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 be careful what you wish cause you just might get it. — Romy

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Sujet: be careful what you wish cause you just might get it. — Romy be careful what you wish cause you just might get it.  — Romy EmptyMer 16 Nov - 21:51

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« Quiconque doit aimer aime à première vue. »
William Shakespeare.

Quel silence. Tout ce qu'il chérissait. Le silence était une chose précieuse et parfois presque impossible à savourer en ces temps modernes. Il y avait toujours le tic tac de cette horloge, le glissement du vent contre les volets, le chant de quelques volatiles qui passaient par là … Rien de bien dérangeant en somme, agréable même dans certains cas. Mais le fait était là ; le silence se faisait rare. Pourtant, durant quelques secondes, quelques minutes, il sembla exister dans cette bibliothèque. Oui, cet endroit était réputé pour être calme et silencieux. C'était sans compter les quelques gosses qui, visiblement, ne connaissaient pas cette règle. M'enfin, il fallait faire avec, se disait Gabriel en tirant sur sa cigarette, c'était un orphelinat, après tout. Tiens. Il était vrai que, lui aussi, il n'avait plus de parents.

Le dos appuyé au mur, les genoux relevés et la main gauche entre ceux-ci pour se réchauffer, Guillaume se tenait au bord de l'une des immenses fenêtres luxueuses de la bibliothèque de la Wammy's. Il avait légèrement refermé la fenêtre pour ne pas que le froid envahisse la salle ; néanmoins, s'il prenait ses aises ainsi, à fumer appuyé au bord de cette fenêtre, c'était bien parce que la bibliothèque était vide. Ou presque. Il devait y avoir une, deux personnes à tout casser. La raison ? L'heure du repas, mes enfants. Et en ce jour béni où les élèves prenaient leur temps, il n'y avait toujours pas un rat ici. Et puis, la bibliothécaire ayant prit sa pause déjeuner, elle avait bien sûr confié la surveillance à son assistant – il était là pour ça, après tout. Mais il n'y avait rien de spécial à faire, et, de toute façon, le rangement des livres, il préférait le faire le soir, histoire de lire quelques trucs en passant. Donc, non, il ne déambulait pas à travers les étagères comme il aurait du le faire, non, il préférait prendre sa petite pause clope à la place. Et puis, pour ce qui était des deux rares élèves qui trainaient, eh bien … A vrai dire, il lui avait toujours semblé évident que les élèves avaient horreur qu'on vienne les déranger avec un « je peux t'aider ? ». S'ils avaient besoin de quelque chose, ils venaient se présenter au comptoir généralement, ou cherchaient le personnel à travers les livres et les rangées. En clair, pour Gabriel, il n'y avait ici aucune raison de ne pas aller se fumer une cigarette au bord d'une peu haute fenêtre de la bibliothèque.

Une dernière bouffée de nicotine, avant qu'il ne vienne écraser le mégot sur le ciment, le jetant d'une pichenette dans l'herbe. D'un geste automatique, il vient croiser les bras contre lui, histoire de se réchauffer un peu. Malgré son pull plutôt moulant et son écharpe beige autour du cou, le menton enfoncé dans celle-ci, il avait évidemment froid. C'était l'automne, pressé par l'hiver dans ses heures tardives comme matinales. Mais il n'en voulait pas à cet automne, ni à cet hiver impatient. Parce qu'il adorait cette saison. Elle était « source d'inspiration ». Et bien plus encore.

Ses yeux se baissent enfin du paysage qu'il contemple depuis quelques minutes maintenant. Rien de bien passionnant comme paysage évidemment ; de l'herbe, un mur, des voitures. C'était la diversité de la vue qu'on avait de la bibliothèque. Enfin, il ne s'était pas non plus positionné aux meilleurs des endroits, c'est vrai. Mais il n'y avait pas beaucoup mieux que cela. Du coup, il avait osé sortir ses mains de leur cocon, sentant le froid s'en saisir, et venant attraper les branches de ses lunettes afin d'en nettoyer les verres à l'aide de son pull. Les frottant machinalement, son regard azur revenant peu à peu balayer la bibliothèque, il finit par les remettre sur le nez, décidant qu'il n'y avait toujours pas assez de monde pour qu'il bouge un peu ses travers. Donc, les bras de nouveau croisés, la tête s'étant laissée partir en arrière contre le ciment, il avait, dans un soupir aux odeurs de nicotine, posé ses yeux sur les quelques enfants que l'on voyait à l'extérieur. Ils n'avaient rien de spécial. Mais c'était ce qu'on appelait littéralement la glande.

« Monsieur ? »

Une petite voix, féminine, lui avait fait tourner le menton. Toujours aussi las, pas très réactif. Bon, il y avait déjà le premier gosse. Ca allait sûrement suivre de plusieurs autres au fil des minutes, et elle redeviendrait assez « bondée », si on pouvait dire que la bibliothèque l'était. Cette dernière était énorme, et, malgré le nombre d'enfants cultivés et intéressés par la littérature qui y venaient, elle était toujours trop grande pour qu'on puisse la remplir dans son intégralité. Gabriel, un peu blasé pour le coup, mais poli et distingué lorsqu'il le faut, laisse entendre un sorte de gémissement interrogatif, comme un « Hm ? ». Le plus désespérant dans tout ça était sûrement le fait qu'il allait enfin devoir se bouger. Aller lui chercher un livre spécifique, sûrement.

« Euh … Il y a … Comment dire, un sorte d'imbécile – non pas que je le connaisse mais je ne fais que juger par ses actes bien-sûr – bref, un, un sorte d'imbécile qui s'est étalé dans le couloir de la section théâtre avec du … Du thé, par terre, et puis il s'est, je crois, endormi. »

Le jeune homme décolle sa tête du mur, intéressé maintenant. Ses bras se décroisent et il pivote légèrement afin de reposer ses pieds sur le parquet de la bibliothèque. Il appuie son regard dans celui de la petite brune aux bouclettes souples et soyeuses, avant de lentement arquer un sourcil, montrant sa stupéfaction.

« Tu veux dire que quelqu'un est en train de dormir, au sol-même de la bibliothèque ? »

La demoiselle pince les lèvres, avant de vivement hocher la tête. Bon. Elle ne semblait pas se moquer de lui. Mais l'image qu'il avait d'un gamin avec une tasse de thé en train de dormir sur le parquet … Il fallait vraiment qu'il voit ça de ses yeux.

« Section théâtre, tu dis ? – Nouvel hochement de tête. – Je vais voir ça. »

Alors, il se laisse glisser de la fenêtre, venant enfoncer ses deux mains dans les poches avant de son jean. Il jette un œil à tous les couloirs en passant, et finit par emprunter le petit escalier qui mène à l'étage supérieur de la bibliothèque. Il était normal qu'il n'avait pas vu un tel gamin s'installer de cette façon ici, vu qu'il ne surveillait pas – mais qui aurait cru qu'un de ces orphelins était capable de faire des choses du genre ? Enfin, allons d'abord voir si c'était vrai. Si ce n'était pas, par exemple exagéré. Il était tout d'un coup bien impatient d'arriver à destination. C'était limite un petit « élément perturbateur » au sein du quotidien de la paisible bibliothèque, et c'était assez pour le faire trépigner de curiosité, s'il est possible de pouvoir trépigner de cela.

C'est donc après avoir parcouru le premier étage en longueur qu'il arriva à destination ; la section théâtre, au bout de l'étage, le moins éclairé par les lumières, et pas vraiment là où les petits surdoués préféraient aller s'instruire. C'était peut-être étonnant mais il est vrai que la section théâtre n'est pas des plus fréquentées. Du moins pas pour le moment ; Gabriel ne pouvait pas juger, il venait d'arriver. Mais bref, le jeune homme, arrivé, se posta à l'entrée de la rangée, baissant immédiatement les yeux au sol. Et, effectivement, il ne vit pas le joli paquet beige mais, à la place de celui-ci, une masse endormie dessus. Une masse qui semblait être un garçon. Plutôt grand, avec de fines et longues jambes. Et il dormait. Un livre, posé et ouvert sur son visage, cachait ce dernier, ce qui ne permettait pas à Gabriel de le reconnaître. Bon, il ne reconnaissait pas les élèves qui passaient ici, même les réguliers, du moins pas encore, mais il savait, selon les traits de la personne, s'il l'avait déjà croisée ou non. Là, il était impossible de savoir par ce simple corps fin et délicat qui s'étendait sur le parquet. Mais … Etait-ce … Ha, oui, le thé. Hum. Il avait apporté un service de thé avec lui. Il s'était installé par terre pour lire, et s'était endormi. Depuis combien de temps était-il là ? La bibliothécaire n'aurait pas apprécié le retrouver ici sans que Gabriel n'ait rien vu. Au final, heureusement que cette fillette l'avait prévenu.

Finalement, après avoir observé la scène d'un œil curieux et un peu déconcerté il faut le dire, l'assistant décida de s'avancer l'orphelin. Et en plus, il ne pouvait pas être dans une position droite ou ne serait-ce qu'un peu normale. Il avait beau être grand, il ne devait pas avoir plus de quatorze ans. Treize, peut-être. Son attitude était trop enfantine pour qu'il ait plus – à moins qu'elle ne soit tout simplement osée et provocatrice. Gabriel s'arrête, au niveau de sa tête, sans esquisser un seul geste pour le moment. Puis, il décide de s'agenouiller, venant appuyer ses bras sur ses genoux, l'observant pendant encore quelques secondes, comme pour lui laisser une dernière chance de se réveiller de lui-même, comme s'il pouvait, peut-être, distinguer une présence. Il jette un œil à son livre. « La Double Inconstance » de Marivaux. Et bien, et bien. Même si Gabriel n'était pas fan de théâtre, il devait avouer qu'au moins, il ne s'endormait pas avec de mauvais bouquins. Quoi que dit comme ça, ça faisait un peu genre … « Je m'endors parce que le bouquin est nul justement ». Pourtant Gabriel avait bien aimé les Marivaux qu'il avait lu. Mais en fait, là n'était pas le sujet ; plus important, il avait un gosse endormi sur le parquet.

Gabriel repousse ses lunettes sur le nez d'un geste lent, avant de le regarder à nouveau, se demandant en fait comment il allait procéder pour le réveiller. Bien-sûr, il y avait moult façons de le faire. De la plus sadique à la plus douce. Et il n'y avait pas la bibliothécaire. Quelle vile tentation à laquelle il est impossible de résister. Finalement, son visage se baisse sur le sien, alors qu'il vient attraper de façon délicate et du bout des doigts le bouquin auparavant déposé sur le visage du gamin. Un instant, un moment, un arrêt. Voir s'il ne le connaissait pas. Pourtant, il était rapide et simple de reconnaître ou non les gens. Peut-être parce qu'il était à l'envers. Mais non, décidément, il y avait autre chose qui avait attiré son attention : ce gosse avait les traits aussi lisses que ceux d'une jeune fille à l'apogée de sa jeunesse et de sa beauté. Haussement de sourcils bref, il finit par se ressaisir de ses pensées, levant donc un peu plus haut le livre encore, et le laissant retomber, de façon droite afin qu'il ne se prenne pas non plus la reliure dans les dents, et surtout afin de le réveiller. Bon, ce n'était pas la manière la plus douce de réveiller quelqu'un. Un bouquin dans la gueule, quoi. Mais au moins, ça réveillait.

« Hé, toi. Je m'excuse profondément de te tirer de ton doux sommeil la Belle au Bois Dormant mais ... Tu m'expliques ce que tu fais ici ? Enfin bon, allez, debout. »

Il se redresse, enfonçant de nouveau ses poings dans ses poches, le regardant de haut à présent. Mais à quel énergumène avait-il à faire ?

« Et embarque-moi ton thé. Vraiment, je ne sais pas à quoi tu pensais mais ... »

Soupir. Gabriel ne savait pas encore à qui il avait à faire, effectivement. Parce que ce n'était pas n'importe quel énergumène. C'était Romeo. Et Romeo, c'était, dans les orphelins que l'on pouvait cataloguer d'excentrique, le plus excentrique des excentriques. Il venait de rencontrer « la blague humaine ».
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Romeo be careful what you wish cause you just might get it.  — Romy Mbic93
Romeo
be careful what you wish cause you just might get it.  — Romy 926795Riddle2
Sujet: Re: be careful what you wish cause you just might get it. — Romy be careful what you wish cause you just might get it.  — Romy EmptyJeu 24 Nov - 20:35

be careful what you wish cause you just might get it.  — Romy Tumblr_lrwd9pEWaj1qcxieko1_400_large

    Romeo avait besoin de s'échapper, de s'évader très loin d'ici. Toute la matinée, il avait enchaîné les matières scientifiques avec ses chers Riddles. Alors oui, bien sûr, il aimait bien les maths, cela pouvait être amusant (surtout quand il dessinait des visages sur les numéros, mais passons). Il fallait aussi savoir que le jeune homme avait aussi passé la matinée à jouer le pitre dans la classe, à échanger des mots avec ses voisines, en bref il avait passé la matinée à dire des imbécilités tout en travaillant à moitié sur ses exercices et en imitant son professeur, Crime, derrière son dos. Heureusement, celui n'avait rien remarqué, ou l'avait drôlement bien caché. Durant sa pause, il avait cru bon de parler shopping avec Arpège, la moitié du temps pour lui faire remarque que « votre tenue montre un peu trop de vos atouts, douce jeune fille, à trop nous offrir vous nous empêchez d'en rêver » et l'autre moitié pour disserter sur la manière dont ils allaient remplir leur garde-robe d'hiver grâce à leur budget (oui, cette année, Romeo s'était fixé un plafond de dépense (jugé top secret), même s'il savait pertinemment qu'il l'oublierait ou le dépasserait sciemment).
    C'était une journée idéale, en soit. Du rire, de l'occupation, des jeunes filles souriantes, des discussions follement intéressantes et un parfait temps d'automne (qui annonçait tranquillement l'arrivée de la saison préférée du pseudo-albinos). Pourtant il manquait quelque chose, un quelque chose qui poussa Romeo à quitter son groupe d'ami(es ?) juste après les cours et à se diriger tranquillement vers sa chambre. Le vendredi et ce depuis quelques semaines, il profitait de deux heures de trou pour un petit rituel. Dans sa chambre, il mit sa théière à bouillir (hein, pas le droit d'utiliser une théière dans les dortoirs ? De puis quand ?), sorti les gâteaux et les sandwichs qu'il avait préparé/subtilisé dans la matinée, extirpa de son placard une couverture rayée puis, ainsi chargé, se dirigea vers la bibliothèque avec son absence de discrétion habituel.
    Comme d'habitude, tous les orphelins et membres du personnel étaient en train de manger et ne croisa heureusement presque personne. Ceux qu'il croisa devaient assez connaître Romeo pour ne pas se formaliser de son chargement, ce n'était pas comme s'il cultivait une attitude excentrique et passait son temps à se détacher du troupeau, quand même. Arrivé dans la bibliothèque, par contre, il fit un effort. Ouf, l'aide (ou le stagiaire ? Ou était-ce un pion attribué à la bibliothèque ? Ou juste un admirateur de la délicieuse jeune femme qui régnait sur ce lieu béni ? Bref, le roux là, Garrival) semblait être perdu dans les rayons ou en train de fumer, comme d'habitude, car il réussit l'exploit de ne pas s'en faire remarquer. Il faut dire qu'il multiplia de prudence, pour une fois, tenant bien trop à ce petit moment de bonheur pour se permettre de le voir ruiner par un membre du personnel de seconde zone.
    Arrivé dans SA section théâtre, il déplia la couverture, installa son repas sur le sol, puis parti à la recherche de quelques livres. Depuis les trois ans qu'il était ici, il connaissait l'emplacement de ses auteurs et genres préférés comme sa poche. Hugo, Corneille, Shakespeare, Stendhal, Zola et Marivaux s'empilèrent vite dans ses bras et lorsqu'il retourna à ce qu'il appelait sa « base secrète », il avait un immense sourire au visage. Il en avait déjà lu la moitié et ne finirait sûrement pas de lire l'autre moitié, mais il aimait être cerné par les ouvrages et avait surtout la manie de relire sans relâche certains de ses passages préférés.

    Contrairement à ce qu'un lecteur lambda pourrait croire, ce moment de lecture autour d'un repas n'était pas vraiment un moment de pause, de repos et de silence pour le jeune homme. Trop de choses se passaient sous sa boîte crânienne pour qu'il accepte de s'arrêter ne serait qu'un instant. S'arrêter, c'est s'ennuyer. S'ennuyer, c'est mourir. Non, même en lisant, Romeo était un éternel surexcité. Il mangeait en même temps, buvait son thé et changeait de position de manière incessante. Mais en dehors de cet activité physique, Romeo était loin d'avoir une lecture inexpressive, silencieuse et passive. Il lui arrivait souvent de lire à voix haute ses passages préférés ou au contraire ceux qu'il ne comprenait pas(mais pas trop fort, au cas où le roux dans son pull terne ne vienne le troubler) et il avait souvent plusieurs livres ouverts dès qu'il lui semblait noter une ressemblance entre les œuvres ou encore qu'il s'étonnait du changement de style d'un auteur. Mais ce qui était le plus détonnant dans sa lecture, c'était sa manie de commenter. Soit il marmonnait des commentaires à voix basse, soit il arrêtait sa lecture, attrapait un imposant bloc-notes et écrivait quelques paragraphes de sa calligraphie toute en arabesques, mais tellement serrée et rapide que, malgré son esthétique certaine n'était pas vraiment lisible. Ce bloc-note (un d'une longue liste d'autres) contenait ses commentaires, ses dessins, ses opinions et ses suppositions sur toutes ses lectures, dans un capharnaüm affreux dans lequel il se retrouvait incroyablement bien. En l'occurrence, il écrivait beaucoup plus puisque les livres ne lui appartenaient pas. Ses propres livres contenaient des commentaires incessants dans chaque marge de chaque page, faisant pousser des cris d'horreurs à beaucoup de personnes à qui il les prêtait, s'horrifiant de son non-respect du livre avec sa manie de le « gribouiller ».
    C'est pourquoi il était loin de rechercher le calme et la sérénité dans ce petit moment solitaire. Romeo était en éternelle discussion avec les auteurs et les œuvres. Et de toute manière, même seul le jeune homme trouvait le moyen de s'occuper afin de rester en éternelle surchauffe intellectuelle (oui, même en dessinant des moustaches sur les photos de son colocataire c'était une surchauffe intellectuelle). Oh et puis, quelle idée ! Romeo, seul ? Il avait toujours Juliet avec lui, voyons ! Sa fidèle poupée de chiffon était la plus merveilleuse de toutes les auditrices, car elle l'écoutait parler avec respect et ne le coupait jamais de questions ridicules.

    « Juliet, franchement, à ton avis, Flaminia tombe-t-elle véritablement amoureuse d'Arlequin ? Et était-elle véritablement amoureuse du Prince ? Je me demande si Marivaux comprenait lui-même ce qu'il se passait dans la tête de son propre personnage... En tout cas, moi, je trouve que son rapport avec Arlequin est beaucoup plus amoureux qu'avec le Prince. Elle est calme et sereine avec lui, et elle a la certitude de pouvoir rire tous les jours. Alors que le Prince est inaccessible, lointain, c'est une fascination uniquement portée par la puissance et la beauté qu'il incarne. Ce n'est pas vraiment très sain comme sentiment et- »

    Bien sûr, elle ne répondit pas. Mais il s'en moquait, il continuait de réfléchir à voix haute sur son questionnement du jour tout en sirotant son thé noir. D'idées en idées qu'il écrivait à moitié sur son bloc-notes, il finit par s'endormir, le ventre plein et le sourire aux lèvres.

    « Hé, toi. Je m'excuse profondément de te tirer de ton doux sommeil la Belle au Bois Dormant mais ... Tu m'expliques ce que tu fais ici ? Enfin bon, allez, debout.
    - Plait-il ? »

    Après avoir reçu un Marivaux en plein dans sa délicate figure (si ce rustre avait laissé une seule petite remarque sur son visage parfait, il allait en entendre longtemps parler !), Romeo mit quelque temps à se reconnecter avec la réalité. Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de ma Silvia qui était enfin prête à délaisser son maudit fiancé d'Arlequin ? Dire qu'il avait mis tant d'effort dans cette conquête, comme dans tant d'autres... Bref. La réalité finit par lui sauter à la figure : le visage fermé et définitivement masculin de l'odieux personnage qui l'avait tiré de son délicieux rêve ne laissait aucun doute sur le lieu et la situation actuels. Quant aux premières phrases qu'avaient composé l'agression verbale de ce sous-bibliothécaire dont le travail semblait être de venir perturber le sommeil des honnêtes gens, il n'avait tout simplement pas réussi à les entendre assez pour les comprendre. Une histoire d'arbres et de se lever, non ?

    « Et embarque-moi ton thé. Vraiment, je ne sais pas à quoi tu pensais mais …
    -Je pensais à boire un bon Earl Grey en la douce compagnie de Marivaux. Ne désirerais-tu pas plutôt me rejoindre, au lieu de ronchonner ?  »

    Et il lança un joyeux sourire à Gabriel, un mélange absurde d'innocence et de malice, tandis qu'il s'étirait, essayant de se tirer complètement du lourd sommeil qui l'avait emporté peu de temps auparavant. Il ne semblait pas du tout inquiet ou gêné de s'être fait découvrir. Tout en provoquant les ennuis à la pelle, Romeo avait un étrange don pour s'en sortir toujours étrangement bien. Les infractions ne semblaient jamais grave avec Romeo, juste des petites blagues d'un gamin qui ne sait pas où se trouvent les limites et qui les fait souvent oublier aux autres. Car malgré son assurance exaspérante et son comportement anachronique, le faux albinos avait un étrange charisme qui mettait à l'aise ses auditeurs, et qui lui avait toujours évité toute inimité préjudiciable.
    Ah. Et oui, effectivement, Romeo ne vouvoyait que les femmes et tutoyait tous les hommes. Seuls ses parents avaient échappé à cette règle, ainsi que quelques rares hommes qui avaient réussis à se faire un tant soit peu obéir par Romeo et qui, de ce fait, étaient cordialement haïs par l'adolescent.
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Invité
Sujet: Re: be careful what you wish cause you just might get it. — Romy be careful what you wish cause you just might get it.  — Romy EmptyLun 28 Nov - 21:41

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« Plait-il ? »

Au moins, il faisait partie de ceux qui semblaient polis. Ou ayant une certaine aisance dans la langue anglaise, aussi. Néanmoins, ce n'était pas ça qui allait rendre l'assistant des plus courtois ; avec toute la politesse dont le jeune homme pouvait faire preuve vraisemblablement, il devait bien se rendre compte que s'installer de cette façon dans une bibliothèque n'était pas la chose la plus distinguée qui soit. Et la bienséance, dans tout ça, hein ? Bref ; à manières Gabrielesques, manières rustres. Ainsi, afin d'éveiller sa conscience, il avait laissé retomber le Marivaux en plein sur son visage, avec une certaine délicatesse tout de même pour ne pas le blesser – manquerait plus que ça, un élève blessé par l'assistant d'un livre sur la face. Et puis quoi encore. Et le petit s'était doucement mais sûrement réveillé, ayant visiblement un certain mal dans le retour à la réalité. Là, le roux lui avait gentillement demandé d'embarquer sa panoplie du petit British, plutôt exaspéré que l'on apporte toute forme de nourriture et de liquide au sein de la calme bibliothèque de la Wammy's.

« Je pensais à boire un bon Earl Grey en la douce compagnie de Marivaux. Ne désirerais-tu pas plutôt me rejoindre, au lieu de ronchonner ? »

...Sérieusement ? Est-ce qu'il se fichait de lui, ou … Non, pouvait-on réellement être sérieux de cette façon ? Arrogant consciencieusement ou simplement ignorant ? Ca restait à voir, mais, dans tous les cas, il était certain que Gabriel n'allait pas se poser ici avec un « D'accord, prenons une pause ! » – à vrai dire prendre une pause ne le dérangeait pas, évidemment, mais ce n'est pas comme il faisait que ça, d'en prendre. Mais même avec toutes les propositions de pauses du monde, il devait bien faire valoir un peu de sa pauvre autorité parfois, alors, quand il avait l'occasion de le faire, il le faisait. Et les bibliothécaires savaient ô combien c'était rare de voir quelqu'un s'installer avec un service de thé et tout le reste au milieu d'une allée, endormi ! Quelle jouissance d'avoir ce cas à régler ! C'était en priorité pour ça qu'il avait réfléchi à la façon de le réveiller ; il y en avait tellement ! Et tellement de salopries à faire aussi, alors que l'élève était en tord… Mais non, il avait été plutôt aimable avec lui, cette fois-ci.

Et le malin, à la suite de sa remarque provocante, avait sourit ! Bon, ne prenons pas ça pour de l'ignorance alors. Pire encore ; à l'aise, il avait étiré ses membres, s'échappant d'un bon sommeil visiblement. Gabriel lui, avait haussé les sourcils dans une moue déconcertée de tant d'insolence. Ahh, les aînés n'étaient point bien respectés de nos jours. Enfin, Gabriel, tu ne dois pas faire bien plus que lui au niveau de la taille... Ce qui te retire tout statut de pseudo-aîné et toute impression « d'autorité » que tu peines à avoir. D'ailleurs, en parlant de physique...

Les sourcils de Guillaume s'étaient légèrement froncés en signe de frustration, et un peu d'incompréhension à la fois. Avait-il... Enfin – ses yeux, étaient-ils... rouges ? Et ses cheveux... Ils n'étaient pas blonds, loin de là, ils étaient... blancs ? Et l'incompréhension qui se dessinait sur son visage se transforma bien vite en surprise, car, oui, il lui semblait que ce qu'il voyait n'était pas son imagination. Sans s'en rendre compte, toujours accroupi à l'inverse du garçon, il s'était encore un peu rapproché, histoire de vérifier son hypothèse sur la couleur de ses yeux. Finalement, se rendant compte de sa proximité nouvelle et involontaire, il se recula un peu, se raclant la gorge avant d'ouvrir la bouche encore une fois :

« Excuse-moi, tu... As-tu les yeux rouges ? l'interrogea-t-il, toujours un peu perplexe. »

Et, finalement, il se reprend, venant s'appuyer sur ses genoux afin de se redresser et de le contourner légèrement, histoire de voir son visage du bon endroit cette fois-ci, dans un :

« Enfin bref, là n'est pas le sujet. Je viens « ronchonner » – et il avait fait le geste des guillemets avec ses doigts tout en appuyant sur le mot cité – parce qu'à toi seul tu viens transgresser au moins trois règles de la bibliothèque à la fois, et que je ne suis pas payé pour te laisser faire. »

Maintenant qu'il voyait son visage de façon plus évidente, il lui disait effectivement quelque chose. Pas quelqu'un qu'il avait remarqué comme ça au détour d'un couloir, non – croyez-moi, Gabriel croisant un albinos (ou un faux?), il s'en serait souvenu. Non, juste, son simple visage, ou regard, sans même faire attention à la couleur de ses yeux... Et même sa grande taille ! En fait, il se demandait maintenant comment il était possible qu'il ne l'ait pas remarqué avant. C'était tout bonnement impossible. Etait-il aussi tête en l'air que ça ? Ou plutôt devrais-je dire, simplement désintéressé ? A ce point-là, pour ne pas croiser un albinos au goût prononcé pour les siècles passés et à la taille qu'un Gabriel vexé pourrait qualifier de « exagérée » ?... Il fallait qu'il arrête d'être aussi aveugle, ça devenait grave. A croire que ses lunettes lui étaient inutiles. Vraiment.

Il s'était penché, attrapant le livre avant de tourner le dos à l'albinos pour le ranger – ce qu'il met quelques secondes à faire pour trouver son emplacement précis. Puis, de nouveau, il lui fait face, le regardant un instant avant de présenter ses paumes au plafond dans un geste interrogatoire, les lèvres pincées et les sourcils haussés, comme pour dire : « Eh ben alors, qu'est-ce que tu attends ? ». Ce qu'il faillit prononcer à haute voix mais... Ce serait dépenser de la salive et de l'énergie, en fait. Et il en avait dépensé beaucoup pour le petit maraud qui se dressait devant lui. Enfin, dressait, s'il daignait bien se lever un jour.

« Donc ? Debout, non ? lui fit-il remarquer, comme quoi ça faisait un peu trop longtemps qu'il attendait là. »

Niveau d'autorité de Gabriel : 0.

Néanmoins, il se rendait un peu compte que c'était laisser la facilité à un arrogant pareil, et, bien que cet intervention fût tout à fait charmante et inédite dans une journée banale, il se devait de régler ça plus vite ; dans son esprit, il était clair qu'il n'allait pas y passer la journée, et le garçon reprendrait ses affaires et quitterait la bibliothèque. Au pire des cas, il le menacerait d'exclusion du lieu durant un ou deux jours ; si c'était un littéraire passionné (il devait l'être, pour venir s'installer ici de cette façon et s'y endormir), ce serait sûrement gênant et regrettable pour sa personne.

« Vraiment, insista-t-il pour qu'il se lève. Je n'ai aucune envie de venir te porter pour que tu le fasses. Alors, juste, fais-le, d'accord ? »

...Gabriel, tu n'as toujours pas compris que pour obtenir quelque chose d'un élève il ne faut pas lui laisser le choix ? Surtout d'un effronté tel que celui qu'il avait en face.
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Romeo be careful what you wish cause you just might get it.  — Romy Mbic93
Romeo
be careful what you wish cause you just might get it.  — Romy 926795Riddle2
Sujet: Re: be careful what you wish cause you just might get it. — Romy be careful what you wish cause you just might get it.  — Romy EmptyMer 14 Déc - 15:36

be careful what you wish cause you just might get it.  — Romy Tumblrlfyru3qe2p1qggysy
    ____Romeo se délectait toujours de l'effet qu'il provoquait chez les gens qu'il rencontrait. Le choc, la surprise, la curiosité, l'étonnement, l'intérêt, l'incrédulité, le dégoût, la fascination, par exemple. Tout son personnage était créé pour cela : perturber les autres. Enfin, là, pour le coup, il était plutôt vexé. Il devait passer des heures et des heures à la bibliothèque chaque semaine, et même s'il évitait plutôt bien ce rouquin à l'air purement ennuyeux et préférait courir après la bibliothécaire rembourrée, ce n'était pas comme s'il était discret.
    ____Mais au moins, grâce à cela, il pu savourer la savoureuse honnêteté du visage devant lui. Ce petit coincé n'était définitivement pas habitué à voir sa petite et gentille perturbée. Quel garçon ennuyeux, vraiment, il était temps qu'il se bouge ! Pendant qu'il était resté figé sur la couleur de ses yeux et de ses cheveux, Romeo avait rapidement jaugé les vêtements du jeune homme. 11/20. Et il était généreux. C'était terne, sans forme, insipide, ennuyant. Une tenue vestimentaire devait parler, devait exprimer ce qu'il se passait dans la tête de celui qui s'habillait. Cet être incongru devait faire partir de cette espèce heureusement en voie de disparition de ceux qui mettent la première chose qui leur tombe sous la main, puisque leur armoire n'est remplie que d'habits similaires. Et cela empêchait Romeo de faire une quelconque analyse vestimentaire en dehors de ce fait indéniable : cruellement insipide.
    ____Pourtant c'était dommage. Il n'était pas mal fait. Et qu'est-ce que Romeo aurait sacrifié pour pouvoir être naturellement roux ! Ou avoir des yeux d'une autre couleur que le trivial marron qui se cachait sous ses lentilles rouges. Tiens, comme le vert de ce jeune homme, il lui allait très bien. Cet énergumène avait le corps de ses rêves (enfin, la couleur) et il osait se montrer ronchon. Quel gâchis !
    ____« Oui, j'ai effectivement les yeux rouges. »
    ____Il avait répondu avec un grand sourire, parfaitement sincère. Bah quoi, c'était vrai non ? Il n'avait pas besoin de savoir que c'était des lentilles, non ? De toute manière, tout le monde était au courant, à l'orphelinat, que tout cela était faux. Il aimait trop raconter l'anecdote qui avait amené cet état pour le cacher plus de quelques heures.

    ____« Enfin bref, là n'est pas le sujet. Je viens « ronchonner » parce qu'à toi seul tu viens transgresser au moins trois règles de la bibliothèque à la fois, et que je ne suis pas payé pour te laisser faire. » Blablablablablablabla. Romeo n'écoutait déjà plus. Il souriait aimablement au roux pendant qu'il parlait, feignant l'attention tandis qu'il essayait de se remémorer son nom. C'était un nom d'ange, s'il se souvenait bien, ça l'avait bien fait rire qu'un ange ait l'air aussi antipathique, d'ailleurs. Michel ? Anael ? Raphael ? Remiel ? Non, c'était plus guttural, moins lyrique. Barachiel ? Raguel ? Gadrel ? Oui oui, c'était un G...
    ____« Gabriel... » Il avait murmuré sa trouvaille avec un sourire fier de lui, plus pour lui-même que son interlocuteur, mais sans être vraiment discret non plus. Romeo et la discrétion ne faisaient pas bon ménage, en général. Puis, en remarquant qu'il l'avait dit à voix haute il ajouta : « Ah, excuse-moi, continue. »

    ____En vérité, le dit Gabriel avait terminé. Il était moins prolixe que ses collègues, c'était bien. Avec un oeil attentif, Romeo l'observa ranger le livre. Dire qu'il avait à chercher où ranger du Marivaux... On voyait bien qu'il était nouveau. Avec sérénité, Romeo se servit une nouvelle tasse de thé qui n'avait pas totalement refroidi et s'en délectait lorsque le sous-bibliothécaire se retourna. Ah ? Il voulait vraiment que Romeo parte ? Mais il n'avait pas envie, lui ! C'était inadmissible de virer ainsi les gens juste parce qu'ils ont une position pas véritablement orthodoxe et qu'ils boivent du thé. Du très bon thé, d'ailleurs.
    ____Non, en vérité, Romeo était surtout très amusé du comportement de Gabriel. Un manque d'autorité et de conviction absolu. L'adolescent, qui avait l'habitude de se battre avec des Slave, des Take, des Abbey ou des Crime était follement amusé par cette mollesse. Et l'amusement, chez Romeo, c'était aussi sacré que le thé.
    ____Il l'écouta donc en silence, cachant son sourire dans sa tasse de thé. Par contre, il ne put retenir un rire à l'image d'un Gabriel entrainant Romeo par la force hors de la bibliothèque. Cela semblait être effectivement la seule solution, bien que cela risquait de faire du bruit et de principalement donner une nouvelle occasion pour le pseudo-albinos de se donner en spectacle. Il décida de contourner la demande, comme à son habitude.
    ____« Ou alors tu peux t'asseoir à mes côtés, prendre un thé et parler littérature. Tu aimes Shakespeare ? »
    ____Sur ces mots, il avait posé le regard sur un des nombreux livres qui l'entourait encore. L'éternel Roméo et Juliette. Et rien qu'en prononçant le nom vénéré de l'auteur, ses yeux rouges s'étaient allumés de passion.
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Sujet: Re: be careful what you wish cause you just might get it. — Romy be careful what you wish cause you just might get it.  — Romy EmptySam 31 Déc - 1:03

be careful what you wish cause you just might get it.  — Romy 111231011021884940

Ce gars n'était décidément pas normal. De toute façon, qui l'était réellement, dans cet orphelinat ? Même le personnel était choisi pour ses caractéristiques spécifiques de façon à entourer le mieux possible ces orphelins. Mais était-ce leur génie ou même, de façon plus cliché, leur statut d'orphelin et donc la perte de leur famille qui les rendait aussi étranges ? En y regardant d'un peu plus près, ce garçon avait des manières plus qu'excentriques, tout autant que son physique ou sa façon de s'habiller. Mais son physique fût sûrement la chose qui obligea Gabriel à rester un instant près de l'étagère à l'observer tandis qu'il proposait quelque chose en rapport avec Shakespeare lui semblait-il. Oui, des yeux rouges, avait-il confirmé. Et des cheveux blancs. Pourtant, les albinos paraissaient beaucoup moins charmants dans les photos... Pas qu'il considère Romeo comme charmant, m'enfin. Il n'était pas non plus des plus effrayants qui soient... Serait-il faux au point de posséder une fausse couleur de cheveux mais aussi d'yeux ? Ah. Ahh, oui, effectivement, les gens de cet orphelinat paraissaient dingues, les enfants autant que les adultes. Et, oui, Gabriel pensait et parlait comme s'il n'en faisait pas définitivement partie. Sauf que ce n'était pas le cas.

Ho. Qu'est-ce qu'il avait dit, déjà ? Le jeune homme avait déconnecté en quelques secondes. Habituel, pour lui, lorsqu'il ne s'intéressait pas réellement – c'est à dire la plupart du temps. Alors, dans un réflexe, il se répète les sons qu'il a entendu, accentués par un « Shakespeare ». S'il aimait Shakespeare, et quelque chose à propos de s'asseoir à ses côtés et prendre un thé. A la limite, la prononciation du nom de son auteur préféré aurait pu l'adoucir un peu dans ses manières ; en fait, c'est ce qui se passa. Mais cela ne dura qu'un court instant. Gabriel était mou de l'autorité, mais pas aussi doux dans ses gestes et impulsions. Du coup, soudainement, le roux se voit lassé de parler – comme si l'action était fatigante en elle-même, pour le peu qu'il l'exerçait de plus – et décide de sortir de son état de statue pour venir s'avancer vers le garçon. Il vient, les mains derrière le dos, se baisser vers lui, faisant face à son visage dans un léger sourire, venant prendre avec délicatesse sa tasse sans cesser de le regarder, puis la reposant à sa supposée place, avec tout le reste du « bordel anglais ». Finalement, leur petit échange visuel se termine lorsque l'assistant se redresse, fait le tour et, « gentillement », vient saisir les bretelles de monsieur, bretelles d'un ancien temps qu'on ne porte généralement plus si ce n'est par les pépés (et Gabriel mais autant taire ce fait), mais qui donnent un certain air sexy dit-on – propos tirés de la gente féminine, true story.

Bref, Gabriel les attrape et, sans se soucier du peut-être futur mal de son arrière-train, commence à le tirer pour le traîner le long du couloir ainsi que dans l'allée qui mène à l'entrée principale de la bibliothèque, jusqu'à la double porte. Là, il le lâche, dans un soupir – bah oui, ça fatigue aussi, de traîner un gosse jusqu'à l'entrée – replace ses mains dans ses poches avant, pose ses yeux émeraudes sur les siens.

« Excuse-moi, – et il se rendit à ce moment compte qu'il ne connaissait pas son prénom – mon garçon, mais tu vas devoir aller prendre ton thé ailleurs. »

Et hors de question de parler de Shakespeare. C'était s'aventurer sur un terrain presque trop... Personnel et touchant. Donc, non, il n'en parlerait pas avec ce gosse. En fait, ça faisait du bien ce petit élan « d'autorité ». C'était du changement dans son boulot quotidien de conseils aux élèves, de littérature, de rangement. Si c'était comme ça toutes les semaines, avec ces orphelins assez dérangés, alors il n'allait peut-être pas se lasser de son travail. Ils avaient l'air tous un peu dérangés, comme dit au début. Mais il était vrai que celui-ci, celui qu'il avait en face, ce petit effronté, lui semblait encore plus cinglé. Il était sûr que, dès qu'il connaîtrait son nom, il s'en souviendrait.

Sa main se lève tandis qu'il vient démanger dans un geste inconscient l'arrière de son crâne, faisant gigoter ses mèches rousses rebelles par la même occasion, ses yeux toujours plantés dans les siens.

« Mais je vois que tu es un petit têtu. Ahhh, qu'est-ce que je suis censé faire de toi ? Je n'ai pas été formé pour dresser les blagues humaines dans ton genre.  »

De nouveau, un soupir, tandis qu'il frotte ses lèvres entre elles, en proie à une légère réflexion.

« S'il-te-plaît, évite-moi le travail, d'accord ? Je te répondrais et te dirais si j'aime Shakespeare en compromis, ou ferais autre chose si tu veux, mais, juste, ne m'oblige pas à faire un effort surhumain, comme, te porter. Franchement, c'est comme demander à un vieil homme de faire ce que je viens de faire. Aie pitié de mon corps, veux-tu ? Et puis de moi par la même occasion. »

Un silence. Moue digne d'un enfant.

« ... s'il-te-plaît ? »

Gabriel, heureusement que tu n'es qu'assistant bibliothécaire. Heureusement. L'éducation et l'autorité, ce n'est pas ton fort. En fait, si tu étais prof, tu serais juste comme ton pote Greed, à balancer des livres sur les élèves pour les faire taire comme sur un pauvre animal avec qui la communication est impossible.
Tu es désespérant.
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Romeo be careful what you wish cause you just might get it.  — Romy Mbic93
Romeo
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Sujet: Re: be careful what you wish cause you just might get it. — Romy be careful what you wish cause you just might get it.  — Romy EmptySam 7 Jan - 19:25

be careful what you wish cause you just might get it.  — Romy Tumblrljptkltcqg1qe6az1

    ____Gabriel ne réagit pas à la question de Romeo. Et cela lui retira encore de nombreux points à la crédibilité ou l'intérêt qu'il pourrait représenter : réagir au nom sacré de William Shakespeare était une caractéristique précieuse pour quiconque désirant établir un lien (positif ou négatif) avec le jeune homme. Par contre, s'il resta silencieux, il revint enfin vers l'élève avec, pensa-t-il, le désir de le rejoindre (comme toute personne censée l'aurait fait, d'après Romeo). Mais voilà qu'il volait littéralement le thé du petit anglais. « Hmm... Je suis désolé, mais tu viens de prendre ma tasse et je ne la partage pas avec- » Il fut coupé dans son explication par le subit cours qu'avait pris la situation. Sa tasse avait retrouvé son plateau et Gabriel avait... Il... Plait-il ?
    ____Au début complètement interloqué, Romeo ne réagit pas. L'information n'arrivait juste pas à atteindre son cerveau. Il était en train de se faire tirer par les bretelles par un rouquin incapable, insipide et au « goût » vestimentaire douteux ? Non. Mais. Oh. On ne lui a jamais dit de ne pas toucher aux affaires des autres celui-là ? Et la bienséance ? Et la politesse ? Et le respect que l'on devait porter à des bretelles, certes roses, mais de marque ? Hein ? On n'y pense pas, à cela ?

    ____Lorsque Romeo réussit à accepter ce qui lui arrivait, sa réaction fut rapide et habituelle : il se montra en spectacle. « Owowowowowooh ! Je te prierais de calmer tes pulsions et de me lâcher immédiatement ! Soit un gentleman et apprends à te comporter en société, pardieu ! Lâche-moi ! Monsieur ! Un peu de tenue bon sang ! » Et tout en rouspétant fermement, Romeo essayait désespérément de freiner des quatre fers, s'accrochait aux tables, aux chaises, aux étagères, lançant des regards désespérés vers les quelques spectateurs présents... Mais non, rien n'y fit. L'absence totale de muscle de Romeo l'empêcha de se libérer et la plupart des élèves étaient trop occupés à rire pour le sauver. Ou alors craignaient trop les représailles d'un sous-bibliothécaire qui n'avaient définitivement pas l'air agréable.

    ____Et enfin, son vœu fut exaucé. Il fut libéré et aussitôt se dressa sur ses deux jambes. Il commença par vérifier que ses bretelles étaient bien entières et attachées, les replaça, se recoiffa puis se lança dans la périlleuse mission d'épousseter son arrière-train avec une expression visiblement affolée. Son pantalon. Sacrebleu. Son superbe pantalon. Ce pachyderme se rendait-il compte qu'il avait été acheté avec son salaire pour au moins un an ? (Enfin, peut-être pas, mais Romeo n'était pas fort avec le salaire des fonctionnaires.) « Excuse-moi, mon garçon, mais tu vas devoir aller prendre ton thé ailleurs. -Oui oui. » Romeo ne l'écoutait déjà plus, plongé dans sa tache d'importance planétaire. Enfin, il remarqua tout de même que ce malotru ne connaissait pas le nom de quelqu'un d'aussi célèbre que son humble personne. Encore un mauvais point pour sa cause.
    ____Finalement, après avoir superbement ignoré le malheureux discours de Gabriel, Romeo finit par retourner dans un état vestimentaire et physique acceptable. C'est seulement à cet instant qu'il daigna se tourner vers le jeune homme qui ressemblait de moins en moins à un supérieur hiérarchique. Il lui sourit, poliment, fièrement, avec la savoureuse satisfaction de devoir baisser les yeux pour croiser ceux de son interlocuteur. Il adorait dominer les membres du personnel avec ses un mètre quatre-vingt-sept, surtout quand il s'amusait à se jouer d'eux. Romeo était peut-être d'une faiblesse physique sans commune mesure, mais il arrivait pourtant à être particulièrement grand pour ses dix-sept ans, surtout qu'il était loin de vouloir s'arrêter de grandir. C'était un énorme adolescent, tout en finesse, en longueur, avec des membres interminables lui valant parfois de délicates comparaisons à un insecte, comme une araignée ou une mante religieuse. Incroyablement pale et mince, il pourrait paraître en mauvaise sauté si la vivacité n'éclairait pas continuellement ses yeux et que son large sourire malicieux lui valait bien plus souvent le soupçon que la compassion.
    ____Les mains sur les hanches, souriant, Romeo n'avait rien de l'image qu'on avait de l'élève délinquant qui venait de se faire trainer à travers la bibliothèque. Il avait perdu tout l'affolement causé par sa traversée dans la poussière pour retrouver son assurance et son insolence. Avec une voix douce, il ignora tous les propos de Gabriel pour rétorquer :
    ____« Bien, après m'avoir fait comprendre de manière délicate et civilisé que tu désirais me voir passer la porte, j'ai le regret de t'annoncer que je ne compte pas quitter cette bibliothèque avant quelques temps. En effet, j'ai plusieurs recherches à effectuer. Et si tu désires à ce point me voir quitter cet havre de paix et de culture, je crains que tu ne doives me venir en aide. Et de toute manière, pour pouvoir passer cette porte il me faut mes affaires. »
    ____Et sur ces mots, il s'inclina légèrement, fit volte-face, sourit largement à l'assemblée et retourna de son allure chaloupée vers la section théâtre.

    ____Retourné dans son coin privé, il se pencha pour attraper son chapeau et, après l'avoir fait voler quelques fois dans les airs, le fit atterrir sur sa tête. Là, il se tourna vers le sous-bibliothécaire et lui lança un énergique :
    ____« Par ailleurs, je suis Romeo. On dirait un vieillard quand tu m'appelles mon garçon. »
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Sujet: Re: be careful what you wish cause you just might get it. — Romy be careful what you wish cause you just might get it.  — Romy EmptyDim 8 Jan - 14:21

be careful what you wish cause you just might get it.  — Romy 120108021936439806

Tant de cinéma pour si peu de choses. Des plaintes, des ordres, des reproches sur la politesse et la tenue, tout ça dans un même discours presque hystérique lors de sa traînée vers la sortie. Et puis, il avait mis quelques instants pour se frotter le derrière, histoire d'être impeccable. Mon dieu, sur quoi était-il tombé ? C'est ce qu'il se demanda lorsque sa main vint frotter son front, tandis qu'il prenait le temps de continuer sa tâche plus qu'importante visiblement. Et puis, lorsqu'il retire sa main, cet air fier, presque hautain – mais ça, ce n'était que l'impression donnée par le fait qu'il faisait sept centimètres de plus que l'assistant bibliothécaire – le perce du regard, appuyé par le sourire malicieux qu'il affiche, et ses mains fièrement déposées sur ses hanches. Sentant une réplique venir, introduite par un « bien » du genre... Je dépose les choses, elles sont comme ça et puis c'est tout, (bref, rien de bon en somme), Gabriel s'appuie sur la porte qui se tient derrière lui dans un soupir, croisant les bras par la même occasion, sa tête s'en allant contre la paroi d'un air las.

« Bien, après m'avoir fait comprendre de manière délicate et civilisé que tu désirais me voir passer la porte, j'ai le regret de t'annoncer que je ne compte pas quitter cette bibliothèque avant quelques temps. En effet, j'ai plusieurs recherches à effectuer. Et si tu désires à ce point me voir quitter cet havre de paix et de culture, je crains que tu ne doives me venir en aide. Et de toute manière, pour pouvoir passer cette porte il me faut mes affaires. »

...Mais. Mais, est-ce que... Est-ce que ce gosse avait un problème mental quelconque ? Un choc enfantin, quelque chose du genre ? Il fallait qu'il en fasse à ce point à sa tête, et de façon complètement calculée comme « dans son délire » ? Et puis, quoi, il fallait qu'il lui vienne en aide, genre, venir lui botter définitivement le cul ou... ? Et ses affaires... Il pouvait bien les récupérer plus tard. Ahhh, pourquoi ne le collait-il pas ? Ca ferait un de plus pour Moriarty. Que ça lui fasse plaisir ou non, au moins, il dégagerait avec cette heure de colle, et Gabriel aurait essayé ce nouveau joujou qui était d'imposer des heures d'ennui et/ou de travail supplémentaire aux pauvres orphelins désobéissants.
...Et en plus, il s'inclinait, le goujat ? Mon dieu. Vivait-il dans une autre époque ? Guillaume ne pu s'empêcher de le relooker une fois alors qu'il faisait volte-face ; comment avait-il fait pour ne pas remarquer ce look si... Spécial ? Ces bretelles roses, ahh, avait-il eu tant de problèmes que ça pour exposer une orientation sexuelle de façon si évidente par le textile ? Enfin. De toute façon, ce n'était pas ses problèmes, et, si Gabriel aimait le changement soudain et la distraction, il était fatiguant d'avoir l'attention accaparée durant trop longtemps. Il avait besoin de repos et d'indifférence très vite. Oui, c'était dur, d'avoir de la distraction.

« Par ailleurs, je suis Romeo. On dirait un vieillard quand tu m'appelles mon garçon. »

« Tu es détestable surtout, oui » avait-il pensé.
Un vieillard. Romeo. Tu. Mais. Mais oui. Cet impoli le tutoyait depuis tout à l'heure, lui avait même donné des ordres. Ca méritait bien deux heures de colle ça. Et puis, il l'avait clairement traité de vieillard. Hop, trois heures. Une autre raison pour lui en donner plus ? Non parce que, au final, ça semblait amusant de pouvoir en rajouter autant que l'on voulait – si l'on avait les justifications, bien-sûr. Et ce gamin était parfait pour ça, tant il était lui-même une bêtise. Après, nous verrons s'il lui donne vraiment. Après tout, s'il devait venir pour lui donner lui-même du travail... C'était hors de question. Prendre sur son temps libre ? Vous déconnez ou quoi ?

Et puis... S'appelait-il vraiment Romeo ? Au début, le nom n'avait pas percuté dans l'esprit du bibliothécaire. Mais, après quelques secondes, il avait, dans un réflexe, déglutit, comme pour mieux faire passer l'information. C'était quoi, un envoyé, un messager, ayant pour but de lui rappeler des choses dont il ne voudrait pas se rappeler histoire d'enfoncer encore plus la chose ? Pas que Gabriel n'aimait plus Shakespeare comme il l'avait auparavant adulé et, plus précisément, Romeo & Juliet, non, du tout. Son exemplaire, bien que maintenant un peu usé et abîmé, ce tout premier livre dont il avait fait l'acquisition, oui, cet exemplaire trônait toujours au fond de sa sacoche. Un peu comme le porte-monnaie ; il ne l'enlevait jamais. Il ne pouvait pas l'enlever. Est-ce que c'était une façon de montrer qu'il était dans l'impossibilité, depuis six ans maintenant, de faire le deuil complet de cette fille ? Sûrement. Néanmoins, malgré le fait qu'il ne s'était jamais séparé de cette passion qu'il pouvait entretenir avec ce bouquin et son auteur, il lui était désagréable que quelqu'un d'autre lui rappelle. Quelqu'un d'autre en dehors de son petit monde, de son esprit. C'était un coup de fouet, un brutal retour à la réalité, une secousse dans laquelle les souvenirs remontaient à la surface, et en même temps, une façon de dire qu'ils n'étaient pas les seuls à avoir idolâtré cet auteur et son histoire. Alors, non, dans son esprit, ce gamin ne pouvait pas s'appeler Romeo ; et encore moins aimer autant Shakespeare. Cependant, Gabriel restait calme, se jurant de rester indifférent.

Une inspiration, comme pour se donner un brin de courage, avant de se détacher de la porte et d'emprunter le chemin qu'il avait déjà traversé pour traîner le garnement. Sur ses pas, il évite deux trois élèves en plein milieu du chemin devenus bien curieux de la scène tout d'un coup, retire ses lunettes et les dépose sur une table en passant, venant se poster devant le jeune homme bien outrecuidant, les mains sur les hanches à son tour. Un sourire poli, mais bien hypocrite, s'affiche sur son visage.

« Eh bien, Romeo, commence-t-il, insistant sur son prénom prononcé avec une délicatesse certaine tandis qu'il se penche et attrape son plateau contenant le service de thé, je serais ravi de t'aider à prendre tes affaires afin qu'elles t'accompagnent vers la sortie. »

Se redressant, il appuie son sourire à la politesse maintenant sarcastique sur les bords, puis fait demi-tour pour revenir vers la sortie ; il ouvre avec douceur la porte, dépose tout aussi délicatement le plateau devant – le poussant un peu plus loin du pied d'ailleurs, au plaisir de Romeo s'il voit ça bien entendu – avant de la laisser se refermer derrière lui, tout en s'époussetant les mains d'un air satisfait. Voilà qui était mieux. Sur ce, le jeune homme revient vers Romeo, ouvrant le bras vers la sortie, comme un homme pourrait inviter une femme à danser, c'est à dire, un bras tendu vers la direction proposée et une paume tournée vers le garçon.

« Si tu veux bien suivre ton thé, proposa-t-il, tout politesse hypocrite. Tu reviendras faire tes recherches sans, ou tu resteras dehors. J'ai déjà utilisé toutes mes forces, et ça m'ennuierait d'aller chercher un surveillant pour te mettre définitivement dehors... »

Puis, sans attendre de réponse, il attrape sa main – sans délicatesse avec laquelle il avait pourtant faire preuve avec le service de thé – et l'entraîne de nouveau dans l'allée. Ce jeu était interminable, et provoquait un réel amusement chez les élèves présents qui suivaient maintenant la scène avec attention, certaines filles ne se retenant pas de pouffer ouvertement des bêtises de leur camarade, Romeo. Le saugrenu devient bien se plaire à être le centre d'attention de ces demoiselles...

Puis, sentant que sa feignantise ne peut supporter tant d'efforts, il s'arrête en plein milieu de la pièce, et se retourne vers le garçon, sans le lâcher pour autant – hors de question qu'il lui échappe encore une fois.

« Tu sais quoi ? Tu vas y aller tout seul. »

Là, une sournoise idée parcoure son esprit, et son autre main libre, d'un geste vif, vient saisir le chapeau du jeune homme.

« Et pas de chapeau à la bibliothèque. »

Décidément, mon pauvre Romeo, tu dois te sentir bien maltraité d'être autant touché par un « rustre », tout comme tes affaires l'ont été. Et, comme pour le rendre encore plus cinglé, il empêche Romeo de récupérer son chapeau de façon... grossière, c'est le cas de le dire. En effet, ses yeux verts plantés dans ceux de son interlocuteur toujours un peu plus grand que lui, histoire de bien insister sur la chose, et un sale petit sourire, il dirige son chapeau... vers son postérieur afin de le glisser entre son boxer et son pantalon. Si, si. Le chapeau de Romeo était maintenant à moitié caché par la chemise du bibliothécaire, et à moitié... Bah, dans son cul, littéralement.

« Maintenant, j'ai ton chapeau en otage. Donc... Conclusion, tu sors, et tu reviens plus tard ! »

N'empêche que, malgré son côté de gamin qu'il a toujours su garder – même si ce n'était pas vraiment volontaire... – Gabriel devait avouer que cela faisait bien, bien longtemps qu'il ne s'était pas amusé de cette façon.
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