Le doigt de Lily glissa sur les tranches des DVDs. Des fois elle s'arrêtait, en prenait un et lisait le dos de la couverture avec attention avant de le reposer et de continuer sa recherche. On était en novembre, c'était la fin de la journée et certains orphelins étaient venus dans la bibliothèque pour travailler, réviser, lire, chercher et faire tant d'autres choses que l'on peut faire dans une bibliothèque que l'on soit un orphelin ou non. Et comme à son habitude, Lily c'était dirigée dans la section qui regroupait les matériaux audio-visuels et accessoirement ; les films. Elle était là à chercher un film qu'elle n'avait pas dans sa chambre ou qu'elle ne connaissait pas. Elle ressentait l'envie de se faire une petite soirée film ce soir en compagnie d'Honey ou avec Damn. Ah son cher Damn, son amour. Dire qu'elle sortait avec lui...cette phrase résonnait dans sa tête comme une douce mélodie, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir un sourire bête en songeant qu'elle était la petite amie de Damn et que Damn était son petit copain.

Mon Dieu comme son coeur battait vite à cette idée, l'amour lui donnait des ailes à notre petite Lily. Elle avait la sensation d'être sur un nuage depuis qu'elle était avec son voleur. Tout le monde avait pu remarquer comme Waterlily était devenue encore plus joyeuse et optimiste depuis que l'amour rythmait ses journées. Oui on pouvait dire qu'elle voyait la vie en rose et en grande généreuse Lily souhaitait de plus en plus que tout le monde découvre l'amour. Elle espérait qu'Honey se retrouverait enfin avec Die et qu'ils se marieraient. Et bien sur Lily et Damn se marieraient aussi et ils vivraient dans le même quartier que Die et Honey. Les deux meilleures amies seraient avec leur prince, proches et heureuses...à l'esprit de Lily débordait de niaiserie et de romantisme ces temps-ci. Elle voyait l'avenir comme quelque chose de radieux, un ciel bleu et limpide sans le moindre nuage. Pour elle, il était obligée qu'elle serait heureuse et qu'il en serait de même pour les personnes qui lui étaient chères. L'idée que tout pouvait déraper, qu'un orage pouvait éclater à tout moment ne lui effleurait même pas l'esprit. Non il n'y avait absolument aucun danger : tout irait bien.

Waterlily eût un grand sourire lorsqu'elle trouva enfin le film tant recherché : Sans plus attendre. Elle prit l'objet tant recherché et se promena un peu entre les rayons de la bibliothèque, laissant ses yeux glissaient sur les titres des livres. Ses pas la menèrent vers les classiques français, dans la langue originale. Ah la France, Ophélie sourit avec nostalgie en se rappelant son oncle. Un homme féru de littérature française et qui s'était fait un point d'honneur à lui apprendre la langue d'un pays qu'elle n'affectionnait pas ou plutôt qu'elle s'obstinait par amusement à bouder. Oui au fond elle aimait beaucoup la France mais en tant que belge, elle avait trouvé ça normal et pour taquiner son oncle ; de critiquer ce pays. Oh une gentille vengeance contre ce qui aimaient faire des blagues belges en sa présence. Non ce n'était pas de la méchanceté de sa part de critiquer la France : Lily avait pleins d'amis dans l'orphelinat aux origines francophones, comme Luke ou Arpège. Et puis Lily était bien trop gentille pour faire du mal aux autres ou lorsqu'elle en faisait le regret prenait bien vite le dessus et la jeune belge ne songeait plus qu'ensuite à se racheter aux yeux de la personne qu'elle avait blessé.

Elle se pencha vers les livres et les examina avec attention : Madame Bovary, Illuminations, Les misérables, Les liaisons dagereuses...Ophélie ne pouvait s'empêcher à chaque titre lu d'associer son adaptation cinématographique. Et elle ne pouvait s'empêcher de faire des comparaisons entre le film et l'histoire du livre. Elle laissait son esprit dérivée, se demandant si elle serait un jour capable de faire une belle adaptation d'un livre, quel livre elle pourrait prendre, si elle avait déjà lu une oeuvre de cet auteur. Elle pensait à Damn. Elle se demandait si il aimerait lire ce livre ou l'autre...oh les intrigues semblaient toutes les deux intéressantes. Il faudra qu'elle lui demande comme ça ils pourront parler du livre ensemble. Ca serait bien si ils allaient un jour au cinéma tous les deux ou bien à la patinoire, elle ne patinait peut être pas bien et ferait sans doute preuve d'une belle maladresse mais qu'importe ça serait sympa car ils seraient ensemble. Tantôt elle pensait à Damn tantôt elle pensait aux livres, réfléchissant avec sérieux à ses futurs emprunts. Perdue dans ses songes, La dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils dans une main, Lily ne remarqua même pas que quelqu'un s'approchait pour l'aborder.