Alvin a toujours été un solitaire, dans le sens où il n'aime personne et personne ne l'aime, pour lui c'est tellement mieux ainsi. En fait, on pourrait penser de lui qu'il est exclu, qu'il reste dans son coin et qu'il n'embête personne tant qu'on le laisse tranquille. Il n'est pas tout à fait comme ça, c'est juste que le jeune homme a une carapace monstrueuse qui entrave tout ses sentiments: son cerveau. Doué de capacités d'analyse hors du commun, les autres le marginalisaient en pensant qu'il était fou, il avait toujours de très bonnes notes à l'école et savait toujours mener ses équipes de travaux pratiques à la réussite. S'il y a bien une chose que son passé lui a appris, c'est que l'intelligence ne servait pas toujours, il fallait aussi cultiver ses muscles pour se faire respecter.

Le jeune homme pense que les relations humaines sont instables et que, par conséquent, il faut se limiter à quelques relations. L'Amour, l'Amitié, tout ça n'est que valeurs idiotes. La seule chose qui compte dans ce monde, c'est protéger ceux qui le méritent et laisser mourir les autres. Alvin est du genre à ne pas hésiter à sacrifier une poignée d'âmes plus ou moins sombres pour en sauver une plus lumineuse, malgré qu'il sache pertinemment que cela faisait justement de lui un sombre homme. Mais la justice peut-elle exister avec des niais en son sein?

Je pense donc je suis, mais que suis-je? Alvin se demande toujours quelle est sa place dans ce monde, mais il se laisse aller et s'accroche à ses devoirs du moment. Disons que c'est un homme qui aime l'action, mais surtout l'action cognitive. Avoir un problème, le résoudre de manière optimale et passer au suivant. Ce n'est pas pour rien s'il aime autant l'informatique. Guider les programmes en leur faisant prendre le chemin qu'il veut, c'est son truc à lui.

'cause they'll be a day when you're standing in the hall of fame

Ashford, une famille au passé pour le moins banal. Situé dans une petite ville d’Angleterre, le jeune couple vivait sans soucis, avec un peu d’argent, pour le quotidien, le reste pour s’amuser. Alcool, drogues, fêtes sans limites… telle était la devise des deux idiots. Oui, idiots, ils l’étaient terriblement. Assez pour avoir enfanté un génie qu’ils rejetaient sans cesse, qu’ils ne désiraient pas et qu’ils ne comprenaient même pas.
Alvin Ashford est donc né neuf mois après la grande fête qu’organisait un ami de la famille, "triste" accident dirons-nous. Il a grandi sans qu’ils ne lui apportent quoi que ce soit, ils étaient juste apeurés par ses capacités qui, dès son plus jeune âge, montraient qu’il était différent, surtout différent d’eux. Il a toujours refusé de sauter des classes à l’école, car il avait peur que la force physique de ses camarades ne surpasse même son intelligence. Triste réalité qu’est celle d’un marginalisé… Oui, Alvin était frêle et absolument facile à martyriser, ce qui d’ailleurs lui a laissé une trace indélébile : sa cicatrice sur l’avant-bras droit, causée par le compas d’un camarade en mathématiques. Il s’est endurci peu de temps après cela, quand ses parents sont morts. Oui, morts de leurs folies. Morts à cause d’un judicieux mélange entre l’alcool, la drogue et bien entendu, car ce sont des champions de la réflexion, la voiture. Voilà, alors qu’Alvin avait préparé un joli sapin de Noël en les attendant, ils étaient partis pour de bon. Il était un peu triste en apprenant la nouvelle, car malgré tout ils étaient biologiquement ses parents. Mais bon, ainsi va la vie, il faut aller de l’avant, dit-il toujours.

Depuis ce moment, Alvin est devenu un peu plus sombre avec les autres, suscitant parfois l’admiration de certaines et la jalousie de certains, mais il n’en avait que faire des personnes qui l’entouraient, elles étaient là car il semblait être un cliché de ces histoires écrites par des adolescentes tout aussi matures que des gamines jouant encore à la marelle. Les seuls moments où il parlait, c’était pour donner la juste réponse quand on l’interrogeait, ou pour guider son groupe de travaux pratiques. Il n’aime pas les gens qui trainent du pied et leur fait vite savoir. C’est ainsi qu’il a commencé à entraîner son physique pour gagner en charisme, afin de les mener, de ne plus jamais se faire marcher sur les pieds. Ils étaient tous trop bêtes pour le vaincre en argumentation alors ils en finissaient souvent aux poings. Désormais il a une forme physique plutôt bonne et cherche toujours à donner du meilleur de lui-même pour tirer les gens vers le haut.
Mais cette vie ne lui plaisait pas du tout, il rêvait de plus grand, car pour lui il n’avait pas sa place en ce monde pourri jusqu’à la moelle, où l’on a beau se donner à fond pour aider, les autres finissent toujours par nous mettre des coups de poignard dans le dos. Alvin n’avait que deux choix : Vivre et trouver de quoi être radicalement utile pour la juste cause, ou mourir et les laisser se démerder. Peut-être bien que c’est ce dilemme qui  a induit sa réaction quand on est venu le chercher ? L’amener dans un orphelinat pour apprendre à faire partie intégrante d’une élite de justiciers ? Après tout, c’est l’évocation de cette seule lettre qui esquissa un fin sourire sur ses lèvres : L… Alors ils cherchaient de quoi  former une équipe. Au moins, ça avait une prétention altruiste pas mauvaise et on le laisserait sans doute travailler en paix, vu qu’il n’y aura pas des imbéciles heureux là-bas. Et puis, tant qu’il y a du matériel informatique… parfait.