Sujet: Le chocolat de la victoire [Pv : Fatal] Mar 4 Oct - 21:07
A.Hitler&H.Göring
Un jour, il leur collera du chewing-gum dans les cheveux. Bon, il ne mangeait jamais de chewing-gum, il craignait trop qu’on l’assimile un peu trop facilement à un bovidé. Il collera donc un chewing-gum d’un autre dans les cheveux de ces sales punaises ! Bien, l’idée était mise en place, restait à dénicher l’heureux porteur de l’arme du jour. Un chewing-gum bien mou, une pâte bien gluante, qui s’étalerait avec délectation dans les cheveux des enfants. Qui se collerait à leur cuir chevelu et s’emparerait du haut de leur crâne. Héhé, un peu usé peut-être ? Histoire qu’il n’arbore même plus une couleur étincelante. Un peu gris, de teinte suspecte, pour donner un effet de sale qui irait à merveille à ses cibles. En attendant de dénicher la substance adéquate, il restait à élucider le secret du mystère au chocolat. Un petit tour de garde au réfectoire s’imposait donc.
Remettons les horloges de l’apocalypse à l’heure. Panzer avait eu la soudaine envie d’écraser un chewing-gum dans les cheveux de quelqu’un. Dit comme ça, on pouvait avoir du mal –nous, les simples humains- à saisir le pourquoi du comment de ce souhait juvénile. Il en voulait à quelqu’un, voilà tout. Aux étrangers, très certainement. De sa part, il ne fallait pas s’attendre à autre chose. Malheureusement. Il était triste, quelques fois, pour son entourage, de voir cette lumière sombrer peu à peu, toujours plus, comme une solution en pleine réaction destructive, dans cette douce folie qu’était l’attirance du pouvoir. Le peu de gens qui s’occupaient de son sort –sa sœur, entre autres- était mélancolique de l’enfant qu’il avait séquestré, bâillonné et ligoté au fond de lui. Mais elle ne pouvait rien dire. De toute manière, si elle s’était essayé à le lui confier, il aurait grassement ri et aurait contredit que l’enfant, il était encore en bon état. Il aurait ajouté que c’était plutôt le jeune homme de 17 ans en lui qui devait commencer à s’inquiéter pour son état de santé. Dans ses délires, il ne se sentait plus. Le garçon qui était en lui se sentait alors si mal. Bref, un problème atomique qu’il règlerait plus tard. Le mystère au chocolat, c’était quand il avait faim. Oui, ça lui arrivait aussi, quand il ne trempait pas les pâtes des autres dans la sauce du kiwi aplati sur le plateau. Il mangeait peu. Néanmoins, on n’avait pas à faire à ce genre de jeune gens mal dans sa peau, au point de refuser de se nourrir. Non, Panzer n’avait pas la peau sur les os. Il ne faisait pas de sport non plus. En fait, il avait un corps d’enfant. C’était assez frustrant pour certains. Humainement parlant, il était un phénomène. A croire que son désir de demeurer en bas âge avait fini par avoir une influence physique sur son corps. Bah, ça n’était pas comme s’il se baladait nu dans les couloirs de l’orphelinat.
Tiens, c’était une idée ! … Non, il ne connaissait certes, pas grand-chose dans le domaine situé sous la ceinture, mais il était de nature très pudique. On n’avait jamais vu le Führer en tenue d’Adam, hein ?! Alors, il avait tout intérêt à rester habillé. Tout en noir, d’ailleurs. Une veste de blazer, un pantalon droit et une cravate assortie, sur une chemise écarlate, un brassard rouge noué à son bras. Panzer pénétra dans la cantine. Quelques orphelins y traînaient encore, en ce début d’après-midi chargé de brume. Le garçon ignora si on le saluait ou non, toujours étant qu’il adressa au vide autour de lui, toujours ce même geste vif, cette main levée au-dessus de son épaule, à la manière du monstre humain qui sévit au 20ème siècle. Il ne faisait aucun bruit, les lèvres scellées, le regard bifurquant partout autour de lui, sondant chaque chose dans son champ de vision, à la manière d’un oiseau de proie. Tout jeune, à peine sorti du nid. Tombé du nid comme on tombe d’un avion en plein crash. L’avait-on poussé ? Bien sûr. Un autre garçon l’avait poussé. Ce garçon avait un nom très étrange, un nom de fille : « sur-efficience ». On n’en croise pas souvent, n’est-ce pas ? Tout ça pour dire, qu’au départ, Panzer, c’était la victime. Difficile à croire, hein ? Dans le genre humain, il était naturel que la victime se meuve en bourreau, au fil du temps. Oui, au fil, car le temps, c’était une immense pelote de laine. De la laine du mouton qui dirigeait le monde. Tous les rois sont des moutons et tous les moutons sont des rois. Où avait-il entendu cette phrase ? Elle devait être collée sur l’un des murs du coin de sa chambre. Il ferma les yeux, histoire de se remémorer la place de ladite citation. Il fouillait à présent dans sa mémoire en arborescence. Ah, voilà ! Cette citation donc, elle se situait au-dessus de sa table de nuit, juste à côté de la photo de cette demoiselle aux traits tirés d’asiatique, dont les yeux avaient été soigneusement dissimulés sous une liste de gens à éliminer.
Ses paupières se rouvrirent. Bon, à présent, du chocolat ~ Avec son air stoïque et presque sévère, on était loin de se douter qu’il cherchait simplement un carré de cacao, au riz soufflé, de préférence. Les mains derrière le dos, la démarche lente et la stature fière comme une tour de cathédrale, il déambula entre les tables. Il était sur le point de perdre patience et d’aller annoncer à la demoiselle attablée au fond de la pièce que des feuilles de salade iraient à merveille dans sa chevelure, lorsqu’il aperçut une tablette, soigneusement entamée, certes, mais juste là, à portée de son bras. Toujours de cette démarche qui n’allait pas à un jeune homme à l’aube de sa vie, il fit un pas sur le côté, s’assimilant, non sans un ricanement au fond de sa gorge, à un crabe gigantesque. Gigantesque, crabement parlant, bien sûr. A l’échelle humaine, il n’était pas bien haut. Lui n’était peut-être pas bien haut, mais le chocolat, lui, avait le mérite de ne pas être bien loin. Etait-il à quelqu’un ? Panzer ne se posa même pas la question, du haut de ses 178 de Q.I. Il tendit sa main gantée inutilement de cuir noir. Elégamment, il saisit entre deux doigts un bout du papier aluminium qui crissa discrètement. S’il avait su parler le langage du papier, il lui aurait ordonné de se taire. Faute de ça, il jeta ses pupilles rapidement sur les côtés et attrapa plus ardemment le met.
Petite victoire du dictateur en herbe, à la recherche de chocolat, avant de partir à la recherche de son Troisième Reich.
Dernière édition par Panzer le Lun 24 Oct - 18:35, édité 1 fois
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Sujet: Re: Le chocolat de la victoire [Pv : Fatal] Sam 22 Oct - 13:15
« Bouffer. Bouffer. Je veux bouffer, sa mère la pute la juive. » En disant le mot « juif », tout semblait se rapporter à mon roux national : Jewish! Comme le démontre si bien son beau pseudo – plus chié, tu meurs.
Bref. Ce n'était pas de bouffe dont j'avais vraiment faim. J'avais faim de sucré. Comme les filles quand elles ont leur règle ou comme les fumeurs qui viennent juste d'arrêter de fumer ou encore comme les femmes enceintes chiantes et qui se plaignent, les uns plus frustrés que les autres. L'envie de chocolat se manifeste quand l'humain est incapable de maîtriser son anxiété, c'est un fait. Et pourtant, je ne suis ni anxieux, ni soucieux, ni frustré. Je maîtrise à la perfection mes émotions – qui est aussi la raison pour laquelle je suis si bien gaulé dans mon genre. L'envie de sucre, il faut le dominer. Il ne faut pas se laisser submerger par ce désir qui n'en est rien, au final. Je domine tout le monde et n'importe quoi, sauf ça. Mais c'est pas comme si je m'en plaignais. Il faut bien trouver quelque chose de plus fort que soi, cela va de pair. On trouve toujours quelqu'un de plus fort, et ce, chez moi, c'est le chocolat, rien d'autre. Rien n'est égalable, rien n'est comparable. Je me sens faible face à cet appétit. Le pire, c'est une fois ce désir comblé, mon appétit est encore plus gros. Je mange, je mange, je mange sans le regretter. Je suis possédé par le sucre, c'est terrible!
Où en étais-je. Le sucre, donc. Pas une envie de bonbon, de gâteaux ou de sucre en tant que tel. Mais c'était belle et bien une envie de chocolat, une tablette. Au lait, si possible. Ou encore, des Ferrero Rocher. Ce serait juste le pied. Et bim. Une fois! Il reste ma boîte de ferrero rocher sous mon lit. Et bim. Deux fois! C'est bientôt l'heure du repas, certains des occupants de cet orphelinat auront de quoi combler cette envie, si ce n'est les ferrero rocher. Je cherche sous mon lit ma boîte de chocolat, les meilleurs du monde. Mais bim. Trois fois! Il n'y en a plus que trois. Alors la rage envahit mon subconscient, je sens que je vais devoir niquer tout le monde pour le vol de mes chocolats. Ce que je ne savais pas à ce moment là, c'est qu'en fait, le voleur de chocolat, c'était bien moi. Un soir où j'étais sûrement légèrement somnambule, j'ai dû manger tout ce qu'il restait de ma boîte. Mais peu importe, l'essentiel, c'est que j'ai soudainement envie d'intimider le monde. Qu'il baisse les yeux, qu'il s'agenouille si je leur demande, qu'il m'évite. Parce que voilà, le vol de chocolat, ils pouvaient le faire à n'importe qui d'autres, mais pas à moi! Je suis pas n'importe qui, je suis Fatal. J'ai beau être le chieur le plus ingrat du monde, je mange avec régal mes ronds de chocolats qui reste. Malheureusement, mon appétit n'est pas tout à fait comblé.
Je pourrais faire trembler le sol, limite. Je marche la rage ancré dans mon âme, le visage furieux. Si quelqu'un m'avait vu, je suis presque certain qu'il se serait enfui en me voyant. Parce que je veux pas me dénigrer, mais je dois vraiment faire une tête d'attardé fou furieux. Je comprends le furieux, parce que c'est tout à fait compréhensible. Mais l'attardé et le fou, pas vraiment. Quoi qu'il en soit, je me dirige vers le réfectoire. C'est là qu'est mon royaume. Une fois là bas, j'aurais le pouvoir absolu. Ou presque, parce que c'est seulement ce que je crois. Me voici. Dans le réfectoire. Ça grouille de monde, et ça me rendrait presque énervé. Je comprends toujours pas ce concept, cette idée de merde, qui consiste à rassembler un monde pas possible dans un lieu restreint – il n'est question que de moi, bien évidemment – et de servir à manger. J'aurais presque l'impression d'être traité comme un animal de ferme, un porc qu'on engraisse pour pouvoir mieux le bouffer. Bande de chacal, ces hommes. Je déteste voir tout ce monde, ça m'horripile de les voir manger en fait. Ça donne envie de vomir, ils mangent tous la même chose, avec le même appétit, avec la même gueule de tapette. Ils sont tout sourire, ou certains déprimés, ce n'est pas mon soucis. J'ai juste envie qu'ils dégagent tous de ma vue. J'ai envie d'arracher les cheveux des roux, j'ai envie de gifler les émo et j'ai envie d'encastrer dans le mur les putes qui se croient trop bonnes, belles, connes.
Une tablette de chocolat! Ça, c'est la seule chose qui semble gérer de toute ma journée. Un inconscient a soigneusement déposé une tablette de chocolat, certes entamé sur un coin de la table. Je suis un peu loin, mais je m'approche rapidement, ne prêtant pas attention aux autres bouffons qui me regardent comme si j'étais un monsieur porc. Oui, bande de schnuff, je suis venu manger cette putain de tablette de chocolat, qui m'attend. Mais je me suis pris une gifle dans la gueule. En pleine gueule. Parce qu'entre temps, un autre petit bouffon est venu chiper MA tablette. C'est moi qu'elle attendait, pas lui. J'ai pas vraiment vu sa tête, mais rien qu'à sa dégaine, je sentais que c'était quelqu'un de louche. Mais peu importe, il est trop peu imposant pour moi, je l'écrase comme une mouche, ce petit insolent. Misérable voleur. « Ce bolosse. Je vais lui marave sa gueule, lui. »
Je m'approche de lui, violemment, mais en toute douceur. Bim, je le retourne vers moi en lui tirant sur le bras, et je manque de lui flinguer la gueule. J'ai le bras tendu, juste au dessus, menaçant. J'allais le frapper, mais je l'ai pas fait de suite. Il ne l'a pas encore mangé, c'est bien ça qui va peut être lui sauver la vie. Mais non. Moi qui l'avait pris par le col, soulevé et mon poing menaçant, je l'ai redéposé sur le sol, juste, tendant la main. « Panzer. Donne moi. Cette. Putain. De. Tablette. De. CHOCOLAT. » ; Je hausse brusquement le ton. Parce que c'était Panzer quoi, fallait que je contrôle et contienne ma rage. Je l'aimais bien ce gosse. Mais face au chocolat, rien ne me résistait. Pour du chocolat, je me teindrais en roux.
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Sujet: Re: Le chocolat de la victoire [Pv : Fatal] Lun 24 Oct - 18:34
Panzer n’était pas réputé pour sa vivacité d’esprit apparente. Il ne faut en aucun cas oublier l’adjectif « apparente ». En effet, il paraissait toujours dans un état de léthargie, presque provocatrice, mais toujours attentive. Lorsque rien ne se passait à l’extérieur, on pouvait être certain que ça fulminait, que les machines tournaient à toutes allures, à l’intérieur. L’allemand n’était pas quelqu’un de très physionomique. Déjà, il prétendait venir du pays de la langue de Goethe, alors qu’il n’arborait aucune caractéristique physique typique du territoire allemand. Ses cheveux étaient noirs comme le visage d’un nègre recouvert de charbon, et striés de trois étranges bandes blanches dont l’origine n’était avouée que dans le bas d’une page discrète glissée dans son dossier. Quant à ses yeux, ils avaient l’avantage d’être bleus, au départ. Mais c’était un bleu terne qui jalousait face au céruléen que pouvaient arborer certains orphelins. Déjà que Panzer n’aimait pas beaucoup de monde ici, il se mettait en plus à envier à mort les heureux détenteurs du titre aryen. De plus, il n’avait rien de bien imposant : de petite taille, le regard morne, le coin des lèvres soumis à l’attraction terrestre, et sa peau entre chacun de ses doigts qui s’effritaient. Non, vraiment, hormis ceux susceptibles d’être effrayés par les zombis pas plus hauts que trois casques allemands à pointe, il ne faisait pas peur à grand monde. De ce fait, il se devait d’exceller dans le domaine de l’intimidation par les mots. Et c’est là qu’on pouvait découvrir à quel point le fond de son encéphale regorgeait de rouages et de machines de l’enfer en tout genre. On pouvait trouver cette image exagérée pour décrire un simple mode de penser, mais, s’il y avait bien un mot que Panzer n’aimait pas prononcer, c’était « simple ». Surtout quand il s’agissait de qualifier son cerveau. Lui-même se plaignait parfois d’accumuler trop de pensées en même temps. Et puis, cette description emphatique permettait de mieux trancher encore avec son état abscond.
Tout ça pour dire que la scène qui suivit se déroula un peu trop vite à son goût. Non pas que c’est trop compliqué, non, rien n’est compliqué pour lui, ça va seulement trop vite. Et pour cause : alors qu’il était sur le point d’enfoncer ses dents dans la surface dure du chocolat, quelqu’un arrivé par derrière l’avait saisi par le col, le sommant de lui donner sa victuaille. Pendant quelques millisecondes, les yeux de Panzer s’étaient écarquillés, sous le coup de la surprise. Juste pendant ce très court laps de temps. Car la surprise était pour les faibles et les irréfléchis. D’un autre côté, il y avait de quoi s’étonner, d’autant plus qu’en levant les yeux, histoire de discerner à qui il avait à faire, il se rendit compte que, si son regard était plongé dans la pénombre, c’était parce qu’un poing menaçant manquait de lui briser le crâne à tout instant. Dans cette position peu enviable, Panzer préservait ce calme olympien, qui avait plutôt l’air de sortir des Enfers que de l’Olympe. Il n’eut pas le temps de se rendre davantage compte de la situation qu’on le reposait déjà au sol, sans pour autant le lâcher. C’est à ce moment-là qu’il en déduit l’identité de son agresseur.
-« Panzer. Donne-moi. Cette. Putain. De. Tablette. De. CHOCOLAT. »
Il n’y en avait à sa connaissance qu’un qui pouvait oser lui donner un ordre. Un ordre à propos de nourriture. Il n’y en avait qu’un qui pouvait piquer le sprint du siècle malgré sa carrure, pour bondir, tel un gros chat sauvage sur du chocolat déjà entre les mains de quelqu’un d’autre. Cet un était presqu’aussi immonde humainement parlant, que Panzer. Si ce n’était davantage, car il adoptait la grossièreté en plus. Ce boulet humain n’hésitait pas à traiter chaque passant des pires horreurs, histoire d’imposer au plus vite qui était le chef. Bien entendu, le garçon aux cheveux rayés ne le considérait pas comme un quelconque supérieur. Mais il faisait automatiquement partie de son élite. Pour la simple et affreuse raison qu’il partageait la même idéologie que lui. Ils n’étaient pas plus liés que ça, mais, chaque fois que leurs routes s’étaient croisées, cela avait toujours un rapport avec des thèmes, du genre : « Blitzkrieg », « chasse humaine », ou encore « épuration ».
Fatal. Fatal et Panzer, pour vous exterminer. Deux monstrueux jeunes nazis qui rôdaient parfois dans les couloirs, une arme improvisée à la main, comme une matraque de fortune ou un pistolet à eau croupie. En ce qui concernait Panzer, il ne l’appréciait pas vraiment, mais avouait qu’il avait bien besoin d’une aide fasciste et sincère. Car on ne trouvait pas plus fanatique que Fatal. Leur coup du siècle ? Faire la peau de Jewish, sans doute.
-« Tu me fais mal, Fatal. Lâche-moi tout de suite. »
Chacun de ses mots avaient été tranchants comme des lames de rasoir. Son regard autoritaire transperçait les yeux rageurs de l’adolescent jovial comme il aurait tiré des coups de feu, s’il avait été armé. Il ne pouvait s’en empêcher, d’assimiler Fatal à Göring, et donc, de se prendre pour son supérieur. Le bibendum s’en rendait-il compte ? Si c’était le cas, cela ne devait pas l’atteindre plus que ça. Non, lui, ce qui l’atteignait, c’était les juifs, et la bouffe. Pas autant d’ambition que Panzer, à première vue. Les deux garçons s’étaient parlé peu, se contentant de mener leur petit putsch en silence. L’allemand fixait à présent Fatal, avant de faire des allers-retours oculaires entre lui et la tablette de chocolat. Il voulait lui prouver que c’était lui Hitler, et pas ce gros plein de soupe. Sans qu’une crispation goguenarde ne vienne tordre ses lèvres, il approcha la tablette de ses lèvres, fit durer assez longtemps le suspens et … mordit dedans à pleine dents, les pupilles collées comme des parasites à celles de son sbire. Lorsqu’il eut avalé une première bouchée, il reprit :
-« Alors, dis-moi, ça fait quoi d’endurer une cuisante défaite face à quelqu’un qui partage les mêmes idées que toi ? Tu te sens trahi ? Ou alors ton idéologie est plus forte que ton apparente passion pour les sucreries ? »
Son sourcil gauche se hausse, désinvolte. Un moyen de le tester ? Oui, peut-être. Ou simplement un moyen de le mettre au régime. Parce qu’il ne pouvait même pas faire un tour complet du Vel d’Hiv avec ce corps de boule de suif.
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Sujet: Re: Le chocolat de la victoire [Pv : Fatal] Ven 28 Oct - 17:18
Droite, gauche. Re-droite. Balayette. Gifle. Et shlak. Je le termine par un coup de boule. Ce que j'aurais voulu faire, à priori, sur le moment même, sans relâche, à plusieurs reprises. Avec sa voix de petite tapette, j'avais envie de pisser, étrange réflexe, n'est-il pas. « Tu me fais mal, Fatal. Lâche-moi tout de suite. » -et j'ai ris, fort, pour ne pas dire que j'ai failli hurler de rire. Honnêtement, j'ai pas trouvé ça drôle ou quoi. Mais sa situation me faisait rire, ce qui veut dire que c'était drôle. J'imagine que ça aurait pu vexer la petite tafiole que je tiens entre mes mains. Sa voix résonne dans ma tête, tu me fais mal, tu me fais mal, tu me fais mal. Mais je sais que je fais mal. Je suis là pour faire mal, je suis né pour faire mal. Je suis ici, devant lui, pour lui faire mal. Enfin pas trop, mon but, à la base, c'était surtout le chocolat, pas cogner tout ce qui me passe sous la main. Mais je crois qu'il a commis une grosse erreur, je crois seulement. Mais quand je dis une grosse, une grosse, même moi je ne me qualifie pas de gros, c'est vraiment quelque chose de grave, d'ignoble. Il a commencé à bouffer mon encas. Le mien, pas le sien. Le mien, ce chocolat m'appartenait, je le sais parce que tout à l'heure, c'était moi que cette tablette de chocolat appelait pour se faire manger. Même si c'était Panzer, je n'arrivais pas à contenir ma rage. En fait, elle a surtout explosé quand.
« Alors, dis-moi, ça fait quoi d’endurer une cuisante défaite face à quelqu’un qui partage les mêmes idées que toi ? Tu te sens trahi ? Ou alors ton idéologie est plus forte que ton apparente passion pour les sucreries ? » Je vais. Le. Tuer. Mon poing est parti tout seul. J'ai même pas réalisé à quel point j'étais devenu un être violent et purificateur. Je suis ce qu'on appelle, un enfant impulsif. J'agis sans réfléchir, j'agis mais je ne sais même pas ce que je fais réellement. Ma fierté a été mise en jeu, mon orgueil, mon affection que j'avais pour lui, et surtout, le plus important : ma faim. Cette faim intense qui fait bouger tout mon corps à la recherche du bonheur, le bonheur absolu. Il avait osé tester mes réflexes en ce qui concerne ma survie. Il a osé vouloir me soumettre à sa volonté, une action qui ne mérite pas de description plus poussée. Il m'a cherché, il m'a trouvé. Je ne peux pas négliger le fait que Panzer est un être surprenant, quoique moins que moi. Je l'ai laissé s'effondrer sur le sol, parce que je l'avais lâché. Je n'aime pas être inférieur, soumis ou n'importe quoi dans ce genre là. Je ne lui pardonnerai pas cet affront, enfin pas pour le moment. La rage agis en tant qu'instinct, chez moi. Mais qu'est ce qu'il l'a poussé à m'enrager? À vrai dire, je ne comprends pas tout de ses intentions, quoi que ça ne me préoccupe pas autant que ça. Je voudrais juste, savoir ce que se passe dans ta tête, j'imagine qu'il savait qu'il allait se faire frapper. Ou peut être doutait-il de la présence de mes couilles? J'en sais rien, et laissons tomber. Le bien est fait.
« Et c'est tout ce que t'as à me dire avant ta mort? » Il est de temps de faire sa prière. Je ne compte pas le laisser rêver à ma place. Je me rapproche et je le reprends par le col. « T'es bête ou quoi. » Soupir et je lui choppe la tablette de chocolat entamée des mains. « J'suis pas un chien, j'suis pas ton chien. Tu vois bien que t'es qu'un plancton, moi la baleine. » En gros : t'essayes pas à ce jeu. À mon tour, je gobe la tablette. J'ai même pas cherché à la croquer, je veux pas qu'il la touche encore avec ses mains, c'est dégueulasse. Je savoure mon pêché mignon et je lâche le minus. La bouche pleine de chocolat fondue, j'en ai partout sur les dents, je suis un sexappeal ambulant. Et enfin, je me permet de le lâcher, ou plutôt de le poser délicatement sur le sol, et je le regarde, avec ce genre de petit regard méprisant mais compatissant, peut être par pitié, peut être par regret de l'avoir frappé aussi fort alors qu'il était, à la base de la base, pas mon ennemi. Peut être qu'il se trompait sur mon compte, je sais pas. « Plancton, recommence pas. » ...ou tu payeras cette offense. Si je l'aurais vraiment voulu, j'aurais du ajouter « Ne me fais pas recommencer, mine de rien, j'te kiffouillais plutôt bien. » Mais non. Je ne le dirai pas, à son plus grand regret ou bonheur. Panzer, j'te kiffouille plutôt bien toujours.
Hrp ; ton post est génial, mais mon inspi me fait la gueule. Désolé.
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Sujet: Re: Le chocolat de la victoire [Pv : Fatal] Mer 7 Déc - 14:39
Fatal avait éclaté de rire, alors que Panzer avait essayé une première fois de se dégager. Il avait ri, alors que le garçon au passage piéton n’avait pas sourcillé une seule fois. Son regard se voulait mauvais certes, mais, à force de toujours se vouloir mauvais, il l’était devenu naturellement. De ce fait, cela accentuait le stoïcisme de son faciès, si bien qu’il ne voyait aucune raison à l’hilarité soudaine de son camarade. Les bourreaux riaient souvent, pour rendre leur tâche moins avilissante et plus joyeuse. Oui, en fait, Fatal riait souvent, il se le rappelait, maintenant. Comme s’il se servait de cet atroce rire pour faire peur, aussi bien aux passants qu’à lui-même. Car les méchants ont besoin de se trouver eux-mêmes méchants, pour pouvoir continuer à jouer ce rôle à la perfection. Panzer n’était-il donc pas un vrai méchant ? Si, bien sûr. Au contraire, il était tellement vrai qu’il ne se donnait même plus la peine d’arborer ce rire méphistophélique digne des plus grands méchants. Toutefois, Fatal avait raison de rire ; si bien que l’adolescent aux cheveux carbonique s’autorisa un frisson de terreur malsaine parcourant sa colonne vertébrale. Avec ça, son agresseur serait certainement satisfait. En fait, ça en valait la peine, parfois, d’être tellement austère qu’on pouvait programmer ce qu’on allait afficher comme sentiment. Bon, Panzer n’était pas encore parvenu au stade de machine, cette pratique restait donc limitée. Mais au moins, elle était. Il ne devait pas être nombreux à l’avoir. Tant mieux d’ailleurs, car il était peu recommandable de connaître plusieurs individus arborant au moins un trait de caractère de l’allemand. Donc, pour résumer : éviter comme la peste Fatal, surtout s’il est flanqué d’un gamin rachitique aux allures de vampire mal léché. Ils ne passaient pas non plus leur vie ensemble, néanmoins, les autres orphelins les voyaient suffisamment tous les deux pour maudire les mères de ces garçons.
On ignorait lequel des deux exerçait la plus grande emprise sur l’autre. Ce qui était certain, en revanche, c’est que tous les deux étaient persuadés d’être supérieur à l’autre. Comme un combat à qui sera le plus nazi. Panzer, de son côté, devait avouer qu’au départ, il avait cru la boule de suif plus docile que ça, à ses risques et périls. On ne se mettait pas Fatal dans la poche aussi facilement qu’une tablette de chocolat. Toutefois, il avait appris à se contenter de peu de sympathie de sa part, ce qui était déjà une grande chose, lorsqu’on savait qu’il n’était pas sympathique du tout avec le reste de l’orphelinat. Si Panzer était ce poison lancinant qui s’infiltrait de toutes les manières possibles dans l’organisme, Fatal était cet énorme –et j’insiste bien sur le « énorme »- tas d’explosifs sur le point de péter, si ce n’était déjà fait à mille reprises. Même entre les mains de l’allemand fasciné par la guerre. S’il parvenait à le maîtriser, il posséderait alors une véritable arme de destruction massive humaine. Mais pour le moment, ça n’était pas du tout gagné. La preuve en image, et à la très grande stupéfaction de Panzer qui ne vit pas le poing menaçant de son comparse fasciste s’écraser contre sa figure.
A chaque fois, dans les histoires, ce passage-là est décrit comme si le protagoniste le vivait au ralenti. Au départ, Panzer pensait, lui aussi, que lorsqu’on le frapperait, il aurait le temps de pouvoir décrire chacun des infimes gestes de son adversaire, et limite, de voir sa vie défiler devant ses yeux. Désillusion totale lors de sa première rouste. Ça devait être du vivant de ses parents. Genre, même à cette époque, il se mettait déjà le monde entier à dos. Sur le coup, il ne se souvenait plus tellement quelle avait été l’occasion. Toujours est-il qu’il avait été bien déçu. Enfin, sur le moment, il avait eu plus mal qu’autre chose. Mais en plus, ça ne s’était pas du tout passé comme dans les films. Le coup avait été porté à une vitesse suffisante. Et il n’avait rien vu. Juste, peut-être, avait-il remarqué que la distance qui séparait son visage du sol s’était amoindrie en un temps record. Depuis ce jour, il n’avait plus manifesté quelque motivation pour se faire frapper. Ce qui ne l’empêchait pas se recevoir une raclée régulièrement. D’un autre côté, il n’y avait pas de réaction plus naturelle que celle, impulsive certes, du passage à tabac, lorsqu’on se retrouvait avec un impénitent dictateur en herbe en face de soi.
Pour en revenir au duo infernal, Panzer s’était donc écrasé au sol. Dans la cantine, plusieurs regards s’étaient tournés vers eux, interloqués. Néanmoins, après que les orphelins aient identifié les deux bagarreurs, tous se remirent à déjeuner. Réputation, quand tu nous tiens. Le genre humain ne volait pas bien haut, parfois. Les tympans sonnés, le garçon au passage piéton crânien se redressa avec peine, ne parvenant pas à saisir la remarque que son bourreau lui asséna. Sûrement une pénultième menace. Il frotta la paume de sa main contre son nez, et la retira ensanglantée. Super, il saignait du nez et avait désormais l’impression qu’un troupeau de bisons venaient de lui piétiner le crâne. Il ne fut pas au bout de ses peines lorsque Fatal le saisit de nouveau par le col de sa veste. Ce qui lui restait de vivacité fut aussitôt sur la défensive, son regard se voulait toujours mauvais, et presque vengeur. Néanmoins, le jeune bibendum se contenta de lui arracher le chocolat des mains, avant de l’engouffrer dans son épais gosier.
-« Si tu continues à t’empiffrer de la sorte … on va vouloir partir à la chasse à la baleine, fais gaffe … » murmura-t-il, en réponse évasive à la comparaison peu glorieuse qu’avait fait Fatal.
Un plancton et une baleine. Une fois de plus, il se voyait affublé le beau rôle ! Son ego surdimensionné en prit encore un coup. Décidément, son chemin vers le pouvoir allait s’avérer des plus ardus, si tous les enfants intelligents se dressaient contre lui ! Au fond de lui, il ne désespérait pas que Fatal se rallie finalement à sa cause. D’ailleurs, comme pour se faire grossièrement pardonner, il le reposa plus doucement au sol. Et puis, ce qu’il put lire dans son regard bordé de joues bouffies n’était pas aussi hargneux qu’au départ. Les mains au sol, Panzer prit finalement appui sur une chaise et se releva maladroitement, comme s’il était sous l’emprise de quelque alcool. De la salive mêlée de sang s’agglutinait dans sa bouche et il l’avala, non sans une expression de dégoût.
-« Depuis quand … les membres de l’élite du Troisième Reich se sautent à la figure ? … »
Il leva le menton, pour récupérer un peu de prestance et se décolla enfin de la chaise, réajustant au passage, les plis de son vêtement. Un fantôme de sourire apparut en coup de vent sur ses lèvres gercées.
-« … tu ne voudrais pas plutôt que l’on retourne chasser de l’étranger, comme au bon vieux temps, baleine de pacotille ? »
A l’entendre, on aurait pu croire que les deux gamins se connaissaient depuis des siècles. Mais il n’en était rien. Fatal avait débarqué à l’orphelinat, à peu près au même moment que le duo de l’hiver que formait Chives et Jewish. Friedrich avait même cru comprendre qu’ils venaient peut-être du même endroit. Peu importe, c’était un newbie, avec une poigne de fer, certes, mais un newbie. Il lui devait donc, deux fois plus de respect. Et puis … Panzer courait certainement plus vite que lui. Dans un élan de motivation nouvelle, il avait été sur le point de poser « amicalement » sa main sur son épaule grassouillette. Mais il se retint. Lui aussi. Tout était faux dans la manière dont ils se comportaient. Ils ignoraient certainement comment jouer les humains, en fait.
[Hrp : Et moi j'ai mis un temps monstre à répondre, je t'autorise à me frapper, Fatal ! D8]
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Sujet: Re: Le chocolat de la victoire [Pv : Fatal] Mer 25 Jan - 0:36
Il a osé. Osé plusieurs choses. Plusieurs choses qui me tiennent à cœur, pour ne pas dire que ce sont les trois règles primordiales à respecter pour me fréquenter assez normalement (tout est relatif). Déjà, il m'a fait part de son arrogance quant à ma menace. Il a osé bouffer mon morceau de chocolat qui me restait précieusement dans la main. Celle que j'avais récupéré et celle qui m'était tout simplement. Conclusion, me provoquer en mangeant ma tablette de chocolat, mauvaise idée. La plus mauvaise, en somme. Il avait de lui même débranché les câbles qui le maintenait en vie jusqu'à présent. Je me demande d'ailleurs pourquoi il en est arrivé, mon pote. Il était pourtant assez potable jusqu'à présent. Je me demande bien ce qui a pu lui passer par la tête quand il a voulu me provoquer. Chose facile mais aux conséquences lourdes. Je ne sais pas pourquoi il tient autant à sa fierté, pourquoi il ne veut pas s'écraser pour mieux vivre et pour son bon-vivre à lui. Même si personnellement, j'aurais fait la même chose à sa place. Bien qu'il serait inimaginable pour moi de me retrouver dans sa situation délicate. Je suis trop imposant pour être soumis à quoi que ce soit. Ma carrure ne me permet pas de me retrouver comme ce petit plancton.
Deuxième chose qu'il avait osé, me traiter implicitement de gros. De gros. Franchement, je ne me trouve pas du tout gros, encore moins obèse, ce serait le comble pour moi. En réalité, je ne complexe pas. Je me trouve plus baraqué que toutes ces ficelles du pensionnat, et bien tant mieux, ça me permet d'être plus imposant et de montrer ma puissance physique comme psychologique. Je suis un peu plus consistant et graisseux que toutes ces frites du pensionnat, et bien tant mieux, ça me permet de les frapper encore plus fort, jusqu'à qu'aucun ne puisse se relever. Je suis sûrement plus lourd que toutes ces putains de plumes du pensionnat, et bien tant mieux, ça me permet de les écraser physiquement, de les soumettre psychologiquement et de les faire souffrir de complexe, ces cons d'anorexiques. Mais quand il m'a fait sous-entendre que sois disant je suis trop gros et qu'il faudra bientôt partir à la chasse à l'animal auquel je m'étais comparé soit la baleine, ma rage a fait surface. J'ai jeté un regard très inquiétant à mon ventre et j'ai regardé vicieusement Panzer. Je suis un déchet, donc je lui lance un sourire faux et donnant une illusion de pardon.
Et dernièrement, il a osé me tenir tête. Comme si la planète lui appartenait. Son importante vision des choses m'insupporte pour le moment. D'habitude, je suis du même avis. Mais quand il me lance ce regard rempli de mépris et de non-sentiments, j'ai juste envie de le détruire, de le contredire et de m'opposer à ses idéologies farfelues mais bien fondées. Je pense avoir bien fait de ne pas l'avoir frappé. J'ai pris sur moi -pour une fois, chose que je ne fais jamais habituellement. Et je l'ai déposé violemment sur le sol. Faux. Tout faux. Je suis le genre de fourbe de déchet qui se retient et qui frappe après, plus violemment, avec plus de puissance et plus d'énergie. Je me retiens et je lui revaudrai cet affront. Manger mon chocolat n'est pas une bonne chose à faire, c'est une demande ouverte de guerre, une requête au meurtre et du suicide social.
J'ai donc assez pris sur moi. Je me suis dit qu'il fallait que je frappe au moment où il s'y attendrait le moins. Oh, justement, un petit roux, là-bas. Je regarde Panzer, lui décroche un sourire complice et je m'avance avec confiance vers cet élève innocent. Rien que sa petite gueule de roux m'a donné des envies de violence, m'a donné une force naturellement provocante et des besoins de sadisme soft. Il n'a pas détalé, comme je l'aurais pensé, il ne l'a pas fait car il se pissait dessus, sûrement. Je le voyais, gelé par ma présence. J'ai encore rigolé de mon rire de monsieur méchant dans un dessin animé. J'ai demandé à Panzer de s'approcher (demander est un grand mot). Et quand il est venu, j'ai pris celui-ci par le col (pour la troisième fois de la journée le pauvre). J'ai regardé son pauvre corps frêle détruit par mon coup fatal précédent. Et j'allais l'achever. Le pardonner? J'y réfléchirais quand je me sentirais plus apte à l'excuser avec toute ma bonté et ma générosité de gros porc. Je suis devenu tout rouge, une tomate boursouflée. Je n'ai pas hurlé, je n'ai pas crié et je n'ai pas rigolé non plus. J'ai juste explosé mon ami dans le mur, au point d'entendre les murs trembler par le choc de deux matières rigides. Le roux a compris le message et est parti en courant, en pleurant peut être. D'un côté il devrait être reconnaissant d'avoir vengé tous les membres de sa race de roux. Et j'ai lâché mon bel-ami. J'ai haussé un sourcil. Je l'aurais fait recracher mon chocolat si j'avais pu.
« Tu le savais, plancton? La colère d'une baleine peut provoquer un tsunami. »
Non évidemment. Ce n'était pas vrai. Quoiqu'encore sous mystère. Une baleine ne pouvant pas être en colère, on ne pouvait pas estimer les dégâts qu'elle pourrait provoquer une fois dans une colère profonde et sourde. Bref. Je l'avais littéralement lancé contre le mur du réfectoire. Il n'aurait jamais pu crever, ceci dit, je suis resté plutôt gentil. Je trouve. J'ai lancé un regard dans le réfectoire, il n'y avait déjà plus personne.
HRP:: quelle horreur, ce post. dernière fois que je frappe Panzer, pardon tavuuuu héhé.
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Sujet: Re: Le chocolat de la victoire [Pv : Fatal] Mar 21 Fév - 18:46
Sous le Troisième Reich, on doute que le Führer ait dû tenir tête à ses hommes de main. Non, il était respecté, peut-être jalousé –parce qu’on jalouse toujours le grand chef. Il promettait suffisamment de beaux titres et de victoires pour ne pas se faire lyncher par tous les plus grands et plus blonds que lui. Panzer aurait volontiers appliqué sa méthode des promesses. Seulement, il n’avait rien à promettre. Il n’était le chef d’aucun Reich, le général d’aucune armée, et le guide d’aucun peuple. Panzer était un plancton, oui. Un plancton qui se voulait plus puissant que la baleine. Comme la grenouille et le bœuf du poème. Panzer n’avait pas aimé cette fable. Elle lui avait trop rappelé sa condition. Et la fin s’était révélée peu reluisante, puisque la grenouille se déchirait et finissait par exploser comme une vulgaire bombe. Panzer se préférait poison. La dynamite, c’était son robuste confrère. Le bœuf. La baleine. Göring. Le successeur d’Hitler, quelque chose comme ça. Le jeune allemand aurait volontiers proposé ce rôle à Fatal, mais étrangement, il doutait de l’affirmation enjouée de sa réponse. Il n’avait certainement pas rencontré plus violent que le gras garçon. Et le pire, dans tout ça, c’est qu’il en faisait les frais, aussi souvent que les autres victimes du mastodonte. Il se trouvait en équilibre entre la poubelle des cibles et autres souffre-douleurs et la place confortable des acolytes et autres alliés du sale gosse.
Si Friedrich avait parfois le tact de se montrer aimable –surtout avec Meine, en fait-, Fatal ne semblait faire aucune distinction entre la gente féminine qui pouvait respectable quand elle était aryenne, et la gente masculine ou les ennemis potentiels. Fatal, dans une paranoïa juvénile, voyait le mal partout. Si bien qu’il se sentait obligé de ravager le faciès déjà maladif de son compatriote. Souvent, dans les dessins animés, les méchants, quand on les décomptait au nombre de deux, étaient très violents entre eux. Et ce, dans un unique sens. Vraiment, par l’absurde de leur idéologie, et la singularité de leur physique, on pouvait facilement croire les deux enfants tout droit sortis d’une série des plus glauques. Malheureusement, alors qu’on pouvait les imaginer fictifs et donc, aptes à être supprimés dès qu’ils devenaient trop dangereux, ils existaient pour de vrai. En leur présence, on ne pouvait ressentir le soulagement qu’on a, à la fin d’un film d’horreur, lorsque les lumières se rallument, et que l’immondice qu’on a observé pendant plus d’une heure n’est autre qu’un acteur savamment déguisé. Pour les plus faibles d’ici, c’était comme si le film et la réalité s’étaient mélangés. Les deux oiseaux de mauvais augure qu’ils étaient n’avaient rien d’un déguisement, d’une bande de papier ou d’effets spéciaux. Ils étaient faits d’os, de sang, de chair, et, pour le plus imposant des deux, de graisse.
Panzer s’étonna alors que son gros compagnon ne se soit pas affecté de sa remarque quant à son poids alarmant. Peut-être que Fatal se sentait une bonne âme aujourd’hui. A moins qu’il n’ait enfin compris que c’était le garçon au passage piéton qui avait la mainmise sur lui, et non l’inverse. Le dictateur en herbe ne pensa pas une seconde que son acolyte ne faisait que macérer sa vengeance. Et pourtant, il en connaissait un rayon, dans ce domaine. Mais apparemment, le petit bibendum pouvait encore le surprendre. Ce dernier se dirigea comme un démon vers un jeune roux qui avait eu l’audace et la malchance d’apparaître dans son champ de vision. Interloqué d’abord, puis un tantinet amusé, Panzer l’observa étendre son imposante silhouette au-dessus du malheureux enfant dont les jambes manquaient à tout instant de se dérober sous lui. Puis, il s’approcha, alors que Fatal aboyait son nom. Un parfait officier allemand.
Alors que Panzer, en haut gradé qu’il était, s’apprêtait à assister à une exécution en bonne et due forme, un engrenage ne se régla pas correctement. Tout alla, une nouvelle fois, trop vite à son goût, à tel point qu’il dût subir, encore. Au lieu de se saisir du petit rouquin tremblant à ses pieds, Fatal se retourna brusquement, et s’empara de Panzer, par le col. Mais, cette fois-ci, au lieu de faire la connaissance avec le poing du garçon boursoufflé, Friedrich se vit obligé d’aller saluer le mur. Et pas de la manière la plus douce qui soit. Heureusement pour lui qu’il avait fermé son œil, sinon, il se serait vu obligé de porter un cache-œil jusqu’à la fin de sa vie, tant il aurait été arraché par le choc. Ce fut une infinité de fois plus violente que le premier coup. En plus de la puissance, jouait le fait de s’être fait avoir deux fois de suite. Panzer ne se le pardonnerait jamais. En attendant, il se mangea un pan de mur du réfectoire. Il crut que son crâne allait exploser, cédant sous la pression. Il avait serré les dents, empêchant la chute de l’une d’entre elles, mais sentit ses mâchoires se crisper dans un craquement lugubre. Son nez se brisa pour de bon, tandis que son œil fut à deux doigts de crever.
Fatal l’avait aussitôt lâché, peut-être dans un désir de ne pas se salir les mains sur ce cadavre encore un peu vivant, ou peut-être pour ôter tout soupçon de sa personne, comme si Panzer avait été assez fou pour venir s’exploser tout seul contre la paroi. L’épaule en miette, le brun rachitique glissa mollement, pour finir face contre terre. Il avait l’impression d’être paralysé. Malheureusement pour lui, il ressentait encore toutes ses terminaisons nerveuses, si bien que la douleur se propagea d’un coup d’un bout à l’autre de son corps. Nez à terre, il fit à peine attention à la moquerie désobligeante que lui cracha dessus son « allié ». Fatal ne le démontait pas souvent, mais quand il le faisait, c’était du travail de professionnel. Et, dans leur cas, il ne fallait pas compter sur une seule âme pour lui venir en aide. D’une part parce que le bourreau, c’était Fatal, et qu’on ne s’approchait pas à moins de deux mètres du poing de Fatal. D’autre part parce que la victime, c’était Panzer, une ordure propre sur elle qui aurait tôt fait de malmener ladite bonne âme.
Si la cantine était presque vide, c’était parce qu’on avait fini de manger. Et pour se donner bonne conscience. On a rien vu, rien entendu. Le genre humain n’en valait vraiment pas la peine. Panzer se redressa finalement, les doigts crispés autour de son épaule endolori, son autre main portée à son œil aveuglé momentanément. Un gémissement long comme la complainte d’un violon franchit ses lèvres fendues :
-« … T’es un malade, Fatal. »
Levant son œil unique sur son agresseur, il parvenait encore à avoir un regard haineux, cependant au bord des larmes. Mais sa voix ne tremblait déjà plus. C’est fort, un méchant.
-« Si tu veux me tuer … essaye de le faire avec plus de tact. Un tsunami … n’est pas digne de moi. »
Il commençait à se redresser et, au passage, asséna un coup de poing sans force dans le ventre rebondi du garçon. La sensation de ses doigts qui s’enfoncent dans une masse molle aurait presque été agréable s’il n’était pas parcouru de frissons de douleur jusqu’au bout des oreilles.
-« Trouve-moi un truc, je me vide de mon sang. Scheiss’ … »
En effet, son menton et le col de son manteau étaient barbouillés d’hémoglobine encore fraîche. Même dans sa gorge, il sentait le goût âcre du fer. Il avait envie de gerber. Il l’aurait volontiers fait sur les souliers de Fatal, s’il ne manquait pas de perdre l’usage définitif de son œil. Vraiment, il était temps qu’il se trouve de quoi faire tout plein de promesses, au risque d’y laisser sa peau.
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Sujet: Re: Le chocolat de la victoire [Pv : Fatal]