get you on my level; do you think that you can handle it ?


En ce moment, Ember avait la tout juste nette impression qu'être shape était un simple travail non rémunéré. C'est pas comme s'il avait besoin de faire autant de sport non plus. Mais il avait accepté cette condition, avec l'athlétisme la boxe ou autres du genre. Pourtant, quand on voyait la corpulence réellement fine du brun, personne ne se doutait une seule seconde qu'il faisait du sport autant qu'il se foutait de la gueule des gens. Mais si, mais si, je vous assure, c'est bien un shape. Un shape qui, en fait, ne se nourrit que la plupart du temps de conneries, et en plus deux ou trois fois par jour maximum. Et comme la graisse est éliminée par le sport intensif, au final, il reste mince, nourri, et quand même un peu musclé (surtout au niveau des bras et des jambes en fait). Voilà le secret pour être parfait ! /out. C'était donc sa pensée lorsqu'il frottait ses cheveux bourrés trempés sous la douche, après une bonne séance de boxe : il devait être rémunéré. Bah ouais. Si Emmanuel donne autant d'efforts, c'est pas pour rien, autant gagner de l'argent en échange. Petit sourire à cette pensée alors qu'il avance sa main pour stopper le flux d'eau, sachant son idée complètement loufoque. Le sport, pour les shape, après tout, c'est surtout pour eux, personnellement. Alors pourquoi devraient-ils être payés pour des soins qu'on leur offre ? Enfin, ça Ember le savait bien, mais cette idée plutôt utopique de recevoir de l'argent pour faire son bon travail de shape était tentante.

Ses genoux se plièrent pour qu'il pose son popotin sur le banc des vestiaires, le bassin entouré d'une serviette et ses mains occupées à sécher ses cheveux avec une autre. La conclusion était celle-ci : il n'avait pas demandé à être shape. On l'avait, comme un vulgaire objet, mit dans cette catégorie, parce qu'il répondait à certains critères. Rien de plus. Donc oui au final il pouvait bien être payé pour faire quelque chose qu'on l'avait obligé à faire, en échange de son non-révoltement. En fait … Si on ne l'avait pas reprit de chez sa tante à ses quinze ans, où il pouvait faire ce qu'il voulait sans qu'on ne l'en empêche, il ne s'obligerait pas à faire tout ça ici. Non, en fait … s'il n'avait pas été orphelin tout court, tout ça n'arriverait pas. Serait-il ce qu'il était aujourd'hui si ses parents n'avaient pas été tués ? Serait-il celui qui n'a pas d'émotions ni de sentiments, et qu'on ne peut atteindre simplement parce qu'il n'est attaché à rien ? Oui, sauf que, voilà, depuis un moment, les pensées d'Ember étaient grandement influencées, et ça, ça ne lui plaisait pas. On va dire que, allez quoi, 30% de sa personnalité moqueuse et détestable avait disparu ces derniers jours. L'être qui s'était refusé toute émotion humaine durant toutes ces années … s'en voit imposée une, aujourd'hui. Enfin, ce n'était pas vraiment une émotion. Il ne savait pas trop. C'était … l'intérêt pour quelqu'un ? Cette personne qui portait le surnom de Shadow.

Sans un mot, il finit de s'habiller – parce que durant ce monologue de pensées, c'est ce qu'il avait fait – en enfilant son haut, simple tee-shirt blanc avec un col pas en V mais un peu élargi tout de même, ainsi qu'une veste noire ouverte de genre sport (like this sisi) remontant la capuche sur son crâne – le vent sur ses cheveux mouillés lui avait toujours donné un mal de tête pas possible le pauvre chou. Et à peine fût-il levé, son simple sac de genre eastpack noir sur l'épaule droite, que cette même personne lui revint en tête. Non, vraiment, il ne pouvait pas le laisser deux secondes tranquille ? D'habitude, ça ne le dérangeait pas de penser aux gens, car c'était souvent pour chercher de quelles façons leur nuire, mais là … penser à Shade pour qu'il le rembourse, ok, mais quand ça déviait à penser à où est-ce qu'il se trouvait … C'était quand même irritant. Il l'avait vu plusieurs fois, depuis cette scène plutôt wtf dans sa chambre. Leur relation tournait un peu à la Conrad ; presque « amis ». Mais ce n'était tout de même pas la même chose. Ce n'était pas la même chose parce qu'Ember ne pensait pas souvent au blond. Parce qu'il ne se retrouvait pas à faire des rêves où il apparaissait. Parce qu'il ne ressentait pas, parfois, l'envie de le voir. Et ça, se rendre compte de ça, ça lui faisait serrer les dents et les poings. Ressentir ce pitoyable attachement humain était détestable. Parce qu'il en devenait aussi pathétique et faible qu'eux durant un instant. Non, franchement, c'était à se donner des envies de suicide là.

Alors le brun, son ironie en moins et son impassibilité et froideur un peu plus prononcées que d'habitude, s'extirpait des vestiaires pour longer le terrain extérieur et se diriger vers les jardins. L'idée de s'allonger, soit sur un banc, soit dans l'herbe, éloigné des autres, lui plaisait assez. Bon, le soleil qui s'était installé uniquement lorsqu'il avait fait son sport quotidien commençait à laisser place aux nuages, mais tant pis. Au pire, il rentrerait trempé de la prochaine pluie. Ce n'était pas un problème. De toute façon, ses cheveux étaient encore trempés, alors qu'il pleuve ou non … ça ne serait qu'une douche supplémentaire.

C'est donc ainsi que, son visage parsemé de quelques gouttelettes d'eau glissant de ses mèches ébènes, le jeune homme fila parmi les jardins, les mains dans les poches de sa veste, jetant un œil indifférent aux différents orphelins. Il avait beau en reconnaître quelques uns, il continuait son chemin vers un endroit vide. Non, vraiment, il ne savait pas ce qu'il lui prenait. Mais il n'avait aucune envie de s'amuser ou autre. Il avait envie d'être seul, de se vider l'esprit de ces conneries, et de reprendre sa vie normale. Il se ferait rembourser par Shadow et basta. C'était la décision qu'il avait prise lorsque ses fines mains presque efféminées s'étaient déposées sur le tronc d'un arbre assez étrange, après avoir laissé son sac sur l'herbe. Cet arbre était complètement penché, le tronc étant presque à l'horizontale sans l'être complètement puisqu'au final il montait légèrement vers le ciel, déployant des branches aux formes tout aussi étranges que celui-ci. C'est donc d'une pression sur ses bras qu'il réussit à s'installer dessus avec légèreté, venant passer une jambe par-dessus pour se mettre à califourchon avec une agilité déconcertante, s'allongeant, les mains derrière le crâne. Conclusion : ce mec est un koala. Sauf que ces efforts pour s'installer en déconnexion du monde furent inutiles. Son regard fila droit entre les branches et les autres arbres, car, à proximité du sien, juste en face de lui, COMME PAR HASARD évidemment, se dressait un banc où il aurait espéré que personne n'y soit, bien que ce n'était pas le cas. C'était visiblement quelqu'un qui recherchait la tranquillité tout comme lui. Dommage pour lui, un chieur prénommé Ember se trouvait là. Sauf que c'est en se redressant, les mains posées sur le bois pour ne pas trop appuyer son entre-jambe contre – à califourchon ça fait mal quand même – qu'il se rendit compte que cet inconnu n'était pas n'importe qui. Oh non, ce n'était vraiment pas n'importe qui, puisque c'était en clair le mec qui le frustrait le plus en ce moment, tellement qu'il en perdait son sarcasme. Et bien-sûr, plusieurs personnes l'avait remarqué, ce changement. Il allait y mettre fin tout de suite.

D'un bon, le félin sauta de son arbre, sans grande difficulté puisqu'il n'était pas perché bien haut, la capuche retombant, attrapant son sac à la volée pour s'avancer vers le banc. Sac qu'il relâcha à proximité, dans l'herbe toujours, venant s'approcher du côté de la tête de Shadow. Là, sa main le plus proche du dossier s'accrocha à celui-ci pour qu'il se penche au-dessus du visage du brun, n'y allant pas de main morte sur la proximité – car il aimait toujours le frustrer ceci dit. La capuche était retombée sur ses cheveux, et un peu d'eau tomba de ses mèches sur Sho, mais puisqu'il aimait l'embêter, ce n'était pas un problème. « Yo. » Léger sourire en coin, qui disparaît aussi vite qu'il est venu, laissant place à son indifférence – oh oui, Ember avait vraiment perdu une partie de son sarcasme ces derniers temps, je ne vous mentais pas. Ce sourire en coin avait même été faux, presque pour dire qu'il était resté le même alors que non, et que la cause de son putain de changement était à quelques centimètres de son visage. « Ca fait plusieurs jours maintenant. Mon fric ? » Allons bon, finissons-en.

Dormir.
Cela faisait bien trois jours que Sho n'avait pas dormi. On pourrait bien se demandait ce qu'il foutait de ses nuits, au lieu de dormir, et ce serait tout à fait justifié. À vrai dire, il ne foutais pas grand chose. Enfin, des choses que d'autres considéreraient comme tout à fait futiles. Il ne bossait pas, il ne rangeait pas ses cours, il ne cherchait pas à réviser pour les DS du lendemain – de toute façon, il comptait même pas aller en cours. Il ne foutait rien de logique pour un orphelin surdoué comme lui. Non vraiment. Il fumait, il écoutait de la musique, il bouquinait quelques pornos, il se branlait, il pensait qu'il manquait de clopes et que le paquet d'Ember était déjà fini depuis la veille. Ember. Ember. Il y pensait depuis cette fameuse soirée pluvieuse, à Ember.
Il allait sur son PC, il cherchait un nouveau manteau pour l'automne qui arrivait, se disait que la vie était franchement mal foutue et que les sites de fringues devraient pas renouveler leur gamme tout les ans : après tout, Shadow était le meilleur client d'un seul modèle depuis des années. Seule la taille changeait.
Bref, tout ceci faisait que il ne dormait pas. Et puis la nuit bien souvent il préférait profiter de la lune et de l'obscurité enivrante de la nuit, et ce même i il se les caillait et que parfois il aurait préféré être castré que de rester à mourir de froid dehors. Malheureusement, après trois jours sans sommeil ou presque, il avait bien fallu que le pire arrive. Par pire j'entend bien évidemment qu'il avait été.... viré de cours.

Oui. Sho détestait les cours tout autant qu'il détestait en être viré.

« Jeune homme, allez dormir, vous me faite de la peine ! », avait meuglé le prof de philosophie en plein milieu d'un cours sur Freud. Et dieu sait que Shadow adorait la philo tout autant qu'il détestait les cours.

Alors il avait éteint discrètement le joint qui se finissait entre ses lèvres, tout en relevant la tête. Mon dieu qu'il faisait peur. Une vraie gueule de zombie. La question suivante se posait finalement : OU ALLER. Ou. Infirmerie, NON – salut je viens pioncer mais je peux pas fumer ? …... la grosse blague en somme.
Sa chambre, non plus. Pourquoi, on ne sait pas, il avait simplement un mauvais pressentiment – on sait jamais qu'une partie de jambe en l'air ai lieu et qu'il n'ai pas été informé.
Merde, il fallait donc aller … Au soleil. Je sais que la notion de « soleil » en Angleterre est très vague et incomplète, mais c'était déjà trop (oui je suis médisante et j'assume, just a joke, j'adore l'Angleterre plus que n'importe quel pays) pour notre pauvre petit Shadow. Alors quitte à faire, autant être tranquille pour aller médire sur la population de l'orphelinat, voire même découvrir, avec un peu de chance, quelques secrets cachés à un endroit désert. Alors il se posa sur un banc. Il observai les oiseaux et les vers de terres, les oiseaux.... les ois...

- MERDE DES ZOMBIES !

Il se leva, courut à pleine vitesse pendant qu'un violent orage se préparait. Autour de lui, des orphelins avaient été mordus et infestés par ces sale bêtes. Il alluma une cloppe en courant, et la lanca dans l'oeil de l'un d'entre eux, avant de lui arracher la tête.

« Yo. »

- AAAAAH SALOPPERIE DE ZOMBIE CREVE CREVEEEEEE CREEEEVE.


Shadow venait, en gros, d'essayer d'étrangler qui était penché au dessus de lui. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il se rendit compte que il avait dormi paisiblement, et avait seulement rêvé. Il se jeta en arrière.

- Putain Ember qu'est-ce que tu fous là ?

Reprenant ses esprits, il se demanda si le brun n'avait pas eu un peu trop peur. A voir son visage, non. Quoi que, peut-être cachait-il bien son jeu ?
Il se redressa, s’asseyant finalement sur le banc, essuya ses petits yeux endoloris par la lumière du jour, bailla, puis dévisagea pour finir son interlocuteur.

- En passant j'ai plus de clopes, chuchota-il, de son pauvre petit air de dominé.

L'air de s'en foutre royalement, Ember se contenta d'ignorer la remarque et enchaina rapidement sur ce qui parut être le sujet de sa présence.

« Ça fait plusieurs jours maintenant. Mon fric ? »

Sho réfléchit en levant les yeux au ciel – ciel qui les lui brulaient, d'ailleurs. Qu'est-ce qu'il pourrait bien lui sortir comme excuse de merde pour expliquer le fait qu'il n'avait toujours pas de fric et que même s'en en avait, il ne comptait pas payer en monnaie Ember ?

- Tu devinera jamais ce qui m'est arrivé, mec !

Maintenant il faudrait reculer le plus longtemps le moment ou il devrait raconter en détail le pourquoi du comment il était fauché – false story, bien sur. Du coup, il avait commencé à s'engouffrer dans une bien grosse connerie, car à coup sur, Ember serait interessé par l'excuse (aussi pitoyable soit-elle, qu'il allait donner). Shadow se limita à cette petite phrase introductrice emplie de suspens, avant d'essayer de changer de conversation.

- Sinon ça va la vie ?

Insérer ici le sourire niais style « 8D » du type qui ne sait pas quoi dire.

all the things he said, running through my head


Sauf qu'Ember n'avait pas prévu que le brun soit endormi – et qu'il se soit complément défoncé la gueule, soi-disant passant. Alors certes, il fût un peu étonné lorsqu'il se fit repousser soudainement par Shadow dans un cri totalement wtf, mais ne le montra pas. Il avait juste entre-ouvert les lèvres, sans afficher un air paniqué. Même pas un petit sourire en coin amusé de la situation. PUTAIN DE SHADOW QUI INFLUENCAIT SON CARACTERE, MERDE QUOI. Il s'était fait écarté par ce dernier donc, dans un cri désespéré et affolé. « AAAAAH SALOPPERIE DE ZOMBIE CREVE CREVEEEEEE CREEEEVE. » Simple soupir de sa part. Il était vraiment con quand il le voulait. Quoi que bon, il pouvait bien rêver mais … jusqu'à étrangler Ember. Ses mains sur sa peau avaient vraiment été désagréables. Il avait même serré les dents sous celles-ci. Il n'aimait définitivement pas qu'on le touche. Les mains qui avaient été posées sur son corps dans de rares fois … elles ne lui avaient jamais plu. Et ce n'était pas aujourd'hui que ça allait commencer. (Enfin ça c'est ce qu'il pensait 8D /pan/). « Putain Ember qu'est-ce que tu fous là ? » Euh, je viens chercher ce que tu me dois depuis des jours, aurait-il pu dire. Il n'avait qu'un mot à l'esprit : en finir, en finir, en finir. Shadow. WHAT ? Qu'est-ce que son prénom venait se foutre là putain ? « En passant j'ai plus de clopes. » Haussement de sourcils. Il fit semblant de ne pas entendre. Parce que de toute façon, il lui devait toujours ce paquet. Alors il allait certainement pas lui faire une deuxième fleur. Comme si Ember faisait des fleurs, en général … Ce mec … Le changeait trop. C'était un gros wtf dans son esprit, et il aurait pu remercier Dieu qu'on ne puisse lire dans ses pensées et que les gens croient que c'était toujours le même. Alors il venait réclamer son argent, plus sèchement, plus directement. Sarcasme : complètement OUT. « Tu devinera jamais ce qui m'est arrivé, mec ! » Son sourcil droit se hausse de façon à lui demander de développer. Parce que oui, il voulait entendre son excuse, se préparant déjà à le descendre parce qu'il n'avait pas son remboursement. Quand on ne remboursait pas Ember, on payait. Mais là … Là, il voulait tellement couper les ponts et le dégager de son champ social pour ne plus qu'il le frustre qu'il serait presque prêt à faire impasse sur son argent. Oui, IMPASSE SUR SON ARGENT.

« Sinon ça va la vie ? » disait-il avec son grand sourire, assis comme si de rien n'était. Euh. Foutage de gueule un peu non ? Et en plus, il était schizophrène ? Eh ben. On aura tout vu. Alors Ember, redressé, le regardait en silence, blasé, clignant simplement des yeux. Son regard montrait évidemment qu'il restait indifférent à sa tentative de changement de sujet. Alors il soupire, sa tête retombant, avant qu'il ne se redresse pour le regarder. « Bon. » Attention suspens. Qu'est-ce qu'Ember avait décidé de faire ? Le frapper comme il le méritait si bien ? 8D Non, parce qu'il détestait la violence autant qu'il détestait qu'on le touche. A noter que cette haine de la violence était optionnelle et qu'il la mettait de côté parfois, alors si on comparait à le fait qu'il n'aimait pas qu'on le touche … EN CLAIR VOUS POUVEZ TOUS TOUCHER EMBER. 8D /out Non, complètement faux, et vaut mieux pas pour vous si vous voulez pas finir avec un couteau sous la gorge comme certaines personnes.

Il finissait donc par s'installer sur le banc, mais, comme Ember était du genre à ne pas aimer s'installer de façon normale – ses positions étaient toujours, d'une manière ou d'une autre, wtf – il ne s'assit pas comme son interlocuteur, comme on aurait pu deviner. Non, le brun préférait se coucher sur le banc, du moins le haut de son corps puisqu'il n'avait pas assez de place, les genoux relevés, les mains croisées sur son ventre et … la tête sur les genoux de Shadow. Il n'avait plus sa capuche, et regardait plus loin, dans le vide. Il ne s'était pas installé là par envie de le toucher ou d'être proche de lui de manière tactile, mais parce qu'il savait que la proximité lui mettait la pression. Quoi que là, il avait l'air défoncé, alors bon … Ember le préférait normal. Wait, Ember préférer quelqu'un de quelconque façon ? Alors il finissait pas redresser la tête, le regardant d'en bas, d'où il était, les sourcils relevés. Ses cheveux étaient toujours mouillés, et tant pis pour ses genoux, tch. « Alors vas-y, dis-moi de quelle façon pitoyablement fausse quelque chose ou quelqu'un t'as empêché de me rembourser ? » Parce que oui, Shadow le prenait pour un vrai con, là, maintenant. Mais ça devait être parce qu'il n'était pas dans son état normal.

D'ailleurs, il faisait ça vraiment souvent, à se défoncer à la weed ? Purée. Quand Ember y pensait, Shade était vraiment le cliché paraît de l'humain faible et dépendant. Et manipulable à souhait, en fait. Les humains auxquels il finissait pas se désintéresser après avoir joué avec eux. Mais. Car oui, concernant Shadow, il y avait toujours un mais. Mais quelque chose était différent avec lui. Il avait beau faire ressortir quelque chose de pitoyablement cliché … Ember avait la nette impression qu'il y avait, derrière, quelque chose de plutôt profond. Sans trop savoir quoi. Alors il avait envie d'en savoir plus, de bidouiller des trucs, de le manipuler, de faire tout ce qu'il avait envie de faire. Sauf qu'il trouvait que ce mec avait trop d'influence sur son caractère. Et qu'il devait donc, en conséquences, en finir vite avec. Jamais il ne deviendrait aussi influençable qu'eux. Parce qu'Ember ne ressentait pas d'émotions. Ni de sentiments.


Ses longs doigts efféminés saisirent le menton du brun afin qu'il le regarde. Cet air dépité et faussement euphorique du à la drogue avait le don de le blaser. Non, il préférait vraiment Shadow normal. Là, c'était pas marrant à le manipuler. Pourtant, en y réfléchissant, ça aurait du être marrant pour lui. Plus facile. Mais non. C'était encore sa foutue humeur différente du moment … « Mais malgré toutes les conneries que tu vas me sortir, je voudrais toujours mon remboursement, tu sais ? » Et il mit quelques secondes à le relâcher, reposant sa main sur son ventre et attendant donc l'histoire totalement loufoque qui allait venir. Déjà il l'avait prit pour un zombie, alors cimer. Il attendait impatiemment la suite ...

"if it hurts this much, then it must be love" someone said.

(quoi ? comment ça j'avais pas d'autres images ? /out)

Et Ember avait demandé, sceptique, son excuse. Bien-sûr, il ne s'attendait pas à grand chose de Shadow. Surtout niveau explications et mensonge oh bah alors là ; il attendait presque rien en fait. Néanmoins, la main qu'il sentit sur ses cheveux encore humides de la douche qu'il avait prit lui fit entre-ouvrir les lèvres, ne s'y attendant pas réellement. Est-ce qu'il était … est-ce qu'il était en train de lui caresser les cheveux ? Euh, ben … visiblement, OUI. Mais c'est pas comme si Ember s'y était attendu. Mais merde, pourquoi est-ce qu'il devait agir comme ça ? Pourquoi est-ce qu'Emmanuel n'arrivait pas à l'anticiper ? D'accord, au début, c'était marrant et terriblement excitant, puisque nouveau. Mais maintenant qu'il se rendait compte que quelqu'un était enfin apte à le détourner de la plus stupide des manières – tout simplement en étant aussi imprévisible qu'il l'était – ça l'agaçait un peu. Le Shape qui ne contrôlait pas à cent pour cent la situation … c'était donc la raison de son sérieux et de sa légère irritation au niveau de son caractère ? Pfft … Au final ses lèvres s'étaient refermées, et il prenait une expression froide et blasée. Le prenait-il pour son gosse, là ?

« En faaait. Comment t'expliquer. C'est un peu compliqué si tu as pas suivi, enfin voilà, y'a eu lui qui m'a demandé son truc ... » Soupir rien qu'à ce début de monologue. Ouais bon d'accord, il avait comprit le petit manège de Shadow. Et pourtant, les mains toujours croisées sur son propre ventre, il le laissait continuer, n'écoutant qu'à moitié ; son esprit était quelque peu perturbé et frustré par cette main dans ses cheveux. Il avait rien demandé, lui. Et puis, même s'il y avait ne serait-ce qu'un pour cent de vrai dans son histoire … c'est pas comme si on pouvait en tirer quelque chose ou si elle était intéressante. La conclusion était toujours la même : pas de fric. « En gros, j'peux pas tout de suite. Enfin pas d'ici quelques jours. » Bon. D'ici quelques jours. Il comptait pas faire l'hypocrite pour l'éternité, alors ? Et, sentant des yeux se poser sur lui, il releva un peu le menton pour poser ses yeux marrons aux nuances carmines dans les bleus de l'Alter. « Par contre, si tu as d'autres idées pour que je te rembourse sans argent ... » Euh. Il avait. Un sourire, là ? Mais wtf. Ember sérieux, et Shadow avec ce putain de sourire narquois. C'était le monde à l'envers aujourd'hui, ma parole.

Et puis, il le fixe ainsi, de là où il est, sur ses genoux, battant des paupières plusieurs fois sans rien dire. « Sans argent ... répète-t-il doucement. » Et, finalement, son masque sérieux se brise, laissant place à son petit rictus moqueur ; ce plissement du coin de la joue. Son léger sourire en coin.

Dans un élan provoqué par ses bras, il se redresse, avant de se glisser agilement hors du banc. Là, dos à Shadow, il tend ses bras vers le haut afin de s'étirer comme d'habitude, marquant la courbure féline de son dos. Ses mains viennent ensuite se déposer sur ses hanches, alors que son menton semble levé vers le ciel bientôt pluvieux de l'Angleterre. Ses cheveux presque secs ne le seraient bientôt plus. « Shadow, commence-t-il très calmement, toujours sans lui faire face. Tu sais ce que j'aime ? » Oui, on peut se dire what the fuck, mais Ember ne posait jamais de questions inutiles ; il voulait toujours en venir à quelque chose de précis. Sans attendre sa réponse, sa main droite se détache de son vêtement afin de se lever de façon à ce que son interlocuteur la voit ; là, son index se lève. Pas pour montrer le temps moisi non, pour énumérer la première chose. « Les humains, – là, son majeur se lève à son tour, venant énumérer la deuxième chose – et l'argent. » Si il le savait déjà, alors c'était un rappel genre toutetentativedenégociationestvaine. Si il le savait pas … bah c'était cadeau. Ou si il s'en doutait ça pouvait aussi confirmer.

Sa main reste ainsi, les deux doigts levés – non Ember ne prône pas la paix. « Tu ne peux rien m'offrir du premier, tu n'as pas le deuxième, dit-il en agitant ses doigts. Tu pourrais très bien me rembourser avec autre chose oui, mais avec toi, ça ne m'apporterait rien. » Ce n'était pas du tout histoire de lui lancer un pique du genre ; non de toute façon au lit tu ne peux rien satisfaire – même si c'était en partie le cas – mais plutôt car Ember ne pensait rien tirer de Shadow en se donnant à lui. C'est en le faisant craquer qu'il y arriverait, pas en lui cédant comme un gamin ce qu'il voulait. Puis, d'autre part, c'est pas comme si Ember était une prostituée. :'D /out. Là, son troisième doigt se lève. « Cette troisième option. Tu n'en trouveras jamais. Il n'y a rien que j'aime plus que ces deux choses, finit-il de lui expliquer en rebaissant totalement sa main. » ... après, Shadow, c'est à toi de relever le défi ou pas.

Immédiatement après, le brun fait volte-face vers le concerné. Son expression est un peu plus neutre, maintenant. Il venait de désintégrer tous ses espoirs en quelques paroles, le pauvre. Et Ember s'avance de nouveau vers lui, mettant un terme au pauvre mètre qui les séparait. Il se penche, venant plaquer ses mains sur chacune de ses cuisses pour s'appuyer, si proche de son visage maintenant qu'il peut ressentir son odeur. Une odeur qu'il n'a étrangement pas oubliée ; oui, son esprit a vite fait le rapprochement avec ce lancer de vêtements dans son dortoir. C'est pas comme si elle était désagréable. « Alors, non, tu ne peux pas me rembourser autrement qu'avec de l'argent. » Au moins c'était clair et net. Et il ne dit rien durant quelques secondes, avant de terminer par un : « ... mais je peux te le demander autrement si tu veux. » C'était bien Ember qui avait un jour pensé : « pour obtenir quelque chose de l'humain, j'utiliserais tout ; mes biens, mon argent, mon esprit, mon corps. ». Et ce n'était pas pour rien. Alors, un petit sourire en coin s'était dessiné et il avait posé ses mains plutôt chaudes en ce temps glacial sur les deux côtés de son cou, venant doucement, posément, déposer un baiser sur sa joue refroidie. Il avait fait ça avec véritable délicatesse et lenteur, avant de venir approcher ses lèvres de son oreille et de venir lui susurrer : « ... alors, tu peux me le trouver cet argent, Sho ? S'il-te-plaît. » ...

« Shadow, tu sais ce que j'aime ? »

Hem. A vrai dire, Ember avait pas une gueule à kiffer grand chose. Il était trop posé pour aimer boire et faire la fête au point de se bourrer la gueule et oublier sa nuit. Il était trop …. Bizarre pour kiffer faire des trucs de gens normaux. Il était trop hétéro pour vouloir se tapper un mec, et trop homo pour se taper une nana. En fait il était rien et tout à la fois. Et malgré tout, Sho ne le connaissait pas assez pour lui dire ce qu'il pourrait aimer.
Il lui proposerait bien un muffin, mais il n'en avait pas à disposition.

Par contre, Ember avait bien une tête à aimer les chatons. Les petits chats noirs. Sho l'imaginait parfaitement avec un petit matou sur la main, avec un sourire gâteux. Non ? D'accord, je sors.

⁃ Comment je pourrait le savoir, idiot.

Ember était donc actuellement dos à son nouvel ami. Shadow sentait son corps contre le sien, la courbure de son dos s'élancer, ses os se plier contre lui. Et franchement, avouons-le, il kiffait sa race.

« Les humains, et l'argent. »

- Me prend pas pour un con, Ember. Tout le monde le sait, ici. T'as pas trop de secret à ce niveau là …

C'était vrai. Penser que Shadow ne savait pas ceci était totalement … ridicule. Tout comme le reste de l'orphelinat le savait.
Shadow savait tout. Même ce qu'il ne fallait pas. Même ce que les personnages principaux ne savaient pas encore. Il avait cette capacité à deviner ce qu'aimaient les gens qui l'entouraient. Et à récupérer des informations salaces sur les orphelins. Sérieusement, il adorait faire sa pute.
Et là, ce qu'il savait …

C'est qu'Ember aimerait avoir un petit chaton pour s'amuser. C'était dit, le jour ou Sho arriverait à se taper le brun, voire à le faire rester après ça, il lui offrirait un chaton.

« Tu ne peux rien m'offrir du premier, tu n'as pas le deuxième. Tu pourrais très bien me rembourser avec autre chose oui, mais avec toi, ça ne m'apporterait rien. »

Shadow souffla et s'affala sur le côté. La fatigue commençait à s'envoler, et il avait à peine envie de dormir. Quelle blague. Lui, l'asocial refusant la présence des autres, il appréciait la présence de l'autre. Peut-être avaient-ils des points en commun, finalement.

- Peut-être bien, lâcha-il, presque exténué d'avoir à se justifier. Mais j'aurais pu t'offrir du plaisir. Si tu l'avais voulu. Je ne veux pas te forcer, je t'aurais pas violé. Mais je suis un bon coup et …. Avoues-le, tu aurais pu découvrir des choses sur moi. et sur certains … modes de vie, diront-nous.

Il pris sa respiration, et repris sa tirade.

- Mais Ember, si tu ne le veux pas, alors je ne ferais rien. Juste que je n'ai aucun autre moyen que mon cul pour te rembourser. C'est pas comme si j'adorais jouer les putes.

Shadow se redresse avant de se tourner vers Ember. Sans le toucher, sans l'embrasser. Pourtant, qu'est-ce qu'il aurait aimer l'embrasser. Ses lèvres étaient comme des aimants.
Il n'entendait même plus Ember parler. Et la fatigue, elle revenait, pour ne rien arranger.
Et puis.
Un mot.
Qui le sortit de ses pensées.

« (…) Sho ? S'il-te-plaît. »

Comment… Comment était-ce possible. Non. Même Shadow n'avait pu récupérer ce genre d'informations personnelles. Même lui ne se souvenait plus de son prénom. Il voulait l'oublier. Il en avait marre. Comment Ember avait-il … pu.

- Comment …

Il se leva brusquement, après avoir été dérangé par un baiser déposé sur sa joue. Ce garçon était fou, et Sho ne voulait même pas savoir ce qu'il avait fait pour récupérer ça. Personne ne le savait sauf … Le directeur. Et encore. Putain.

- Ember. Tu es génial. Je ne sais pas comment tu as fais mais tu es très fort.

Il ajouta un petit sourire forcé à sa réplique plutôt théâtrale. Mais au fond, il était terriblement jaloux. Lui aussi voulait savoir. Et à la fois, c'était réellement … Diabolique.
Il avait envie de crier, il avait envie d'enlever ses images de son passé de sa tête, il entendait ses voix, il avait mal à la tête.
Ce prénom, il ne l'avait pas entendu depuis tellement d'années … C'était une autre vie, c'était une autre époque, c'était le passé. Maintenant, il était Shadow. Sho était mort. Et là, Ember avait trahi sa mort, et l'avait fait revenir parmi les vivants.

- CONNARD. Il fit une pause pour respirer. T'es un génie mais…

Il se boucha les oreilles et s'assit par terre. Connard, Ember, connard. Quelques instants plus tard, les genoux repliés contre lui, en position fœtale, il releva son visage, éteins.

- Tu veux de l'argent ? Alors puisque je n'ai que mon cul pour satisfaire les gens ici, je vais aller voir des mecs, les sauter, et leur demander du fric. Je suis ta pute Ember. Tu deviens maquereau là, tu te rends compte ?

Mais Shadow, il ne voulait pas. Il ne voulait plus.
Il voulait lui offrir ce chaton.

et pour mieux te résister, j'ai recherché ta haine.

« Peut-être bien, lâcha-il, presque exténué d'avoir à se justifier. Mais j'aurais pu t'offrir du plaisir. Si tu l'avais voulu. Je ne veux pas te forcer, je t'aurais pas violé. Mais je suis un bon coup et …. Avoues-le, tu aurais pu découvrir des choses sur moi. et sur certains … modes de vie, dirons-nous. » Evidemment, cette petite remarque glissée entre deux explications le fit sourire. Il n'était pas peu narcissique au fond, dis-donc. Et puis, un peu sûr de lui sur les bords tout de même. Un peu comme Ember. Mais Shadow n'était pas à blâmer ; même si cela se voyait peu, il était tout de même plutôt futé. Malgré que son don de réflexion n'était pas forcément utilisé à bon escient. Comme ici, pour draguer un autre mec. Mais bon, tant que ça lui servait hein … Néanmoins Emmanuel ne pu s'empêcher de penser que son « j'aurais pu t'offrir du plaisir » était carrément ridicule. Dieu savait ce qu'il fallait pour que ça arrive ; et ce n'était sûrement pas le Shadow qu'il avait en face de lui. Pas celui qu'il connaissait pour le moment. Et puis, il continua, ou plutôt, termina avant qu'Ember n'achève par une conclusion : « Mais Ember, si tu ne le veux pas, alors je ne ferais rien. Juste que je n'ai aucun autre moyen que mon cul pour te rembourser. C'est pas comme si j'adorais jouer les putes. » Peu étonnant venant du brun. M'enfin, il devait bien y avoir un peu d'argent à récolter dans cet orphelinat. Et puis, ses parents ne lui avaient vraiment rien laissé ? Qu'en était-il d'eux ? Ember ne savait pas ; il ne pouvait pas tout savoir. Les dossiers étaient, il fallait le dire, très bien gardés dans cet orphelinat. Et ce n'est que par pure chance qu'il avait réussi à dégoter le prénom du garçon, ce même prénom dévoilé qui lui déclencha une réaction quelque peu excessive. Encore une fois … c'était Shadow.

« Comment … – Comment ? reprit-il, un peu amusé de voir que ça le laissait légèrement sans voix. » Et Ember du vite se redresser s'il ne voulait pas se prendre un coup, sous l'enchainement brutal de la situation ; lever soudain d'un Sho plutôt nerveux sur le coup. Pas comme si Ember regrettait. Après tout, il trouvait toujours cela aussi délicieux de le mettre dans tous ses états. « Ember. Tu es génial. Je ne sais pas comment tu as fais mais tu es très fort. » Là, l'orphelin aurait pu penser tout haut un énorme « oh merci, tu me flattes, vraiment » arrogant au vu de la situation, mais ne fit rien, tenant simplement à fixer l'intéressé ; il n'avait pas fini, alors il le l'arrêterai pas dans sa continuité. « CONNARD. Il fit une pause pour respirer. T'es un génie mais… » La seule chose qu'Ember pensa à ce moment fût : «  eh bien eh bien, on dirait que son prénom ne lui revient plus tant que ça ». Et c'était, sans le vouloir, sans s'y attendre, une grande victoire, lui qui voulait en savoir plus sur son passé. Précieux indices qu'il avait donné par sa réaction suite à son prénom. Pas le baiser. Le prénom. Sho.

Et puis, pire encore, le jeune homme s'assit par terre en plaquant ses mains sur ses oreilles, réaction digne d'un attardé mental à la limite. Là, Emmanuel ne sourit plus, un sourcil légèrement plus haussé que l'autre, appuyant son intrigue pour l'Alter. « Tu veux de l'argent ? Alors puisque je n'ai que mon cul pour satisfaire les gens ici, je vais aller voir des mecs, les sauter, et leur demander du fric. Je suis ta pute Ember. Tu deviens maquereau là, tu te rends compte ? » La situation prenait une tournure un peu tragique là tout de suite. La position de Shade, son côté victime blessée et peut-être un peu désespérée, si petite face à celle qui le blesse tant mais qui l'attire tant en même temps … Il paraissait tellement rabaissé et humilié, tellement … ben, il n'y avait pas d'autre mot que victime en fait. Et Ember qui ne souriait pas. Lui qui pouvait sourire de tout. Serait-il un peu touché ?

Of course not. Il finit par sourire un peu, puis un peu plus, avant de rire légèrement. Pas d'un gros fou-rire bien-sûr, mais un petit rire amusé quand même. Il vient se frotter le front de ses phalanges, inspirant une bouffée d'air avant de l'expirer d'un air un peu … fatigué, peut-être ? Mais il n'était pas fatigué de Shadow pour autant. Non, Shadow, il pouvait le rendre fou durant des heures, que ça ne le lasserait pas tant il en pouvait réellement anticiper ses réactions. Mais là, ça ne faisait même pas une heure et ça lui plaisait déjà beaucoup.

« ...tant que tu me ramènes l'argent ! s'exclame-t-il dans un haussement d'épaules absolument indifférent. Je me fiche de quelle façon tu le ramène. Fais ce que tu veux. Tant que je l'ai, répète-t-il. »

Des gouttelettes. Légères et quelques peu froides qui viennent s'écraser sur son front, et désagréables lorsqu'on a les cheveux trempés et qu'on est donc en très bonne position pour attraper quelconque rhume. Ses yeux bruns se lèvent vers le ciel, sur lequel il bat parfois des paupières, histoire d'éviter que l'eau ne s'immisce trop dans ses yeux. Il finit par de nouveau baisser le regard sur ce semblant de victime, tout en prolongeant le blanc qui s'est installé. Plus les secondes passent, plus la pluie redouble d'intensité. Et puis, ses genoux fléchissent, lentement, de façon contrôlée, tandis que ses bras viennent se croiser en s'appuyant sur ceux-ci. « La pluie tombe comme nous tombons amoureux : en déjouant les prévisions. » a-t-on dit. Mais pour le moment, encore heureux, rien n'avait déjoué les prévisions d'Ember.

« Tu n'aurais vraiment pas du venir me demander ce paquet ce soir-là, tu sais ? lui lança-t-il avec un petit sourire, les gouttelettes inondant son visage. Mais ça t'apprendras peut-être à être, qui sait … honnête ? » On aurait dit, dans ces positions, un adulte parlant à un gosse replié sur soi-même. Une position de défense, dit-on. Mais de quoi Shadow se protégeait-il vraiment ? D'Ember ? Vraiment vraiment ? … Quoi qu'il en soit, le concerné soupire, attrapant sa capuche pour la soulever au-dessus de ses cheveux ébènes trempés, ses fines mèches collant son front et les autres refroidissant de façon tout à fait désagréable sa nuque. Il était temps de rentrer, et il fallait clore cette rencontre.