You can hear she's a beautiful girl She's a beautiful girl She fills up every corner like she's born in black and white
Depuis ses huit ans, âge à partir duquel elle avait été autorisée à aller à l'école seule, Color était en retard. Elle avait beau mettre son réveil trois heures à l'avance, choisir ses affaires la veille et préparer son sac avec la minutie d'un chef d'orchestre, il y avait toujours quelque chose qui finissait par clocher. Ce jour-là, elle avait rendez-vous à neuf heures à l'entrée. Elle se leva à huit heures tapantes, éteignant son réveil avant même que l'animateur radio aie pu terminer son premier mot. Telle la petite demoiselle parfaite et impeccable qu'elle se devait d'être, elle prit les vêtements qu'elle avait soigneusement sortis de son armoire avant de s'endormir et fila dans la salle de bain. Il était huit heures six. Sa douche dura dix minutes et trente-trois secondes, avant qu'elle ne se rende compte qu'elle avait oublié son savon à l'autre bout de la pièce. Embêtée, elle voulut se dépêcher de le récupérer et se cassa la gueule sur le carrelage, en glissant dans une flaque d'eau. Elle se défonça le menton. Pleura huit minutes et quinze secondes. Il était huit heures et demi quand elle reprit sa douche. Huit heures quarante quand elle éteignit l'eau. Huit heures quarante et une quand elle vit que sa culotte était tombée dans le couloir. Color n'avait pas l'habitude de jurer. Ainsi se contenta-t-elle d'un « sacrebistouille » avant d'organiser une mission de sauvetage du sous-vêtement, enroulée dans une serviette comme un saucisson. Lorsque la petite culotte fut bien à l'abri sur ses fesses, il était huit heures cinquante-quatre. Le temps qu'elle vérifie que personne n'était dans le coin, qu'elle fasse un aller, un retour en croyant entendre des bruits de pas, puis un nouvel aller, et un retour définitif. Que voulez-vous, ça prend un peu de temps. A neuf heures une, elle courut jusqu'à sa chambre pour aller chercher d'autres habits, en priant pour que personne ne la croise comme ça. Color VS la robe à volants ; victoire par forfait de la robe après sept minutes de combat intensif. D'où le choix, après réflexion, d'un short et d'un tee-shirt on ne peut plus faciles à enfiler. Treize minutes plus tard, commença la chasse au trésor pour trouver le sèche-cheveux dans le bazar impossible que laissait s'accumuler Duke et Orchid un peu partout. Des magazines, des fringues, des origamis, une paire de béquille, des oreillers, un ours en peluche, des livres de Thumb', des disques, des jeux de cartes, des élastiques, des barrettes, des écouteurs, des bonbons, des photos, des stylos, des portables abandonnés. Le sèche-cheveux se trouvant dans une taie d'oreiller, sous une pile de pulls, la jeune demoiselle finit par le découvrir après dix-neuf minutes de recherche intensive. Il était donc, si vous suivez bien, neuf heures trente-trois. Soit, déjà une demi-heure de retard. Et Color pensait ENCORE qu'elle pourrait éventuellement arriver à l'heure, si elle courait très vite jusqu'à l'entrée. Ha ha ! Pauvre petite. Le temps qu'elle trouve une prise pour brancher le sèche-cheveux, il était neuf heures trente-quatre. Le temps qu'elle fasse son brushing il était neuf heures quarante-deux. Le temps qu'elle décoince la mèche s'étant emmêlée dans les hélices de la machine, il était neuf heures cinquante. Le temps qu'elle lisse de nouveau la-dite mèche correctement, il était dix heures. Là, elle commença à se dire qu'elle était en retard. Paniquée, elle attrapa son sac. Fila jusqu'à la porte de sa chambre. Eut un doute. S'arrêta, et entreprit de vérifier qu'elle n'avait rien oublié d'important. OÙ ÉTAIT LE PRODUIT HYDROALCOOLIQUE ?! Dans sa trousse de toilette, derrière les pansements, sous les pulls qu'elle avait viré pour accéder à la taie d'oreiller et au sèche-cheveux.
▬ Merde.
Que dis-je ? Elle n'avait pas l'habitude de jurer ? Oubliez. Il était dix heures onze quand elle quitta la pièce, son sac sous le bras, avalant les mètres à toute vitesse, se préoccupant à peine des personnes la regardant avec un air ensommeillé. Elle dévala les marches reliant le premier étage au rez-de-chaussée avec la vague impression d'être une de ces athlètes battant leurs records personnels. S'arrêta deux minutes et demi pour dire bonjour à Blue Mary. Bonjour, comment ça va, tout va bien, mais moi aussi, je vais faire du shopping avec Meine, à quelle heure, neuf heures, pourquoi, oh, il est dix heures et quart, je suis en retard, je file, je t'adore, à plus tard. Elle se remit à courir. Passa la salle commune, écouta vaguement un pianiste avant de repartir, marcha sur son lacet, s'arrêta pour le refaire, en profita pour refaire l'autre aussi, pour qu'ils soient bien symétriques, replaça son sac trop gros pour elle sur sa minuscule épaule, avança de trois pas, vérifia si elle était bien équilibrée, constata qu'elle penchait un peu du côté droit, se demanda si elle n'avait pas une jambe plus courte que l'autre, se rappela que ce n'était pas le moment de faire attention à ça, recommença à courir, arriva enfin dans l'entrée, vit une silhouette avec des cheveux blonds debout dans un coin, remua les bras dans tous les sens, dix heures vingt-trois, hurla.
Elle parcourut encore quelques mètres, avant de s'arrêter face à l'Expert, net, au garde à vous. Elle ne put s'empêcher de l'admirer. Quelle était grande, quelle était jolie ! Et puis, elle avait cette élégance. Et ce sourire. Et cette façon de toujours paraître fraîche même aux pires moments de la journée. Parfaite. Elle était parfaite. C'était cette stature que Color recherchait depuis toute petite sans arriver à la toucher, ne serait-ce que du bout des doigts. Pourquoi ne pouvait-elle pas lui ressembler, rien qu'un peu ? En plus, elle était à l'heure. Essoufflée, remuant toujours les bras dans des mouvements désordonnés, la brunette remit en place ses cheveux et lissa ses vêtements tout en entreprenant d'expliquer plus ou moins convenablement son retard. Je ne vous raconte pas le bordel.
▬ Je, je ! Je suis désolée ! Je me suis levée à l'heure, pourtant, mais, il y a eu beaucoup d'imprévus, et mon savon, et ma culotte elle a, et puis le sèche-cheveux c'était, mais Blue Mary était gentille du coup je suis là, sauf que je suis en retard. Je n'arrive pas à croire que tu m'aies attendu, pardon, vraiment ! Je m'excuse !
Elle est incompréhensible. Elle a fait attendre Meine une heure et demi. Elles vont avoir moins de temps pour faire du shopping. Le métro et les magasins seront probablement bondés. Elle doit ressembler à un petit animal fatigué avant même d'avoir vécu. Mais elle est bien coiffée. Et elle a sa lotion hydroalcoolique dans son sac. Alors quelque part, tout va bien, n'est-ce pas ? ... N'importe quoi.
_____Depuis son plus jeune âge, Marlen Fehrnbach a appris à être à l'heure. Sa mère avait presque l'impossibilité physique d'arriver à un rendez-vous à temps et c'est pour cette exacte raison qu'elle lui a toujours demandé la plus parfaite des ponctualités et bien que sa mère n'aie eu presque aucune part dans l'éducation même de sa fille, la jeune Marlen s'est appliquée à suivre cet idéal. Il faut ajouter à cela que celle qui l'a réellement éduquée (à savoir sa grand-mère) estimait que la ponctualité signifiait arriver avec un minimum absolu de cinq minutes d'avance. C'est presque naturellement que l'allemande s'est donc habituée à voir son emploi du temps toujours impeccablement respecté, ce qui garantissait toujours discrétion, crédit auprès de l'entourage, et autres. (Note : l'emploi du temps de Marlen ne correspond pas forcément à celui de son entourage. Ainsi, elle arrivera parfois avec cinq minutes de retard absolument volontaires sur le rendez-vous prévu pour s'intégrer plus facilement au groupe et ne pas se faire remarquer.) _____C'était avec naturel, voire instinct, que se déroula la matinée de l'orpheline. Elle se leva à 7h30 pétante, coupant son réveil à la seconde même où il résonna pour éviter d'éveiller ses camarades de dortoirs. Avant se se diriger vers la salle de bain, elle déposa un baiser discret sur le front de Screen, ce qui lui permis de savourer un sentiment d'absolue félicité pendant au moins une dizaine de minutes. Elle passa exactement une heure à se préparer, progressant du choix des vêtements, en passant par la douche, la coiffure, le maquillage, les accessoires et autres avec une minutie digne d'un général des armées (ne confiez jamais une armée à Marlen, simple conseil d'amie, où vous verrez émerger un tyran dans une robe Dior). A huit heures elle quittait son petit repère pour évoluer dans les couloirs avec sa fraicheur habituelle. La demie-heure qui suivit fut consacrée à saluer comme il se devait chaque amie ou connaissance croisée sur le chemin, prendre un petit-déjeuner frugal (ne jamais trop manger le matin si on veut garder la ligne, sauter des repas comme les compenser n'est pas la solution. Tout réside dans le con-trô-le), se laver rapidement les dents et ensuite arriver sur le lieu de rendez-vous avec exactement trois minutes trente de retard.
_____Elle trouva l'entrée absolument vide. Enfin non, pas exactement vide puisque plusieurs petits groupes (et couples) s'attendaient ou se retrouvaient déjà en ce samedi matin ensoleillée et plein de promesses. Mais la réalité était là : Color était absente, elle était donc en retard (Marlen avait l'absolue certitude que sa petite Color n'oserait jamais oublier un rendez-vous avec elle et ne penserait même pas l'annuler sans la prévenir). Elle se décida donc à attendre, bien qu'elle détesta cela. _____Elle se joignit donc avec sa discrétion habituelle à un petit groupes de connaissances. Puis un deuxième. Un troisième. Au fur et à mesure du temps qui s'écoulait sans une nouvelle de la jeune fille, Meine voyait l'entrée se vider peu à peu. Elle se demanda un instant si Color avait eu un accident quelconque... mais il y avait bien peu de chance que quoi que ce soit de dangereux ne soit arrivé entre son dortoir et ici sans qu'elle en soit au courant. Elle était bien décidée à attendre : malgré son apparence douce et frivole, la jeune fille pouvait se révéler d'une obstination surprenante.
_____Meine détestait les retards, elle détestait attendre, elle détestait se retrouver peu à peu seule et devoir assumer de rester seule au milieu de l'entrée sous les regards et les remarques potentielles. Elle détestait aussi imaginer les magasins se remplir peu à peu tandis qu'elle s'impatientait. Peu à peu, ses bonnes intentions partaient en morceau. Cette sale gamine, incapable de tenir un engagement : elle comptait vraiment la faire attendre deux heures ? Non mais sérieusement, ce n'était pas parce qu'elle était orpheline qu'elle pouvait se permettre une telle impolitesse. Que diraient ses parents ? En plus elle aurait pu lui envoyer un sms, une amie pour la prévenir, un pigeon voyageur, qu'importe,... Elle détestait attendre. Elle détestait perdre son temps à attendre des incapables, surtout. Elle n'aurait jamais du se laisser attendrir par une idiote pareille. Elle allait l'entendre, cette petite effrontée... _____« MEIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINE ! »
_____Dès qu'elle entendit la voix de Color, Meine fit une petite rotation en direction de la provenance de la voix avec un sourire aimable et cet éternel halo de douceur et de sérénité qui semblait l'accompagner à chacun de ses pas, presque en slow-motion avec ses cheveux effectuant un petit mouvement de rotation. Elle allait saluer sa camarade quand celle-ci, visiblement incroyablement essoufflée, se mit à faire s'entrechoquer une multitudes de paroles sans sens, visiblement ils devaient lui servir d'explication pour son retard. A vrai dire, Meine n'en écouta pas un traitre mot et la laissa déblatérer son discours avec un sourire compatissant. Quand elle se décida enfin à se taire, la respiration haletante, l'air complètement perdu, l'allemande pu enfin se mettre à parler avec un calme exemplaire : _____« Bonjour Color, je suis contente de te voir. » Et sur ces mots elle déposa deux bises sur chacune des joues de l'adolescente. « Ne t'inquiète pas, j'ai trouvé des amis avec qui discuter, ils sont partis juste avant que tu partes. Et puis cela arrive à tout le monde, ce genre d'accident. » Elle eut un petit rire rassurant tout en rattrapant son sac posé sur le sol et en ajoutant : « Tu n'as rien oublié ? On peut y aller ? » Et sans véritablement attendre la réponse de Color, elle se quitta enfin l'orphelinat. Cela promettait d'être une longue, longue journée.
_____Sur tout le trajet, Meine laissa la plupart de la discussion à Color, ne laissant échapper que quelques remarques ou questions intéressées sur tout ce qu'elle lui racontait, exprimant un profond intérêt et évitant discrètement toute question personnelle. Elles passèrent la plupart du trajet à parler de leurs projets d'achats en cette période de rentrée, Marlen ayant ab-so-lu-ment besoin de nouveaux accessoires. _____Dès qu'elles arrivèrent dans la rue principale, la blondinette repéra aussitôt LE bijoutier qu'elle avait déjà remarqué discrètement la dernière fois. Il fallait absolument qu'elle y aille. Elle était sûre et certaine d'y trouver son bonheur. En vérité, elle serait déjà en train de courir vers la vitrine si elle n'avait pas été aussi bien éduquée à laisser les autres choisir à sa place. Ainsi, l'air de rien, elle demanda à sa fidèle camarade : « Alors Color, par où veux-tu commencer ? » Inutile de dire que les rues étaient déjà bondées et qu'elles ne leur restaient que peu de temps de shopping avant de devoir chercher un lieu où déjeuner.
When I find myself in times of trouble Mother Mary comes to me Speaking words of wisdom, let it be.
Color
Sujet: Re: angels wear prada ▬ pv meine Ven 12 Oct - 19:15
Who run the world ? G I R L S
▬ Bonjour Color, je suis contente de te voir.
Ce calme. Color en resta bouche bée. Comment arrivait-elle à sourire et à garder son sang-froid ainsi après avoir patienté plus d'une heure ? Elle avait oublié que Meine était aussi sereine. Et polie. En deux claquements, elle lui avait fait la bise. Alors qu'elle... elle... était arrivée en gesticulant dans tous les sens... et avec un enchaînement de mots aussi compréhensible qu'un mode d'emploi Ikéa. Pathétique.
▬ Ne t'inquiète pas, j'ai trouvé des amis avec qui discuter, ils sont partis juste avant que tu partes. Et puis cela arrive à tout le monde, ce genre d'accident.
La petite Expert fronça légèrement le nez au mot « accident ». Un accident, c'était quelque chose d'imprévu, que l'on ne voulait pas voir arriver généralement. Une personne parfaite. Une personne parfaite ne devrait pas pouvoir se permettre d'être victime d'accidents. Une personne parfaite devrait pouvoir prévoir l'imprévisible. Et elle, elle en était tout simplement incapable. Elle ne savait pas être à l'heure. Elle ne savait pas dire bonjour convenablement. Elle ne savait pas rire tout doucement et attraper son sac avec élégance. Elle ne savait pas être Meine. Alors qu'elle faisait de son mieux. Pourquoi ?
▬ Tu n'as rien oublié ? On peut y aller ?
Elle hocha la tête, mais elle se doutait bien que ce n'était pas le genre de question auquel il fallait absolument répondre. D'ailleurs, son modèle blond avait déjà passé la sortie de l'orphelinat. En trottinant légèrement, la fillette fila à sa suite.
La suite du voyage se fit dans une sorte de monologue. Color avait peur. Peur du silence, du blanc, de la conversation sans suite. Alors elle parlait ; bavassait, plutôt. Sur tout, sur rien, surtout sur rien. Elle commentait la tenue vue dans un magazine quelques jours plus tôt qu'elle trouvait absolument magnifique, s'extasiait à propos des accessoires dont parlait Meine, se demandait tout haut si elles n'allaient pas finir écrasées toutes les deux par la masse de gens dans le métro. Elle se savait impolie, à monopoliser la discussion ainsi, mais c'était plus fort qu'elle. Ne pas laisser de place au silence. Jamais. Toujours combler, combler, combler et combler, avec des mots, avec des rires, avec des apostrophes qu'on étire et qui deviennent ridicules, des soupires théâtraux qui donnent envie de vomir. Elle se sentait tellement ridicule, Color. Tellement ridicule. Mais voilà. Elle ne savait pas faire.
En arrivant dans la grande rue et en voyant tous les magasins, sources de débats, s'étaler devant ses yeux, elle retint de justesse un soupir de soulagement. Elle n'aurait plus besoin de faire sa dinde de service. Il ne lui restait plus qu'à se laisser porter par les vitrines. Et respirer. S'amuser.
▬ Alors Color, par où veux-tu commencer ?
Debout f ace à l'interminable allée de boutiques, la brunette eut un blanc. Total. Ses yeux se fixèrent sur un point, son sourire resta en place, figé. Les mots, lentement, glissèrent jusqu'à son cerveau. Color. Elle. Où. Commencer. Par quoi voulait-elle commencer. En voilà une drôle de question. Ha ha ! Elle n'en avait aucune idée. Elle n'allait quasiment jamais en ville, c'était à peine si elle connaissait le nom d'une dizaine de magasins. Et puis les trois-quarts de sa garde-robe étaient soigneusement choisis par Duke. Alors de là à dire où elle désirait ce rendre, bon Dieu... Il y avait un gouffre. Mais voilà. Elle se devait de rester calme. Rester calme. Ne pas se laisser emporter par la panique ou l'excitation comme plus tôt. Jouer la petite fille modèle, ne pas devenir un boulet. Lentement, elle avança de quelques pas, observa chacune des boutiques alentours. Nouveau blanc. Et puis son regard s'illumina.
▬ Oh mon Dieuuuu c'est si grand, c'est si joli ! C'est ça la ville ? C'est incroyable, j'avais oublié à quel point tout brillait ainsi !
Comme une gamine dans l'atelier du Père Noël, elle courut jusqu'à une boutique de chaussures à leur droite. Se stoppa net face à l'immense vitrine. Regarda les bottes, les mocassins, et même les chaussons avec un air émerveillé. Tout ceci faisait si. Si. Si « adulte ». Elle avait treize ans, mais dans sa tête, il lui paraissait toujours qu'elle n'en avait que dix. Peut-être même moins. Le monde des grands était à des années lumières de sa personne, non ? Sexe, drogue, alcool, mariage, enfants, c'était un autre monde, pas vrai ? Elle ne connaissait pas, en tout cas. Redevenant un peu sérieuse, elle tourna la tête pour pouvoir voir Meine. Planta ses yeux de petite fille dans les siens, tellement plus grands. Posa une question.
▬ Meine. Tu crois qu'un jour je pourrais porter des talons de grande ?
Question idiote. Réaction idiote. Qu'est-ce qu'on avait dit, déjà ? Ah oui. Ne pas se laisser emporter par la panique ou l'excitation. Trois petits points.
Spoiler:
Voilà c'est tout pas beau. Mais je suis mignonne et on m'aime alors m'en veut pas owi ♥/ go die.
Meine
Sujet: Re: angels wear prada ▬ pv meine Sam 19 Oct - 14:49
Désolée pour le retaaard. Et c'est un peu court, mais je fais pas vraiment plus long dernièrement. Ca te dérange pas j'espère '-'
Si Color exaspérait (très) souvent Meine, elle n'en pouvait s'empêcher de lui trouver un comportement particulièrement attachant et relaxant. Cela avait peut-être à voir avec le fait que l'adolescente lui vouait un véritable culte, cependant. Toujours était-il qu'à travers l'excitation de Color, Meine se voyait elle-même il n'y a pas si longtemps durant les soldes, dans les grands magasins de Berlin, avec la carte bancaire de sa mère. A cette époque elle ne partait pas avec de liste prédéfinie ou de préjugés sur telle marque, telle type de vendeuse et n'avait pas encore en horreur la période des soldes. Elle savourait juste les lumières et les couleurs, les possibilités et les essayages de toutes ces choses qu'elle ne mettrait jamais. C'est docilement qu'elle suivit Color dans sa précipitation, laissant échapper rires et sourires ainsi que délicates remarques à chacun de ses émerveillements. Elle finissait presque par être contaminée par la gamine en arrivant devant les chaussures et ces petites ballerines qui...
« Meine tu crois qu'un jour je pourrai porter des talons de grande ? »
Color avait toujours cet incroyable pouvoir de transformer Meine en mentor doux et raisonnable. Avec une petite moue dubitative elle attrapa la fameuse chaussure qui avait semblé provoquer la question de Color.
« Hmmmmmm. »
Elle fit mine de partir dans une réflexion particulièrement intense avant de lancer un petit regard malicieux ainsi qu'un doux sourire à son disciple.
« Color, tu peux faire tout ce que tu désires. Tu as la beauté et l'intelligence d'achever tes objectifs, d'autant plus quand tu seras ''plus grande'' comme tu dis. La question n'est donc pas de savoir mais bien de vouloir. »
Elle gigota alors sous les yeux de Color la chaussure à haut-talons rouge vive qu'elle avait attrapé.
« Comptes-tu vraiment te balader un jour avec ce genre de chaussures ? »
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Sujet: Re: angels wear prada ▬ pv meine
angels wear prada ▬ pv meine
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