement, ça devait être pour ça. Le surveillant réfléchit à ce qu’ils avaient dit avant, à propos du Canard à l’Ananas, tout ça tout ça. Alors comme ça, l’adolescent ne tenterait rien s’il n’était pas sûr que le blondinet le veuille aussi ? Des bras fins et blanc l’enlacèrent avec douceur et lui donnèrent plus chaud que n’importe quel tissu éponge ou quoi.
Des lèvres sur son cou le firent frissonner de frustration. Oui oui, de frustration, parce qu’il en avait tellement envie maintenant, tellement qu’il ne désirait aucune retenue, aucun sacrifice quelconque de la part du jeune brun. Il voulait qu’Octave soit égoïste, et tant pis des conséquences. Bien sûr, bien sûr qu’il ne voulait pas que du sexe, mais ça fait deux semaines maintenant, deux longues et interminables semaines. Et tout ce que lui avait dit l’orphelin l’avait si bien rassuré qu’il n’avait plus peur de rien maintenant. Oh, et ce vicieux commençait à sérieusement l’embraser, réveillant en lui des mœurs ardentes, le chauffant à blanc. Ces lèvres humides sur sa mâchoire, ce souffle longe et chaud qui lui brûlait la peau… il voulait quoi… ? Le brûler… ? Alors soit.

-"Je t’aime, tu sais."

Cette phrase, murmurée sur près de l’oreille, finit de l’achever totalement. Hhuytytrfydt. Son cœur résonnait bruyamment dans ses oreilles alors que le sang affluait dans ses organes à une vitesse impressionnante. C'est pas possible ça... de... cette phrase sonnait tellement irréel et réel à la fois. Il n'en pouvait plus de désir, de joie et l'amour. Ca le dévorait. Les joues pourpres et le regard brouillé par le désir, Tears se retourna subitement, retirant ses pieds de l’eau et, assit sur le côté des cuisses, il se tapa la pose de la sirène sur un rocher. Ah, j’oubliais, et il l’embrassa. A pleine bouche, enivré, les yeux clos, la langue baladeuse. Ensuite, il fondit dans ses bras, toujours comme une sirène dont le namoureux allait partir en mer. Récupérant la serviette sur ses propres épaules, il drapa les cheveux d’Octave avec et entreprit de lui sécher les cheveux dans un élan d’instinct maternel le fixa avec amour.

-"… Alors… alors… ne te retiens pas…"

Chuchota-t-il, hésitant et pourtant extrêmement sûr de lui. Il fit glisser la serviette et sécha son torse imberbe avec douceur, tapotant légèrement sur les gouttes d’eau. Finalement, il se lova à nouveau sur ce corps séduisant et, du bout des doigts, il caressa la pureté de ses formes (oui oui, ça vient d’une chanson haha) tournant quelques peu autour du nombril, le front contre la clavicule dans une dernière supplication.

-"… Ne te retiens jamais…"

Il ne savait que dire pour qu’Octave arrête de sacrifier ses envies, et ce n’était le genre de Tears faire sa chaudasse. Il avait eut peur de dire ce qu’il avait dit, parce que s’il le fallait, il était to-ta-le-ment à côté de la plaque et l’orphelin avait juste un truc dur dans son pantalon, une coque de protection car il était footballeur américain, qui sait. Finalement, il avait jeté un œil sur la bosse, oui, il avait bien la même dans son maillot de bain. Aucun doute donc. Et comment lui faire comprendre que lui aussi ? Qu’il avait réveillé en lui quelques désirs douteux ? La voix tremblante mais douce, il lui chuchota discrètement, troublé.

-"Toi aussi… tu… tu vas attraper froid… si tu restes comme ça…"

Il désigna son pantalon mouillé du menton, la moue incertaine. Comment ça que ça faisait chaudasse ? Non mais. Non mais, en fait, il s’inquiétait vraiment pour lui. Je vous jure que c’est vrai.
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyMar 16 Déc - 21:42

Il était assez intéressant de constater à quel point le physique et les manières pouvaient parfois ne pas coïncider avec les actes. Il ne serait point judicieux de considérer le comportement du blondinet comme pour le moins inattendu. Ne connaissant celui-ci que depuis peu, Octave ne pouvait pas se permettre de juger que telle ou telle chose était habituelle ou ne l'était pas, se contentant de s'étonner devant ce contraste plutôt frappant. Si bien que l'adolescent, un tantinet déboussolé, manqua d'écarquiller les yeux un peu plus que prévu en retenant son souffle lorsque Tears prit possession de sa bouche. "Le visage hautain, la moue méprisante jusqu'à l'insulte, mais l'entre jambes trempé : ce contraste me tétanisera jusqu'à mon dernier souffle". Et bien là, c'était l'inverse. Avouons que l'adulte n'avait franchement pas la carrure d'un Pyrrhus violent et impulsif, mais il avait sa passion, sa flamme, son amour charnel, moins égoïste et entièrement passionnel, bien évidemment. Son baiser fut doux, audacieux et, semblait-il, ne s'imposant aucune limite, ni retenue. Puis, leurs lèvres se séparèrent et il devint aveugle. Ah non, ce n'était qu'une serviette. Vacillant, le jeune homme resta interdit, les lèvres entrouvertes et le cœur galopant frénétiquement en son torse. Et non, ça ne faisait pas "Tears, Tears, Tears..." mais "Boum, boum, boum". Voir même "bam, bam, bilan, bam bam, bilan, bam". Le souffle court et le regard vague, l'animal resta immobile et passif jusqu'à ce que, dans un mouvement saccadé, l'on lui ébouriffa les cheveux.

-"… Alors… alors… ne te retiens pas…"


Ne comprenant d'abord pas, Octave continua à bêtement cligner des paupières sous sa tente de camping improvisée et aurait sûrement tiré un long "hein ?!" ou "nié ?" si seulement l'information n'avait pas mis autant de temps à atteindre son cerveau. Il devait vraiment être devenu un borgne pour ne pas percevoir un message implicite, tellement implicite qu'il en devenait évident. C'était même plutôt une référence. Esquissant un sourire quelque peu navré, il voulut protester vainement -que voulez-vous, on ne change pas- mais la serviette glissa odieusement vers son torse. Frissonnant délicieusement sous les attentions si délicates du surveillant, l'adolescent resta muet. Les rayons sinistres de la lune donnaient à ces lieux une atmosphère très particulière, étrange, mythique, un peu fantastique même. Ouais, comme chez Harry Potter si tu veux, mais sans Harry Potter de préférence. L'air se fit alors enivrant et, sous le toucher délicat du blondinet, Octave ne tarda pas à perdre pieds et à plonger dans une ivresse profonde et exquise. Accueillant de bonne grâce le corps de son désiré entre ses bras devenus mous, l'orphelin contracta très légèrement son ventre lorsque les doigts en caressèrent la peau. Les paupières à moitié closes -ou ouvertes, à toi de voir- il vida l'air de ses poumons en un souffle saccadé. Emoustillé et gris, son corps sensible réagissait aux caresses par une vague de soubresauts les plus violents que les autres, provoquant par la même occasion quelques difficultés respiratoires. Tandis qu'un de ses bras était au sol, l'autre se dirigea furtivement vers les cheveux d'or avant de s'y engouffrer.

-"… Ne te retiens jamais…"


Reprenant soudain contenance, il esquissa un doux sourire en caressant la tempe du garçon.

-"Toi aussi… tu… tu vas attraper froid… si tu restes comme ça…"


Soulevant d'abord un sourcil circonspect, Octave finit par lâcher un rire rauque en faisant basculer sa tête vers l'arrière en posant une lourde main sur ses paupières. Cette phrase était tellement plein de sens et le visage de Tears tellement innocent que c'en était tout simplement hilarant. Le pire était peut-être que le concerné ne s'en rendait même pas compte. Finissant sa risée par un soupir, il passa un doigt sous le menton du surveillant avant de soulever son visage afin que celui-ci soit à la même hauteur que le sien. Là, il le fixa droit dans les yeux d'un air malicieux et quelque peu équivoque, continuant à tenir son menton entre ses longs doigts fins.

- Fu, fu, fu, tu pourrais trouver mieux... je ne vais plus t'aimer si tu continue à me sortir de niaiseries pareilles.


Gazouilla t-il avec un sourire narquois et les yeux fermés en forme de circonflexe avant de laisser glisser sa main vers la joue rougissante où il stagna un long moment en zieutant les pupilles de son désiré avec une lueur ambiguë au creux des globes. Sur ce, comme on s'y attendait tous, il se pencha pour l'embrasser, les lèvres douces et la langue espiègle. Au rythme de leur danse torride, sa mâchoire se décrochait et ses pommettes se contractaient harmonieusement sous sa peau lisse. Le souffle saccadé, il laissa ses mains ses balader un peu partout sur le torse de son soupirant, le long des clavicules, sur les épaules, les côtes, les cuisses, le dos... Jusqu'à ce que, sans crier garde, il glissa coquettement vers l'entre jambes de Tears qu'il empoigna délicatement. Rompant alors le baiser, il passa une mangue coquine sur sa lèvre inférieure.

- Tu sais, il y a d'autres moyens de me demander d'ôter mes vêtements.


Il frotta le bout de son nez contre la joue de son adoré à présent chaud(e). Puis, après un temps qu'il jugeant suffisant, il susurra une douce réplique à l'oreille qui en rougit instantanément :

- Tu m'as l'air... tendu, sais-tu... je dirais même, tout à fait sur le point d'exploser... tu sembles si acculé

Murmurait-il alors que sa main se mit à bouger sensiblement, caressant avec un vice cruel la verge du pauvre surveillant qui devait certainement être en train de frôler la crise cardiaque.

- Toute cette tension... tout cette retenue, ces soucis, ces envies refoulées...


La langue lécha le lobe de l'oreille maintenant écarlate de tant d'exquises obscénités.

- Il serait grand temps de se libérer, tu ne crois pas ?


Il recula légèrement pour pouvoir dominer son amoureux et le regarder dans les yeux. Lorsqu'il croisa ces deux iris mouillés de désir, son sourcil ne fit qu'un bon, alors que sa bouche émettait un léger « hum ? » d'invitation. Franchement, n'était-il pas temps de laisser tout ça sortir..?
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyMer 17 Déc - 0:32

Le rire d’Octave le paralysa quelque peu, il était sérieux lui… alors pourquoi riait-il ? Avait-il l’air si ridicule que ça ? Tears s’y était sûrement mal pris, surement oui, il n’avait aucun tact pour ce genre de choses. Il avait été habitué à bégayer les premières choses qui lui passaient à l’esprit sous l’état d’un bordel d’idées enchevauchées et emmêlées et il n’avait jamais le temps de tout mettre en place avant de prendre la parole. C’était quelqu’un de lent, extrêmement lent pour mettre en place ses pensées, ses désirs et ses craintes, il ne réagissait toujours qu’après coup. C’est pour cela que, conscient que ces paroles ne s’accordaient que très rarement à ces pensées, le surveillant parlait si peu. A tous les coups, on le comprenait de travers ou on cherchait dans ces mots des sous-entendus qui n’existaient pas. Soit alors, et c’était bien plus fréquent, il disait des phrases toutes faites, copié-collé à partir des Feux de l’Amour, de peur de ne pas être compréhensible dans ses propres mots et propres hésitations. Il n’avait donc aucun sens de la repartie et peu d’éloquence oratoire, mais si le don lui était accordé un jour de retranscrire parfaitement ce qui se passait dans sa tête en mots, alors il serait si beau parleur qu’on le payerai pour parler. Hélas, maladroit qu’il était, ce don ne lui fut, et ne lui sera sans doute, jamais accordé. L’œil ambigu d’Octave le fixait, tandis qu’il se sentait profondément ridicule et soumis, le menton enfermait entre deux doigts.

-"Fu, fu, fu, tu pourrais trouver mieux... je ne vais plus t'aimer si tu continue à me sortir de niaiseries pareilles."

Une douleur des plus atroces s’empara furieusement du ventre de Tears. C’était sa punition pour débiter des conneries à tout bout de champs, et quelle punition. Le cœur en charpie, comme si la menace de l’orphelin était proche de l’exécution, le surveillant afficha une mine des plus déconfites, vierge de toute joie, même minime. C’était une torture cruelle qui lui lacérait le cœur et lui donnait une chair de poule angoissante. Il aurait dû se la fermer. Il devait toujours se la fermer. Tout ce qu’il avait voulu faire, c’était assurer au jeune homme qu’il avait total contrôle sur lui, qu’il n’avait pas à s’inquiéter pour ses mœurs stupides, qu’il n’avait pas se priver de quelconques libertés. Une main froide lui caressait la joue alors que, le regard fuyant, Tears voulait être autre part. Il se sentait trop mal à l’aise maintenant, il n’osait plus ouvrir la bouche, plus prononcer un mot.
Sa bouche fut d’ailleurs happée par une paire de lèvres gourmandes qui le dévoraient tandis que des mains peu polies se promenaient sans autorisation. Hum ? C’était pour se faire pardonner de l’avoir enfoncer dans son complexe d’infériorité ? Oh, mais ne prenez pas cette peine allons ! Il faudrait peut-être qu’il s’habitue, oui, peut être. Ce n’était pas la première fois que son orphelin se plaisait à se moquer, mais les moqueries, quel quelle soit, légères ou graves, finissaient toujours par arriver en plein dans le cœur fragile du blondinet.
Zam, comme une flèche empoissonnée. Se laissant caresser sans grand enthousiasme, il y trouva finalement un peu de réconfort même si le degré d’humour dans la réplique d’Octave le tracassait toujours. Ca lui mangeait le ventre et il contractait tout son corps, pas détendu pour un sou sous les caresses du brun. Ces mains sur son corps l’angoissaient, même si l’envie était toujours présente. Au final, il commença à se détendre un peu, la bouche occupée, comme toutes les cellules de son corps. C’est alors qu’une main odieuse et perverti se glissa dans son maillot de bain et prit possession de sa virilité (si on peut appeler ça comme ça dans le cas de Tears) Le blondinet eut un sursaut violent accompagné d’un hoquet de surprise surpuissant. Non mais mais mais mais mais…… gniiiiiiiiiiiiii. Il se ferma automatiquement comme une huitre, les muscles tendus, les membres repliés. Rouge de gène, les yeux crispés et les lèvres mordues, Tears avait les doigts refermés sur les épaules du brun et son rythme cardio-vasculaire prit une allure inquiétante.

-"Tu sais, il y a d'autres moyens de me demander d'ôter mes vêtements."

Mon dieu, il ne manquait plus que ça. On le prenait pour un pervers, alors qu’il avait juste essayé de mettre Octave à l’aise, alors qu’il s’était juste inquiété. Oui, il avait voulu lui faire comprendre qu’il était prêt aussi, mais mais mais, pas comme ça. Il n’avait pas prévu que ça se passe comme ça. C’était profondément humiliant et il se dégoûtait lui-même d’avoir essayé d’arranger les choses. Ses muscles se convulsaient alors qu’un nez fin passa contre sa joue pour finir près de l’oreille.

-"Tu m'as l'air... tendu, sais-tu... je dirais même, tout à fait sur le point d'exploser... tu sembles si acculé"

Rouge de honte, d’embarra, de trouble et d’humiliation, il en déglutit de travers, la moue maussade avec cette chaleur qui lui bouffait toujours le bas ventre. La situation s’était inversée. A la base, c’était à cause de la tension d’Octave que le surveillant s’était inquiété, qu’il s’était investi. Parce qu’il ne voulait pas le voir souffrir de quelques manières que ce soit, et surtout pas de frustration. Et voilà que maintenant, il avait été pris dans son propre piège, araignée qui s’emmêlait dans sa toile. Quoique, ça n’avait rien n’eu d’un piège, juste une tentative de guérison. Une boule dans le ventre, la vue dans le noir, la peau parcourue de divers spasmes et frissons, il se sentait emprisonné dans une cage d’or et de diamants. Les doigts du jeune orphelin se mirent en mouvement, ce qui referma davantage l’huitre qu’était Tears. C’était trop soudain, il n’assimilait pas, son esprit lent s’embrouillait et son envie grandissait trop tandis qu’il essayait de la faire taire à coup de pioche.

-"Toute cette tension... tout cette retenue, ces soucis, ces envies refoulées..."

Comme si ce n’était pas suffisant, une langue brulante titilla son oreille chaude, rouge et sensible. Ses lèvres finirent par s’entrouvrir pour glisser une soupire d’aise et de honte. Le froid contrastait avec la chaleur de cette langue qui lui donnait des envies si peu saines qu’il les oublia aussitôt.

-"Il serait grand temps de se libérer, tu ne crois pas ?"

Du foutage de gueule ? A la base, c’était qui le monsieur qui se retenait et qui refoulait ses envies, crétiiiiiiiiin ? Il le faisait passer pour l’émoustillé maintenant, il chuchotait au surveillant ces paroles pour cacher son ancienne position à lui et se moquait pleinement à cette vue. L’orphelin se plaisait à constater l’envie qui palpitait en Tears, fier de son succès visiblement et en oubliait qu’à la base, c’est lui que ça concernait. Mais maintenant qu’il avait mit le surveillant dans la même situation, autant s’acharner sur lui hein. La tête pleine d’idées noires, l’adulte regardait l’orphelin qui se plaisait à dominer. Ce dernier, d’un haussement de sourcil, l’invitait dans un « hum ? » qui en disait long. Totalement replié sur lui-même, le blondinet se mit en boule, réfléchissant à quoi répondre. Son membre, excité en n’en plus pouvoir, réclamait une libération proche, protestant à coup de gonflements. Mais il n’en eut cure. Visiblement, Octave désirait que Tears entreprenne le tout, prétextant que le blondinet en avait besoin, surement avait-il trop honte pour avouer que, lui aussi, il désirait le surveillant. Ah, oui, c’est vrai, Tears n’était rien, il ne pouvait pas être désirable, où avais-je la tête. Ses envies à lui n’importaient peu, il devait se consacrer aux envies des autres, c’était son quota. Et l’orphelin n’avouait pas ses envies, mais s’il voulait un surveillant docile qui lui obéissait, soit. Alors il hocha la tête, toujours tremblotante et renfermé. Sauf qu’il n’était plus d’humeur à lui sautait dessus comme un lion affamé, alors il se contenta de chuchoter un petit :

-"… Oui… alors… hm… enlève le…"

La moue molle et pitoyable, il désigna son jean du menton. Voilà, il avait entendu ce qu’il voulait entendre. Il tenta de sourire, il avait envie de lui sourire, parce qu’il fallait positiver, parce qu’il fallait qu’il s’habitue aux sarcasmes, parce qu’Octave s’inquiétait un peu pour lui. Parce qu’il l’aimait et qu’il devait lui faire confiance. Mais le sourire était si forcé que c’en était alarmant. Il ne fallait pas que l'orphelin s'en appercoive, alors il cacha son visage derrière sa mèche blonde.
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyMer 17 Déc - 15:02

Penchant la tête sur le côté, il fronça quelque peu les sourcils d'un air interrogateur, ne s'attendant certainement pas d'une telle réaction de la part du surveillant. Il s'était roulé en boule, gamin boudeur et visiblement indécis. Décidément, Octave s'étonnera toujours devant ces agissements guidés par une logique qu'il ne comprenait pas. A moins qu'il n'y ait aucune logique, juste un peu trop de naïveté et d'innocence. Enfin, devrait-on dire, un semblant d'innocence car Tears comprenait sans doute beaucoup plus qu'il n'en disait. Il lui avait donc gentiment suggéré de ne pas se retenir pour au final se séquestrer dès la première approche un tant soit peu explicite. Cherchez l'erreur ! L'orphelin n'en concluait malheureusement qu'une seule chose. Dans sa profonde naïveté, le surveillant devait louper pas mal de réalités, genre, hellooow, je ne suis pas en sucre mon amour, il faut se réveiller ! Cette même naïveté poussait d'ailleurs le jeune blond à se conduire de façon tout à fait contradictoire. Jugez vous même, un instant il dit "ne te retiens pas" et l'autre, stupéfait que le jeune homme ne se retienne effectivement pas, il se rétracte et recule. Comme dirait l'autre "ha, tu avances, tu recules, comment veux-tu que je te... comprenne !". Sérieusement, il serait temps que l'adulte joue son rôle premier, celui même de l'adulte donc, et qu'il assume enfin ses responsabilités, notamment, dans l'immédiat même, celle de satisfaire un jeune adolescent plein de vigueur et d'ajax triple action - maintenant, tu secoues et ça explose. Lorsque son soupirant balbutia ses quelques mots incompréhensibles, l'orphelin passa une lourde patte d'ours sur ses cheveux de jais en soupirant avec fatalisme. Puis, il souleva la tête et esquissa un sourire navré en regardant patiemment le visage pâli par les rayons de la lune, visiblement plongé dans une quelconque réflexion. Sans cesser de sourire, il saisit Tears par les poignets avant de l'entrainer vers le sol dans une chute des plus lentes. S'allongeant sans pitié sur son frêle corps de tout son poids, Octave s'appuya sur ses coudes.

- Je crois qu'il y a eu un léger mal entendu.


Parce que apparemment, le blondinet s'attendait à ce que son abstinence se prolonge sur les quelques siècles à venir. Le fixant d'un air bienveillant, l'adolescent finit par se pencher pour déposer une baiser fugace sur le bout des lèvres pourpres qu'il chérissait tant. Il n'était pas dans ses habitudes de forcer les gens qu'il aimait et aujourd'hui n'était certainement pas une exception. Et puis, son plaisir passait avant tout par celui des autres. L'orphelin observait Tears de ses yeux immobiles, sans cligner des paupières avec une lueur étrange au creux des pupilles qui semblaient alors profondes jusqu'aux talons et impassibles. On aurait presque dit qu'il était prêt à le frapper. Sans doute que l'adulte ne l'avait jamais vu aussi sérieux. Alors se sentant tout d'un coup fatigué et enfin résigné devant cet être paradoxal, l'animal embrassa les clavicules saillantes de l'être adoré avant de se relever en tirant le blondinet vers le haut par ses fins poignets blancs qu'il tenait toujours possessivement emprisonés entre ses mains souveraines. Une fois tous deux debout, Octave pencha très légèrement la tête vers l'avant en regardant son désiré à travers une cage de cheveux noirs. Sur ce, il esquissa un sourire folâtre.

- Je m'excuse, je ne voulais pas.


Dit-il en saisissant la main de son amant par les doigts pour la mener vers sa bouche et déposer sur son dos blême une seul et unique baiser sucré. Lâchant les dits doigts, l'orphelin ramassa la serviette abandonnée au sol avant de recouvrir le dos de Tears avec.

- Tu vas attraper froid, te dis-je.


Faisant quelques pas vers l'arrières, notre cher protagoniste se retourna sur la pointe des pieds avant de se diriger mollement vers son pull oh so gay. Putain, c'est vrai que ça caillait mine de rien. En fin de compte, il lui fallait quand même exécuter les pseudo demandes du blondinet. Déboutonnant son jean, il en ouvrit la braguette avant de le laisser glisser le long de ses jambes finement musclés. D'un mouvement leste du pied, il balança fort peu élégamment le bout de tissus mouillé pour se retrouver vêtu d'un ridicule boxer rouge. Se mordillant l'intérieure des joues, il enfila son haut en laine trop-chaud-de-la-mort-qui-tue en éprouvant un certain soulagement. Rhah, c'était chôôd. Enfin, le pull recouvrant entièrement ses hanches et par la même occasion, son sous-vêtement, Octave daigna enfin se retourner pour faire face à son aimé. Oui, c'était en somme ridicule.


Dernière édition par Octave le Mer 17 Déc - 20:37, édité 1 fois
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Sujet: Re: Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) Mon Amour, dont je suis doucement insensé (HOT) EmptyMer 17 Déc - 17:58

Alors que l’orphelin le faisait s’allonger, appliquant son poids réconfortant, l’adulte crut qu’il avait réussit à leurrer Octave, camouflant ses pensées noires de ces yeux bleus. Que nenni.

-"Je crois qu'il y a eu un léger malentendu."

Visiblement, en plus d’avoir du mal à se faire comprendre, il ne comprenait rien lui-même. Un baiser lui réchauffa les lèvres et il sentit toute l’attention que l’orphelin lui portait. Ce... ce serait-il trompé ? Qu’est ce qui l’avait vexé au fond ? Ah, oui… non, il ne se souvenait même plus.
L’indécision personnifiée, Tears ne savait jamais ce qu’il voulait, ou alors il savait et n’osait pas se l’avouer. Les choix étaient souvent tellement durs pour lui qu’il ne choisissait pas, laissant les autres choisir pour lui. C’était ainsi qu’il se faisait manipuler. Ne croyez pas qu’il l’ignorait, mais ça lui évitait de se lacérer les neurones, si lents à se connecter entre eux et pourtant si efficaces quand il le voulait. Ainsi, lorsqu’il avait vu le désir naître en Octave, jamais, non, jamais, il n’avait pensé que son désir était avant tout de faire plaisir à Tears. Il pensait plutôt qu’il lui demanderait quelque chose, juste quelque chose pour se soulager. Le surveillant se sentait minable de ne pas avoir pensé à cette possibilité, Octave l’aimait après tout non… ? Il fallait lui faire confiance. Il s’était en somme vexé que l’adolescent ne parle que de l’envie du blondinet et non du sien. Peut être s’était-il attendu à ce qu’Octave lui formule un ordre ou une demande, mais sûrement pas qu’il prenne les choses en main comme ça, ça l’avait perturbé, ça avait enflammé quelques idées noires. Tears s’était trompé, il avait pensé à tord, il avait si peu l’habitude qu’on le fasse passer en priorité.

Et ce regard posé dans ces yeux lui tétanisait les sens. Mon Dieu… qu’il était sérieux, ça faisait peur. Très peur. Etait-il en colère ? C’était compréhensible. Changeant d’avis comme une girouette, il ne fallait qu’un détail pour que Tears se détourne de son objectif premier, ce qui était, en somme, relativement agaçant.
Les yeux suppliants de l’épargner, le surveillant fixait l’adolescent avec une crainte qu’il essayait de camoufler. Allait-il le frapper ? Peut être que c’était ça qu’il lui fallait, une bonne grosse baffe dans la tronche pour lui montrer son ridicule. A la place de ça, un baiser sur la clavicule. Mais… mais… pourquoi Octave était-il si gentil avec lui alors que Tears n’était qu’un bouffon finit ? Jamais content, changeant d’avis comme de slip, mou et craintif… ? Se sentant happé par le haut, le blondinet se releva. Le brun lui sourit, ça le rassurait. Un peu.

-"Je m'excuse, je ne voulais pas."

Ne voulait pas quoi… ? Si Tears était encore dans son humeur de dépressif chronique, il aurait sûrement dit "Il voulait pas me toucher, j’en étais sûr" cependant, il décida d’arrêter ses idioties. Octave était trop gentil pour penser ça, il fallait qu’il voie la vérité en face et cesse de broyer du noir. Tears avait vraiment fait fort pour que l’orphelin ait à s’excuser pour rien. Il était si paranoïaque, si changeant, trop sensible. Néanmoins, il pouvait prendre des airs vraiment adultes parfois, oui, ça lui arrivait, surtout dans les situations graves ou quand un orphelin était en danger. Dans ces moments-là, il semblait si mature qu’une aura de respect entourait presque son être gracile. Des lèvres douces et acidulées se posèrent sur le dos de sa main, mon dieu, qu’est ce que c’était… c’était beau. Le cœur de Tears faillit lâcher sous cette poésie qui enivrait ses sens. Il ne savait que faire maintenant, il avait gaffé. "T’avais envie, je t’ai dis oui, t’as fais, je t’ai dis non et puis maintenant j’ai envie." non, non, c’était du foutage de gueule ça. Les entrailles serrées, il sentit un tissu pompeux se poser sur sa peau. Comment se rattraper… ? En allant chialer dans ses bras ?

-"Tu vas attraper froid, te dis-je."

Il avait dit ça, il s’était retourné, laissant Tears planté comme une perche, désespéré. Alors quoi ? Il devait lui courir après "Non finalement, lol, mdr, j’veux bien !" non, non, il avait gaffé, il ne restait plus que des regrets maintenant. De terribles regrets qui lui rongeaient la peau alors que ses mains bandouillaient dans le vide, le visage amer. Malgré tout, il appréciait l’attention qu’Octave lui présentait, ne pas l’obliger... il se disait qu’il ne pouvait pas exister meilleur homme que ce garçon là. Si attentionné et patient, faisant passer les boudages d’enfants du surveillant devant ses désirs, ce genre de personne était si rare. Il se sentait béni.
Le regard dans le vague, il remarqua un mouvement de la part du jeune adolescent et le fixa alors. Mon dieu, il… oh, rien qu’à voir le tissu mouillé coulisser le long de ses jambes blanches et fines, et comment Octave s’en débarrasser avec une négligence extrêmement séduisante, le désir du jeune adulte ne fut que s’accroitre davantage, torturant son entrejambe avec cruauté. Il le regarda, les joues rouges, lui, son corps, vêtu d’un simple boxer d’un rouge passionnel. Comment pouvait-on rester de marbre face à cela ? Le sang de Tears ne fit qu’un tour alors que la salive inondait sa bouche close. Il était si finement musclé, pas tape à l’œil pour un sous, juste magnifique… mais pouvait-il encore espérer l’approcher après lui avoir fait comprendre à tord qu’il se forçait ? Des questions, des questions, il n’y avait que ça dans sa tête. Il fallait mettre de l’ordre.
Même quand le surveillant était des plus têtes à claques, Octave restait adorable et si la tête à claque en question n’était pas déjà amoureux du jeune homme, c’est maintenant qu’il l’aurait été. Après avoir vêtu son pull blanc qui moulait tendrement sa peau, l’orphelin se retourna. Tremblant mais souriant timidement, Tears fit quelques pas pour récupérer son jean, il l’enfila tout en se dirigeant vers l’ado en robe.

-"…. Je… c’est moi… je… je suis désolé… je…"

Je me suis mis en tête des idées totalement stupides, juste parce que je crois que tout s’accablait sur moi. Ohwi. Les regrets, il fallait qu’il les remplace par quelque chose de neuf, il fallait qu’il se bouge le cul pour une fois. Il voulait être capable de satisfaire son aimé. Le geste lent et gauche, il leva les mains et enlaça le cou d’Octave, tentant un sourire réussit et serieux.

-"… Des fois… je ne comprends pas… tout… ce qui se passe… là dedans…"

Il se désigna lui-même, un sourire désolé mais plutôt positif sur le visage. Il avait l’air de commencer à se prendre en main, même si sa voix tremblait toujours, voir plus que d'habitude. Resserrant son étreinte, il allait avouer, et cette idée lui faisait sortir le coeur de la poitrine. Collant sa joue contre la mâchoire d’Octave, ses lèvres frôlant son oreille, il se jeta à l'eau dans ses confessions.

-"… Parce que… ces envies… enfin, j’ai des envies… pas… très saines…"

Il prit sur lui, énormément sur lui pour avouer ses envies refoulées, c’était pire qu’avouer un meurtre. Ma tension... ma retenue, mes soucis, mes envies refoulées... les voilà. En retard, certes, mais accepte les quand même, s'il te plait. Il était lent et changeant, mais il était sincère. Ce changement d’attitude pouvait déstabiliser Octave, mais pour Tears, c'était une véritable torture que de s'être préparé à le dire, à dire ces choses si honteuses. C'était déjà assez dûr de se l'avouer à lui même, alors le dire à celui qu'il aimait, imaginez un peu. Une fois fait, une fois ce poids lâché comme une grande caisse sur le port, il se sentit léger.
Ce qu'il avait dis était peu être un peu inutile, vu que la tension dans son jean était déjà très explicite, mais ça montrait qu’il commençait à assumer, à avoir moins peur de ses propres désirs. A avoir un peu confiance à lui-même aussi. Dire ses envies était une chose, encore fallait-il les assumer... et pas que verbalement. Il appréhendait un peu la réaction du jeune homme, pour ne pas dire que ça le tétanisait totalement et se sentait à la fois humilié et fier. Ce mélange lui bouffait les entrailles.
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