Sujet: Ca dépend, ça dépasse. [ libre ] Mer 24 Sep - 16:01
[ Soit, comme l'indique le titre du topic, c'est un sujet libre. N'importe qui et n'importe quoi peut venir. N'importe quand (mais de préférence dans les heures qui viennent) Il peut, bien évidemment y avoir plusieurs personnes.]
Vers 6 heures 45, il fut sortit de son sommeil de 48 heures par des rayons de soleil trop tapageurs. C'était comme se faire réveiller par la tondeuse d'un connard de voisin. Ou encore par un chien aboyant au chat. Se recroquevillant dans un coin de pieu, il tenta vainement de trouver une excuse, aussi minime soit-elle, pour rester pioncer encore un peu. Mais n'en trouvant pas, il finit par sortir du lit dans un style épave. Zombie, le teint blafard et les muscles gélatineux, il s'habilla décemment avant de poser sa main osseuse sur le poignet, l'air songeur. Prudent, il ouvrit la porte comme s'il s'attendait à ce que quelque chose vienne lui exploser à la gueule. Jetant un rapide coup d'oeil de chaque côté, il entreprit une longue, douloureuse et particulièrement dangereuse aventure : la traversée du couloir maudit !
Ciel, la vie normale était donc possible ? Bien que c'était toujours à vérifier, il semblerait que la vie de tous les jours serait une vie que certains orphelins mèneraient hors de leurs chambres et qui, et c'est bien là le plus incroyable, ne se limiterait pas à la simple subsistance. Théorie farfelue n'est-ce pas ? Cependant, de plus en plus d'éléments l'obligeaient à la considérer avec sérieux. Car, apparemment, il arrivait aux orphelins de s'adonner à des activités extra-scolaires comme se coiffer : opération consistant en une défragmentation capillaire, dont l'intérêt reste inconnu. Ou à prendre un bain : c'est une opération qui consiste à se plonger dans une étendue d'eau peu profonde et à s'enduire d'alcoolates à longues chaînes carbonées afin de s'ôter de la peau les résidus impurs qui s'y accrochent. Faire du sport : Une sorte de jeu étrange où l'on exécute des corvées fatiguantes pour le plaisir. Bref, LA preuve qui permettait d'affirmer ou bien au contraire d'infirmer l'existence d'une vie au-delà des études et de leur envie de surpasser L. C'est là qu'on pouvait se dire "Gniiih, on nage en plein délire ! Comment une personne qui s'estime sérieuse peut-elle proférer de telles âneries? Une vie de tous les jours ? Et pourquoi pas le dentifrice pendant qu'on y est !"
Amusé par ses réflexions on ne peut plus douteuses, Octave finit par se convaincre qu'il était temps de sortir de son délire un brin méchant. Le pas lent et la gorge sèche, il passa dans la cuisine pour boire une gorgée d'eau. Au passage, il croisa quelques adolescent qui ne le remarquèrent pas et à qui il n'accorda pas plus d'attention que cela. Pour se faire oublier, il fallait devenir banal. Personne n'aime la banalité. On veut tous devenir différents tout en ne dépassant pas la limite à partir de laquelle on pouvait avoir l'air ridicule. Octave, quand à lui, ne cherchait rien. Il était amplement satisfait de sa condition et avait finit par accepter la mort de ses proches. Petit à petit, il avait finit par fermer la parenthèse et à nouveau faire comme si de rien n'était. Premièrement parce que personne n'aimait voir la faiblesse des gens et deuxièmement, il allait tout simplement se faire pitié à lui-même s'il se laissait aller à "gonfler des bulles". Tout changeait : la vie, la musique, la drogue, la mode... on ne pouvait pas rester immobile à ressasser le passé. En plus d'être chiant, c'était inutile. Car c'est dans une espèce d'exploration de la souffrance qu'on se tient éveillé à souffrir.
Pendant encore quelques mètres, il laissa ses pieds glisser le long de la moquette avant qu'il ne s'adosse à un mur, juste en face de la salle de musique. Et damnation, la porte était ouverte sur le piano. Tentation intense. Son regard caressa les courbes de l'instrument en s'attardant sur les touches. Alice avait des dents aussi blanches et alignées que le clavier d'un piano. Il eut envie de pleurer. La bête était monstrueuse, avec un pelage luisant et noir, semblable à celui d'une panthère. Comme toute les jolies choses, Octave avait envie de frôler son corps et de titiller ses touches vernies. Eh oui, comme le corps d'une femme. Quoi que là, ça n'avait rien de sexuel. Dommage.
Debout dans la pénombre matinale, il s'ennuyait. Féchié. Même s'il était odieux avec tout le monde sans exception, il ne supportait pas très longtemps la solitude. Il se retrouvait tel un roi sans cour pour le flatter. Il pourrissait, pareil à une fleur, pétales par pétales. Mais il ne se sentait pas vraiment capable de traîner avec des gens qu'il n'aimait pas juste pour combler son vide. Trop fatigué. Et puis vaut mieux ne pas être accompagné que de l'être, mais par des mauvaises personnes. Enfin, t'façon, il s'embrouillait. La réflexion ne le réussissait décidément pas. Pendant quelques instants, il ferma les yeux avant de se laisser glisser le long du mur jusqu'au sol. Une fois par terre, il étala ses jambes devant lui comme de la confiture sur une tartine en laissant pendouiller sa tête sur le côté. Mou du bulbe, dans un souffle rachitique, il coinça son menton dans son col roulé avec une certaine timidité.
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Sujet: Re: Ca dépend, ça dépasse. [ libre ] Jeu 25 Sep - 16:35
[pardon de ne pas avoir répondu "dans les heures qui viennent", enfin...]
Les couloirs, encore les couloirs, toujours les couloirs... N'y avait-il rien d'autre dans cette bâtisse sans fenêtre que des couloirs ne donnant que sur des portes close, les portes ouvertes donnant sur d'autre couloirs qui donnaient sur des portes qui donnaient sur des couloirs... Il avait l'impression de tourner en rond, pourtant...
* Bip Bip bibip Bip Bip bibip*
Haze ouvrit lentement les yeux, et tapa sur le bouton "light" de son réveil digital qui sonnait... "6:34 A.M." au compteur, oui, il aimait les chiffres précis... Mais à ce point... Encore un bug de cette saloperie d'instrument satanique, invention diabolique de l'homme qui avait l'infini pouvoir de tirer la pauvre créature pacifiste de la torpeur qu'on appelait sommeil, quelle hérésie, ne pouvait-il pas dormir pour une fois? Cette perspective semblait séduisante, hélas, il se rappela que le réveil résonnerait dans 3 minutes, et ce jusqu'à ce qu'il le laisse sonner pensant 1 minute entière... Peu sûr de pouvoir supporter l'épreuve, le garçon à la touffe bleue s'assit sur son lit en se frottant les yeux, il alluma sa lampe de chevet et saisit un flacon ambré sur sa table. Il avala un des comprimés qu'il contenait et laissa la dopamine faire son effet premier, à savoir, empêcher ses yeux de papilloner et leur permettre de s'ouvrir et de produire ainsi des fentes de plus d'un centimètre dont le manque pourrait lui être fâcheux...
Il se leva lentement et s'habilla, il était tôt, cependant, malgré sa nature endormie, le garçon aimait bien être le premier sur les lieux, bien que quelques personnes se levèrent également à cette heure-ci, il était plutôt rare de croiser un excité comme Mello ou bien End dans les couloirs à cette heure-ci, ils préféraient souvent se reposer après leurs "exploits" de la journée... C'est donc d'un pas matinal (entendez par là guilleret mais pas trop... Il venait tout de même de se lever...) que l'embrumé sortit de sa chambre en tentant de discipliner ses mèches folles.
Il avait l'habitude de flâner un peu le matin, visitant une pièce pour voir s'il n'y trouvait pas un quelconque intérêt... Une personne étrange et matinale venue satisfaire une ambition quelconque ou bien quelque chose qui ne serait pas à sa place, le matin, trahissant une activité suspecte, même s'il revenait souvent bredouille et que l'espoir de tomber sur quelqu'un d'intéressant à 6h du matin était mince, il n'abandonnait pas et exécutait ce rituel machinalement, c'était plus devenu une balade matinale qu'une recherche... Bah... Qu'importe après tout? Il descendait l'escalier menant au premier étage, entamant son inspection par le coul... Oirs... Il comprit immédiatement que quelque chose clochait alors même que sa tête passait l'ouverture Quelque chose occupait les trois-quarts de la largeur du couloirs, il pensait quelque chose, mais c'était pourtant bien un humain apparemment, cette rassurante constatation que ce n'était pas un suppôt de Cthulu endormi devant la salle de musique faite, il s'avança légèrement, sans bruit, sans même montrer de signe d'intérêt apparent, car, même si son esprit commençait à dérouler ses méandres dans les vertes plaines de la réflexion tel un serpent se délovant de son panier, il était toujours Haze, le 2 de tension qui ne réagissait qu'en cas d'extrême urgence. Ça semblait endormi, pourtant, de loin, ça semblait avoir les yeux ouverts... Mort? Non, peu de chance, il voyait sa poitrine se soulever, bien que peu intensément... Il semblait... Apathique... Il devait être soit en black-out total, soit en réflexion profonde... Hmmm... Haze s'arrêta à 3 mètres du corps environ, pas brusquement, pas lentement, comme s'il était arrivé là où il voulait, ce qui était le cas... Il détailla un instant l'individu... Quelque chose semblait se dégager de lui, bien que ses habits fussent plutôt "normaux" (bien que "la normalité ne soit après tout que le fruit des pensées de la masse", n'est ce pas?), il semblait... Etrange (un joli mot qu' "étrange" n'est-ce pas?), il n'aurait su dire en quoi... Il continua de le regarder sans rien dire, pourquoi aurait-il parlé (si, si, donnez-moi une raison, n'importe laquelle, allez!)?
Pourquoi était-il ici? Soirée trop arrosée? Non... Il sentirait l'alcool et aurait une apparence bien plus grossière, il semblait plus... Pur que cela... Bien que ni son corps ni son aura n'exprimèrent la pureté, on voyait les personnes qui avaient la gueule de bois à des kilomètres (c'est une métaphore, vous savez?), peut-être qu'il avait quelque chose... Un TOC de rester comme ça dans le couloirs, à regarder dans l'encadrement de la salle de musique... Peut-être... Peut-être... Avec des "peut-être", on mettrait Winchester en bouteille...
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Sujet: Re: Ca dépend, ça dépasse. [ libre ] Jeu 25 Sep - 21:18
Pull blanc à col roulé, moulant, trop long au niveau des manches, surmontant un jean noir un peu trop large. Et puis des pieds nus. Il avait toujours aimé le dépouillement. Plongé dans une réflexion pas si profonde que ça en fin de compte, il dirigea son regard bleu aussi loin que le lui permettait la fenêtre de la salle de musique. Bien que les rayons du soleil continuaient à lui cramer la pupille, il continuait à le regarder, puissant guerrier faisant face aux affres de... non, ça aveuglait vachement cette connerie. Plissant les paupières, il toussa faiblement, encore un peu enrhumé, les yeux picotant et le bout du nez froid. Rhah, ça devrait être interdit de se ramollir à ce point. Les gens n'aimaient pas voir les faiblesses des autres et lui, il n'aimait pas la montrer. Et détrompez-vous, il n'était pas de ceux qui fuyaient leurs sentiments pour avoir l'air plus virils. Il était au contraire, d'une nature délicate, corde sensible qu'il était dangereux de faire vibrer. Selon lui, il ne fallait partager que le bonheur et le malheur, il fallait le garder pour soi. Et là, seul dans un couloir trop long, il ressemblait à une crêpe. Une crêpe en jean Diesel.
Les premières secondes, il n'entendit pas l'inconnu s'approcher, ou, peut-être, fit-il exprès de ne pas l'entendre. Toute personne normalement constituée aime lorsqu'on remarque sa présence. Que l'on retrace chaque courbe de son corps d'un oeil faussement discret avant de détailler son dos pendant qu'elle sera en train de prendre ses distances. La populace se nourrit du regard des inconnus qu'elle croise dans la rue. Un seul coup d'oeil pouvait suffire pour redresser une colonne vertébrale. Et Octave n'aimait pas donner cette satisfaction à n'importe qui et surtout pas à n'importe quoi. Alors, il s'enracina dans le mur à fixer la lumière blanche, néanmoins quelque peu troublé par la présence d'une âme vivante aussi tôt le matin. Patiemment, il attendit que l'inconnu passe son chemin sans même lui offrir un seul regard. Cela dit, il ne put ne pas remarquer que le concerné restait lui aussi planté à une distance respectable. Qu'est-ce qu'il y avait ? Il avait un troisième oeil qui poussait dans le dos ? l'étiquette de son pull qui ressortait ? Un pigeon lui avait chié sur le crâne ? Non ? Bon bah alors qu'est-ce qu'il foutait encore la le môme à le mater comme l'une des merveilles du monde ? L'avait jamais vu d'humain vivant le bougre ? Ou bien se sentait-il obligé de ne pas se limiter à juste passer devant les gens ? Automatiquement, Octave leva les yeux vers l'animal en question avec toute la condescendance dont il savait faire preuve -et seul Dieu connaissait la limite à son dédain profond.
C'était un môme aux yeux gris, assez petit et ne devait pas avoir plus de 16 ans. Les cheveux bleus, il faisait penser à un émo avec sa mèche trop rebelle de la mort qui tue. S'autorisant un léger sourire, Octave fit comme si ce qu'il avait sous les yeux, pour ne pas dire sur les yeux, était beaucoup moins que ce à quoi il s'attendait. Oui, parce que bon, sur le coup il s'imaginait à se retrouver nez à nez avec Staline ou encore Louis IVX. Mais non, ce n'était qu'un orphelin qui n'avait visiblement rien d'autre à faire à part venir squatter la salle de musique à sept heures du mat'. Octave, dans son éternelle indifférence si légendaire, finit par rediriger son regard vers ses pieds. Quoi de plus passionnant que ses pieds ? Rien bien évidemment. Bizarrement il avait l'impression que l'inconnu attendait quelque chose de sa part, comme une action ou un mot.
- Alors quoi, ça ne pionce pas ?
Finit-il pour bougonner plus pour rompre le silence qui se faisait pensant que pour faire plaisir à l'énergumène. Et tout cela sans prendre en compte la politesse et autres simagrées inutiles qui voulaient qu'on se présente tout d'abord. A vrai dire, généralement, il s'en foutait pas mal du prénom. La plupart du temps il finissait de toute façon par l'oublier, n'ayant aucune mémoire auditive. Le visage à moitié éclairé par la lumière du soleil, Octave ne s'attendait pas vraiment à ce que l'inconnu lui réponde. Il ne savait même pas s'il voulait qu'il lui réponde. Il avait parlé pour parler. Dans le vide comme l'on dit. C'était plutôt une constatation qu'une question. Presque gêné, il passa ses longs doigts fins dans ses mèches noires, faisant mine de les démêler. Après trois mois de mutisme, la communication ne le réussissait décidément pas. Elle ne l'avait jamais réussie d'ailleurs. Il avait toujours éprouvé cet affreux trouble si étrange à adresser le premier la parole aux gens. Et c'était d'autant plus gênant lorsqu'il parlait parce qu'il avait l'impression que c'était ce que l'on demandait de lui. A cette idée, il baissa encore plus tête, laissant tomber ses cheveux de chaque côté de son visage pareil à une cascade de goudron gluant, lisse et luisant.
Invité
Sujet: Re: Ca dépend, ça dépasse. [ libre ] Sam 27 Sep - 14:03
On ne peut pas ne pas communiquer. C'était un principe de psychologie élémentaire que Haze s'efforçait de démontrer en ce moment même. Même un silence était interprêté comme une communication, même cet individu que semblait avoir le regard fixé sur ses pieds devait avoir quelque chose à communiquer... Ou alors il lui était arrivé quelque chose... Que pouvait-il bien lui être arrivé? Rien, bien entendu, s'il s'était fait violer, il ne resterai pas ici, il ne savait pas, et ne pouvait déterminer avec précision ce qu'il aurait fait si... Mais il savait qu'il n'aurait pas fait ça... Il pensait, sans doute, il réfléchissait. Seul dans une bulle, désirait-il une compagnie humaine? Apparemment pas, sinon, il aurait sans doute déja levé la tête.
Haze aimait bien détailler les gens, graver dans sa tête chaque parcelle de l'univers qu'il découvrait sur l'humain... A quoi bon étudier sa propre espèce? Une espèce qui ne durerait qu'au plus encore 1000 ans? Ce n'était pas vraiment logique, pourtant, Haze aimait cela, il aimait voir ce qu'il y avait à voir, les vêtements, la figures, les traits, un par un, les réactions, l'odeur de la personne, son rythme de respiration... Il voulait tout savoir. Son cerveau commençait un peu à tourner, comme un ordinateur en veille qui se remettait en marche sous le léger tremblement de la souris.
D'un coup, comme en réponse à ses pensées et non à ses actes (quels actes? Il était immobile depuis 20 secondes), l'individu leva la tête et sembla le fixer avec dédain, presque hargne, on aurait dit un Dieu qui l'observait d'en bas avec tout le mépris qu'il pouvait éprouver pour une pitoyable créature qui se débattait au dessus de de lui... Haze, nullement vexé par cette entrée en la matière, lui renvoya un regard vide, d'un vide presque chaleureux, tant on aurait envie de voir une émotion quelconque animer ces yeux. Apparemment, l'individu n'appartenait pas aux "gentils", pour Haze, on pouvait souvent classer les gens en 3 catégories "gentil", "nafout" et "méchants", les apparences étaient parfois trompeuses, ces catégories se sous-divisant à l'infinie en des milliers d'autres, mais il classifiait souvent inconsciemment les gens dans une des trois dès le premier regard. Pourtant, ce type, stoïque et indifférent était encore entre les trois... Qui était-il? Haze prit le temps de le détailler, lentement et imperceptiblement, il détailla ses vêtements, ils étaient banals (banaux?), mais à travers tout les excentriques de la Wammy's House, ça paraissait presque original... On ne voyait pas ses mains, seulement le bout des doigts, le reste englouti dans le pull immaculé qu'il portait au dessus de son Jean un peu trop grand pour lui... Il semblait s'être habillé soit à la hâte, soit au je-m'en-fous... Il remonta, il recroisa ses yeux après avoir détaillé sa bouche, ses lèvres semblaient sèches, il ne devait pas avoir parlé depuis un moment... Ni même ouvert la bouche... Au moment où il croisait une énième fois son regard (sans même bouger les orbites, seuls ses yeux étaient en mouvement depuis ce temps), il vit un sourire étirer ses lèvres desertiques... Il attendait quelqu'un? Ou alors il se moquait de lui? Non, pas vraiment, pas un sourire méchant... Ca contrastait un peu avec son regard d'avant... On aurait dit un sourire... Indulgent... Presque moqueur... Haze lui rendit son expression vide, pourtant, il s'interrogeait sur ce sourire. Lorsqu'on cherche à comprendre quelqu'un, n'importe quoi nous fais penser n'importe quoi, une parole nous fais surgir mille pensées différentes, un regard cent etc... Hmmm...
A ce moment là, comme pour lui signifier que son temps était écoulé, son nouveau sujet d'étude retourna à ses contemplations de pieds... Il refléchissait sur lui? Ou alors, il s'en foutait... C'était deux extrêmes, il n'avançait pas beaucoup... Il se demandait ce qui allait se passer... Quand-il était dans cet état, le garçon n'avait plus vraiment conscience du temps, il attendait. Le moindre signe de vie, la moindre réaction déclenchait automatiquement une dissection analytique scrupuleuse et un examen approfondi, ne serait-ce qu'un battement de sourcil ne lui aurait pas échappé, malgré qu'il restât toujours de marbre... Etrange... Un joli mot qu'étrange n'est-ce pas?
- Alors quoi, ça ne pionce pas ?
Des mots! Des mots! Victoire, volupté infinie, nirvana suprême! Une phrase construite en plus! De joie, Haze faillit caser l'inconnu dans les "gentils", il se retint de justesse. Pourquoi son état de conscience l'interessait-il? Sommeil ou pas, quelle importance, d'autant plus que la question devait être d'ordre purement réthorique étant donné qu'il le voyait bien debout, là... Quoiqu'il était bien conscient que son mutisme allié à son air un petit peu ("un petit peu..." Quelle mauvaise foi...) fatigué (un euphémisme, bien sûr...) pouvaient le faire passer sans trop de mal pour un somnambule... Bah... Il semblait plus avoir parlé pour parler... On ne parlait jamais pour rien et il y avait toujours une raison à tout. Pourquoi parler, pourquoi avoir prononcé des mots alors qu'il savait pertinnement que c'était plus ou moins ce qu'il attendait...? Etrange... Un joli mot qu'"étrange" n'est ce pas...? Haze baissa légèrement les yeux, comme pour créer une expression de culpabilité... Ou bien tout simplement pour refléchir. Il fallait parler, non? Répondre. Parler après l'autre était la base des conversations, pourtant, étrangement, il n'avait pas vraiment envie de répondre à une phrase creuse... Une phrase sans motivation ni sentiment réel, si ce n'est apparemment l'ennui... Parlons d'autre chose, une question, tiens... Une question...
- Qui es-tu...?
La voix douce, trés légèrement aigue et neutre du garçon avait déchiré le silence du couloirs, au oreilles de n'importe qui, c'était une simple phrase, mais aux siennes, il aviat balafré la tranquillité de l'endroit... Il en était désolé. Il avait demandé quelque chose,
*désolé, chers esprits, chers morts qui reposent en paix dans ce couloirs, si je vous ai réveillé, mais c'était utile... Je veux savoir qui il est. Je me fiche pas mal de son nom, je veux juste savoir. Tout savoir. Je veux tout savoir sur ceux que j'ai en face de moi, je veux tout savoir sur ceux qui pensent à moi et sur ceux qui me connaissent et même sur les autres! Je veux tout savoir... Pourquoi...? Bonne question... Ca ne me servira pas à grand chose, mais je veux savoir...*
Etrange, n'est-ce pas...? Un joli mot qu'"étrange"....
Invité
Sujet: Re: Ca dépend, ça dépasse. [ libre ] Sam 27 Sep - 22:11
Le jeune homme fut assez surpris de constater que même ici, la partie de travailleurs acharnés et de l'extrémisme - quoi, comma ça il pouvait parler- et bien oui, il y avait de même des journées entièrement dédiées à la glandouille dans les règles de l'art. Officiellement, c'était plutôt une journée de repos et d'instruction par ses propres moyens ainsi que de révisions et de travail des acquis de la semaine, mais bon, comme le disait la phrase nullement célèbre puisque inventée de toutes pièces "libre est l'homme dans sa représentation de la vérité". Et sa vérité à lui était du genre contemplative, pour ne pas dire paresseuse. Du moins aujourd'hui, sa paresse était lève-tôt... ou plutôt pas encore couchée. L'inconnu plongea, l'espace de quelques secondes, ses yeux dans les lampions bleus du garçon. Les rares inconscients qui osaient lever l'oeil sur sa majesté Octave y cherchaient généralement quelques lumières sur sa personnalité profonde et le dadais ne devait pas être une exception. Et malheureusement -ou heureusement, va savoir- le concerné avait les yeux du genre, très expressifs. Beaucoup trop même.
- Qui es-tu... ?
Non, mais j't'en pose des questions. Involontairement, Octave esquissa un faible sourire, nullement surpris par la banalité d'une question qui se voulait universelle. Au fond, ça ne l'intéressait pas tant que ça, n'est-ce pas? Ce n'était qu'une preuve de savoir-vivre et encore. Discret, il s'autorisa un ricanement en preuve de sa totale indifférence avant de se relever afin de dévisager le coupable du haut de ses un mètre soixante-dix-neuf. Mais ça ne fit pas l'effet désiré parce qu'en fin de compte, il n'était pas si grand que ça. Il s'était donc levé pour rien. Dégoûté par son esprit calculateur encore endormi, il étira les traits de son visage en un air dépité avant de soupirer lourdement.
- Un homme, à ce qu'il paraît.
Finit-il par ronronner avec une voix des plus mielleuses, teintée par un zeste de cannelle. Mh, délicieux ! Les oreilles devaient en déguster. Tout cela aurait pu être fort séduisant si seulement cette image n'avait pas quelques chose de désagréable dans son aspect des plus railleur. Pleinement satisfait par sa mise en scène, Octave, une lueur étrange dans les yeux, fit demi-tour avec grâce sur la pointe des pieds avant de disparaître dans la salle de musique. Mystérieux hein ? Mais qu'avait-il dans la tête ? Sûrement rien, au sens propre comme au figuré, malheureusement. Sans prêter plus d'attention que cela à l'effet qu'avait produit son intervention verbale -puisque pleinement prévisible-, le garçon glissa dans la pièce pareil à un félin, un air faussement malicieux sur le visage. Le piano semblait continuer à l'attendre. Et là, l'imagination entrait en action pour donner quelque chose de très effrayant. Octave était capable de faire ce qu'aucun alcoolique au dernier degré ne pouvait pas : entrer, l'espace de quelques secondes, en communication mentale, genre rencontre du troisième type, avec l'instrument.
" - Quel est ton nom, mon beau ? Demanda Octave. - Viens le lire par toi même... dit-il avec une voix vibrante, fine et légèrement feutrée... Un "Erard" ? - Hélas, je crains que tout cela manque de sérieux, bel enfant. - Au diable la retenue !"
Les yeux dans le vague, le jeune garçon souleva un sourcille interrogateur en fixant le piano avec la même hésitation que l'on pourrait avoir avant de sauter dans le vide avec un élastique de un centimètre de diamètre. Posant ses doigts sur le couvercle noir, il finit par s'asseoir sur le tabouret en cuir craquelé. Presque curieux, il jeta un coup d'oeil vers la porte, histoire de voir si l'inconnu l'avait suivi. Mais trop gêné de se faire surprendre, il abaissa son regard sans avoir vu quoi que ce soit. Le pied sur la pédale de raisonnasse abaissée jusqu'au sol, les doigts de la main gauche sur les notes du bas, il les enfonça sans plus attendre, les unes après les autres, dans une montée en crescendo. Huit notes en tout. Puis une pause. Et il redescendit en bas afin de recommencer sa monté une deuxième fois dans un silence assourdissant. Enfin, la main droit vint rejoindre sa jumelle en l'accompagnant sur à peine deux temps, en une blanche propre et claire comme de l'eau. Toujours avec un calme apaisant, avec cette lenteur languissante, sensuelle... et avec une monotonie dépouillée et en même temps harmonieuse. Alice jouait ce morceau assez souvent et à force de l'écouter, Octave avait finit par l'apprendre par coeur sans avoir besoin de s'essayer à le jouer. Elle lui avait d'ailleurs toujours dit qu'il y avait beaucoup de gens qui savaient écouter la musique, mais personne ne le faisait avant la même conviction que lui.
Et mine de rien, tandis que les notes résonnaient dans les airs avec mystère, lointaines et évanescentes, son oel bleu jetait des regards fébriles vers la porte restée ouverte. Mais trop rapides pour qu'il puisse réellement distinguer quoi que ce soit car toute son attention était concentrée sur ses doigts. Après courte réflexion, ce qui l'avait poussé à jouer était sans doute la présence étrangère. Le garçon à la chevelure bleue aurait très bien pu passer son chemin, alors pourquoi il n'en était rien ? Pourquoi n'était-il pas passé devant son cadavre en se contentant d'y jeter un seul et unique regard méprisant ? Maintenant Octave avait perpétuellement l'impression qu'on attendait quelque chose de lui. D'abord il allait poser des questions, puis jouer au piano pour distraire l'atmosphère... peut-être qu'après il allait encore raconter une histoire ou même faire un petit tour de magie en sortant un lapin blanc de parties des frivoles de son anatomie. Néanmoins, ses doigts finirent par exécuter le dernier accord de sa partition imaginaire. Partition qui n'a jamais existé d'ailleurs puisque inventée de toutes pièces et jamais mise sur papier. Soupirant, il leva enfin les yeux en fixant le vide et évitant soigneusement de croiser le regard du garçon à la bleue chevelure.
- Dis-moi plutôt, quel est ton pseudo.
Oui, car il ne dira jamais prénom. Ce n'était pas un prénom. Oui bon, ça devait bien servir aux gens avec des noms disgracieux comme Albert Gilibert ou encore Cécile Lefroc. Mais ce n'était jamais qu'un masque derrière lequel chaque orphelin pouvait se cacher. Même pas, il y était obligé. Et Octave, en tant qu'anarchiste en herbe, préférait ne pas enfreindre les règles pour ne pas se faire violemment sodomiser par Roger. Même s'il aimait beaucoup la compagnie de ce personnage si célèbre, se retrouver devant un vieux chauve enragé et moustachu -espèce en voie de disparition- était particulièrement dangereux. A défaut d'être dans les bonnes grâces des habitants de l'orphelinat, il l'était dans celles du grand Manitou.
Sujet: Re: Ca dépend, ça dépasse. [ libre ] Jeu 2 Oct - 21:14
Il fallait dire que ce matin promettait d'être un peu plus passionnant qu'un autre,effectivement, l'étude d'un cas "difficile" était plus prenant que n'importe quoi... Cela faisait déja quelques minutes que Haze étudiait l'inconnu en long en large, en travers, en 3d et en scanner, intérieur, extérieur et alentour, il faisait attention à tout, tentait du moins... Ce n'était pas vraiment facile, bien que sa phrase de la minute passée devait considérablement accélérer les choses, s'il ne répondait pas, il lui foutrait sans doute la paix (pour un tout petit moment), s'il répondait, bingo, il continuait et allait le cerner, le scanner, l'ièrèmer, le biométriser et en pomper le jus (c'était beau comme expression, hein?) jusqu'à épuisement total et absolu de la substance personnalitique se trouvant dans ce sombre être ... Pourtant, avec une phrase d'une telle banalité, il allait sans doute finir par se faire mal voir... bah, de toute façon, il aurait rien pu dire d'autre sans que ça soit inutile ou bien qu'il passe pour (plus qu') autiste (qu'il ne l'était déja), aussi, il ne fut pas vraiment surprit (qu'est ce qui aurait bien pu surprendre le gosse à la touffe bleue? Bonne question...) de voir un léger sourire alléger le visage de son auditeur (interlocuteur?), il fut en revanche, quasi-exatatisé par le ricanement, enfin une preuve d'humanité, enfin une preuve qu'il n'avait pas affaire à un épouvantaille placé ici pour faire peur aux sales gosses venus squatter la salle de musique, et il avait dû placer une phrase entière pour ça... Si c'était pas malheureux... Il le vit se relever, sans doute pour affirmer un quelconque pied de supériorité genre "c'est pas toi qui décide, mon grand!", enfin, remarque, face à Haze et à son (magnifique) mètre 68, c'était pas vraiment dur d'avoir l'air imposant... L'individu le dépassait d'une bonne tête, allez avoir l'air crédible après ça... Sa taille était toutefois légèrement gachée par sa maigreur, du moins par ce qui en transparaissait derrière son pull blanc, il devait mettre ça pour avoir l'air un peu plus baraqué, il n'était somme toute, pas si intimidant, Haze aurait presque éprouvé de l'affection pour lui, les personnes associales étant, en général, sa tasse de thé (elles se laissaient étudier plus facilement, gigotaient moins et n'étaient souvent pas aussi banales que les amuseurs de personnels qui faisaient rire tout le monde à la cantine ("ne regarde pas le monsieur au cheveux bleus mon petit, il est pas beau...", mais oui, mais oui, va prendre tes pillules, mon grand...). Enfin, il semblait prêt à parler, les mains du jeune homme se crispèrent trés légèrement, dans l'attente de la phrase qui allait venir... Dans l'attente de la dissection du verbe qu'il allait pratiquer dans les secondes à venir...
- Un homme, à ce qu'il paraît. Alors, voyons, il faisait un complexe d'infériorité sur sa sexualité? Sur sa virilité? Ou alors, c'était juste pour la beauté du verbe qu'il avait placé cette phrase, auuutement significative... Peut-être... Peut-être... Enfin bon, le rabaissement ne devait pas tant être pour l'inconnu que pour lui même, le ton subtilement moqueur et coulant témoignait parfaitement du raffinement de la remarque qu'il venait d'essuyer... Un instant, il vit passer une lueur mystérieuse sur le visage et il le vit danser lentement et légèrement sur ses pieds, se retournant vers l'interessant spectacle de la salle de musique... Avait-il encore quelque chose à lui dire...? Ou bien avait-il déja zappé le fait qu'il était là et était parti vers des cieux plus cléments...? Haze le suivit des yeux, le vit s'arrêter à une distance idéale du piano, comme pour parler avec un humain, comme le petit prince qui s'arrêtait pour apprivoiser son renard, il semblait hésiter... Ah tiens, non, il avançait, allait-il oser? Oui, il osa. Haze le regarda s'asseoir en face de l'imposant instrument et l'observa à travers l'encardrement de la porte, on ne le voyait quasiment plus, mais son dos dépassait toujours, comme si la porte n'arrivait pas à l'avaler entièrement, on pouvait le discerner sur la droite du battant de bois resté ouvert.
Des notes de musiques commencèrent à retentir, une musique sombre et douce, Haze entra doucement dans la pièce, le personnage était totalement dissonnant par rapport à la musique, il semblait stressé. Il se cessait de jeter des demi-regards en coin dans la pièce, il avait peur de lui? Ou alors... C'était juste du stress... Mais dû à quoi... hmm.. Etrange... Jouait-il pour lui, ou parlait-il à travers la musique? Avait-il quelque chose à dire? Et si oui... A qui?
Bonne question... Le garçon resta un instant pensif, s'immergeant dans la musique, se laissant porter par les notes comme on ferait la planche dans une piscine à l'eau sombre et délicieusement calme, il imagina les ondes que son corps produirait s'il bougeait, l'influence que ça aurait sur les son, il ferma les yeux et s'imagina, flottant dans une mer de ténèbres infinies... Highway to heaven... Ça serait si beau... Cependant, tut avait une fin, lorsque les dernières notes s'évaporèrent, Haze rouvrit brusquement les yeux (enfin, brusquement, tout était relatif... A son échelle, c'était plutôt lent...), et dirigea son regard sur l'inconnu au regard fuyant...
- Dis-moi plutôt, quel est ton pseudo.
Enfin, un mot juste... On lui avait souvent demandé quel était son nom... Mais son nom était enterré au fin fond des archives de l'état-civil derrière des tonnes carrées de documents dédiés à la gloire de la bureaucratie... Effectivement, il n'était autorisé à donner que son pseudonyme, pseudonyme lui allant plutôt à merveille bien que son nouveau surnom, déformation de l'original "hazen", " l'embrumé" n'étant pas des plus flatteurs, il fallait croire qu'il le résumait bien... haze se frotta les yeux, comme pour les éclaircir encore un peu plus... Il pencha légèrement la tête sur le coté, détaillant l'individu sans répondre... Une réponse verbale immédiate, concise et précise aurait été affligeante de banalité et sans effet réel... Il se foutait sans doute de son pseudo comme de l'an 1742 (il ne s'était en effet, pas passé grand chose en 1742...), pourquoi lui avoir posé la question? intérêt? Peu probable, il avait l'air je-m'en-foutiste au possible... Pourquoi alors? Peu importait, après tout, il allait répondre, lui aussi... Il traversa lentement la pièce, à longue enjambé, on aurait dit un fantôme, sa veste déboutonnée faisant des légers bonds derrière lui, comme un voile noir, on aurait cru qu'il flottait. Il se dirigea vers un clavier électronique, puisque le piano était prit... Peut-être qu'il trouverait également ça prévisible, mais lui aussi avait envie de jouer... De parler avec de la musique, peut-être qu'ils ne parlaient pas à la même personne, certes... Mais c'était tout de même un mode d'expression moins... Barbares, moins grossier et moins explicite que la parole... Moins ennuyeux aussi peut-être... Il s'assit sur le mini banc en face du piano synthétique et posa un instant ses mains sur les touches inertes, enfonçant deux pièces blanches, sans un son. Puis, comme après une prise de conscience, il remonta le petit interrupteur sur la position on, il effleura l'instant d'après une touche qui produisit un très léger son grave qui s'évanouit dans l'air.
Il prit une petite inspiration et se mit à jouer, des notes éparses, séparées par de longs blancs, et pourtant, si proches... si marquées... Il ne savait même pas ce qu'il jouait, il ne savait pas vraiment jouer du piano, mais il entendait si souvent les gens en jouer... Only par exemple, ou d'autre... Mais il ne voulait pas jouer quelque chose de violent, ni de marqué, juste quelque chose de plus léger, un truc qui resterait pas dans les mémoires... Il enfonçait les notes l'une après l'autre, de deux doigts, les deux index, il ne savait pas jouer, c'était naturel... Lui ne se retourna pas, il se foutait de si il était écouté ou non, il se sentirait peut-être ridicule s'il était seul à la fin de son morceau, mais qu'importe... Vive l'instant présent... Et dans le présent, il jouait, et s'il ne gardait pas les yeux grands ouverts et rivés sur le piano, il allait se planter... Puis, au bout d'un peu plus d'une minute, la dernière note partit et s'effaça du monde, Haze garda ses mains longtemps posées sur les touches du synthétiseur, comme pour en garder la douceur en mémoire, pour lui dire merci, tenter de lui transmettre un sentiment par contact... Puis, comme à regret, il retira ses doigts du clavier et se retourna, le regard dans le vague, il avait les yeux embrouillées, comme après un bâillement, il ne se demanda même pas si l'autre était encore là et répondit, presque par automatisme, un peu pour compléter son morceau...
" Haze... "Ils" m'appellent Haze..."
C'était assez pathétique comme réponse, mais pourtant, c'était plus ou moins vrai... on ne "s'appelait" pas soi-même... Si? Mais ça n'avait pas vraiment d'importance...
Sujet: Re: Ca dépend, ça dépasse. [ libre ] Sam 4 Oct - 12:49
Octave, les mains dormant sur les genoux, regardait fixement le dos du jeune homme assis devant l’éléctronium. Sans doute, éprouvait-il un certain plaisir à ne pas répondre aux questions dans l’immédiat, laissant ainsi son interlocuteur dans l’attente, le mystère, avec l’intime satisfaction de posséder le savoir désiré, pareil à un magicien refusant de dévoiler le secret de son tour. M’humain avait une certaine tendance à faire tout son possible et imaginable afin de paraître intéressant. Tous les coups étaient permis, même les plus débiles. Après tout, l’amour-propre n’avait aucun prix. Et si jamais quelqu’un avait le malheur de daigner y manifester un semblant d’intérêt, on lui suçait toute patience et politesse jusqu’à ce que mort s’en suive. Ce pourquoi Octave jouait les indifférents à longueur de journée, tout d’abord par un esprit de contradiction, puis aussi parce qu’il détestait donner satisfaction aux gens qu’il e connaissait pas et surtout à ceux qui ne le méritaient pas. Alors il restait assis, en respectant le silence contemplatif tout en atteignant l’Everest de la branlette. Son regard se baladait pensivement sur les touches de l’éléctronium tandis que ses oreilles attendaient qu’un son en sorte. Etait une stratégie extrêmement complexe élaborée par le jeune homme afin de lui prouver que ce n’était qu’une merde ? Réaction des plus normale, pour ne pas dire naturelle, que de se précipiter pour rappeler aux autres leur médiocrité, n’est-ce pas ? Ne s’étant jamais présenté aux cours à ce jour, l’animal ne connaissait pas le niveau intellectuel moyen des orphelins. Il avait eu la chance de grandit dans un monde d’intello tout en évitant par miracle le « bougnoulland » de tous les jours. La politesse, les règles de savoir-vivre, le tact, l’intelligence, l’arrogance, l’orgueil, la culture... Cela avait toujours été un minimum pour lui. Mais une fois de plus, ces qualités là, il ne les offrait qu’à ceux qui le méritaient. Par conséquent, il était bien rare de l’entendre faire des éloges. Il fallait en fait bien comprendre qu’Octave n’était pas le pote utopique qu’absolument toute la planète veut avoir. Pour résumer le tout de façon assez vague : ce n’est pas un type qui trouvera tout ce que vous faites ou dites tout simplement magnifique et sans pareil –comme beaucoup aimeraient l’entendre. S’il vous trouve moche, il vous le dira, n’ayez crainte. Ce sera d’ailleurs l’un des rares moments où il fera preuve de franchise à votre égard. Si ce que vous lui racontez l’emmerde, idem. Octave ne flattera jamais personne juste pour rentrer dans les bonnes grâces du seigneur. Non, il traitera tous les gens au tour de lui comme ils le méritent. « On n’a que ce que l’on mérite » comme le diraient certains. Et enfin, chiffonnés, traités comme de la merde, battus, modelés et reconstruits, vous comprendrez enfin qu’un ami est celui qui vous aide à avancer.
Encore quelque peu endormi, brumeux et plongé dans une phase d’hibernation mentale, Octave referma le couvercle du piano avant de déposer sa tête dessus. L’oreille collée contre le bois verni, il se prêta attentif aux vibrations fébriles des cordes. Soudain, un accord retentit dans les airs, synthétique, électronique, faux et accessoirement moche. En tant que missionnaire du goût raffiné, il préférait la musique naturelle. Ces sons l’horripilaient. Si cette « musique » étaient censée communiquer quelque chose, c’était sans doute le bordel et le dégoût. En tout cas, aucun petit chaperon rouge ou belle aux bois dormant n’accepterai de courir dans un pré vert et ensoleillé sous cette accompagnement. Plissant les yeux, il se demanda vaguement si « chevelure bleue » savait vraiment jouer. Néanmoins, il laissa sa tête reposer sur l’Erard, à attendre poliment que ses tympans explosent. Mais rien ne fut et encore heureux. Mais en revanche, en récompense à ses attentes longues et douloureuses, la torture de l’instrument prit fin. Transformé en boue sourde, l'animal décontracta tous ses muscles pareil à un chat, accueillant le silence pesant et opaque avec un certain plaisir cette fois-ci.
" Haze... "Ils" m'appellent Haze..."
Ciel ! Pauvre enfant...Il a du avoir une arrivée difficile dans l’orphelinat avec un pseudo pareil. M’enfin après, chacun ses (mauvais) goûts. Encore et toujours planqué derrière son piano à queue, Octave toussota légèrement pour faire acte de présence. La respiration ralentie par l’atmosphère engourdie, il réfléchit vaguement à une quelconque réponse sans vraiment y réfléchir. C’était là, il l’avait devant les yeux, mais n’arrivait pas à en sortir quelque chose de concret. Un peu comme un exo de math. Néanmoins, il tilta sur le « ils ». Que c’était dramatique, formulé de cette façon.
- « Ils » n’ont pas de goût.
Finit-il par constater sans la moindre gêne. Personne ne méritait de s’appeler comme ça. Même pas lui. Son regard dédaigneux balaya le corps du petit garçon avec rapidité tandis que son cerveau –ou ce qu’il en reste- réfléchissait à quelques questions dignes d’intérêt.
- Longtemps que tu es là, Haze ?
Il se sentait un peu obligé de le faire vu la platitude de leur discussion. Généralement, il évitait de s’attarder sur les prénoms des autres, n’y trouvant aucune utilité, mais là, il fit exception. Et pourquoi ? Et bien, à défaut d’avoir une jolie sonorité, il pouvait au moins avoir un sens. Après tout, les gens adoraient donner un ses à tout. Une définition particulière qui rendrait cet objet unique. Toujours cette quête de singularité tout en ne dépassant pas les limites du conventionnel. Maigre consolation donc, pour ses manières raffinés et son dos voûté. De toute façon, ses premières rencontres n’étaient jamais fructueuses. Son visage et ses yeux disant « tourne moi le dos et je t’y enfonce une fourchette » obligeaient les gens à se méfier, à ne pas lui raconter n’importe quoi. Au fond, ils avaient raison. Il était bien capable de profiter d’un manque d’attention pour carotter votre portefeuille. Pas qu’il ait besoin d’argent ou de trésors, loin de là. Il aimait juste faire regretter aux gens de l’avoir sous-estimé. Personne n’a envie d’être sous-estimé et surtout pas môsieur Octave.
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Sujet: Re: Ca dépend, ça dépasse. [ libre ] Dim 5 Oct - 19:34
Après sa "magnifique" performance musicale, Haze s'attendait presque à ce que l'inconnu ait quitté la pièce, il ressentait d'ailleurs une pointe d'appréhension à cette idée, le pire des ridicules était celui qu'on s'infligeait à soi-même n'est ce pas? Il se serait réellement senti bête si il s'était trouvé seul dans la pièce, aussi, ce fut presque avec reconnaissance que son regard se reposa sur l'épave qui reposait (en paix) sur le piano à queue... Haze leva un sourcil, miracle d'énergie et d'humanisme pour lui, n'importe qui le connaissant bien se serait dit que l'apocalypse était proche, malheureusement (ou heureusement), personne n'était là pour assister à cet exploit. Chose rare, une très légère dose d'adrénaline gicla sur les neurones de l'embrumé, deux secondes durant, il eut quelques légers soubresauts au niveaux de l'abdomen, digne équivalent du rire chez lui... Cet individu était décidément... Intéressant. Remarque, il disait (pensait?) ça, mais c'était plutôt naturel de se sentir las après avoir assisté à une prestation pareille... Haze soupira doucement dans l'attente de la prochain étape, la prochaine réponse de la part de l'individu, de la proie, du chassé de la "cible", de l'inconnu qu'il avait en ligne de mire et dont l'esprit se refusait continuellement à lui... - « Ils » n’ont pas de goût.
Certes... C'était effectivement une conclusion un peu hative, mais dans l'ensemble c'était plutot péjoratif, non? En gros, il l'accusait d'avoir un nom dont la valeur équivalait peu près à celle des defections animales et dont la consonnace lui rappelait celle des noms qu'on donnait aux allemands pendant la seconde guerre mondiale... Charmant... Haze pencha légèrement la tête en avant, comme un enfant réprimandé qui cherche une excuse, il l'aimait, lui, son nom... Ca ne lui allait pas trop mal en plus... Même que Jimmy Hendrix avait nommé une de ces chansons comme ça, ça pouvait pas être si moche (bien que cet agaçant individu ait fait des morceaux d'une violence qui l'écoeurait), et puis de toute façon, c'était pas vraiment lui qui l'avait choisit... Quand on lui avait demandé comment il voulait s'appeler, il avait répondu "je m'en fous..." avec un air de profonde lassitude, ses propos vaillaments appuyé d'un baillement à machoires décrochées devaient avoir convaincus Roger de lui donner un nom de brume... Bah, lui il aimait bien... Enfin, pour tout dire il se foutait pas mal du nom... On n'était pas juste un nom dans la vie... Du coin de l'oeil, il croisa le regard de l'autre. Il le soutint un instant et se remti à réfléchir... Dire ça, soit c'étiat de la méchanceté gratuite et l'étude était terminée, il atterissait droit dans la poubelle à bidules inutiles jetés après le nettoyage de printemps (pourquoi devait-on toujours attendre le printemps pour jeter les bidules inutiles?), soit il disait ça... Parce que c'était ce qu'il pensait. Simplement... A force d'étudier des sadochistes (ça se dit ça?), Haze avait presque fini par rayer la sincérité de sa liste d'attributs à vérifier chez les gens... Ou presque... De toute façon, il n'avait pas envie d'arrêter ici un sujet si bien engagé, en désespoir de cause, il opta donc pour la seconde solution. Il ne semblait pas vraiment méchant de toute façon... Etrangement. Ne disait-on pas qu'il fallait se méfier des apparences? Bah, dans ce cas-ci, s'il ne s'en était pas méfié, il serait passé devant sans lui jeté un regard et l'aurai prit pour un pot de fleurs (ou pour un cadavre détroussé abandonné ici par un racketteur)...
- Longtemps que tu es là, Haze ?
Décidément, il était d'humeur loquace aujourd'hui... Etait-ce juste une question pour faire la conversation? Si oui, pourquoi faire la conversation à un type aussi insignifiant que lui? Ou alors y avait-il quelque chose derrière? Que pouvait-il y avoir derrière ça? Pas mal de trucs en fait... Mais pas vraiment d'importants... Rien qui aurait pu l'interesser... Bonne question... Ca faisait combien de temps au fait? Un mois? Un peu plus, un peu moins... Il était arrivé par une après-midi estivale et avait été accueillit par une sympathique gothic lolita habillée comme dans les films médiévales, il s'en souvenait assez clairement, ça devait être il y a peu... Mais qu'est ce que ça pouvait lui faire...? Haze fit un léger mouvement de tête de droite à gauche, à sa manière, c'était une réponse négative... Un mois, ce n'était pas vraiment longtemps à l'échelle... Haze releva légèrement la tête, comme s'éveillant d'un rêve éveillé, et renvoya la question.
- Et toi...? Ce n'était pas vraiment une réponse, mais qu'y pouvait-il? On serait sans doute plus interessé par ce qu'il avait fait depuis qu'il était arrivé, mais là encore, la liste n'était pas bien variée... Mais il allait sans doute se mettre en colère s'il s'obstinait à ne pas répondre aux questions, du moins, pas trés explicitement... Pourvu que non... Enfin, dans tout les cas, il alalit sans doute bien vite se lasser... Et l'affaire serait alors classée... Ou pas.
Invité
Sujet: Re: Ca dépend, ça dépasse. [ libre ] Lun 6 Oct - 21:54
L’espace de quelques secondes qui parurent paradoxalement interminable, Octave eut le loisir de plonger son regard bleu dans celui de Haze. Sans grande surprise, il y aperçut un air vexé. Ciel, pauvre enfant, il avait l’habitude de se faire lécher les pieds et le cul par tout et n’importe quoi. Et s’i ls’attendait à ce que ce soit le cas ici, il se foutait le doigt dans l’oeil jusqu’au coude. M’enfin, il ne s’était pas mis à pleurer, c’était déjà ça. Cela dit il était assez aberrant de constater à quel point quelqu’un pouvait être préoccupé par a seule idée que l’on puisse juger son prénom. Amusé, l’animal mobilisa toute son intelligence phénoménale vers quelque chose de fabuleusement débile et inutile : l’étude de l’objet. On va dire que c’était pour rester en forme. Alors : soit l’émocore bleu était en train de s »indigner, soit blessé dans son orgueil, il essayait de faire comme si ça ne l’atteignait pas, soit il se cherchait ses excuses comme quoi ce n’était pas sa faute s’il avait un prénom aussi pourri ou encore, réaction des plus rares, il n’en avait réellement rien à foutre, ce qui n’était pas le cas. Non, décidément cet exercice commençait à être chiant puisque demeurant inchangé au fil du temps. En effet, les réactions des gens finissaient par se répéter et devenaient donc prévisibles. Un cercle vicieux en somme et une preuve supplémentaire de la banalité donc les gens pouvaient faire preuve. Abandonnant donc hâtivement cette occupation, Octave décida de laisser place à l’inattendue. Terme on ne peut plus ironique bien évidemment, car il était fort peu probable que Haze lui en fasse voir de toutes les couleurs. A moins, bien sûr, qu’il ne lui roule une pelle ou qu’un concombre lui sorte du cul. Mais bon ça hein... C’était un peu lui exiger une transformation en ravioli géant. L’animal se ratatina donc sur son tabouret en faux cuir probablement vu le couinement en réexpédiant les regards mou que lui envoyaient l’énergumène pensif.
Et qui plus est, il continuait à prendre un temps fou à ne pas répondre à ses questions qui étaient en somme, plutôt simples à comprendre et ne demandaient pas un siècle de réflexion profonde et compliquée. Etait-il débile ? Un infiltré qui faisait semblant d’être intelligent ? Han, nan, pas possible. Les test de QI étaient plus ou moins laborieux. La loose, peut-être qu’il était juste à moitié sourd. Mais en tant que bon scientifique, Octave n’allait pas commencer à gueuler sans avoir une preuve tangible des faits. Oui, le manque d’action le plongeait dans une transe très étrange qui consistait à rendre chaque évènement intéressant et palpitant. Même un soupir pouvait devenir toute une histoire.
- Et toi... ?
Et moi ? Et quoi moi ?
- Ne peux-tu pas te contenter de juste faire comme tout le monde en répondant à mes questions sans en poser d’autres ?
Débala t-il en prenant le temps de prononcer chaque mot distinctement afin que le sourd/débile l’entende correctement. On ne dirait pas, mais il n’y avait rien de méchant dans ce surnom improvisé. De toute façon, il fallait savoir que pour Octave, le bien ou le mal n’existait pas vraiment. La vie le lui avait prouvé à plusieurs reprises : lorsque quelqu’un faisait du tort à une autre personne, c’était généralement par profit personnel. Pour l’un c’est mal, pour l’autre c’est bien. Bon certes, il n’acceptait pas le meurtre, la guerre, les crimes divers, la fourrure... mais on n’en était pas encore là. Pour conclure, ce pseudonyme n’était que le fruit de ses délires chroniques et en aucun cas signe de jugement hâtif. Et puis, c’était plus drôle ainsi. Tout en philosophant, il se rendit compte que la remarque qu’il venait de faire à Haze ne servait strictement à rien car il était en train de faire exactement la même chose : répondre par une autre question. Reprenant tout son bon sens dans le creux des mains, Octave décida de donner l’exemple comme on le lui avait si souvent répété (mais au final on se rend compte que ça ne sert à rien parce qu’on préfère toujours suivre l’exemple des gens les plus cools et non les plus coincés). Majestueux, donc, il décida de faire acte de parole (si, si).
- Trois mois, si mes souvenirs sont exactes.
Et tout ceci avec un léger mouvement de la tête qui semblait dire « je te fais une faveur, connard ». Mais avec d’autres mots et un autre ton. Léger et fin, il se leva de son tabouret avant de traverser la pièce pareil à une ballerine pour se retrouver en face de son interlocuteur. Peut-être par politesse ou par envie d’avoir les yeux de celui-ci collés contre les siens. Ca donnait tout de suite l’impression d’être plus impliqué sentimentalement qu’avant. Mhh, que pouvait-il encore dire de si palpitant ? Rien apparemment. Ses deux êtres étaient tellement apathiques que leur collaboration semblait être vouée à l’échec.
Invité
Sujet: Re: Ca dépend, ça dépasse. [ libre ] Mer 22 Oct - 15:05
A bien y réfléchir, OUI, Haze pouvait être énervant. Cette pensée le frappa alors qu'il discutait avec l'inconnu-à-la-mine-bizarre et qu'il se fit faire remarquer que son nom était plus que minable (merdique, mouiseux, idiot, débile... Vous en voulez d'autres? Non? Bon ok, ma gueule...), effectivement, on pouvait PEUT-ÊTRE avoir envie de l'insulter et/ou de lui dire ses quatre vérités sur ce qu'on pensait de lui au lieu de la sympathie fausse de la même facture de celle qu'on réservait aux SDFs à qui on filait une pièce de 10 pences qu'on avait l'habitude de lui vouer (dans le milieu social moyen, du moins, quoique, les règles de société de son ancien collège, un établissement respectable bourré de gosses, des pourris-gâtés aux racailles banlieusardes qui se vantaient d'avoir "planté" un gars la veille en fumant des joints dans les toilettes, n'était pas tout à fait les mêmes que celles qu'on voyait à Wammy's House, où on avait déjà un peu plus de mal à classifier les gens), enfin, devait-il se réjouir de trouver quelqu'un de sincère ou avoir peur d'avoir trouvé quelqu'un de méchant? Le temps nous le dirait... Quoique lui ne devait pas non lus être sans reproches, vu sa tête et son teint... Quoique... Ne disait-on pas que c'était ceux qui avaient souffert qui détenaient la sagesse? Certaines personnes devaient avoir BEAUCOUP souffert dans cet orphelinat alors... (quoique, ce fut quasiment une évidence, les orphelins ayant rarement un passé tout rose avec des lapins et des bisounours...) Pourtant, d'autres... leurs parents devaient être morts de mort douce, si on s'en tenait à cette logique (avec les bisounours qui les achèvent à la tronçonneuse après leurs départ), c'était, hélas (et heureusement, en même temps, ce serait un vache d'ennui, sinon), plus compliqué que ça...
Haze s'aperçut alors du regard pointé sur lui... Enfin... "Pointé" était un bien grand mot, pour "pointer", il faut être perçant... hors, l'énergie renvoyée faisait penser à celle d'un bulot... Quoiqu'Haze ait sérieusement l'impression de se voir dans un miroir (était-il donc un bulot à poils bleus?), ce type avait-il un syndrome ou une spécialité quelconque pour imiter les gens...? Ou peut-être, juste leur faire comprendre des trucs... - Ne peux-tu pas te contenter de juste faire comme tout le monde en répondant à mes questions sans en poser d’autres ?
Le petit carnet dans la tête de Haze se mit en mouvement et les points crédités la seconde précédente sur le compte du gentleman qui lui faisait face commencèrent à redescendre, lui demander de faire comme tout le monde... On lui avait jamais faite, celle-là... C'était quasiment une hérésie, si certains avaient été là, ils l'auraient sans doute brûlés (ou alors choisi un châtiment un peu plus... Moderne? Sadique...? Les deux?) pour avoir proférés de telles infamies (les mœurs dans l'orphelinat ayant des hauts et des bas en la personnes de certains...). D'autant plus *ting, prise de conscience*, il venait de faire exactement ce qu'il condamnait... C'était débile... Ou alors, c'était juste pour lui faire comprendre que c'était "SA" manière de vivre, que c'était la sienne à lui qu'il avait réservée et qu'il avait pas le droit de faire pareil... pas juste.... C'est alors qu'une lumière s'alluma dans l'esprit de Haze et, l'espace d'un instant, il porta le garçon au teint cadavérique aux nues. Il avait longtemps étudié les autres sans se préoccuper de sa propre personne, avançant qu'elle se laisseraient plus approcher par un abruti inoffensifs (du moins, c'était ce que la plupart des asociaux rencontrés jusqu'à maintenant hors du pensionnat offraient comme vision), mais peut-être, non... C'était FORCEMENT différent ici! Il s'en doutait déjà bien, mais il y une radical différence entre savoir et prendre conscience... C'était quasiment comme l'invention du feu, dans la tête de Haze. Bonbonbon, maintenant qu'il savait comment faire (le truc qu'il ne savait pas, c'était qu'il avait eu EXACTEMENT la même réflexion la veille à la même heure... Enfin, il faut pardonner, mon enfant...), il allait pouvoir... Pouvoir quoi au fait?
- Trois mois, si mes souvenirs sont exactes.
A cet instant, Haze eut un léger frisson dans l'échine, le frisson disparaissant, il analysa un instant la cause du phénomène (devoir analyser ses propres réactions, il n'y avait sans doute que lui pour faire ça... Et les persos dans Cthulhu qui comprenne plus rien au film et qui finissent par se tirer une balle sans même comprendre qu'ils sont plus dans leur fauteuil... Enfin, espérons qu'il en arrive pas là... Peur... Bon, OK, c'est décidé, si je survis à cet entretien, je vais voir un psy!), ce n'était sans doute pas le sens des paroles qui, en elles mêmes, constituaient une preuve d'attention, il était sans doute arrivé aux mêmes pensées que lui et en avait conclu par un modeste mea culpa l'ayant poussé à répondre à l'huitre qu'il était, non... il y avait autre chose... le ton était léger, sympathique... Mais la tête... la face qu'il lui rendait ressemblait un peu à celle qu'avaient les Grands quand ils laissaient repartir un Petit qu'ils avaient racketté sans lui laisser (trop) de bleus sur le corps... Une face d'indulgence mêlée de pitié, sans doute... " je te fais une faveur, pauvre nul", voila ce que ça semblait vouloir dire... avec une pointe de menace dans le regard qui annihilait la faible indulgence dont la pitié pouvait donner le sentiment. Impressionnant... On aurait vraiment cru que le langage du corps prévalait sur celui des cordes vocales dans ce qu'il avait voulu dire...
Il se leva, comme pour appuyer son impression dernière, et s'approcha de l'embrumé... celui-ci ressentait une légère inquiétude mêlée d'excitation, il aimait bien être proche des gens, ça facilitait le contact et on donnait plus de poids à nos paroles lorsqu'on était à vingt centimètres (demandez aux amants s'ils aiment s'asseoir à 10 mètres l'un de l'autre...), enfin... Le temps était venu de (re) tester sa "nouvelle" connaissance. Le visage de haze prit alors une expression plus détendu tandis que son regard et son expression s'éclaircissait (tentait de s'éclaircir...), masque "normal-sympa" enclenché.
- Faire comme tout le monde? Ça serait ennuyeux... Et tout ce magnifico récital d'une voix douce et mélodieuse qui ferait pâlir Monica Belucci et ses "ti amo, mi corazon" (qué, yé parlo pas bièn là language italyana?!) et qui aurait rendue Chuck Norris jaloux qu'on ait pu adresser un aussi magnifique timbre à un autre qu'à lui. Tout ça pour dire que le garçon venait de réussir le surhazien exploit de formuler une phrase sans y inclure un bâillement ou un SEUL ton flou! Il avait même parlé d'une voix confiante, la fin du monde était proche...
- Tu n'es pas d'accord?
Et une deuxième énigme scientifique qui tiendrait sans doute tout le milieu psychiatrique en émoi pendant longtemps, phrase inutile, prononcé sur un ton... Amical. Au second abord, on pouvait cependant y déceler (chose aussi rare que les apparitions de Near en pyjama Lapin perché à la tour Eiffel) une pointe d'arrogance... Comme un ton de défi... le changement était saisissant (même pour Moi). Les deux personnages étaient maintenant face-à-face (et se ressemblait à cent pour c... *sbaaaaf* Celle-là je l'ai peut-être méritée...), mais était-ce vraiment une compétition? Pourquoi fallait-il toujours voir une concurrence dans les rapports humains? Bah, peut-être que ce serait fini dans 3 minutes après tout... Autant en profiter...
[Je m'hara-kirise pour mon retard, maître...]
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Ca dépend, ça dépasse. [ libre ]
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