Sujet: Everyone deserves to die ❧ Mask. Lun 24 Juin - 1:32
never go through the tempest
Il paraît qu'on enterre les morts dans les cimetières. Il paraît. Moi, je n'ai jamais vu qui que ce soit se faire enterrer ici, dans le cimetière voisin de la vieille chapelle de l'orphelinat. Enfin, il est ancien, ça explique certaines choses. J'ai déjà dû aller à un enterrement, il me semble bien pourtant. Ça devait être il y a neuf mois, cependant entendre des idioties funéraires sans aucun sens, à destination d'un défunt inconnu, ça ne me fait ni chaud ni froid, ou du moins n'en résulte qu'une profonde envie de railler ces pauvres éplorés qui s'apitoient sur un corps sans vie. C'est d'un inutile... Eux-mêmes ne semblent pas se rendre compte de leur ridicule. Et pourtant, quelle bêtise de pleurnicher ainsi simplement parce qu'on regrette quelqu'un ! C'est de l'égoïsme pur et dur, on ne fait que pleurer le fait que la personne aimée ne soit plus physiquement là à nous prodiguer tendresse, soutien ou que sais-je encore. Dieu merci, moi je n'ai pas d'attaches. Du moins pas d'égal, on va dire. Je n'en aurais pas besoin. Putain de société, qui ne fait naître que des moutons, gavés de corn-flakes et de publicités débiles, pour aboutir à des êtres décérébrés et misérables.
Je ne sais pas vraiment pourquoi je suis venu au cimetière. Un besoin de calme soudain, loin de l'agitation de l'orphelinat qui bouillonne et flambe. J'adore pourtant cet état constant d'ébullition. Ça a quelque chose d'addictif, ça claque, ça brûle de l'intérieur. C'est une bonne bouteille de vin, une tasse de Bourbon Pointu, une gifle dans la gueule. C'est excitant, ça me plonge dans un état d'euphorie totalement inconvenant. J'imagine que c'est jubilatoire parce que je n'ai jamais connu ça avant, élevé dans un cocon doré où l'élégance et la distinction étaient de mise... Un corbeau se pose dans le cimetière. C'est con mais j'adore ces animaux. Ils ne font rien pour forcer mon admiration, ils sont assez disgracieux, leur croassement est passablement laid, mais tout le monde les abhorre. Ça me parait une raison suffisante de les aimer, pour leur imperfection. Leur noirceur, aussi, et le symbolisme qui y est associé. Bien entendu, il ne s'approche pas de moi, et garde ses distances. Il est farouche, l'animal. Une beauté. Dignement posé sur une tombe, avec le temps qu'il fait, cela fait beaucoup penser à une photographie à l'univers en demi-teintes, plutôt sombre, à la Edgar Allan Poe. En effet, aujourd'hui le ciel est grisâtre, morose. Par-ci par-là, à l'horizon, quelques rayons de soleil parviennent à traverser les nuages et une sorte d'explosion lumineuse se produit, difficilement descriptible. Il n'est pas question de couleurs, car elles sont quasiment absentes; mais de nuances. En ces endroits où l'astre se fraie un chemin, on croirait à des épiphanies, qui plongent celui qui les regarde dans une transe sereine, prenante. Il ne fait pas froid, et l'atmosphère n'est pas lourde ou orageuse. A peine ressent-on une fine note d'humidité dans l'air, et seul une légère bise souffle, rafraîchissante. J'inspire profondément pour remplir mes poumons des senteurs de chardons et de bosquets de roses laissés à l'abandon qui poussent dans les allées, près des tombes, où bon leur semblent. Je me sens seul. Ce n'est pas un sentiment qui m'est étranger. Non, je ressens le besoin d'être entouré, et là, je me sens seul. Il n'y a qu'un misérable corbeau pour profiter de ma compagnie, et même si j'apprécie cette présence animale, il m'en faut plus. Un corbeau, ça ne parle pas, ça ne réfléchit probablement pas, ça ne réagit pas spécialement à mes imprécations. Je veux qu'on gueule mon nom, qu'on me crache dessus, qu'on m'adore et qu'on m'immole parce que j'aurais osé être un foutu trublion. Alors merde, je veux quelqu'un, maintenant, tout de suite. Avant qu'il ne soit trop tard, et que je crève comme un con oublié de tous. Une personne inconnue comme un premier pars vers l'abandon de l'anonymat. Un premier pars vers cette gloire qui me suivra encore après ma mort, et ce même si je meurs torturé pour mes idées. Peut-être Dieu a-t-il entendu mes suppliques, car bientôt le corbeau s'envole, sentant approcher quelqu'un. Bien que je n'ai pas de sens spécialement développés, j'entends moi aussi des pas qui résonnent dans le silence du cimetière. Le bruit est derrière mon dos, puisque je me suis détourné de l'entrée en fer forgée, lorsque, peu avant, je me suis installé sur une tombe.
— Qui est-ce ?
Je laisse ma phrase en suspens. Une question, une parole qui peu à peu se matérialise, parce qu'on l'a fait sortir de notre esprit après l'avoir pensé, elle prend le temps d'occuper l'atmosphère, elle l'épaissit. Une question crée un univers particulier autour d'elle.
Dernière édition par Tempest le Jeu 24 Oct - 10:12, édité 1 fois
Sujet: Re: Everyone deserves to die ❧ Mask. Lun 24 Juin - 23:09
a mask lost in a museum
Un pas en avant pour deux pas en arrière, Mask découvrait les environs une nouvelle fois. Non pas qu'il n'ait jamais mis les pieds ici, il était près à parier le contraire, mais impossible de se souvenir quand cela a pu se produire. Le temps d'aujourd'hui était magnifique avait-il décidé, un splendide temps bien qu'un peu mélancolique qui s'accordait parfaitement à ces rangées de pierres portant toutes un nom différent de ce qui fut un jour ; peut-être était-ce ça qui lui donnait un nouveau regard sur cette parcelle de terrain. Pour être franc, Mask n'avais jamais craint, détesté ou eu une quelconque aversion envers la mort, il trouvait même ça injuste la façon qu'avait les gens de la haïr. Il trouvait la mort belle, triste certes, mais noble. On naît tous un jour pour mourir, et pour finalement ne laisser derrière nous qu'une pierre avec notre nom et quelques souvenirs à nos proche. La mort ne le fascinait pas, et il n'aimait pas bien sûr voir des gens mourir, et supportait mal les histoires tragiques, mais se balader entre des souvenirs, entre des passés était quelque chose de fabuleux pour lui. Un moment de tranquillité, car quoique l'on puisse en dire, la mort est la chose la plus tranquille et douce qui soit, elle ne rejette personne, qu'importe ce que vous ayez faits, qu'importe votre passé, votre avenir ou votre âme ; elle restera les bras ouverts. Il y a des façons de mourir tellement brusques, brutales, douloureuses, mais elle vous accueillera toujours avec un voile noir de douceur.
On pouvait dire que Mao avait une vision poétique des choses. On pouvait aussi dire qu'il est juste fou. De toute façon il n'y a personne ici pour le juger - tiens, on dirait qu'il a pensé trop vite. Une forme se détachait à l'horizon, bien trop petite pour qu'il puisse dire qui, ou même quoi, mais il décida qu'avoir un peu de curiosité n'allait pas le tuer aujourd'hui. Un pas lent, fluide, le guida vers cette forme sans se presser, laissant le temps de profiter de cette atmosphère si reposante, de laisser le regard s'attarder sur des inscriptions sans grandes importances qui donnent tout son charme à cet endroit. Un Corvus Mellori s'envole à son approche, abandonnant derrière lui une traînée de plumes et des croassements disgracieux. Aussitôt, Mask saisie le calepin dans sa poche ainsi qu'un stylo et se mit à noter toutes les caractéristiques de l'animal qu'il avait pu apercevoir : bec plus court que la moyenne, un des doigts manquant à la patte gauche, oeil brillant ; il se devait de noter chaque caractéristique, chaque signe qui puisse distinguer un individu d'un autre. Achevant ses quelques notes en plaçant une des plumes en guise de marque page, l'adolescent eu juste le temps de se retourner avant de se faire agresser :
- Qui est-ce ?
Quelle agression me direz-vous. Surpris par la question, Mao sursauta, se recroquevillant dans une pose mis-ninja mis-soumis, défigurant la personne qui avait osé lui faire faire une attaque cardiaque. Non, il ne dramatisait pas du tout. Le fait était que son masque l'empêchait de voir correctement la personne qu'il supposait en face de lui - ou alors que son interlocuteur était très bizarre.
Non, c'était juste l'homm-...femm-...truc en face de lui qui était bizarre. Le visage encore enfantin avait un caractère qu'il aurait dit masculin -non en fait il n'en savait rien-, mais la robe qui l'habillait le laisser perplexe. Enfin, perplexe, c'était un drôle d'euphémisme. On pouvait sans problème voir l'expression ''What The Fuck ?'' à travers son masque, sa pose en suspend ne faisant qu'accentuer cette expression. Et pour couronner le tout, la réponse que donna Mask fus approximativement celle-ci durant cinq secondes :
- Euuuuh...
C'est long cinq secondes de euh. Reprenant peu à peu contenance et une pose normale, le tibétain reprit cette phrase tant bien que mal :
Sujet: Re: Everyone deserves to die ❧ Mask. Jeu 24 Oct - 11:01
never go through the tempest
La personne qui s’est approchée sursaute, et j’entends du bruit, comme s’il bougeait rapidement. Ne sachant pas quelles sont ses intentions, je tourne la tête, brusquement. Etonné, je vois alors un grand adolescent aux cheveux blancs recroquevillé dans une étrange position. Je me fige un instant en voyant qu’il porte un étrange masque sur le crâne. Joli masque d’ailleurs, dont je ne comprends pas l’utilité. Néanmoins, ça a le mérite de déconformiser l’orphelinat. Avec un sourire appréciateur, je me dis que finalement, la Wammy’s House est un endroit assez intéressant si on y laisse les orphelins porter des masques au quotidien. D’ailleurs, c’est assez surprenant de voir quelqu’un avec un masque. On ne peut savoir ce qu’il pense grâce aux expressions de son visage, on ne peut même pas savoir qui il est, nationalité, âge, émotion… C’est curieux.
— Euuuuh…
Le garçon, puisqu’apparemment c’en est un, laisse son onomatopée en suspend pendant cinq minutes, puis le son finit par mourir. Je réprime un gloussement crétin au fond de ma gorge, triturant mes bagues de mes doigts vernis pour faire passer une nervosité passagère.
— Je suis Mao- Mask, Mask. Je suis Mask.
Je hausse un sourcil inquisiteur devant cette gaffe. Cet orphelin est probablement arrivé il y a peu, sinon il ne ferait pas l’erreur de se tromper de nom. Il a reprit une position normale, et tient un calepin et un stylo dans la main. Je l’invite d’un geste à s’approcher, étant trop paresseux pour me lever de la tombe où je suis assis. Prenant une position plus confortable, je passe une main dans mes longs cheveux bleus. Enfin, dans ma longue perruque bleue, plutôt, vu que je n’ai jamais eu la patience de laisser mes cheveux pousser.
— Ah, enchanté Mao ? Mask ? C’est ton vrai nom Mao n’est-ce pas ? Tu es nouveau ; d’où viens-tu ?
Je lui dis tout cela sur le ton de la conversation, en lui souriant gentiment. Malgré sa phrase très courte, j’avais pu noter qu’il avait un accent prononcé. Bordel, je ne savais pas que c’était possible de faire autant de fautes de prononciation en une phrase de même pas dix mots… Il m’avait écorché les oreilles, ce con. Je conserve cependant une attitude de gentil petit garçon, on ne sait jamais, ça pourrait être un shape spécialité free fight. Et puis autant lier une amitié avec lui, surtout s’il vient d’arriver. Plus on devient amis avec les nouveaux, plus on leur laisse un souvenir impénétrable, et plus ils sont coopératifs. Je sors de ma sacoche des petits gâteaux que j’ai achetés à un orphelin lambda… Enfin, disons plutôt qu’il me les a faits gratuitement, ce serait plus juste. Je ne sais pas cuisiner. Ce sont des millionnaire shortbread, spécialité anglaise délicieuse et très calorique. Peut-être que l’orphelin qui me les a offert voulait me faire mourir du cholestérol ? Il faudra que je lui demande la prochaine fois que je le vois… Je tends une de ces douceurs à Mao (ou Mask, peu importe) d’une main, et de l’autre j’en enfourne délicatement un dans ma bouche, élégamment.
— Tiens, ça se mange si tu veux. C’est hyper sucré et hyper gras. Donc fais gaffe si tu tiens à ta ligne.
Je jette un coup d’œil à son corps et constate qu’il est maigre, grand, comme un lévrier. Sortant un mouchoir brodé de mon sac, je m’essuie la bouche avec, avec grâce bien sûr, et époussette mes jolies habits afin d’en retirer les quelques miettes qui pourraient s’y trouver. Je me lève finalement, m’approche de lui en lui tendant toujours le petit gâteau.
— Enfin, je ne pense pas que tu aies besoin de t’en soucier, remarque.
Je le regarde dans les yeux, plissant les miens comme pour mieux voir. Je n’arrive pas à distinguer la couleur de ses iris, comme s’il n’en avait pas. C’est plutôt perturbant.
Sujet: Re: Everyone deserves to die ❧ Mask. Jeu 2 Jan - 23:59
the question
— Ah, enchanté Mao ? Mask ? C’est ton vrai nom Mao n’est-ce pas ? Tu es nouveau ; d’où viens-tu ?
Briser la première règle et la plus importante de l'orphelinat avant même la fin du premier mois ? Haha, non toi tu fais mieux : ça fait même pas deux semaines que t'es là. Qu'est-ce qu'il va t'arriver maintenant ? La chose va-t-elle parler ? Tu espère bien que non. Alors autant le – la ? - brosser dans le sens du poil en attendant de voir ce qu'il ce passe. Alors, déjà, soyons poli, même si la notion de politesse te dépasse un peu, et répondons à sa question qui est-. C'était quoi la question déjà ? D'où est-ce que tu sors ? Et bien, tu arrives des montagnes là, l'énorme chaîne de montagnes qui à un nom à tomber pas terre, Hime à l'Haya. Ou est-ce Humuluya ? Ça fini en a, ça, t'en es sûr. Et puis c'est quoi ce délire de donner un nom à une montagne, une montagne, ça s'appelle une mon-tagne, point. Et la plus grande de toutes les montagnes, on appelle ça la plus grande de toutes les montagnes ! C'est pas compliqué tout de même ! Ils ont un 'blème ces Autres, à donner des noms là où il n'y en a pas besoin. Enfin, puisque tu n'as pas le nom exact qu'ils donnent à ton habitât, tu préfère donner le tiens, traduit dans leur langue.
— « Sa'haytskilme» ; au plus haut dans la plus grande des montagnes.
Tu es fière de ta traduction, et tu es curieux de voir s'il a compris le moindre mot de ce que tu as déblatéré. Il te fait presque rire. Ou elle ? Il faut vraiment que tu lui demandes quelle chose est-ce, ou même s'il a les même....dispositifs que toi, parce qu'après tout, les Autres sont différents en bien des points, alors pourquoi pas celui-ci ? L'hermaphrodite te fais un petit sourire, et sortant une boite de son sac, qui elle-même contient des friandises qui t'alourdissent rien qu'en les regardants. Chevelure bleu-qui-pique-les-yeux-en-plus-t'es-presque-sûr-que-c'est-des-faux-cheveux-peut-être-les-a-t-ils-volés t'en offre un d'un geste maîtrisé et gracieux.
— Tiens, ça se mange si tu veux. C’est hyper sucré et hyper gras. Donc fais gaffe si tu tiens à ta ligne.
Non, t'en as rien à secouer de ta ligne. Enfin, tant que tu peux encore voir tes pieds. Tu le remercies comme il se doit, te demandant s'il essai de te piéger. En effet, pour manger, tu es obligé d'enlever ton masque, ou au moins de le soulever. Et tu détestes enlever ton masque. Surtout devant un inconnu. Surtout devant quiconque en fait.
Enfin, je ne pense pas que tu aies besoin de t’en soucier, remarque.
No shit Sherlock, comme ils disent. Pas la peine de dire que tu n'as absolument aucune idée de ce qu'est un « Serlock ». Tu abaisses la tête le plus possible et soulève à peine ton masque, de façon à gober la gâterie sans qu'il ne puisse distinguer grand chose. Il a l'air un peu trop curieux à ton goût, mais garder la friandise en main alors que tu l'as déjà accepté est idiot, ou pire, blessant pour ton interlocuteur. Un ange passe, dans un silence quelque peu gênant, que tu te risques de briser d'un coup, sans prévenir. En lui demandant par exemple, des informations pour pas que tu patauges dans l'ignorance. C'est assez désagréable, de ne pas savoir.
— Tu es quoi ?
Tout en délicatesse et en finesse. Pour ta défense, on apprend pas ça, là d'où tu viens. Essayons de rattraper ça.
— Je suis un « Expert ».
C'est que tu deviendrais presque habile. Mais tu n'auras sans doute pas la réponse d'on tu as besoin.