Noël. La joie, le rêve, un jour où les souhaits se réalise. Oui, je suis bien d'accord avec vous, c'est niais. Mais en même temps, comment reprocher à Firenze d'être sur un petit nuage ce jour là quand elle venait juste de recevoir le cadeau dont elle rêvait depuis qu'elle savait la signification du mot « pistolet » ? Hein ? Franchement ? Bon, oui, il y avait tout de même quelques points noirs à la journée de rêve. Ce qu'elle avait du dire à Leïn, par exemple. Pauvre fille. Mais en même temps, c'est pas comme si Moriarty lui avait laissé le choix. Il savait très bien qu'elle voulait tout prix garder certaines choses secrètes. Mais il avait en sorte qu'une personne apprenne par hasard ce secret. Et ben il fallait prendre la responsabilité de ses actes. Elle regrettait un peu d'avoir du en arriver là, mais le directeur ne lui avait pas laissé le choix. Elle protégeait ce qui était précieux pour elle. Et quand on lui mettait des bâtons dans les roues, elle enlevait ce bâton. Quitte à le mettre dans l’essieu d'une autre charrette. Elle espérait juste ne pas à avoir à mettre ces menaces à exécutions. Ça voudrait dire que le bruit se répandrais comme une traîné de poudre dans l'orphelinat. Et qu'en plus une disparition devrait avoir lieu. Et ça causerait un nombre de soucis incroyable. Nan, vraiment. Se montrer ferme dans la menace, afin que cela ne se produise pas. C'était bien la seule chose à faire. Il n'y avait pas de raison que ça ne marche pas.

La jeune fille jeta un regard autour d'elle. Encore une fois. Autour d'elle,ça criait. De joie, de peine, de colère, suivant les cadeaux que les gens trouvaient. Elle soupira une fois. Et ne put empêcher un petit sourire de naître sur ses lèvres. Elle, elle avait eu exactement ce qu'elle voulait. Elle n'en revenait toujours pas. Et en plus, Divine qui lui faisait une autre proposition des meilleures qui puissent être derrière. Juste derrière. Un peu plus, et elle aurait exulté de joie. S'il y avait eu un peu moins d'agitation autour. C'était Noël, c'était donc pardonnable, mais ça n'empêchait qu'elle n'appréciait guère quand tout le monde courait ainsi dans tous les sens. Elle s'était un peu attardée histoire de souhaiter un joyeux noël aux personnes qu'elle appréciait. C'était maintenant chose faite. Elle regarda sa montre. Et puis il allait être temps de partir. Un certain soulagement l'envahi. Enfin, ça allait être fini. Dès qu'elle était au milieu d'une telle foule, elle était poussée dans tous les sens ; Elle essayer toujours d'éviter les gros groupes, afin de ne pas être prise dans un déplacement, mais c'était une vigilance de tous les instants de ne pas se faire bousculer. Mais il ne restait plus qu'une seule traversée. Elle s'enfonça en direction de la porte.

Le hall d'entrée. L'escalier. Le couloir. La chambre. Elle sortit la clé de sa poche, quelque peu soulagée qu'elle y soit encore. De ce qu'elle en savait, il y avait quelques élève qui s'amusait régulièrement à voler des choses aux autres. Bien qu'elle en connaisse certains et qu'elle sache qu'ils ne lui voleraient rien, elle en était bien moins certaine pour les autres. D'autant plus maintenant qu'il y avait « ces » objets dans sa chambre. Elle tourna la serrure. Cliquetis rassurant sans avoir à forcer. La porte s'ouvrit. Personne n'était entré. Elle referma doucement derrière elle. Les deux armes étaient toujours sur son lit. Les voyant ainsi entreposées, elle manqua de lâcher un nouveau cri de plaisir. À elle ! Ils étaient à elle ! Elle en avait enfin. Et en plus... En plus... Dans quelques minutes... Un petit cri franchit une nouvelle fois ses lèvres alors qu'elle portait ses mains à sa bouche. Elle se laissa aller quelques instants au bonheur, riant toute seule, le plus discrètement possible. Puis, un grand sourire sur les lèvres, se reprit doucement, calmant sa respiration. Allez. Il allait falloir les transporter déjà. Elle doutait que les adultes soient heureux de la voir se les transporter dans tous l'orphelinat. Et puis ça ne serait pas vraiment une bonne idée de les exposer ainsi.

Elle jeta un coup d’œil à la fenêtre. Il n'y avait personne dehors. Bon, le point le plus dur était surtout le rez-de-chaussée. Tout le monde ou presque devait encore être massé dans la salle du sapin, à chercher le destinataire du cadeau qu'il transportait ou à jouer avec des amis. Elle regarda la fenêtre d'un air absent. Nan, n'y pense même pas : on est au premier étage. Un sac plastique ? C'était trop lourd, il risquait de casser. En plus, elle n'en avait pas sous la main. Sortir avec son sac de cours ? Alors que tout était emplie de neige, rendant tout travail impossible ? Plus que suspect. Déjà que les trois quarts des pensionnaires ne bossait pas ouvertement... Il lui restait donc une solution. Elle ouvrit sa penderie. Sortie de espèce de ceinturon. Où pendaient deux étuis à pistolet. Ça au moins, elle avait réussi à convaincre Moriarty de les faire amener. Ça participait au souvenir. Son cœur se serra un peu alors qu'elle repensait au jour où son père lui en avait mis pour la première fois. Une petite boule se forma dans sa gorge quand elle se les passa elle-même. Bon, allez, ne retombe pas das les travers d'autrefois. Elle jeta un coup d’œil au lit et eût un petit sourire. Tu as de quoi te rappeler maintenant. Elle revint au miroir de sa penderie. Pour une fois, elle avait un peu plus soigné sa mise. Le jour de Noël, que voulez-vous ? Le poids de la tradition. On est habitué à s'habiller mieux que d'habitude, ce jour là. En bas, un jean un peu trop large que surmontée une jupe courte rouge grillé de noir. En haut, un polo aux manches un peu longue laissant les épaules découverte et descendant en V vers là où aurait du se trouver sa poitrine. Si elle en avait... Elle porte ses mains à son torse. Au fond, ça la dérangeait tout de même un peu. Tout se déroulait normalement normalement, sauf au niveau de son apparence physique... C'était quand même assez dérangeant. Mais bon, ce n'était pas le moment de complexer ! Au dessus de ses mains, on pouvait voir le haut d'un débardeur vert foncé, tirant sur le kakis. Ses épaules étaient donc presque nue. Si l'on exceptait les deux bande d'épais tissus noir qui allait soutenir les deux armes. Un béret venait compléter le tout. Bon. Elle s'examina à nouveau d'un regard sans expression. Tout était bon de ce côté là.

Elle prit les armes, les rangea à leur place puis, dans penderie, saisit un long manteau beige qu'elle jeta par dessus ses épaules. Assez large, descendant jusqu'au genoux, celui-ci camouflé à merveille le poids supplémentaire qu'elle porté sous chaque bras. Bon, elle n'allait quand même pas le fermer en intérieur. Ça serait presque plus suspect que de prendre son sac de cours en ce jour. Elle mit les mains dans les poches. Parfait. Avec ça, elle pouvait un peu contrôler le mouvement du lourd vêtement, avec qu'il ne révèle pas ce qu'elle portait sous les bras. Bon, bien sûr, le métal la gênait un peu sous les aisselles, mais ce n'était pas grand prix à payer. Et puis, ça ne serait pas pour longtemps. Dissimuler les deux langues de cuir sur son torse devrait être facile, pourvu qu'elle se tourne un peu dans la bonne direction en croisant des gens. Et en passant devant la salle. Tout était prêt.

Elle sortit de la chambre, referma la porte à clé, traversa la couloir, passa aussi discrètement que possible devant la salle du sapin et gagna la porte principale. Par chance, elle n'avait rencontré personne. Elle tourna la poignée et ouvrit le battant, le plus doucement possible, afin qu'il ne grince pas. Puis, une fois qu'il fut juste assez ouvert pour la laisser passer, se glissa dans l’entrebâillement et se faufila dehors. Sa respiration formé de petits nuages de vapeur. Le froid commença à lui mordre les épaules. Elle referma au plus vite son manteau puis se mit en route. Rêveuse, elle s'amusait à souffler pour regarder l'air qu'elle rejetait se condenser et s'envoler en petit nuage. C'était là un spectacle dont elle ne se lassait pas. Elle suivait les traces de la bué avec des yeux pétillants. Parfois, de choses très simples suffisent au plaisir. Elle avançait d'un pas léger en direction du stand de tir.

Une fois dedans, elle tapa un peu des pieds pour chasser la neige, puis partie en direction de la salle réservé à la pratique de ce bâtiment, négligeant les vestiaire. Quelqu'un y était déjà.

« Divine ! appela l'adolescent, agitant une main. »

Alors que cette dernière venait vers elle, elle défit son manteau et le jeta sur une table, révélant son petite montage. Puis elle sortit les deux pistolets de leur étui et les posa sur la table, avec une délicatesse extrême, comme s'ils avaient été fait de verre fin. Elle les fixa quelques instants, presque amoureusement, puis se tourna vers Divine et, posant une main sur une des armes, dit d'un air décidé:

« Je prend le premier tour au CZ-75 ! Tu as ramené du 9 mm ? »

« Heeeey, princesse ! Je t'en prie, installe-toi, fais comme chez toi, cet endroit est notre territoire pour l'après-midi, jusqu'à ce qu'on remarque qu'en ce jour béni d'amour et de paix nous nous entraînons à exterminer ces pauvres cibles avec une violence et une fougue peu catholiques. »

La jeune blonde ne pu empêcher un sourire de naître sur ses lèvres. Elle venait tout juste d'entrée que Divine se lançait déjà dans ses discours assez... spéciaux, disons. Elle faisait toujours preuve d'une audace certaines que l'adolescente ne pouvait qu'admirer, par certains côté. Bon, elle en faisait toujours un poil trop. Juste assez pour que ça puisse lui apporter bon nombre d'ennui, si elle se faisait prendre en fait. Bref, en fait, rien qui n'aurait pu ravir Firenze, elle qui tenait plus à sa tranquillité qu'autre chose. Même si les armes passé en premier, bien sûr. Vous l'auriez vu faire un scandale quand on lui avait refusé de faire importer les armes de son père, dont elle avait légalement héritée... Moriarty n'avait pas été tranquille des deux semaines qui suivirent : chaque jour apportait son nouveau lot de lettre, présentant des points de loi, listant des armes prohibées, permises, essayant milles et une interprétations des textes. Bien sûr, elle avait tout faire pour cacher cela et aux élèves et aux professeurs. Pour autant, quitte à ce que ça se sache, elle avait tout essayer pour les faire. D'un certain côté, Moriarty s'était montré assez ferme pour l'empêcher de déborder totalement, et aucun incident n'avait eu lieu. Juste avant qu'elle fasse un tour du propriétaire pour essayer de recenser toutes les infractions sur lesquels le directeur fermait encore les yeux. Ouais, il s'en était fallu de peu...

Laissant échapper un petit rire à la remarque de Firenze, elle avait donc défait son manteau et entreposé sur la table ce qu'elle transportait. Ignorant le surnom affligeant que lui donnait la seule adulte qu'elle adorait plus que tout, elle une poignée de cartouche et commença à les entrer dans le chargeur. Bien qu'il faille une certaine force pour enfoncer le ressort, la jeune fille s'y prenait avec une douceur surprenante. On aurait presque dit qu'elle caressait chaque balle, plus qu'elle ne lui appuyait dessus. Il se dégageait presque une certaine sensualité inconsciente dans ce geste. L'une après l'autre, elle engagea les seize balles qui emplissait le récipient. Le posant ensuite sur la table, avec presque la même douceur que celle dont elle avait fait preuve avec les pistolet, elle prit le casque que lui tendait son amie. Avec un grand sourire. Déjà que son sourire était devenu bien plus franc quand la professeur avait sorti des cartouches de trois types différents, quand le casque était apparu devant elle, ça avait été le summum. C'était ainsi que pouvait être marqué le vrai début de cette journée. C'était ainsi qu'était marqué le vrai début de l’entraînement. Tant que vous ne portiez pas ce casque, ce n'était que de l'échauffement. Une fois que vous l'aviez, c'était que vous étiez prête à tirer. Et c'était là que la séance commençait vraiment. Avec un certain entrain, elle le passa autour de son cou. Reprit le chargeur. Et se dirigea vers un des blocs libres.

« D'ailleurs, tu t'es mise sur ton 31, hein ? En l'honneur de tes nouveaux bébés ? Ca te va à ravir. Quoique j'aurais opté pour un peu plus court et plus moulant pour les jambes. Le jean est en trop, on ne les voit pas assez du coup. »

Face à la cible, déjà entre les bornes du bloc, Firenze entra le chargeur dans l'arme d'un cou sec. Tout en armant entre ses jambes, elle dit tranquillement.

« J'ai pas envie de mourir de froid même si je porte une jupe... Je ne suis pas aussi folle que toi, de ce côté. On peut aussi être un minimum élégante sans pour autant geler sur place. Et puis... Si je ne l'avais pas mis, il y en aurait forcément eu un pour le remarquer et râler. Et là, ça n'aurait apporter que des ennuis. Et puis je ne parle pas de ceux qui auraient pu remarquer un changement et qui seraient venu m'emmerder des heures devant le sapin. Franchement, ça ne m'aurait rien apporté de souhaitable. »

Sans prévenir, elle ramena soudain sa main gauche à son casque, tandis que la droite soulevait l'arme. Dans un mouvement fluide, ses oreilles furent recouverte, puis sa senestre alla se placer juste sous la dextre pour retenir un peu plus l'arme. Trois partir. À la suite. Sans temps de visé. À l'instinct. Firenze eut l'impression qu'à partir du moment où le casque avait été rabattu, tout s'était passé au ralenti. Elle avait placé ses deux mains juste l'une en dessous de l'autre, de manière à palier le plus possible au recul de l'arme. Son index droit appuya une première fois sur la gâchette. Malgré le casque, elle entendit la détonation rebondir en écho sur les murs, pendant que la culasse était projetée en avant, puis revenait armé à nouveau le chien. Elle eût l'impression que le recul allait l'envoyer plusieurs mettre en arrière. Elle était petite, légère, et le recul des armes était loin d'être négligeable. Mais, ça, elle y était habituée. Après quelques essaies infructueux, où elle s'était invariablement retrouvée au sol, son père lui avait bien expliqué.

« Tu dois bien te baisser sur tes jambes. Les genoux à moitié pliés, les pieds écartés. Tu dois être stable. Plus te baissera tes hanches, plus te le sera. Et c'est avec elle que du devra absorber le choc. Veille à ne pas trop bouger, surtout. C'est la force qui te fait aller en arrière qui permet à ton arme de s'armer. Répartit la force dans ton corps, et ne bouge pas. »

Elle appuya une seconde fois sur le chien. La déflagration retenti. Comme à chaque coup, elle eut l'impression d'être projeté en arrière. Alors qu'elle sentait la force se rependre, elle eût d'abord l'impression que ses deux épaules allaient se déboîter. Les laissant à peine partir, ce fut dans son ventre que continua la détonation. Comme si ses entrailles se nouaient soudainement, tout en étant secouées comme jamais. Puis le tout atteint ses hanches, et ce fut comme si le col absorbait soudain tous les tremblements que pouvaient engendrer le tir. Elle était à nouveau stable. Elle inspira à peine. Le troisième coup parti. Elle fut à nouveau envahi par la détonation, durant cet instant qui durait des heures, où elle se sentait vivre avec l'arme, où l'arme et la balle était réellement une extension d'elle-même. Et tout fut finit. Aussi que tout avait commençait, le bruit mourut soudainement. Sa jupe, flottant à chaque détonation, animée par les mouvements de son corps, retomba doucement sur le jean. Mais la jeune fille resta immobile. Encore quelques instants. Quelque peu essoufflée par tous ce qu'elle avait du faire en moins d'une seconde pour éviter de partir trois fois en arrière. Puis, elle baissa l'arme, désarma, enleva le chargeur, posa le CZ et ses balles sur la tables, et continua, ôtant son casque :

« Mais peut-être que je pourrais essayer les collants. Ça pourrait faire une bon compromis. J'y réfléchirais pour l'année prochaine. »

Elle actionna l'interrupteur pour faire avancer la cible, afin de juger son tir. Bon, trois touches, déjà. Une dans l'épaule gauche. Une dans le ventre. Et une dans la main droite. Mouais. Elle soupira.

« Va encore falloir que je m'améliore en tir instinctif... »

Puis elle s'avança vers l'arme et la prit amoureusement dans sa main.

« Elle, par contre, elle est parfaite. L'équilibre est juste ce qu'il faut, elle tient merveilleusement bien en main, et, bien qu'un peu lourde, le recul est très absorbé. Elle est parfaite ! Tu veux l'essayer ? conclut-elle en tendant l'arme à son amie avec un grand sourire de gamine. »

« Ou sinon on fait un petit pari. Si je fais mieux que toi – ce que je ferais, évidemment, parce que tu perds trop de ton énergie et de ta concentration à encaisser le recul, quand tu tires, sans parler du fait que tu vises n'importe comment- tu porteras une robe avec un collant. Un collant transparent. D'accord ? »

Un léger sourire naquit sur les lèvres de la jeune italienne à cette évocation. Un pari ? C'était bien le genre Divine de proposer ce genre de choses. Un peu plus, et elle se laissait emporter. Chose rare : elle s'amusait comme jamais, et au sein de l'école. Pour une fois, la jeune blonde amoureuse du calme et de la tranquillité ne pensais plus vraiment aux conséquences de ses actes. C'était Noël, on lui avait offert le plus beau qu'elle cadeau dont elle aurait jamais pu rêver, et elle s'était retrouvée au fond entrain de faire quelque chose qui aurait pu lui valoir un renvoie immédiat dans des circonstances normales, le tout le plus tranquillement du monde. Il y avait de quoi faire tourner la tête à la plupart des adolescente.

Firenze était une adolescente.

Alors même qu'elle allait se lancer à l'eau vis à vis de la proposition de sa professeur préférée, celle-ci était déjà allé chercher sa propre arme et chargé les balles. Ce qui laissa le temps à des idées plus habituelles et réfléchis de faire leur chemin dans l'esprit de la jeune fille. Aussi vantarde qu'elle soit, l'adulte était vraiment doué. Dé plus, son poids et sa taille était bien plus adapté au tir à l'arme à feu. C'était un combat qu'elle ne pouvait pas gagner. Même sur du tir instinctif, Divine était bien meilleure qu'elle. Du moins en salle. Et grandeur réelle, elle n'était même plus comparable. Firenze avait tout juste les cours qu'on lui donnait ici alors que la professeur avait des années d'expérience sur le terrain. D'accord, il y avait bien ces entraînement aux corps à corps que l'adolescente au corps d'enfant s'imposait chaque jour qui pourrait surprendre au moins au début son amie, mais au delà des trente premières secondes, ça ne lui serait plus d'aucun secours.

Il faudrait peut-être qu'elle l'amène voir un de ses entraînements, un jour. Elle faisait de son mieux, se basant le plus possible sur les films qui lui semblait les plus réaliste qu'elle pouvait voir chez Lilly, en y mixant quelque bout des cours d'auto-défense qu'elle avait, mais il y avait sûrement encore des tonnes d'erreurs qu'elle faisait. Et ça, elle ne pouvait pas le corriger sans avoir de l'expérience. Ou du moins, sans avoir quelqu'un qui avait l'expérience qui pouvait l'aider. Si elle mettait Divine dans la confession, elle pourrait sûrement lui donner au moins quelques conseils; Après, il y avait toujours un autre risque. Un grand risque, par ailleurs. Au fond, malgré tout ce qu'elle faisait, elle avait du mal à faire confiance à l'adulte pour garder le silence sur tous les points. Elle avait du mal à faire confiance tout court. Qu'elle sache pour les armes étaient déjà un des plus lourd qu'elle pouvait confier. Si en plus elle l'amenait au gymnase, ça allait être beaucoup. Et elle parlait beaucoup trop. Non pas qu'elle la pense vouloir révéler ses secrets. Mais une parole inconsciente, un lapsus est si vite arrivé. Leur sortie hebdomadaire avait déjà éveillé les soupçons de plus d'une personne. Qu'allait-il se dire si on découvrait en plus qu'elle se voyait tous les matins ? La fin de la tranquillité de la jeune, était alors au moins chose certaines.

La vue de sa meilleure amie tirant en rafale sur des cibles immobiles lui ramena le sourire. Le bruit emplissait plus la salle que n'importe quel orage, manquant de vous déchirer les tympans à chaque coup. Pourquoi les gens devaient être aussi compliqué ? Pourquoi devait-elle être isolée et incomprise si jamais sa passion venait à se savoir ? Elle n'avait pas la vie et le courage de Divine. Elle voulait vraiment passer une vie tranquille, sans se faire remarquer, assez doué pour que les profs ne s'inquiètent pas, pas trop pour ne pas sortir du lot, ne jamais refuser de l'aide, ne rien faire pour se faire remarquer. C'était épuisant. Et pourtant, pour être tranquille, quel autre choix ? Divine avait pris le partie de se poser en dehors des règles, de toujours marcher sur la limite. Ce numéro d'équilibriste ne pouvait pas seoir à l'italienne. Le premier plan ne lui allait pas.

Mais aujourd'hui, ce n'était pas un jour où elle voulait faire attention. Elle n'avait pas été aussi heureuse depuis le jour où son père lui avait permis de tenir une arme pour la première fois. Elle était sur un nuage rose et avait l'impression que tout se passait dans un gaz. Certes, son esprit critique était toujours. Certes, elle analysait toujours autant les situations. Mais aujourd'hui, à quoi bon ? Aujourd'hui, elle avait envie de s'amuser, de relâcher un peu la pression. Elles étaient seules, il n'y avait personne d'autre pour voir. Et au pire, elle avait une porte de sortie. La professeur étant arrivée à court de balle, la gamine vint se placer à ses côtés :

« Celui-là, ça ne compte pas. »

Elle posa trois balles 9mm à côté du fusil de Divine et lui fourra carrément le flingue dans les mains. Puis, lui faisant un sourire joueur, enchaîna :

« Fait mieux que moi. Pendant ce temps, je vais regarder ça moi, ajouta-t-elle en désignant le fusil de la tête. »

Sans même attendre de réponse, elle débarrassa la table du bloc de ladite arme. Très belle arme soit dit en passant. Elle n'était pas fan de toute les fioriture gravée dessus, mais le reste était magnifique. Suffisamment petit pour qu'elle puisse le tenir sans problème, il reposait bien dans ses bras. Vérifiant que le chargeur était bien vide, sans poser le doigt à la gâchette, elle l'apporta contre son épaule, comme si elle se préparait à tirer. Un très bon équilibre. Il faudrait voir encore pour le ce qu était du recul, mais l'arme était pour le moment très agréable à manier. Le reposant sur la table, elle avisa de Divine qui revenait vers elle avec un grand sourire victorieux. Auquel un répliqua par un sourire tout aussi grand.

« J'ai pas de robe ! »

Firenze s'assit sur la table, au milieu des cartouches étalées pour une sélection plus facile. Ferma les yeux. Le bruit était sec, bref, détonnant. On entendait la poudre claquait alors que le détonateur y mettait feu. On entendait, presque au loin, les impacts des balles sur la cibles. C'était un son agressif, mais un son que l'adolescente adorait par dessus tout. Pourquoi les gens ne pouvait-il pas comprendre ? Comment les autres ne pouvaient pas aimer ? Parfois, elle se laissait aller à penser que c'était vraiment une plaie de devoir ainsi restée cacher. Comment ne pouvait-il pas savoir cette joie qu'il y avait à tenir une arme dans ses mains ? Comment ne pouvait-il pas ressentir ces vibration de plaisir les traverser en même temps que le recul de l'arme quand ils appuyait sur la gâchette ? Comment ne pouvait-il pas connaitre la joie que vous envahissez quand vous atteignez votre cible ? Pourquoi personne ne voulait-il voir la douceur qu'il y avait à prendre soin des armes ? Leur mécanique subtile, égale à celle d'une montre. Leurs enrayage parfaitement huilée, mais qu'une poussière mal placé pouvait enrayer. La physique mais si astucieuse derrière. Pourquoi tout le monde n'y voyait que ces engins de mort pure et simple, quand il y avait tellement plus à voir ?

La jeune italienne comptait les coups de Divine. Elle l'avait chargé en 9mm. Seize coup à compter. Moins ceux qu'elle avait elle-même tiré. Doucement, elle se laissait bercer par le claquement de chacun des coups. Une plaie qu'elle ne puisse pas agir plus librement, au fond. Mais ils ne comprendraient pas. Ces imbéciles de surdoués ne comprendraient pas. Ils ne pouvaient pas voir la gentille Firenze être à ce point passionnée par les armes. Elle devait bien sûr subir les cours de tir, leur faire comprendre qu'elle ne le faisait que parce qu'elle était obligé. Et si elle était doué... Et ben, c'était parce qu'elle avait un don, hein ? Ça devait être ça, puisqu'elle aimait pas toucher à ces choses. Après tout, elle ne pouvait pas aimer, hein. Elle était si gentille avec tout le monde, elle ne pouvait pas aimer ces messagère de mort. Bande d'imbéciles... La blonde soupira. Enfin, tant qu'elle pourra s'offrir des journées comme aujourd'hui, ça ira. Tant qu'elle pourra passer des journées avec Divine à tirer, des après-midi dans les stands de tir à envoyer des rafales sur des cibles en bois, tout se passerait bien. Elle n'avait pas besoin de plus.

Les tirs cessèrent. L'adolescente rouvris les yeux et jeta un coup d’œil à la cible visait par son amie. Une petite grimace. Bien mieux qu'elle, bien sûr. Autant dire qu'elle avait à peine dévié entre deux balles. Moment de sortir l'excuse prévue. Faisant son petit sourire amusé et quelque peu victorieux, elle dit avant que sa professeur n'ait pu prononcer un mot :

« J'ai pas de robe !

- Ca c'est pas un problème, princesse, répliqua aussitôt la rouquine. J'en ai plein ma garde-robe, et y'en a pas mal que... je.... ne peux plus mettre, bon. »

Les yeux de la blonde se posèrent sur la poitrine, l'air un peu blasé. Ouais, ça, elle pouvait comprendre... Et ils étaient en plus beaux à regarder... Par moment, elle en venait à la haïr.

Et elle continuait avec sa bonne humeur. C'était vrai, elle pouvait pas s'empêcher d'être de bonne humeur. En même temps, ce n'était pas tous les jours qu'elle pouvait sortir ses armes dans l'établissement, et encore plus utiliser le stand de tir en dehors des heures de cours. Sans parler de le faire avec sa meilleure amie. Oui, c'était une journée où l'italienne se lâchait. Et oui, ça la rendait heureuse. Ce qui lui permit de répliquer avec un petit sourire moqueur :

« Dit celle qui semble s'amuser le plus. Je pourrais essayer ton fusil ? J'ai pas assez l'occasion de m’entrainer avec ces armes. Et ça te dirait une revanche ? Si je gagne, tu devras mettre un pantalon, pour une fois, conclut-elle avec un petit sourire à nouveau joueur. »

Oui, aujourd'hui, c'était le jour des folie. Autant y aller jusqu'au bout. Fallait bien s'amuser pour une fois. Et la blondinette s'amusait comme une folle.