Sujet: J'ai cru entendre... {Green} Lun 24 Oct - 13:00
{ Les chansons d’amour racontent toutes la même histoire… }
Implacable était l’angoisse qui déchirait son cœur en une lente agonie ; seule dans l’ombre du soir, elle marchait d’un pas indécis et maladroit. Une boule à l’estomac, les mains prises de tremblements, elle aurait voulu que le temps s’arrête la journée d’avant, que les doux souvenirs frais inscrits dans sa mémoire n’en soit pas encore à ce stade, qu’ils ne soient pas encore des moments passés, mais bien encore des moments présents. Elle redoutait ce qui allait arriver mais elle ne pouvait échapper à son destin. Les situations flous ne faisaient pas partie de ses préférences mais elle ne voulait plus que ses espoirs soient brisés en morceau, que son cœur soit déchiqueté. Comme les derniers jours passés furent divins ! Jamais elle ne pourrait oublier cette douceur maladroite dont il était empreint et les efforts timides qu’il avait fait pour comprendre, avancer, essayer. Mais elle savait aussi que leur relation avait pris un tournant décisif ce jour là, qu’elle ne pourrait pas redevenir comme avant. Parce que la blonde était incapable de se mentir à elle-même à ce point là, parce que leurs jeux, leurs fou-rires et cette amitié fraiche et forte qui les liait s’était teintée de rose, couleur de l’amour.
Qu’elle était candide, l’adolescente aux yeux limpides ! Maintes fois aimée, maintes fois aimante et tout autant rejetée. Il finissait tous par la laisser, et elle plongeait à corps perdu dans la solitude, abandonnée de toutes les manières possibles. Sa mère avait été la première à partir puis elle s’était sentie trahie par le reste de sa famille. Elle avait réapprit à vivre, à donner sa confiance ici. Et pourtant, elle savait qu’on finirait par la briser. Mais elle voulait se battre, continuer d’avancer, ne plus abandonner. Elle devait se servir de sa tête, rester froide, fermer son cœur. Mais c’était trop difficile, il n’était pas dans sa nature de se détourner des autres, d’être seule, abandonnée dans un coin comme une petite chose sans importance, comme un jouet cassé, dépassé, avec lequel on a plus aucune envie de jouer ; et que l’on jette sans vergogne pour en demander un neuf au père noël… Oui c’était un peu ainsi qu’elle se sentait lorsqu’ils la laissaient derrière eux sans remords.
Mais à chaque nouvelle histoire elle espérait que la fin serait différente, elle voulait penser qu’ils étaient tous différents, qu’il y en aurait un qui saurait rester. Peut-être au final cet espoir était-il étouffant pour ses soupirants ? Elle ne pouvait le savoir, ne connaissant jamais les raisons qui les poussait à disparaître. Mais pour le moment tout cela n’était que des questions sans réponses, des douleurs passées qu’il fallait ranger dans un coin, sans les oublier, mais sans y accorder d’importance : il fallait voir l’avenir, ne pas rester figée sur la peine et les douleurs oubliées. Ce qu’il devait advenir d’elle, personne ne le savait, elle-même restait dans une ignorance des plus totales. La volonté du destin était-elle immuable ? Etait-elle maitre de son avenir ? Elle le pensait, y croyait fermement. Et elle ne pouvait se permettre d’être déstabilisée par ses chagrins d’amour ; au contraire, ils la rendaient plus forte.
L’écho de ses pas dans le couloir s’était éteint et, craintive, elle observait le bois sombre de la porte, n’osant frapper. Mais il était futile d’attendre sans raison devant l’entrée de la chambre. Des bruits de jeux, des rires, lui parvenait des chambres alentours ; les orphelins qui passaient dans le couloir discutaient gaiment, insouciants de son indécision. Mais elle devait être courageuse, ne pouvait abandonner maintenant ; ce qu’elle était venu demander était d’une importance cruciale. Pour elle. Pour eux. Finalement elle se décida, frappa deux coups ; elle entendit leur écho dans la pièce mais nulle réponse ne vint à elle. Elle regarda la pendule un peu plus loin dans le couloir, puis elle ouvrit la porte en douceur et s’engouffra dans la fraicheur de la pièce, n’osant rester sur le pas de la porte. La porte se referma doucement dans son dos ; la chambre était vide, pas de Blake et surtout pas de Green. Mais elle était entrée quand même, brisant leur intimité, en toute impolitesse ; rester dehors et faire demi-tour aurait brisé toute la bonne volonté qui l’avait amenée ici, aurait fait grandir sa peur. Sans un bruit elle s’avança, détaillant la pièce peu lumineuse en raison du ciel gris ; l’Angleterre n’était pas réputé pour son soleil d’automne, ils en faisaient actuellement les frais, la masse nuageuse donnant à l’ensemble une lourde impression du ciel bas, prêt à nous engloutir dans sa masse sombre et cotonneuse.
Il y avait des affaires qui trainaient un peu partout, mais ce qui frappait surtout quand on entrait dans la pièce, c’était les rangées de peluches pokemon ordonnées avec soin qui trônaient avec fierté sur le lit de Blake ; en temps normal, et si les deux garçons s’étaient trouvés là, elle se serait volontiers jetée entre elles, juste pour faire rager le brun, puis elle serait aller se cacher derrière Green, le sourire aux lèvres devant la colère qu’elle avait ainsi provoquée. Un pâle sourire étira ses lèvres à ces souvenirs joyeux, de bonnes journées passés ici à chahuter et à combattre, Ds à Ds. La partie de la pièce tout de vert vêtu était le coin de Green ; tout rappelait le garçon. Elle s’était laissé glissée lentement jusqu’à son lit, avait posé ses fesses en toute délicatesse au bout du bout des draps. Elle allait l’attendre, elle ne voulait pas partir à sa recherche, elle voulait qu’ils soient seul pour amener sur le tapis, ce qui lui faisait si peur. Bien sûr, elle aurait pu lui envoyer un message, lui dire qu’elle l’attendait, mais elle n’en avait pas le courage.
Elle était consciente aussi que ses craintes étaient infondées, tout laissait croire que leur histoire pouvait continuer. Comme ce chaste baiser échanger dans la salle de cinéma, une heureuse surprise… Machinalement elle plongea dans ses souvenirs, laissant son corps se coucher sur la couette moelleuse, se rappelant les délicats moments de cette semaine si vite écoulée.
Car une semaine s’ était écoulée déjà ; le temps du pari était passé.
Green
Sujet: Re: J'ai cru entendre... {Green} Mer 2 Nov - 21:36
Il avançait dans les couloirs, dans un geste lent. Ses lèvres refusaient de montrer son sourire qu'il adorait tant arborer. Aujourd'hui, il ne voulait pas sourire. Aujourd'hui, allait être déterminant. Il était née, quelque jour avant celui-ci, une tristesse dans ses gestes et paroles. Et même les rires des enfants qu'il voyait jouer dehors ne le faisait pas plus sourire que ça. Il y avait cette petite pierre dans le cœur qu'il détestait. Un peu. De prendre autant de place depuis bientôt une semaine. Et penser à elle, sans cesse, depuis bientôt une semaine. Un soupire venait de franchir ses lèvres.
Qu'il se sentait enfant, au fond de lui. De cette petite possession à la découverte d'un nouveau sentiment. Des petites attentions à son égard, à sa maladresse habituelle. Green était débutant, il ne fallait pas lui en vouloir. Il s'en voulait aussi. S'en voulait certainement que cette semaine soit passé si vite. Qu'est-ce qu'une semaine dans la vie d'un adolescent fleur bleu ? Rien. Alors il ruminait en silence, baissant le visage en parcourant les couloirs de l'orphelinat. Il avait bien essayé d'aller dehors, histoire de lui changer les idées, mais même le soleil et les oiseaux n'avaient su faire sur lui un sentiment ressemblant à la joie. Alors après être resté plus de deux heures étendus sur la pelouse du parc, le visage tendu vers le ciel, il avait soupiré et s'était relevé pour repartir de plus belle dans l'enceinte des couloirs. Il avait aperçu June dans le détour d'un des couloirs et quand il était passé au prés de lui, il n'avait même pas prit la peine de le saluer. Non, il avait bien vu le visage de son meilleur ami se décomposer alors qu'il parlait avec Aurore. Mais ça, Green n'avait pas eu de ressentiment. Non, il était totalement perdu dans ses propres pensées qui le tracassaient déjà assez. Il aurait des remords plus tard et irait présenter ses excuses à June et Aurore plus tard. Là, il ne voulait voir personne.
Si bien qu'il avait longé les murs, la tête baissée. Le temps de quelques minutes, il s'était rapproché de sa chambre. A l'heure qu'il était, Blake ne serait sans doute pas dans la chambre, trop occupé à faire on ne sait quoi encore. Green ne savait jamais ce que son colocataire de chambre pouvait bien faire de ses journées quand il ne les passait pas à jouer à pokemon. Une grande inspiration s'engouffra dans ses poumons. Le mot pokmon avait quelque chose de réconfortant pour le vert. Après tout, Green pourrait passer sa journée a jouer à pokemon, non ? S'il se rapelait bien, il lui fallait un event' pour avoir un...il ne se rapellait plus du nom. Mais il lui fallait absolument ce pokemon. Comme ça, il aurait le cerveau occupé pendant quelques heures. Qu'il se détestait d'être aussi morne et apathique. C'était tellement pas lui.
Il avait ouvert la porte avec une habitude telle qu'il n'avait pas remarqué la présence de la blonde dans sa chambre. Même si son parfum aurait du l'alerté, il avait banalement cherché sa ds verte sur le dessus de son armoire de la même couleur. Green avait cette faculté à ne pas remarquer les gens quand ils étaient présents dans la même pièce que lui. Preuve encore une fois de son détachement totale de tout. Alors il cherchait à taton la pauvre console, l'attrapant après bien deux minutes de recherche et décrocha un sourire. Bon, normalement elle était chargée et prête à l’emploie, donc il n'avait plus qu'à l'allum-
« S-Snow ? »
L'allumer donc. Il se retint de laisser tomber sa Ds sur le sol sous la surprise. Elle était assise là, sur son lit, les bras sur ses draps à l'attendre depuis longtemps sans doute. Il avait déglutit, un peu. La raison de son détachement de tout depuis deux jours était devant lui, sur son propre lit avec toujours cette aura qu'il adorait tant. Il trouva sa robe très belle et chassa ces pensées de sa tête. Il la trouvait de toute façon très belle elle mais ce n'était vraiment pas le moment de penser à ça. Alors il s'était avancé vers elle, toujours sa ds dans les mains. Il pouvait remarquer la différence qui existait entre leur taille. Il s'était assis à côté d'elle dans un silence qui ne lui ressemblait pas, tournant l'objet de leur union entre ses doigts. Il devait lui poser la question.
Sujet: Re: J'ai cru entendre... {Green} Jeu 3 Nov - 21:51
} Can you take me home ? I follow the rabbit and now i'm lost and alone {
Combien de temps s’était-il écoulé depuis le début de l’attente ? Elle n’aurait su répondre, elle avait perdu la notion du temps. Elle se sentait bien dans la pénombre de la chambre vide finalement ; elle ne pouvait laisser ses craintes la ronger de l’intérieur, il fallait aller de l’avant. Toujours. De toute façon, tout serait bientôt clair. Redevenue placide, le visage dénué de la moindre trace d’angoisse, elle s’était mise à chanter, tout doucement d’abord, à peine un murmure, une chanson d’un certain âge que sa mère utilisait pour bercer ses rêves lorsqu’elle n’était encore qu’une enfant innocente. C’était la première chanson de la comédie musicale Emilie Jolie et la blondinette avait toujours aimé la mélodie.
« La petite fille, dans la chambre vide, a peur. Elle est là bien sage, au fond du lit-cage, toute seule… »
Et c’était tout naturellement qu’elle chantait, l’ambiance de la chambre se rappelant à ses chansons. Quelques années auparavant elle se serait sentie mal, enfermée dans le noir, dans cette chambre plutôt bien ordonnée… Ce n’était plus le cas, elle avait surmonté une partie de son traumatisme. Lentement, les mots s’imprimaient dans son esprit, glissaient sur sa langue, habiles, et s’emparaient de ses cordes vocales pour résonner, un peu plus fort à chaque lettre, dans la vaste pièce.
« Ses parents sont tendres mais elle ne peut comprendre, qu’ils sortent le soir, la laissant, dans le noir… »
Elle se sentait apaisée. Pourtant, à bien y réfléchir, cette chanson n’avait rien d’apaisant, elle était aussi sombre que la pénombre alentours. Mais elle ne voulait pas réfléchir au pourquoi du comment, elle se laissait juste envahir par le calme environnant. Pour un peu elle se serait presque endormie. Mais non, elle l’attendait, inlassablement, et peu importait l’heure à laquelle il déciderait de revenir. Peu importait aussi si Blake revenait avant lui. Ca n’avait aucune sorte d’importance, ils iraient discuter ailleurs tout simplement. Juste discuter. Parce qu’elle en avait besoin. Parce qu’il fallait se mettre d’accord.
« La peur l’empêche de crier, la peur l’empêche de pleurer, bien sûr, la chambre est vide mais la petite fille croit entendre chanter… Nous sommes les héros de ton livre d’image-mage, nous sommes prisonniers tout au fond de nos pages-pages. Si tu venais nous libérer on pourrait bientôt tous aller… »
Des bruits de pas dans le silence. Elle s’était affaissée sur le lit, la chanson venait de mourir sur ses lèvres. Elle se redressa doucement, partagée entre l’envie de fuir, l’envie de lui sauter au coup et de l’embrasser et la peur de se voir une nouvelle fois abandonnée… Il entra, sans remarquer sa présence. Il semblait tellement détaché de tout qu’elle aurait pu en avoir mal. Mais au contraire, elle se sentit rassurée ; Green était Green peu importait l’expression de son visage, peu importait ses mots, peu importaient ses gestes. Il était une force tranquille, un rêve perdu dans une réalité trop violente, trop brutale. Un être d’une grande pureté, d’une grande innocence… Intouchable… Lointain… Comme un ange. Elle l’observait, silencieuse, ne voulant troubler ce moment de paix. Elle ne pouvait se résoudre à parler la première, elle avait peur de trembler, de perdre contenance, de s’effondrer… Voire de pleurer. Il se retourna, la vit enfin. Consternation. Surprise. Elle ravala les larmes invisibles qui brouillaient sa vision, esquissa un faible sourire avant de murmurer un timide « bonsoir… Pardon pour le dérangement » mais il ne sembla pas s’en préoccuper. Elle s’en sentit soulager. Mais le poids qui pesait sur son cœur se faisait de nouveau sentir.
Elle le suivit du regard lorsqu’il vint s’asseoir à ses côtés. Ses yeux s’étaient accoutumés à l’ombre environnante et elle pouvait apercevoir les courbes de son visage, les mèches rebelles de ses cheveux verts. Elle devinait son regard posé sur elle, le contour de ses lèvres alors qu’il posait la question fatidique qu’elle n’osait elle-même aborder. Elle apprécia sa désinvolture, son empressement. Elle semblait paisible, son sourire ne l’avait pas quitté mais en réalité elle était extrêmement troublée et il y avait cette douleur lancinante dans sa poitrine qui la faisait souffrir. Elle baissa la tête, hésitante. Puis elle posa sa main sur la sienne, lentement, de peur qu’il ne la retire. Snow n’avait qu’une envie à cet instant précis : se blottir contre lui, oublier la peur engendrer par la réponse à venir, s’abandonner à sa chaleur réconfortante, écouter les battements de son cœur, mélodie monotone à la sonorité régulière. Elle chassa ses images de son esprit, releva la tête, cherchant, plongeant son regard dans le sien avant de murmurer.
« Je ne sais quelle réponse donner à cette question… Mes désirs… Mes envies… Je pense que nous prenons le problème à l’envers… »
Elle fuyait lâchement mais elle n’arrivait pas à rester courageuse, à lui avouer tout ce qu’elle avait sur le cœur. Elle baissa de nouveau la tête, se mordant la lèvre. Pourquoi la vie ne pouvait-elle pas être aussi simple qu’un roman à l’eau de rose ?!... Parce qu’elle n’aurait plus alors la même saveur, pensa-t-elle. Elle ne voulait pas lui imposer sa vision des choses, elle ne voulait pas qu’il subisse son caprice du moment. Elle voulait qu’il décide de ce qu’il allait advenir d’eux. Non, ils allaient décider ensemble mais elle ne voulait pas l’influencer, elle ne voulait pas qu’il soit gentil parce qu’il aurait eu pitié… Non, ce n’était pas vrai, il n’était pas comme ça. Bien trop candide, bien trop rêveur… Une nouvelle fois l’image de l’ange s’imposa à son esprit et elle frissonna. Elle voulait qu’il reste lui-même, qu’il ne se prenne pas la tête comme elle. Il fallait attaquer autrement. Rompant le silence qu’elle avait instauré, elle finit par chuchoter :
« Je n’ai pas de mots pour décrire les sept jours que nous avons passé ensemble depuis ma défaite. Malgré tout le vocabulaire que j’ai pu apprendre, malgré toutes mes lectures, je suis confuse… »
Elle porta sa main libre à son cœur, espérant innocemment qu’ainsi elle pourrait en calmer la douleur.
« J’ai été heureuse, comblée, rêveuse… Mais toi, qu’en penses-tu ? T’es-tu senti bien ? As-tu aimé le temps passé avec moi ? »
Elle aurait voulu continuer à le questionner mais elle préféra s’arrêter là. Tout lui semblait confus, ses pensées s’emmêlaient, devenaient une masse compact, informe, sans queue ni tête. Elle avait posé les questions mais les réponses la terrifiait : la vérité était toujours cruelle. Elle ne l’avait jamais épargnée. Mais avant toute chose, il fallait qu’elle le lui dise, qu’il comprenne. Mais d’un autre côté elle avait si peur de ses réactions. Elle se morigéna. Elle ne devait plus avoir peur. Un peu de courage n’avait jamais tué personne dans la vie. Plongeant dans le vert de ses iris elle finit par se jeter à l’eau.
« Green… Je… Je t’aime »
C’était pitoyable. Elle avait toujours été comme une princesse naïve à la recherche du prince charmant. Mais c’était sorti tout seul, d’une toute petite voix, à peine audible. Et elle pria pour qu’il ne l’ait pas entendu. Elle se recroquevilla, lâchant sa main, se cachant derrière ses longues mèches blondes pour qu’il ne puisse plus la voir. Elle aurait voulu disparaître, se cacher dans les draps, n’importe où. Elle avait trop peur d’être rejetée. Elle avait pourtant l’impression de faire des efforts pour combattre ces aspects ennuyeux et agaçants de sa personnalité. Mais ils finissaient toujours pour revenir.
A présent elle en était sûr, rien ne serait plus jamais comme avant. Trois mots. Elle avait tout gâché.
[Désolée c’est totalement niais et indigeste]
Green
Sujet: Re: J'ai cru entendre... {Green} Ven 25 Nov - 20:11
Il n'osait la regarder dans les yeux. Il pensait que s'il la fixait, il allait lui sortir une de ces têtes qui disaient « non ». Et ça, il ne le voulait. Il avait peur de son physique à ce moment même. Il n'était pas lui même à cause de cette histoire. Il était effrayant. Comme une loque, quelqu'un de morne. Un fantôme qui passait sa journée a soupiré à quelques souvenirs de la semaine. La nostalgie détruit un visage ? Il n'avait quitté le lit, laissant un silence entre sa question, la blonde le torturait. Green n'était pas impatient. Il avait toujours vécu avec le temps des autres, les attendant à leur rythme. Mais ce genre de situation n'était pas pareille. Elle n'était pas comparable l'envie de savoir la réponse de Snow de ses lèvres. Une semaine. Cela faisait une semaine qu'ils se côtoyaient. C'était sa première petite amie, le contexte n'était pas du tout pareil. Il y avait une relation en jeu. Et il y avait son cœur qui lui lançait des décharges pour détruire le silence parce que ce genre de silence, il commençait à le hair.
Il avait senti un mouvement infime, elle avait bougé. Sa petite main s'était agrippée à la sienne. Ces gestes ne le faisaient plus rougir. Il avait l'habitude, mais en de pareil situation, ce geste ne pouvait que le faire sourire tristement. Il avait plaqué une main dans ses propres cheveux, les ebourrifant avant de joindre ses doigts aux doigts de la blondes, les entremêlant. Peut être encore un peu de temps lui resterait-il avant la fin de leur relation.
Dans son for intérieur, il y avait une rébellion. Il ne voulait pas que tout ce termine ainsi. Pour la première fois en dix-sept année d’existence, il avait enfin comprit le verbe « aimer » et l'avait exploiter, certes pas jusqu'à l'acte passionnel, mais au moins compris. Jamais il n'avait aimé et été aimé dans son enfance. Son père ne le comprenait pas et sa mère n'était qu'un souvenir perdu aux fils des mensonges de son progéniteur. Alors pour une fois dans sa vie, Géa voulait être aimé comme il aimait Snow. Il en était certain, avait réussi à mettre un adjectif à cette relation, même s'ils n'étaient encore que des inconnus ne connaissant pas encore leur propre prénom. Mais il s'en fichait. Réellement. La savoir à ces côtés lui suffisait amplement, comme le toucher de sa main dans la sienne. Green ne demandait pas tellement plus, peu lui suffisait. Et sa simple présence faisait sa journée, un jour il lui dirait. Mais là n'était pas le moment.
« Je ne sais quelle réponse donner à cette question… Mes désirs… Mes envies… Je pense que nous prenons le problème à l’envers… »
Il avait hoché la tête, mais semblait si loin. Il ne demandait qu'un oui ou non mais si la vie était si facile, elle ne méritait pas la peine d'être vécue, non ? Il la regarda, elle avait baisé la tête. Se mordant les lèvres. S'il y avait un geste au monde qui le rendait fou, cela devait être celui-ci. Ce geste si particulier que la blonde réussissait à faire et qui la rendait absolument adorable. Il freina l'envie de l'embrasser. De un parce que ce n'était pas le moment et de deux parce qu'il savait qu'il n'oserai pas. Green avait beau avoir gagné en maturité, on le lui enlèverai pas son caractère. Alors il restait silence, serrant un peu plus fort sa petite main, la regardant encore.
« Je n’ai pas de mots pour décrire les sept jours que nous avons passé ensemble depuis ma défaite. Malgré tout le vocabulaire que j’ai pu apprendre, malgré toutes mes lectures, je suis confuse… »
Et bien sur qu'il comprenait. Lui n'avait jamais expérimenté le fait de partager la vie de quelqu'un, et elle, elle avait bousculé son monde, son univers en l'espace d'une semaine, en bien bien sûr. Il la voyait se refermer, comme éteindre les mots entre ses lèvres, devenant de plus en plus silencieux. Il n'aimait pas ce comportement, cela l’attristait énormément. On déteste voir les gens à qui l'on tient le plus se refermer devant vous, surtout si on en est la cause. Il aurai voulu bouger. Sincèrement, il pensait que chaque geste qu'il allait faire serait comme une offense pour elle. Après tout, il fallait une réponse à cette question existentielle et si elle s'avérait négative, tous ses gestes auraient détruit le peu de relation qu'ils avaient avant de sortir ensemble. Et ça, il ne le voulait pas. Alors il devait se tuer dans un mutisme, à s'en rendre fou lui -même de son incapacité à rendre ses sentiments exprimables. Si tout ça avait été plus simple, il n'y aurait pas eu autant de problème.
« J’ai été heureuse, comblée, rêveuse… Mais toi, qu’en penses-tu ? T’es-tu senti bien ? As-tu aimé le temps passé avec moi ? »
Sa réponse lui coupa le souffle, si bien que la pression qu'il avait tenu jusqu'alors sur sa main se desserra un peu plus. S'il avait comprit, la blonde...voulait donc ? Il avait écarquillé les yeux du choc. Elle voulait. Elle voulait. Les deux mots revenaient sans cesse dans son esprit si bien qu'ils y chassèrent toutes ses peines et frustrations de la journée. Maintenant dans son ventre ne se logeait qu'un sentiment de béatitude qui se traduisit par un sourire impossible à décrire tant il était grand. Mais il ne dura pas.
« Green… Je… Je t’aime »
Snow s'était totalement refermée sur elle même. Et c'est à ce moment là qu'il la vit si petite dans son énorme lit vert. Ses cheveux qu'il adorait tant touché tombaient maintenant sur son visage, la cachant du reste du monde. Sa main s'était enfuit de la sienne mais en vain il essaya de la rattraper. La blonde venait de lui avouer qu'elle voulait de son amour. Qu'elle le voulait lui et s'enfermait dans une sphère de protection contre ses éventuelles réponses. Elle avait peur de ses réponses et il le comprit très vite. Green était partagé. Mais il n'eut pas tellement de penser, il agit. On pense rarement dans ce genre de situation, on agit à l'instinct. Et son instinct était guidé par son cœur. Alors il écouta son cœur.
Ses doigts s'étaient levé du lit pour se placer dans les cheveux de la blonde, béa de la douceur de ces derniers, Green avait dégagé les cheveux de Snow avec lenteur. Il n'aimait pas la voir comme ça, vraiment pas. Surtout que sa réponse était une évidence. Il coinça une mèche derrière une de ses oreilles, approchant son visage du sien sans aucune pudeur aucune. La blonde aurait pu pleurer, il aurait agit de même. Là, il ne voyait même pas son regard. S'il était perdu ou ravagé par des larmes silencieux, il ne le voyait pas du tout. Ses mains s'affairaient à enlever celle de la blonde qui bloquait l’accès de son visage. Il les garda en main, caressant de ses pouces les phalanges de la blonde. Son timide visage lui apparu soudainement, et son cœur rata un battement. Il n'aimait décidément pas la voir ainsi, mais une poussée dont ne sait quoi voulait le contraire. Peut peut être un élan d'affection ? Il ne savait pas. Toujours est-il qu'il avait ramené la tête de la blonde contre son torse, enfouissant sa tête dans l'épaisse chevelure qu'il adorait tant. Il sourit dans ses cheveux, ses propres cheveux tombant sur les blonds.
« Tu sais Snow. Je pense t'aimer. »
Sa voix était sûre. Il releva la tête de la blonde pour l'embrasser tendrement.
Sujet: Re: J'ai cru entendre... {Green} Dim 27 Nov - 10:16
}Never Mind I’ll find someone like you I wish nothing but the best for you too {
Quelle fille aurait pu résister à de tels mots ? A des gestes si tendres ? A ces sentiments marquants, profonds ? Quelle fille aurait eu le courage de repousser un garçon si pur ? Des intentions si chastes ? Il était impossible de rester enfermé à l’intérieur de soi devant tant de sollicitude, tant d’amour, tant de tendresse. La blonde était perdue dans une confusion de sentiments. Elle se sentait comblée, heureuse, triste, épanouie, chanceuse. Elle se sentait aussi honteuse ; oui, elle avait honte de lui avoir avoué ses sentiments de cette manière, de s’être cachée après, comme si les mots prononcés n’avaient été que des bêtises. Elle s’en voulait d’avoir eu peur de ce qu’il allait répondre, d’avoir cédée devant ses craintes, de s’être couchée face à elles plutôt que de se battre. Elle avait été lâche alors qu’elle aurait du être courageuse. Parce qu’elle avait imaginé les pires scénarii, au lieu des meilleurs. Parce qu’elle avait baissé les bras avant d’avoir essayé. Parce qu’elle avait été pessimiste au lieu de comprendre, de voir, que ses sentiments, ses espoirs n’étaient pas vains.
Ses longs doigts avaient repoussé avec tendresse le rideau de mèches blondes derrière lesquelles elle s’était cachée ; ils avaient saisi ses mains, si petites par rapport aux leurs, pour mettre à jour son visage humides de larmes ; elle avait entrevu son regard et puis il y avait eu ses lèvres si délicatement pressées contre les siennes, promesses d’un amour partagé. Dieu, qu’elle se sentait stupide. Elle ne méritait pas tant de chaleur et d’affection. Et ce qu’il lui avait dit résonnait dans son esprit. Il était tellement sur de lui alors qu’elle était recluse en elle-même comme une petite chose craintive. Il l’avait avoué avec une telle franchise, un tel courage que l’espoir s’était mué en certitude au fond de son cœur. Et la peur de se voir de nouveau abandonné fut chassée au galop par un esprit qui avait retrouvé toute sa vigueur. Elle le regardait comme si elle ne l’avait alors jamais vu. Elle l’aimait si fort en réalité qu’elle se demandait si elle avait un jour aimé. Si elle n’avait, ne serait-ce qu’un instant, été aussi convaincue de la force de ses sentiments avant aujourd’hui. Les larmes continuaient de ruisseler, fleuves intrépides sur la rondeur de ses joues roses ; mais elles n’étaient plus synonymes de douleur, de tristesse ou de peur, elles étaient devenues la preuve de son bonheur.
Les mots résonnaient toujours en elle comme le plus symbolique des présents ; elle renifla le plus discrètement possible puis elle leva les yeux vers lui. Elle avait envie de lui dire tout ce qu’elle avait sur le cœur mais les mots refusaient de sortir ; ils restaient coincés au fond de sa gorge. Mais après tout, elle pouvait utiliser une autre forme de communication pour se faire comprendre. Les mots n’étaient parfois que des artifices, pas du tout à la hauteur de ce qu’on attendait d’eux. Ainsi, elle leva une main hésitante et vint entortiller ses doigts dans les cheveux verts, couleur irréelle, qui jaillissaient autour de son beau visage en mèches rebelles. Et de nouveau elle eut l’impression de le redécouvrir. Son autre main revint s’emparer de la sienne, entremêlant de nouveau leurs doigts. A ce moment là, Green aurait pu lui demander n’importe quoi, elle l’aurait fait ; elle était dans un tel état de béatitude à l’intérieur d’elle-même, qu’il lui semblait qu’elle irradiait de chaleur. Il aurait pu lui faire commettre le pire crime qu’il puisse exister, aurait pu la découvrir sous un nouveau jour, non plus comme Snow mais comme une femme, elle aurait pu s’offrir à lui sans angoisse. Elle était comblée. Et jamais il ne saurait à quel point ce qu’il venait de faire, de dire, avait sauvé la jeune fille.
Un sourire auréolé de printemps vint illuminer son visage puis elle s’empara de ses lèvres avec douceur, lui offrant un baiser à la saveur salée, à cause de ses larmes qui commençaient à peine à se tarir, laissant de vilaines traces le long de ses joues. Elle ne voulu se séparer de lui que lorsqu’elle manqua de souffle mais cette séparation lui sembla soudain douloureuse ; cependant elle ne tenta pas de nouveau de l’embrasser. Elle avait envie de se blottir dans ses bras, tout contre lui, et de ne plus jamais sortir de cette étreinte salvatrice. Elle leva les yeux, océan de cristal, rencontrant l’émeraude des siens et du bout des doigts, vint frôler la peau de son visage. Et finalement, le blocage céda, sa langue se délia et elle lui avoua, de manière plus audible cette fois, avec de la joie et non plus de la peur dans le ton de sa voix :
« Je t’aime Green, vraiment, je t’aime. »
Oui, deux fois. Parce que ces mots étaient bien souvent trop peu prononcés. Elle s’était montrée sur d’elle, dans une déclaration tout ce qu’il y avait de plus niais mais d’un autre côté tout ce qu’il y avait de plus simple et de plus beau. Et, laissant libre cours à ses envies, elle se rapprocha de lui et glissa contre lui, si petite contre ce corps si grand. L’impression fugace d’être une souris lovée contre le corps d’un gros chien passa dans son esprit, étira son sourire. Et encore, elle aurait pu lui répéter qu’elle l’aimait, jusqu’à ce qu’il en ait marre de l’entendre, jusqu’à ce qu’il la fasse taire. Mais elle s’abstint, il n’était pas question de l’abreuver à l’excès de ces mots tendres et précieux. Et elle aurait pu rester ainsi, éternellement, l’apaisement et le bonheur gravés à jamais sur son visage d’enfant, princesse dans les bras de son prince charmant. Un peu comme un conte de fée encré dans la réalité.
Il n'avait connu pareil sentiment quand elle s'était niché contre lui. Son cœur semblait perturbé par ce cœur qu'il connaît à peine mais son visage trahissait une joie profonde. La débâcle des sentiments ? Dans la petit chambre verte de l'adolescent régnait un silence réconfortant. Après tout, il lui avait dit, tous ces mots qu'il gardait en tête depuis des heures et des jours déjà, et depuis cette libération, il lui semblait que rien d'autre au monde aurait pu pâlir ce merveilleux tableau. Ce bonheur sans nom, nouveau sentiment qui n'avait pas encore été nommé. Il apprécia cet instant, apprécia le parfum de Snow, fermant les yeux, toujours béa de cet éteinte. Pour lui, qui était un amoureux débutant, ce début avait été une épreuve des plus difficiles. Aimer est difficile, même pour le cœur le plus fort, parce que aimer seul est la pire des peines et ne savoir pas exprimer cet amour est la pire des douleurs. Mais loin étaient ses pensées pour le moment. Il lui avait avoué ce qu'il avait sur le cœur, les mots les plus purs qu'il aurait pu sortir puisque pureté chez lui est sa façon d'être. C'étaient des mots vrais. Des mots profonds qui lui avaient demandé énormément de courage, mais dans l'instant, le courage avait été démultiplié, c'était l'effet que Snow faisait sur lui. Elle le rendait plus fort, ne le changeant pas. Ainsi persistait l’éternel et naïf Green, l'adolescent qui n'avait jamais aimé avant elle.
Contre son torse, il la senti bouger, hésitante. Il suivit du regard sa main qui s'entortillait dans ses propres cheveux, acte mignon quand on y pensait. Il sourit à cette attention. La blonde n'avait pas perdu sa douceur qu'il chérissait tant. Son amour devait être si grand que chaque geste qu'elle faisait lui semblait merveilleux. Peut être était-ce à l'annonce des fêtes, noël avait cette magie qui transformait les êtres ? Il ne le savait pas, mais il savait qu'il ne pouvait penser qu'elle ne fut pas magnifique. Même avec ses larmes, même avec ses yeux rouges, il le pensait réellement, Snow était belle. Et qu'il se sentait enfant à ce moment là. Couvert d'attention comme un petit garçon, d'amour à foison comme chouchouté dans un cocoon qu'il n'aurait voulu quitter. Jamais. Green n'a jamais eu cette sphère, cette bulle où la satiété comblait le manque de toutes ses attentions. Non. Son père était un ruste homme, froid et malade. Tout l'inverse de Snow qui le couvrait d'attention. Il fallait croire que pour lui, l'expression « vivre d'amour et d'eau fraîche » fonctionnait parfaitement. Ses doigts retrouvèrent les siens, il sourit. Son cafard totalement disparu.
Et c'était comme si tout redevenait comme avant, quand elle prit ses lèvres contre les siennes, scellant ainsi leur relation qui recommençait comme au premier jour, il y avait déjà une semaine. Et il souriait heureux dans le baiser, approchant encore plus près la blonde de ses lèvres par ses mains qu'il enfouit dans ses cheveux, couvrant son visage par ses boucles. Il ne pouvait dire si ses lèvres lui avaient manquées, après tout , encore hier ils étaient liés par le pari. C'était tout récent. C'était encore un rêve tout rose auquel l'adolescent adorait arborer avec elle. Comme le sont les premiers temps d'une relation où rien n'entravent les premiers flirts.
« Je t’aime Green, vraiment, je t’aime. »
Et il aurait pu fondre sur place, faire tomber toutes les fines murailles de son cœur devant ce nouvel aveu. Maintenant qu'il était audible et qu'elle le fixait, ce n'était pas la même dimension. C'était plus doux, plus vrai. Et il lisait dans son regard, que ce n'était pas des paroles en l'air qu'on avouait comme on mentait pour avoir tel cadeau à noël. Non. Ce n'était pas ça. Et il trouvait ça absolument trop mignon qu'il avança son visage au sien, collant son front à celui de la blonde avant de sourire comme jamais. Terriblement gamin. Et il souriait, le rouge aux joues du à la gène et à ce sentiment qu'il n'arrivait à nommer. Alors il embrassa son front, enserrant les hanches de Snow pour la rapprocher de lui dans un étrange sentiment de possession. Mais son mouvement est allé trop loin...et misérablement il tombe sur le lit, l’entraînant dans sa chute.
Il rit, pitoyablement quand il pense que c'est son trop plein d'affection qui a fait qu'elle se retrouve sur lui. Il a les cheveux dans un désordre apocalyptique .
« Pardon. Je pense que je suis trop heureux en fait. »
Et il soupire de bien-être, fixant le plafond comme émerveillée de la tournure de la journée.
« Trop heureux de t'avoir je pense » Ajoute-t-il, caressant les cheveux de la blonde.
} Même... Si j'ai envie de toi Même si tu sens mon cœur qui bat Si je veux du bout des doigts... Coucher avec toi Même si je suis fou Même si... Je cris des poèmes comme un enfant blême {
Elle se sentit basculer vers l’avant mais ne résista pas, emmitouflée dans la chaleur de leurs deux corps, tellement heureuse que le monde aurait pu s’effondrer dans l’heure, la terre aurait pu se fendre en deux, elle n’aurait pas bouger d’un centimètre, n’aurait eu aucune réaction. Le bonheur pouvait parfois être une chose mortelle, n’est-ce pas ? Elle aurait été si facile à blesser ainsi perdue dans cette étreinte qui n’en finissait pas… Mais nous n’étions pas dans un film d’action où la pauvre greluche qui ne servait à rien se faisait tuer dès les dix premières minutes ; loin, bien loin du plateau de cinéma, toujours en compagnie des deux jeunes gens. Et elle se mit à rire, à rire avec lui devant la bêtise dont elle avait fait preuve en doutant, devant son empressement maladroit de la prendre contre lui, et puis parce que son rire avait la pureté du chant d’un oiseau. Il lui faisait du bien, résonnant jusqu’aux tréfonds de son être. Leurs cheveux n’étaient plus qu’un amas emmêlé de blond et de vert, couleurs lumineuses dans les rayons du soleil, bien plus sombre dans la pièce baignée par la lueur nocturne. Elle ignorait l’heure, la faim qui commençait à grandir dans son ventre, elle ne voulait pas se détacher de lui.
Au fond, peut-être son amour pour lui était bien moins récent qu’elle ne se le figurait ; après tout, elle avait très bien pu se mentir à elle-même, se tromper, de match pokemon en match pokemon, de victoires en défaites et de défaites en victoires… Peut-être que ce qu’elle prenait pour un profond lien d’amitié voire de fraternité était en fait un lien plus profond, un amour d’une nature différente. Après tout, qu’était l’amour sinon ce partage d’un même sentiment ? Ces mots doux et délicats murmurés au creux de l’oreiller ? Les étreintes amoureuses et les baisers brûlant ? Ces gestes tendres et ces regards entendus ? La folie qui emportait notre cœur pour le confier à notre autre, notre moitié, notre second moi ? Oui, comment pouvait-on définir l’amour par des mots ? Le vocabulaire était vaste, les manières de s’aimer tout autant. Il en existait des sortes différentes, une et même parfois plus, suivant la personne qu’il touchait, emportait sans sa danse folle. Et qui espérait que ces sensations soient éternelles. Snow, c’était un peu tout ça à présent, tranquillement étendue sur le corps de Green, son cœur battant vite non loin du sien, à l’unisson. Le lien pourpre s’était saisi d’eux, les avait unis dans la pénombre de la petite chambre où un silence accueillant les enveloppait encore.
Réfléchissant à ce qu’il lui avait dit lorsqu’ils s’étaient effondré l’un sur l’autre, elle finit par se redresser, ses mèches couleur d’or encadrant son visage d’albâtre, ses bras délicatement appuyé sur son torse, le dominant d’à peine quelques centimètres, plongeant dans l’émeraude de ses yeux. Il était heureux de l’avoir et elle partageait son sentiment dans l’autre sens. Parfois les jours lui semblaient longs, lourds et certaines dates ravivaient quelques douleurs oubliées à l’évocation de souvenirs peu glorieux ; dans ses moments là, elle s’était toujours isolée dans un monde fait d’aventures épiques imaginaires, elle plongeait dans les mots, s’immolait lentement dans leur saveur. Mais maintenant, elle n’en aurait plus besoin ; elle n’arrêterait certes pas de lire – rien au monde ne pourrait tuer l’envie d’un bon livre et d’une tasse de thé fumante – mais dans les mauvais moments il y aurait toujours une étoile, une étincelle pure et brillante pour la guider vers la lumière, l’emmener loin de ses cauchemars. Et cette lueur bénie c’était Green. Il ne s’en rendait pas encore compte, elle non plus, mais il représentait déjà énormément pour elle. Lentement, elle vint de nouveau s’emparer de ses lèvres, avec délicatesse comme au premier jour puis elle vint murmurer à son oreille
« C’est moi qui suis chanceuse dans l’histoire plutôt… »
Et là, si Blake était rentré, il aurait eu de sérieux doutes sur la pureté apparente et la naïveté des deux jeunes gens, car leur position était du genre très équivoque. Pour ensuite s’entendre dire qu’il n’était qu’un pervers qui devait arrêter de penser. Mais personne ne pénétra dans la pièce, et ils étaient toujours tous les deux en pleine intimité. Seulement, ils ne pouvaient pas rester indéfiniment comme ça et puis une lueur d’intelligence frappa le cerveau de la blonde qui se redressa soudainement, grimaçant d’incertitude
« Pardon, je dois être lourde !! »
Ahah, laissez-moi rire. Snow et ses quarante kilos toute mouillée lourde ! Hmhm, bref, après s’être rendu compte d’une tête chose, elle se redressa, se releva. Ses pieds rencontrèrent le sol frais et elle frissonna, lissant par habitude les plis de sa jupe noire, les joues légèrement rouges. Mais là, debout toute seule comme une cloche, elle avait un peu froid. Pas que la température de la chambre soit basse, loin de là, mais seulement parce qu’elle n’était plus contre lui, perdue dans son étreinte. Ca n’allait pas du tout, finalement. Ses réactions n’avaient ni queue ni tête, totalement déréglée la fillette ! Sans doute était-ce son anniversaire et puis noël qui arrivait qui la rendait comme ça. Oui, ça devait être ça ! Finalement, écartant un bras de Green, elle se glissa contre lui en soupirant, observant les mèches rebelles autours du beau visage pâle du grec puis elle demanda soudainement, une idée germant lentement dans son esprit
Il avait prit une grande respiration, comme dans ces instants où le bonheur guide l'air jusqu'à vos poumons, les emplissant d'une sensation étrange. Cette sensation étrange qu'il n'avait jamais connu auparavant. Cette béatitude et ce moment d’extrême joie qui emplissaient l'air de la chambre le faisait sourire bêtement. C'était ça, l'amour ? Ce sentiment qui le tirait vers le haut, à flotter dans l'air comme un ballon au vent ? Adieu les soucis débiles d'un tracas inexistant, elle lui avait dit oui, il en était heureux. Alors dans la chambre silencieux, son corps tombé sur son propre lit, il la regardait. Elle et ses éternels cheveux d'or, elle et ses sourires et rougissements. Il ne semblait trouver les défauts dans ce visage, dans ce regard qu'il soutenait, sourire aux lèvres comme devant la plus merveilleuse des choses. Green était candide, naïf et incroyablement niais. Il aimait les choses belles, les jolies couleurs et l'amour à foison. Géa était sans doute encore un enfant dans sa tête, perdu dans son monde de merveille où tout ce qui était était forcement juste et vrai. Où les gens étaient gentils même derrière leur méchanceté. Il n'avait pas cette mentalité à se sentir blesser pour quelque chose qui le dépassait. Il ne se considérait pas supérieur aux autres. Tout ce qu'il avait besoin pour clairement fonctionner, c'était elle. Elle et seulement elle. Elle vint à se pencher sur lui, l'embrassant comme pour répondre à sa phrase, s'approchant ensuite de ses oreilles pour lui murmurer une phrase qu'il serait le seul à entendre. Il avait rougit sur le coup, gêné de la distance et l'étrange position qu'exerçaient leur corps.
« C’est moi qui suis chanceuse dans l’histoire plutôt… »
Les chanceux dans l'histoire, c'était un peu vous eux deux en fin de compte. Il sourit, n’osa pas bouger, de peur de déranger l’instant. De déranger le moment parce que dans le fond, il en avait très peu des moments comme celui si. Alors il la fixa, silencieux, heureux de reconnaitre à ce jour toutes les courbes de son visage, du plus petit cil au sourire au coin des lèvres de Snow.
Il n’y avait pas de perversion en ça. Green n’était pas fait de cela, cela le repoussait. Il trouvait ça…sale. Comme dérangé des allusions malsaines que pouvaient faire ses camarades. Il n’était pas au dernier stade de l’innocence, mais pour son monde si blanc, une tache de perversité était comme une vague dans une mer calme. Il n’aimait pas cela, il se le disait : « j’ai le temps de grandir pour connaitre autre chose. » Là, il n’était qu’un adolescent encore enfant.
Snow n’était de plus pas de ce genre de personne.
« Pardon, je dois être lourde !! »
Dire que le poids de Snow sur son corps changea du tout au tout quand elle se releva était mensonge. Il se releva sur les coudes à son tour, nicha une main contre sa nuque délicate, geste qu'il affectionnait tant avec le temps. Et elle était belle Snow, génée. Il semblait se perdre dans ses sentiments, trouvant la blonde belle n'importe où, n'importe quand. De n'importe quelle façon, il se disait, Snow était son soleil.
Un soleil qui s'était décalé et frissonnait sur le planché. Elle le regarda avec un regard suppliant, il sourit. Elle décala son bras, se collant à son flanc. Il fermât son étreint, enserrant sa petite taille, balançant sa tête sur celle de la blonde, se calant parfaitement. Elle épousait ses formes, tout était parfait. Il soupira paisiblement. Son visage s'attarda sur sa nintendo ds sur le côté et sur le celebre verre de lait quand la question fut posée.
« Dis Green, c’est quand ton anniversaire ? »
Il deglutit, n'essayant de ne pas attirer l'attention trop evidente que transcrisait son visage sur l'instant. Son...Anniversaire...Le savait-il encore, la date où il vit le jour ? Non. Il ne savait pas, et avant que la blonde ne lui demande, il n'y avait jamais fait attention. Depuis qu'il avait quitté son père, beaucoup de chose s'était passé. Et l'oubli en faisait parti. Il essaya tant bien que mal de ne pas mettre trop de temps à répondre. La question était toute mignonne dans son contexte, il ne pouvait nier le faite que c'était normal de savoir cela. Mais lui ne savait même pas quand il était né...il regarda ses pieds, silencieusement.
« Je...ne sais pas. »
Et un bout de sa bonne humeur partie sur l'instant, cassant l'atmosphère paisible qu'instaura précédemment la demoiselle. Il ferma les yeux. Quand était-il né ? Quand quand quand ! Il tapa machinalement ses doigts contre le lit, cherchant en vain dans sa mémoire le souvenir d'une date que lui aurait craché son paternel derrière deux ou trois hallucinations. Rien. Rien non plus sur le dossier blanc qu'il avait vu en sortant du trou à rat dans lequel il avait été jusqu'à ses quinze ans.
« Pardon. Je ne sais vraiment pas...Je. »
Son visage se décomposa, sa main venant cacher son visage rongé par le doute et la terreur de ne pas savoir sa date de venue au monde. Il pencha la tête vers l'avant, se tenant des deux mains son visage, ses cheveux cachant ses épaules. Et l’océan à l’intérieur de sa tête noyait les restes de souvenir laissant place à un flot de questions improbables et insensés. Mais il était naïf, et pour lui, un petit rien faisait une montagne. Après tout, s'il n'avait pas de date de naissance, comment pouvait-il être certain d'être vivant ?
Tu peux chanter tant que tu veux Elle ne te prend pas au sérieux Avec tes cheveux si blonds Bambino Bambino Tu as l'air d'un chérubin Bambino Bambino Va plutôt jouer au ballon Bambino Bambino Comme font tous les gamins
Elle se sentait reposée quand elle était avec lui, comme si leurs cœurs n’étaient liés que par une parfaite harmonie, le chant des organes battant à l’unisson. Ces moments étaient encore trop rares à son goût et elle les chérissait vraiment. Il était difficile de se retrouver tous les deux seuls, il y avait toujours du monde autour de Green, June et Aurore surtout ; mais il y avait aussi souvent du monde autour d’elle. On ne pouvait pas dire qu’elle était populaire comme toutes ces filles des séries américaines mais elle avait bon cœur et un sourire vraiment chaleureux. Elle attirait comme le fer attire l’aimant et la lumière le papillon. Mais entre eux deux, elle n’aurait su dire qui était l’insecte et qui était la flamme. A moins qu’ils ne fussent tous deux des papillons et le feu de l’amour la lumière qui les avait attirés l’un contre l’autre. Et dans la mêlée de leur corps, elle s’enivrait de sa chaleur et de toute sa personne. Mais la quiétude fut de courte durée. Elle brisa l’instant parfait. Elle seule fut responsable du changement d’atmosphère dans la pénombre de la petite chambre.
Elle avait sans doute posé la seule question qu’il fallait éviter. Mais comment aurait-elle pu savoir sans demander ? Pour elle, il allait de source que tout le monde avait une date d’anniversaire, tout le monde était né un jour… Et ceux qui ne connaissait pas leur vraie date, ne leur en donnait-on pas une, celle du jour où ils avaient été trouvés par exemple, ou encore commémorant un évènement particulier. Et puis n’était-ce pas triste de voir les autres fêter leurs anniversaires tous les ans, sachant que nous-mêmes nous ne pouvions pas le faire ? C’était triste mais, plus terrible encore, la blonde s’en voulait d’avoir fait du mal à Green. C’était innocent mais c’était réel. Après tout, il n’y a rien de pire que les questions d’un enfant innocent, surtout quand elle touchait un point sensible. Inquiète et terriblement troublée, elle se redressa, posant délicatement ses mains sur les siennes, tirant doucement pour découvrir son visage, sachant pertinemment que ce qu’elle y verrait lui ferait mal. Sans céder s’il résistait mais sans vouloir le forcer non plus, elle prit le temps qu’il fallu si bien que lorsqu’elle pu enfin plonger son regard dans le sien, elle souriait légèrement, se voulant rassurante.
« Ce n’est pas grave, chuchota-t-elle, tout va bien Green. Tu ne vas pas disparaître pour une chose si bénigne. Et puis, tu n’es pas seul. »
Sans doute n’était-ce pas ce qu’il voulait entendre mais elle ne pouvait deviner les mots à utiliser réellement. Ce qu’elle avait dit c’est ce qu’elle aurait aimé entendre dans un moment comme celui-ci, dans ces moments terribles où elle doutait d’elle-même, où elle doutait de tout, où les vieilles angoisses de se retrouver seule, abandonnée de tous, se réveillaient. Ces moments où elle s’isolait seule avec un livre de peur de paraître changée, de laisser voir le côté détestable de sa personnalité. Elle n’était pas parfaite, ne voulait pas l’être, mais elle voulait qu’on l’aime. Elle voulait juste se sentir aimer, être aimer. Et, avec Green, elle était comblée. Alors, il était normal qu’elle se déteste d’avoir posée cette question, cette question qui lui faisait mal, cette question qui le faisait douter, cette question détestable. Et puis, c’était dans sa nature, elle n’était pas Alter pour rien…
Elle embrassa la paume de sa main, se recoucha contre lui, hésitant à poursuivre la conversation. Et puis l’idée stupide que cette date symbolique puisse manquer à Green apparu dans son esprit et, levant la tête, elle murmura, candide au possible.
« Si tu veux, tu peux fêter ton anniversaire en même temps que le miens… C’est le 14 décembre. Enfin, si tu en as envie, tu n’es pas obligé. »
Elle avait peur de commettre une nouvelle erreur, de dire une nouvelle bêtise mais laisser le silence s’installer ne lui aurait pas paru reposant, mais plutôt gênant. Elle ne voulait pas que quoi que ce soit puisse interférer dans la relation naissante qu’ils étaient en train de construire. Ni ses propres mots, ni ceux des autres. Ni ses propres réactions ni celles des autres. Et si elle avait fait un peu plus attention à l’entourage du jeune homme elle aurait peut-être vu, elle aurait peut-être compris qu’elle n’était pas la seule à nourrir des sentiments semblables à son égard, elle aurait peut-être surpris les regards d’Aurore, elle se serait peut-être sentie menacée. Peut-être. Mais elle n’aurait rien fait. Parce qu’elle aimait Green et qu’il le lui rendait. Il avait choisi et tant que ce choix serait immuable elle ne réagirait pas. Même si elle finissait par comprendre. Et pour le moment elle voulait juste savourer le bonheur simple d’être avec lui, à ses côtés. Elle n’avait pas peur, ne devait pas. Il ne ferait pas comme les autres, il ne la laisserait pas seule en s’en allant subitement. N’est-ce pas ? Non, il n’était pas ce genre de garçon, il était bien trop différent de ses ex-copains. Cette histoire ne finirait pas par des sanglots solitaires au fond de la salle de musique inoccupée. Elle ne devait pas se finir, pas à peine entamée.
Mais son monde n'avait pas de limite, comme ses peurs et ses frustrations. Et même s'il était doux, Green avait toujours ses défauts, ses...phobies, cachées, au fin fond de son cœur avec tous les souvenirs de son enfance qu'il n'aurait pas appelé « enfance » s'il en avait eu le choix. Une date était un fait. C'était « l'entrée » sur terre, le premier souffle, la « vie ». Mais lui avait-on réellement laissé le choix de connaître autre chose que les vastes étendues des montagnes et la cave moisie de savant aux idées louches ? Non. Les collines enneigées remontaient à trop loin, il n 'en avait même plus souvenir. Alors se souvenir d'une date, de sa mère ou même le visage de son père, il n'y arrivait pas. Green n'avait pas de date comme d'autre n'avait pas de parent. Lui avait tiré le gros lot.
Il n'avait plus rien. Du vent, son existence n'était sans doute même pas relatée sur un carnet quelconque. Et que ça le terrorisait, qu'il tremblait. Lui qui avait sa propre vision du monde. Lui qui parlait avec les chats et les oiseaux. Même eux savaient quand ils avaient été conçu. Il se sentait misérable dans la petite pièce, ses bras tenant sa tête. Un rien pouvait détruire son monde, même s'il savait se relever rapidement : le choc était toujours très dur.
Mais elle était là. Elle et ses petites mains qui s'accrochaient aux siennes. Elle était là, il n'était pas seul. Il l'avait, elle existait. Et paradoxe ou non, sa présence était une aubaine. Parce que si elle était là pour lui, cela voulait dire qu'il existait pour elle. Ses mains se sont bien vite baissées, retenues par les doigts délicats de la blonde. Il était là, son petit flocon de neige. Il était même pendant ses doutes, même pendant qu'il se murait en statue de sel, rongé de l’intérieur par tout ce qui cogitait dans sa tête. Il ne faut pas t'en faire, Green. Snow est là. Une date t'importe peu vu que tu l'as elle ?
C'était comme s'il pouvait remplacer le monde par cette éternelle réponse. « Je l'ai elle. » Et si la terre explose, il s'en fichait, vu qu'il l'avait. Vu qu'elle représentait tout. Vu qu'un concours de circonstance avait tourné en leur faveur. Vu qu'il était un de ces amoureux qui le sont pour le reste de leur vie.
Vraiment ?
« Ce n'est pas grave, tout va bien Green. Tu ne vas pas disparaître pour une chose si bénigne. Et puis tu n'es pas seul »
Il l'avait.
Sa voix le berça. Sa main se nicha contre ses lèvres. Il la regarda, ses yeux retrouvant leur lueur. Il resta silencieux, partagé. Son cœur allait exploser. Il n'en pouvait plus. Comment avait-il pu tomber sur une personne aussi parfaite ? Il n'en croyait pas ses yeux. Elle se recoucha contre son flanc, il releva la tête en l'air, laissant place à un long soupire, fermant les yeux. Mais qu'il était stupide de s'inquiéter pour si peu de chose. Qu'il paraissait étrange. Il voulait se taper ta tête, se dire de ne pas craquer pour rien. Les garçons ne sont-ils pas supposés être les plus forts ? Il ré-ouvrit les yeux, re-nichant sa main autour de la taille de sa petite amie.
« Si tu veux, tu peux fêter ton anniversaire en même temps que le mien...C'est le quatorze décembre. Enfin, si tu en as envie, tu n'es pas obligé. »
Il tourna sa tête vers la sienne, ses yeux illuminés comme pouvaient l'être ceux des enfants à qui ont promet quelque chose. Sa...date de naissance...en même temps que la sienne ? Il hocha la tête, trop énergiquement, trop heureux. Son sourire se dessinait sur ses lèvres et avant qu'il ne pu répondre, il l'embrassait. Un rien pouvait le détruire, comme un rien pouvait le bâtir. Green était ce genre de garçon qui n'avait pas encore définit ses limites. Parce qu'il parlait aux chats, parce qu'il avait peur de l'orage et que l'idée d'avoir la même date de naissance que Snow était comme si l'on lui avait offert la lune.
Il se décrocha d'elle, embrassant encore son front, y nichant sa tête.
« Oui. Oui je veux que ma date de naissance soit le même jour que toi. »
Il resta ainsi, l'entourant de ses bras, la calant contre son torse. Et il se fit force pour ne pas l'étouffer tellement qu'il la voulait contre lui. Tellement qu'elle lui offrait un magnifique cadeau. Même si elle n'en avait pas conscience. Même si pour elle, une date n'était pas une valeur humaine. Green la remerciait. Une idée lui traversa la tête, sema du rouge sur ses joues. Il l'écarta de lui, prenant une mèche de cheveux entre ses doigts, n'osant pas réellement la regarder. Il voulu parler mais rien ne sortit premièrement. Confus. Il rougissait aux fils du temps, devenant de plus en plus louche, faisant attendre Snow qui devait le regarder bizarrement. Il baisse finalement la tête, arrêtant de trembler, parlant tout bas.