Dimanche. Aux alentours d’une heure ou deux du matin, Den éteint enfin sa lumière. Son dessin était finalement terminé, il irait voir Breathless pour savoir son avis, pendant l’après-midi. Pour le moment, il allait dormir, pendant longtemps, très longtemps. Den se laissa tomber sur sa couverture sans même prendre le temps de s’y plonger, et s’endormit immédiatement.

Malheureusement pour lui, il semblait que ses voisins en avaient décidé autrement. La petite blague de Den qui durait chaque jour de la semaine sauf durant le week-end, semblait commencer à être agaçante. A priori, les orphelins avaient du finalement comprendre [ au bout d’un an pratiquement ] que l’imbécile qui les réveillait chaque matin avec son réveil, et pour son petit plaisir personnel, n’était autre que Den. Des filles lui auraient certainement pardonné, rien que parce qu’il était mignon, mais les garçons ne fonctionnaient pas vraiment de la même façon. En particulier ses voisins, plus petits que lui, qui n’avaient vraiment pas encore compris ce que signifiait le mot « maturité ». Quoi que, Den était mal placé pour y redire quelque chose.

Aussi le matin, vers 8h00, quelqu’un se glissa dans sa chambre, un verre remplit d’eau à la main. Evidemment, le voisin ne venait pas pour siroter tranquillement un simple verre d’eau. Il s’approcha de Den et…Ce dernier saisit l’imbécile par le bras et le balança par la fenêtre.

Oui, c’est certainement ce que Den aurait voulu faire, mais non. Le petit versa nettement tout le verre, sans laisser une seule goutte, sur le visage de Den qui se réveilla en sursaut. Il essaya de l’attraper mais le petit gamin s’enfuit en riant. Den lança une injure, enfonça sa couronne sur sa tête, et sortit de sa chambre, prêt à frapper n’importe qui tellement il était en colère. Les quelques personnes qui marchaient dans le couloir s’étaient arrêtées pour voir la scène. Quand à Den, il n’avait plus vraiment son calme habituel, et il n’en avait même rien à faire d’être en pyjama rayé dix fois trop grand pour lui dans les couloirs. Il ne savait pas où était partit cet imbécile, mais il allait lui en coller une. Il s’essuya d’un revers de manche le visage et arriva devant la porte où il pensait que le gamin logeait. Il mit un coup de pied dedans et la porte s’ouvrit à la volée. Il attrapa le premier qu’il vit et ce dernier se mit à supplier des choses inutiles. Den menaça de le frapper et finalement il lui avoua que celui qui avait fait la connerie du siècle était partit vers la salle de bain de l’étage. Den le balança limite par terre et alla vers la salle de bain, énervé comme jamais. Il remit un coup de pied dans la porte, sans se soucier du bruit qu’il faisait. Malheureusement pour lui, la porte ne s’ouvrit absolument pas. Den resta le pied contre la porte. Après un silence de mort, les quelques gens dans le couloir se mirent à pouffer. Den reposa son pied et les regarda d’un air noir qui voulait dire « Qui veux mourir maintenant ?! ». Certains se turent et d’autres rentrèrent dans leur chambres respectives à la limite de la crise de fou rire.

A l’évidence pour Den, le petit froussard s’était caché dans la salle de bain, et ne voulait plus en sortir. Den tambourina la porte de coups, et finit par dire ce qui lui brûlait les lèvres.

Den : Allez, sort de là, imbécile ! Viens prendre ta raclée !

Après trente secondes de tapage pas nocturne, la porte s’ouvrit. Mais ce n’était pas le petit voisin de Den.

Au bord de l’explosion, le jeune homme aux cheveux d’argent s’apprêtait à tambouriner une nouvelle fois la porte de ses frêles poings, lorsque celle-ci s’ouvrit à la volée. Den s’apprêta à se saisir du petit…Petit-Moyen…Grand…Le jeune garçon releva les yeux vers un ventre musclé, pour finir sur un visage entouré de longs cheveux blonds et soyeux : Mello.

Den écarquilla les yeux. Le petit qui lui avait dit ça, il allait vraiment le lui payer. Mais pour le moment, il fallait trouver un moyen de s’esquiver, au plus vite. Il n’avait aucune envie d’affronter Mello maintenant, surtout dans un pyjama trop grand pour lui qui tombait à moitié sur son épaule droite. Son sadisme en prenait en coup, et n’avait plus aucun effet. Il faisait même plus ridicule qu’autre chose. [Faites-moi confiance, d’ailleurs, il est certain qu’il a déjà essayé.] Il s’apprêta à partir rapidement vers sa chambre sans rien demander de plus, lorsqu’il entendit une voix passablement énervée l’interpeller.

Mello : Il suffit d'abaisser la poignée pour ouvrir la porte, sombre con. C'est qui l'imbécile, exactement ?

En effet. Il ne mentait certainement pas, puisque Den n’avait entendu aucun déclic lorsque Mello avait ouvert la porte. Le jeune garçon couronné se sentit tout à coup totalement stupide. A cause de l’énervement, il avait tambouriné la porte de coups de pieds et de poing, sans même se demander si la porte était fermée ou non. Pour lui, il était évident que le petit garçon s’était enfermé à l’intérieur. Il aurait mieux fait d’appuyer sur la poignée et…Non, si c’était pour tomber sur Mello durant sa douche, ça n’était pas la peine…Quoi que…Bref…Il aurait mieux fait de partir directement, au lieu de se retrouver dans cette situation. En plus, qu’est-ce qu’il lui prouvait que Mello allait le croire, quand il raconterait la vérité ? Absolument rien du tout. C’était bien ce que pensait Den. Il ferait mieux de partir maintenant. Il se retourna et s’apprêta de nouveau à s’en aller.

Il se sentit soudainement décoller du sol. Mello l’avait saisit par le col alors qu’il pensait furtivement fuir, et à présent, Den ne pouvait que poser ses mains sur le poignet ferme du jeune homme aux cheveux d’or pour ne pas étouffer. Mello l’attira avec violence dans la salle de bain, et Den ne put qu’entendre le déclic de la porte qui se fermait à l’évidence, à clé, ce qui était assez mauvais pour lui. Le blond plaqua Den contre le mur, et colla son torse encore mouillé contre lui, avant de le regarder dans les yeux.

Den haleta assez misérablement, en évitant à moitié le regard de Mello, et se dit finalement qu’il suffisait juste qu’il s’excuse, et ce serait certainement réglé. Il allait lui dire qu’il s’était trompé de personne et que…

Mello : Dis donc, la moitié de travelo, qu'est-ce qui t'as poussé à vouloir mourir si jeune ?

Den changea soudainement d’expression. Il renonça à se débattre, et plongea son regard dans celui du blond. Il garda seulement ses mains posées sur celles de Mello, sans forcer quoi que ce soit. Il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas s’excuser après ça. Vraiment, il comprenait qu’il se soit trompé, mais il ne fallait pas qu’il se sente obligé de l’insulter. Une moitié de travelo !? Un garçon efféminé !? Une fille !? Ca faisait trop. Grand bien lui fasse, il n’allait certainement pas s’excuser après ça. Là, c’était totalement au-dessus de ses forces. Tout le monde s’était décidément passé le mot pour ces insultes débiles, parce qu’en fait, Den n’avait absolument rien d’efféminé. [Du moins, c’est ce qu’il se dit depuis qu’il est arrivé ici, pauvre de lui. XD] Il réussit finalement à articuler ce qu’il avait à dire.

Den : …En fait…Je ne m’adressais…Pas à toi…Je croyais que quelqu’un d’autre était ici.

Il arriva à finir sa phrase en un seul coup, un peu fatigué par l’étreinte du blond qui semblait ne pas vouloir se terminer. Il essaya de calmer sa colère à cause de "travelo" qui n'était toujours pas passé, mais n’arriva à rien. Il ne pu que perdre plus encore le contrôle de lui-même et soudainement se mit à sourire un peu sournoisement.

Den : Et…Question travelo…Tu peux parler, avec tes beauuux cheveux longs.

Il n’avait pas pu s’en empêcher. Den écarquilla les yeux de nouveau, perdant son sourire, se rendant compte qu’il n’était absolument pas en position de dire ça, et qu’il venait de signer son arrêt de mort. Il décida de se rattraper comme il put, aussi, il regarda à moitié de côté avant que Mello ne décide de le tabasser jusqu’à ce que mort s’en suive.

Den : Enfin…Je veux dire…Pas que ça me déplaise…Ça te vas bien…

Maintenant qu’il était encore plus dans le pétrin, il n’avait plus qu’à attendre. A moins qu’il prie. Non, mauvaise idée. Mello portait tout le temps une croix sur lui, et il avait certainement beaucoup plus de chances que Dieu décide de n’intervenir qu’en faveur du grand blond. Alors, Den n’avait qu’à fermer les yeux, et mourir. Nonnn !!! Il ne voulait pas mourir. Il ne restait plus qu’une seule solution. Une seule qui était assez désagréable…Den après un soupir, se résigna. Il évita encore le regard du grand blond qui le tenait toujours, avant d’esquisser un « désolé » assez discret, voir même un peu trop. Restait à voir si Mello avait l’intention de le tuer tout de même ou non.

Den fit une moue d’enfant insatisfait de la situation après ses excuses qui ne donnaient absolument pas envie de l’excuser. De toute façon, il n’avait pas l’intention de le supplier à genoux, autant garder le minimum de fierté qui lui restait pour lui. Il fut coupé dans ses pensées par Mello qui desserra légèrement la main qui étreignait le coup du jeune garçon et le reposa à terre. Den releva la tête vers Mello, un peu surpris de la réaction. Ça y’est ? Il était pardonné ? Il était sauvé ? Dieu avait choisit de le… Le regard de braise de Mello planté dans les iris couleur brume de Den coupa court à sa joie.

Mello : C'est quoi, ton nom ?

Heinn ? Enfin…Quoi…Pourquoi cette question là, tout à coup ? Et puis son nom…Son vrai nom ? Impossible. A part Nikolaï, on ne lui avait jamais posé cette question. Et puis maintenant…Ça paraissait trop bizarre. Den en resta éberlué. Et si…Et si il voulait tuer toute sa famille en guise de vengeance, tout ça parce qu’il avait tambouriné dans sa porte et qu’il l’avait traité de travelo à son tour ! Bah…Après tout sa famille, c’est pas comme si il en avait quelque chose à faire mais bon… Le concept le tuait. Den savait que Mello était quelqu’un d’impulsif qui ne manquait aucune occasion pour se venger, mais de là à tuer sa famille…Soudain le blond releva la tête. Den sentit une profonde peur s’emparer de lui. Si il était capable de faire ça à sa famille, alors… Mello…allait le…Il allait le…

Mello : T'es un ami à Weasel, c'est ça ? Tu lui diras de surveiller ses potes, qu'ils finissent pas en pièces détachées, en pâtée pour Lust... Ou pour Near, c'est encore pire.

Ah…Comme quoi, l’imagination des jeunes adolescents était de nos jours extrêmement fertile. Surtout que…A l’évidence, Mello voulait savoir son diminutif, et non son vrai nom, ce qui était en fait, tout à fait évident, mais qui était une possibilité à la quelle Den n’avait absolument pas pensé. Ah , et pourquoi avait-il posé cette question, alors? Et bien parce qu’apparemment, il connaissait Weasel, et qu’il avait déjà vu Den avec lui.

L’erreur de Den était tellement stupide mais aussi tellement rassurante à la fois qu’il soupira un grand coup et rigola tout seul doucement. Il devait à présent avoir l’air totalement dérangé, mais bon, qu’importe. Heureusement que personne ne pouvait lire dans ses pensées, parce qu’il ne donnait pas cher du peu de fierté qui lui restait.

Puis soudain, Mello lâcha Den et se dirigea vers le lavabo, pour se brosser les cheveux. Den parut étonné, mais il n’en laissa rien paraître. Impulsif, c’est ça ? Il fallait s’y faire. Il massa doucement son cou, puis remonta son pyjama pour la énième fois sur son épaule. Bah, maintenant qu’il était là, que Mello semblait s’être calmé, il n’avait qu’à faire connaissance, en priant pour qu’une saute d’humeur n’arrive pas au moment où il s’attendait le moins.

Den : Je m’appelle Den.

Soudain il repensa à la dernière phrase du jeune homme blond. Near… Pourquoi avait-il parlé de lui? Den avait bizarrement l’impression que la relation de ces deux-là ne se limitait pas qu’à de l’indifférence et de la haine. Qu’il y’avait quelque chose de plus profond, que se soit dans un sens ou un autre. Il sourit soudainement de toutes ses dents, mais resta à une distance respectable de Mello. Den mode chieur profond était-il activé ?

Den : Hé, Mello…Tu penses quoi de Near ?

[ Bah, t’en fais pas xD Moi j’ai du retard sur tous mes posts, il suffit de regarder le nombre de temps que j’ai mis à te répondre -> Deux mois. XD ]