Sujet: _Playin' Games || PV X NC-17 yaoi || Mar 1 Avr - 7:43
Le soleil de printemps, qui commençait petit à petit à s'affirmer en ce mois d'avril, filtra à travers les rideaux d'une des chambres de garçons du troisième étage, la baignant d'une vive lumière presque blanche. C'était une chambre de tout ce qu'il y avait de plus normale pour deux adolescents d'une quinzaine d'années : vêtements traînant ça et là ; emballages de chocolat jonchant le plancher autour de la corbeille à papiers ; bureau envahit par des stylos, des devoirs inachevés, des plaques de chocolat non entamées, une PSP esseulée, un magasine pour adulte maladroitement caché sous une revue sur les motos et un ordinateur portable qui prenait toute la place ; tandis que les murs étaient couverts de photos, témoins de belles journées entre amis ou des situations mémorables, et de quelques poster de jeux vidéos, ceux-ci étant rassemblés d'un côté de la chambre, l'autre étant plus sobrement décoré. Hormis le bureau, l'espace assez étroit de la chambre était grignoté par deux lits jumeaux, poussés contre deux murs opposés. A part deux petits tas de draps et d'édredons, rien de remarquable si ce n'est que quelques mèches de cheveux dorés ou cuivrés qui dépassent. Un réveil posé sur la table de chevet de la chose blonde sonna lorsque l'écran digital indiqua 9h00 piles.
« Bi... »
Un quart de sonnerie plus tard, un poing serré s'abattit sur le bouton « off » de la pauvre machine. On se débattit entre les draps blanc et une charmante tête blonde, quoique fendue d'un sourire malicieux, émergea des profondeurs du lit. Les cheveux ébouriffés comme un jeune chiot fou, les iris verts pétillants, les joues rosies par la chaleur du nid et la trace de l'oreiller sur la figure, le jeune homme jeta ses jambes longilignes hors de sa couche afin de se tenir fièrement debout devant son lit. Il bailla, une main devant la bouche, tandis que l'autre était levée vers le plafond pour étirer ses muscles costaux encore tétanisés par le sommeil. Il les posa ensuite sur ses hanches épanouies et effectua trois ou quatre mouvements de gymnastique suivis de quelques étirements supplémentaires dans le but de tirer complètement son organisme de sa léthargie. Tout frais dispo, le jeune blond s'empara de son oreiller et frappa violemment son voisin de chambre avec. Celui-ci grogna depuis les profondeurs de son lit et se recroquevilla sur lui-même. Le jeune surexcité éclata d'un rire tyrannique et lança :
Mello – « Allez Matty le gros Tanuki ! Tu devrais déjà être en train de faire trois fois le tour du jardin en courant ! »
Il marqua une courte pause avant de reprendre, l'index posé sur le menton, l'air pensif.
Mello – « C'est vrai que t'as une tête de Tanuki, n'empêche... Surtout quand t'as tes lunettes de plongée... »
Le tanuki en question grommela depuis le fin fond de sa tanière :
Matt – « C'est pas des lunettes de plongée ! C'est des lunettes de moto ! Pis d'abord, je suis pas un tanu-truc... Laisse-moi dormir... » Mello – « Pas question ! La journée c'est fait pour bouger, pas pour pioncer ! Dans cinq minutes, si t'es pas levé, je te saute dessus ! »
Sur ces mots et sans attendre de réponse, la tornade balança son oreiller sur son lit défait, attrapa sa trousse à toilettes et ses vêtements préparés, puis sortit de la chambre en claquant joyeusement la porte. Et nous, derrière nos PC, on se pose tous la même question : « Mais comment fait-il pour être au taquet dès le matin ? » Et moi, Kana, Reine des Larves, je vous répond naïvement : « C'est un personnage de manga, normal qu'il ait des réactions irréelles ! » Enfin bref, laissons-là les interrogations d'une pauvre geek et revenons à notre blondinet, répondant au doux nom de Mello, qui parcourait le couloir d'un pas conquérant afin de coloniser la salle de bain. Tout le long du chemin, il salua un nombre assez important d'orphelins et d'orphelines. Eh oui, VIP oblige, Mel' était populaire. Soudain, déconcentré de son objectif, il stoppa sa marche devant une porte portant sobrement l'indication "Chambre de Near" imprimée sur une feuille scotchée à la dite porte. Les post-it du style « Boule de Gomme », « Losers' King » et autres « Abruti profond » apposés par sa royale personne avaient été enlevés. Qu'à cela ne tienne, il en écrirait d'autres ! Quitte à claquer toutes ses économies en post-it ! Son visage angélique fut parasité par un rictus démoniaque qui n'annonçait rien de bon et Mello prit une profonde inspiration. Profitons quelques secondes du calme avant la tempête, figurons-nous la tête d'ahuri du p'tit blanc et jouissons de ce spectacle... Que ça fait du bien. Bon, trêve de plaisanteries, fermeture du petit théâtre mental et ouvrons donc cette satanée porte. BAM ! Ehm ehm... « Ouvrir » n'est pas le mot juste, « latter à coups de pieds pour qu'elle s'éclate contre le mur » serait plus approprié. Ses yeux de chat balayèrent la pièce immaculée du regard et un sourire ravi s'étala sur sa figure lorsqu'il vit une petite forme frémir sous la couette. L'adolescent s'approcha du lit en prenant bien soin de piétiner les jouet de sa victime préférée au passage et se pencha tout près de l'endroit qu'il jugeait être l'emplacement de l'oreille du dénommé Near, encore réfugié dans son trou. Il cria à pleins poumons :
Mello – « Boule de Goooooomme ! C'est l'heure pour les gros mollusques blancs et nuls de se réveiller ! »
Pour appuyer ses dires, il tira brusquement sur la couette blanche et celle-ci tomba mollement au sol, entraînant son propriétaire dans sa chute. Le blond éclata d'un rire bref mais moqueur et s'exclama, faussement navré :
Mello – « Oh ! Quel maladroit je fais ! T'es pas mort quand même ? Remarque, on s'en fout, nan ? »
Très fier de son petit effet, il tourna aussitôt les talons et sortit en claquant la porte, 3ème édition. Trois porte en cinq minutes, ça fait beaucoup quand même... Il va finir par établir un record du monde ! Quand même... Quinze ans et encore immature à ce point... Mais bon, ce n'est pas à trente ans qu'il pourra se permettre de débiter des conneries pareilles alors autant en profiter. Le jeune homme survolté parcourut la distance qui le séparait de la salle de bain et y entra, jubilant encore. Mello pénétra dans une des petites pièces qui comprenait une baignoire et s'y enferma afin de se débarbouiller et de s'habiller tranquillement. Il plia son pyjama noir et sortit de son abri. Un jean noir ni large ni serré, déchiré en bas et un peu aux genoux, un boxer tout aussi sombre, un t-shirt à manches longues de la même teinte, une veste de coton à fermeture éclaire couleur de ténèbres et son fidèle chapelet de perles rouges constituaient sa tenue. Il avait décidé d'être simple aujourd'hui, de s'offrir un petit retour aux sources, sans cuir ni fringues aguicheuses, bien que son sex appeal restait intact. Le jeune homme s'approcha d'un lavabo, à côté d'une jeune fille à tête de chat, et sortit une brosse à cheveux de sa trousse à toilette. Il remonta les manches de sa veste qui par leur longueur venait grignoter ses mains effilées jusqu'à la naissance de ses doigts délicats, et commença à brosser sa chevelure blonde pour lui redonner un aspect plus présentable. Tâche de la plus haute importance : ses cheveux, c'est toute sa vie ou presque. La jeune fille, répondant au nom de Lust, le regarda l'air moqueur et railla :
Lust – « Tiens ! Voilà donc notre très chère pétasse blonde qui s'occupe de son plus précieux attribut ! » Mello – « A ta place j'en ferais autant, chat de gouttière. » répondit calmement le jeune homme, encore tout émoustillé par son dernier exploit. « Je suis sûr que ça grouille de puces là-dedans ! » Lust – « Moi aussi je t'aime. » Mello – « Moi non plus. »
L'adolescente à tête de chat, ayant fini de se préparer, partit non sans tirer la langue au blond. C'était toujours comme ça entre le Leader des Chocolate Rangers et le Leader des Seven Deadly Sins : toujours en train de se charrier.
Une bonne demi-heure plus tard, tout propre, tout brillant, Mel' quitta la salle de bain. Il avait complètement oublié de sauter sur Matt mais qu'importe, il se rattraperait un autre jour. Au passage, le second successeur de L happa Howl, un membre de son groupe, pour qu'il ramène ses affaires dans sa chambre à sa place. Trop la flemme de revenir pour voir son meilleur ami lui ronfler effrontément à la figure... Que faire à présent ? Jouer au foot ? Trop tôt, il était à peine 9h36. Manger ? Hm... Pas très faim et puis il avait glissé quelques plaques de chocolat entre ses vêtements en cas de petit creux. Se disputer avec Lust ? Pff... Pas d'humeur. Tabasser Zero ? Bof... Si c'est pour le voir se la jouer preux chevalier au bord de la mort, c'est même pas la peine. Squatter la chambre d'Alchemy et Only ? Mouais... Plus tard, peut-être. Embêter Near ? Oh oui... Excellente idée, il n’a pas eu sa dose ! Pas assez en tout cas. L'ouragan privé de la Wammy's House se mit donc en quête de son rival blanc, avide de pouvoir le tourmenter et peut-être le faire craquer. Qui sait ? L'avenir est plein de surprises. Il parcourut l'orphelinat de haut en bas et de droite à gauche sans rien trouver qui corresponde à ses attentes. Dépité, Mello poussa une ultime porte : celle de la chambre de l'intéressé. Et là, miracle, une petite silhouette pale et vacillante se tenait debout à la fenêtre ! Victoire ! Le mioche est seul et sans défense ! Incroyable quand même, il n'avait pas changé d'endroit depuis qu'il l'avait laissé ! Ou alors il était sorti un bref instant puis été revenu. Enfin bref, l'emploi du temps du Drap n'intéresse personne, si ? A part Linda la fouineuse, tout le monde se fiche bien de savoir ce que fait Little Near à 9h54, une banale journée d'avril. Melly se glissa sournoisement derrière son ennemi numéro un et lui mit une pichenette derrière la tête. Le dominant de toute sa hauteur, les mains sur les hanches, fièrement planté sur ses deux pieds, il lança :
Mello – « Heya, p'tite tête ! Réveillé ou faut que j'en remette une petite couche ? »
Sans s'embarrasser d'une réponse de la part de l'albinos, qu'elle soit positive ou négative, le jeune homme décida à sa place et lui donna une petite tape sur les commet du crâne. Il ricana, visiblement très content de lui. Il en faut peu pour être heureux.
HJ : En espérant que ça te plaise et que ça t'inspire ! =3
Sujet: Re: _Playin' Games || PV X NC-17 yaoi || Mar 1 Avr - 19:24
La nuit, comme beaucoup d’autres nuits ces derniers mois, avait été fraîche et humide : le printemps cette année n’était décidément pas très clément, il pleuvait un peu trop souvent, et tout le paysage autour de l’orphelinat semblait encore plongé dans le sommeil et dans la brume du matin : les plantes étaient inondées de pluie et de rosée et les gouttes d’eau reluisaient au soleil pâle de ce début de matinée. Les arbres au fond de la cour de Wammy’s House, rendus flous par le brouillard, revêtaient un air proche de grands fantômes informes qui semblaient presque attendre leur heure pour passer à l’offensive, et les fenêtres embuées par le contraste entre le froid de l’extérieur et la chaleur humaine de l’intérieur de la chambre de notre petit génie laissaient transparaître la lumière faiblarde de l’astre doré sur les draps du concerné.
Il n’avait pas beaucoup dormi, encore une fois. Ce n’était pas qu’il n’en avait pas envie, en fait, c’était juste que le besoin ne se faisait pas ressentir comme il aurait dû le faire. Il s’était contenté de rester tapi au fond de ses draps, pour se protéger tant bien que mal de la fraîcheur désagréable de ces nuits printanières, attendant que les minutes passent, longues, lentes, infinies, et la pluie qui continuait de tambouriner les vitres sans pitié ne l’aidait pas vraiment à trouver le sommeil. C’était un bruit qui aurait pu le bercer, mais il ne faisait que titiller ses nerfs et faisait cligner ses yeux de façon convulsive : impossible de fermer l’œil dans ces conditions. La chaleur douillette des couvertures n’était pas non plus assez confortable pour l’envelopper d’un cocon agréable et moelleux et le faire plonger dans le sommeil : elle ne faisait qu’intensifier son éveil, parce qu’il n’aimait pas être cloîtré dans ces morceaux de tissu qui semblaient vouloir l’étouffer. Peut-être qu’il aurait dû essayer de dormir dans une autre position. Mais existait-il un moyen de dormir au chaud sans être enfermé dans des couvertures ?
Le petit albinos aux yeux aussi froids que les vitres de ses fenêtres s’était relevé plusieurs fois pendant la nuit, son petit corps uniquement recouvert de sa chemise trop longue, pour observer l’extérieur, ou juste pour s’asseoir, jetant parfois un rapide coup d’œil à son réveil pour voir changer alternativement et régulièrement les chiffres rouges qui brillaient. Il les observait sans réellement s’y intéresser, juste parce que c’était la seule chose qui bougeait dans cette pièce bleutée et sombre : mais les frissons incessants qui le parcouraient l’avaient obligé à se recacher dans ses couettes, à regret, condamné à observer le mur et écouter sa respiration et les battements lents de son pouls. Il n’avait même pas daigné toucher à ses jouets, au sol, parce qu’il faisait trop noir, et qu’il n’y voyait tout simplement rien du tout à moins de vingt centimètres. Inutile de se détruire les yeux plus que de raison. D’autres minutes interminables passaient, toutes les mêmes.
Le jour, enfin, venait de se lever, alors même qu’il s’était finalement résigné à rester couché. Encore une journée allait commencer. Il espérait qu’on daignerait enfin le laisser tranquille, il en avait par dessus la tête du comportement puéril de tous ces enfants qui se prenaient pour des génies et qui l’étaient sûrement mais qui n’avaient rien d’autre à faire de leur temps que de le déranger… Il jeta mollement un œil vers son réveil qu’il ne pouvait pas voir entièrement de par sa position couchée et qui indiquait une heure qui commençait par un 9. A voir le soleil, il devait tout juste être 9 heures passées. Et puis en fait, ce n’était pas si important. Il venait tout juste de se retourner un peu dans ses draps quand il entendit soudain un bruit incongru provenant de sa porte d’entrée.
BAM !
Il n’avait pas vraiment sursauté, simplement soupiré, et s'était peut-être sans s’en rendre compte enfoncé légèrement plus dans ses draps, comme si leur protection presque étouffante était soudain devenue sa seule défense. Il n’y avait pas trente-six personnes pour venir le saluer de cette façon courtoise à neuf heures du matin, en ouvrant gracieusement la porte à coups de pied, comme si elle lui avait fait du mal. Near avait même réussi à s’empêcher de frémir quand il avait compris que ladite personne s’approchait dangereusement de lui et allait sûrement dans la minute lui hurler quelque chose dans les oreilles. Et au mieux, il ne ferait que ça.
Mello « Boule de Goooooomme ! C'est l'heure pour les gros mollusques blancs et nuls de se réveiller ! »
Evidemment, Near aurait pu se douter que ça ne lui suffirait pas de lui dire des inepties dès le matin, il fallait qu’en plus de lui déchirer les tympans, le blondinet au sourire démoniaque tire brusquement sur ses draps pour le faire tomber à terre, dans un bruit mou. Quelle charmante façon d’être tiré du lit, vraiment. Mello était le summum de la délicatesse, et Near se dit qu’il fallait décidément vraiment qu’il trouve une autre position pour dormir s’il voulait éviter ce genre de stupidités à l’avenir. Ou alors, il fallait simplement ne pas dormir du tout. Mais Mello trouverait sans doute une autre façon de l’embêter, de toutes façons. Passons, là n’était pas la question. Le petit génie était là, par terre, dans ses draps aussi blancs que sa chemise et ses cheveux, et il n’esquissa aucun geste pour s’en dépêtrer. Il suffisait simplement d’attendre que Mello s’en aille, sans bouger. Pour lui montrer que ça ne servait à rien. Peut-être que ça le dissuaderait. Peut-être, peut-être pas. Le blond semblait assez fier de lui, Near le vit à son air triomphant, mais il ne s’attarda pas dans la chambre et claqua la porte avec tout autant de douceur que quand il l’avait ouverte. Near s’échappa lentement de la prison du tissu autour de lui et replaça les draps sur son lit alors qu’il se levait sans entrain. Il marcha lentement vers la fenêtre et l’ouvrit, le courant d’air lui glaça les os, et il la referma aussitôt. Il espérait que le temps s’améliorerait dans la journée, simplement pour que les autres aillent jouer dehors. Qu’il ait du silence.
Quelques minutes passèrent. Il se décida à passer son boxer et son pantalon blanc, sans vraiment y faire attention. Il enfila également une autre chemise, pas différente de celle qu’il avait porté la veille et celle avec laquelle il avait dormi, mais peu lui importait. Il ne passait pas son temps à s’admirer, de toutes façons. Son passage dans la salle de bain se ferait après l’heure de pointe des petits anges de la Wammy’s, j’ai nommé Mello ou encore Lust, et les autres, notamment les jumeaux. Il préférait ne pas penser à se retrouver dans la même pièce que tous ces gens-là en même temps. Il se replaça ensuite devant sa fenêtre placée au centre de sa chambre, ignorant les jouets que Mello avait soigneusement écrasés, et passa un pan de sa manche contre la buée pour regarder dehors. Il ne savait pas vraiment ce qu’il attendait. Les journées n’étaient que des nuits ensoleillées. Les minutes ne passaient pas plus vite.
A part que le jour, les autres n’avaient pas la sage idée de dormir, malheureusement. Un grincement lui fit comprendre que sa porte venait à nouveau de s’ouvrir. Un coup rapide à l’arrière de sa tête le fit cligner des yeux, mais il ne daigna pas se retourner vers son rival qui venait de le frapper.
Mello : « Heya, p'tite tête ! Réveillé ou faut que j'en remette une petite couche ? »
Un autre coup sur sa tête le fit se crisper légèrement plus, mais ses yeux ne s’éloignèrent pas de l’extérieur de l’orphelinat. Faire attention à Mello dans ces situations-là était une erreur à ne pas commettre. La main du petit albinos se dirigea vers une mèche de ses cheveux qui s’enroula autour de son index.
Near : « Bonjour, Mello. Je suis parfaitement réveillé grâce à toi, merci de t’en préoccuper. »
Ce qu’il pouvait espérer, au mieux, c’est que Mello lâche l’affaire et s’en aille pour se trouver une occupation plus intéressante. Ou peut-être qu’il était d’humeur à se disputer, ce matin, comme d’habitude. Après tout, ce n’était pas si grave. Mello était en lui même un divertissement assez conséquent. Violent et puéril, certes, mais distrayant.
HJ : Niiih... J'ai fait de mon mieux mais on sent la non habituée x'D
Dernière édition par Near le Mer 2 Avr - 23:21, édité 1 fois
Invité
Sujet: Re: _Playin' Games || PV X NC-17 yaoi || Mer 2 Avr - 17:10
Mello attendit une quelconque réaction de son rival, ses yeux en amende plissés par l'impatience curieuse dont il était la proie. Un sourire fantomatique flotta sur ses lèvres satinées lorsqu'il vit Near se crisper, si peu que n'importe qui ne l'aurait remarqué. Cependant, pour un oeil perçant exercé comme celui du blond, c'était un jeu d'enfant que de traquer chaque mouvement de son rival, aussi infime soit-il. Présenté comme ça, cela peut paraître malsain – et ça l'est – mais toute cette intense concentration était déployée dans un seul et unique but : dépasser Near. Quoique... Dieu seul sait ce qui peut se passer dans son esprit tordu. Mieux vaut ne pas s'y frotter, on risquerait fort de découvrir quelques pensées que l'on aurait préféré ne jamais savoir. Le sourire de Mello glissa soudain de son visage pur. Oh non... Ce bras qui se lève, cette petite main aux doigts repliés, tous sauf l'index, qui s'approche dangereusement de sa tempe... La bouche du jeune homme se tordit et ses yeux verts se plissèrent un peu plus, d'agacement cette fois. Son poing se crispa nerveusement. Ne me dis quand même pas que... Near commença à enrouler nonchalamment une mèche nacrée autour de son index légèrement replié. Et si, il le faisait ! Le blondinet ne supportait pas quand l'albinos faisait ça. C'était horriblement stressant. En plus, à force de tortiller ses cheveux blancs de cette manière, le garçon se retrouvait affabulé de petites bouclettes ! C'est vraiment, mais alors vraiment, pas esthétique ! Est-ce que lui, Mello, se faisait des permanentes expresses ?! Non ! Alors pas de raison pour que ce crétin d'idiot de minus de saleté de Near le fasse ! Comme c'est énervant ! Il brûlait de lui attraper le bras et de le lui attacher pour qu'il ne puisse plus jamais tripoter sa chevelure blafarde. L'éternel second remua les doigts comme pour les détendre. Restez calme et, surtout, ne pas manger de chocolat. Cela trahirait sa nervosité. Le premier lâcha d'un ton neutre :
Near – « Bonjour, Mello. Je suis parfaitement réveillé grâce à toi, merci de t’en préoccuper. »
Y m'éneeeeeerve ! Je vais le tuer ! Il se fiche de moi ! Non, non... Ne pas s'énerver, pas tout de suite, pas maintenant. Le blond se répétait mentalement des paroles apaisantes destinées à retarder son explosion. Si elle était trop précoce, il perdrait une nouvelle fois face à Near. Et ça, il ne pouvait se le permettre, même si sa seule envie était de trépigner comme un gosse. Mello émit une sorte d'exclamation étouffée et méprisante, affichant un petit sourire en coin des plus désagréables. Il lança insolemment :
Mello – « Humph ! Mais de rien, c'est tout naturel pour moi de faire en sorte que tu commences sainement ta journée ! Après tout, je suis celui qui m'inquiète le plus pour toi dans cette baraque ! Même Roger n'est pas aussi attentionné que je le suis pour toi. »
Inspiré, il tenta ces paroles absurdes, espérant qu'elles aient un quelconque impacte sur ce robot sans émotion :
Mello – « En même temps, c'est un peu grâce à moi que tu « vis », non ? C'est moi qui fais que tu ne restes pas statique toute la journée, à ne rien faire ! Qui appelle-t-on pour t'aider ? Moi. Qui groupe-t-on avec toi, l'éternel mal-aimé, pour les travaux de groupe ? Moi. Qui associe-t-on à toi très injustement ? Encore moi. Tu ne trouves pas ça étrange ? »
Il continua sur sa lancée, sans pouvoir s'arrêter, enflammé par son discours qui depuis trop longtemps était resté comprimé au fond d'un noir recoin de son âme. Les yeux grands ouverts, les pupilles comme des têtes d'épingle, les poings serrés, la bouche déformée par un rictus assez peu engageant.
Mello – « En vérité, sans moi tu n'existes même pas. Tu perds tout intérêt ! Sans moi tu n'es plus qu'une coquille vide qui débite ce qu'on lui demande de dire ! D'ailleurs, tout seul, tu ne sais rien faire. Tu ne sais pas vivre. Tu ne tiendrais même pas une heure lâché en pleine nature, pas même en pleine ville. Tu t'évanouirais rien qu'en pensant à entrer dans un supermarché ! Peuh ! C'est pitoyable, vraiment ! A ta place, j'arrêterais de me la jouer cool et je reconnaîtrais mon incompétence ! »
Frémissant d'une colère latente, tapis dans ses entrailles, l'adolescent vrillait le dos de Near de son regard vert d'eau. Ses pupilles rétrécies étaient comme deux balles de révolver, précises et meurtrières qui mitraillaient leur rival de part en part. S'il pouvait tuer avec ses yeux, l'albinos serait mort depuis longtemps déjà. Tous ses muscles étaient crispés, prêt à bondir comme un fauve. Mais son esprit le tenait comme en laisse afin d'éviter le carnage. Non, ne pas se jeter sur lui pour mutiler chaque centimètre carré de sa peau blanche et vierge... Pourtant, c'était si tentant. Il aimerait tant voir Near paniquer. Main non, mais non... S'il agissait trop vite, ce ne serait plus drôle et tout l'intérêt du jeu serait gâché. Le mieux était de le faire souffrir à petit feu, pour profiter au maximum du calvaire du blanc. Voilà, c'est ce qu'il allait faire. Mello se détendit tout doucement ; ses poings se desserrèrent et ses yeux reprirent un aspect humain. Ses longs doigts fins s'emparèrent de la croix d'argent de son chapelet de perles de verre rouge sang et la portèrent à ses lèvres. Sans détacher son regard perçant du fragile garçon, apaisé par le contact froid de l'argent sur ses lèvres brûlantes, le démoniaque blondinet parvint à faire retomber sa haine et sa rancoeur, à les enfermer. Il était très important de ne pas perdre patience. Ce serait faire trop plaisir à cette saloperie blanchâtre ! Oh oui... Boule de Gomme devait trouver cela tellement amusant de le voir s'énerver tout seul, c'était si divertissant pour lui. Or, Mel' n'était pas un cobaye, il n'était pas soumis à ce petit chieur. Le maître ici, c'était lui-même et personne d'autre ! Le jeune insolent lâcha sa petite croix, qui retomba sur son torse. Puis, sachant que Near détestait tout contact humain, il posa une main ferme sur son épaule frêle. Brièvement surpris par la chétivité de son ennemi, par la fragilité de son épaule osseuse, il reprit cependant rapidement ses esprits et le fit tourner d'un demi-tour sur lui-même, sans douceur, pour qu'ils soient face à face. Mello planta son regard expressif couleur d'océan dans celui vide et froid comme les abysses de Near. Ils n'avaient strictement rien en commun, et pourtant... La tornade blonde, calme pour le moment, ne lâchait pas son blanc rival du regard. Tout les opposait. Le blanc et le noir. La glace et le feu. Le bien et le mal. Le calme et la colère. Le vent et ses morsures. La bête et ses crocs. La rose et ses épines. Mel’ se pencha doucement vers son oreille, ses cheveux bonds chatouillant la peau sensible de la joue et du cou de Near, et il murmura :
Mello – « Si tu savais à quel point je te hais, Near… Si seulement tu n’avais conscience que d’un quart de ma haine envers toi… »
Il esquissa un sourire invisible aux yeux de l’albinos et se redressa. En ce moment même, bien qu’il faisait de son mieux pour ne pas trahir ses sentiments, il était assaillit d’émotions contradictoires. Je veux te toucher. Je veux m’enfuir. Tu m’attires. Tu me dégoûtes. Tu es adorable… et détestable. Je veux te contrôler, t’avoir pour moi… Je veux te tuer, va-t’en très loin, raclure. Hum… Quand il y pensait… Il devenait vraiment obsédé ! Qui venait toujours dans la chambre du mioche ? Lui. Qui cherchait toujours à lui faire des sale coups et par extension rester en sa compagnie ? Lui. Qui ne cessait de penser à leur combat pour devenir L ? Lui. Qui se torturait l’esprit en pensant au mini gnome ? Lui. Mello eut envie de se taper la tête contre le mur. Malédiction ! Il devenait vraiment dingue ! Et dire qu’avant c’était Near qui était tout le temps collé à ses basques… Le jeune homme foudroya Boule de Gomme du regard.
Sujet: Re: _Playin' Games || PV X NC-17 yaoi || Mer 2 Avr - 23:09
[HJ : le blanc faisait mal aux yeux...]
Il n’avait même pas besoin de se retourner pour savoir quelle était l’expression qu’avait arborée Mello après qu’il lui ai répondu de cette façon totalement neutre et désintéressée, voire innocemment sardonique. Le blond surexcité qui aimait venir le provoquer dès le matin faisait toujours la même tête quand Near lui parlait comme ça. Ce visage angélique devenait grimaçant, ses sourcils étaient froncés, son regard s’assombrissait, ce visage était déformé par une irritation profonde que son plus grand rival parvenait à chaque fois à faire naître en lui, simplement avec deux ou trois mots ironiques et un petit geste qui n’avait pourtant rien de provocant. Ce visage à la fois passionné et terrifiant, que Near observait toujours fixement en général, rien que pour essayer de comprendre comment Mello faisait pour le détester autant, et dans l’espoir peut-être de parvenir à lire quelque chose ou analyser les émotions dans son regard enflammé et colérique ( ou peut-être juste pour le regarder, tout simplement, sans penser à rien d’autre qu’à l’opposition entre ses yeux vides et ceux emplis de sentiments du blond ). Et pourtant le petit albinos savait pertinemment que c’était précisément son comportement hautain qui mettait son rival dans tous ses états… Etait-ce du sadisme alors, de le provoquer ? Ou plutôt du masochisme ? Ou simplement un petit jeu, histoire de ne pas s’ennuyer… Le fait est qu’il réussissait toujours à énerver Mello, et c’en était peut-être même devenu une habitude. Il n’avait même pas peur des représailles.
Mello – « Humph ! Mais de rien, c'est tout naturel pour moi de faire en sorte que tu commences sainement ta journée ! Après tout, je suis celui qui m'inquiète le plus pour toi dans cette baraque ! Même Roger n'est pas aussi attentionné que je le suis pour toi. »
Léger étonnement de la part du petit génie. *Tu t’inquiètes pour moi, Mello ? Et tu m’annonces ça comme ça ? Voilà qui est étrange. A quoi tu penses, vraiment…*
Le blond continuait de débiter un flot de paroles et Near l’écoutait avec patience, sentant que son rival avait l’air de lui dire soudain et sans retenue tout ce qu’il avait sur le cœur. Et c’était des révélations que Near n’avait pas imaginées une seule seconde, des remarques bizarres encore issues du fruit de l’esprit qui tournait à cent à l’heure du blondinet, de ses élucubrations compliquées, de son cerveau imprévisible. Lui, Near, ne vivait que grâce à Mello ? Il ne pourrait rien faire sans lui ?
Le petit albinos avait esquissé un imperceptible sourire que Mello n’aurait pas pu voir de toutes façons. La situation avait quelque chose de comique, peut-être. Il y avait tant de choses qu’il aurait pu lui répondre juste pour le mettre en colère. Comme, par exemple, lui demander si dans ce cas, comment il pouvait expliquer qu’il était celui qui passait son temps à venir le chercher ? Pourquoi c’était toujours lui le premier à venir le provoquer ? Son existence -ou presque- n’était-elle pas uniquement vouée à le doubler ? Near n’était-il pas celui à cause de qui il ne vivait pas une petite existence paisible tranquillement à la tête de l’orphelinat ? Il aurait aussi pu lui demander si Mello n’était pas plutôt en train d’essayer de s’auto persuader qu’il lui était supérieur par un moyen ou par un autre, qu’il tentait désespérément de se faire croire que son existence était essentielle à celle de Near, tout simplement parce que celle du petit génie hautain et froid était, elle, en quelque sorte, devenue envahissante et presque nécessaire à la sienne… Mais lui dire ces choses-là, aussi véridiques qu’elles soient, aurait été suicidaire.
Near n’avait pas décroché son regard de la fenêtre, même si son esprit était entièrement concentré sur la présence de son rival blond derrière lui, dont les yeux lui traversaient le corps avec tant de ressentiment qu’il parvenait presque à le sentir. Surtout, ne pas se retourner, le laisser parler. Laisser couler son regard dévorant sur lui, comme s’il ne le transperçait pas. Ne pas lui donner l’impression qu’il avait peut-être, quelque part, au fond, raison sur quelques points particuliers. Simplement, ne pas réagir du tout, comme d’habitude. Near ne voulait admettre quoi que ce soit qui l’humilierait face à Mello et qui lui laisserait croire une seconde qu’en effet, il était peut-être plus important pour lui qu’il ne voulait l’avouer, donc il était inutile de le dire à haute voix alors que lui même n’y croyait pas. Near aussi avait sa dignité.
* J’ai peut-être plus de difficultés que toi à me débrouiller tout seul, je te le concède, Mello. Mais que tu ailles jusqu’à dire que sans toi, je ne vis pas, c’est un peu fort. Tu présumes de ton pouvoir. *
Mello s’était tu, et Near avait entendu le petit son des perles de son chapelet claquer les unes contre les autres alors que le blond avait laissé tomber le bijou sur sa poitrine. Mello n’avait pas croqué brusquement dans du chocolat, cette fois. Essayait-il de lui faire croire qu’il n’était pas énervé ou qu’il disait ça avec tout son sang froid, alors qu’il était évident qu’il mettait toute son âme à s’évertuer de chercher une faille dans la carapace protectrice dont Near s’était entourée toutes ces années ? Le petit albinos se demandait ce qui passait par la tête à Mello dans ces moments-là. Il comptait répondre quelque chose, encore une fois, de la pure provocation, juste pour que son rival reste plus longtemps derrière lui, ou par curiosité de savoir ce que le blond répondrait, mais il fut pris de vitesse.
La main déterminée de l’insolent blondinet s’était emparée de son épaule gracile sans prévenir, et le força à se retourner vers lui. Les yeux du petit génie s’étaient écarquillés un quart de seconde, le temps de comprendre pourquoi Mello avait ressenti le besoin de le toucher, chose que lui-même n’aimait pas du tout et que son rival aurait dû répugner à faire sur sa petite personne. Se faire frapper, à la limite, était désagréable mais rapide et sans arrière-pensées psychologiques. Mais quand Mello le retenait comme ça, sans douceur aucune, et juste pour pouvoir le fixer ainsi de ses yeux flamboyants et emplis d’émotions différentes, Near était bien plus que mal à l’aise. C’était insupportable. Mais, stoïque, il soutint le regard de son antithèse vêtue de noir, sans se laisser intimider, et le blond s’approcha soudain du côté de son visage, sa main toujours agrippée à l’épaule du petit albinos, et ses mots susurrés ainsi que la pointe de sa chevelure dorée contre sa peau firent légèrement entrouvrir les lèvres de Near et lui causèrent un léger frisson qu’il n’était pas parvenu à maîtriser, bien que son corps ait repris son attitude habituelle immédiatement après.
* Lâche-moi. Eloigne-toi. *
Le blond se recula, un léger rictus sur les lèvres.
*Tu me détestes donc tant que ça ? Tu sais, tes yeux ne mentent pas, ne me regarde pas comme ça, je commence à te connaître. Tu ne le penses qu’à moitié. Je me trompe peut-être, mais il y a quelque chose qui te tracasse plus profondément. Tu me hais, mais pourtant tu restes dans ma chambre à me le répéter alors que tu pourrais et devrais t’éloigner. Et tu t’es approché de moi alors que tu n’en avais absolument pas besoin. Tu crois peut-être que tu m’impressionnes ? Mello, il te faudra bien plus qu’un peu de méchanceté pour me faire perdre mon sang-froid, me faire peur ou me faire déraisonner et m’incliner devant toi, ne serait-ce qu’une seconde… Tu le sais, pourtant. *
Near reporta légèrement nerveusement son index sur le côté de sa joue pour tripoter une mèche de ses cheveux dont le soleil faisait resplendir la couleur blanche, il était dos à la fenêtre et Mello ne devait pas voir clairement son visage. Dire quelque chose qui enflammerait la mèche de la bombe vivante qu’était le blond ne lui paraissait plus une mauvaise idée. Juste… pour s’amuser ?
Near : Tu as encore quelque chose à me dire, ou je peux sortir de ma chambre ?
Feindre l’indifférence. C’était l’étincelle de trop. En général. La goutte qui faisait déborder le vase et qui mettait feu aux iris de Mello et leur donnait cet aspect captivant et indomptable.
Near jeta un œil à son réveil. Tiens, les minutes passaient plus vite quand Mello était là.
Invité
Sujet: Re: _Playin' Games || PV X NC-17 yaoi || Sam 5 Avr - 14:13
Mello ne pouvait détacher son regard vert d'eau des abysses sans fond de Near, comme hypnotisé. C'est vrai... Que faisait-il là, une main crispée sur l'épaule de son rival ? N'avait-il rien de mieux à faire ? Sa fierté lui criait que oui, il y avait tant d'autres choses à faire que de rester là. Mais une autre force, bien plus puissante et mystérieuse, l'empêchait de bouger. Pire, elle lui faisait aimer ça. Oui, la chambre de Near était comme une étape obligatoire de sa journée, quitte à y retourner plusieurs fois par jour. Ses jambes l'y amenaient toutes seules, sans qu'il aie besoin de réfléchir. Au début, comme possédé, il était presque euphorique de se présenter devant son ennemi juré. Il était là, devant l'albinos, et ça lui faisait de la peine de l'admettre, mais il faisait son intéressant. Oui, comme lorsque l'on rencontre de nouvelles personnes et qui l'on projette tous ses atouts avec ostentation, d'un faux air dégagé. C'était comme ça qu'il se comportait, comme un gamin lors de son premier jour au centre aéré. Mais le problème, c'était que Mello connaissait Near depuis 10 ans maintenant ; pourtant, il ne pouvait s'empêcher de répéter inlassablement son comportement puéril. Nonobstant, après que son rival aie dissipé cette brume qui le parasitait par quelques piques sardoniques et méprisantes, le jeune blond prenait conscience de ce qui l'entourait et finissait toujours par déguerpir, furieux ou bien la queue entre les jambes. Il léchait ses blessures tout le reste de la journée, et recommençait son petit rituel le lendemain.
Mihael en avait la confirmation désormais : il était complètement obsédé. C'est le mot, Near l'obsédait, l'empoisonnait. Il ne se passait jamais une journée sans que le blondinet ne pense à l'albinos. Etait-ce devenu une... addiction ? Pitié, faites que non ! Mello avait toujours eu une personnalité très addictive ; lorsqu'il se prenait d'intérêt pour quelque chose ou quelqu'un, il devenait accro, sans pouvoir freiner sa passion dévorante. Ainsi, le blond aux yeux verts était dépendant au chocolat, mais aussi au pouvoir, à Matt, au sexe... et à Near maintenant ? Pourtant, il rejetait cette nouvelle obsession de tout son être. Non, il ne voulait pas être à accro à la petite chose blanche ! Pas lui ! N'importe qui mais pas lui !
Au prix d'un effort démesuré, le démon du feu ne laissa aucune émotion transparaître, si ce n'est que ses iris flamboyèrent. Il plissait légèrement les yeux pour pouvoir regarder la boule de neige, celle-ci étant en contre-jour. Cependant, ce n'était pas suffisant et son visage gardait une part d'ombre. D'ailleurs, il avait recommencé à tripoter une mèche nacrée. Mello tiqua. Ce que c'était agaçant... Il ne pouvait s'empêcher de concentrer toute son attention sur cette petite main qui s'agitait lentement, se désintéressant des yeux de son propriétaire. L'ADM, comme certains l'appelaient, entendait même distinctement le presque inaudible froissement que ce geste produisait. Alors qu'il s'apprêtait à empêcher l'albinos de continuer à enrouler ses cheveux autour de son index, celui-ci ouvrit la bouche et lâcha, indifférent :
Near – « Tu as encore quelque chose à me dire, ou je peux sortir de ma chambre ? »
Mihael Keehl tourna immédiatement la tête pour intercepter le regard du garçon. Cette simple phrase réveilla la bête sauvage qui sommeillait en lui. Il fut secoué d'un spasme nerveux, soudain révulsé par cette petite silhouette tremblotante, ce qui l'amena à faire un pas en arrière. Nonobstant, cette distance mise entre eux ne fut pas éternelle et Mello saisit violement Near par le col, fit un pas latéral et le plaqua contre le mur à côté de la fenêtre. Un grondement presque animal naquit dans sa poitrine et il hurla :
Mello – « Near ! »
Ce simple nom résumait toute sa fureur, toute sa haine contre le petit albinos. Terrible, sa voix profonde semblait se répercuter sur les murs de la chambre pour occuper tout l'espace disponible. Son visage déformé par la colère, il paraissait au bord de la folie. Ses yeux s'enflammèrent, animés par un inépuisable brasier qui donnait vie à ses iris. Ses pupilles, maintenant aussi petites que des têtes d'épingle, étaient rétrécies par la haine, comme celles d'un drogué en manque de sa dose quotidienne. Mello, lui, avait besoin de sa dose de violence afin s'assouvir sa soif de vengeance. Near allait passer un sale quart d'heure. Quart d'heure ? Que dis-je ! Bien plus qu'une quinzaine de minutes.
L'adolescent resserra son étreinte, sans tendresse. Il se rapprocha dangereusement de son ennemi et fut bientôt si près que le garçon pouvait son haleine chocolatée chatouiller son visage. Le blond susurra :
Mello – « Tu t'imagines que tu peux disposer de moi selon tes désirs ?! Ne me sous-estimes pas, Near, je pourrais bien avoir envie de te détruire. Tu sais que j'en suis capable. Je me fiche bien des conséquences... Si tu me connais si bien, tu devrais en avoir conscience, non ? J'ai des tonnes de choses à te dire, p'tit génie, des choses que je garde en moi depuis que je t'ai rencontré, alors que tu n'étais qu'un gros bébé empoté. D'ailleurs, tu n'as pas changé. Alors tu vas rester là et faire face pour une fois ! »
Leurs deux corps étaient si proches qu'ils étaient presque collés. Seuls leurs vêtements se frôlaient, lorsque le blond furieux tremblait un peu trop nerveusement.
Near... Tu es le seul obstacle entre moi et L. Tu es celui qui a volé mes rêves, qui a volé le semblant de vie que j'avais réussis à reconstruire sur les ruines de mon ancienne et misérable existence. J'étais le premier avant ton arrivée, j'étais le préféré. Mais mon bonheur, tu l'as brisé à peine un an après son éclosion. Tu es arrivé et tu as automatiquement pris ma place. Tous les adultes étaient en adoration devant ta tête de peluche et tes fantastiques aptitudes. Et moi, j'ai très vite endossé mon rôle de petit délinquant incontrôlable et violent qui tape les bébés. Le pire, c'est que tu me suivais partout alors on pensait que j'étais ton ami. Mais je préfèrerais mourir plutôt que d'être associé à toi, tu comprends ?! Je te hais, tu me dégoûtes ! Je te tuerais de mes propres mains, Near, crois-moi !
Mihael Keehl fut parcouru par un nouveau tremblement furieux. Il mourait d'envie de voir les iris de son rival se troubler, refléter un quelconque sentiment de crainte, de serait-ce qu'une seconde. Il savait parfaitement que ce dernier supportait mal le contact des autres, et le blond comptait bien en abuser... La matinée allait se révéler très instructive et enrichissante, Mello en avait la certitude. Le vent tournait, le ressens-tu aussi, Near ? Ou es-tu toujours enfermé dans ta bulle ?
Sujet: Re: _Playin' Games || PV X NC-17 yaoi || Dim 6 Avr - 23:52
Oh, et voilà, prévisible ; elle était là, la colère brûlante et la haine sans limites, au fond des yeux aigue-marine aux reflets émeraude de Mello. Elle était tellement apparente, presque palpable, c’était un spectacle vraiment étonnant, tellement intéressant. Elle dansait dans ses iris telle une flamme avide de tout détruire sur son passage, sans la moindre pitié, une flamme qui ne voulait qu’une chose : le faire fondre, lentement, à petit feu… ou bien peut-être le réduire en cendres, vite, en le faisant souffrir le plus possible.
Une simple phrase de la part du petit génie, sans agressivité aucune, quelques mots sans profondeur mais dits de sa petite voix condescendante, et elle apparaissait au fond des yeux assombris et à moitié recouverts de mèches blondes, comme toujours. C’était fascinant. Intimidant, effrayant certes, et loin, très loin d’être rassurant. Mais fascinant quand même. Mello avait-il conscience qu’il était un phénomène particulièrement intéressant de l’espèce humaine ? Se doutait-il un seul instant que lorsqu’il s’énervait ainsi, Near n’éprouvait aucune peur, mais juste de l’intérêt ?
Le jeune adolescent blond et furieux semblait indécis malgré sa colère, ou alors il était surpris et sur les nerfs, car il avait fait subitement un pas en arrière ; mais Near savait que jamais Mello ne serait sorti de la chambre sans lui avoir au moins répondu. Sans avoir au moins essayé de toutes ses forces d’avoir le dernier mot. Sinon tout ça n’aurait plus aucun intérêt. Si Mello abandonnait aussi vite, lui-même n’aurait plus aucun intérêt et il serait sans doute vite descendu dans l’estime du petit génie albinos.
Oui, car Near avait beaucoup d’estime pour Mello. Il n’avait jamais vu quelqu’un d’aussi déterminé, d’aussi avide, d’aussi prêt à tout pour parvenir à ses fins. Quelqu’un qui n’abandonnait pas, même quand il savait pertinemment qu’il ne pouvait pas gagner, que tout ce qu’il faisait était vain. Peut-être même que Near admirait Mello quelque part pour ça, pour cette force de caractère. Certes, Mello était impulsif et parfois trop puéril. Mais il restait un être très intelligent, certainement digne de respect et doté de cette flamme qui faisait de lui quelqu’un d’exceptionnel. Et malgré tout ce que Near pouvait lui dire, ou malgré tout ce que Mello pouvait croire, le jeune garçon aux cheveux nacrés éprouvait un respect assez accentué pour la personne de Mello. Mais évidemment, ce dernier ne s’en rendait pas compte, et peut-être même qu’il valait mieux qu’il ne le sache pas. Après tout, si Near le perturbait autant et s’il passait son temps à le harceler, c’était justement parce qu’il pensait que l’albinos se croyait meilleur que lui et le méprisait. Et c’était somme toute très bien comme ça, et très intéressant. Si Mello pensait que Near était une larve qui l’admirait, ce serait à son tour de ne plus lui trouver d’intérêt. Et ça, ce serait beaucoup moins intéressant.
Le blond ne resta pas longtemps en arrière, cependant. Mello avait souvent eu un comportement ridicule et qui mettait en jeu l’espace vital de son rival. Mais jamais il se s’approchait trop de lui, ça devait sûrement le dégoûter, et c’était pour cela que Near ne craignait plus les vengeances du blond, car peu lui importait les coups et la honte. Ca ne l’atteignait pas. Mais il semblait qu’en cette matinée d’avril, Mello avait décidé de changer de tactique. Le contact du dos de Near contre le mur, aussi désagréable qu’inopiné, le fit plisser légèrement les yeux, tandis que les mains fermes du blond furieux lui serraient le col et le plaquaient fermement près de la fenêtre, pour qu’il ne puisse pas s’échapper.
Mello : « Near ! »
Tiens, autre fait notable à propos de la colère de Mello. Sa voix emplie de rage qui résonnait tout autour de lui, alors que la simple prononciation du nom de son rival faisait clairement ressentir à ce dernier à quel point la haine pouvait atteindre des stades élevés. Une voix aussi inquiétante qu’agressive, mais qui laissait transparaître toutes ses émotions sans qu’il soit capable de les cacher. Une voix que Near écoutait habituellement sans crainte, les yeux roulant nonchalamment dans ses orbites, prêt à lui rétorquer quelque chose sèchement. Mais pas ce matin. Near n’était pas prêt à prononcer le nom de Mello sur un ton détaché comme il aurait aimé le faire. Il voulait que Mello le lâche, qu’il retire ses mains de son col et qu’il s’en aille hurler ailleurs. Surtout qu’il arrête de lui respirer au visage de cette façon, qu’il cesse de presque bloquer sa respiration de ses mains accrochées à sa chemise qui lui écrasaient le torse, qu’il recule vite et tout de suite. La tirade du blond qu’il lui susurra ne le fit pas bouger, ni tiquer, ni frissonner. Ne pas montrer de signe de faiblesse, cela fera bien trop plaisir au jeune fou furieux qui le retenait. Risquait-il la mort par strangulation s’il répliquait quelque chose ? Aurait-il le courage de dire à Mello que celui-ci était encore en train de s’énerver tout seul ? Et tout ce qu’il avait à lui dire… c’était sûrement encore un tissu de paranoïa. Non, ce n’était pas de la paranoïa, ça devait juste être la vérité. C’était probablement ce que Mello ressentait vraiment. Et Near aurait pu lui répondre sans problème qu’il était prêt à tout entendre, il pouvait lui dire ce qu’il voulait, mais à condition qu’il le lâche.
Me détruire, Mello ? Si tu voulais vraiment faire ça, ça fait longtemps que tu l’aurais fait. Et si c’est me tuer que tu veux… Essaye donc. Je vois dans tes yeux que tu en meurs d’envie. Qu’est-ce qui te retient ? Je ne suis qu’un gros bébé empoté, après tout.
Il gardait ses grands yeux fixés dans ceux de Mello qui parlaient pour lui. Frustration, colère, jalousie, agacement, haine. Et Near espérait qu’au contraire, dans ses yeux à lui, Mello ne pouvait rien lire du tout. Il se contentait de ne pas bouger, d’attendre que le blond daigne se fatiguer et, de rage et de dépit, le projette par terre et s’en aille en lui lançant un regard méprisant. Mais il fut surpris de constater que son rival n’avait pas l’air décidé à réagir comme ça du tout. Son emprise sur la chemise immaculée de Near s’était même renforcée, leurs corps étaient plus proches, Mello le retenait fermement, et il ne semblait pas être prêt à se reculer.
Oh, j’ai compris, Mello. Je comprends où tu veux en venir. Tu penses que le contact physique, que je n’aime pas, est une faiblesse qu’il faut exploiter, c’est ça ? Qu’attends-tu de moi, au juste ? Que je pleure ? Que je me débatte ? Que je te repousse ? C’est ce que tu attends toujours, d’ailleurs, quand j’y pense. Tu attends que je te montre de la faiblesse.
Near avait relevé un peu la tête et lentement posé ses petites mains sur celles de Mello qui le retenaient, et qui se crispèrent de colère quand il sentit le contact. Near aurait aimé l’éviter aussi, mais il était hors de question de se laisser manipuler par le blond aux yeux démoniaques. Il plongea de nouveau son regard froid dans celui tout opposé de son rival. Son ton était sec.
Near : « Lâche-moi, Mello. »
Il se doutait que ce dernier n’obéirait pas, et qu’il se ferait peut-être même sûrement un plaisir de ne pas le faire, juste par esprit de contradiction. Mais Near n’avait pas eu l’envie de lui préciser qu’ils pouvaient aussi discuter tels des êtres civilisés : ça aurait été absurde. Il valait mieux… heurter sa dignité.
Near : « Tu vaux mieux que ça. »
Invité
Sujet: Re: _Playin' Games || PV X NC-17 yaoi || Dim 20 Avr - 11:02
Mello La sentait. Il La sentait se glisser entre les barreaux de sa cage, au fond de ses entrailles, pour prendre sournoisement possession de son esprit. Elle faisait lentement faner sa raison, Elle faisait lentement moisir ses inhibitions. Elle se déversait dans ses veines et coulait le long de sa peau électrisé. Elle rongeait le mur entre l’animal et l’humain. Elle abattait les barrières qui faisait de lui un homme civilisé. Elle. La Haine.
Near posa ses petites mains, fragiles, sur celles, puissantes mais fines, du blond. Comment ce ver de terre osait-il le retenir ? Essayait-il de se défendre alors qu'il se contentait d'ordinaire de le snober avec nonchalance ? Ce jour où l'albinos cesserait d'être un bloc de glace suintant le mépris était-il arrivé ? D'ailleurs, il plantait les deux trous sans fond qui lui servaient d'yeux dans ceux très expressifs du bond. Mais il le paierait un jour... Pourquoi pas aujourd'hui ? Mello s'apprêtait à obéir au murmure suave de son démon du feu intérieur lorsque son rival ordonna de son habituel ton neutre et atone :
Near – « Lâche-moi, Mello. »
Un ordre ?! Mais c'est qu'il s'y croyait le mioche ! Son sang se mit à bouillir de plus belle. Near excelait lorsqu'il s'agissait de le mettre hors de lui. Ah ça, il allait passer un sale quart d'heure ! Le petit blanc avait toujours été une vraie saleté impertinente qui se croyait au dessus de tout le monde pour la simple et mauvaise raison qu'il avait un QI élevé. Peuh ! Quel prétexte en bois ! Nonobstant, son cadet ajouta, impassible :
Near – « Tu vaux mieux que ça. »
Tiens ! Il essayait de le blesser dans sa fierté et son amour-propre maintenant ? Que c'était prévisible et sa part ! Near avait déjà usé et abusé de cette tactique débile des centaines de fois. A croire que ce jour n'était pas placé sous le signe de l'innovation. C'en était presque trivial. Mello, amusé, desserra son emprise sur la chemise de Near. Avait-il épuisé son stock de réparties cinglantes ? Le blondinet se plaisait à imaginer le cerveau de Near organisé sous forme de petits tiroirs. Or, le tiroir nommé « Mello » était désespérément vide et, soyons fous, trois araignées esseulées s'y battaient en duel. Cette image mentale divertissante lui arracha un petit rire caustique. Cette banalité primitive de la part de son ennemi avait fait s'envoler sa mauvaise humeur. Il esquissa un sourire sarcastique et ricana :
Mello – « Je peux te retourner ta brillante réplique spirituelle, p'tit génie : Tu veux mieux que ça. C'est... décevant. Très décevant. Mais où est donc passée ton éloquence légendaire ? Elle fait grève, peut-être ? Haha ! Minable. »
Mihael lâcha définitivement le col de l'albinos, fit volte-face et s'éloigna de quelques pas. Il poussa un petit soupir satisfait, les mains sur les hanches. Ahlala... Les jeunes de nos jours, plus aucune imagination ! Tss tss tss... Réchauffé par la lumière du soleil qui venait heurter son dos couvert de noir, il décida de se débarrasser de sa veste. Il fit lentement glisser la fermeture éclair. Ce son lui plaisait bien et il voulait faire part de son intérêt à Near ; à moins que c'était pour souligner la langueur érotique de ce geste qu'il l'exécutait si peu rapidement. Les hormones nous font parfois faire des choses stupides et insensées. Une fois ouverte, il retira sa veste lentement, un bras après l'autre, s'extrayant avec délicatesse du morceau de tissu sombre. Puis, d'un geste leste et élégant, il l'envoya choir sur le lit immaculé du garçon. Cela avait tout l'air d'un strip-tease. Pourquoi faisait-il ça ? Le blond sexy lui-même n'en avait pas la moindre idée. Le mystère des phéromones. Cela ressemblait furieusement à une invitation à la débauche, mais ça n'en était pas une. Quoique, si. Enfin, non. Peut-être. En tout cas, son comportement provoquant ne manquait pas d'insolence. Mello se retourna vers Near. Il était à présent simplement vêtu d'un t-shirt noir à manche longues en guise de haut, qui découvrait une de ses épaules, la laissant nue. On sombrait dans un délicieux érotisme soft. Le blondinet hyperactif le rajusta soigneusement puis susurra d'un ton mielleux :
Mello – « Voyons, Little Near, fait pas cette tête de traumatisé ! C'est le printemps ! »
Il se mit à rien brièvement d'une plaisanterie que lui seul comprenait et se dirigea vers la porte de la chambre. Tout guilleret, il la ferma à clé et rangea cette dernière dans une des poches de son jean noir. Il se retourna vers son ennemi de toujours et expliqua d'une voix chantante, avec exaltation :
Mello – « Voilà ! Comme ça, aucune crétine à couette de pourra nous déranger ! C'est pas magnifique, ça ? »
Les mains innocemment ramenées dans son dos, il s'avança vers Near, l'air joyeux. Mello était imprévisible et il était en train de le prouver avec brio. Ses mèches dorées venaient gracieusement balayer son ovale parfait aux traits purs et angéliques. Au passage, il ne pu s'empêcher de shooter dans un robot articulé. Réflexe instinctif. Il se planta devant l'albinos et lui adressa un large sourire qui dévoila une rangée de dents blanches et impeccablement alignées. Un sourire digne d'une pub pour une marque de dentifrice ou de chewing-gums. Julia Roberts peut aller se rhabiller. Le blond fixa le blanc. Une émotion inédite habitait son regard. Un sentiment que Near n'avait jamais contemplé. Ce n'était ni de la colère, ni de l'agacement, ni du mépris... Cela ressemblait plutôt à de l'effronterie mâtinée avec autre chose... Quelque chose d'inconnu.
Mihael se détourna du garçon aux cheveux de crème chantilly pour s'étendre sur le lit de ce dernier, sur le côté, prenant bien soin d'écraser une peluche en forme de lapin sous son coude, alors que son bras soutenait sa tête blonde. Il poussa un soupir d'aise de se calla confortablement dans son nouveau nid. On aurait dit un empereur romain dans toute sa splendeur allongé ainsi. De sa main libre, Mello tapota l'espace libre devant lui pour l'inviter s'y assoire. Son comportement était vraiment bizarre et inhabituel. Cela cachait quelque chose... Quelque chose de latent et larvé qui ne demandait qu'a se révéler... Le calme avant la tempête. Continuant de faire la chattemite auprès de son rival, il demanda, ronronnant presque :
Mello – « Near, tu t'assois à côté de moi ? »
Il posa son regard vert sur l'albinos, plissant les yeux comme un chat satisfait. Avec la main qui avait servit à encourager son cadet à venir le rejoindre, Mihael Keehl tripotait machinalement les petites billes de verre rouge de son chapelet. Elles s'entrechoquaient les unes contre les autres avec un doux bruit mat et régulier. Il arrêta un instant son geste pour écarter quelques mèches blondes qui venait barrer son joli visage puis reprit son petit rituel. Il descendait progressivement le long des perles jusqu'à atteindre la croix chrétienne qui en ornait la fin. Il l'effleura doucement du bout des doigts puis la porta à ses lèvres pour suçoter la branche inférieure, la plus longue, de la croix d'argent. Donc ce contexte ci, ça aussi ça pourrait paraître érotique. Décidément, Mello était vraiment très ambiguë et hautement perturbant.
HJ - On pourra pas dire que j'y ai mi de la mauvaise volonté. J'ai tout recommencé hier soir, j'ai tenu ma promesse ! xD Je suis bête quand même... 8D
Sujet: Re: _Playin' Games || PV X NC-17 yaoi || Ven 25 Avr - 11:51
Le mot « imprévisible » semblait parfois être conçu pour le blondinet vêtu de noir. Petit être nerveux et lunatique, il avait soudainement lâché Near en semblant particulièrement content de lui. Sa façon de changer de comportement aussi radicalement était assez impressionnante : et il osait dire que lui, Near, était décevant ? Alors que lui-même n’était pas fichu de finir ce qu’il avait commencé ? Même pas capable de continuer de le retenir par le col, même pas capable de conserver le contact visuel plus de quelques minutes ? Avait-il peur, au fond, même s’il croyait qu’il ressentait de la joie face à la réaction de Near ? Il était clair en tous cas que le contact physique avec son rival ne lui procurait plus assez de sentiment de supériorité pour rester devant le petit albinos sans bouger, alors il s’était simplement enfui, feignant d’être le vainqueur de cette bataille, prétendant que sur ce coup, c’était Near qui avait commis une erreur, et que c’était le petit génie qui était en tort et qui était décevant, s’imaginant qu’il avait le contrôle.
Une absence de réaction totale du petit génie aurait-elle plu davantage à l’éternel second aux yeux flamboyants ? Lui qui prétendait détester ce côté hautain et froid de Near ? Oh, alors c’était ça, qui lui plaisait tellement, quand il venait passer ses nerfs sur son rival ? Ressentir de la haine lui inonder la poitrine, ressentir de la colère lui brûler les entrailles et la tête, c’était ça, qu’il aimait ?… Evidemment. Near aurait pu s’en douter. C’était son absence de réactions qui faisaient que Mello le détestait tellement. C’était son absence de réactions qui faisaient que Mello revenait toujours à la charge. Idiot de Mello.
Le petit albinos rajusta sa chemise d’un geste las, et il se demandait pourquoi il avait eu l’idée stupide d’essayer de faire lâcher prise à Mello, geste qui l’avait fait se moquer ouvertement de lui. Near avait horreur qu’on se moque de lui, et il aimait encore moins que ce soit Mello qui ose le faire. Fatigué de la présence envahissante de la tornade accro au chocolat dans sa chambre et fatigué de le savoir près de lui, sa présence l’empêchant de se concentrer correctement, il se remit nonchalamment à tortiller une mèche de ses cheveux quand son rival fut assez éloigné de lui. Son aîné lui tournait le dos, le soleil faisant resplendir ses mèches dorées qui lui caressaient la base du cou en virevoltant alors qu’il avançait vers la sortie de sa chambre. Near observait cet être étrange et impétueux de ses yeux profonds, et il se demandait si Mello considérait qu’il avait gagné, en ce matin d’avril. Son rival allait-il s’en aller sur ces mots ?
…
Near se demandait si la scène qui suivit s’était réellement déroulée ou si ce n’était pas le fruit de son imagination. Ses yeux s’étaient légèrement écarquillés de surprise. A quoi jouait Mello ? Pourquoi était-il en train de se dévêtir de cette façon presque provocante devant lui ? Il aurait pu simplement s’en aller et profiter de sa victoire toute la journée, mais non, il restait là, à se comporter de cette façon… imprévisible… Pourquoi ?
Mello : « Voyons, Little Near, fais pas cette tête de traumatisé, c’est le printemps ! »
Near fronça un sourcil. Mello debout à quelques mètres de lui, sourire aux lèvres, épaule dénudée.
Mello : « Voilà ! Comme ça, aucune crétine à couette de pourra nous déranger ! C'est pas magnifique, ça ? »
Near fit une moue étrange. Mello qui venait de fermer la porte à clé et qui avait soigneusement déposé celle-ci dans sa poche, l’air narquois. Mello qui s’approchait de lui d’un pas léger, un regard mystérieux brillant dans ses iris verdoyants et incompréhensibles. Mais qu’est-ce qui lui prenait ? Avait-il perdu toute dignité et tout sens des réalités ?
Le petit albinos reprit son expression neutre habituelle, malgré que de nombreuses questions tournoyaient dans sa tête. Il soutint le regard de Mello, cherchant à analyser ce qui pouvait se passer dans la tête de son rival. Mais il n’y parvenait pas. C’était insupportable. Les humains n’étaient malheureusement pas des puzzles à résoudre, ils n’étaient pas de ces énigmes régulières qui pouvaient se comprendre de la même façon que la logique d’un rubik’s cube ou d’un assemblage de robot mécanique. Et même s’ils l’étaient : Mello ferait de toutes façons exception à cette règle.
Quelle était cette ambiance étouffante qui avait pris place dans la pièce ? Near se sentit soudain passablement mal à l’aise. Comme s’il était entouré de ces horribles couvertures qu’il détestait tant. Comme si ce seul regard inhabituel de Mello suffisait à le compacter dans une étreinte psychologique assommante. Il fallait qu’il se ressaisisse. Et vite. Le faire souffrir était le jeu préféré du blond, il ne fallait pas qu’il tombe dans son piège comme un vulgaire insecte attiré par la lumière éclatante et envoûtante d’une flamme dansante. Il risquerait de s’y laisser brûler.
Et voilà que le blond s’était installé sur le lit du petit albinos comme si c’était une habitude, comme s’il était le roi dans cette pièce, comme si Near allait lui obéir quand il lui demanda de venir s’asseoir près de lui comme s’ils étaient pareil à un jeune couple, comme si Near était le genre à se laisser impressionner par une attitude sensuelle et débauchée qui n’avait pas lieu d’être dans cette pièce et dans ces conditions. Mais même s’il était clair que derrière la barrière de ses yeux argentés, Near, malgré qu’il ne voulait pas se l’avouer, ne parvenait pas à rester profondément indifférent au comportement de Mello, au-devant de la scène il ne comptait pas le laisser l’influencer aussi facilement. Le petit albinos décida de s’approcher, comme s’il répondait docilement à l’invitation mielleuse et hypocrite de son aîné, et il s’assit sur son lit, un genou relevé et sa main posée dessus, tandis que l’autre s’était appuyée sur le rebord du lit. Mais ce n’était pas de la docilité. C’était juste sa participation au jeu. Il était dos à Mello, séparé de lui de quelques centimètres seulement, et il dominait le blond de sa hauteur de par le fait que ce dernier était couché sur le côté. Il resta ainsi, immobile, quelques instants, et un court moment de silence passa. Dehors, le soleil s’était mis à briller avec plus d’intensité, illuminant l’intérieur de la chambre que Near passa rapidement en revue, se disant que la présence de Mello derrière lui n’était pas aussi gênante qu’il l’aurait pensé. Après tout, le blond était peut-être imprévisible, mais il n’était pas impossible de déceler les failles dans son attitude et comprendre ce qu’il comptait faire. Il suffisait de rester calme.
Near pencha la tête sur le côté, laissant apparaître son cou aussi pâle que sa chevelure dont les mèches lui tombaient sur les yeux, et il fixa Mello d’un air sûr de lui, le regardant de haut, alors que le blond suçotait sa croix de façon presque malsaine. Plusieurs répliques dansaient dans la tête de Near, et il ne savait pas laquelle pourrait être la plus adaptée à la situation. Il attendit encore quelques secondes, avant de décider qu’il n’avait rien à craindre s’il ne faisait que provoquer Mello un peu plus. Le blond oserait-il répondre à la provocation de façon imprévue ? Ou bien reprendrait-il son habituelle rengaine puérile ? Inutile de laisser le contrôle de la situation à son rival plus longtemps. Lui aussi appréciait de jouer.
Near : « Si tu as envie de moi, Mello, tu peux le dire, au lieu de te comporter de façon aussi ridicule que suggestive. Tu ne m’impressionnes pas. »
Les dés étaient jetés.
Invité
Sujet: Re: _Playin' Games || PV X NC-17 yaoi || Lun 28 Avr - 14:48
HJ - Pur OOC... =____________=
Mello ne quittait pas Near du regard, comme si celui-ci risquait à tout moment de s'enfuir par la fenêtre. Bien sûr, c'était techniquement impossible. L'albinos avait déjà du mal à sortir par une porte, alors imaginez par une fenêtre... Enfin bon, ne sait-on jamais, peut-être Near cachait-il son jeu depuis tout ce temps, et qu'en fait il était une bête de sport. Et peut-être qu'en fait... Ca y est, le blond replongeait dans sa crise de paranoïa. Il voyait le mal partout, c'est pas possible ça ! Enfin bref, toujours était-il qu'il fixait son rival comme pour le garder amarré à ce monde. Near s'assit devant Mello, comme celui-ci le lui avait indiqué. Le jeune homme eut du mal à refreiner un grand rire sadique et triomphant. La Boule de Gomme avait obéit ! Elle avait docilement suivit ses ordres ! Hahaha ! Moi, Mihael Keehl, je suis trop fort ! Il s'est enfin plié à mon autorité naturelle ! Hahaha ! Nous fêterons ça ce soir autour d'un grand brasier salvateur nourrit par les immondices de l'impie ! ( Comprenez : nous allons faire brûler les jouets de Near afin de faire un feu de camp. ) Et nous ferons griller des chamallows ! Mais son délire fut étouffé lorsqu'une petite voix désagréable souffla à son oreille : « Et s'il faisait juste ça par curiosité ? Pour t'étudier comme un rat de laboratoire ? Juste pour se moquer de toi ? » Au début, le blondinet électrique croyait que c'était son rival qui venait lui susurrer des obscénités à l'oreille, mais non, ce n'était que son subconscient qui venait tout gâcher au moment où ça devenait intéressant. Mello se retint de hurler sa réponse – ou sinon Near le prendrait pour un fou à lier si ce n'était pas déjà le cas – et préféra vociférer mentalement.
Impossible ! Il est sous mes ordres, là, c'est sûr ! Regarde-moi cette tête de soumis qu'il fait ! D'accord, c'est sa tête habituelle, mais même ! Je le sens bien cette fois, il m'obéit parce qu'en fait de compte, je suis le meilleur ! Pis d'abord, le rat de laboratoire c'est lui ! Parce qu'il est tout petit, tout blanc et il couine ! Si, il couine quand il parle ! Celui qui me contredit, il prend mon pied aux fesses ! Donc dégage de ma tête, et laisse moi vivre !
Vraiment, Mello avait beaucoup d'imagination parfois. Enfin passons. Tandis qu'il dialoguait mentalement avec sa conscience, suçotant sa croix d'argent avec détachement. L'hérétique blanc osa avancer ces mots, avec une insolence glacée qui fit tressaillir le Roi doré :
Near – « Si tu as envie de moi, Mello, tu peux le dire, au lieu de te comporter de façon aussi ridicule que suggestive. Tu ne m’impressionnes pas. »
Que... Que... De quoi ?! Miheal s'empourpra violement, ses joues pâles devenant subitement rouge écarlate. Sa bouche se déforma en un rictus coincé, montrant les dents comme s'il s'apprêtait à grogner. Ses sourcils se froncèrent et se yeux vert d'eau se plissèrent, l'air rageur. Saleté de Near ! Toujours aussi direct ! La subtilité, il connaissait pas ?! Ok, lui-même n'était pas toujours très subtil, mais là, ça dépassait les bornes ! C'est un sujet délicat et sensible, merde ! Un des rares sujets de conversation qu'il abordait prudemment, d'ailleurs. Et lui, là, la Boule de Neige, débarquait avec ses gros sabots et venait piétiner toute sa délicate mise en scène. M'en fiche, il rigolera moins quand il se retrouvera nu comme un ver, à ma merci ! Cependant, embarrassé, Mello lâcha sa croix et tempêta :
Mello – « Mais t'as vraiment l'esprit mal placé, toi ! Tu joues les jeunes vierges effarouchées, mais en fait t'es qu'un gros pervers qui pense qu'à ça ! Espèce de gros malade, va suivre une thérapie pour nympho parce que là, ça devient grave ! Ca va pas de balancer des trucs comme ça, du tac au tac ?! Arrête de tout mal interpréter et ferme la boîte à connerie qui te sert de gueule, satyre ! »
Histoire d'appuyer ses paroles, le blondinet se redressa et lui donna un coup de poing – pas trop fort – sur le haut de son crâne. Non mais sans rire ! Les gamins de nos jours ! Faut tous les tuer, c'est tous de petits chieurs. Des p'tits chieurs, mais qu'est-ce que je dis moi ?! Des gros chieurs ! Voilà, c'est mieux ! J'vais lui apprendre la vie, moi, au môme ! Assis derrière Near, sur le côté, les jambes repliées, soutenu par un bras qu'il gardait tendu, appuyé sur le matelas, Mello vrillait le dos de l'albinos, espérant qu'il périsse sur le coup. Si ses pupilles étaient des revolver, le pauvre petit serait transpercé de part en part. Alors comme ça il croit que je veux abuser de lui ? Comme ça il crois qu'il m'attire ? Peuh ! En fait, c'était Boule de Gomme qui mourait d'envie de se faire tripoter ! Sa conscience revint à la charge et minauda : « Moi je crois qu'il a raison... C'est fou ce qu'on peut trouver de pas très catholique dans ta tête... » Rah ! La ferme, toi ! C'est pas le moment de faire sa mademoiselle-je-sais-tout ! On dirait Linda ! Tss... Jamais – ô grand jamais ! – il n'admettrait que Near suscitait plus que de la haine. Jamais il n'avouerait qu'il désirait Near. Même pas sur son lit de mort. Jamais ! Une colère sans précédent lui lacérait les entrailles. Sans vraiment savoir pourquoi, il était furieux. Il voulait avoir ce petit être fragile en son pouvoir, il voulait le voir fragile, paniqué... Il voulait qu'il pleure, qu'il ait peur et qu'il ait honte ! Il voulait le salir et l'empoisonner comme lui-même l'avait empoisonné. Il voulait que son rival l'évite pour mieux se retrouver après. Il voulait Near pour lui. Le posséder, avoir de l'emprise sur lui, qu'il ait besoin de lui. Il voulait être indispensable à sa survie, pour mieux le faire souffrir. Alors comme ça, l'albinos attendait qu'il abuse de lui ? Très bien. Mello n'avait rien à perdre sur ce coup là, vu que sa virginité avait déjà été cueillie par un certain geek à rayures. Par contre, Near était encore pur et vierge, selon les dernières nouvelles. A moins qu'il se soit fait violer par Linda ou autre fan acharnée, l'albinos était encore inexpérimenté. Mihael jubilait et il ne put empêcher un sourire malsain de s'épanouir sur ses lèvres. Il allait sans doute être celui qui aurait l'honneur de le faire passer dans la cour de grands, tout en le traumatisant au passage. On ne pouvait rêver mieux. Tremblant de rage et d'excitation, le blond saisit le garçon par ses frêles épaules et le plaqua sans ménagement sur le matelas. Il se mit à quatre pattes sur lui et prit soin de bloquer ses bras, de chaque côté de sa tête blanche, avec ses mains. Mello plongea son regard vert dans les abysses noires de Near. Il siffla :
Mello – « Je vais exaucer tes souhaits, Near. Assez de théorie, passons à la pratique, veux-tu ? Et même si tu veux pas, c'est la même chose. »
Le second successeur de L approcha son visage de celui de son rival et prit furieusement possession de ses lèvres. Sans attendre, il darda sa langue et brisa facilement les dernières défense de Near afin de titiller la langue de l'albinos, la caressant insolemment. Le baiser dura, impétueux, et le blond ne le rompit que lorsque l'air lui manqua. Mello dévisagea son ennemi juré, triomphant et glissa une main sous sa chemise blanche, pour toucher la peau douce et vierge du torse de Near, qu'il avait tant désiré.
A force de jouer avec le feu, on finit toujours par se brûler.
Sujet: Re: _Playin' Games || PV X NC-17 yaoi || Dim 4 Mai - 0:31
[ HJ : Dans ces conditions, j'ai 4 Near ! Near joueur/pervers, Near inexpressif, Near non-consentant et Near uke. J'ai opté pour le dernier aujourd'hui =D]
Il n’avait pas vraiment eu le temps de réfléchir à quoi que ce soit, ça s’était passé un peu trop vite pour lui. Un instant il était assis, presque en position de supériorité par rapport au blond qui faisait l’imbécile à côté de lui, et l’instant d’après, les rôles s’étaient comme inversés. Mello, dans un de ses élans de fougue dominatrice, l’avait plaqué contre le lit, brusquement, ses mains chaudes enserrées autour des poignets fragiles de son rival, et son corps surplombant fièrement celui du petit albinos qui n’avait rien fait pour l’en empêcher. Qu’aurait-il pu faire de toutes façons ? Qu’aurait-il dû faire ? Se débattre ? Le pousser ? Bien sûr que non. C’était au tour de Mello de jouer, il n’avait aucune raison d’essayer de l’en dissuader. Ce n’était pas comme s’il ne s’y était pas attendu, non. Il y avait tout de même 60.. non, 70 % de chances que telle soit la réaction de Mello face à sa provocation, il l’avait prise en compte bien sûr et peut-être même qu’il avait fait exprès de lui parler comme ça, juste pour voir jusqu’où l’insolence de Mello pouvait aller, si il avait des limites. Or ça, c’était une stupidité sans précédent de la part du petit génie : n’avait-il pas eu de nombreuses occasions de se rendre compte que le blond surexcité n’avait aucune limite ?
Couché sur son propre lit et retenu prisonnier par ce blond diabolique, il ne pouvait que le regarder, immobile. Son regard était fixé dans celui de Mello qui l’observait de haut, ses cheveux dorés attirés par la gravité assombrissant son visage, et un air étrange lui parcourant les yeux. Son étreinte sur les poignets de sa victime s’était resserrée imperceptiblement. Near pouvait presque sentir la respiration du blond sur sa peau, encore une fois, c’était presque entêtant, tous ces contacts physiques non désirés qu’il devait subir ce matin, en la présence de son rival… Le petit albinos pouvait sentir ses muscles se tendre de façon désagréable alors que le blond le forçait à rester sous lui, emprisonné, mais il ne comptait pas laisser cette gêne se lire sur son visage. Ils avaient dépassé le stade de la simple provocation jouant sur son dégoût des contacts physiques, inutile de laisser cette émotion primaire lui faire perdre la face. C’était dur de contrôler les réactions de son corps, mais il s’était bien décidé à y parvenir. Ses grands yeux étaient toujours plongés dans ceux de Mello : mais cette expression qu’il arborait, ce n’était pas un sourire de victoire qui indiquait qu’une fois de plus, ses prédictions et ses hypothèses s’étaient réalisées. Même s’il avait en partie prévu cet événement, il n’était pas réellement préparé, et il ne pensait pas le désirer non plus. Ses yeux étaient simplement écarquillés… d’innocente surprise.
Mello – « Je vais exaucer tes souhaits, Near. Assez de théorie, passons à la pratique, veux-tu ? Et même si tu veux pas, c'est la même chose. »
Ses souhaits ? Ses… souhaits. Near avait envie de lui répliquer quelque chose. Quelque chose d’agressif, quelque chose de sec et de désagréable qui lui montrerait que contrairement à ce que Mello semblait croire, se faire molester par sa personne n’était PAS son souhait. Non, ça ne l’était pas. N’est-ce pas ?… Near eut un frisson imperceptible. Il commençait déjà à ne plus réfléchir convenablement. Et de toutes façons, il n’avait pas eu le temps de réfléchir davantage. Les lèvres chaudes et chocolatées de Mello venaient de capturer les siennes dans un élan embrasé, sa langue n’avait pas attendu la moindre réponse pour s’attaquer à celle de son rival, et Near n’avait rien pu faire d’autre qu’ouvrir des yeux encore plus énormes. Il l’avait prévu, il l’avait prévu pourtant, et il aurait dû s’y attendre. Mais il devait se rendre à l’évidence. Il aurait pu s’y préparer autant qu’il aurait voulu. Il n’aurait jamais pensé que se faire embrasser ainsi par Mello lui cause autant de… de… D’incapacité chronique à ne plus parvenir à utiliser toutes ses facultés cognitives comme il aurait dû le faire. Ce n’était rien pourtant, rien qu’un contact physique prononcé et utilisé par l’être humain pour montrer un sentiment d’affection ou de désir physique visant à la prolongation d’une relation charnelle. Rien qu’un contact physique soutenu un peu plus intime que les autres. Venant d’une quelconque personne de l’orphelinat, Near serait même resté passablement de marbre. Il aurait peut-être frissonné, et il aurait très certainement ressenti un profond dégoût. C’était tout. Et jamais ses facultés intellectuelles n’en auraient été affectées. Mais la situation actuelle était en train de lui prouver qu’il n’était pas aussi frigide qu’il aurait voulu l’être. Ou bien était-ce simplement le fait que la personne qui continuait avec avidité de lui caresser le palais de sa langue au goût de cacao n’était pas n’importe qui ? Etait-ce simplement parce que c’était Mello qu’il ne… Non, non.
Surtout, réfléchir calmement. Ne pas se laisser intimider, car c’était là tout ce que le blond voulait.
Mais réfléchir était presque impossible. Near était quelqu’un qui n’aimait pas laisser son corps traduire des émotions trop profondes. Il aimait savoir que son intellect lui permettait de contrôler ce corps froid et inaccessible. Or à cet instant, les pommettes du petit albinos venaient de violemment arborer une couleur rose qu’il n’avait pas l’habitude de montrer... Son sang, brûlant, lui était monté aux joues trop vite, bien trop simplement, uniquement à cause de ce baiser pas si impromptu que ça qui n’en finissait pas. Near avait fermé ses grands yeux à demi, et il tentait tant bien que mal de garder le contrôle de sa raison. Il ne voulait pas apprécier cette sensation, il n’y avait aucune raison pour qu’il le fasse. De toutes façons, ce brouillard qui lui enveloppait le cerveau, ça ne pouvait pas être du plaisir, non ? Ni du… du contentement ? Non, il était hors de question de se laisser manipuler par des sensations aussi ridicules. Ca n’était que… que…
Se reprendre. Il fallait se reprendre. Hors de question de perdre aussi facilement.
Mello rompit le baiser, à court de souffle. Il regarda son rival d’un air triomphant qui déplut tout de suite à Near, qui ne put qu’écarquiller de nouveau les yeux lorsque le blond glissa soudain une main sur son torse pâle, faisant fi de sa chemise. Toucher qui, un peu plus inattendu que le baiser, avait fait s’accélérer le petit cœur de Near sans qu’il ne lui donne son accord, et frémir sa peau de façon incontrôlée. Une sensation étrange lui parcourut l’échine et le coeur. Mais pourquoi est-ce que ça lui faisait autant perdre ses moyens ? Near s’en voulut d’être aussi faible. Et il en voulut à Mello de lui faire ressentir toutes ces choses qu’il aurait voulu ne jamais ressentir, ces émotions qui rendaient faible et qui l’empêchait de réfléchir. Il en voulait à Mello de faire fondre sa carapace de glace. Il en voulait à Mello de lui faire perdre son sang-froid.
Il avait bien compris que le blond ne lui laissait pas le choix quant à ce qu’il allait subir, et il n’avait pas envie de se fatiguer à l’empêcher de faire quoi que ce soit...
Near : « Mello… »
Et il n’avait rien à dire pour sa défense. Il était pitoyable. Faible, rouge, et pitoyable.
*Arrête-toi tant qu’il en est encore temps, Mello. Avant qu’on ne se retrouve tous les deux au point de non-retour.
Même si je ne sais pas… si j’ai vraiment envie que tu t’arrêtes. *
Invité
Sujet: Re: _Playin' Games || PV X NC-17 yaoi || Dim 22 Juin - 10:55
HJ - Voilà enfin ma réponse ! :'D Ecrite sous l'influence des M&M's et du Mello no Theme ! xD
La colère, la haine, la rancœur, le désir. Voilà les quatre sentiments ardents et passionnés que Mello insuffla dans son ultime et dernier recours : le baiser.
En colère parce que Near se moquait de lui depuis à présent vingt minutes, parce qu'il le prenait de haut, comme toujours, or le blond détestait qu'on le prenne pour le dernier des imbéciles. Et puis, après tout, la colère c'était SON émotion favorite, SON péché capital. C'était elle qui, la plupart du temps, motivait ses agissements, celle qui nourrissait le brasier ardent de ses pulsions destructrices et redoutables. Mello sans son légendaire courroux n'était plus Mello ; il n'était plus que l'ombre de lui-même, sans cette fougue rageuse qu'il sème dans son sillage brûlant. L'ire de Mihael Keehl était comme les flammes des Enfers : impitoyables et cruelles. Rien ne pouvait y survivre s'il en décidait autrement, rien n'était en mesure d'arrêter cette coulée de lave infernale. Rien, rien du tout. L'impulsif démon était aussi incontrôlable qu'imprévisible, et ses réactions étaient aussi redoutées et inattendues qu'un feu de forêt.
Haineux parce qu'il en avait toujours était ainsi pour Mello : tu m'es inférieur, je te laisse tranquille ( ou presque ), tu m'es supérieur, je te hais. Lorsque le blond éprouvait une forte antipathie, un intense dégoût et une immense jalousie pour quelqu'un, sa colère se muait en haine. Une haine si fougueuse et passionnée qu'elle devenait obsession. L'objet de sa passion malsaine et agressive se retrouvait érigé sans même le savoir au statut de « but ultime ». Sa fixation était telle que c'en était presque fanatique. Mais en plus de devenir un être suprême, presque divin, sa cible héritait aussi de la mention « parasite à éliminer d'urgence », ce qui n'était pas bon du tout pour sa santé physique et mentale. Mihael était comme un chien d'attaque : lorsque ses crocs se refermaient sur quelque chose, il ne lâchait pas. Dans ce cas, il s'agissait de Near, son ultime et unique rival. Maintenant que le blond explosif avait concentré toute son attention sur lui, l'albinos avait très peu de chance d'en réchapper : Mello ne lui laisserait jamais un instant de répit jusqu'à l'avoir laminé, détruit, humilié. Il se battrait avec toute la fougue et l'impétuosité dont il serrait capable, frappant sans cesse, sans s'octroyer une seule seconde de repos, même s'il devait y laisser sa vie. Cette obstination aveugle le perdrait un jour. Mais Mihael Keehl s'en contrefichait : il ne partirait pas sans avoir occasionné un maximum de dommages sur son adversaire. A présent, « battre Near » était devenu sa raison de vivre, sa quête du Graal personnelle. Tant que sa haine lui consumerait l'âme et le cœur, Mello n'abandonnerait jamais la partie. Jamais.
Rancunier parce que Near était la source de tous ses malheurs. Tous, sans exception. Il était devenu, en plus de « ennemi publique n°1 », son bouc-émissaire officiel. Avant l'arrivée de l'albinos à la Wammy's House, le blondinet était le meilleur. L'élève admiré de tous pour ses capacités, pour son QI extraordinaire, pour son charisme éclatant, et ce à seulement 5 ans. Il ne faisait aucun doute que ce serait lui le nouveau L, le successeur du plus grand détective du monde. Ce qu'il était fier d'être enfin reconnu à sa juste valeur le petit Keehl, lui qui avait vécut jusque là dans la misère et l'oubli. Ce qu'il pouvait être empli d'espoir et de bonheur ce garçonnet voué à galérer toute sa vie pour survivre. Il pensait avoir enfin trouvé sa place en tant que leader ultime. Il était le meilleur, c'était indiscutable. Seulement, une petite chose agaçante vint perturber son avenir pourtant si brillant. Cette petite chose était blanche, vide et froide, et répondait au nom de « Near ». Near... De quoi était-il proche au juste celui-là ? Proche de lui voler sa vie ? Proche de lui dérober ses espoirs ? Proche de le remplacer dans le cœur de tous ? Proche de l'effacer pour toujours ? Proche de s'octroyer la place de numéro 1 ? Oui, Near était proche de tout ça. Dès l'arrivée de son futur rival, dès les premiers tests de QI, Mello fut relégué au mortifiant poste de second. Second... Qu'y avait-il de glorieux à être le deuxième ? Être second signifiait qu'on était mieux que les autres mais pas assez bien quand même, qu'on était le bon perdant qui rampait dans l'ombre du premier. Et ça, il en était hors de question ! Mello ne resterait jamais – ô grand jamais – dans l'ombre de qui que ce soit, mettez-vous ça dans le crâne ! Malheureusement, pour le moment les faits témoignaient contre lui : Near était beaucoup en voie de devenir L que lui. Le blond était bien trop impétueux et emporté pour accéder à ce poste, contrairement au froid et méthodique Near qui résolvait n'importe quoi comme un puzzle. Ce sale rat de laboratoire lui avait volé sa vie, il ne lui pardonnerait jamais.
Emprunt de désir parce que tous ces ardents sentiments lui faisaient perdre la tête. Toute cette passion dévastatrice qui irradiait par tous les pores de sa peau ne demandait qu'à se libérer, or hormones et pulsions nocives donnaient lieu à un étrange cocktail : le désir charnel et incontrôlé. C'en devenait presque bestial, animal, primitif. C'était d'un illogisme désarmant, mais pourtant si naturel venant de lui. Mello ne faisait qu'extérioriser son trop plein d'émotions par le biais d'une de ses puissantes addictions. Ne pouvant céder une miette de son chocolat à Near et encore moins le lui jeter à la tête, le blond s'en était remit au sexe. C'était si simple et si aisé de tout exorciser ainsi. En effet, étrangement, Mihael était quasiment incapable de porter la main sur cette petite chose blanche et fragile. La pitié et le remord revenaient toujours au galop à un moment inopportun. Deux sentiments qui n'étaient pas les bienvenues dans son cœur mais qui pourtant s'y incrustaient avec un peu trop de facilité. Lui hurler dessus ne fonctionnait pas non plus car faute de terroriser l'albinos, cela l'amusait d'autant plus de le voir s'énerver tout seul. Quant aux menaces, attitudes agressives et autres contacts physique bénins, ils étaient vains. Ne restait plus qu'à tenter de l'avoir par le sexe, son seul et unique recours. Si ça ne marchait pas, le blond n'aurait plus qu'à se rabattre sur sa bonne vielle méthode brute : piquer une crise démoniaque, s'emparer de tous les jouets de Near et les brûler dans le jardin afin de faire un bon feu de camp pour se raconter des histoires d'horreur et faire griller de chamallows. Voilà. C'était bête, nul et inutile mais c'était terriblement libérateur ! Sauf quand Roger venait lui passer le savon du siècle, que la culpabilité revenait le hanter et que sa fierté de chef de meute fichait le camp. Le contrecoup, quoi. Mais ne pensons pas au futur, concentrons-nous sur ce délicieux présent qui actuellement se manifestait sous la forme d'un baiser désespéré et haineux à souhait.
Sa langue avide jouait avec celle de Near, la caressant, la titillant. Il comptait bien l'embrasser jusqu'à ce que la bouche vierge du petit Near soit emprunte du même goût chocolaté intense que lui. Il voulait que l'on s'aperçoive que le petit prodige de la Wammy's House n'était pas si blanc que ça. Il voulait que l'albinos soit sali, que sa pureté vole en éclat. Or, cette légendaire pureté de neige, ce serait lui qui la ferait voler en éclat. Détruire était son seul mot d'ordre. Détruire Near était sa seule véritable obsession. Mello, du coin de l'œil, put voir apparaitre une teinte inhabituelle sur les joues du petit génie : un joli rose soutenu. Le blond exultait. Il était sur la bonne voie, il venait de percer une des multiples carapaces de Near ! La Boule de Gomme perdait peu à peu le contrôle de son corps de gamin. Il allait craquer d'ici peu et serait à lui, tout à lui, vulnérable.
Le fougueux jeune homme rompit le baiser, presque à regret, sans se départir de ce petit air triomphant qu'il arborait lorsqu'il était conscient d'avoir l'avantage. Pousser par un simple caprice mêlé de désir, Mello glissa une de ses mains fines sous la chemise blanche de l'albinos afin d'explorer son torse de neige. Le blond jubilait. Là, devant lui, Near écarquillait ses grands yeux gris. Il accentua ses caresses, exploitant chaque parcelle de peau nue qu'il avait à sa portée, tantôt en y traçant de complexes arabesques, tantôt en y laissant de petites marques éphémères et indolores avec ses ongles. En passant sur son cœur, Mihael Keehl put constater, à son grand bonheur, que le muscle cardiaque de l'albinos s'affolait pour de bon. D'autant plus que sous ses caresses expertes, la peau blanche frémissait. Excitation, dégoût, peur ? Mello n'en avait aucune idée pour le moment mais il avait l'essentiel : les défenses glacées de son rival fondaient les unes après les autres. Pour le moment, lui-même était dans un état de jubilation avancé. Pas encore vraiment excité – bien qu'un frisson parcourait insolemment ses veines remplies de feu liquide – Mello se contenait de ressentir une immense satisfaction qui gonflait son coeur d'euphorie. Toujours aussi empourpré, Near souffla faiblement :
Near – « Mello… »
Pour toute réponse, l'interpelé se baissa sur sa proie et, tout en jouant habilement avec les petites perles de chair qui ornait le torse de l'albinos, siffla sans douceur ni compassion :
Mello – « Ta gueule. »
Il pinça ces délicieuses excroissances de peau rosée, poussant le jeu toujours plus loin. Son regard vert d'eau, à la fois dur et triomphant, mais toujours aussi flamboyant, se noyait dans les orbes gris de son rival à sa merci. Near ne pouvait plus s'échapper, il ne pouvait guère le regarder de haut à présent. De sa main libre, Mello déboutonna avidement la chemise immaculée du petit génie, afin de pouvoir contempler son fragile torse couleur d'ossements. Il écarta les pans du vêtement qui était définitivement de trop dans cette histoire. La peau vierge et pâle de son rivale s'offrit à son regard brûlant. Elle avait un aspect marmoréen, tout comme son visage, ses mains, son cou, ses pieds. Tout son corps devait être ainsi d'ailleurs : décoloré. Ce n'était pas si écœurant que ça finalement, de tripoter une petite créature d'albâtre. Mihael pencha la tête sur le côté, à la fois fasciné et intrigué par cette émoustillante vision neigeuse. Il titilla une dernière fois une de ses perles de chair avec son index puis baissa la tête vers celle-ci pour la mordiller doucement. Ses longs cheveux blonds coupés au carré venaient chatouiller la poitrine de Near alors qu'il promenait sa langue dardée entre ses lèvres sur sa peau blafarde. Il revenait régulièrement suçoter une des petites excroissances alors qu'il explorait le reste de cette étendue vierge avec sa langue. Ses mains, puissantes, étaient revenues bloquer les poignets de son rival afin qu'il ne puisse pas le repousser. Il serait fâcheux de s'arrêter en si bon chemin, n'est-ce pas ?
Edit Lust : J'hallucine de devoir écrire ça mais... Si vous signaler dans le titre du topic que ca devient interdit aux mineur, cette petite histoire hautement pasionnante. Go Mello fait moi rêver... Oui je sais où est la sortie. Oubliez pas de prévenir v__v
Sujet: Re: _Playin' Games || PV X NC-17 yaoi || Lun 18 Aoû - 13:55
C’était le feu qui léchait de ses flammes ardentes la silhouette d’une statuette de glace sans défenses. Physiquement parlant, il était clair que Near n’avait aucune chance. Il n’allait pas se mettre à se débattre. Les activités physiques étaient sa faiblesse, et il le savait très bien. Mello aussi. Et de toutes façons… Est-il écrit qu’un glaçon n’a pas envie de fondre ? Ce qui est de glace est voué à passer à l’état liquide. Un humain que l’on pensait semblable à ces entités gelées ne peut pas le rester éternellement. Un glaçon fond. Que ce soit par le temps… ou par le feu.
Lentement, tranquillement, et pourtant plus vite que l’on ne le pense. De l’intérieur. Near sentait bien qu’il se consumait. Que les caresses agressives de Mello sur sa peau n’auraient pas du lui faire ressentir tout ce qui lui passait par la tête et le corps. Que son baiser n’aurait pas du lui faire plisser les yeux de délectation. Que s’il fondait trop facilement, le blond serait très certainement dégoûté par sa faiblesse. Et que sa dignité partirait sans doute en fumée. Mais qu’il n’y pouvait rien. Il venait de comprendre que depuis le début de cette petite scène il ne faisait que réprimer ses pulsions primaires comme il l’avait toujours fait. Il n’avait fait que vivre dans le déni. Sa dignité l’avait empêché de laisser son esprit vagabonder. Mais maintenant, quelle dignité pouvait-il encore avoir ? Faire preuve d’ironie ou se montrer hautain à cet instant relevait de la naïveté. Et ce n’était pas crédible. Du tout. Mello avait-il réussi son coup, définitivement liquéfier toutes les défenses que le petit albinos avait tenté d’ériger autour de lui depuis toutes ces années ? Ses efforts avaient-ils cessé d’être vains ? Un peu plus tôt, Near en avait voulu à Mello de parvenir à le rendre aussi fragile. Mais finalement… La donne avait changé. Un petit déclic dans la tête du petit albinos, la fin du déni, et l’acceptation que cette scène ne lui déplaisait pas. Pas du tout. C’était à lui d’en jouer pour ne plus être la victime. Si son petit visage enfantin n’était pas transformé par une petite moue de pudeur sous l’effet des sensations corporelles, il aurait sans doute souri. Donc forcément, la façon que Mello avait de perturber Near n’était sans doute pas celle qu’il avait cherché à provoquer.
Hm… Chocolat.
Stupide sucrerie dont la saveur était mêlée à celle de Mello et qui s’imprégnait sur ses lèvres. Near n’aimait même pas le chocolat. Pas encore. Après que les lèvres de son rival eurent quitté sa propre bouche entr’ouverte, elles parcoururent son épiderme frémissant, et le petit génie n’arrivait plus à réfléchir sainement. Ses petites mains s’étaient agrippées à la couverture alors que des sensations encore inconnues bombardaient son cœur et son bas-ventre à cause des mordillements que subissaient son buste fragile et vierge, de ces dents qu’il n’aurait jamais crues capables de tant de douceur dans la violence. Ou plutôt, de ces dents que jamais il n’aurait pensé sentir croquer dans sa peau ailleurs que dans ses songes. Oui, il en avait rêvé, parfois, c’est vrai. Il se réveillait alors, de ses courts sommeils, en se demandant ce qui lui était passé par la tête, et il allait prendre une douche froide, les yeux fixés dans le vide, ses cheveux mouillés plaqués contre son visage, obscurcissant sa vision, tandis qu’il revenait à la réalité. C’était des rêves stupides qui lui montraient toutes les faiblesses humaines dont il était exempt, ou du moins, dont il souhaitait ardemment ne pas avoir à ressentir et à montrer. Le désir charnel étant le summum de l’animalité, il refusait de se laisser aller à ce péché. Et d’ailleurs, ça ne lui arrivait que très rarement, et ce n’était jamais intentionnel. Mais ça arrivait. Heureusement, Mello ne semblait pas s’en être rendu compte. Mello était aveugle. Et c’était mieux comme ça. Sinon leur jeu n’aurait plus aucun intérêt. Car c’était bien un jeu, n’est-ce pas ? Une rivalité tordue et des sentiments sans queue ni tête.
Les humains sont vraiment des êtres étranges. La haine à son stade le plus élevé provoque des réactions incroyables. La haine… Non. Si Mello l’avait haï, ça n’aurait pas été avec sensualité qu’il aurait mordillé les zones sensibles de Near. Si Mello le détestait vraiment, Mello l’aurait frappé. L’aurait tué. Lui aurait fait du mal jusque dans sa chair. Aurait fait couler son sang sans la moindre hésitation. Soit le blond était trop faible pour ça, soit il était trop intelligent. Il essayait juste de le doubler par tous les moyens. Il lui en voulait d’avoir gâché son bonheur. Mais il ne le haïssait pas. Quoiqu’il essayait de se faire croire. Intéressant…
Des frissons sprintaient à travers ses muscles et il se demandait comment le blond l’observerait après l’avoir vu aussi faible. Soit il se montrerait imbécile, puéril et stupide comme il en avait l’habitude quand il voulait se moquer de Near, soit, peut-être, resterait-il prude et discret concernant ce qu’il avait fait. De toutes façons, toute cette petite scène montrait bien jusqu’à quel point Near l’avait perturbé. Le tout était de ne pas montrer à quel point l’inverse était aussi valable. Maîtriser ses sentiments. En jouer. Et pour finir, gagner la partie. Car si le feu vainc la glace, c’est l’eau qui résulte de la fonte qui éteint le feu. Un cercle vicieux.
La relation entre les deux meilleurs élèves de la Wammy’s House n’était qu’un tissu de sentiments non réciproques, ambigus, et incompréhensibles, une course sans fin que personne d’autre qu’eux ne pouvaient comprendre totalement. Et du désir physique. Réciproque. Etait-ce la seule chose de réciproque entre eux ?
Near s’était cambré un peu plus sous le contrôle de la langue de Mello, en des légers soubresauts semblables à ceux d’un petit chat avide de caresses, et des petits soupirs discrets s’échappaient de ses lèvres. Entendre sa propre voix ainsi était quelque chose d’assez inhabituel… La chaleur ambiante de la pièce n’avait plus rien d’hostile. Elle était même devenue de loin plus agréable que les nombreux jouets du petit albinos. Quant à savoir lequel des deux petits génies était le jouet de l’autre à cet instant…
Incapable de se défendre ou de faire quoi que ce soit, ses poignets retenus par les mains chaudes de Mello, et les cheveux blonds de ce dernier lui chatouillant la peau du ventre en rythme avec ses lèvres, Near se contenta donc de cesser de tenter de retenir ses gémissements en se mordant les lèvres. Le moindre frôlement entre le corps de Mello et le sien achevait de réveiller tout ce qu’il avait toujours voulu laisser en paix.
Mello jubilait-il d’avoir réussi à apprendre ce qu’était la luxure à Near ? Ou bien était-il conscient qu’il avait, une nouvelle fois, perdu ?…
Near : Jusqu’où seras-tu capable d’aller pour tenter de me briser, Mello ?
Il avait baissé des yeux impassibles plantés au milieu d’un visage rose vers Mello. Insolence et provocation. Point de soumission.
Invité
Sujet: Re: _Playin' Games || PV X NC-17 yaoi || Lun 17 Nov - 15:30
Tous les spécialistes qui avaient tenté de décortiquer l'esprit à la fois très simple et très compliqué de Mihael Keehl s'étaient accordés sur un point : ce garçon – sous couvert d'une agressivité exacerbée – souffrait d'une forte tendance à l'autodestruction. Pourtant, le potentiel héritier du plus grand détective du monde ne s'était jamais automutilé comme Lust ou Knight auparavant. Au contraire, il méprisait profondément ce genre d'attitude puérile et absurde. Alors quoi ? Où résidait ce supposé désir d'en finir avec la vie ? C'est là où il y a erreur. Mello ne voulait en aucun cas dire adieu au monde des vivants, c'était bien plus complexe ; nous parlons de Mello après tout, par des Jonas Brothers réunis ( oui, je viens de sous-entendre que les mini starlettes adolescentes étaient stupides, vous avez bien lu et je suis convaincue d'avoir raison ). L'attitude de kamikaze du démon du feu se traduisait plutôt par tous les actes inconsidérés qu'il avait commis dans sa courte vie, ou encore allant contre son comportement normal. La force ( ? ) du jeune orphelin était probablement cette capacité tueuse d'ego qu'était celle de se renier soi-même pour arriver à ses fins. De nombreuses fois, Mello avait usé de cette arme secrète pour le moins singulière qui le poussait à commettre des choses qui remontaient insolemment le torrent tumultueux de sa personnalité. Et ce exclusivement quand il s'agissait de Near. Il n'avait jamais procédé à ce suicide de dignité pour quelqu'un d'autre. L'albinos était en quelque sorte l'exception, celui qui parvenait à pousser le blond dans ses derniers retranchements pour qu'il se surpasse toujours plus. Ne devrait-il pas le remercier pour ça ? Non. Il ne le ferait jamais bien sûr. Il y avait des limites dans son comportement suicidaire ! Et remercier Near était un de ces limites. A vrai dire, le jeune homme préfèrerait mourir plutôt que témoigner ouvertement de la gratitude à son éternel rival. Cependant, en cet instant même, il était en train de procéder à l'acte le plus autodestructeur qu'il n'avait jamais fait : goûter aux plaisirs de la chair avec son ennemi juré.
Pour ce faire, il avait du refouler au fond de lui toute fierté ou dégoût superflu. Par contre, c'était cette haine tendancieuse qui lui servait de carburant. D'ailleurs, le haïssait-il vraiment ? C'était ce que Mihael se plaisait à croire... Mais qu'en était-il en réalité ? Haine et amour sont si proche dit-on... Mais si c'était le cas, était-ce vraiment de l'amour ? Sans doute que non. Mais on ne pouvait nier qu'il n'y avait une attirance irrésistible entre les deux successeurs, comme celle qui s'exerce entre deux éléments de pôles opposés. C'est cela. Les contraires s'attirent. A la fois si proches et si différents. S'il n'avait pas été attiré, Mello n'aurait jamais dérobé un baiser – sûrement le premier ? – aussi intense à Near. Jamais il n'aurait parcouru son torse de ses lèvres avec tant d'application, comme il était en train de le faire. Une application quasi amoureuse. Pourtant, l'amour n'était pas un sentiment que l'on prêtait au jeune homme. Etait-ce là que résidaient toutes les contradictions du jeune homme ? En était-ce le cœur qui faisait qu'il était si imprévisible ? En fin de compte, était-ce un mélange morbide composé de 50% de comportement autodestructeur et 50% d'attitude ambiguë ? En y réfléchissant, cela revenait au même... Au rejet de sa personnalité.
Déni et lent suicide...
Etait-ce la substantifique moelle de Mihael Keehl ? C'était donc ce croisement explosif, violent et nuisible pour lui-même qui faisait qu'il était ce qu'il était ? Un être torturé et tortueux.
Mello se délectait donc de l'épiderme vierge et frémissant de l'albinos, dévorant son ventre de ses lèvres impatientes et de sa langue impitoyable. C'était presque comme s'il voulait reccueillir le secret de l'intelligence de Near en explorant minutieusement chaque centimètre carré de sa peau. Sa bouche embrassait son ventre. La pointe de ses cheveux dorés chatouillait cette même zone. Son torse se pressait contre son entre-jambes. Son corps s'allongeait entre ces dernières, qu'il avait écartées de force. Il n'avait cependant pas rencontré grande résistance. Lorsqu'il s'agissait de force purement physique, son rival se révélait être un n00b, pour s'exprimer comme Matt. Une larve, un mini-bulbe, une taupe. C'en était presque navrant. Un peu plus et le blondinet allait en pleurer de consternation. C'était si pitoyable... C'était si facile de détruire Near, finalement.
S'il le voulait, là maintenant, il pouvait le tuer. Near était à sa merci, incapable de se défendre. Il aurait pu l'étrangler, le rouer de coups jusqu'à ce que mort s'ensuive, le saigner comme un animal,... Mais il n'en fit rien. Peut-être sa haine n'était elle pas assez grande pour qu'il le fasse ? Pourtant, on ne doutait pas un seul instant que pour ce délinquant notoire, ôter une vie humaine ne lui faisait ni chaud ni froid. Si jamais il avait un pistolet entre les mains, aucun doute qu'il serait allé coller une balle entre les deux yeux de Zero, Ghost, Willow, Lawless, Linda, Candy, Poison, et autres immondes connards peuplant cet orphelinat. Sacrifier une vie humaine ? R.A.F. ! Rien A Foutre. Mais tuer Near... C'était au-dessus de ses forces. Malgré cela, ce n'était pas l'envie qui lui en manquait ! Nombreuses étaient les fois où il avait rêvé – endormi ou éveillé – de mettre fin aux jours de cette sale vermine. Lorsqu'il s'agissait de l'élimination de son ennemi juré, l'imagination du blond était très, très, très féconde. Vraiment.
En attendant, Mihael Keehl jubilait. Il avait beau être aveugle comme une bête sauvage en furie, il n'en était pas moins observateur quand il le voulait. Or, ce qu'il constatait, c'était que les infimes tremblements qui parcouraient les muscles de l'albinos étaient le signe qu'il commençait à rendre les armes. De plus, les fois où, à la dérobée, il levait les yeux, il voyait le visage rosi et éprouvé de son rival qui se mordait les lèvres. Pour étouffer d'éventuels gémissements ? Probablement. Mine de rien, le blondinet était très intéressait par le sexe et connaissait très bien son sujet. Les symptômes ne trompaient pas.
Histoire de pousser le jeu un peu plus loin, le démon au visage d'ange se redressa légèrement afin de poser une main vicieuse sur son intimité. Il pressa sa main – à la fois avec douceur et agressivité – contre son désir. Indéniablement, Near était encore un gamin d'après ce qu'il sentait sous ses vêtements... Un gamin pas encore assez excité à son goût. Mello arbora un rictus inquiétant et ses lèvres remontèrent le long de son ventre, sur son torse – en passant par ses petites excroissances durcies –, harcelant ses épaules, puis son cou, sa mâchoire, et enfin ses lèvres. Enfin pas tout suite. L'albinos planta son regard sombre dans celui incandescent de Mello et questionna :
Near – « Jusqu’où seras-tu capable d’aller pour tenter de me briser, Mello ? »
Son expression – malgré son érubescence risible – était insolente et provocante. Bien trop pour un minuscule être fragile prit entre ses griffes. Le concerné, un peu agacé par cette assurance absurde, ne répondit pas tout de suite. Au lieu de cela, il profita du fait que Near eut la bouche ouverte pour y glisser sa langue. Cette dernière dansait effrontément avec son homologue, habile et joueuse. Sa salive au parfum chocolaté se mêlait à celle de sa proie, qui avait le goût étrange, mai agréable, de la pureté. Rien ne venait souiller la bouche du garçon, d'où cette saveur de « rien ». Pourtant, le « rien » avait un parfum... Un parfum indescriptible et délicieux. Etrange. Après un ballet passionné entre leurs langues, Mello se détacha et afficha un sourire carnassier des plus détestables. Il susurra, planta son regard vert et acéré dans celui de son improbable partenaire :
Mello – « Va savoir... ? Tu es mieux placé que quiconque pour ne pas ignorer que je suis prêt à tout, n'est-ce pas ? Tout, absolument tout, dussè-je y laisser ma vie. »
L'éclat ardent qui traversa ses yeux de jade à ce moment-là avait quelque chose d'effrayant. De dément aussi. Le jeune homme était-il... fou ? Sans doute un peu. Ou alors c'était un passionné qui ne pouvait supporter de faire les choses à moitié. Il y avait de ça aussi, en Mello. Ainsi, l'ange démoniaque reporta son attention sur le corps de son adversaire, plus précisément sur là où se tenait sa main. Soudain, il tira d'un coup sec sur son pantalon de pyjama pour le lui enlever, avant de le balancer derrière son épaule. Il contempla avec un certain amusement les sous-vêtements également blancs – qui l'aurait cru ? – de Near, et par extension le renflement léger sous ceux-ci. Ses doigts se promenèrent sur son intimité, l'effleurant à travers le tissu immaculé. Il avait envie de lui faire mal, cette partie sensible étant idéale pour faire souffrir un homme. Mais il ne le ferait pas tout de suite : le blesser quand il éprouverait du plaisir serait terriblement plus drôle.
Il se contenta donc de gratter légèrement sur cette petite bosse qui lui faisait de l'œil, comme si d'un instant à l'autre il allait y planter ses ongles. Mello s'était redressé, à genoux entre les jambes de Near, assit sur ses mollets. L'albinos était à présent presque nu. Il ne manquait plus que ce vêtement gênant qui ne lui résisterait pas bien longtemps. Jusqu'à présent, le démon était convaincu que Near était le jouet et lui le joueur. C'était évident à ses yeux. Il dominait ce tas de neige à moitié fondu qui se tassait sur son matelas, impuissant. C'était Mihael qui faisait tout depuis le début, l'autre se contentant de subir en essayant tant bien que mal de refouler ses bas instincts. D'un ton mielleux, le roi des addictions en tous genres demanda :
Mello – « Alors... On l'enlève, cette saleté ? »
Question rhétorique, bien sûr. Choisissez entre « oui » et « oui ». Evidemment, Mello parlait de son boxer dont il tripotait machinalement l'ouverture supérieure, prêt à le retirer. Une fois que ce serait fait, il y aurait un magnifique contraste – un de plus – entre eux : Near serait nu et lui tout habillé. Le blond diabolique était curieux de savoir qu'elle serait la réaction de son rival...
Sujet: Re: _Playin' Games || PV X NC-17 yaoi || Sam 13 Déc - 3:40
{ HJ : J'ai fait méga long et méga répétitif et méga bidon... Mais voilà, NearBitch for your eyes. Happy Birthday Mello ! }
Near et le danger avaient toujours fait bande à part. Le concept même de « danger », il ne l’envisageait en aucun cas sans être sûr de ne pas y être confronté. Il n’avait jamais eu besoin d’aller le provoquer jusque dans son antre, de chercher à se mettre face à lui, ni de le chercher tout court ; il ne voyait pas l’intérêt de devoir mettre sa propre intégrité physique en danger et il n’en avait pas envie non plus. Toute la finesse de son comportement résidait en sa façon de rester toujours à l’abri, caché derrière des barrières, quelles qu’elles soient. Observer les risques, de loin, trouver les failles de ceux qui les causaient et les renverser sans avoir le moindre besoin de se salir les mains, jamais. Rester au-dessus de tout ce qui pouvait porter atteinte à sa vie, regarder le tout et faire face au monde depuis son trône de cristal inaccessible. Diriger sans risquer. Etudier sans contacter. Tout voir, tout entendre, tout calculer, sans avoir à s’approcher plus que de raison et plus que ce qu’il avait lui-même décidé. C’était sa façon de voir le rôle de L également. La subtilité sans les périls qui étaient rattachés à la vie dans ce monde.
Mello était le danger, et Mello était l’inverse de la subtilité.
Quelque part, l’attitude de Near était semblable, dans ses bases profondes, à celle d’une sorte de divinité peut-être. Et c’était sans doute ce qui provoquait toutes ces âmes mortelles, c’était ça qui les attirait à lui, pour l’admirer ou pour tenter par tous les moyens de le renverser de son piédestal, ou bien même juste pour essayer de savoir comment il avait réussi à en arriver là pour pouvoir mieux y parvenir à leur tour ; il était impressionnant de voir à quel point un être atypique tel que Near déchaînait tour à tour les intérêts, intenses, ou les profondes indifférences. Mais quelque part, même les indifférences étaient teintées d’intérêt. Near ne les laissait pas réellement indifférent. Narquois, hautains, ou peu tentés de le connaître. Mais pour qu’ils soient vraiment indifférents, il aurait fallu que l’albinos ne le soit pas, qu’il soit un autre, basique, semblable à n’importe quel autre enfant de son âge. Il aurait fallu qu’il y ait quelque chose dans son regard les mêmes reflets que les autres. Il était même hautement probable que s’il avait été un autre, même s’il avait été le premier de la Wammy’s House, il ne se retrouve pas dans cette situation.
La présence physique du blond enflammé sur le corps frêle de son rival aux cheveux immaculés n’était pas le fruit du hasard. Toute leur composition psychique et métaphysique, des incompréhensibles et inexplicables réseaux physiques et biochimiques faisait que là, maintenant, en ce jour et en cette heure, l’attirance malsaine qui bouillait entre leurs deux êtres depuis quelques temps, et qu’ils ne contrôlaient pas, avait pris le pas sur toute réflexion.
C’était humain. Trop de sentiments paradoxaux et trop de réflexion conduisaient tout naturellement à des dérèglements dans le raisonnement et à des assauts de chaleur puissants indiquant que, pour cette fois, leurs cerveaux surdoués avaient atteint leurs limites. Ou bien au contraire cette proximité de leurs peaux, ce souffle chaud sur ce corps, ces lèvres roses sur cette chair encore vierge de tout assaut physique, tout ça n’était que l’aboutissement d’un raisonnement plus approfondi que tous les autres ? Near en doutait. Mello était peut-être intelligent, mais lorsqu’il dépassait ses propres limites, il ne réfléchissait plus qu’à moitié, seulement guidé par ses instincts et ses émotions. Et lui, allait-il suivre son chemin, ou au contraire commencer à résister ? Non. Résister serait purement puéril et le mettrait d’autant plus dans une position de faiblesse, ce qu’il comptait absolument éviter maintenant. Ils avaient déjà trop avancé dans la partie pour qu’il abandonne.
Son regard perle se perdit sur le plafond, pendant que son corps était aux prises de mains et de lèvres habituées ; il n’aurait pas su décrire les sensations qui le traversaient à ces instants précis, quand les peaux se touchaient trop fort. Mello semblait prêt à le dévorer vivant, mais ses caresses n’avaient rien de violent… Il y avait un monde avant de pouvoir prétendre qu’il se montrait tendre, mais il n’était pas possible de nier que ses gestes avaient quelque chose de délicat dans leur agressivité avide, comme si dans son envie folle de faire du mal à son rival, dans ses élans de désir et de folie furieuse, il prenait tout de même, sans doute inconsciemment, la peine de manipuler son petit partenaire comme un objet précieux qu’il aurait été absolument malvenu d’endommager. Near s’était comporté en parfaite poupée de chiffon depuis le début de cette scène, laissant le blond diriger les opérations. Ce n’était pas parce qu’il était trop touché par l’expérience : les contacts physiques avaient beau être totalement nouveaux pour lui, Mello était peut-être celui qui était en train de lui apprendre une chose dont il s’était parfaitement passé des années durant mais qui aurait pu devenir un besoin dangereux et qui allait le distraire de ses buts premiers, mais malgré le fait que sa tête se soit faite lourde, embrumée, et envahie d’endorphines qu’il n’avait jamais goûtées, il n’avait pas perdu totalement le contrôle de ses pensées. Entre deux frôlements érotiques de la peau de Mello qui parsemait la sienne de caresses sensuelles et presque semblables à l’homme qui marquait ainsi son territoire de petites marques roses, l’albinos dont le pantalon glissé le long de ses jambes menues sans la moindre élégance n’avait pas oublié de préparer son tour, et ce quelque serait les prochains mouvements du blond. L’autre avait beau l’écraser et le dévorer de sa bouche goulue, son pouvoir sur son rival avait ses limites. Qu’il soit question de haine, de jalousie, de passion, de désir physique ou de quoi que ce soit s’approchant de près ou de loin à une sensation comparable à l’amour, Mello ne pourrait jamais lui imposer sa loi totalement. Pour ne jamais perdre, c’était l’essentiel. S’attacher était une erreur et s’attacher à ce fou dangereux aux pupilles luisantes d’inconstance et au sang chaud, c’était comme signer un contrat avec une mort psychologique lente mais certaine ; et il ne fallait pas commettre une faute aussi basique. Profiter de la situation sans en accepter les contraintes et les possibilités de problèmes qu’il encourait par la suite, voilà l’idée. Il avait pour habitude d’observer les choses de loin ? Et bien, cette fois-ci, le danger était venu de lui-même, sans en attendre la permission, et c’était peut-être aussi bien comme ça. Le jeu n’en prenait que plus de saveur. Si les limites de Near étaient sa propre mise en jeu dans une partie, alors il avait déjà perdu. L était-il déjà intervenu dans une affaire en personne ? Et si oui, avait-il gagné ? La question turlupina l’albinos un instant, avant que la vie réelle ne le rappelle, avant que ce qu’il se passait sur Terre ne l’attire loin de ses raisonnements, avant, somme toute, que Mello ne le descende par la force de son olympe divin jusque vers lui et les autres mortels, comme il était le seul à savoir vraiment le faire.
Le petit être pâle ressentit presque sans surprise l’emprise chaude autour de sa jeune intimité encore pure, et il avait vu sa question être rejetée au profit d’un autre baiser brûlant qu’il eut un peu de mal à encaisser sans enfoncer légèrement le dos de sa tête entre les couvertures qui soutenaient leurs corps. Pas de mots, juste des actes. Ses propres membres frémissaient, transpercés d’un plaisir jusque là inconnu, et il ne pouvait pas encore se résoudre à les bouger. Il se contentait d’observer les maintes lueurs qui traversaient les yeux de celui qui voulait lui montrer à quel point il n’était pas différent des autres, d’analyser les expressions qui passaient sur ce visage entouré de feu doré qui prétendait vouloir le détruire quoiqu’il faille faire pour y parvenir. La voix qu’il avait prise pour lui dire cela était délectable, d’une certaine façon. Est-ce que le premier successeur au poste de L était en train de sombrer dans une sorte de masochisme lugubre ? S’amusait-il vraiment de la souffrance que voulait lui infliger Mello ? Tant que cette souffrance se limitait à des lèvres chaudes réchauffant la moindre parcelle de sa peau froide et jamais encore touchée aussi près par personne, ce corps encore austère de l’intérieur comme de l’extérieur, oui, il était masochiste. L’égoïsme ne lui était pas un défaut inconnu. Mourir pour le surpasser, c’était ce que Mello avait dit. Prêt à tout. Les tournures de phrases étaient satisfaisantes. C’était tout ce qui était nécessaire à Near pour comprendre que la jalousie et l’envie du blond dépassaient le stade de la rage d’infériorité qui touchait tellement d’enfants en ce monde. Ses sentiments étaient bien plus profonds que ça, et ces phrases avaient suffit à le prouver une bonne fois pour toute, pour ceux qui en doutaient encore.
L’intellectuel de quatorze ans n’avait pas réussi à détourner son attention du blond plus longtemps que quelques secondes ; ça, c’était sa propre façon de comprendre que le blond avait quelque chose de différent de tous les autres, même ceux qui auraient pu tenter de lui faire ça. Lui, Near le regardait avec une sorte de lueur qui l’intimait de continuer, de lui prouver jusqu’où il pouvait aller. Dire qu’il n’attendait que ça était un bien grand mot, mais c’était pourtant le cas. Sauf que lorsqu’il se rendit compte, après bien des soupirs langoureux et peu discrets de sa part provoqués par Mello et sa main sur sa virilité, qu’il allait finir par être totalement mis à nu par son adversaire dans cette partie de corps à corps, il décida qu’il était temps de cesser de jouer les pucelles effarouchées. Dans leurs joutes verbales, Near ne laissait pas le blond prendre le dessus. Alors pourquoi ici, par simple souci de différence physique, il le laisserait faire aussi ? Un tout petit sourire parcourut son petit visage rond quand Mello lui demanda s’il était nécessaire de se débarrasser du mince tissu qui cachait encore son intégrité à ses yeux fous. Quelle question idiote… Mais le simple fait qu’il lui demande, que sa question soit rhétorique ou pas, traduisait le fait que cette scène n’avait rien d’un acte non consentant, pour aucun des deux partis. Le blond lui laissait l’occasion de dire son avis, et Near ne fit que saisir la perche qui lui était tendue. Comme dans leurs disputes. Mello avait trop de points faibles pour ne pas profiter d’eux.
D’ailleurs, ce n’était pas la pudeur ni une fierté virile déplacée qui provoquait chez l’albinos le refus d’être le seul à être nu dans cette pièce réchauffée par leurs calmes et encore jeunes préliminaires ; c’était juste le fait qu’un jeu n’avait d’intérêt que si les règles s’appliquaient à tous identiquement.
Et c’était son tour de jouer. Le visage encore rose de plaisir, il s’était lentement relevé, et il s’était assis face au blond, croisant devant lui ses petites jambes graciles et blanches semblables à celle d’une toute jeune petite fille ; les pieds galbés, les mains calées sur ses côtés, il avait penché un peu la tête, et il fixait Mello d’un œil étrange, sans répondre, alors qu’il avait soulevé une de ses mains des draps pour pouvoir délicatement s’emparer du poignet du blond auquel était relié la main qui comptait lui retirer son boxer.
Near : « J’ai deux questions. D’abord, pourquoi me demandes-tu la permission ? Je ne me souviens pas de t’avoir arrêté pour quoi que ce soit depuis le début de cette…entrevue. »
Il poussa un peu la main de Mello avant de reculer lui-même, pour se retourner sur le lit et retirer sans l’aide de personne le sous-vêtement qui préservait son corps des yeux de l’autre garçon ; la pudeur n’était pas son souci premier. Il offrait à l’autre la vue de ses cheveux tombant sur le creux de son cou, relié à la courbure de ses omoplates et de sa colonne vertébrale, jusqu’à sa chute de reins enfantine et de ce fait étrangement désirable quand même ; il n’était pas nécessaire d’avoir des instincts pédophiles pour trouver cette vue appétissante ; il suffisait juste… d’hormones. Un corps d’albâtre parfait dans son imperfection, presque angélique d’innocence, tel était celui du petit adolescent qui se demandait vaguement ce à quoi pouvait bien penser Mello maintenant qu’ils en étaient arrivés au point où il lui montrait clairement qu’il n’avait pas peur de lui et qu’il avait même envie de ce qui aurait pu se passer. Sa pureté d’enfant était-elle souillée par son attitude provocante ? Ou bien son insolence puérile ne faisait-elle que renforcer son côté enfant roi ? Near n’y réfléchissait pas, à vrai dire.
Ses gestes ne lui paraissaient sur l’instant pas étranges, ni inhabituels. Certes, ils l’étaient, mais c’était parce qu’il ne s’était jamais trouvé dans cette situation. S’il ne provoquait pas le danger usuellement... cette fois était différente, définitivement. Se plonger dans les risques avait quelque chose d’amusant. Il était envisageable que le blond permette à Near de comprendre comment se jouer du danger quand il n’était plus possible de l’éviter, de cette façon. L’albinos était gagnant sur tous les tableaux.
Après avoir mollement entortillé une mèche de ses cheveux autour de son doigt et l’avoir observé d’un regard absent, son dos nu toujours sous les yeux du blond, il décida de se tourner entièrement pour avancer à quatre pattes jusqu’au blond, avant de se poster juste à quelques centimètres de son visage, son souffle léger frôlant la peau du visage de celui qui voulait le perturber. L’expression que celui-ci arborait était étrange, mais distrayante. Leurs nez se touchaient et Near fixait Mello avait de grands yeux, sans la moindre once de luxure ou de provocation cette fois, pendant qu’il lui déclamait d’une voix à la limite du suave insolent sa deuxième question :
Near : « Et j’ose croire que tu es au courant que quoi que tu fasses pour me vaincre… Tu ne t’opposeras pas à un adversaire passif ? »
C’était une évidence, mais l’albinos avait jugé utile de la prononcer en toutes lettres, juste pour que Mello comprenne qu’il n’était pas en position de gagnant d’office. La compétitivité n’était pas le domaine de prédilection du petit génie qui n’avait pas l’habitude d’avoir à craindre pour sa place ou sa victoire, mais lorsqu’il s’agissait d’un défi, il n’était pas question de se laisser faire sans participer. Il espéra cependant ne pas avoir provoqué du regret ou de la peur chez son rival. Le voir abandonner maintenant serait… une des plus hautes frustrations qu’il n’ait jamais connu. Son corps était encore parcouru de spasmes électriques, et même si Near ne voulait pas obéir à ses ordres, il ne pouvait pas nier que ce dernier lui intimait qu’il n’en avait pas eu assez. Ils étaient de nouveau trop proches et sa peau sensible était en contact direct avec le blond, et ce à tous les endroits possibles.
Mais même nu, l’opposition entre eux ne faisait qu’attiser l’effet aimants bipolaires.
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