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 Panzer Stalker. — panzani

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Invité
Sujet: Panzer Stalker. — panzani Panzer Stalker. — panzani EmptyDim 16 Oct - 16:56

(disoulée je n'étais point inspirée par la buanderie je n'ai pas fait beaucoup. /PAN je ferais mieux après j'espère :3)

Le cours d'histoire fraîchement photocopié dans la main – car Ember n'était justement pas allé à ce cours, mais il devait bien de réviser lors des contrôles, malgré ses 19 ans – le Shape avançait dans le couloir, une glace à l'autre qu'il se faisait un plaisir de croquer de temps à autre par ce temps chaud d'Octobre. Si, si, il faisait plus de vingt degrés aujourd'hui, en AUTOMNE, et en ANGLETERRE. Dieu existe mes amis. /out Enfin surtout le réchauffement climatique quoi. Pantacourt, tee-shirt blanc, il avance au sein du couloir, la sucrerie en bouche, les yeux parcourant brièvement le paragraphe sur l'histoire des Etats-Unis d'Amérique. Passionnant en effet, mais malgré son QI ce n'était pas un génie et il fallait bien qu'il apprenne comme tout le monde. Il comptait se diriger vers son dortoir après avoir récupéré le précieux cours, mais … Quelque chose, indirectement, l'en empêcha. Il leva légèrement les yeux, fronçant les sourcils d'un même mouvement, continuant cependant à longer le couloir. En fait … Il savait que quelqu'un était derrière lui tout à l'heure, mais le problème était que ça faisait un peu trop longtemps que cette personne était derrière lui. Donc il en concluait aisément, après avoir traversé près de trois couloirs, qu'on le suivait. Restait à savoir qui et pourquoi.

Alors il continuait à regarder sa feuille, les pensées cependant un peu ailleurs. Totalement même. Il n'avait pas envie de faire le méchant, de détourner par quelconque autre façon et de foutre à l'inconnu un couteau sous la gorge pour enfin savoir qui c'était et pourquoi il faisait ça ; grosse flemme du dimanche. C'est pour ça qu'il continuait à faire comme si de rien n'était, se demandant de quelle façon il allait arrêter ça. C'est en voyant l'entrée de la buanderie qu'il décida finalement que ce serait ici qu'il irait. Donc, comme si ça avait été sa destination depuis le début – oui bien-sûr on y croit, avec un cours d'histoire et sans linge – il y entra, poussant la porte avec ses hanches vu que ses deux mains étaient occupées. S'arrêtant à l'entrée, il jeta un coup d'oeil à la salle légèrement obscure. Ce n'était pas l'heure de lavage on dirait puisqu'il n'y avait aucun personnel. Haussement d'épaules, il s'avance vers une des machines en face de l'entrée pour s'appuyer dessus, froissant la toute belle feuille de cours en même temps, et posant son popotin dessus. Une main appuyée dessus, l'autre tenant le batônnet de la glace qu'il dégustait, et les jambes croisées, il observait la porte, attendant de voir si la personne qui l'avait suivi … le suivait réellement.

En fait, il n'avait pas réellement vu de qui il s'agissait. Pas du tout même. Mais ce n'était pas quelqu'un de très grande taille, et s'il ne se trompait pas, du coin de l'oeil, il avait remarqué une carrure plutôt masculine que féminine. Néanmoins malgré tous les cinglés qui pouvaient se trouver dans cet orphelinat de petits génies, il n'avait jamais connu personne qui s'était mit à la suivre dans l'établissement. A la limite, Ocean, pour le faire chier, ouais, il la voyait bien faire ça – ou du moins quand ils s'étaient rencontrés et qu'elle était plus jeune. See-Saw ? Non, même pas. Non, après réflexion, il était sûr et certain que ce n'était pas quelqu'un qu'il connaissait.

Et lorsque la lumière sous la porte fût couverte par une ombre, il esquissa un sourire. Alors il ne s'était pas trompé, la personne l'avait réellement suivie. Si ce n'était pas Ember, ça aurait été quelque chose de vraiment flippant. Coincé dans la buanderie par un attardé mental. Buanderie sombre, sans bruit, avec une atmosphère pesante et humide due au linge et aux fers à repasser fréquemment utilisés.

« C'est très mal vu de suivre les gens, tu sais. Tu pourrais passer pour … un psychopathe, quelque chose comme ça, avait-il fait remarquer, toujours avec ce petit sourire en coin, alors que la porte s'ouvrait. » Bon si on connaissait Panzer dans son ensemble on pouvait très bien le traiter de psychopathe même s'il ne suivait pas les gens. Rien que par son caractère et sa façon de penser c'en était un en fait. Mais Ember ne le connaissait pas. Pas encore. Il ne pouvait pas se douter quelle idée absolument loufoque traînait dans l'esprit de son stalker. Il ne pouvait pas se douter qu'il était allé se renseigner sur lui et l'avait repéré. En tout cas, Ocean prendrait bien cher après ça. Non mais oh, dévoiler des informations sur lui et sa vie, comme ça, à des inconnus et psychopathes tel que Panzer ... Enfin, c'est pas pour rien que, lorsqu'ils s'étaient rencontrés elle avait direct donné son prénom – ou la fille qui a tout compris au respect de l'anonymat dans la WH. Ca ne ferait qu'une raison de plus pour qu'il l'engueule. 8D Mais pour le moment, il allait devoir faire face à Panzer qui en avait, semble-t-il, après lui.
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Invité
Sujet: Re: Panzer Stalker. — panzani Panzer Stalker. — panzani EmptyMar 18 Oct - 20:13

    Quelques jours plus tôt, par on ne sait quel enchaînement du destin et du hasard, Panzer avait fait la rapide connaissance d’une demoiselle, à première vue, tout à fait charmante. C’était pendant une heure d’étude, ils s’étaient retrouvés attablés ensemble. Soucieux de faire connaissance en silence, ils avaient entrepris de s’échanger maintes petits papiers, sur lesquels étaient écrits toutes sortes de bêtises, certaines plus glauques et plus dangereuses que d’autres. Tout ça pour dire que, finalement, le garçon en vint à demander à la jeune fille si elle connaissait des orphelins d’origine juive en ces lieux. Il devait avoir certainement laissé supposer qu’il l’était lui aussi, plus ou moins. Mais surtout moins. La réponse qu’il avait obtenue ne l’avait pas laissé de marbre, au contraire. Oh, il s’était bien retenu de pousser un cri en allemand (oui, il existe chez lui un cri propre aux Bosch), mais en lui, ça avait fait un bond. Un saut en arrière, qu’on pouvait assimiler, non sans cynisme, à la découverte de son bien-aimé par une quelconque dulcinée en fleurs. Toujours avec ce stoïcisme digne de quelque philosophe latin, il avait continué de questionner sa voisine. On l’appelait Ember. Il flirtait avec tout le monde, et allait même plus loin. Cette dernière remarque avait arraché à Panzer un haussement de sourcil qui trahissait sa méconnaissance presque alarmante du domaine qui se situait en-dessous de la ceinture. Peu importe, tout ce qu’il devait retenir, c’était ses origines. Juives. PAN. –zer. Petit jeu de mots à la noix, avant de partir à la chasse.

    Et puis, le jour de la traque était arrivé. Comme tous les autres certes, mais avec ce petit détail en plus qui faisait toute la différence. Le garçon aux cheveux vivants avait passé une assez désagréable matinée. Plusieurs facteurs avaient alors, de manière fourbe, joué ensemble. Tout d’abord, cette habituelle frustration qui lui prenait le fond de la gorge, qu’était celle de savoir qu’il avait pu côtoyer un juif, pendant tout ce temps, sans s’en rendre compte. D’un autre côté, il ne parlait pas à grand monde, il avait donc de fortes chances de ne pas lui avoir adressé la parole ; Ember, ça ne lui disait rien. Deuxième facteur, environnemental cette fois-ci : cette chaleur. Cette cuisante chaleur qui lui faisait penser à tout un tas de mauvais jeux de mots malsains qu’on ne prononcerait pas ici, au risque de nous faire repérer par les forces spéciales d’antifascisme. Panzer ne supportait pas la chaleur au-dessus de 17°C. Il bénissait les incessantes pluies d’automne, et les tempêtes de neige d’hiver. Lorsque le soleil pointait le bout de ses rayons, il serrait violemment les dents, le foudroyant comme il pouvait du regard (en effet, il fut scientifiquement prouvé que l’astre était démuni de globes oculaires). Les fillettes les plus sentimentales l’avaient aussitôt associé à l’un de ces vampires de pacotille. En effet, la pâleur de la peau de Panzer faisait froid dans le dos. Contrairement à ce qu’on pouvait penser, son épiderme ne lui conférait aucun style, genre « trop d4rK, il sort jamais, c’trop mystiiiique ! ». Non, pour son cas, et ce qu’on savait de lui, ça donnait plutôt : « dites, ça lui arrive de sortir, à ce sale gland fasco’ ? On dirait qu’il va gerber, wesh. » La différence est nette et tranchante comme une lame. Mais elle n’entamait pas pour autant l’ego surdimensionné du garçon aux cheveux rayés.

    Le projet de la journée ? Suivre cet Ember à la trace, et le coincer quelque part, histoire de lui faire savoir qui il était et le sommer de ne pas rester ici plus longtemps. Oui, en quelques sortes, ça marchait comme ça. En fait, il ne savait pas trop : il n’y avait pas tant d’hébreux que ça, dans l’orphelinat. Tant mieux d’ailleurs, aurait rétorqué Panzer. L’adolescent avait donc patienté jusqu’à la pause, pour repérer sa nouvelle cible. D’après les descriptions de la demoiselle, il s’agissait de … lui, là, qui marchait, les yeux rivés sur une copie. Le premier détail qui atteignit la rétine de Panzer : ses lèvres collées à la surface humide et dégoulinante d’un sorbet. Puis, des cheveux aussi sombres que les siens, courts. Et des yeux. Ça existait, ce genre de couleur d’iris ? Ce devait être des lentilles, un accessoire de ce genre. Bref, il n’avait pas l’air bien méchant, hormis ce regard diabolique. Toutefois, Panzer aurait dû mettre sa rage contre les Juifs un peu de côté, afin de prendre suffisamment de recul. Il était pourtant l’un des mieux placés pour savoir qu’il ne fallait pas se fier aux apparences. « L’uniforme ne fait pas le dictateur » aimait-il se répéter. En ce qui le concernait, on ne faisait pas attention à lui : trop petit, trop insignifiant, un regard presque bovin au réveil, ça n’effrayait pas. Et pourtant, Panzer n’était pas la meilleure des fréquentations de la Wammy’s House. Il en était de même pour Ember. Si l’allemand n’avait pas été littéralement aveuglé par son antisémitisme précoce, il aurait pris le temps de se renseigner, sur le fait que le Shape était tout, sauf facile à manipuler ou à intimider. Il n’avait certes que les yeux, mais cela n’empêchait qu’il était un véritable diable. Oui, Panzer aurait dû se méfier. Mais, d’un autre côté, c’est tellement plus amusant, comme ça.

    Panzer suivit donc Ember. Il feignait de le suivre par hasard, mais, au final, on pouvait facilement se douter qu’on pouvait être suivi par lui, surtout quand on était juif. Il avait quelques fois … du mal à contenir ses délires. Il était actuellement parcouru de frissons incessants, qui parcouraient toute sa silhouette de parasite. Pour ne pas ternir à ses mauvaises habitudes, il s’était affublé d’un treillis militaire deux fois trop grand, dans lequel il se noyait, après avoir passé un tee-shirt bleu et trop court de Pokémon. En guise de bas, il s’était accommodé d’un short noir, qui laissait à l’air libre ses genoux égratignés et ses jambes sorties tout droit d’un film sur les zombies. Enfin, sa discrétion laissait à désirer, vu le bruit infernal que ses rangers à semelles renforcées faisait. Tout ça pour dire qu’il ne passait pas inaperçu. Et pourtant, pas une seule fois sa cible ne se retourna, histoire de voir qui était l’énergumène qui lui collait au train. Au fur et à mesure, Panzer ralentit sa course. Jusqu’à ce qu’il discerne qu’Ember s’engouffrait dans la buanderie. Dans quel but ? Tous les orphelins savaient pertinemment que le lieu n’était occupé que dans la soirée. La porte s’était refermée. Ce qui signifiait qu’à partir du moment où il allait poser sa main sur la poignée, l’inconnu allait savoir une bonne fois pour toute qu’on le suivait.

    -« C'est très mal vu de suivre les gens, tu sais. Tu pourrais passer pour … un psychopathe, quelque chose comme ça. » déclara-t-il sur un ton presque mielleux, lorsqu’il ouvrit la porte.

    Panzer ne broncha pas. Il entra dans la pièce, dont l’atmosphère était chargée d’adoucissant et de produits chimiques. Au fond de la salle, quelques machines à laver grondaient. Le prétendu juif était assis sur l’une d’entre elle, de manière désinvolte. Le garçon aux cheveux bicolores referma la porte, toujours en silence, s’appuyant sur la clenche, comme pour signifier qu’il ne le laisserait pas encore sortir.

    -« Félicitations. Je constate que ceux de ta religion n’ont pas perdu ce détecteur qui leur permet de savoir qu’on les suit. En même temps, vous devriez être habitués, n’est-ce pas ? »

    Il avait déclaré ça sur un timbre de voix affreusement stoïque. Le visage fermé, le regard mauvais planté dans les yeux méphistophéliques d’Ember. Oui, il osait affronter son regard, alors qu’il y avait bien dix centimètres de différence de taille entre eux. Mais, dans ces conditions, Friedrich faisait volontiers fi de ce genre de détails. Ses poings serrés dans les poches de sa veste trop large témoignaient de cette violence qui habitait son âme. Toutefois, en connaissant à peu près les deux acteurs de cette pièce de théâtre au sein de la buanderie, on pouvait douter du bon déroulement de la suite de l’histoire.

    -« J’en ai marre. Tu t’es caché, en venant ici, c’est ça ? Ça sert à rien. On vous trouve à chaque fois, peu importe la génération. Qu’il y ait une guerre ou pas, tu vas … »

    Ses yeux lançaient des éclairs. Je ris. Je ris en sachant ce qu’il va se passer. Je ris en imaginant la gifle qu’il allait se prendre. Pauvre petit. Ou pas.
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Invité
Sujet: Re: Panzer Stalker. — panzani Panzer Stalker. — panzani EmptyMer 19 Oct - 14:19

D'habitude, il était rare de surprendre Ember ou de faire et dire quelque chose le concernant derrière son dos ; se renseignant énormément et fréquemment sur les personnes peuplant cet orphelinat, que ce soit des adultes ou des enfants, il savait à peu près tout de l'actualité de l'établissement. Que ce soit de futiles remarques ou des histoires importantes impliquant plusieurs personnes à la fois … tout y passait. Néanmoins, parfois, certaines choses lui échappait – pas bien grave, me direz-vous. Enfin là, c'était un peu la jolie rouquine qui avait déballé sa vie à quelconque inconnu. Inconnu plus si inconnu que ça au final. Ca restait des éléments de sa vie donnés à n'importe qui, et, encore une fois … Au moment où le brun saurait tout ça, il ne serait pas étrange qu'il ait une petite discussion avec elle. Au plus vite, même. Pour le moment, il ne se doutait pas vraiment de grand chose – franchement, comment prévoir à l'avance qu'un orphelin antisémite s'était renseigné sur votre passé pour découvrir que vos parents étiez juifs afin de vous persécuter comme il se doit ? C'était tout bonnement impossible, quelque soit votre facilité de déduction des choses. Oui, ça, même Emmanuel ne l'avait pas vu venir.

Alors non, il ne s'était pas trop inquiété de la personne qui le suivait – après tout, Ember avait toutes les raisons de se faire détester, ce n'était donc pas rare que quelconque personne ait quelque chose contre lui. Seulement, ceux qui étaient à la Wammy's House depuis un moment savaient qu'il ne valait mieux pas s'y frotter si on ne voulait pas récolter pire. Parce qu'Ember ne frappait pas, non, Ember n'aime pas la violence. Mais une sorte de « guerre psychologique » est bien pire que physique parfois. Appelez ça comme vous voulez, si le Shape n'est pas magicien et n'a aucune possibilité de manipuler des corps par la pensée, il est très habile lorsqu'il s'agit de manipulation mentale. C'est pas comme s'il s'en cachait, de toute façon. Mais voilà pourquoi, entre autre, il n'avait pas à s'inquiéter de cet étranger qui suivait ses traces à travers les différents couloirs de l'établissement. Et puis, il n'était vraiment, mais alors vraiment pas de nature inquiète. Peut-être était-ce du … « trop confiance en soi » ? Je ne saurais le dire ; mais malgré tout, Ember reste humain et, si néanmoins il ne le montre pas dans ses expressions, il peut très bien lui aussi, à son tour, être anxieux pour certaines choses. Ca arrivait peut-être tous les deux-cent ans, mais ça arrivait tout de même. Reste à savoir – ou deviner – quand.

Toute fois, on pouvait très bien mettre la plus surprenante des choses devant Ember il en serait, certes, interloqué, mais ce passage ne durerait pas longtemps. Il en rirait sûrement, poserait peut-être, avec une pointe d'ironie dans la voix, quelques questions dessus. Il avait cette aptitude à rester calme et détaché des choses. Certains grands auteurs de la poésie française vous diront que ce détachement des choses, mêlé à de l'ironie, est plutôt mauvais en soi ; mais si on devait changer au plus vite tout ce qui est classé comme « mauvais » chez Ember, on avait pas fini. Mais bref, tout ça pour en conclure que la présence-même de Panzer n'avait pas la capacité de l'effrayer ou de le surprendre pour le moment ; néanmoins, lorsqu'il saurait ce pourquoi il l'avait suivi, il était sûr qu'il ne resterait pas de marbre. Là encore, ce n'était pas tous les jours qu'un antisémite le suivait. Surtout qu'une seule personne de l'orphelinat en savait un peu sur le côté personnel d'Ember. Il se méfiait d'Ocean certes, mais jamais il n'aurait pensé qu'elle irait parler de la religion de ses parents.

Et puis, un garçon brun – non, que dis-je, aux cheveux bicolores – s'était présenté devant lui de façon tout à fait calme et peut-être un peu froide à la fois. Cela n'avait pas empêché à Ember de faire une légère petite remarque, comme à son habitude. Mais son côté détendu n'empêchait pas son esprit de divaguer un peu sur la personne qu'était l'étranger. Curieux personnage, et vraiment intéressant, aux premiers abords. Dans son style vestimentaire, sa façon de se comporter, de regarder, tout. Plusieurs questions lui vint en même temps, et il était certain qu'il avait envie d'en savoir un peu plus sur lui. Il ne trépignait pas encore d'impatience, mais presque.

« Félicitations. Je constate que ceux de ta religion n’ont pas perdu ce détecteur qui leur permet de savoir qu’on les suit. En même temps, vous devriez être habitués, n’est-ce pas ? » Là, son sourcil droit se haussa, sans que sa mine ne se décompose ; il était simplement un peu interloqué par sa remarque. Sa religion ? Attribuer une religion à Ember c'était comme donner du chien à manger à un chat. Oui, vive la comparaison, mais bref, c'était absolument pas possible. Si les religions existaient pour Ember, c'était seulement parce que les humains, faibles petites créatures, avaient besoin d'un soutient, mais aussi de quelqu'un sur qui rejeter les malheurs du monde. Croire en un « Dieu » quelconque n'était que pure faiblesse et naïveté, au fond. Pour lui, c'était ainsi. Alors, imaginer Emmanuel religieux une seule seconde … haha, y avait de quoi rire. Lui-même eût un petit sourire.

Il eût un sourire, pour cette pensée, mais pour avoir fait le rapport, aussi. Bon, pour le détecteur, il voyait pas trop. La seule chose qui lui vint en tête était peut-être un sorte de détecteur de fumée, à la limite. Et étrangement – ou logiquement ? – il rapportait ça aux lourdes odeurs qui peuplaient la pièce. Il se dit même que ces odeurs, cette humidité, ne tarderaient pas à lui provoquer un mal de crâne. C'était un peu invivable. Comment faisaient les employés ? … ou comment s'éloigner dans ses pensées en quelques secondes, en partant d'une simple métaphore – car oui, les juifs n'avaient pas de véritables « détecteurs » sur leur corps jusqu'à preuve du contraire – et arriver au futur mal de crâne qui menaçait de se manifester à cause des odeurs. Mais bref, il avait aussi fait le rapport avec la religion juive ; mais fallait y aller pour trouver quand même. Et juste … comment avait-il su ça ? Hum.

Le jeune garçon, qui se tenait plutôt de façon imposante devant lui – et cette sensation était sûrement renforcée par le fait qu'il s'appuyait sur la porte comme s'il désirait bloquer les issues – dégageait une aura légèrement sinistre, voire glauque. Il comptait le tuer, quelque chose comme ça ? Déjà, il semblait éprouver une certaine animosité pour les personnes juives, si c'était ce dont il parlait. Parce qu'il pouvait très bien le prendre pour un catholique ou musulman en s'étant trompé, qui sait. Mais si ce n'était pas un imbécile – et il n'avait pas l'air de vraiment l'être, au fond – il ne devait pas s'être trompé.
Et puis, en plus de cette animosité mentionnée … Non, vraiment, il devait avoir quelque chose contre Ember parce qu'on avait juste l'impression qu'il allait renverser du gaz dans la pièce et y mettre feu histoire de le brûler. Reste à savoir exactement pourquoi.

« J’en ai marre. Tu t’es caché, en venant ici, c’est ça ? Ça sert à rien. On vous trouve à chaque fois, peu importe la génération. Qu’il y ait une guerre ou pas, tu vas … » Bon. Visiblement, au vu de la référence à la guerre, il parlait bel et bien des personnes de religion juive. Enfin, ça en avait tout l'air. Il ne s'était pas trompé sur ça ; Ember était d'origine juive, certes. Je ne sais pas vraiment si on peut dire ça comme ça puisque ce n'est qu'une religion. On est pas « d'origine catholique », d'abord. En tout cas, ce sur quoi il s'était trompé, c'était sur le fait qu'Ember n'était pas juif. Et puis … il savait que les antisémites existaient toujours, mais dans cet orphelinat plein d'innocence et d'ingéniosité, vraiment ? Il valait mieux qu'il ne soit pas trop futé, d'ailleurs. Il valait mieux ça pour le monde. Imaginez un deuxième Hitler, génie en plus de ça. C'est triste. D'entraîner un si bon cerveau plein d'affreuses idées en tête – du moins s'il en avait au sujet des juifs.

Un bruit avait retentit à l'autre bout de la pièce, attirant l'attention d'Ember une petite seconde. Le bois qui craquait peut-être, quelque chose comme ça. Ca avait juste brisé le silence ainsi que la sorte de tension qui régnait dans la pièce. Cependant, ce n'était pas le Shape qui la provoquait, puisque ce dernier, malgré la hantise prononcée de l'inconnu pour les personnes telles que ses parents, restait tout à fait calme. Non, c'était vraiment Panzer qui dégageait cette putain d'électricité dans la pièce. Pas franchement grand à côté d'Ember, il ne faisait aucun doute qu'il avait une présence importante, et que certaines personnes, même parfois plus grandes, devaient se sentir bien petites face à lui. Pourtant, était-il toujours aussi froid et haineux ? Non, ça devait être juste pour ceux qu'il n'appréciait pas. Mais que l'on déteste Emmanuel pour la religion de ses parents ou pour son caractère tout simplement, ça ne changeait rien pour lui : être détesté n'a jamais été quelque chose de nouveau.

« On vous trouve à chaque fois ? répéta-t-il en insistant sur le vous. Parce que tu n'es pas humain, toi ? » Ohoh. Dit celui qui a toujours eu cette distance avec les émotions et comportements humains et qui appelle les autres … tout simplement « les humains ». Donc qui, d'une certaine façon, ne se compte pas dedans. Mais ça, Panzer ne pouvait pas le savoir – sauf s'il s'était à mooort renseigné sur lui – alors bon.
Et le Shape avait décroisé les jambes, venant enfoncer ses coudes dans ses cuisses afin de porter son menton à l'aide de ses deux mains, ses yeux bruns aux tons carmins plantés dans ceux du garçon. Petit plissement de la joue ; sourire en coin. « Est-ce que tu aurais, par le plus grand des hasards, un certain problème avec les personnes de religion juive et tout ce qui s'y rapporte ? » Après tout, ce n'était pas quelque chose de sûr à cent pour cent, ce n'était qu'une hypothèse. Peut-être parlait-il d'autre chose. Même si tout ce qui était sorti de sa bouche à présent confirmait un peu ce qu'Ember pensait.

Le brun hausse brièvement les sourcils, le fixant toujours ; ou comment mettre encore plus la pression sur une personne qui a déjà envie de vous encastrer dans un mur. Qu'allait faire Panzer ? That's the question. « Ou tu as juste un problème avec moi peut-être ? Bah, fait-il en un haussement d'épaules indifférent, de toute façon, dans tous les cas, tu passes quand même pour un psychopathe. »
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Invité
Sujet: Re: Panzer Stalker. — panzani Panzer Stalker. — panzani EmptyDim 23 Oct - 19:10

Panzer Stalker. — panzani Ember10
Les bonshommes de bois sont des psychopathes.

    -« Un jour, Friedrich, je te tuerai, sans même que tu t’en rendes compte. »

    Une page tourne, dans un bruit de carton mouillée. C’est un très vieux livre d’images. Mais ils ne se lassent pas de le lire, en long, en large et en travers. Oui, ils l’ont même lu à l’envers, en décalant toutes les lettres, en langue étrangère, en fermant les yeux, au sommet d’une montagne.

    -« Tu ne te rends pas compte à quel point je te déteste. »

    Encore une fois. On ne lésine pas sur les mots. C’est la seule personne qui ne lésinait pas sur les mots, en plus de Friedrich, à l’époque. Une tête blonde, et une tête brune. Deux têtes avec des cornes et un livre sous les yeux. Friedrich a une paire de ciseaux à portée de main. Il pourrait facilement s’en emparer pour la lui enfoncer dans la gorge. Il commence à calculer à une vitesse phénoménale dans sa tête le temps que ce meurtre lui prendra. Mais un facteur ne joue pas en sa faveur. Non loin de leur scène de chaos, il y a un adulte, qui surveille.

    -« On remettra ton exécution à demain. » lâche-t-il en sautant littéralement du fauteuil, tout petit qu’il était, du haut de ses huit ans.

    Dans la buanderie, il n’y a personne, hormis eux deux. Panzer le sait. Il sait aussi qu’il pourrait l’éliminer. Il voulait l’éliminer. C’était prévu dans le programme de sa journée. Il écrivait toujours tout un tas de programmes, de préférence de la main gauche. Son écriture ressemblait alors à celle qu’il avait il y a neuf années. A l’époque où il pouvait encore se vanter d’avoir des parents. Chaque jour, à l’aube, il rédigeait donc une liste de choses à faire, dans le désordre, sans hésiter à raturer, et même parfois accompagné d’un dessin digne du plus jeune des barbares. La création des programmes datait à peu près de la même période que ce flash-back cruel. S’il était à présent considéré comme un jeune homme dérangé et dérangeant, Panzer avait été, à l’époque, un enfant cruel. Comme si son rang s’était adouci avec le temps et la résignation de son entourage. Peut-être que s’il tuait vraiment quelqu’un, il allait de nouveau être craint comme se doit d’être tout dictateur … Oui, dès ses 17 ans, il voulait qu’on le considère comme un monstre du triple de son âge. Mais c’est ce qui faisait la différence avec tous les autres tyrans sur lesquels il s’était renseigné. Alors que Staline et Mao ne se doutaient pas une seule seconde de leur carrière terrifiante à son âge, Panzer avait déjà conscience et l’envie de conquérir le monde, d’une manière bien peu avenante. Toutefois, la tâche n’en était pas moins difficile, qu’en tant que mineur, il devait faire attention à ne pas commettre trop de bêtises. Il ne voulait pas se risquer de se retrouver enfermer plus qu’il ne l’était déjà.

    Ici, il avait l’avantage d’être entouré d’enfants au Q.I. élevé, comme lui, ou parfois même plus que lui. L’avantage, mais aussi l’inconvénient, car ils n’étaient pas tous aussi malléables que des cerveaux gauches. Certains en différaient de peu, rendant le travail presque intéressant. Mais d’autres avaient la réputation de ne pas être facile à dresser. Ils « avaient la réputation » seulement car, l’ayant appris par diverses raisons, Panzer évitait de trop venir se frotter à eux, au risque de perdre ses plumes rouge sang. Mais là, en ces instants étouffant par l’air alourdi de produits de lavage toxiques, le garçon aux cheveux rayés commençait à appréhender le fait d’être tombé sur un os bien dur. La jeune fille de la salle d’étude avait-elle omis de lui préciser qu’Ember ne se laissait pas marcher sur les pieds ? D’un autre côté, elle ne s’était peut-être pas doutée que l’Expert voulait lui faire la peau. A croire que c’était en permanence de sa faute. Bah oui, c’est ce qui arrivait quand on jouait le rôle du méchant. Le conte buguait quand il rencontrait un autre méchant. Ne restait plus qu’à déterminer qui était le plus méchant des deux.

    -« On vous trouve à chaque fois ? Parce que tu n'es pas humain, toi ? » avait demandé Ember, toujours dans cette posture désinvolte, témoignant de la crainte inexistante qu’il éprouvait à l’égard de Panzer.

    -« Tout dépend de ce que tu considères comme un être humain. Moi, j’en suis un, là n’est pas le problème. C’est toi qui n’es pas humain, sale rat aux yeux carmin. » répondit aussitôt Panzer, crachant ces phrases comme du venin gluant et saumâtre.

    Pour une fois, il n’avait pas réfléchi. Pendant d’infimes secondes, il avait agi naturellement comme l’aurait fait un nazi affirmé. Cela aurait terrorisé sa sœur. Cela l’aurait désespéré. Elle se serait alors rendue compte pour de bon qu’on ne pouvait plus rien faire pour lui. Que les cerveaux gauches dans son genre ne pouvaient plus rien faire pour lui, hormis le suivre. Elle aurait cessé de mener son combat. Et aurait été soulagée sans doute. Mais voilà, sa sœur n’était pas là, et Ember ne devait pas encore savoir que Panzer se prenait pour Hitler.

    -« Est-ce que tu aurais, par le plus grand des hasards, un certain problème avec les personnes de religion juive et tout ce qui s'y rapporte ? »

    -« Oui. »

    Nouvelle vague. Nouvel éclair. Blitzkrieg dans ta face. Cette réponse en avait déstabilisé plus d’un. Mais Panzer se doutait à présent, en défiant les yeux d’enfer d’Ember, qu’il fallait plus qu’une idéologie oubliée pour l’intimider. Toutefois, l’électricité embrasait l’air, comme si le dictateur en herbe assaillait réellement le Shape avec une guerre éclair. Il ne bougeait pas, tandis que son adversaire changeait parfois de position. Etait-ce un signe de gêne ? Peut-être. Panzer avait encore bien du mal à le cerner. D’autant plus qu’il n’avait pas démenti sur sa menace. Oui, il aurait très bien pu lui annoncer tout de suite qu’il n’était pas juif. Il se mit tout de même à distance des hébreux dans la phrase suivante, toujours prononcée avec cette voix suave et terrible, qui s’accordait comme un serpent, avec la pénombre de la pièce.

    -« Je ne suis pas un psychopathe. Je suis prétendant au rôle de dictateur, rien de plus. Et, par principe, je devrais te réduire en charpie. Malheureusement, j’ai oublié ma paire de ciseaux dans ma chambre. Si tu le permets … »

    Panzer daigna enfin faire un mouvement. Il se pencha en avant, en direction d’un gros panier à linge, et y piocha un drap blanc. Il le déplia, perdant sa silhouette chétive dans les plis épais du tissu.

    -« … je vais mettre fin à ton existence moisie en t’étouffant là-dedans. Estime-toi heureux, c’est un drap propre. J’aurais très bien pu aller en voler un dans le dortoir d’un orphelin atteint d’énurésie. »

    Son visage restait inlassablement fermé. Il aurait pu afficher ce sourire méphistophélique dont il avait le secret, ou avoir le faciès tordu par la colère. Mais il savait que l’expression ne faisait aucun effet sur Ember qui usait lui-même de l’air sarcastique. Le garçon allait donc jouer sur le terrain du stoïcisme. Jusqu’au bout. Jusqu’à ce qu’il referme la prison blanche de l’étoffe sur son souffle. Sur son maudit sourire indifférent.


Dernière édition par Panzer le Dim 30 Oct - 14:08, édité 3 fois
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Sujet: Re: Panzer Stalker. — panzani Panzer Stalker. — panzani EmptyMar 25 Oct - 21:53

« Tout dépend de ce que tu considères comme un être humain. Moi, j’en suis un, là n’est pas le problème. C’est toi qui n’es pas humain, sale rat aux yeux carmin. » Limite, si Ember avait eu le même caractère d'imbécile que sa joueuse, il aurait pu porter sa main à sa bouche et faire un « oooouhhhh ». Dur l'antisémite quand même. Enfin, ça aidait Ember à évaluer e niveau auquel s'élevait la haine du dit Panzer pour les personnes juives. Ses moindres paroles et gestes l'aideraient à le juger en quelques secondes. Bien-sûr, ne pas juger sans connaître, c'est ce qu'on dit. Mais justement, le Shape recherchait en priorité la profondeur de la surface chez la personne qu'était Panzer afin d'en déduire la vérité. Comme toujours lorsqu'il ne connaissait pas la personne. Et il n'y avait pas à dire ; ce n'était pas un « imbécile d'antisémite » comme on pourrait s'obstiner à dire. C'était quelqu'un de très, très intelligent. Malgré ses opinions et sa haine sûrement beaucoup critiquée au sein de l'orphelinat, il émanait une certaine sagesse du garçon. Et intelligence, bien sûr, mais ça venait à répéter ce qui a été dit au-dessus. Après, restait à savoir s'il se faisait influencer par cette haine et qu'il se servait de cette sagesse et cette intelligence de façon stupide ou pas … Et il y avait de fortes chances. Mais ne jugeons pas, ne jugeons pas ; Ember pouvait bien se tromper parfois. Voyons par la suite.

Et puis, comme s'il n'avait pas deviné, il avait demandé, comme confirmation, – même s'il en était à présent sûr à quatre-vingt dix-neuf pourcent – s'il avait, par le plus grand des hasards, un problème avec les personnes juives. Et la réponse ne le surprit pas. « Oui. » Très sage encore une fois dans sa façon de parler, dans ses réponses. Mais … était-ce réellement de la sagesse, ou de la prudence ? En quelques secondes, par trois lettres seulement, l'avis d'Ember sur Panzer vacillait. Par simplement trois lettres. Oui, en effet, la déduction, c'était le fort du Shape. Et c'est là qu'on pouvait se demander – mais qu'est-ce qu'il fout Shape ?! Ça, c'est encore une autre histoire. Mais là, tout de suite, il n'avait pas esquissé un geste, attendant une suite qui semblait vouloir venir. Et puis, même s'il n'ajoutait rien, et bien, Ember répondrait. « Je ne suis pas un psychopathe. Je suis prétendant au rôle de dictateur, rien de plus. Et, par principe, je devrais te réduire en charpie. Malheureusement, j’ai oublié ma paire de ciseaux dans ma chambre. Si tu le permets … » Oh, ça devenait nettement plus sérieux et intéressant. Prétendant au rôle de dictateur, avait-il dit. Ce n'était pas rien. Dictateur antisémite et traquant les juifs de l'orphelinat de surdoués dans lequel il vit. Bah ça promet. Et comment ne pas penser à Hitler en entendant ça. Serait-il son modèle, quelque chose comme ça ? Ce petit intéressait de plus en plus Ember. Et la remarque de fin le fit décrocher un léger rire étonné ; en plus, il comptait tuer les juifs de cette orphelinat avec des ciseaux. Et de son côté, Ember ne niait toujours pas le fait d'être juif. Le pire c'est qu'il ne l'était pas. Mais c'était bien plus marrant de le laisser croire.

Enfin, le garçon aux cheveux bicolores se décida à bouger. Pour se pencher et se saisir d'un drap blanc. Haussement de sourcil droit pour Ember, de plus en plus intrigué par cette personnalité loin d'être banale. Ce n'était visiblement pas quelqu'un qui faisait des gestes inutiles ; ou peut-être si, mais pas devant une « proie » visiblement. Et là, il daignait se bouger ? Il y avait sûrement une raison. Après, pour prendre un drap … Là, Ember voyait pas. « … je vais mettre fin à ton existence moisie en t’étouffant là-dedans. Estime-toi heureux, c’est un drap propre. J’aurais très bien pu aller en voler un dans le dortoir d’un orphelin atteint d’énurésie. » Amusé, souriant, il vient se mordre la lèvre inférieure. « ... vraiment ? » Bon, il s'en faisait pas trop ; Ember savait pas taper mais dans le genre « j'évite » c'était un pro. Valait mieux ça que le contraire. Et puis, même s'il sortait ce petit poignard qu'il détenait toujours sur lui, coincé dans sa manche de façon constante et mystérieuse, ce serait uniquement pour déchirer le drap avec lequel Panzer comptait le tuer. Il ne savait pas taper, n'irait pas tuer quelqu'un – surtout pas d'aussi intéressant que lui – surtout pour ça, alors bon.

En même temps, il avait envie de voir de quoi ce mini dictateur était capable. Il paraissait bien ridicule avec ses manières ; tuer avec des ciseaux et étouffer avec un drap. Néanmoins Ember s'en méfiait car, sous ses airs d'imbécile, il le savait rusé. Alors ses manières étaient peut-être petites, mais ses idées étaient grandes. Et qui sait ce que peut faire un génie avec des idées aussi grandes ? … Bon certes il ne voyait pas un orphelinat dominé par un gosse antisémite, oké. Mais tout de même. Il n'allait pas rester enfant toute sa vie. Sagesse, intelligence et grandes idées – aussi mauvaises pour l'humanité … Tout ce mélange faisait un peu peur, non ? Moriarty avait-il seulement connaissance de l'orphelin qu'il détenait entre ces murs ? Si oui, avait-il une idée derrière la tête, le faisait-il suivre un soutient psychologique ou autre chose du genre afin qu'il contienne ses idées antisémites ? Ben, en tout cas, si c'était le cas, ça semblait pas être efficace.

Cette fois, Ember fit glisser son popotin de la machine, se retrouvant debout en face du garçon. Là, il vient croiser ses bras, toujours aussi amusé – comment ne pas l'être devant un gars pareil ? « Tu ne devrais pas utiliser quelque chose comme des gaz, plutôt ? Ca fait un peu plus antisémite qu'étouffer avec un drap. Enfin ce n'est que mon avis. Je ne vais pas t'apprendre à tuer les gens. » Il hausse les épaules d'un air indifférent. « Chaque psychopathe a sa façon de faire, non ? » Non, Ember n'était pas un psychopathe même si tout portait à croire que si 8D. C'est un SOCIOPATHE, C'EST PAS PAREIL D'ABORD. « Moi, perso, je les pousse au suicide. Tu devrais tester avec moi. Mais trêve de bavardage ; je t'en prie, approche. »

(euh oké j'aime pas trop mes rps là en ce moment, désolée si c'est pas trop à la hauteur de tes attentes xD pourtant tes rps m'inspirent beaucoup)
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Sujet: Re: Panzer Stalker. — panzani Panzer Stalker. — panzani EmptyDim 30 Oct - 17:44

Panzer Stalker. — panzani Ember_10
Si j'enlace mon ennemi, c'est pour mieux l'étouffer.

    -« Allez, saute. »

    Friedrich tourne la tête sur le côté, affrontant le regard angélique du garçon blond aux taches de rousseur. Il sait que ça ne servira à rien. Il ne reviendra pas sur sa décision. Il n’avait pas qu’à relever le défi, c’est la règle des enfants. De ces enfants-là en particulier. De terribles enfants, dont chaque jeu devenait un peu plus dangereux, et même mortel, comme cette fois-ci. Pourtant, ils étaient partis pour jouer au cow-boy et à l’indien. Et c’était Friedrich qui avait eu à porter la coiffe de grand chef indien. Comme ça lui allait si bien, toutes ces plumes qui s’évaporaient dans son dos, on aurait pu croire qu’il allait prendre son envol ! C’était certainement nourri par cette idée malsaine que son comparse déguisé en shérif l’avait poussé au bord de la dernière marche de l’escalier. Un escalier parmi les nombreux qui jonchaient la demeure familiale. Un escalier délabré qui ne donnait sur rien. Enfin si, il donnait sur le sol, mais un sol un peu trop bas. Le genre de sol sur lequel on atterrit seulement pour mourir. Oui, si Friedrich sautait, sans aucune sécurité, son crâne allait venir se fracasser contre le vieux marbre. Il ne savait pas voler. Et même s’il le voulait, le shérif lui en voudrait d’avoir survécu. Il ne désirait pas que le cow-boy lui en veuille, parce que ce cow-boy était la seule personne intéressante qui le maintenait éveillé.
    Alors, Friedrich sauta.


    Un nouveau flash-back. Et, pour une fois, il collait parfaitement au thème. Pousser au suicide. A première vue, on pouvait croire que, depuis sa naissance, Panzer avait pris soin de se conserver en vie, histoire d’arriver au pouvoir et d’assouvir ses sombres desseins. Néanmoins, ce que le garçon aux cheveux rayés omettait souvent de préciser, c’est qu’il avait eu maintes fois l’occasion de mourir. Et, toutes ces fois avaient été principalement contre son gré. Il avait survécu, bien entendu, mais était presque devenu un habitué de l’hôpital. Il n’y avait qu’en souffrant qu’il se sentait humain. C’était ce que le blond lui avait confié un jour. Un blond qui aurait pu être considéré comme un simple aryen à sa solde. Mais un blond qui était en réalité pire que lui, avec le Q.I. en moins. Ça avait été à cause de lui que Friedrich avait bien vite cessé de sortir. Ça avait été à cause de lui qu’il avait cette cicatrice boursoufflée en bas du dos. L’enfant aux cheveux d’or qu’il était ne souhaitait que l’humanité de l’autre. Alors il l’avait fait souffrir. Oh, ne vous méprenez pas, ce n’est pas l’une de ces pénultièmes histoires tragiques dans laquelle le héros possède un passé tragique qui le forgera pour l’avenir. Non, ceci n’est que le récit, raconté de la manière la plus stoïque possible, des étranges rituels de deux sombres personnages dans le camp des méchants. Panzer n’était pas à plaindre, et jamais on ne se plaindrait pour lui.

    Panzer serrait toujours le drap blanc entre ses doigts gourds. La luminosité qui émanait du tissu dans la pénombre l’obligeait à affronter le regard rubicond d’Ember. Il perçut de nouveau un mouvement de la part de son adversaire ; celui-ci descendait de la machine à laver, histoire d’être aussi debout que lui. Toute de suite, comme si l’allemand percevait comme une menace, son cerveau droit tourna à plein régime, comme le moteur d’une machine infernale. C’était de la persécution, ou de la provocation, un truc de garçon de ce genre. Il voulait lui faire comprendre qu’il allait être difficile, du « haut » de son mètre 70, de balancer un drap immense au-dessus de sa tête de mètre 80. Oui, sans aucun doute, le jeune homme insistait sur leur jolie différence de taille. Ou bien, Panzer se faisait des idées. Les deux cas étaient aussi probables l’un que l’autre. Car le dictateur en herbe était littéralement obsédé par sa taille. Il avait beau dépassé difficilement le mètre 60, sa silhouette en général prêtait à penser qu’il était bien plus atrophié que ça. Vraiment, il n’avait rien d’intimidant, naturellement. D’où le port abusif de vêtements noirs. D’où le regard d’acier et les dents de requin. D’où l’idéologie que l’on croyait révolue.

    Pendant un instant, un très court instant, certainement négligeable dans l’existence humaine –mais pas dans l’existence des vers luisants-, le garçon aux cheveux rayés eut l’impression d’avoir le blond aux taches de rousseur en face de lui. Non, il n’avait pas de problèmes de vue, et avait pertinemment remarqué qu’Ember n’était ni blond, ni tacheté. C’était cette confession. « Il les poussait au suicide ». Comme lui. Sauf que celui en face de lui devait davantage douter de la survie de ses cibles. Panzer avait été dès lors répertorié dans les « immortels ». Malheureusement, n’est-ce pas ? La Terre se serait bien passée d’un nouveau monstre humain. De plus, le faux-juif lui proposa, sans changer de ton, d’essayer sur lui. Panzer haussa un sourcil, presque intéressé s’il n’était pas déjà si engagé dans sa voie de la mort subite. Lui ne détruisait pas l’âme, il préférait éliminer l’enveloppe corporelle. Quoiqu’on en dise, même un bel esprit n’était plus rien s’il n’avait plus de corps auquel se rattacher. Petite leçon de l’être humain, par l’un des moins humains de sa génération. Finalement, pour clore sa prestation en beauté, tel un artiste souhaitant mourir sur scène, Ember l’invita à venir l’étouffer dans les règles de l’art. Tout ceci aurait pu, en effet, passé pour une mise en scène grotesque, préparée consciencieusement par deux adolescents qui s’ennuyaient. Cependant, au grand damne des bien-pensants, le duo de garçon était on ne peut plus sérieux. Et puis, rien n’était préparé. Ils étaient intelligents, c’est tout.

    C’est ainsi qu’après un simple hochement de tête qui fit danser son passage piéton crânien, Panzer leva les bras, présentant l’arme du crime à Ember, comme pour lui demander son avis, qu’il avait déjà donné. Mais, sans attendre, il fléchit les genoux et, dans un mouvement d’une habileté qu’on ne lui aurait pas assimilé, il se jette sur le jeune homme, l’enfouissant comme il put dans le drap écarlate et l’enserrant de ses bras tout aussi blanc que la couverture. Sa petite taille n’arrangeait pas les choses, mais il tenait bon, tant que sa victime était sous l’emprise de la stupéfaction. Ce qui n’allait pas durer des siècles, non plus.

    -« Laisse-toi faire, ça ne peut pas durer bien longtemps. » murmura-t-il, le visage tout proche du tissu rugueux, ses prunelles voulant littéralement carboniser l’énergumène qu’il voulait étouffer.

    Oui, il l’avait fait. Il avait sauté sur Ember pour le tuer. On croyait qu’il allait renoncer et se lancer dans un long discours décrivant sa technique d’extermination. Mais non, il avait décidé, pour une fois, de se fier davantage aux gestes qu’à la parole. Juste pour voir. A ses risques et périls.
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Sujet: Re: Panzer Stalker. — panzani Panzer Stalker. — panzani EmptyMer 30 Nov - 23:29

Panzer Stalker. — panzani 111130113718624767

Le tester. C'était un peu le but de la chose depuis le début. Un personnage si dessiné et prévoyant dans tous ses aspects, c'était quelque chose auquel s'intéresser, évidemment. Pourtant, même si une certaine intelligence ressortait du garçon qui se dressait devant lui, Ember devait avouer que quelque chose n'allait pas avec celui-ci. Ne doit-on pas être complètement objectif pour avoir une meilleure vision des humains ? Or, n'était-il pas influencé par un antisémitisme grandissant à la vue de personnes qu'il ne pouvait visiblement pas supporter et que l'on nommait juifs ? A partir de là, Emmanuel eût la certitude que la chose qui le ferait sûrement échouer serait son obsession. Ahhh, so close, so close...

Oui. Ember n'était pas sûr de lui dans le terme exact ; il était simplement sûr des réflexions qu'il avançait. Parce qu'il ne connaissait que trop bien la perception humaine pour se faire prendre au dépourvu. Pas encore. Pas par un pseudo-dictateur à l'ingéniosité gâchée par l'obsession. Ce serait son faible. Il le savait. Mais... attendez, n'était-ce pas merveilleusement jouissif de pouvoir s'amuser un peu avec un esprit aussi perspicace mais limité par une certaine psychose ? Evidemment. Oh, Dieu avait-il eût pitié d'Ember aujourd'hui ? Assez pitié pour lui amener un divertissement de qualité sur un plateau ? Non, c'était trop, là. Trop de hasard bienheureux d'un coup !

Alors pourquoi, même s'il semblait au fond reconnaissant qu'on lui offre un divertissement pareil, pourquoi commençait-il à parler de lui et de ses façons d'agir avec les gens alors qu'il ne le faisait jamais ? Pourquoi lui dévoilait-il qu'il les « poussait au suicide » ? A vrai dire, le brun avait parfaitement conscience que ce détail importait peu à Panzer dans le sens où, même si ce n'était pas un secret, il ne le crierait pas sur tous les toits. Bien que le garçon avait l'air d'une subtilité inouïe en ce qui concerne la psychologie, – Ember le sentait à travers ses paroles et ses idées – le pseudo-juif ne croyait pas réellement que, comme lui le faisait, il attaquerait sur le plan psychologique. La preuve, la première tentative pour mettre fin à ses jours se résumait à l'étouffer directement avec un drap. De plus, s'il prenait exemple sur ce dictateur au génocide le plus monstrueux de l'Histoire, il était certain qu'il désirerait tuer par les corps plutôt que par l'esprit, si on pouvait figurer ça ainsi. Néanmoins, si on continuait de se baser sur cette hypothèse, il est à noter que la déshumanisation dont Hitler a fait preuve tient aussi, évidemment, du psychologique. Voilà pourquoi Ember avait proposé dans une ironie prononcée la mort par gaz ; – et qu'il avait, par la même occasion, parlé de cette manière de « pousser les gens au suicide » – afin de lui afficher tout le ridicule de sa façon de tuer vis-à-vis de ses... « principes ». Il savait cependant qu'il se lancerait quand-même, peu importe ce qu'il dirait. Ce qu'il fit.

D'un élan furtif mais calculé et presque inévitable – à vrai dire, si Ember n'était pas tant décontracté, il aurait très bien pu l'éviter, mais ce n'était pas le cas, et ce n'est pas comme s'il était effrayé de mourir étouffé par ce drap et qu'il s'y préparait donc pleinement – le garçon s'était lancé sur lui, l'emprisonnant avec le tissu, alors qu'Emmanuel avait, par réflexe humain – tiens, une caractéristique humaine chez le brun ? - déposé ses mains au-dessus de sa tête afin d'éviter d'être totalement prisonnier du drap.

« Laisse-toi faire, ça ne peut pas durer bien longtemps. »

Durant ces minuscules secondes d'action, plusieurs choses s'étaient passées, mais la moins évidente fût le fait qu'au lieu d'éviter d'être séquestré par le linge – il s'était en fait rendu compte au dernier moment qu'il n'aurait pas le temps de s'en échapper complètement à cause de sa lassitude précédente – le Shape avait laissé échapper de sa fine manche son petit et précieux couteau, le coinçant prestement entre ses dents afin de garder les mains libres pour, comme on l'a vu plus haut, retenir le drap avant qu'il n'atteigne le haut de sa tête, bien qu'il n'était pas très loin. Cela lui avait laissé l'occasion de respirer et, retirant sa main droite et continuant de retenir le drap de la seule force de la gauche pour ne pas qu'il se referme sur lui, d'un geste prompt, il avait saisi le couteau qu'il serrait entre ses dents, fendant le tissu d'une taillade en diagonale. Et, bien-sûr, comme le corps du garçon était presque collé au sien... Ne serait-il pas étonné s'il l'avait légèrement écorché de quelque façon qui soit – à travers les vêtements, ou la main, ou le bras, par frôlement.

Tout cela s'étant néanmoins fait rapidement ; et, déchirant le reste du drap comme il pouvait, il avait, de sa main gauche, appuyé sur l'épaule droite de son adversaire, venant le pousser vers l'arrière tout en s'extirpant du tissu dont il avait créé l'issue par lui-même. De cet élan presque brutal – pourtant Ember ne l'était que peu, voire pas du tout – il l'avait poussé dans une chute, tombant avec lui au sol, les deux mains sur ses épaules afin de le retenir de se redresser. Légèrement essoufflé, il le regardait d'un air amusé, n'était cependant pas intact après ce petit fight qui les avaient opposés ; une goutte de sang semblait couler à la commissure des lèvres, résultat d'un couteau prit entre les dents avec trop de précipitation. Mieux que de mourir étouffé par un gosse, vous me direz.

Ce même couteau était resté dans sa main droite, serré contre sa paume – et il ne serait pas étonnant d'en voir aussi couler du sang, pressé comme il était contre la peau du garçon – et cette même main toujours appuyée contre l'épaule du garçon. Ember, à quatre pattes au-dessus de lui à cet instant, n'avait pas changé cette expression amusée et à la fois essoufflée de ce qui venait d'arriver. Dieu bénisse ce couteau qu'il avait toujours sur lui – en même temps, Ember était toujours associé à ce petit objet fétiche – et qui reposait maintenant au creux de sa poigne, juste sous la jugulaire de notre mini nazi...

« Très vif. Sûr de soi. C'est ce qu'il faut. »

Encore heureux, Emmanuel n'était pas claustrophobe.

« Mais l'obsession, quelle qu'elle soit, aveugle l'homme, de façon partielle ou complète. Tu n'arriveras à rien, buté de cette façon. Enfin, de toute façon... Il vaut mieux que tu restes comme ça, et que tu n'y arrives pas. Un dictateur qui n'échoue pas, quelque soit son âge, n'est jamais quelque chose de bon pour cette Terre, hm ? »

Haussement de sourcil, il soupire, sa respiration s'était apaisée.

« Si l'on peut te nommer ainsi. Car pour le moment, tu n'es qu'un gamin à l'idéologie féroce et à la mentalité butée. Mais l'adolescence est la base et l'apogée d'inspiration d'un psychopathe, après tout... »

Non, il était décidé à ne pas le laisser partir, pour le moment, et il appuierait de toutes ses forces sur ses épaules s'il le fallait – ou utiliserait son chéri petit objet qu'on ne lui retirerait pour rien au monde, au pire des cas. Mais il avait pour l'instant à régler avec un pseudo-dictateur et orphelin qui avait tenté de l'étouffer avec un drap. Et qu'est-ce qu'il se fichait qu'il lui répète qu'il n'était pas un psychopathe. Bien-sûr que Panzer en était un !
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Sujet: Re: Panzer Stalker. — panzani Panzer Stalker. — panzani EmptyLun 19 Déc - 17:14

Panzer Stalker. — panzani Aposte10
A être trop têtu, on finit buté.

    C’était toujours la même chose, dans les histoires. Le méchant finissait toujours par perdre. Et le plus triste, c’est qu’il succombait à cause de la chose qu’il haïssait le plus au monde, dans sa haine de méchant. Comme si la défaite ne lui suffisait pas, d’après son créateur, et qu’il fallait qu’il souffre et qu’il regrette encore un peu plus les mauvais actes qu’il avait pu commettre, dans sa carrière de méchant. On pouvait donc facilement deviner, à condition de lire ou de raconter beaucoup d’histoires, comment allait tomber Panzer, à la fin. Toutefois, il n’en était qu’au stade fœtal de l’ennemi. Genre, il jouait encore le faux gentil, à la manière de Scar, qui se prétendait l’oncle bienveillant de Simba, ou encore Jafar, le conseiller du roi. Ça marchait toujours de la même manière. Pour certains, on le découvrait bien vite, qu’ils étaient méchants. On faisait preuve de tellement peu de subtilité dans les dessins animés pour enfants ! Quelques fois, on pouvait être encore agréablement surpris en ignorant qui était l’adversaire du héros. Quelques fois, seulement.

    Voilà pourquoi la vraie vie pouvait s’avérer intéressante, à son tour. On y discernait beaucoup moins facilement les gentils des méchants. La preuve en image. Qui d’Ember ou de Panzer était le gentil ? Au point où on en était, la question était plutôt : qui des deux était le moins méchant ? Avait-on plus à craindre du sociopathe ou du psychopathe ? L’un s’avérait expert en la matière, tandis que l’autre comptait bien le devenir. Bref, tout portait à croire qu’on ne pouvait plus rien tirer de bon en eux. Ils étaient si jeunes pourtant ! Et si intelligents ! À croire que l’orphelinat n’avait pas que des futurs génies du bien en son sein. Et en plus, ils se battaient entre eux ! C’était à ne plus rien comprendre.

    Panzer avait donc bondi sur Ember. Celui-ci n’était pas resté de marbre et avait relevé les bras pour se protéger. Néanmoins, il était presque parvenu à l’entourer de ses bras grêles. Ce qu’il avait ignoré, c’était que son adversaire était savamment armé. Par la suite, le jeune allemand se demanderait même si le port d’arme était autorisé. Peut-être que le faux-juif faisait exception. Les juifs sont toujours des exceptions, c’est ça, Panzer ? A être trop têtu, tu vas finir buté, tu sais. D’ailleurs, comme pour illustrer cette intervention, le grand brun abattit sa lame contre le drap, afin de se frayer un passage, et de faire sans doute reculer son agresseur. Mais Panzer n’arborait pas la même vivacité de mouvement que lui. Il avait alors la joue collée à la couverture, si bien que le coutelas vint lui fendre en un éclair argent, la joue et la paume de la main. Il ne ressentit d’abord qu’un picotement. Puis, à mesure que le tissu blanc se tâchait d’ombre, il exécuta un brusque mouvement de recul, aussitôt rattrapé par le garçon aux yeux rouges et, dans leur chute commune, eut juste le temps de dévisager avec un effroi d’enfant, le sang s’échappant de la longue plaie à sa main. Redoutant présenter cette même ligne sanglante sur la joue, il laissa échapper un gémissement de douloureux lorsqu’il se retrouva projeter contre le sol, sous la silhouette bien plus grande que lui d’Ember. Il était certes mince, de son côté, Panzer avait une force de léprechaun lépreux. Si, si, je vous assure. Il s’arrangeait toujours pour n’avoir rien à porter. Ainsi, on ne risquait pas de se moquer de ses bras en pâte à modeler. Le méchant a toujours l’air rachitique. Le garçon l’était vraiment.

    Ça, additionné à sa phobie du contact humain, il se sentait vraiment mal, là. Il sentit aussitôt le rapport glacé de la lame contre sa gorge. Il était si intense que, pour une troisième fois, il sentit un liquide visqueux s’échapper de lui. Il saignait maintenant dans le cou, sur la joue et dans la main. Un vrai blessé de guerre, il aurait dû se réjouir. Mais ça faisait trop mal pour lui arracher un sourire. Non, dans la pénombre, il s’était apparemment permis d’adopter un faciès apeuré. Contrairement à Ember, sa respiration ne se calma pas de sitôt. Sa main meurtrie restait désespérément grande ouverte et inutile. De ce fait, il chargea la seconde de venir se coller sous le menton du gagnant. Ça n’allait pas. Il n’avait pas du tout prévu autant de résistance. A cette pensée, son regard se raffermit. Il ne se laisserait pas bafouer plus longtemps. Surtout pas par un sémite. D’autant plus que ce dernier, aussi athée pouvait-il être, avait jugé bon d’en rajouter une couche en remettant en cause le bien-fondé de ses idées et la véracité de son idéologie. Comme s’il se basait sur ce qui était arrivé au monstrueux modèle de Panzer, pour prédire ce qui allait arriver à lui. Gardant ses yeux mi-clos, l’Expert eut la décence et le culot d’afficher un sourire irrité avant de laisser s’échapper un sifflement d’entre ses lèvres gercées.

    -« T-t-t-t, on ne peut peut-être … pas changer l’Histoire. Mais il ne tient qu’à nous de prendre en main … la nôtre. »

    Comme pour illustrer sa phrase entrecoupée à cause de l’essoufflement et d’un reste de panique, il bougea enfin la main qui avait été atteinte par la lame et la posa sur le visage sans aucun défaut d’Ember, lui conférant ainsi, une bien sordide caresse marquée par le sang. Son geste avait été un peu mécanique, étant donné que son épaule était ardemment retenue au sol. Le Shape se retrouvait néanmoins avec une jolie croix frontale de sang séché dont Panzer se félicita intérieurement. Ça n’était pas fini, à lui de reprendre le beau rôle … ou, du moins, au vue de la situation, de tenter de le reprendre.

    -« Je ferai en sorte de ne pas répéter les mêmes erreurs que mes prédécesseurs, si ça peut te rassurer … »

    Et, pour clore cette déclaration aux relents solennels, il fit un effort surhumain et suicidaire. Prenant le risque que la lame du couteau s’enfonce davantage dans sa gorge, sans pour autant lui infliger des dégâts mortels, il contracta les miasmes d’abdominaux qui lui restaient et put ainsi relever la tête, sans que ses épaules ne bougent. Ce fut un coup qui se voulait violent et sec. Un coup de tête qui avait atterri sur le front d’Ember, là où s’était inscrite la croix d’hémoglobine. Panzer ignorait encore s’il lui avait fait suffisamment mal, le fait est, que sous la surprise, Ember avait quelque peu relâché la pression sur lui. L’allemand, à moitié assommé, eut donc la courte opportunité de se retourner sur le ventre, afin de se traîner au dehors de l’ombre de son adversaire. Malheureusement pour ce héros ou ce méchant, il n’eut pas la possibilité de faire autre chose. Le narrateur, quel qu’il soit, avait décidé de lui en faire voir de toutes les couleurs, cette fois-ci.

Spoiler:
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Sujet: Re: Panzer Stalker. — panzani Panzer Stalker. — panzani EmptyMer 11 Jan - 19:35

Panzer Stalker. — panzani 1201110745534087

Et quelles blessures de guerre il avait là, le calimero. Malgré toute l'impassibilité dont le garçon pouvait faire preuve en cet instant, l'attaquant – ou Ember – ressentait tout de même un léger malaise provenant de sa personne. Qu'était-ce ? Et d'où cela venait-il, surtout ? Le fait d'être maintenant en position inférieure ou de s'être fait blessé ? Ou peut-être, simplement, la proximité dont Ember faisait preuve à son égard à ce moment-là. Il ne comprenait pas encore très bien, si c'était cela, si la proximité entretenue avec lui le gênait par simple soucis de sexe – le fait qu'un homme soit actuellement à quatre pattes au-dessus de lui et à quelques centimètres de son visage - , ou tout simplement parce qu'un autre être humain était si proche de lui. Ca pouvait être un peu de tout ça, une seule chose ou même une autre chose totalement à l'opposé – même si le supposé juif en doutait – mais ce qui était sûr, c'était que les personnes comme Panzer avaient, au fond, facilement des failles, et le voulu dictateur ne faisait que confirmer la chose à Ember.

Néanmoins, s'il était ce qu'il prétendait être de par ses agissements, et si ses idéologies étaient ainsi forgées, alors Emmanuel était pratiquement sûr et certain qu'il ne découvrait qu'un ridicule « bébé Panzer », et que, s'il le rencontrait quelques années plus tard, ce ne serait définitivement plus le même. A dire vrai, il voyait quelque chose de pire, et de bien moins manipulable et influençable qu'il pouvait l'être maintenant. Pas que Panzer était un gros nigaud finie à la réflexion basse, du tout – Ember n'avait pas un seul instant pensé en cette conclusion. Non, pour lui, Panzer avait, justement, une réflexion solide ; une ambition énorme... Mais des moyens trop faibles. Le plus dangereux, dans tout ça, n'était pas sa réflexion – bien qu'elle le soit aussi dans un certain sens – non, c'était son ambition. C'était son ambition qui allait le conduire à une personne aussi solide que la réflexion qu'elle peut émettre. Et, une fois cette personnalité atteinte, il était dur de reculer. Ember en était sûr maintenant : il aurait eu beaucoup plus de mal avec un Panzer du même âge que lui.

Et, même avec le malaise et la mince peur qui pouvait émaner du brun, ce dernier réussit tout de même à reprendre en main la situation. Ses mots, ses gestes, dictés par la détermination, ralentis par ces sentiments dont l'humain avait souvent honte, tout ça, tout ce qui suivit, réussit à décrocher une pointe d'étonnement dans son regard, un peu plus tard.

Une main, froide, plus petite que celles avec lesquelles il a l'habitude de faire, vient se plaquer sur son cou. Il l'a vue venir, il l'a regardée, mais n'a rien fait. Il n'a pas réagit, immobile ; seul son regard a un instant suivi le trajet du bras opposé. Il ne l'a pas évité. Ce n'était pas utile ; il ne craignait pas cette main-là. Et son sourire, cependant vaguement crispé, était comme le symbole de sa reprise en main des évènements. Sa détermination était sans égale.
Ember adorait.

« T-t-t-t, on ne peut peut-être … pas changer l’Histoire. Mais il ne tient qu’à nous de prendre en main … la nôtre. »

Et il ne réagit pas non plus lorsque, un peu plus douce peut-être mais tout aussi meurtrière de par l'anticipation de son prochain geste qu'Ember ne devinait pas encore, sa main vint frôler sa peau encore lisse, avant que son doigt ne glisse sur son front de façon presque précise – s'il ne s'était pas trompé, c'était une croix, qui était maintenant dessinée sur sa peau. Le simple plissement de sa peau résultant en fait de son sourcil arqué comme réaction, il avait tut ses lèvres depuis un petit moment déjà – depuis qe Panzer avait repris la situation en main.
« Je ferai en sorte de ne pas répéter les mêmes erreurs que mes prédécesseurs, si ça peut te rassurer … »

Si les réactions d'Ember avaient été jusque là ralenties, ce n'était pas volontaire. Malgré sa capacité à facilement tout calculer et éviter, il savait son erreur : il l'avait laissé – là encore, ce n'était pas volontaire, mais il ne pouvait se blâmer que lui-même dans cette faute – approcher, il l'avait laissé s'engager dans le corps à corps. Aussi petite soit sa taille, il n'était pas pour autant à négliger au niveau de ses capacités d'offensive. Et qui ne serait pas épuisé, si ce n'est Dieu, d'un « presque étouffement » suivi d'une tentative de libération dans le stress et l'oxygène amoindri ? Et puis, évidemment, une chute, un sorte d'assaut en retour. Alors, oui, Ember pouvait rester impassible ; mais son corps n'était pas sans faille. Absolument pas, même. Son seul réflexe, lorsque la tête du brun s'approcha dangereusement de la sienne, fût donc de le repousser comme il put de la seule pression de sa main droite sur sa jugulaire – ou, plus précisément, de sa lame. La proximité était malheureusement trop amoindrie, et les réflexes du supposé juif trop ralentis depuis quelques secondes pour qu'il évite que son front ne vienne percuter celui de Panzer. Et... Merde, ça faisait mal quoi.

Son autre main s'était automatiquement portée à son front après un léger grognement, alors qu'il serrait les dents sur le coup. Hé, ça faisait mal, près du cerveau. Il avait, en même temps, senti sa prise lui échapper, mais, vraiment, lorsqu'on se prend un coup dans le front, il est tout simplement impossible d'ouvrir les yeux immédiatement après. Du coup, le jeune homme s'immobilise un instant, histoire que la douleur passe, appuyé sur sa main droite elle-même appuyée au sol, serrant toujours le petit poignard – et il ne serait pas étonnant que sa paume se retrouve ensanglantée quelques secondes plus tard elle aussi.

« Il est sûr... que ta détermination te mènera bien haut... avait-il commencé alors qu'il se redressait peu à peu sur ses genoux, sa main s'étant retirée de son front. »

Là, son regard rubis se posant enfin sur le petit ver de terre, il attrape son tee-shirt pour l'immobiliser, se penche et, de là, approche son visage maintenant bien assez abîmé de l'oreille du garçon. Vous savez, lorsque vous entretenez une discussion au téléphone et que, même sans voir la personne, vous savez qu'elle sourit rien qu'à la tonalité de sa voix ? Eh bien, là, c'était pareil. Le garçon avait retrouvé ce mince sourire d'autant plus terrifiant maintenant qu'il avait été meurtri par la lame, qu'il était préférable de ne pas voir – à quoi cela ressemblait-il si ce n'est la représentation d'un démon ? Un démon en torturant un autre, et vice versa selon les moments...

Des lèvres blessées d'un diable écorché qui viennent cracher des mots de façon la plus douce qui soit... Un murmure, en soit, délicat mais peu agréable lorsqu'on prend en compte les mots qui y sont dits. Son autre main, libre, elle, est venue s'appuyer sur l'épaule gauche de Panzer, tandis que, dans le mouvement, afin de complètement le bloquer, sa jambe est passée de l'autre côté, son poids l'immobilisant maintenant. Si Ember n'avait pas une force phénoménale – bien que présente dans les bras due au sport – sa technique de blocage était bien celle-ci : s'écraser comme un gros pachyderme sur l'adversaire. Et ça marchait !

« Mais, mon cher... Arrivé en haut, on ne peut que chuter. »

Là, il avait lâché le tee-shirt du jeune homme, approchant doucement sa main contenant le poignard de sa joue droite, près de laquelle il avait soufflé ces mots dans le silence le plus total. Et, d'un geste tout aussi délicat que celui que Panzer avait pu entreprendre un peu plus tôt, il vient, avec une affection dégoûtante, faire d'abord lentement glisser la lame sur sa peau, la ramenant vers lui d'un coup sec. Non, il ne l'avait pas écorché, de lui avait pas ouvert la peau. Il avait fait cela avec le dos de la lame, venant en fait déposer ce « sang de juif » qu'il détestait tant.

Sur ce, il se redresse, le laissant se libérer, reculant jusqu'à la porte sur laquelle il s'appuie, son crâne venant heurter le plastique, ses yeux posés sur l'orphelin, un peu essoufflé tout de même. Il reste ainsi quelques secondes puis, finit par sourire, une nouvelle fois.

« Toutes ces blessures te donnent un air un peu guerrier, tu devrais plaire aux femmes, comme ça, non ? »

Son regard se porte sur les lavabos placés devant Panzer, et Ember se demande un instant s'il serait capable d'aller se rincer de cet « immonde sang » déposé sur sa joue. Il a, en fait, un peu hâte de voir sa réaction, même s'il n'attend rien d'excessif. Mais si elle l'est, c'est encore mieux.
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