Qu'un grand silence soudainement. On aurait pu croire que la demosielle albinos participait à un cortège funèbre, marchant calmement derrière son camarade Lazy. Elle n'avait pas dit un seul mot, rien de rien. Non, elle ne faisait que suivre son chemin à proximité du jeune homme, les yeux dans le vagues se balandant sur les alentours. Elle semblait déjà ailleurs et dans ses songes. En tout cas, son "marchand" ne pourrait pas se plaindre d'elle car elle en l'embêtait pas vraiment. Pour une fois, elle ne se perdait pas dans des conversations futiles et de l'ordre de ses rêves comme à ses habitudes. Mmmmm non. Elle était sage comme une image. On pouvait distinguer ses petits pas retentissant dans un léger échos, une allure bien lente, les mains dans le dos. On aurait pu croire qu'elle était une petite fille émerveillée le temps de quelques fractions de secondes, ses yeux rouges brillants d'une étrange lumière. A quoi pouvait-elle bien penser?
D'ailleurs, il était étonnant que la demoiselle n'eut pas commenter les dernières paroles du damoiseau dans le parc. Il avait clairement fait preuve d'ironie, camoufflant quelques vagues moqueries "fleur sans compliments mérités ne fleurirait jamais". Que devait-elle exactement comprendre par là? De toute façon, la force majeure de cette fragle demoiselle d'apparence résidait justement dans ses rêveries. Les insultes, les ironies aussi basses pouvaient-elles être, ne pouvaient réellement atteindre Orchid. Elle était déconnectée du monde la majorité du temps et puis, ce n'était pas comme si elle faisait face à ce genre de remarques et soucis pour la première fois de sa vie. Ho, bien évidemment, peut-être qu'au fond d'elle-même, cela avait un certain impact, créant une petite fissure quelque part, mais elle n'en avait jamais eu conscience. Peut-être parce que la plupart des gens qui se permettaient pareil language avec elle n'avait aucun grand intérêt à ses yeux? Qu'il allait compter dans sa vie pour qu'il y est une douleur? Lazy ne faisait en aucun cas partie de sa vie affective, voire même amicale pour l'instant. Comme lui même le disait si bien, tout n'était que professionnel et "c'est bien l'intérêt qui guide mes gestes" avait-il dit. Pouvait-on faire plus claire comme relation?
En tout cas, la plus grande erreur de jugement que l'on pourrait faire sur Orchid était bien de penser qu'elle était aussi naïve que les apparences le présageaient parce que finalement, qui pouvait prétendre la connaître? Sa vie était entourée d'ombre bien obscure, et on pouvait lire dans "carnet de correspondance", si on pouvait dire ainsi les choses, qu'elle avait été impliquée, bien que sans preuve, dans des accidents étranges arrivés à de orphelines de son ancien orphelinat. Une rêveuse comme elle, dans une sordide histoire, c'était presque absurde et pourtant, la lumière ne fut jamais faite sur le sujet.... Lazy n'était point un homme stupide, c'était certain. Il était tout le contraire, un esprit brillant dans le corps d'un dandy. Seul problème, sa soif de défi et d'avarice, lui causerat peut-être quelque tort en grandissant.... et si quelqu'un venait à désirer vouloir se jouer de ses failles alors...
Bien bien. Soudainement, on put enfin distinguer la porte du réfectoire. Des voix s'en échappaient et l'odeur du petit déjeuner également. Voilà que cela fit naître un petit gargouilli dans l'estomac d'Orchid. Gênée, la jeune fille porta instinctivement sa main sur son ventre comme pour en atténuer vainement le son.
" Ho! L'appétit est venue avec ces bonnes odeurs. "
L'irlandaise se murmura ses paroles et cette remarque principalement pour elle-même bien entendu. En tout cas, elle resta toujours bien dernière son camarade, comme si elle était effrayée par quelque chose. Et véritablement, elle était angoissée. Oui, engoissée par la possibilité que les orphelins soient bien trop nombreux dans la salle du réfectoire. C'était vraiment problématique l'agoraphobie, cependant c'était un mal qu'elle tentait de vaincre toujours de son mieux au fil des jours.
N'ayant aucune pudeur à parler indirectement de sa peur, Orchid s'adressa de sa petite voix à Lazy, avant de rentrer dans le réfectoire et trouver un coin tranquille où déjeuner. Posant un index songeur sur ses lèvres, elle aborda alors avec simplicité le sujet.
" Mesires Lazy, pourriez-vous me dire si il y a beaucoup de monde dans la salle, s'il vous plaît? Je vous avouerais sans détour que j'ai quelques réticences à la foule.... et comme on dit souvent : il vaut mieux prévenir que guérir. "
Vous cherchez le lien du vieux proverbe avec sa phobie? C'était tout simplement une question de préparation psychologique. Prévenir sa peur qu'elle allait devoir l'affronter. C'était bien tout bête mais au moins, cela lui permettrait de contenir sa panique si il y avait beaucoup trop d'orphelins agités. Ce fut dans en retombant dans son mutisme étrange qu'Orchid guettait la terrible réponse de Lazy.
Certes, elle dévoilait clairement sa peur, c'était peut-être une mauvaise stratégie de sa part que de se montrer sous cet aspect fragile, mais peut-être pas... Tout n'était qu'une question de point de vue, et puis, de toute façon, ce n'était pas ce détail là qui pourrait aider le commerçant qu'était le jeune homme, donc bon... Mais peut-être que cela expliquait certaine chose sur son comportement... mais tellement peu en y réfléchissant avec plus d'attention...
Dernière édition par Orchid le Mer 17 Sep - 20:12, édité 1 fois
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Sujet: Re: Time of Breakfeast [Lazy] ::fini:: Lun 2 Juin - 18:12
Il marchait fiérement, imbu de lui-même. Tête haute, regard droit, lèvres entrouvertes sur un sourire victorieux. A tous ceux qui pouvaient le voir, le roi du commerce avait fait une bonne affaire, d'où l'éclat fier de ses yeux émeraudes. Pour un peu, il serait rentré ranger directement son minuscule petit butin de la journée. Qui rit de 5 livres, pleurera un jour de ne pas les avoir. Il tourna mécaniquement la tête vers sa belle cliente, et lui présenta la porte ouverte du self. c'est alors qu'Orchid l'arrêta d'une remarque. Sans faire de commentaire, il passa lui-même sa tête par la porte, le temps de remarquer que la salle était encore aux trois-quarts vide, à cause de l'heure matinale. 7h35 indiquait clairement le cadran argenté de sa montre. Ce qui ne fit que lui arracher un nouveau sourire :
" Et bien, on ne peut dire qu'il y a foule pour un mardi. "
Il ne voyait pas du tout en quoi il la prévenait, et, conçernant l'agoraphobie, mieux valait en guérir qu'être prévenu. Comme quoi, le bon vieux proverbe français ne tire pas de toutes les situations. Face à cet emploi injustifiée, Lazy ne fit qu'en sourire, mais il prit lui-même l'initiative en entrant dans le self. Il aperçut rapidement une table vide prés de l'une des larges fenêtres de la salle, et se dirigea avec automatisme vers les tables du petit déjeuner. Le jeune homme ne prit pas la peine de se retourner, afin de savoir si la demoiselle l'avait suivi. Au contraire, cela lui paraissait tellement naturel qu'on soit derrière lui qu'il ne s'en inquiétat pas. Prenant une bol de faïence, il le remplit à moitié de café brûlant, entassant sur une assiette blanche quelques morceaux de pain avec un peu de miel. Sa nourriture en main, il se tourna enfin vers sa suivante, avec l'excellent sourire commercial des vainqueurs :
" Donc, à part cela, parles-moi un peu de toi. "
Vicieux le moyen; quoi de plus simple pour gagner la confiance de quelqu'un que de la faire parler. De plus, dans une orphelinat aussi fermé, avoir un confident constituait parfois le luxe surpême. Parler de ses petits soucis rapprochait un peu plus de l'adolescent lambda, autrement dit l'idiot boutonneux et inutile que Lazy n'était pas. Il joua de ses lèvres fines en un mystérieux sourire :
" Et cette petite phobie, elle est vieille ? "
Enfin, cela ne l'intéressait pas spécialement, mais il fallait bien meubler le silence, sinon à quoi cela servirait-il d'avoir la langue agile si ce n'est pour s'en servir ? Il y a toujours moyen de capter des pensées secrètes pour d'autres fins. Lazy, grâce à son accolyte, connaissait tout de même des choses passionnantes sur les pensionnaires de la Wammy's House et cela ne tenait pas qu'au jeune homme. L'orphelin brun était l'un de ces êtres que l'on peut qualifier de " self made man ", ou homme à doubles faces. Un vrai diamant qui ne laissait jamais filtrer toute sa beauté. Un iceberg sur pattes, impossible à saisir en son entier. Décidement, il fallait être stupide pour suivre un orphelin aussi souriant lorsque le reste de la masse surdouée n'arbore que pauvres rictus dérisoirs de faiblesse. Lazy porta son bol à ses lèvres, le temps d'en humer l'arôme profond. Il aimait ce parfum, de comptoir du sud, âcre, et amer. Une journée réussie ne l'était pas sans café le matin, lorsqu'il était d'humeur...
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Sujet: Re: Time of Breakfeast [Lazy] ::fini:: Jeu 5 Juin - 17:55
Sur l'instant, la jeune albinos donna l'impression de se mettre en retrait, comme si elle redoutait la réponse à sa demande. Si il y avait trop de monde, Orchid se verrait dans le regret pur et simple de rebrousser chemin, aimablement bien entendu. Déjà que le supplice étaiit grand les heures de cours auxquelles elle assistait, elle préférait ne pas se forcer la main quand ce n'était pas nécessaire. De toute façon, la jeune fille avait comme l'intuition que si elle se désistait, cela ne dérangerait pas le moins du monde son camarade. Enfin, heureusement, nous n'en arriverions point là. D'ailleurs, cela l'aurait un peu agacé. Orchid n'aimait pas dire une chose et se voir dans l'impossibilité d'offrir de l'exactitude à ses propos. C'était un peu inconvenant, bien qu'elle ne soit pas une Lady, elle n'en était pas moins une demoiselle de principe qui tenait toujours ses promesses. Néanmoins, elle était aussi relativement directe et elle ne cacherait pas son malaise si celui-ci devait venir se faire sentir.
En tout cas, la situation devint quelque peu amusante et cocasse en un sens. Car dès que Lazy, gracilement et gentiemant, lui reporta alors la nouvelle, qu'il n'y avait pas foule dans le réfectoire, Orchid réagit immédiatement par un grand soupir soulagé, portant une main sur sa poitrine, relâchant ses épaules tendues. Elle se sentait soudainement bein plus légère et elle ne manqua pas d'en faire elle-même la remarque.
" Ouuuufff! Me voilà rassurée. Ralalalalala... cela aurait pu être problématique. Heureusement, la matinée a bien commencé et elle continue sur le même chemin. Hahaha! Formidable! "
De part son comportement, il était étonnant de voir la naïveté qui ressortait et qui émanait tout simplement de la jeune femme aux cheveux bleus. C'était assez attachant en un sens, comme cela pouvait paraître relativement agaçant pour d'autre. Ho! Elle s'amusait bien de cette image la demoiselle à la peau laiteuse. Un sourire de la part de Lazy et le voici déjà partit pour se remplir la panse... Comme quoi on passait du coq à l'âne en un rien de temps!
Orchid se montra néanmoins prudente, suivant de loin son "marchand", derrière lui à petit pas. Et avec une pointe d'espièglerie, avant même de passer le bas de la porte, l'albinos ne passa que la tête en premier temps. Une petite moue. RAS. C'était bon, pas d'individu suspect qui pointait leurs yeux inquisiteurs dans sa direction. Parfait.
D'un pas bien plus rapide, elle se pressa afin de remplir un bon de céréales, mais que de céréales, sans rien rajouter de plus. Cependant, elle se remplit un verre de lait à part. Ce fut ainsi avec son maigre plateau que la jeune fille frêle rejoignit en vitesse la table de Lazy, près d'une fenêtre et vide. Posant alors avec un peu de maladresse son déjeuner, elle reversa légèrement du lait sur son plateau.
" Oups! Je reviens! Il me faut des serviettes! "
Aussitôt dit, aussitôt fait, et la jeune fille revint avec une dizaine de serviette! Oui oui autant. Elle ne connaissait que trop sa façon de manger, ou tout du moins, qu'elle avait les mains fébriles à certains moments. Et puis, il fallait se montrer prévenant non? Au moins, il y en aurait aussi pour son camarade si il venait à se brûler ou quoique se soit d'autre.
Quand enfin son délicat postérieur trouva le calme sur son siège, elle fit un grand sourire à celui qui partageait alors son repas et surtout, qui l'avait aimablement invité et convié à le prendre avec lui.
" Bon appétit messires Lazy! "
Rêveuse et dans les nuages, oui et bien souvent, cependant, elle ne manquait pas de mauvaises manières. C'était instinctif et c'était une question de politesse. Une fois les usages annoncés, voilà que le damoiseau semblait s'intérêsser de plus près à la personne qui se cachait derrière le visage pâle d'Orchid. Voilà bien quelque chose d'inattendu.... ou peut-être pas.
Entre deux céréales qu'elle venait de grignoter, l'albinos releva la tête et posa ses grands yeux rouges sur Lazy. Là, elle se mit subitement à sourire. Est-ce que c'était une facette de la personnalité du commerçant qui ressortait maintenant? Celui de mieux connaître ses clients? Etait-ce l'homme qui souhaitait satisfaire sa curiosité? Ou n'était-ce qu'un subterfuge pour bien paraître? Hé bien.... voilà une énigme intéressante.
Curieusement, Orchid ne répondit pas sur le contre coup. Elle stagna dans un mutisme étrange, toujours en fixant et souriant à Lazy. Elle semblait être en train de le sonder jusqu'à ce qu'elle réagisse subitement.
" Mmmmmm.... ma phobie... Mmmmm... oui. Vieille, très vieille. Mais cela t'intéresse-t-il vraiment? "
Elle dit cela avec étonnament de jovialité, toujours le regard rivé vers lui, néanmoins, cette fois-ci, elle eut la bouche occupée puisqu'elle était en train de boire son verre de lait, le tenant de ses deux mains, comme une petite fille qui n'avait pas de force dans les bras. Une manie singulière peut-être? Une habitude sans doute...
Mais aussitôt, elle se détourna de son camarade, observa alors dehors, à travers la fenêtre la nature qui s'éveillait lentement. Tout semblait reprendre vie comme dans l'orphelinat avec ses locataires géniaux. Cependant, Orchid ponctua alors son comportement rêveur d'une question.
" Messires Lazy..... Combien de temps vous faudra-t-il pour m'obtenir cette boîte à musique? "
Les affaires reprenaient un peu....
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Sujet: Re: Time of Breakfeast [Lazy] ::fini:: Jeu 19 Juin - 11:52
La finesse de la mâchoire féminine, ainsi que la courbure gracieuse de ses sourcils indiquaient un tempérament fort. Les yeux ne reflétaient pas grand chose, mais le jeune homme y lisait une certaine maturité bien dissimulée derrière des nuages d'innocence, et les lèvres roses cachaient une moue mutine, qui se transformait à loisir. Observer la beauté d'une femme pour mieux lire son caractère; Orchid ne montait pas au niveau de Narcisse, mais elle savait sûrement ce qu'elle valait physiquement. La ligne droite de son nez aquilin dénotait une grande assurance, et le soulignement rond de ses pommettes pâles montrait que la demoiselle était d'humeur saine.
Lazy but calmement son café brûlant, ne prenant pas la peine d'ajouter un mot. Son regard glacé se reflétait sur la surface brune, et brumeuse, alors qu'il se penchait au-dessus pour y tremper ses lèvres légèrement rosées par la chaleur de la salle. Le liquide amer dévala sa gorge vibrante de silence, avant qu’il ne relève les yeux sur Orchid, entre temps partie chercher des serviettes :
« Je te trouve un rien trop joyeuse ; est-ce une scène, ou la réalité ? Tu n’atteints pas la superficialité, mais tu n’en es pas loin ; ta candeur paraît sur jouée. Enfin, pour reprendre nos chères affaires, il me faudrait environs une semaine minimum. Le temps que je fasse le tour de nos… provisions. »
Ses pupilles inexpressives glissèrent sur les mains de la demoiselle, fines ; le jeune homme reporta à nouveau son bol chaud à ses lèvres, et aspira soigneusement le café. Reposant la boisson matinale, il prit avec lenteur son miel, son pain, le temps de se faire une mince tartine, chichement garnie. Il mordit dedans soigneusement, sans que le miel n’en dégouline. Chaque chose que faisait Lazy se préparait auparavant dans sa tête, de manière à ce que, perfectionniste, il paraisse entièrement parfait, jusque dans ses habitudes nutritives. Aucune tâche sucrée ne venait jamais maculer son costard, dénouer sa cravate, salir son col. Effectivement, Lazy était un dandy maniaque :
« Cela m’intéresse, je t’assure. Les intérêts du client sont les miens. »
Il but une nouvelle gorgée de café, entre deux bouchées de tartine. Son déjeuner se passait selon un plan très précis, soigneusement mécanisé, mâcher avec lenteur, avaler, parler, boire, remâcher… Tous les détails de sa vie étaient réglés à la minute près, si bien que jamais une erreur ne lui échappait, ou alors, c’était presque volontaire. L’éclat cupide de son regard, lorsqu’Orchid lui avait présenté une part de la récompense n’était dû en réalité qu’au simple intérêt du vendeur ; fallait-il dissimuler ce genre de réaction ?
Lazy fixa ses prunelles étrécies par la lumière sur la fleur à peine éclose ; elle manquait d’un certain style, bien habillée, elle pourrait tourner la tête à bien des hommes. Les surdoués sont fait pour régner, et lui, Lazy, était né pour vivre au-dessus même des intelligents de ce monde car, n’oublions pas qu’il était le 6éme de ce bel orphelinat. Un statut non inintéressant, et très agréable. Etre soi-même Roi au-dessus des Rois, malgré la présence de Mello & compagnie, constituait une douce position, pour les affaires, le social, toutes ces choses que les « sous doués » n’étaient pas aptes à comprendre. Le jeune homme sombre revint sur sa pensée précédente ; se procurer cette boîte à musique prétendue introuvable, ce n’était pas impossible, mais il pouvait toujours trouver le moyen de faire cracher plus d’argent à la douce orpheline.
Aux derniers mots de cette dernière, il se plaqua un sourire faussement commercial, à ses lèvres d’albâtres penchées au-dessus du bol fumant :
« Une affaire en reste une, ma belle princesse. »
Invité
Sujet: Re: Time of Breakfeast [Lazy] ::fini:: Mer 25 Juin - 23:57
Après s'être adonnée à la recherche de serviettes supplémentaires en prévision à de quelconque maladresse de sa part, une fois son délicat postérieur posé sur sa chaise, lentement Orchid entama son maigre petit déjeuner. Il fallait dire qu'il n'était pas si équilibré que cela si l'on observait son plateau, mais, qui sont donc les jeunes gens qui faisaient autant attention à leur ligne? L'albinos n'en avait pas besoin, son seul manque était la mélanine qui ne pigmentait pas sa peau ni ses cheveux lorsqu'ils étaient naturels. Pour sa santé, elle avait tout d'une fille modèle, bien des patients pourraient la jalouser car elle n'allait voir le médecin que peu et rarement. Elle était chanceuse de ce côté là, et pour son plus grand bonheur, elle pouvait même se permettre gourmandise et petit excès. Et puis, si on ne pouvait s'adonner au simple plaisir tel que manger, la vie était pathétiquement triste.
Après avoir dégorgé un peu de son lait, la jeune fille se montra alors un peu dans les nuages, le regard hagard qui se portait vers la fenêtre. Elle semblait indubitablement attirer par l'extérieur et le soleil, comme un tournesol qui se tournait lentement vers l'astre. Quoiqu'il en soit, ce fut les étrange propos de son marchandeur qui l'éveilla et la ramena subitement à la réalité. Il était encore plus bizarre que ce qu'elle aurait cru. Il lui reprochait d'être trop joyeuse? Dans l'immédiat, l'Irlandaise se demandait sur quel critère il se basait pour définir le "trop" qu'il semblait être superflu. Ho! Cela ne la surprenait pas tant que cela au final, autrefois, on se servait de ce prétexte pour médire sur elle et aussi la frapper, ou parfaire ce genre de brimade en son encontre, en plus de son albinisme. Tout était bon pour ce genre de chose lorsque l'on ne rentrait pas conformément dans un moule. Voilà la dure loi imposée par la société.
Lorsque la jeune fille portait ses grands yeux rouges sur la silhouette de son camarade, elle afficha un air étonné et écarquillé. Une cadeur surjouée? Proche de la superficialité? N'était-ce pas un peu insultant en réalité? Au moins, Lazy était un garçon honnête qui dévoila le fond de sa pensée, on ne pourrait pas lui reprocher cela.
Curieusement, Orchid n'en parut pas le moins du monde offusquée, elle en avait tellement l'habitude mais c'était assez déconcertant de le voir prononcé de cette façon là, avec ce sourire et ses yeux ténébreux. Les mots sonnaient vrais mais l'attitude sonnait fausse. Le jeune homme était tout et son contraire, et c'était sans doute cela qui faisait de lui un objet de curiosité pour l'Irlandaise. Néanmoins, elle ne se dispensa pas de répondre, toujours avec beaucoup d'aimabilité et un sourire largement dessiné sur ses lèvres rosées.
" Trop joyeuse? Vraiment? Possible... mais il faut dire qu'il n'y a rien dans ma vie qui me prête à la morosité? Regardez... j'ai un toit, un lit, un repas et le soleil brille intensément au dehors. Aurais-je une raison valable d'être malheureuse alors que je suis entretenue aussi bien? Hahaha! Et puis, je suis d'un éternel optimisme et le sourire est la clef de bien des coeurs. C'est plus simple de partager sa bonne hmeur avec les autres ainsi. Certes, je peux paraître candide mais je ne suis pas aveugle, ni sourde. Je vois la réalité et je la met en scène moi même. Hahahaha! Je suis comme une dirigeante artistique! Hihi! "
Les propos pouvaient paraïtre naïfs cependant, il ne dévoilait rien du mystère Orchid si ce n'était qu'elle était sans nul doute une originale. De toute façon, cela aurait été aisé de le deviner avec sa chevelure teinte en bleu. Quoiqu'il en soit, il était également évident que sa joie de vivre était réelle mais son comportement étrange lui... Oui, peut-être en faisait-elle trop, maintenant c'était savoir si c'était conscient ou pas, voilà bien une autre affaire.
Entre temps, alors que Lazy rajouta qu'une semaine serait nécessaire au moins, elle était en train de boire un peu de son lait. A ce même instant, elle secoua la tête affirmativement pour confirmer que le délai lui plaisait bien.
" Une semaine, c'est parfait! Je n'en attendais pas moins de toi messire Lazy. "
Posant délicatement son verre à moitié vide sur son plateau, elle essquissa à nouveaux les lèvres. En tout cas l'intérêt que lui portait son camarade orphelin était amusant. Il faisait bien son boulot de petit enquêteur, peut-être qu'en créant une proximité pareille, il pourrait compter sur elle comme cliente habituelle. En tout cas, tout cela était passionnant mais raconter ce qui était la cause de sa phobie, c'était limite un supplice, bien que, Orchid était en âge de le raconter de façon détachée.
Réfléchissant donc à comment expliquer la chose, elle posa sa main dans le bol de cérérales afin de les manger à main nue, les croquant ainsi sereinement. Puis elle se stoppa soudainement afin de se détourner vers le jeune homme.
" Et bien... si tu souhaites donc savoir cela... cela remonte à ma petite enfance je crois. Je ne saurais pas dire mon âge mais mes parents étaient en vie. Je crois que j'avais glisser discrètement de ma poussette pour partir à l'aventure alors que nous étions dans un grand magasin mais.... je me suis faites surprendre par la foule. Il y avait tellement de bruit et pour moi, c'était un monde de géant. J'avais très peur, même je dirais, que j'étais terrifiée. Depuis... chaque fois que je suis entourée de beaucoup trop de monde, ce souvenir me revient en tête et fait remonter cette angoisse. C'est assez bizarre mais avec le temps, on apprend à s'y accomoder. As-tu aussi quelques phobies messire Lazy? "
Bien que l'albinos lui avait renvoyé la question, elle ne s'attendait pas vraiment à une réponse juste ou une réponse tout court. Le dandy ne semblait pas homme à dévoiler ainsi une petite faiblesse de ce genre, bien que, dans l'état actuel des choses, on ne pouvait pas vraiment voir l'intérêt que pourrait avoir la jeune femme à le raconter à tout va. Elle n'était pas le genre d'adolescente à aprécier les rumeurs et à en faire, ni tirer profit de quoique se soit.... mais comme l'on dit toujours, il faut se méfier de l'eau qui dort.
A ce moment là, Orchid avait recommencé à grignoter à nouveau ces céréales. C'était toujours aussi curieux de voir, que malgré son comportement familier, il y avait quelque chose de gracieux et d'élégant dans ses manière. Comme quoi, il y avait bien des façons de faire les choses.
Invité
Sujet: Re: Time of Breakfeast [Lazy] ::fini:: Lun 14 Juil - 17:19
Le délicieux dandy adolescent pencha la tête sur sa frêle épaule, le bol de faïence immaculée perdue entre ses grandes mains d’homme fait. Il but à nouveau une longue gorgée ininterrompue de café encore brûlant, avant de répondre à sa jolie interlocutrice. Comme un véritable adulte, il buvait son café noir, autant pour se donner l’air mature que pour effacer les dernières traces, pourtant inexistantes, que le sommeil pouvait avoir laissé sur sa personne. Hors, c’était lorsqu’il était encore endormi que son regard vert paraissait le plus vivant. Fixé sur Orchid, il n’était plus qu’un faible lumignon vénal, mégalomane et narcissique. Lazy se voyait évoluer dans les prunelles de ses locuteurs. Sa silhouette y apparaissait agrandie, floue, mais belle. Un regard brillant, comme celui d’Orchid était donc doublement attirant pour la fonction de miroir :
« Est-ce que tu estimes que ta philosophie de vie se tient à la devise Carpe Diem ? Parce que tu me sembles bien matérialiste pour accorder une telle attention aux choses qui t’entourent. De toute manière, tu as raison, nous n’avons pas à nous plaindre de notre sort, mais, il y a autre chose que j’aimerai bien éclaircir. Notre statut d’êtres surdoués nous invite à nous questionner, c’est dans notre nature mais certaines personnes semblent ne pas être touchées par ces interrogatoires intérieurs et existentiels. Je ne te mentirai donc pas si je te disais que tu en fais parti, ou du moins que tu ne sembles pas avoir la même morosité que nous autres… génies ? »
Avec froideur, il la détailla dans tous ses gestes, cette maladresse peut-être jouée, comme son étrange candeur, cette belle innocence qui laissait penser qu’elle était arriérée. Ou encore attardée dans l’enfance. C’était l’un ou l’autre, mais Orchid valait bien ses mots. Puérile lui convenait à merveille, mystérieuse aussi. Effectivement, c’était encore une fleur à peine éclose, s’il fallait se cantonner au registre poétique… Peu à peu, grâce à sa méticuleuse observation, Lazy parvenait à cerner son caractère enfantin, mais très peu effacé. Maintenant, il ne restait plus qu’à la charmer. Il abandonna sa tartine à peine entamée sur un coin de la table, braquant ses émeraudes ternes sur la jeune fille, une nouvelle fois :
« Mais, généralement, ce n’est pas une pathologie qui remonte d’un souvenir précis mais plutôt d’une époque à laquelle on a… disons, subis certaine chose. Donc, à ce titre, on peut considérer que ta phobie remonte à l’enfance, en gros, sans pointer du doigt tel ou tel souvenir. »
Il adressa un sourire mystérieux en guise de réponse à l’orpheline. De toute façon, à part la fermeture de sa bourse ou une confrontation évidente avec Poison, il n’avait pas peur de grand-chose. La foule le laissait indifférent, comme le noir, les insectes ou toutes ces choses dont les gens ressentent la crainte. Il ne mentirait pas à la jeune fille s’il lui disait qu’il était sans peur & sans reproches, étant donné que ce n’était que la stricte vérité. Son QI élevé, comme celui de Near, Lust, Justice, Mello et Zero lui conférait une certaine immunité sentimentale. Il savait que certains orphelins, de source sûre, l’aimaient d’amour alors que lui-même n’aimait réellement personne. Sa vie amoureuse était un désert, si son lit n’était jamais vide. Enfin, cette absence de peur lui laissait un regard vide, ainsi qu’un grand désintérêt de la vie, si l’argent ne venait plus égayer ses instants de réflexion :
« Je… Je crains les caprices du temps. Et parfois, j’ai peur de l’orage. »
Sur ce point, c’était un mensonge ; il laissait filtrer ces quelques mots pour se rendre plus humain. Les pierres ne sont pas attachantes, on ne leur fait pas confiance ; hors, il savait que question sentiment, il s’élevait à l’immuabilité des rochers, même si parfois un soupçon d’humanité venait chatouiller ses sens. Pour couper court à la question, il finit d’une dernière gorgée son bol, et se pressa délicatement sur les lèvres un mouchoir de papier :
« Enfin, as-tu d’autres services à me soumettre ma princesse ? »
Il sourit encore, comme s’il n’avait jamais laissé retomber les accents amers de ses lèvres. Mais joyeux il l’était, Orchidé, c’était l’espérance du filou lambda, la victime immaculée, le pigeon de la farce. Bête à pleurer.
Invité
Sujet: Re: Time of Breakfeast [Lazy] ::fini:: Jeu 31 Juil - 13:43
Il semblerait que bien peu de chose ne puisse venir ébranler les petites manies de notre délicate albinos, la main toujours timidement attirée par son bol de céréales, dont elle amenait le tout à ses lèvres fines et rosées. Mais à ses instants là, ses yeux sanglants étaient totalement détournés dans la direction du mystérieux Lazy, un jeune homme que l'on pouvait aisément sentir empli de condescendance, mais avec étonnement, ne répugnait pas Orchid. Ho! Pas dans le sens que l'on pouvait croire, certes, il était un beau jeune homme mais sans nul doute pas le genre d'oiseau capable d'émouvoir au coeur la demoiselle. Pourquoi? Parce qu'à travers de simples regards, la jeune orpheline avait deviné que le coeur de celui-ci n'était ouvert qu'à des billets verts, trahi par la flamme qui illumina ses yeux plutôt dans le parc à la vue de l'argent. Son camarade ne semblait point s'émouvoir d'une personnalité particulière, si ce n'était narcissiquement lui même.
Orchid passait ses journées, d'apparence hagarde, à observer, muette, son environnement, et ses yeux aux couleurs rougeôyantes voyaient ce que les autres semblaient se refuser de voir, ou cherchaient à dissimuler habilement. Lazy était un maître dans le domaine, c'était indéniable. Jouer sur les apparences.... Dans ce réfectoire, il y avait deux pions qui les manipulaient mais jouant sur un terrain totalement différent, sans doute séparer par un gouffre très profond.
En tout cas, il était amusant de constater qu'attabler ainsi autour d'un petit déjeuner, les deux jeunes gens se regardaient dans le blanc des yeux, l'une souriante, l'autre avec malice. Il se jouait une partie curieuse ici même, mais certainement pas ce que l'on pourrait croire si on venait à interrompre leur "rendez-vous". Lorsque l'on s'attardait sur les paroles échangées, c'était une toute autre histoire.
L'albinos continuait machinalement à grignoter, tout en écoutant attentivement les paroles du jeune homme. Pensez naîvement qu'elle n'avait pas noter la pointe de cinisme, ou l'accusation cachée de son manque de réflexion connaissant ses talents intellectuels, était une erreur. Pour seule réponse, la jeune fille sourit simplement, joyeusement, préférant terminer alors son verre de lait qu'elle finit par poser vide sur la table.
Elle aurait pu aisément répondre à cela.... L'appelation génie était bien connu. Elle aurait sans doute fait le rapprochement avec les anciennes croyances arabes, descendance même du mot génie, où l'on donnait ce nom à des être merveilleux capables de magie et de création défiant l'imagintation, mais également d'une très grande fourberie. Orchid se refuserait naturellement à vouloir devenir un "génie", il était tous prisonnier de leur talent, serviteur qui ne se verront jamais libérer par les hommes bien trop avide, voire haïs de leur perfidie. Ce n'était pas un rôle qu'elle affectionnerait. Trop de talent tue le talent, car tôt ou tard, cela avait tendance à se retourner contre soi. Mais c'était un risque que beaucoup d'intellectuels aimaient à prendre, par goût de l'excitation et du défi. Notre jeune fille avait des goûts bien plus simples : vivre tout bêtement. Cela paraissait peut-être superflu et désuet mais que voulez-vous, il faut de tout pour faire un monde non?
Buvant ses paroles alors comme une pauvre bougresse, l'orpheline ne quitta pas une seule seconde des yeux Lazy. Subjuguée? Non, pas du tout.... tout ce qui lui paraissait curieux attirait son attention de façon parfois excessive, et l'observation était son domaine. Il ne serait pas étonnant qu'elle possède d'ailleurs, l'aptitude de lire sur les lèvres.... bien que dans l'immédiat, cela ne l'intéresse pas. Orchid ne fut jamais du goût des comérages. Mais, malgré cette apparence lisse qui était la sienne, il y avait dans son dossier un point bien sombre sur lequel personne ne réussit à mettre le doigt.... quelque chose qui ne ressemblait absolument pas aux habitudes de la demoiselle sus-nommée, pourtant.... Qui pourrait croire que..... ?
Ho? Changement total de sujet, voilà que messire Lazy dévoilait que la foudre et le tonnerre lui causaient quelques frayeurs? C'était étonnant de croire qu'un homme aussi impertubable que lui, se voyait tremblant face à une crise atmosphérique. Un marchand ayant peur des éclairs frappeurs.... Pourquoi y avait-il quelque chose qui sonnait faux dans tout cela?
" Hoooooooooooo! Messire Lazy craint la fureur du ciel? Cela semble naturel.... mais j'avoue que je n'aurais point pu deviner que cela soit pour vous une cause de phobie, ou tout du moins ce qui s'en approche. C'est une peur assez commune... Vous m'étonnez de plus en plus! "
Enfin, l'albinos vint rompre son mutisme pour quelques paroles qui laissaient planer la perplexité. Etais-ce une véritable petite pique qu'ellle venait de lancer en parlant de chose commune pour la personnalité de Lazy? Ou une maladresse verbale qui ne cachait rien de particulier? Une phobie de l'orage.... allez savoir pourquoi, cela lui rappeler un monde assez enfantin. Etais-ce un mensonge finement choisi par l'orphelin pour paraître plus proche de sa cliente, ou une vérité curieuse? Notre faiseuse d'origamis ne trahit nullement son sourire qui brillait à nouveau sur son visage au teint laiteux.
Puis, comme si rien n'était, la conversation reprit le sens des affaires, et là, ce fut une nouvelle réflexion pour la jeune fille aux airs puérils et naïfs. Un index sur la bouche, son regard obsevant le plafond.... elle finit par retomber celui-ci sur la silhouette de son interlocuteur charmeur.
" Je n'ai point d'autre service à demander. La boîte à musique me suffira amplement, Messire Lazy. en tout cas, j'espère que votre café était bon et je suis heureuse d'avoir pu partager ses modestes instants en votre compagnie. C'était vraiment intéressant! Hihi! "
Un nouveau sourire compatissant, mais aussi une étrange lueur dans le rouge de ses yeux. Pourquoi donnait-elle l'impression de jouer malgré sa candeur? Décidément, la jeune fille attirait plus les questions qu'elle-même ne pouvait s'en poser sur le monde. Mais un jour où l'autre, les masques tomberont....
Invité
Sujet: Re: Time of Breakfeast [Lazy] ::fini:: Mar 26 Aoû - 11:20
Lazy termina sa tartine avec grâce ; avec lui, même si l’humilité n’était vraiment pas son fort, l’art de vivre devenait un art soigneusement calculé, une danse de chaque instant et l’adolescent s’y mouvait, à ses aises, possédant heureusement un corps trop peu encombrant pour lui porter préjudice. Les verres cassés, les traces boueuses, tout cela appartenait à un monde qui n’était pas le sien. Lorsqu’il marchait, ce n’était pas pachyderme ; au contraire il se mouvait souplement comme si tout son corps fut toujours en harmonie. Et éventuellement, ce n’était pas faux. Aussi loin qu’il se souvenait, il lui semblait être le même, assez immuable, bien que les rides du temps le toucheraient un jour. Un jour lointain… Avant que ce jour n’arrive (et rien n’empêchait le fait qu’il devienne un vieux beau), il avait tout son temps pour établir son règne sur puissant, sans modestie bien sûr, mais le narcissisme est le propre de l’humain, même développé à un tel extrême. Finissant rapidement de déjeuner, sans grand plaisir à croquer dans les tartines, il se leva, avant de jeter un coup d’œil à Orchid :
« Le temps passe bien vite ma très chère fleur et je vois le moment de nous quitter arriver à grands pas, aussi je me ferais un plaisir de répondre à ta préoccupations. Je crois qu’il vaut mieux avoir peur de quelque chose de basique, pour mieux soigner cette terreur plus tard. On ne peut avoir peur de ce que l’on connaît. Comme le fauve qui a peur du feu parce qu’il ne s’en approche pas alors que les animaux domestiques le supportent très bien. La peur du tonnerre et une terreur ancrée dans l’être à cause des ancêtres ; il suffit de la dominer au bon moment pour se retrouver maître de ses sensations. » Déclara-t-il sciemment, coulant un regard calme sur la demoiselle aux cheveux bleus
Bleus comme le ciel. Bleus comme… Lazy se figea un instant, ses mains fines accrochées à son bol. Bien sûr qu’il était capable de lui ramener cet objet ; mégalomane, il s’était toujours cru plus utile que la plupart des gens ici-bas. Lui, il vendait du… rêve, quel qu’il soit alors que les autres… Et Orchid, quelle pouvait être sa fonction en ce bas monde ? Il secoua un court instant sa tête mince, avant de saluer la jeune fille d’un sourire singulièrement neutre :
« Il se trouve que j’ai rendez-vous avec Stone pour discuter des dernières commandes, dont la tienne. Si tu veux bien m’excuser… nous pourrons reparler de tout cela un autre jour ou lorsque je t’apporterai ta boîte à musique, si tu le veux bien. »
Il émit un soupire lassé pour lui-même, fixant une nouvelle fois ses émeraudes glissantes sur Orchid. D’accord, il avait fait une bonne affaire et il n’avait pas de remords à les faire payer plus que ne coûtait en réalité l’objet, mais vraiment… Cela n’avait strictement rien à voir avec le sujet évoqué plus haut mais la demoiselle l’intriguait à un haut point. Il y avait un soupçon de Near (Near qu’il avait tenté de rallier à sa marchandise), une touche de divers orphelins en elle. Alors chacun n’était que stéréotype. Le surdoué lamba pense de quatre façons différentes : il a peur, il est soucieux (hyper sensibilité), il se referme sur lui-même (autisme), il est joyeux (insouciance provoquée souvent par une trop grande conscience de ses capacités) et… il est narcissique, confiant en lui (border ligne). Alors, après tout dépend du point de vue pris mais Orchidé n’était qu’un concentré de ces quelques stéréotypes, comme lui-même, comme tous les autres. Ce n’est parce qu’ils étaient plus intelligents que la moyenne qu’ils étaient forcément unique. L’humain reproduit par pur instinct des comportements inutiles, pour faire plaisir et dans son propre intérêt (un humain placé seul dans une pièce durant des jours deviendra immanquablement fou, aussi nourri soit-il). Prenant son bol d’une main, son assiette de l’autre, Lazy adressa une moue compatissante à Orchid :
« Et bien aurevoir ma princesse et je te souhaite une bonne journée dans son ensemble. »
Seul point marquant dans tous son attitude princière : ses yeux restaient toujours froids et même face à Orchid, cela ne changeait pas. Cela ne changeait jamais. Aucune émotion dans ce cœur compressé, uniquement le désir de l’argent pour n’avoir jamais à appartenir à quelqu’un. L’amour faisait parti des précèptes inutiles à la vie de Lazy. Amour, véritable amitié, sentiments. Rien de cela ne servait à soulager les hommes, juste à les enfoncer dans de nouveaux problèmes… Le dandy fort élégant rapporta son bol à la table, avant de refaire un tour vers Orchid et de s’accouder à une chaise :
« Toujours au service du client. » Souffla-t-il entre ses lèvres fines
Le crédo de base. La réplique de tous ses instants.
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