Sujet: Screen ► Make believe it's a better world. Mar 20 Déc - 16:28
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Lucza Sára Toth, plus connue sous le pseudonyme de Screen est tout juste âgée de quinze ans. Cette jeune fille est née le vingt-six juillet à Budapest, étant de nationalité hongroise. Elle est arrivée à la Wammy's House il y a un an et sept mois, grâce à un QI de 194 points
I scan my computer looking for a site
Couleur des cheveux : Châtain Couleur de la peau : Blanche Tatouage/Piercing ? : Non.
Couleur des yeux : Verts Taille en centimètres : 160 Corpulence: Mince
Timide Geek à l’extrême Peu sûre d’elle Négligée Lunatique Sensible
▬ Dis, ça fait combien de jours que tu es comme ça ?
Screen lance un regard gêné vers son interlocuteur avant de baisser les yeux. Elle jette un coup d’œil aux centaines de paquets de chips et de bonbons éventrés sur le sol de sa chambre sombre. Seul l’écran de la console éclaire son visage fatigué. L’homme jusqu’alors accroupi se lève pour allumer la lumière. La jeune fille se cache les yeux, agressée par l’éclat de l’ampoule. Il marche lentement à travers la pièce et va ouvrir la fenêtre, pour aérer cette odeur affreuse de renfermé qui infecte la petite salle. La réponse à la question, c’est quatre. Cela fait quatre jours que Screen a perdu la notion du temps, qu’elle vit dans sa Nintendo DS, sa PS3, son ordinateur ou encore sa Xbox 360, qu’elle ne s’est pas lavée, et qu’elle se nourrit exclusivement de cochonneries. Ce n’est pas sa faute, elle a simplement oublié de regarder l’heure. Geek, dîtes-vous ? Le mot est faible. Et la jeune fille lève finalement la tête, mais n’ose pas répondre. Sa timidité et sa gêne la paralysent, nouent sa langue tremblante. Mais l’homme insiste, il la bouscule avec ses mots et ses questions. S’il fait ça, c’est parce qu’il la connait, Screen. Il sait qu’il suffit de creuser un peu pour trouver une mine de pétrole, une mine d’or.
▬ Mais vous voyez, je devais absolument répondre à mes RPs, j’en avais six en retard, et je ne supporte pas ça. Avoir du retard, je veux dire. Et puis il fallait que je code, je l’avais promis à l’admin du site. Mais le problème c’est qu’il y avait une balise que j’avais oublié de fermer. Alors j’ai passé des heures entières à chercher laquelle cela pouvait bien être. Enfin, il fallait que je la retrouve, vous comprenez. Sinon cela aurait tout fichu en l’air.
Elle ne se rend pas compte qu’elle parle trop vite. Elle ne se rend pas compte que l’homme ne comprend absolument rien à ce qu’elle raconte. Mais il n’ose la couper, elle a l’air tellement passionnée par ce qu’elle raconte, elle a l’air tellement paniquée en même temps. Soudain, Screen s’arrête. Et derrière ses grosses lunettes, elle s’excuse. Elle a tellement peur d’ennuyer le visiteur avec ses histoires de codes qu’elle se tait, et baisse à nouveau les yeux. Le psy s’assoit à côté d’elle.
▬ Non, ne t’en fais pas. Raconte-moi.
Screen est très timide, c’est un fait indéniable. Elle ne sait comment réagir, comment se comporter, avec les autres. Elle a en elle cette peur constante de se faire rejeter par son entourage. Elle bredouille, elle s’emmêle les pinceaux, et au final, elle se fait tellement honte qu’elle a presque envie de pleurer devant vous. Ne vous culpabilisez pas, vous n’avez rien fait de mal, le problème vient d’elle, pas de vous. Et même si elle est terriblement associable, qu’elle est si à l’écart que vous ne voyez pas l’intérêt de venir vers elle, vous trouverez une oreille attentive si vous décidez d’engager la conversation. Screen écoute tout ce que vous pouvez lui dire, et surtout, elle retient tout. Absolument tout. Elle garde chaque information soigneusement rangée dans un coin de son cerveau. Et en secret, dans son drôle d’esprit, elle va tenter de résoudre vos problèmes. Pauvre Screen, elle n’y arrivera jamais. Car elle n’a pas la même forme d’intelligence que la plupart des gens. Non, Screen réfléchit comme un ordinateur. Et il se trouve qu’à sa création, personne n’a ajouté de données « relations humaines ». Alors les équations sont faussées, et elle a du mal à comprendre la complexité du comportement humain. C’est pourquoi elle ne parle que très peu souvent. Pourtant, vous allez me dire, vous avez déjà entendu la demoiselle faire des monologues incompréhensibles. Effectivement, c’était bien Screen la jeune fille qui parlait dans le couloir avec des étoiles dans les yeux. Lorsque vous lancez la jeune geek dans un sujet qui la passionne, elle ne peut plus s’arrêter. Parce qu’elle aime ça, elle aime en parler, elle aime montrer ce qu’elle fait de ses journées. Malheureusement, elle aura tendance à s’arrêter en plein milieu de sa tirade, ayant l’impression horrible de vous déranger, s’excusera et baissera les yeux. Et c’est la raison pour laquelle elle s’enferme dans un monde virtuel qui est aussi important pour elle, si ce n’est plus, que le monde réel. Car il est beaucoup plus facile de se sentir à l’aide derrière un écran qu’en face de quelqu’un, c’est clair. Screen passe donc ses journées à geeker, collée à son ordinateur ou sa gameboy à laquelle elle joue constamment. A force de temps, elle est devenue un véritable génie de l’informatique. Tout ce monde de geek n’a aucun secret pour elle. N’hésitez pas à lui demander conseil, un jour où vous avez un problème avec votre ordi, ou si vous êtes coincé dans un quelconque jeu vidéo. Elle a bien du tous les terminer une centaine de fois chacun, jouant jour et nuit pour cela. Car comme toute bonne geek qui se respecte, Screen perd toute notion du temps quand elle joue. Elle peut même oublier de s’alimenter ou de changer de vêtements. Non, la jeune fille n’est pas très attachée à son apparence, sa garde-robe étant essentiellement constituée de sweat, de pulls, de grands tee-shirt à l’effigie de ses personnages de jeux vidéo préférés, de petites baskets, de pantalons, shorts ou bermudas.
Mais derrière cette apparence fade, il n’y a pas de coquille vide. Screen est entière, et c’est pourquoi elle est si sensible. Lorsqu’elle se donne dans quelque chose, ce n’est pas à moitié. Elle a une détermination hors du commun – ne vous étonnez donc pas de ne pas la voir en cours pendant plusieurs jours, elle sera entrain de battre le boss de son jeu – que peu de gens peuvent avoir la prétention de posséder. Screen est entière dans ce qu’elle fait, Screen est entière dans ses sentiments, Screen est entière dans ce qu’elle est. Et Screen est surtout entièrement brillante. En parlant avec elle, vous vous rendrez compte que non seulement elle a une grande culture, mais elle la complète d’un esprit logique impressionnant. Ainsi, elle n’a absolument jamais eu de problèmes scolaires, mis à part le fait qu’elle s’endorme de temps à autre sur sa table, tombant de fatigue à cause de ses nuits blanches. Mais comme Screen fait tout pour ne pas se faire remarquer, jamais elle n’étalera avec prétention sa science. Ou si elle le fait – c’est-à-dire quand elle part dans ses longues tirades – ce sera toujours innocemment, et avec cette impression presque injustifiée de vous déranger.
Somebody to talk to
Définissez vous en une phrase.
Anthropologiquement parlant ou bien ?
Vous offrirez quoi à Noël à votre meilleur ennemi ?
Une bataille navale.
Parmi ces livres ci-dessous, lequel serait le plus susceptible d'être votre livre de chevet ?
H2G2 : The Hitchhiker's Guide to the Galaxy de Douglas Adams.
Ce que vous devez impérativement arrêter de dire. Sérieusement.
« D'un point de vu biologique... »
La petite manie dont vous vous passerez bien ?
N'avoir aucune notion du temps.
Il y a forcément quelque chose que vous auriez dû faire depuis longtemps et n'avez toujours pas fait.
Quelque chose que je dois faire ? Euh. Non non, j'ai fini ma classification, ma maquette de l'ADN, tout est bon. Non ?
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SURNOM(S) : Arpy, Jool DATE DE NAISSANCE : 24 / 10 ÂGE : 16 ans, biatch. SEXE : ❒ M ✔ F AVATAR : Maka de Soul Eater DÉCOUVERTE DU FORUM : Il a bien longtemps (dans une galaxy lointaine /sbaf) EST-CE VOTRE PREMIER FORUM RP ? lulz
Dernière édition par Screen le Mer 1 Fév - 15:48, édité 4 fois
Screen
Sujet: Re: Screen ► Make believe it's a better world. Mar 20 Déc - 16:29
Tu n'es pas grand chose, mais il parait que certaines personnes s'en contentent.
NINTENDO 64 ▬ Budapest
Il y a un proverbe qui dit « On ne choisit pas sa famille ». Il est clairement employé par ceux étant mal tombés. Tu n’as jamais prononcé cette phrase de ta vie. Tu es née en Hongrie, et tes parents t’ont donné le prénom de Lucza Sára. Mais on a souvent tendance à oublier le Sára pour ne t’appeler que Lucza. Tes parents, parlons-en, justement. Pal étudiait en droit à la faculté de Budapest, et était plutôt réservé. Un bon gars, au fond, mais qui avait tendance à être effacé, à écouter les conversations des autres en souriant. Voilà, disons qu’il appréciait être spectateur. Et il tomba en admiration devant Hanna, une étudiante se mettant constamment au premier rang dans les cours d’amphithéâtre. A la pause, elle était toujours entourée d’une dizaine de personnes, l’écoutant clamer de grands discours socialistes, s’enflammant littéralement lorsqu’on la contredisait. Autant dire directement que Pal est tombé amoureux d’elle dès que ses yeux se sont posés sur sa longue chevelure blonde, dès qu’il a entendu sa voix grave, dès qu’elle lui a adressé la parole, même si c’était pour lui demander un stylo. Il était muet d’amour face à elle, et se taisait, au bord des larmes, tant elle était merveilleuse et inaccessible à la fois. Ce n’est que lorsqu’il a enfin réussi à prendre son courage à deux mains pour lui dire « Tu sais, je suis d’accord avec toi, moi » qu’elle s’est intéressée à lui. Au fils du temps et suite à de nombreux débats politiques, ils ont décidé de s’installer ensemble, sur un coup de tête, fous d’amour l’un pour l’autre. De toute façon, tu la connais par cœur cette histoire, Lucza. Tes parents aiment tellement raconter leur rencontre, et dès qu’ils le font, tu esquisses un léger sourire. Tu adores imaginer ton père dévorer des yeux ta mère dans l’amphithéâtre de Budapest, ta si jolie mère. Pal et Hanna n’ont pas attendu très longtemps pour t’avoir, ils te désiraient alors tant. Ils n’ont jamais voulu se marier, ta mère disant que de toute façon, c’était exactement ce que désirait la droite : les formater. Dès ta naissance, ton père a laissé tomber le Droit, il n’était pas aussi volontaire que sa compagne, et il a largement préféré s’occuper de toi que de ses cours. Il a enchaîné les petits boulots, pour avoir un revenu en plus de celui que lui donnaient tes grands-parents. Il a installé un siège pour bébé sur son scooter de livreur de pizzas, et il t’emmenait absolument partout. Jamais il n’aurait pris le risque de te laisser seule, toi qui avait les mêmes yeux qu’Hanna. Tu t’es très vite révélée intelligente, comme ta mère, peut-être même plus encore. Elle était si fière de toi, presque autant que ton père. Mais contrairement à Pal qui passait ses journées avec toi, lorsqu’elle rentrait des cours, elle pouvait t’observer pendant des heures. Elle était tout simplement fascinée par toi. Tu parlais très peu, mais chacun de tes mouvements semblaient emprunts d’intelligence. Tu sais, elle a tellement regretté de ne pas avoir pu être plus souvent présente à la maison, le Droit bouffait sa vie, et elle était en route vers une grande carrière d’avocate. Pour se faire pardonner, pour combler son absence, elle t’a acheté pour tes cinq ans une nintendo 64. Fascination. Tu as passé tellement de temps à appuyer sur toutes les touches de la manette pour faire avancer ton Kart dans Mario plus rapidement. Pal rigolait joyeusement en te montrant comment jouer. Ce petit appartement au centre de Budapest rayonnait. Tu n’allais pas à l’école. Disons que tes parents ont tenté de t’y mettre, et ils ont vite été convoqués par la maîtresse. Tu passais tes journées seule dans un coin de la classe, tu étais différente des autres élèves, et tu les effrayais presque derrière tes immenses lunettes. Hanna l’a insulté de salope, et t’a retiré de l’école. De toute façon, alors que les gosses jouaient encore à se lancer des cailloux, tu apprenais déjà à lire toute seule et tu battais ton père à Mario Kart. Pal te donnait des cours de mathématiques, tu l’écoutais attentivement en hochant la tête. Tu étais trop gentille Lucza. Il ne pouvait se douter qu’alors qu’il t’enseignait les additions, le soir dans ton lit tu résolvais des équations que des adolescents au collège peinaient à résoudre. Tu cachais bien ton jeu, petit génie. De toute façon, ton père ne mit pas beaucoup de temps à s’en rendre compte. Tu étais rouge de honte lorsqu’il t’a tendu toutes les feuilles que tu cachais sous ton lit, toutes pleines de formules mathématiques. Pourquoi t’es-tu sentie si gênée, alors qu’il était simplement fier de toi ?
Vous avez vécu joyeusement ainsi jusqu’à tes six ans. Jusqu’à la naissance d’Erwin, disons. Tu entendais Hanna et Pal se disputer dans la petite cuisine de l’appartement. On n’a pas les moyens, oui mais je vais avoir une promotion, certes mais on vient d’acheter un ordinateur à Lucza, Pal on ne peut plus faire marche arrière, combien de mois, cinq, putain, trouve un nouveau boulot chéri on peut s’en sortir, de toute façon on n’a pas vraiment le choix, je vais voir avec mon père s’il ne peut pas te prendre dans son journal, ouais faisons ça, on va continuer à être heureux et puis Lucza sera contente d’avoir un petit frère ou une petite sœur, pas faux elle n’a que les jeux vidéo comme amis, je suis désolée j’aurai du t’en parler avant mais je n’osais pas, ne t’excuse pas on a toujours voulu d’un deuxième enfant, je t’aime, je t’aime. Tu souriais niaisement en naviguant sur ton petit ordinateur. Tu n’allais plus être seule, Lucza.
PLAYSTATION 2 ▬ Pécs
Hanna et Pal ont emprunté à la banque pour acheter un appartement bien plus grand à Pécs, afin que le nouvel arrivant ait sa propre chambre. Ils t’ont promis que tu t’y sentirais bien, et qu’avec la venue du bébé, la vie serait encore plus belle pour toi. Tu y croyais dur comme fer, te disant que tu aurais un compagnon à qui apprendre les maths, avec qui t’amuser, avec qui jouer à la console, à qui montrer la magie d’internet. Et il est né, le divin enfant. Un petit garçon, Erwin, avec exactement la même tête que toi : les yeux de ta mère et les cheveux de ton père. Tu n’as jamais trouvé en lui le petit frère dont tu rêvais. Il était différent, lui aussi, mais pas comme toi. Tu avais tellement envie de le protéger du reste du monde, mais il ne te laissait pas l’approcher. Il était violent, il ne parlait pas, il refusait qu’on le touche, il hurlait souvent, il ne voulait pas obéir, il semblait ne rien comprendre à ce qu’on lui disait. Et tu te souviendras toute ta vie de ce jour où ton père t’a emmené faire un tour dans le parc. Vous vous êtes assis sur un banc, tu l’as regardé.
▬ Papa, pourquoi Erwin est différent ?
Et Pal a pleuré en te serrant dans ses bras. Sûrement a-t-il pleuré pendant des heures, tu ne te rappelles plus. Tu te souviens seulement que lorsque ses larmes ont cessé de couler, il faisait nuit et le parc était désert. Petite fille de huit ans, tu comprenais à peine ce qu’il se passait, mais tu n’osais poser une question de plus, de peur de le faire pleurer à nouveau. Vous êtes rentrés, et tes parents se sont enfermés dans leur chambre. Tu es presque certaine de les avoir entendus chialer. Ou alors tu ne comprends vraiment pas pourquoi ils ont fait semblant de ne pas entendre les cris d’Erwin. Comme ton frère, tu t’es de plus en plus renfermée sur toi-même. Tu as trouvé refuge sur le net, ce monde virtuel bien loin de la réalité. Hanna paraissait de plus en plus fatiguée, et elle venait souvent dans ta chambre, t’embrassant en disant :
▬ Ma fille est un génie.
Les questions sur ton frère auxquelles tes parents ne voulaient pas répondre, tu t’es débrouillée toute seule pour les résoudre. Tu es tombée sur un article sur Wikipédia. Un article sur l’autisme profond. C’était ainsi. Jamais, jamais, jamais Erwin ne serait comme les autres.
Finalement Hanna et Pal ont fini par te mettre à l’école, parce qu’ils ne pouvaient s’occuper de vous deux toute la journée. Ton petit frère demandait trop d’attention et de traitements spéciaux. Tu comprenais, alors tu n’as rien dit. A neuf ans, on t’a fait passer directement au collège. Tu étais la plus jeune de ta classe, et tous ces élèves plus âgés que toi t’effrayés terriblement. Tu étais tout simplement incapable de leur adresser la parole, sans compter que tu étais la cible des moqueries. Les gosses ont effectivement tendance à se moquer des premiers de la classe, et cela n’a pas raté avec toi. Docile et discrète comme tu étais, tu entendais souvent « De toute façon, Lucza c’est une grosse suceuse. J’te jure, tous les profs la kiffent et elle se tape des putains de notes. Elle est trop chelou. C’est une sale geek c’te meuf ! » Certes, en plus d’avoir l’attitude, tu avais le look d’une nerd. Tu te cachais derrière tes énormes lunettes à montures épaisses. Tu portais des vêtements bien trop grands pour toi, représentant les personnages de tes jeux vidéo préférés. Quelques personnes t’appréciaient, ou tout simplement avaient de la peine pour toi. Ils te demandaient « Eh, c’est qui ce bonhomme sur ton tee-shirt ? » et tu leur faisais tout l’historique de Mario. Ils te regardaient de la tête aux pieds, et s’en allaient. Tu étais simplement différente, tu n’y pouvais rien. Tu n’étais pas encore adolescente et tu te sentais mal dans ta peau, mal dans tes fringues trop larges, mal dans tes vieilles baskets, mal devant les autres élèves du collège, mal en voyant ton corps de petite fille changer, mal face à ton frère handicapée, mal face à tes parents endettés et malheureux, mais bien derrière ton écran d’ordinateur, bien face à des lignes de codes, bien devant des exercices de mathématiques, bien toute seule dans ta chambre, bien sur des forums RPG où personne ne te jugeait, bien sur ta PS2 et tes autres consoles, bien en dehors des réalités et du monde extérieur. Aller au collège était une plaie pour toi, mais tu tentais de faire abstraction des autres pour te consacrer à tes cours. Tu aimais tellement apprendre, avide de savoir comme tu l’es. Et de toute façon, cela ne pouvait pas être pire qu’à la maison où ton père tentait de canaliser Erwin qui ne communiquait par aucun moyen. Tu étais seule, où que tu ailles.
Facebook est apparue, et tu t’es inscrite dessus. Le concept te plaisait bien, et tu as commencé à encore plus aimer ce site lorsque tu as vu tous les élèves du collège t’ajouter dans leurs amis. Tu avais conscience que cela ne signifiait strictement rien pour eux, mais ils ne pouvaient deviner à quel point cela te faisait plaisir. Et puis, un jour, ce garçon t’a parlé. « Maté Fulopp vous a envoyé un message ! ». Tu as ouvert les yeux en grand, puis nettoyé tes lunettes. Maté. Il était dans ta classe depuis le début du collège, et jamais il ne t’avait adressé la parole. C’était même impensable qu’il le fasse un jour. Mais tu ne rêvais pas. Tu dirigeas le curseur vers la petite fenêtre bleue, et cliqua dessus.
Maté ▬ T’as réussi les exercices de physique pour demain ? Je ne pige rien !
Tu as regardé un certain moment ce message, avant de t’empresser de répondre. Tu lui as donné toutes les réponses, il t’a remercié brièvement avant de se déconnecter. Jeune fille de douze ans que tu étais, ton cœur battait la chamade comme jamais. Le beau gosse de la classe t’avait parlé. A toi. Il t’avait demandé les exercices. A toi. Tu avais envie de pleurer de joie. Peut-être avait-on cessé de te prendre pour la gamine surdouée que tu étais. Peut-être que, finalement, les trois ans qui te séparaient des autres personnes de ta classe avaient peu d’importance. Peut-être allait-on t’apprécier maintenant, et arrêter de se moquer de toi. Tu as très peu dormi ce soir-là, veillant toute la nuit en espérant que Maté revienne te parler. Il était connecté jusqu’à une heure du matin, mais il n’a pas engagé la conversation. Tu as attendu jusqu’à trois heures, avant de te coucher. Demain serait sûrement une belle journée.
Mais rien n’avait changé le lendemain, tu avais été trop naïve. Si tu étais surdouée, tu n’étais pas plus mature que les autres, et restait candide comme une petite fille pré pubère que tu étais. Maté ne t’a pas adressé la parole de la journée, c’était à prévoir. Le soir, en rentrant chez toi, tu as embrassé ton père avant d’allumer ton ordinateur. Et Il t’a parlé, comme la veille, te demandant comment tu allais, comment tu trouvais le prof de maths, comment tu faisais pour être aussi douée en cours. Tu implosais de joie. Vous avez parlé toute la nuit, et ce manège a duré plusieurs mois. La journée, vous vous ignoriez, et le soir vous allumiez facebook pour vous parler, de tout et de rien. Tu craquais littéralement pour lui, et tu aurais fait tout ce qu’il t’aurait demandé.
Maté ▬ Je suis sûr que tu es plus jolie sans lunettes ! <3
Le lendemain, ta mère devait prendre rendez-vous chez l’ophtalmologiste. Et tu les as eu, tes foutues lentilles. C’était un lundi. Encore tout le week-end vous aviez parlé avec Maté, et tu voulais lui faire la surprise le lendemain. Tu voulais aller lui parler. Ce matin-là, tu t’es levée tôt. Tu t’es attaché les cheveux, tu as enfilé un jean, tu as choisi ton plus beau pull en laine synthétique et tu es allée au collège, le cœur prêt à exploser. Tu as aperçu Maté, près des casiers, rigolant avec quelques amis à propos de tu ne savais quoi. Tremblante, tu t’es approchée de lui, et tout t’ont regardé. Ils ont vu que ton regard était rivé sur Maté, ils ont vu que tu voulais te cacher sous terre, ils ont vu que tu étais plus que vulnérable. Mais tu as parlé.
▬ T’as vu. Je. Je. J’ai plus de lunettes.
Silence. Regard. Sourcil levé. Et ses amis se mettent à rire.
▬ Mais dégage Lucza, on s’en fout de ta vie.
Plus jamais tu ne tomberas amoureuse. Plus jamais tu ne t’intéresseras à un garçon. Plus jamais tu ne te feras avoir.
En rentrant chez toi, tu as beaucoup pleuré, surtout en voyant que Maté t’avais supprimé de facebook. Tellement honteuse, tu as effacé ton compte, te promettant que jamais tu ne le réactiverais. Facebook, c’était vraiment de la merde de toute façon. Les mecs aussi.
LINUX ▬ Wammy's House
Et puis tout est allé extrêmement vite. Ta vie a pris un nouveau tournant, et tu aurais préféré que rien ne change.
« Une manifestation socialiste tournant au cauchemar : un mort et dix blessés »
Hanna est morte alors que tu avais seulement treize ans. Perdre une mère, y a-t-il pire comme sentiment ? Tu te souviens de sa longue silhouette quitter votre appartement pour ne jamais revenir. La douleur que tu as ressentie lorsque Pal t’as annoncé la triste nouvelle n’était pas comparable. Tu as successivement eu envie de hurler, de toute casser, de pleurer, de crever, de te tuer, de geeker puis de dormir. Tu as choisi les deux dernières solutions. Tu t’es enfermée dans ta chambre jusqu’à terminer Final Fantasy, puis tu as dormi pendant trois jours. Tu as espéré ne plus jamais te réveiller, et effacer cette existence que tu trainais comme un boulet. Mais tu as ouvert les yeux, tu n’as pas été exhaussée, et tu t’es longuement demandé pourquoi. Il n’y avait strictement aucun intérêt à ce que tu restes en vie, tu n’étais rien et tu n’avais plus rien. Qui se souciait réellement de toi ? Tu as préféré t’endormir à nouveau, pour ne plus penser, et surtout pour ne plus avoir à affronter la réalité. Mais finalement, ça ne servait à rien. Tu n’étais pas prête de mourir, et les choses étaient ce qu’elles étaient, malheureusement. Tu devais vivre avec. Avec une mère morte. Avec un frère handicapé. Avec un père déprimé. C’est lui qui t’a tiré de ton sommeil, te trainant avec toute la délicatesse qu’il avait jusqu’à la table de la cuisine pour te faire avaler quelque chose. Et tu as compris que sans Hanna, il n’était plus rien. Vous n’étiez plus rien. Vous étiez tous faibles de nature, elle était l’élément puissant et protecteur de la famille. C’est la raison pour laquelle Pal est mort de chagrin quelques mois plus tard, laissant derrière lui ses deux enfants et une lettre pour toi. Il savait qu’il se laissait dépérir, c’est pourquoi il t’a laissé ce bout de papier avec une phrase griffonnée dessus. Tu as mis du temps à comprendre ce qu’il voulait dire, mais tu crois que maintenant, tu as compris.
Erwin a été placé dans un centre spécialisé quelque part en Hongrie, tu ne sais trop où exactement. Tu aurais voulu le serrer dans tes bras avant qu’on ne l’emmène loin, mais tu n’as pas voulu rendre la chose plus compliquée encore. Tu sais pertinemment qu’il n’a même pas conscience de ton existence, toi, sa sœur. Les services sociaux t’ont fait passer différents tests. Tout d’abord ils t’ont qualifié d’extrêmement fragile. Sans rire, diagnostique étonnant pour quelqu’un venant de perdre toute sa famille. Puis on t’a demandé de résoudre différentes équations d’une facilité primaire, de compléter des suites de chiffres, de démêler des casse-têtes chinois, de répondre à certains QCM et d’effectuer d’autres tests dans ce genre. La dame te faisant passer les examens t’a longuement regardé, avant de s’emparer de son téléphone. Elle a parlé en anglais, t’a-t-il semblé. Tu avais de bonnes bases, mais tu n’as rien compris à ce qu’elle a dit à son interlocuteur. Le lendemain, on t’a demandé de prendre tes affaires en t’annonçant qu’on t’envoyait à l’autre bout de l’Europe, en Angleterre. Tu as emballé rapidement ton ordinateur, ta DS, ta PS3, ta Xbox, ta Nintendo 64, tous tes jeux et quelques vêtements. Tu n’avais pas ton mot à dire, mais tu as tout de même osé demander pourquoi tu ne pouvais pas rester en Hongrie, il y avait bien des orphelinats dans ton pays natal.
▬ Les enfants comme toi ne peuvent être envoyés dans de banaux orphelinats, Lucza. ▬ Les enfants comme moi ? ▬ Les surdoués. Tu verras, la Wammy’s House est faite pour toi.
Ta tête collée contre le hublot, tu regardais les nuages en voyant ta vie s’éloigner. C’était un nouveau départ, une occasion de repartir à zéro. Et comme une personne normale, tu as pleuré tout le voyage. Quelqu’un t’attendait à l’aéroport, et on t’a fait monter dans un taxi. Tu étais morte de trouille, comme un petit oisillon abandonné. Tu tremblais comme une feuille, te sentant plus petite que jamais. Tu étais mal à l’aise, ne comprenant rien à l’anglais que tout le monde semblait maîtriser à la perfection autour de toi. Pauvre petite hongroise, tu aurais voulu retourner pleurer dans les bras de papa et maman. Mais ils ne sont plus là désormais, tu es livrée à toi-même. Tu t’es fait bousculer par deux gamins jouant à chat en pénétrant dans l’immense parc de la Wammy’s House. Ton regard d’émeraude a balayé le domaine, observant les élèves de l’orphelinat. Tu as vu une jeune fille se faire peloter par un blondinet fumant un joint, deux jeunes hommes s’embrasser, un garçon semblant sous acide, des enfants s’amuser en rigolant, des ados débattant avec passion, d’autres faire leurs devoirs, certains dormir à l’ombre ou encore jouer à la DS. Tu e souviens avoir été partagée entre l’envie horrible de fuir en courant, et celle de t’intégrer parmi tous ces jeunes t’effrayant par leur nombre. Le directeur t’a reçu, lisant à haute voix ton dossier, contenant un nombre incalculable d’informations sur toi, notamment sur la mort de tes parents, le handicape de ton petit frère, tes difficultés à t’intégrer, ton amour pour l’informatique et tes résultats aux tests.194 points de QI. Tu n’as rien dit, tu as juste baissé les yeux en tentant d’étouffer un sourire gêné qui naissait au coin de tes lèvres. Tu avais conscience de ce que cela voulait dire : tu étais largement au-dessus de la moyenne. Le directeur t’a dit que tu ne pouvais garder ton identité, qu’il te fallait un nouveau nom. Un pseudonyme pour être exact.
▬ Screen. ▬ Pourquoi Screen ? ▬ Je. Hm. Eh bien. Je. C’est mon pseudo sur WOW. Et sur Dofus. Et sur Minecraft. Et.. vous voyez.
L’anglais n’est plus une barrière pour toi. Tu as, certes, un accent hongrois, mais tu manies la langue britannique à merveille. A vrai dire, cela fait un an et demi que tu as intégré la Wammy’s House. A ton entrée, Moriarty t'a encore fait passer une série de tests, suite à laquelle tu as intégré les Experts, te spécialisant logiquement dans l'informatique. Oui, tu as du mal avec les autres, toujours rongée par ton immense timidité. Mais les choses ont néanmoins changé. Tu te sens dans ton élément, ici. Les gens ont une véritable ouverture d’esprit, et certains t’ont tendu la main, ce que jamais personne n’avait fait auparavant. Et depuis quelques semaines, ta vie a pris un rythme différent. Disons différent de celui que tu as pris depuis ton arrivée ici. Tu n'es plus tranquille, tu es perturbée, et tu t'enfermes dans tes jeux vidéos pour te rassurer. Lorsque tu perds le Nord, tu relis la lettre de ton père, le soir, dans ton lit.
Comme moi, tu n'es pas grand chose, mais il parait que certaines personnes s'en contentent. Vis, ma fille, pour toi.
Dernière édition par Screen le Mer 1 Fév - 15:58, édité 19 fois
Sujet: Re: Screen ► Make believe it's a better world. Jeu 5 Jan - 2:12
Bonjour, la fiche est-elle toujours en cours ?
Arpège
Feuille de personnage Wammys: H / A Double Compte: Screen, Jesse Âge: 17 ans / 25 ans
Sujet: Re: Screen ► Make believe it's a better world. Ven 6 Jan - 19:11
Aaah, elle avance mais je n'ai pas trop le temps. Est-il possible de la mettre en attente ? ;w; J'envoie un MP dès que tout est terminé pour qu'elle soit terminé, dans pas si longtemps que ça je pense. Merci d'avance :3
Sujet: Re: Screen ► Make believe it's a better world. Mer 1 Fév - 16:23
Heeeey o/
Et bien c'est tout mignon et très fluide mais euh. Comment Screen est-elle arrivée à WH ? Pourquoi ? Que s'est-il passé ?
Screen
Sujet: Re: Screen ► Make believe it's a better world. Mer 1 Fév - 16:33
Hm. Je. Euh. Ben D: Je l'explique dans la troisième partie de son histoire, la partie "Linux - Wammy's House" (pitêtre n'as-tu pas vu la barre de défilement sur la droite ♥ Ou pitêtre j'ai pas du tout été explicite, dis-moi tout ça)
Invité
Sujet: Re: Screen ► Make believe it's a better world. Dim 5 Fév - 0:29
Je devrai paaaaaas, mais je double poste, c'est mal. Mais pas vraiment, parce que je suis avec Straw 8D Mais j'ai peur que ma fiche soit genre oubliée, étant dans les fiches en attentes, et j'ai trop hâte de poster ma Rs qui est déjà toute prête en fait D: PURE NE ME FRAPPE PAS POUR CE DOUBLE POST.