Sujet: The precious metal | Blake Ven 1 Mar - 6:31
Pour la première fois, ton cœur battait fort dans ta poitrine. Pour la première fois, la main sur la poignée de ta propre chambre tremblait comme si elle fut faite de glace. L'onde de choc aurait pu te tuer, te faire rouler sur le sol, te transformant en être faible, blottit en boule dans les doux draps de ton lit rouge. Le fait était que tu te sentais tellement bizarre et étrange que tu ne voulais sortir de ta propre chambre. Aujourd'hui encore, tu voulais essayer de faire un effort, paraître grand, que rien n'ai pu t'affecter. Mais il fallait voir la vérité en face, ton quotidien de gamin dérangé avait pris une tournure que tu n'avais pas voulu et imaginé.
Tu avais peur de le voir.
Pas dans le sens crainte de le voir, mais dans le sens peur de l'observer. Peur de le détailler. Peur d'entrer dans cette phase où ton obsession pour sa présence crèverait ta rétine, tournerait tes sens à l’affût du moindre geste, du moindre souffle, du moindre mouvement qu'aurait pu faire son corps dans l'espace. Tu avait peur de sortir parce que Blake aurait eu un effet dévastateur sur ta personne qu'il aurait pu dévaster ta propre conscience.
Deux jours, il n'y avait eu que deux jours que la marque sur ton cou était la preuve du silencieux contrat que vous aviez signés dans le sang et la salive. Deux jours et ses putains d’émotions ne voulaient pas quitter ton âme, te laisser tranquille. Non, il fallait que ça t’obsède, Shiney. Il fallait qu'elles reviennent, te montrent à quel point ton plan avait été le summum de la plus grosse connerie que tu n'avais pensé jusqu'alors. De la misérable connerie qui te faisait tellement perdre pied que tu n'osais l'affronter, lui.
Ainsi tu restais dans cette chambre, dans cette putain de chambre et dans ses putains d'heures de silence que te laissait June quand il partait tôt le matin. Tu restais devant ton miroir, devant ton armoire, devant ta fenêtre, à ruminer l'air, à épier cette marque rouge qui ne voulait partir et que de toute façon tu ne voulais voir partir.
Il te manquait, il te manquait à en mourir mais la peur avait gagné la bataille sur ton corps qui ne pouvait te laisser sortir dehors parce que tu avais trop peur d'être « différent » cette fois si. De perdre le contrôle. Adios Shiney le cool kid, bonjour Shiney le creepy guy. Et ça tu ne pouvais juste pas le faire. Oh non. Alors il te manquait, cruellement. C'était comme si tu avais perdu la putain de résolution qui te poussait à te lever le matin. Tu restais une larve sans bruit, le teint pâle, l'âme morte. Tu devenais lent. Triste un peu aussi. Tu ne te reconnaissais même plus dans le miroir.
Tes vêtements traînaient en tas derrière toi. Ta garde robe était devenu un chantier, preuve que tu avais passé des heures à trouver une tenue à te fouttre mais n'avait pas eu le courage de sortir fouttre un truc dehors. Non, et même dans ce pull rouge, dans cette tenue totalement mec, tu ne te sentais absolument pas de sortir le bout de ton nez dans le vent du matin. Non. Alors ta main restait sur la poignée puis se baissait et tu soupirais en te retournant, te balançant sur ton lit comme tu l'avais fait deux jours durant.
Tu voulais dormir jusqu'au prochain millénaire, enterrer ces sentiments qui te détruisaient plus qu'ils n'auraient dû te rendre fort..Voila, tu étais devenu faible de tout ce flux d'affection que tu portais pour le dernier mec au monde sur lequel tu aurais voulu tomber amoureux.
Même le terme « tomber amoureux » trouvait une faible puissance en comparaison à cette torture sentimentale qui te tirait les veines. Alors tu restais là, à regarder ton réveil, fixer les minutes en espérant un miracle. Mais rien n'arrivait jamais. Tu restais là à fixer le vide et a prier, oh oui prier...
« ...que personne ne touche à Gaëtan. »
Blake
Sujet: Re: The precious metal | Blake Dim 1 Sep - 1:58
still fight and i don't know why.
Deux jours.
Pour un nombre de fois bien trop élevé pour que tu aies le courage de l'avoir compté ta main se pose sur ton cou, par réflexe. Tu grognes lorsque tu t'en rend compte, et la retire comme si elle venait de se faire attaquer.
Ça fait deux jours - deux jours que cette marque est là et deux jours que tu essayes de ne pas y penser. Tu aimes bien te dire que tu as en général fait un bon travail à effacer cette pensée de ton cerveau et juste passer tes journées comme tu les passes d'habitude : dormir, manger, jouer à Pokémon. Le train-train quotidien de Gaëtan Bourgeois, mesdames et messieurs.
Mais dans la seconde où tu ne fais rien de ces trois choses, la marque te revient en mémoire et tu ne peux t'empêcher de revoir la scène. Ça t'es arrivé en plein milieu d'un combat pokémon une fois, et tu as voulu te cogner la tête contre un mur quand ton Migalos s'est retrouvé K.O. à cause de ton moment d'inattention. Il est strictement interdit de te déconcentrer pendant un combat pokémon, et la sentence devrait être de 10 ans de prison - et prison à vie si un de tes pokémons se retrouve out. On ne met pas les pokémons de Blake, Maitre de la Ligue un nombre de fois trop grand pour que tu aies une fois de plus le courage de compter, K.O. sans en subir les conséquences.
Ce qui devrait aussi être puni par la loi, c'est de chambouler ton quotidien pourtant supposé inébranlable. Tu t'es rendu compte que tu as fumé presque autant en deux jours que toute la semaine dernière, et vu la tronche actuelle de ton porte-monnaie ça n'est pas une bonne chose du tout. Tu ne peux pas juste fixer le plafond trop blanc de ta chambre en ne pensant à rien telle la loque que tu es sans avoir des flashbacks digne des plus ridicules films jamais réalisés. Tu ne peux pas te regarder dans un miroir et voir ton cou sans y repenser. Tu peux même pas t'approcher des vestiaires du sport sans y repenser et - autant carrément dire qu'un peu tout et n'importe quoi te fait repenser à ce qu'il s'est passé deux jours plus tôt et fuck, ça devient juste ridicule et frustrant au possible.
Tu en as marre de penser à cet abruti de roux.
Tu l'as pas revu depuis et il doit probablement t'éviter ce qui est assez crétin sachant que c'est son idée et t'en as marre de te demander c'est quoi son problème. En toute honnêteté, tu t'en sort très mal à ne pas penser à tout ça mais tu t'en sors à merveille quand il s'agit de ne pas te demander quel est ton problème à toi. Parfois tu te demande comment il a pu passer du gars que tu connais pas mais qui te déteste et veut ta mort à. À. Ce qu'il est actuellement. Tu sais pas trop ce que c'est. Ce type est juste un putain de mystère.
Ton cerveau évite soigneusement de te demander pourquoi est-ce que tu aimerais percer ce mystère et depuis quand le grand Gaëtan Bourgeois s'intéresse à quelqu'un d'autre que sa personne. Et aussi depuis quand est-ce que tu penses plus à un gars que tu devrais détester qu'à toi-même.
Il évite aussi encore plus soigneusement de te demander ce que tu fous devant la porte de sa chambre parce qu'il sait très bien qu'il ne trouvera pas de réponse. Il n'y a pas de raisons - pas de raisons que tu accepterais d'entendre - pour que tu te sois soudainement levé de ton lit, habillé d'un peu les premiers trucs qui te sont tombés sous la main - c'est probablement le 5ème jour d'affilé que tu mets ce jean mais tu es très loin d'en avoir quoi que ce soit à foutre - et que tu sois sorti de ta chambre en laissant ta DS probablement encore allumée sur ton lit, pour te diriger droit vers la chambre de Shiney.
Tu ne prends pas le temps de réfléchir à si oui ou non c'est le meilleur moyen de te sortir ce type de la tête, tu attrapes juste la poignée et ouvres la porte comme si tu faisais ça tout les jours. T'as juste totalement oublié de toquer, mais no big deal hein. Tu es fucking Gaëtan Bourgeois, t'en as rien à foutre. Il a voulu poser sa marque, maintenant il subit les conséquences.
Tu croises les bras et t'appuies contre l'encadrement de la porte.
« Yo. »
Invasion d'espace personnel, où ça ?
Tu te redresses et avance d'un ou deux pas dans la chambre en observant la pièce - t'es presque jamais venu ici en fait, mais ton cerveau prend seulement la peine de se dire que t'as de la chance que June soit pas là, sinon ça aurait été awkward. Là tu t'en fous juste un peu.
« Y'a eu une tornade dans ta chambre, c'est pour ça que t'es pas sorti depuis deux jours ? »
Tu regardes le tas de fringues d'un air sceptique. Pire que ta chambre. Ca devrait pas être possible.
Shiney
Sujet: Re: The precious metal | Blake Dim 1 Sep - 19:20
Le lit n'a jamais été aussi froid qu'aujourd'hui. Même avec le soleil aussi haut dans le ciel, le frisson quotidien a retenti contre ton échine. Tu soupires, plonges ta tête dans l'oreiller, espères secrètement de crever comme ça. De fuir tes problèmes et qu'enfin le monde se porte mieux. Non, tu n'as jamais pensé à en finir sincèrement, c'était sans doute des paroles en l'air...sans doute.
Le chasser de ta tête est un combat perdu. Quand tout te ramène à lui, qu'est-ce que tu peux faire ? Rien, rien. Harrison, il faut te faire une raison. Il est devenu ta raison. Voilà, c'est un fait. C'est immuable, c'est marqué dans tes veines, dans ton cou...dans ton cœur qui bat toujours trop vite. Toujours toujours tu essayes, te dire que cacher le fait que sa présence, quand elle est absente, est beaucoup trop dur à digérer. Oh mais bien-sur que tu as essayer d'effacer ça de ta tête, de te dire que ce n'était sans doute qu'un deal de gamin, qu'il ne verra rien et que vous continueriez à jouer à qui détruira le premier. Mais tu as appris, en ces deux jours, que son existence est devenu cette ancre indélébile sur le cahier de ta vie.
Tu as repensé à la première fois que tu l'as vu, dans ce couloir, un an déjà. Un an et tu montrais les dents, et ce regard fou que tu lui as sorti...rappelle toi comment la haine avait pris tes poignets. Rappelle toi de la première fois que tu as hurlé son prénom, de ton élancement..et les coups. Harrison, rappelle toi qu'au début, tout était une question de trahison.
Et que fais-tu, maintenant ? Tu te caches. Tu te caches dans le lit qui t'a hébergé pour cette première année d'enfermement avec le rival qui est devenu allié...puis amour. Tu te caches et dans le bordel chaotique de ton cerveau, il te reste un espace pour pleurer.
Rien n'est compliquer, quand on y pense. Tu aurais pu le voir depuis le début, ne pas t'enticher d'un parasite, faire dans les règles de l'art et rester le mec qui hait en faisant des coups bas. Mais il y avait cette promesse, cette promesse débile que tu avais murmuré, et cette marque dans ton cou.
Combien de fois as-tu passé tes doigts sur l’empreint de ses canines en te regardant dans le miroir ? Combien de fois as-tu pensé que rien de tout ça ne se serait passé si t'avais eu les couilles de dire franchement les choses ?
Il t'aurait rejeté depuis le début et t'aurai pas ce poids qui te donne envie de disparaître sous la mer. T'as remis la couette au dessus de toi. Aujourd'hui encore tu ne sortirai pas.
« Yo. »
A moins qu'il ne vienne tout gâcher. Tu te relèves avec fouge, sors la tête de ta couette, les cheveux encore plus en bataille. Depuis quand cette connasse de porte s'est -elle ouverte ? Qui l'a ouverte, tu n'as pas vu June par--
Le voir dans l'encadrement te glace le sang. Deux jours que tu le fuyais avec force et le voir ainsi, fier dans sa posture, fier contre la porte. Ça te trouble tellement que t'en rougi.
Je ne voulais pas que tu gâches toute ma comédie pour t'oublier, Blake.
« Y'a eu une tornade dans ta chambre, c'est pour ça que t'es pas sorti depuis deux jours ? »
Tu veux répondre à son sarcasme mais les mots restent coincés dans ta gorge. Tu n'as pas la force de répondre, tu le regardes longtemps. Beaucoup trop longtemps.
Tu ne peux pas lui hurler qu'il t'a manqué. Tu ne peux pas lui dire que t'as envie de crever, que ces deux jours à essayer de l'oublier a été les deux jours les plus stupides de ton existence. Tu peux pas lui dire, c'est impensable.
Tu hoches la tête en souriant super étrangement. Tu trouves la force au fond de toi de te lever tout en gardant la couette autour de toi. Tu fais chétif dans cette situation, tes cheveux froissés et ton sourire presque sincère qui reste accroché à tes lèvres sans que tu n'arrives à le chasser.
T'es beaucoup trop heureux. T'as envie d'exploser de joie. T'as envie. T'as envie. De tellement de chose que tu ne peux pas toutes les lister.
Alors tu descends de ton lit, nu pied, et parcours les mètres qui te séparent de Blake. Ton sourire est beaucoup trop grand sur ton visage. Les papillons dans ton estomac sont beaucoup trop instable.
« Rentre. » Que tu lui soupires, mi amusé, mi ennuyé en le tirant dans ta chambre. Tu prends soin de refermer la porte. Et t'adosses dessus une fois fermé, cet air espiègle qui te va si bien.