Only, bien peu amusée par la situation, lança un regard amer à ses camardes qui riaient éperdument. Ce n’était pas un vague mensonge lorsqu’on disait que récemment, elle s’était encore plus renfermée sur elle-même. Elle ne laissait plus grand monde approcher, toute à ses erreurs ; comment avait-elle pu avouer à Tears la nature de ses sentiments ? Maintenant, il lui semblait être la risée de l’orphelinat entier et elle s’escrimait à rétablir la situation grâce à ses coups de poings renommés pour leur dureté. Si elle trouvait celui ou celle qui était à la base des racontars, cette personne là était bonne pour passer un mauvais quart d’heure. Elle allait lui faire passer l’envie de raconter la vie des autres ; hors, ses soupçons se portait sur tout le monde sans exception, de l’inutile petite Little au musclé Silence. Sa paranoïa atteignait les bords de sa limite, et son angoisse n’avait plus de fin. Only errait dans les couloirs, comme une âme en peine, ses mains fermées enfermées dans les poches de sa jupe de jean, une expression butée gravée sur ses traits de marbre. Elle n’avait jamais été très causante, mais cette fois-ci, sa sociabilité atteignait des proportions d’ermitage. Only, plus que jamais, se faisait chatte sauvage. Elle griffait, fuyait et se réfugiait sur les hauteurs dans la salle de musique.
Aussi, ce jour-là, elle décida de briser la routine dans laquelle elle s‘était volontairement plongée pour ne plus penser à ses sentiments douteux. La jeune orpheline se prit donc d’humeur à vaquer vers la salle de musique, une fois de plus, oú son cœur opprimé l’appelait. A son âme tourmentée, les sons mélodieux étaient toujours les plus doux. Elle ouvrit la porte avec violence, fit grincer le tabouret lorsqu’elle se laissa tomber dessus pour agresser immédiatement les touches du piano, dans une improvisation effrénée. Rien de tel pour la vider de ses forces ; son talent transparaissait alors plus que jamais sur son visage d’albâtre, illuminant les prunelles vides de ses yeux d’un éclat farouche. Elle composait aussi vite que son cerveau le lui permettait, arrachait au clavier des sons effrénés de brutalité ; il suffisait de la regarder pour entrer dans une danse démoniaque, un sabbat sombre, une messe noire animée des feux de l’enfer. Sa musique lui ressemblait, violente, possessive et agressive. Les sons brutaux correspondait directement à ce qui suintait de son cœur, mélange de colère et de déception. Elle attendait quelque chose de Tears, mais ce dernier était incapable de le lui donner. Alors cesser de l’aimer, avec toute sa volonté, ou souffrir encore, en espérant le conquérir. A bien l’observer, il n’avait aucune des qualités qui retenaient habituellement l’attention de l’orpheline, y engourdissant ses questions existentielles. C’était bien l’un de ces jours oú l’on a envie puérilement de tout foutre en l’air, et de prendre le premier train pour Londres. Si sa vie n’était pas à la Wammy’s House, c’est ce qu’Only aurait fait depuis longtemps ; mais, à présent, c’était surtout la crainte d’être aussi mal comprise chez les « sous doués » que dans l’orphelinat qui la taraudait. Sous ses dehors de rebelle, elle souhaitait au moins être aimée une fois dans sa vie, tout en gardant ses manières habituelles. Hors, elle n’y parviendrait pas avec cette attitude. On n’arrive à rien en frappant. Personne ne pouvait correspondre à ses attentes réelles. C’était un fait, trop basique pour être contredit. Presque une extension de sa loi. Ne pas attoucher à l’intimité, le cercle vitale, de la loubarde pour raisons existentielles. C’était clair ; quiconque passait outre ce dernier point en payait le prix. Et puis, peu à peu, plus personne n’avait essayé de lui parler. Elle s’en portait mieux. Mieux vaut être seule que mal accompagnée comme dit le vieil adage, et aucun orphelin n’était assez bien pour elle, à même de lire ses attentes.
Son joli visage humide de sueur luisait à la faible lumière des néons, sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration rapide ; la passion se lisait dans ses yeux mi clos ; ses doigts seuls gouvernaient la musique. Il n’était plus question de Tears, d’orphelins ou même d’Only. Lorsqu’elle jouait, plus rien n’existait, hormis ses doigts excités sur les touches blanches. Et les sons brutaux qui sortaient de l’instrument ; ils étaient certes trop envahissants, mais dans un certain sens, et comme toujours, ils étaient des exutoires ; Only y vidait la moindre de ses pensées méchantes et plus elles l’étaient (sous entendu méchantes xD) plus c’était bon de jouer.
Comme à son habitude, elle referma violement le clapet en fin de morceau, arrachant au bois vernis un gémissement. Et tournant la tête sans douceur vers la porte, elle s’aperçut qu’une longue silhouette svelte s’y tenait, de manière à rester dans l’obscurité. Il l’avait écouté, et elle, elle avait été assez idiote pour ne pas fermer la porte, tant sa colère intérieure, injuste, quelques minutes auparavant été élevée. Elle en voulait encore à tous les êtres de la terre lorsqu’elle était entrée ici, et ce mode de pensée brouillait ses préoccupations premières. Donc, ai quelqu’un était aussi entré après elle sans qu’elle ne s’en aperçoive, elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Plissant des jolis yeux, elle chercha à déterminer l’identité du facteur X ; costard, apparence élégante, cheveux longs et noirs ; bien qu’elle ne puisse pas voir son visage, elle fut sûre que l’inconnu était Taken, professeur de musique, sérieux, mais louche sur beaucoup de points.
Elle quitta néanmoins le piano, croisant ses longues mains contre ses hanches… Il fallait beaucoup de courage pour faire face, et elle ne manquait pas de cette dernière qualité, son regard sombre vrillé à la silhouette sombre.
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Sujet: Re: What's up ? [PV Taken] Lun 30 Juin - 23:29
Rien ne brisait la monotonie de ce dimanche matin, que Taken allait sûrement passer dans la salle des professeurs, à lâchement observer l'arrivée fugace de la belle Twilight, en bref, rien ne changeait. Revêtu de son costard cravate bleu ciel qui avait mieux servit en des temps anciens, Taken osa mettre un pied dehors; pas chat qui vive. Non, aujourd'hui, il n'y avait pas moyen, il fallait qu'il abandonne ses habitudes de bourreaux des cœurs, quitte à ce qu'il aille danser du tango, c'était radical, il fallait qu'il fasse autre chose. Le professeur de musique était en manque d'idées, bien que ce n'était pas l'orphelinat qui manquait d'activité, en passant par Cain le photographe et Lust la joueuse de rôles, tous ces mioches avaient leur occupation. Pourtant, une grande envie de trouver quelque chose qui le démarquait de ces orphelins; trouver quelque chose qui puisse l'écarter de cette monotonie perpétuelle; il voulait de la passion! De la volonté! En fait c'était simple. Taken voulait faire de nouveau monter la voix d'une étoile telle que Reira, malheureusement, la magie qu'il utilisait avec Reira, « sa capacité à être le seul à pouvoir faire monter sa voix au top du top » était impossible à retrouver chez quelqu'un d'autre.
Être professeur allait cinq secondes, mais il ne savait pas comment Elegance et Silence faisaient, depuis tant d'années. Voir constamment les mêmes visages, les mêmes personnes, coller perpétuellement les mêmes élèves.. C'était lassant!
Poussé par une soudaine inspiration, Taken fut contraint de se rendre dans la Salle de Musique, qu'il considérait bien évidemment comme sa salle, puisque c'était sa matière. Chose étonnante; son amour pour la musique n'empêchait pas d'autre de venir exploiter le leur. À seulement quelques mètres de la porte d'entrée de la salle, il pouvait déjà sentir les frappements effrénés, passionnés sur le clavier du piano à queue. Ne vous méprenez pas; le jeune homme n'était pas subjugué par la mélodie, mais le simple fait d'entendre jouer quelqu'un avec une telle appétence le rendait curieux; l'identité de la personne l'intriguait. Peut-être était-ce Lust? Ou Eris-la-muette? Apparemment, cette personne avait des choses à dire; l'application avec laquelle elle jouait était à revoir et elle semblait plus privilégier l'énervement au profil de la beauté du chant. Il n'y avait que trop peu de probabilité que cette personne soit de sexe féminin ou alors c'était une fille assez violente.. Mais non, il savait Only capable de chanter, mais la seule vision de cette petite violente sur un piano semblait déplacée.
Prenons les choses d'un point de vue objectif; voir Only sur un piano n'était pas déplacé, mais la douceur du piano, sa fragilité, contrastait de manière trop grande avec la rigidité d'Only, sa froideur, son égo surdimensionné, et sa violence.
Passons le portrait psychologique de la jolie demoiselle, entrons plutôt dans cette Salle où se jouait apparemment pas mal de choses assez mystérieuses. D'un air trop discret, il ouvrit la porte en prenant garde à ne pas éveiller l'attention de la demoiselle.. Il réussit cette entreprise avec brio. Il déduit que la demoiselle n'était pas dans son état normal; trop concentrée, trop passionnée. Ses airs de petite violente dévoilait en réalité une personne trop sensible pour fréquenter ce monde, et ce seulement en présence de la musique. Plus le temps passait plus il découvrait la personnalité de ses élèves, plus ça le rassurait; auparavant, il ne voyait qu'en eux le stéréotype même de cette élite adolescente qui ne cherchait irrémissiblement à réussir, que ce soit seule ou à plusieurs. Il la fixa, la jeune fille, mains sur les hanches, semblait vouloir dire quelque chose, mais la malheureuse était à court de mots.
« -Only.. Connaîtrais-tu Trapnest? »
Dernière édition par Taken le Mer 2 Juil - 11:27, édité 1 fois
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Sujet: Re: What's up ? [PV Taken] Mar 1 Juil - 18:46
Louche, c'était le mot. Elle l'avait vu bien souvent tourner autour de la professeur de français, ou même, peut-être un peu plus discrètement, vers Burned, la petite idiote de classe 1. Bref, en plus d'être un enseignant étrange, il cachait bien son jeu. Ce qui surprit le plus la jeune fille ce ne fut pas la question de l'homme, mais le ton employé. Il avait une voix grave, mielleuse, une voix comme le serpent de l'Eden aurait pu l'avoir. Le timbre trop neutre n'inspirait pas confiance :
" Trapnest ? Venant de vous, j'suppose qu'ça doit être un groupe d'musique, mais nah, j'connais pas. "
Elle chercha vaguement dans sa mémoire, sans se forcer. Ce n'était pas dans ses habitudes de répondre aux questions des professeurs. Trap... nest ? Jamais entendu parler. Mais à ce qu'elle savait, Taken était japonais; ce devait être un groupe de "chez lui", Only n'étant généralement pas très branchée musique du soleil levant.
L'orpheline haussa un sourcil interrogateur, observant l'homme avec suspicion, avant de remonter ses mains fines contre sa poitrine. A quoi pouvait-il bien penser, pour entrer dans l'espace vital de la jeune fille ? Celle-ci n'avait encore jamais eu vraiment affaire à l'homme, elle se tenait assez bien en cours de musique, même en posant ses pieds sur la table. Elle n'était pas assez raffinée pour se la jouer "élève modèle", alors autant se montrer telle que l'on est, au prix méprisable des regards jetés en coin à sa modeste personne. Les gens les plus envieux sont souvent les plus discrets. Où avait-elle lu cette dernière phrase déjà ? Mmh, sûrement dans l'un des ses bouquins de philosophie nihiliste planqués sous le matelas. Personne ne devait savoir qu'Only la brute possédait une parcelle de conscience; mieux valait rester dans l’obscurantisme et jouer son meilleur rôle, celui qui lui allait comme un gant. A savoir celui de la loubarde enragée repoussée par une société trop dure pour les « anormaux asociaux ». Un orphelin sur doué « normal » avait déjà du mal à vivre hors du microganisme whien, donc, qu’est-ce que cela être pour elle, dés qu’elle mettrait les voiles vers d’autres horizons ? Non, elle se plaisait bien dans ce petit rôle cousu à sa mesure, et son personnage lui collait à la peau, était même devenu sa vraie personnalité. L’Only, Olivia Palmer, qui avait pu exister avant ses onze ans, était définitivement engloutie sous une masse de déchets putrides. Et ce n’était pas que simple façon de parler… Lorsqu’elle voyait des regards comme celui de l’adulte, incroyablement placide, incompréhensif presque ; le problème était récurrent ; Only se sentait encore plus « elle-même ». Il n’y avait pas de place pour Olivia Palmer.
L’adolescente se tourna à nouveau vers le piano, avec indifférence. Taken ne faisait pas parti de ses favoris, ou même de ses ennemis, c’était juste un facteur neutre, un engrenage qui s’ajoutait à la longue addition de sa vie. On essaye de soustraire Tears, on divise certains orphelins, et au final, tout n’était toujours que mathématiques, physiques et autres sciences inutiles. Lorsque la réflexion prend trop de place dans une vie, la situation devient étrangement trouble, pas que quand un nouveau chiffre rentre dans le calcul :
« … »
Elle attendait quelque chose, un mot peut-être. Peu habituée à la discussion, elle rencontrait encore dans la matière des problèmes majeurs ; plus elle devait associable, moins ses mots devenaient intelligibles. A croire qu’ils s’enfonçaient dans sa gorge dés qu’elle ouvrait la bouche. L’éternel « présent » en classe devenait un brutal « pr’sent ». Une lettre seulement éliminée, mais vocalement, le mot devenait nettement moins compréhensible. Pour un peu, Only aurait favorisé les borborygmes hideux des êtres préhistoriques. Parler la fatiguer ; taper fébrilement sur le piano sa colère était nettement plus reposant. Hors, elle considérait encore ces moments comme honteux, c’était son âme qu’elle peignait en musique. Taken avait réussi à la saisir en son intégralité, comme Oméga. Ces gens-là, voyeurs, ne pouvaient être bons. Ecouter la jeune fille jouer, c’était ouvrir un journal intime. Sans être mélomane, il n’en fallait pas beaucoup pour comprendre ses sentiments tout à fait adolescents. « Je suis différente, je vous emmerde. » et c’était dit. Pour quelque chose de plus populaire, elle ne disait pas non à se produire en public, mais là, c’était un instant d’intimité avec elle-même qui se terminait.
Elle vrilla ses prunelles sur l’adulte, cherchant à saisir son expression. Lui, contrairement à Tears, cela devait être un homme, un vrai. Inutile comparaison qui renforça sa lassitude. Et si… Mais avec des si, on pourrait refaire le monde…
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Sujet: Re: What's up ? [PV Taken] Mer 9 Juil - 12:19
|Ce n'est pas sans doute à quoi tu t'attendais, mais j'ai décidé d'innover =D | L'absence de communication chez Only développait deux sentiments bien distincts chez Takumi; d'un côté, il comprenait cette absence de diplomatie, car cela lui rappelait l'époque où lui-même se pâmait d'une telle attitude, que ce soit avec ses proches, les enseignants, ou mêmes ses fréquentations. Pourtant, il n'allait pas commencer à jouer aux diplomates avec un cas aussi désespéré qu'elle, qui, apparemment, attendait qu'il dise quelque chose. D'un l'autre côté, cette attitude l'exaspérait profondément. Il relativisa en se disant qu'il était acteur de sa situation actuelle; personne ne lui avait dit de venir dans la salle de Musique, c'était la mélodie qu'il l'avait attiré.. Maintenant, que devaient-ils donc faire? S'assoir et papoter, telles de vieilles mamies? Très peu pour Takumi, dans tout les cas.
Dans ce cas, il fallait qu'il la fasse chanter, mais comment procéder? Lui balancer un micro à la figure? L'amadouer? La menacer? Tant de possibilités s'ouvraient soudain devant un Takumi qui ne savait plus vraiment quoi faire. Cela allait faire presque un an qu'il n'avait pas.. Les échos de la voix cristalline de Reira Serizawa résonnèrent dans sa tête.
« -Prépare-toi au micro. »
Il parla avec une ambiguïté frappante, comme persuadé que la gamine allait comprendre sans quiproquo. L'équivalant de cette phrase, il l'avait répété inlassablement pendant trois ans, lui rappelait les remarques anodines de Ren, les interventions inutiles de Naoki, et Reira... En réalité, le seul micro qu'il avait à sa disposition était un portable. C'était un de ces téléphones dont on sortait la plus petite livre pour l'avoir, même si Takumi n'avait pas eu besoin de chercher très loin dans les méandres pharamineux de son compte bancaire pour dénicher de l'argent.
Il sortit l'appareil de sa poche et l'envoya habilement vers Only. Heureusement pour son argent- ou plutôt pour le pauvre portable-, Takumi n'entendit pas de bruit de chute; son appareil allait bien.
Takumi réfléchit quelque instants au choix de l'accompagnement.. Tant pis pour elle, qui ne connaissait pas Trapnest -il avait d'ailleurs bien envie de l'insulter d'inculte- ce qui était un sacrilège, pour une personne qu'il avait cru à une époque encore trop peu récente intéressée par le chant.. Pourtant, personne n'avait le luxe d'être Japonais comme lui, la majorité de l'orphelinat était occidental, les rares personnes qu'il connaissait Japonaises ici étaient Silence, professeur de Sport, et lui-même..
Ce ne serait seulement quand il aurait entendu le son de sa voix- à dire vrai, une autre voix que celle d'Only lui aurait provoqué le même désir; personne n'arriverait jamais à reproduire les mêmes sensations qu'il éprouvait avec la phonation de Reira- qu'il pourra ressortir victorieux, le poing levé et fier de lui-même. Du reste, la chanson restait toujours quelque chose qu'il considérait beaucoup plus que le sexe ou même l'amour; la seule personne qu'on aimait le plus au monde restait nous-même, car, encouragé par notre orgueil et notre égo, se rabaisser à un éprouver un sentiment pour une autre personne que soi en revenait à dire qu'on était faible; enfin, comme l'être humain est menteur par nature, la probabilité que ce désir et cet amour vous soit rendu est trop peu important.
Restait donc à prouver ce qu'il désirait le plus entre les deux; lui-même -en gage de cela, une renommée égocentrique-, ou bien la Musique, méritant donc une réputation de romantique.
Cependant, il ne pouvait chasser la pensée suivante de son esprit; Reira ne devait plus chanter pour lui, à présent. « Pas la peine de s'inquiéter pour mes capacités de chant!! Ce n'est pas pour toi que je chante de toute façon!! » Oui.. Elle devait sans doute chanter pour Shin, qui lui avait fait la promesse de venir la chercher quand il serait plus âgé. Au fond, relier deux êtres par « le fil rouge » était quelque chose de futile, d'idiot, de bas. C'était d'ailleurs sans doute pour cela que certains le croyait volage, car les femmes étaient fourbes, les femmes arrivaient à tout pour atteindre leur objectif, les femmes étaient futiles, car leur unique désir en ce bas monde était d'arriver à trouver l'amour. Il se plaisait dans ce rôle de Don Juan qu'il exaltait depuis maintenant plusieurs années; pas de points d'attache. Il passait aussi pour le plus égocentrique et le plus froid des hommes, chose qu'il pouvait facilement réfuter avec Burned par exemple, même s'il savait que ce n'était pas exactement pareil pour elle, qui devait le trouver insipide et violent.
Il n'y rien de pire que l'amour, qui ne vous apportait que des problèmes. Chantait-elle pour Ren, alors? Ren, qui avait à lui seul provoqué la dissolution de Trapnest? Ren, qui avait fait stoppé la carrière de Reira? Qui l'avait réduite à une simple actrice d'opérette?
Son désir de fumer n'en devint que plus fort en cet instant, mais il se reprit, car ce n'était pas ce à quoi il devait réfléchir en présence d'Only « l'Impétueuse ».
Takumi réalisa soudain que les dix dernières minutes n'avaient été que torture intérieure, alors que s'il avait décidé de bouger avant, ce ne serait pas la voix accusatrice de Reira qui se répéterait en cet instant dans son esprit, mais bien le chant d'Only, qu'il devina déjà beaucoup plus violent et beaucoup moins doux.
Toujours aussi silencieux, Takumi attrapa la basse, dont il frotta discrètement la première corde, par simple habitude, puis commença à alterner entre la deuxième et la troisième corde, provocant une mélodie répétitive mais loin de là ennuyante; ses frottements ne provoquaient jamais la même profondeur, la même sonorité. Chaque mouvement différait.
« -Only.. chante-pour moi.. »
Dernière édition par Taken le Lun 4 Aoû - 23:39, édité 1 fois
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Sujet: Re: What's up ? [PV Taken] Jeu 10 Juil - 12:10
Heureusement pour Taken, la jeune fille attrapa le portable au vol. Interdite, elle le détailla sous tous les angles, la jolie petite coque chromée, l’appareil photo intégré. Visiblement le professeur ne se refusait rien, mais qui pouvait-il appeler lorsque la vie de chaque pensionnaire se délimite à l’orphelinat ? Elle le voyait mal essayer de téléphoner à sa voisine de chambre ; après tout n’était-ce pas ragot vérifié qu’il était intéressé par la belle Twilight ? Donc, la première question se posait, là où les élèves surdoués n’ont plus personne dans le monde, qui pouvait-il joindre, même avec un portable aussi cher ?
Elle plissa les yeux, perplexe. Prépares-toi…au micro ? Elle devina cependant que l’homme devait parler du portable, ou du moins de l’enregistreur qui y était intégré. Mais donc, cela signifiait chanter pour lui. Elle n’attendit pas ses derniers mots pour en venir à cette conclusion. Il voulait entendre sa voix. Hors, cela faisait un moment qu’elle ne chantait plus pour personne, à part elle-même. Devait-elle accéder à sa requête ? Taken avait déjà pris une basse en main, s’amusant à pincer les cordes, tandis que l’élève, suspicieuse, regardait le portable perdu dans sa main. Machinalement, elle en ouvrit le menu, alla dans « accessoires » et pointa l’option « micro », comme si elle avait toujours su se servir d’un téléphone. Evidement, elle avait envie de laisser sa voix s’élever, de se battre contre sa rancœur. Déclamer des paroles n’ouvrirait jamais la porte de son cœur, comme le piano. L’adolescente aux prunelles miroitantes porta le portable à ses lèvres pulpeuses. Son regard se darda sur son professeur, alors que déjà des accords harmonieux s’élevaient dans la pièce. Devenir chanteuse, tel était son rêve. Pour le réaliser, elle ne devait reculer devant rien, même pour son honneur. Crier qu’elle ne voulait pas et se battre contre le professeur, voilà une réaction qui lui ressemblait ; hors, son souhait passait avant. L’homme connaissait la musique, il pouvait l’aider… Si elle refusait net, elle se se montrait à la hauteur de sa lâcheté, alors qu'il demandait juste à l'entendre, sentiment troublant. Enfin, il fallait bien se forcer un minimum dans le vie, sinon elle n'avancerait pas. Si elle ne chantait devant Taken, comment ferait-elle plus tard, aux quelconques auditions ? Elle se trouverait acculée... Alors, autant franchir le pas maintenant...
« I was driving in my car... When I heard the loud guitar Of the band you used to hate..You said so on our date » Commença-t-elle à chantonner, d’abords d’une façon molle puis sur la fin de sa diction, avec un peu plus de conviction
C’était une chanson qu’elle avait entendue une fois sur sa radio, Hambleton 5. Vaguement intéressée, elle avait recherché les paroles sur Internet, et les avait mémorisé en une seule lecture. Maintenant, elle les ressortait pour l’occasion, autant pour tester les connaissances musicales de Taken que pour chanter quelque chose. Et sa voix rauque se faisait de plus en plus sûre, au fur et à mesure que la chanson avançait. L’accompagnement musical n’était certes pas de trop, et il fallait avouer que l’homme méritait bien son post de professeur :
" Well the song was really bad But it made me think of you I believe that what we had Was a miracle of two I don't wanna know the reason why you ran away I don't wanna show the tears I shed on you I'm moving on I know I'm done I'll find a place where I belong I'm not afraid Just like you said I've been disgraced just far too long "
Sa voix baissa un instant de tonalité. Elle ne chantait pas faux, mais l'adolescente expulsait tout son air aux premières paroles, se retrouvant rapidement hors de souffle. Elle jeta un coup d'oeil prudent à Taken, le temps d'admirer les mouvements de ses longs doigts sur la basse. Les sons en étaient harmonieux, et Only se rendit compte que la musique était vraiment ce qui comptait le plus dans sa vie, à un moment où elle aurait pu refuser la chanson qu'égrenait sa voix harmonieuse.
" Why was it wrong to stay with you Why was it wrong to love you back I'm not the one who chose this way I'm not the one who pulled you back And now I'm still here Without you I was going for a walk When you called this afternoon "I don't know if we should talk But I have to see you soon" Well you know that it's too late I have grown away from you And I closed my iron gate I'm better off alone I don't wanna know the reason why you turned away I don't wanna show the blood I shed for you I'm moving on I know I'm done I won't look back until you're gone I'm not afraid Just like you said I'll find my peace under the sun. Why was it wrong to touch your face. "
Elle regarda autour d'elle, tandis que ses paroles, plus mesurées, s'extirpaient hors de ses lèvres afin d'éclater en sons, syllabes et autres tonalités. Elle ne sentait jamais aussi bien qu'en chantant, les yeux mi-clos, la bouche entrouverte sur son souffle rapide. Simplement, elle ne se contrôlait plus, et c'était la joie qui l'emplissait... Une joie diffuse, chaleureuse. La joie d'un être qui s'adonneà sa véritable passion. Plus que le piano, le chant lui allait au teint :
" Why was it wrong to keep my space I'm not the one who put you down I'm not the one who let you frown But now I'm still here Without you I know people like the games You can't make them stay the same I don't see how love can end We should all stop to pretend No more lies and no more pain I can't stop the fate again I will find my peace somewhere I will find a way - so I'll smile I'm moving on I'm not afraid I'll find a place where I belong I know I'm done Just like you said I've been disgraced just far too long Why was it wrong to stay with you Why was it wrong to love you back I'm not the one who chose this way I'm not the one who pulled you back And now I'm still here...Without you ! " Elle s'arrêta d'un seul coup sur le mot hâché et expulsé hors de sa poitrine sous un coup de poing. Le "you" avait été la parole la plus violente, comme s'il fallait toujours finir ses oeuvres par une pointe de brutalité.
Durant tout le morceau, elle s’était tenue droite, la main droite sur sa hanche et la seconde devant sa bouche. Elle appuya sur le bouton de fin d’enregistrement, pour envoyer le portable à Taken, dés que ce dernier eut abandonné sa basse :
“ ..Voilà “ Lâcha-t-elle sciemment, consciente d’avoir fait un pas en avant
Elle détourna le visage dans l'obscurité, tout à coup étonnée par son acte. Elle n'allait pas elle-même se jeter des fleurs, mais l'envie n'y manquait pas.
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Sujet: Re: What's up ? [PV Taken] Dim 27 Juil - 15:09
« Quoi? Tu voudrais peut-être que je te mette un vingt sur vingt? »
Attrapant le téléphone portable avec habileté, Taken eut tout le loisir de remarquer l'aisance avec laquelle la jeune fille laissait sa voix aller dans le grave. Elle n'était pas exceptionnelle, mais elle dégageait quelque chose de très spécial, que Taken aurait tout le loisir d'exploiter dans le futur. La probabilité d'inclination de Trapnest face à un groupe dont Only aurait été la chanteuse- cela va de soi de dire que tout n'était que suppositions- était forte, très forte. Un sourire passablement ironique orna le visage de Taken, alors qu'il observait la jeune fille replonger son visage dans l'obscurité.
Il rangea subtilement son téléphone portable dans une des poches de son pantalon, tout en se demandant si pousser à bout une élève de cette manière allait être bon pour son image. Après tout- même s'il n'était pas du genre à se faire du souci pour ses actions, aussi influentes soient-elles pour son futur- cela pouvait être considéré comme du harcèlement. Le silence se faisant de mise dans la pièce, Takumi crut bon de lui demander;
« Et.. T'as jamais voulu être chanteuse ou un truc dans le genre? »
Il ricana. Imaginer Only adulée par des groupies en furie ou même tout simplement la voir chanter derrière un micro, dans une immense salle de concert, était une chose complètement irrationnelle. En fait, la seule perspective de voir Only faire autre chose que de s'énerver et frapper était un exploit en soi.
« Ta voix dégage quelque chose de spécial.. On peux pas dire qu'elle est exceptionnelle mais il y a bien quelque chose dans l'intonation qui électrise, si je puis dire.. »
Questions futiles pour réponses futiles. Only ne semblait pas à être du genre à engager une conversation de manière aussi anodine que lui – fallait-il encore qu'il en assume les conséquences et trouve un bon sujet de conversation en sa compagnie-. Même si, il fallait bien se l'avouer, Taken n'était pas le genre de personnage à faire la conversation « parce que ça manquait », ou parce que « le silence pesait ». Non..
Rangeant délicatement la basse dans une armoire annexe, L'idée de quitter la pièce sur le chant lui trottait lâchement dans la tête. Parce qu'il ne se sentait jamais à l'aise avec un personne qu'il faisait chanter, il y en avait toujours pour ce petit « quelque chose » qui dérangeait.. La sensation même d'emmener quelqu'un au paroxysme du plaisir, le chant était même meilleur qu'une relation sexuelle.. La musique était cette chose qui reliait beaucoup de monde pour leur amour, pour leur passion et leurs idéaux. Parce que pendant qu'il jouait, tout les différends s'effaçaient, rien ne comptait plus que la mélodie.. Rien au monde. La musique avait cette manière bien à elle de relier les gens entre-eux, de part leur passion, mais aussi parce qu'elle faisait apparaître sans complexe la véritable personnalité de l'autre au grand jour. La musique avait cette manière bien à elle de provoquer des sentiments profonds, trop profonds, et qui venaient parfois à se rompre, à cause de cette trop grande intensité qui provoquait parfois des comportements inexpliqués, de choses qu'avant, on aurait jamais fait. La musique amenait naturellement les gens à se sentir bien.
La musique rendait les gens heureux.
C'était simple.
Combien de fois il avait entendu Reira souhaiter n'être qu'une machine? Pour ainsi « ne plus avoir aucun sentiments », pour qu'elle puisse chanter jusqu'à l'épuisement? Mais il était évidement que sans sentiments, elle ne pourrait pas produire une musique qui pourrait atteindre les gens jusque dans leur cœur.
Quelque chose l'attirait irréprochablement vers la voix d'Only, qui était quelque chose de complètement différent des aigus de Reira.
« -C'est sûr qu'avec le rythme d'une batterie et le son acoustique d'une guitare ce serait parfait.. mais.. pour une première fois, c'est bien, tu ne trouves pas? »
Il passait une main dans ses cheveux, sourire engageant et malicieux au visage. Une idée ingénieuse commençait à lui traverser l'esprit.. Finalement, non, mauvaise idée. Si elle avait la volonté, il valait mieux que ce soit elle qui fasse les démarches, surtout qu'il n'avait pas l'habitude d'être gentil. Encore moins avec une fille aussi turbulente.
La musique rendait les gens aimables.
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Sujet: Re: What's up ? [PV Taken] Dim 10 Aoû - 13:06
Avec une moue des plus boudeuses, l’adolescente esquissa à peine un geste de remerciement pour le professeur qui l’avait fait quelques instants atteindre un stade jubilatoire de la chanson. Même si le public n’était pas au rendez-vous, c’était toujours agréable de pousser la chansonnette, quitte à se « dénuder » devant n’importe qui ; en chantant, l’orpheline mettait sa voix au service de son âme. La victoire du corps sur l’esprit en quelque sorte. Son timbre n’était pas pur et sa gorge grave, mais parfois elle atteignait un niveau qui se rapprochait d’une certaine perfection ; c’est donc imbue d’elle-même qu’elle se savait rendue à ce stade et le véritable achèvement était encore loin. Mais elle avait tout son temps pour s’ouvrir à son public, calmer ses pulsions sadiques, bref, prendre un peu de recul par rapport à tout ce qu’elle était encore :
« Vous êtes orgueilleux Taken. » Lâcha-t-elle d’un ton presque sévère, la voix encore vibrante d’un reste de mélodie
Visiblement, dans un jargon peu approprié à la situation, ce mec ne se prend pas pour de la merde. Et pourtant, il y avait pas mal de choses en lui qui valaient la peine d’être regardées, malgré le fait qu’il passe son temps à courir derrière Twilight comme un petit chien à sa grand-mère. C’était pitoyable de se dire que le plus grand séducteur de l’orphelinat, mystérieux et athlétique, restait à la poursuite d’un fantasme nommée Ombre. C’était cela même ; Twilight ne valait pas la peine d’être qualifiée de vraie femme, trop dinde pour cela ; elle faisait nettement partie de la classe de personne que la loubarde se plaisait à faire tourner en bourrique. Rien que l’idée d’apprendre une langue aussi ennuyante que celle de Molière la révulsait ; si celle de Shakespeare la fascinait, le français restait immanquablement la notion la plus abstraite de sa courte existence. Alors qu’on lui foute la paix à la fin !
Only haussa un sourcil, souriant narquoisement ; il n’était peut-être pas attaché à sa conquête réticente comme elle l’était à Tears mais il y avait une ironie palpable dans leur situation à tous deux, qui faisait que d’un certain côté peut-être se ressemblaient-ils, rien que par leur passion de la musique et par le fait qu’ils poursuivaient des fantasmes impalpables. Tears restait intouchable, Twilight souriait trop. Décidément, l’attachement choisissait toujours mal son âme sœur :
« Un groupe ? Disons que j’y ai pensé mais jamais vraiment sérieusement, même si c’est un idéal que j’aimerai atteindre. Mais avant cela, il faudrait que je trouve des membres capables de me suivre ; je crois que Knight n’est pas contre l’idée… Et pourquoi me posez-vous cette question, le grand maître de la séduction et de la musique daigne enfin descendre de son piédestal pour s’intéresser aux mornes élèves de ce putain d’orphelinat merdique ? »
Elle haussa une nouvelle fois les épaules avec l’expression visible de celle qui n’en a nettement rien à faite ; il était bien gentil le Taken mais cela ne l’avançait à rien de savoir qu’elle était douée. Cela, n’importe qui dans la Wammy’ à l’avoir un jour écoutée pouvait le lui confirmer sans problèmes. Tiens, elle ne se prenait pas non plus pour de la merde elle. Et visiblement, qui se ressemble s’assemble. Fallait bien un concept aussi bizarre que la musique pour la rapprocher de ce professeur indifférent et orgueilleux. Bref, infréquentable par toute personne normale, mais elle aussi était du bord des intouchables (ou plutôt de celui de ceux qui ne se laissent toucher sans envoyer aussitôt un coup de poing dans celui qui a osé effleurer leur perfection – narcissisme oblige et solitude exacerbée, mais un miroir vaut bien tous les amis qu’elle pourrait avoir) L’adolescente se recula lentement pour s’asseoir avec assurance sur le piano fermé. Son poids plume fit à peine grincer le vernis noir lorsqu’elle se déposa contre le clavier, ses jambes minces pendant dans le vide. La demoiselle, malgré la… gentillesse du professeur, bien étrange sur son visage glacé, ne se laissait pas faire par ses conseils doucereux. Faire confiance à un homme et puis quoi encore ?!
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What's up ? [PV Taken]
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