Comme quoi, pour tout le monde sans exceptions, il y avait de ces journées où vraiment on se demandait : « Pourquoi, grand Dieu, mais POURQUOI me suis-je levé ce matin ?! ».
Near n’avait pourtant rien demandé, pas plus que les autres jours, d’ailleurs. Il s’était levé comme d’habitude. Tout vêtu de ses habituels vêtements trop larges et trop blancs, il avait été bousculé sauvagement dans le couloir par une horde d’orphelins en furie comme d’habitude. Lorsqu’il l’avait croisé au détour d’un couloir, il avait échangé quelques piques avec son rival blond accro au chocolat qui était parti en colère et en grommelant des injures comme d’habitude. Il avait à peine touché à son petit déjeuner, comme d’habitude, entouré des rires et des papotages incessants des autres orphelins qui ne faisaient pas attention à lui, comme d’habitude. Il avait écouté d’une oreille distraite les conversations endiablées de certains des meilleurs élèves de l’institution, juste par ennui, sans vraiment s’y intéresser, et c’était de façon lointaine qu’il entendait la voix suave de Lust qui tenait une conversation inutile mais corsée avec une autre personne, Mello probablement au son de sa voix. La conversation était ponctuée par quelques remarques cyniques de Matt, le geek roux à rayures qui suivait Mello un peu partout, et le tout était recouvert par le brouhaha qui envahissait le réfectoire. Une heure plus tard, le petit index fin de Near s’était glissé dans une courte mèche de ses cheveux aux reflets nacrés, comme d’habitude, alors qu’il regardait par la fenêtre en classe, inattentif à ce qui l’entourait, pensant vaguement à ce que L, le fameux détective, pouvait être en train de faire en ce moment même. Sûrement quelque chose de bien plus intéressant et divertissant que les cours de théorie sur la Justice que les orphelins surdoués subissaient depuis deux heures. Et sa vision de la Justice à lui n’était pas comme ça. Ce prof racontait des inepties qu’il tentait d’inculquer dans la tête de tous les petits génies qui lui faisaient face, et personne ne semblait avoir envie de le contredire, ils étaient tous obnubilés par ses paroles. Near se demandait si un seul d’entre eux avait une vision de la Justice différente de celle bien trop mièvre et trop impossible à appliquer dans la vie réelle que ce prof essayait de leur faire gober… non, après tout, il semblait qu’il n’y avait que lui qui ne prenait pas ce que ce type disait au sérieux. Excepté Mello peut-être, qui griffonnait des notes avec ardeur, mais qui semblait ailleurs lui aussi. Hm…Mais bon. Après réflexion, Mello…Mello n’était peut-être pas la meilleure référence en matière de Justice. Inutile de se comparer à lui, donc. Il valait mieux éviter de penser à ce qui se passerait si il parvenait à devenir L. C’était avec un léger sourire étrange aux lèvres qu’il fut gentiment appelé par le prof qui lui demandait si il allait bien. Une façon détournée de lui dire de se concentrer, sans oser lui dire directement. Le petit albinos lui répondit positivement, avec un regard froid. Near n’aimait pas les hypocrites.
A la fin du cours, Near comptait aller tranquillement s’asseoir dans la salle commune, comme d’habitude. Mais c’était sans compter sur la présence d’un certain blond qui avait décidé de lui pourrir la vie encore une fois. Pour changer. Et quelle charmante idée il avait eue, ce jour là ! Oui, car après tout, existait-il quelque chose de plus génial que d’enfermer un petit albinos autiste au fond des toilettes juste parce qu’il est meilleur que vous et que sa répartie vous met les nerfs à vif ? Non, évidemment. Charmant petit Mello. Ce dernier était parti en laissant la porte des toilettes fermée d’une façon que lui seul connaissait, mais tout ce que Near avait pu conclure, c’était qu’il n’avait aucun moyen d’ouvrir la porte de l’intérieur. Et il ne comptait pas s’énerver sur la porte pour tenter de l’ouvrir par la force, ni se mettre à crier pour qu’on le sorte de là. Quelqu’un finirait forcément par passer. Mais soit c’était une journée étrange durant laquelle personne n’eut besoin d’aller au petit coin, soit Mello avait explicitement interdit à quiconque de lui ouvrir la porte sous peine de mort après torture longue et douloureuse.
L’éternel second s’était dépassé dans le crétinisme, ce jour-là. Near s’était assis par terre sur le carrelage froid, dos au mur, un genou relevé, une main près de son oreille enroulant une mèche de ses cheveux pour s’occuper, et il ne pensait à rien qu’à cette journée complètement gâchée par ce blond qui savait mieux que quiconque alterner le génie et la stupidité la plus profonde.
A quoi peut-on bien penser lorsqu’on est enfermé dans des WC toute la sainte journée, sans personne à qui manquer et sans personne qui se préoccupe de savoir où vous êtes ? A rien de spécial, en fait. Near écoutait parler les gens qui passaient près de sa porte de temps en temps. Des conversations futiles, des conversations agressives, des conversations légères ou des conversations romantiques, des conversations de gens qu’il ne connaissait pas où qu’il ignorait, et dont au fond, il se fichait profondément. A quoi ça lui servait, de savoir que telle greluche s’était entichée de tel beau gosse ? Quel était l’intérêt de savoir comment un tel avait réussi à voler la réserve de magazines porno d’un tel autre, ou comment celui-ci avait déboîté l’épaule de tel autre parce qu’il lui avait manqué de respect ? Des voix différentes et pourtant toutes les mêmes dans leur puérilité. Near attendait. Ce qu’il attendait, il n’en savait rien. Peut-être les ultimes élans de remords de Mello et qui viendrait lui ouvrir. Peut-être Roger ou un autre surveillant qui se demanderait accessoirement où il avait bien pu passer. Il ne savait plus depuis combien de temps il était là… Il avait l’habitude rester seul pendant des heures.
Near regrettait déjà assez d’être sorti de son lit ce matin là. Mais évidemment, être coincé dans les toilettes n’était pas suffisant, non. Bien sûr. Les jours comme ça, il faut toujours que le sort s’acharne. Et elle est où, la Justice, dans ces cas-là ?
Des coups sonores avaient commencé à retentir. L’atmosphère s’était assombrie. Near ne savait pas quelle heure il était, mais il lui semblait qu’il faisait déjà presque nuit. Avait-il passé de midi à vingt heures au fond des toilettes ?… Mais là n’était pas le problème, en fait. Les coups venaient de l’extérieur. Un clapotement irrégulier résonnait dans la pièce. Near ferma les yeux. Des coups de tonnerres d’une violence effrayante qui faisaient trembler les portes et les vitres. De la pluie comme il n’en était pas tombée depuis des lustres. Des éclairs qui faisaient clignoter de façon fantomatique et irréelle la pièce soudain complètement assombrie dans laquelle végétait le petit albinos qui sentit peu à peu le froid pénétrer ses pores et se faufiler dans tout son corps.
La peur. C’était bien cette impression désagréable que l’on ressent quand on sait qu’il n’y a rien à faire pour se sauver, cette impression horrible d’être coincé et de n’avoir aucune échappatoire, le ventre qui se tord, une panique incontrôlable qui prend peu à peu le pouvoir sur votre esprit sans que votre raison ne soit capable de l’arrêter ? Le cœur qui se met à battre à tout rompre ? Si c’était ça, alors oui, c’était bien de la peur que ressentait Near à ce moment-là. Il aurait donné n’importe quoi pour qu’enfin quelqu’un vienne lui ouvrir la porte. Il voulait retourner dans sa chambre. Retourner quelque part où il était en sécurité. Il se recroquevilla sur lui-même, tremblotant presque.
Personne ne pouvait le voir, mais il s’en voulait d’être aussi faible. Il était loin, le froid et hautain Near qui ne craignait même pas les fureurs apocalyptiques de Mello.
La pluie martelait toujours les fenêtres avec férocité, comme si elle était vivante, et avide de chair fraîche, comme si elle voulait absolument entrer dans la pièce et l’inonder, et noyer la petite figure pâle et grelottante cachée là. Les éclats de lumière suivis de retentissement sonores terrifiants éblouissaient de façon irrégulière le petit albinos, faisant briller toute sa personne un infime instant, puis tout sombrait de nouveau dans la mi-pénombre d’une nuit de tempête.
Un bruit plus doux se fit entendre entre deux coups de tonnerre. Le bruit d’une porte qui s’ouvre. Near leva un œil un peu trop brusque vers la poignée de la cabine dans laquelle il était enfermé. Quelqu’un, enfin, avait-il remarqué son absence ?
HJ : Du coup j’utilise masse Mello et j’ai mis un prof quelconque, je sais pas si ça va aller…^^ ; ]
Dernière édition par Near le Ven 6 Juin - 22:58, édité 2 fois
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Sujet: Re: Stormy Night [ FINIT ] Mar 15 Avr - 0:05
On a tous des habitudes, des besoins de tous les jours qui nous viennent à l’esprit automatiquement et que l’on se sent obligé de réaliser, juste pour notre bien-être. Mais il y’a aussi des jours ou il se passe des choses inattendues, que l’on n’aurait en aucun cas imaginées en se réveillant le matin même. Ce jour-ci fut un jour plutôt étrange pour Den, disons plutôt une rencontre étrange, dans un endroit étrange.
La journée commença pourtant comme toutes les autres. Den se leva, a 7 heures pile. Il n’était pas d’un naturel flemmard, mais le temps qu’il passait sur ses dessins le soir ne le couchait pas tôt. Il plaçait simplement son réveil devant sa porte le soir, et se couchait. Le matin, une sonnerie stridente avait pour effet de le lever immédiatement, et par la même occasion, de réveiller deux trois chambres environnantes, ce qui le ravissait. Lorsqu’on lui demandait d’où venait ce bruit, il accusait la chambre d’à côté d’un air innocent. Forcément, il fallait bien qu’il trouve quelque chose qui le motiverait à mettre en place ce système.
Après avoir rit amèrement de sa blague habituelle, il se dirigea vers la salle de bain, et y passa bien trois quarts d’heure à se coiffer, se vernir les ongles et se maquiller. Dans un soupir, il descendit manger seul, et alla en cours, déjà lassé de la journée qui s’annonçait.
A la fin des cours, Den alla directement dans le parc. Il aperçut au loin les lunettes de plongée de la petite Breathless, au même endroit que d’habitude. Il esquissa un sourire, et, les mains dans les poches, se plaça sur le muret ou elle se trouvait, à sa droite. Ils n’échangèrent aucun mot, Den se contentait de regarder ses mouvements fluides et rapides. Lorsque Breathless eut finit son dessin, elle le regarda rapidement, et se leva pour partir. Den posa ses mains derrière lui et repensa à ses gestes, en se demandant si il arriverait enfin à finir son dessin, le soir même. Puis un doux vent arriva et Den ferma les yeux en le laissant glisser dans ses cheveux, plus à l’aise que jamais, en espérant que personne ne viendrait lui gâcher ce moment de plaisir. Tout à coup, il sentit une goutte tomber dans son cou. Den eut un frisson, et ouvrit les yeux, se rendant compte tout à coup du temps qu’il avait passé ici. Il commençait à faire sombre. La pluie tomba rapidement, les gouttes devenaient lourdes et désagréables. Den sourit :
*Si tu n’étais pas une de mes seules amies la pluie, je ne serais sûrement pas là en ta compagnie, je le fais pour toi*
On aurait pu le prendre pour un fou, a être l’ami des éléments, mais il s’en contre fichait. Soudain, une lumière aveuglante apparut, l’espace d’une demie seconde. Den fronça les sourcils, craignant la suite. Un retentissement sonore et désagréable se fit entendre, dans un vacarme assourdissant. Den leva les yeux au ciel : on ne peut pas être tranquille cinq minutes ici. Il se leva, ruisselant de pluie, serrant les dents à chaque coup de tonnerre. Il rentra les mains dans ses poches tout aussi trempées que lui, et se dirigea vers porte d'entrée du grand bâtiment. De toute façon, il avait sûrement dépassé l’heure jusqu’à laquelle il pouvait rester dans le parc.
Il se dirigea vers sa chambre. A réflexion faite, il allait se faire tuer si il croisait un surveillant, et puis il n’avait aucune envie de salir sa chambre. Il décida d’aller aux toilettes, en attendant que l’orage passe. Il entendait les gouttes tomber a chacun de ces pas, et surtout le vacarme assourdissant que faisait l’orage dehors. Il ouvrit la porte doucement, et entra dans les toilettes. Puis il traversa en regardant les dégâts qu’avait fait la pluie dans le miroir, et, dans un soupir, s’appuya contre le radiateur. Soudain, il entendit un bruit. Il provenait de sa droite, dans un des cabinets. Den fronça les sourcils, et écouta attentivement. Il entendait la respiration de quelqu’un. Il se dirigea vers la troisième cabine, d’où provenait certainement le bruit. La porte était bloquée par un objet métallique dans la fermeture. Den se demanda qui avait été assez idiot pour faire une chose pareille et retira l’objet, puis il ouvra la porte. Il fut surprit de tomber nez à nez avec le petit génie de l’école, assit par terre : Near. Den le regarda, perplexe. Comment il était arrivé là ? Il est dans un piteux état, encore plus décoiffé que d’habitude. Il a passé combien de temps ici ? Que de questions moqueuses lui venait à la tête, il ne pensait à rien d’autre. C’est alors qu’il aperçu un regard différent dans les yeux de Near. Il fronça les sourcils. Un sentiment bien visible et inhabituel s’était emparé de lui. Near avait peur. Den détourna le regard :
*Je fais si peur que ça ? Et bien, ça promet*
C’est alors qu’un bruit assourdissant retentit, plus lourd, et plus désagréable que les autres. Den se colla une main contre l’oreille, et Near sursauta. Den comprit. Near avait peur de l’orage. Den eut un soupir de soulagement. Il se sentit heureux, heureux de connaître la phobie de Near. Il avait l’impression de connaître un grand secret, comme si il lui avait confié quelque chose. Den sentait qu’il appréciait Near, même si il n’avait rien fait pour. Il lui tendit la main en souriant, dans un vrai sourire comme il n’avait pas fait depuis longtemps.
Den : Je ne le dirais à personne, fais moi confiance, maintenant, tu devrais remonter.
Qu’importe la réaction de Near, peut-être n’allait-il pas comprendre de quoi Den parlait, mais il était heureux de l’avoir fait. Ce changement dans sa journée était certes bizarre, mais des plus agréables.
Dernière édition par Den le Mer 16 Avr - 0:36, édité 3 fois
Sujet: Re: Stormy Night [ FINIT ] Mar 15 Avr - 23:35
La personne qui avait eut l’idée de venir aux toilettes à ce moment précis n’était pas ce que Near appellerait un salvateur extrêmement préoccupé par la condition du meilleur élève de la Wammy’s House en une nuit orageuse : il voyait bien que le jeune garçon dont il pouvait apercevoir les pieds bottés par-dessous la porte de sa cabine et qui marchait le long des éviers n’était pas là pour le retrouver, de toute évidence. Des gouttes d’eau dégoulinaient de son pantalon apparemment, et de la boue s’accrochait au sol carrelé alors que ses pas émettaient des crissements trahissant leur salissure et leur humidité. Ce type venait sûrement de faire un petit tour dehors.
Near ne chercha pas à comprendre pourquoi quelqu’un aurait envie d’aller dehors avec ce temps horrible, alors que lui n’avait qu’une seule et unique envie : retrouver sa chambre. Tout ce qui importait maintenant, c’était qu’on lui ouvre la porte. Devait-il indiquer sa présence à la personne qui venait d’entrer ? Il hésita à se lever et demander de l’aide, mais il se ravisa. C’était peut-être un des sbires de Mello. Même si Near savait que la mesquinerie du blond avait ses limites, il valait mieux être prudent. Bravant sa frayeur pour une simple question de dignité, il resta donc recroquevillé sur lui même, ses deux genoux relevés, ses mains nageant dans sa chemise posées dessus, et il avait appuyé sa petite bouille pâle et tremblotante dedans. Le sol froid et les courants d’air qui provenaient de l’aération ne faisaient rien pour le réchauffer, et la pluie martelait toujours les vitres. Near ferma les yeux. Ce n’était qu’une phénomène météorologique. L’orage apparaît quand une masse d’air humide s’élève rapidement et se condense alors que l’air se refroidit : cela dégage de la chaleur, l’air se sature, devient plus chaud que l’air ambiant et s’élève, ce qui donne forme à des nuages appelés cumulonimbus. Des courants d’air verticaux créent des frottements et cela engendre une séparation des charges électriques : il y a un déséquilibre entre les charges électriques négatives et positives : conséquence directe : décharge électrique, plus communément appelée éclair. Il se forme donc lorsqu’il y a opposition entre une masse d’air chaud et une masse d’air froid au centre d’une dépression. Il y a aussi du vent, et le son de la décharge électrique. Rien que de la physique, en somme. Aucune raison d’avoir peur. Il y avait sûrement des choses réellement effrayantes en ce monde que Near ne connaissait pas et ne souhaitait pas connaître. Mais avoir peur d’un orage…Cela relevait de la stupidité la plus profonde et d’une immaturité latente. Near ne supportait pas sa propre faiblesse, mais son petit corps et son petit cœur n’étaient pas en accord avec sa raison qui leur ordonnait de cesser de montrer des signes de peur tels que les frissons, les légers sursauts et les battements de cœur accélérés.
De plus, rester assis n’était certes pas la meilleure façon d’attirer l’attention, évidemment… Mais les coups de tonnerre retentissaient avec toujours plus de violence, et à chaque fois que le vacarme se faisait entendre après les éclairs, le petit albinos resserrait un peu plus son étreinte sur ses genoux, incapable du moindre geste.
Pourtant, alors que le silence de courte durée entre les coups de tonnerre avait envahi la pièce et laissait présager que le garçon était parti, Near entendit soudain un petit bruit mécanique, et la porte de la cabine s’ouvrit doucement. Le petit albinos leva un œil discret vers la personne qui venait de glisser sa tête à l’intérieur de la petite pièce. Des cheveux blonds, plutôt crème, surmontés d’une couronne qui luisait à la lumière des éclairs, cheveux qui entouraient un visage plutôt fin et aux traits presque féminins dont les yeux étaient invisibles, cachés par la chevelure soigneusement coiffée : c’était la première chose que Near remarqua. Il ne voyait donc de ce visage qu’une bouche affichant une moue étonnée. Le garçon portait un pull rayé et il suintait de l’eau par tous ses pores, mais ça ne semblait pas l’inquiéter plus que ça : il semblait extrêmement surpris de trouver Near assis là. Near qui aurait bien tiré une moue blasée, juste pour montrer à ce garçon qu’il n’avait pas à avoir l’air aussi surpris et que lui-même n’était évidemment pas là de son plein gré… mais un autre coup de tonnerre, puissant et long, le fit se crisper convulsivement à ses genoux, ses grands yeux tremblotants légèrement dans leurs orbites, alors qu’il fixait un point quelconque en face de lui. Penser à autre chose. A autre chose.
*Qui c’est, ce garçon, déjà ? Il me semble que je me souviens du jour de son arrivée, Mello l’avait taquiné… Il s’appelle Den, si ma mémoire est bonne. Classe trois. J’espère qu’il n’est pas assez idiot au point de faire la commère et de raconter à tout le monde à quel point j’avais l’air ridicule quand il m’a trouvé assis par terre dans les toilettes. J’espère qu’il n’y a pas que moi qui ait un semblant de dignité. *
Den : « Je ne le dirais à personne, fais-moi confiance, maintenant, tu devrais remonter. »
Near pencha la tête en observant la main amicale que le jeune garçon lui tendait. Le sourire qu’il lui lançait en même temps était un croisement entre un rictus sadique et une expression sincère d’affection. Le petit génie albinos ne fit que l’observer, alternant son regard grand et effrayé malgré lui entre la main de Den et son sourire. Pouvait-on vraiment faire confiance à qui que ce soit dans cet orphelinat ? Pouvait-on faire confiance à quelqu’un, en général ?
Near : « … Je ne tiens plus sur mes jambes. »
Et ce n’était pas un mensonge juste pour pouvoir éviter le contact physique avec ce garçon. La peur lui contractait les muscles et ses jambes ne supportaient plus son poids pourtant léger, tant son corps refusait de lui obéir les soirs d’orage, tant les décharges électriques célestes faisaient courir dans ses veines une peur bleue incontrôlable. Il fallait vraiment qu’il se débarrasse de ce genre d’émotions puériles et encombrantes…
La tête toujours légèrement relevée vers le blondinet au corps gracieux, Near défiait presque Den du regard, comme pour lui dire « Vas-y, moque-toi, je sais que tu en meurs d’envie. »
Invité
Sujet: Re: Stormy Night [ FINIT ] Mer 16 Avr - 9:11
Near : … Je ne tiens plus sur mes jambes.
Den abaissa sa main, une moue vaguement déçue s’affichant sur son visage, mais se contenta d'essayer de garder son sourire.
Den : Je comprends. Je ne vais pas t’obliger à avoir confiance en moi, mais tu vas attraper froid à rester ainsi.
Den sembla réfléchir quelques secondes. Il entoura ses nombreux colliers autour de sa main et se mit à le triturer silencieusement. Soudain, il lâcha tous ses colliers, (du moins une bonne partie) et sortit du cabinet ou ils étaient, sans un mot, lâchant le dernier collier qui lui restait en main. Après quelques pas hors des toilettes, il revint sur ses pas, et regarda Near en souriant.
Den : Je reviens, ne t’en fais pas.
Il sortit des toilettes et monta doucement dans sa chambre. Il se faisait déjà tard, tout le monde avait du regagner les dortoirs, mis à pars les adultes un peu trop fêtards. Il espéra que Near ne penserait pas qu’il l’avait abandonné à son triste sort, et à cette pensée accéléra la marche. De toute façon, les orages couvraient largement ces pas...Soudain Den s’arrêta, dans l’escalier.
*Mais...Qu’est-ce qu’il me prend ? Je ne lui dois rien à ce ptit génie, il est très intelligent il pourra très bien se débrouiller tout seul.*
Il arriva finalement à sa chambre, et ouvrit doucement la porte. Il lança négligemment son manteau vers le radiateur, mais ce dernier retomba par terre, en plein milieu de la pièce. Den soupira de cette action totalement débile qui venait de rater en beauté, puis se laissa tomber sur son lit, étendant ses bras ballants de chaque côté de son oreiller. Il regarda la pluie qui faisait rage dehors, par la grande fenêtre, et repensa malgré tout à ce que Near pourrait ressentir d’avoir été abandonné comme ça. Den se redressa soudain, restant assit.
*Alice. Je t’ais abandonnée...Comme un lâche, je n’ais rien pu faire. Si...Si je t’avais aidée, nous n’en serions pas là... Me pardonnera-tu un jour ?*
A cette pensée Den posa sa main sur sa bouche, tremblant à l’idée que sa soeur ne le pardonne jamais. Il retourna ses pensées vers Near qui était certainement entrain de subir une des pires frayeurs de sa vie, contenu des éclairs et de la tempête qui faisait rage dehors. Den éprouvait malgré lui de la sympathie pour Near, et avait la ferme intention de le sortir de cette mauvaise passe.
*Je n’abandonnerais plus jamais personne. Oh non, plus jamais.*
Il fallait qu’il l’aide de son mieux. Il se dirigea vers son placard qu’il ouvrit à la volée. Il trouva finalement sa veste doublée d’hiver, qui ressemblait totalement à la précédente mis à part cette double couche chaude en polaire. Il l’agrippa, et partit sans se soucier du reste. Il aurait pu prendre la couverture de son lit, mais n’en avait pas d’autres et décida de quand même dormir au chaud cette nuit. Il arriva finalement dans les toilettes et regarda le petit albinos, qui était encore plus congelé que lorsqu’il l’avait laissé. Den ressortit un sourire à sa vue, et s’approcha de lui comme on s’approcherait d’une oeuvre d’art, de peur de l’abîmer. Il déposa la veste sur le dos de Near qui ne broncha pas. Den espéra sincèrement que cette attention l’aiderait à avoir plus confiance en lui, mais il comprenait qu’une personne comme lui ne puisse avoir sa confiance. Puis Den soupira, et se laissa glisser le long du mur, à côté de Near, en prenant soin de garder un espace entre eux, pour ne pas l’effrayer. Il regarda en l’air le néon vieilli des toilettes qui clignotait encore plus que d’habitude à cause l’orage, et finalement parla enfin.
Den : Désolé, je me suis fait un peu long. Tu n’as pas trop froid à présent ? Comment est-tu arrivé ici ?
Tout en disant cela, il regardait par les petites fenêtres en hauteur qu’on pouvait apercevoir au travers de la porte. Des flashs irréguliers continuaient à se déchaîner, enchaînant des coups de tonnerre énormes à leurs suites. Den appuya ses bottes contre le mur d’en face, et rentra ses mains dans ses poches. Il était si pressé qu’il en avait oublié de changer de chaussures, et de remettre un manteau, une preuve de stupidité totale de sa part. Den s’en voulait mais ne comptait pas laisser Near de nouveau seul, aussi il attendit en espérant une réponse.
Sujet: Re: Stormy Night [ FINIT ] Mer 16 Avr - 14:23
Den : Je comprends. Je ne vais pas t’obliger à avoir confiance en moi, mais tu vas attraper froid à rester ainsi.
Near le fixa. Il savait qu’il n’avait pas l’air fin, assis là comme ça, telle une petite boule de poils blanche et décoiffée, et il se doutait bien que ses frissons étaient visibles malgré la pénombre, et il aurait donné n’importe quoi, même son dernier robot électronique, pour un peu de chaleur. Pourtant il hésitait à adresser la parole à ce garçon, qui semblait sincère mais qui ne lui inspirait pas encore vraiment confiance. Near ne pouvait pas bouger de toutes façons et il ne voulait pas ouvrir la bouche de peur de dire n’importe quoi à cause de la peur qui parcourait son organisme et lui obscurcissait l’esprit : il était en train de laisser partir la seule aide qu’il recevrait probablement de la nuit, et s’il ne réagissait pas, son sauveur allait probablement lui faire un regard hautain et lui claquer la porte au nez. Near savait comment réagissaient les gens en général quand on n’avait pas la politesse de leur répondre, mais il refusait obstinément de prononcer le moindre mot qui aurait pu être dit d’une voix mal assurée et tremblotante. Hors de question que cet inconnu le prenne pour un imbécile en plus d’un pleutre. Les yeux mi-clos toujours fixés sur les mèches blondes de Den qui lui cachaient les yeux, le petit albinos pensait à ce qu’il fallait qu’il fasse : il aurait pu s’enfuir maintenant que la porte était ouverte, mais l’entrée semblait tellement lointaine, comme si elle était séparée de lui par des mètres et des mètres, qui s’allongeaient à chaque seconde, et qu’il ne pourrait pas les traverser à cause des éclairs et du tonnerre qui lui barraient le chemin et qui semblaient vouloir le dévorer vivant. Des fantasmes et des visions effrayantes qu’il ne parvenait pas à faire sortir de sa tête, même s’il savait pertinemment qu’il ne risquait rien du tout, que la porte n’était qu’à deux mètres à tout casser, que l’orage était dehors et que le seul obstacle en face de lui était un jeune garçon efféminé qui n’allait certainement pas le manger. Mais cette situation était bien la preuve pour Near qu’on ne peut pas tout régler par la raison et une froideur méthodique… même s’il ne voulait pas le croire.
Il se contenta d’observer le blond qui tripotait ses colliers d’un air pensif, et qui finit par quitter la pièce, ses chaussures émettant toujours un « splof splof » peu gracieux contre le sol. Et voilà, se dit Near. Il partait. Et lui, il resterait là toute la nuit si l’orage ne s’arrêtait pas. Quel imbécile, mais quel imbécile ! Il se détestait pour être aussi frêle et ridiculement empoté. Mais le tonnerre résonnait dans ses oreilles avec violence, et il se recroquevillait immédiatement entre ses genoux relevés.
Mais le blondinet couronné lui assura qu’il allait revenir. Etrange personnage… De toutes façons, qu’il revienne ou pas, Near ne bougerait pas. Ce type était-il vraiment bête au point de croire qu’il s’en irait alors qu’il venait expressément de lui avouer qu’il ne pouvait pas marcher ?… Il suffisait d’attendre, dans le froid, dans la peur. Voir s’il reviendrait. Et à la surprise du petit génie qui ne s’y attendait vraiment pas, il était revenu. Il ne s’était pas changé entièrement, son pantalon et ses bottes étaient toujours trempés, de même que ses cheveux dont des gouttes tombaient de façon irrégulière sur son pull qui était détrempé au niveau des épaules, mais ce qui ne semblait pas le gêner beaucoup. Il devait avoir froid aussi, pourtant. Mais il tenait une veste dans ses mains. Et il ne semblait pas l’avoir apportée pour lui-même.
Near ne broncha pas quand Den posa le vêtement sur ses fragiles épaules. Il s’y pelotonna discrètement, laissant le froid s’enfuir loin de lui. C’était agréable, même s’il n’avait pas aimé la sensation d’un corps étranger sur son dos, et même si maintenant il se sentait compacté dans une masse qui ne lui était pas familière et dont l’odeur lui était inconnue, il ne comptait pas rejeter l’offrande, comme il aurait dû le faire en temps normal. Le temps, en l’occurrence, n’était pas normal. Den s’assit à quelques dizaines de centimètres de lui, et Near détourna le regard pour fixer le sol en face de lui. Il aurait voulu se mettre à tortiller ses cheveux, pour s’occuper la main, mais les frissons l’empêchaient de faire même ce petit geste maniaque, et cela l’énerva hautement. Evidemment, il ne le montra pas et tout ce qu’il put faire fut sursauter à l’entente d’un énième coup de tonnerre qui avait suivi des éclairs particulièrement longs et nombreux. L’orage ne semblait pas s’éloigner d’un pouce.
Den : Désolé, je me suis fait un peu long. Tu n’as pas trop froid à présent ? Comment es-tu arrivé ici ?
Near pencha lentement la tête vers le blond, comme pour lui indiquer que ce n’était pas vraiment ses affaires. Mais au fond, Den ne s’était pas moqué de lui, pas encore. Et il n’y avait aucune honte à avouer les méfaits de Mello le diabolique, n’est-ce pas ? Le petit albinos savait qu’il était faible mais il ne voulait pas le faire paraître à tout le monde : la seule façon de répondre de manière digne à Den aurait été de lui dire d’aller voir ailleurs si il y était. Mais le garçon au pull rayé venait de lui apporter gentiment de la chaleur sans avoir l’air de rien attendre en retour, et il lui parlait avec la courtoisie la plus polie. Near n’était pas sociable, mais il n’était pas non plus un rustre mal élevé et incapable de la moindre gratitude. Et surtout, il n’était certainement pas en position de faire le malin.
Il déglutit discrètement pour essayer de ne pas avoir la voix saccadée par les frissons.
Near : « Mello m’a enfermé ici et j’ai passé la journée assis par terre. Personne ne m’a ouvert avant toi. Merci. »
Il avait réussi à tout dire de son habituelle voix calme et détachée, mais il se tut immédiatement après, la gorge un peu sèche. Il fixa de ses iris grisés les mêmes vitres que celles que regardait Den. Un flash de lumière blanche les traversèrent soudain, et Near enfonça nerveusement sa tête entre ses mains posées à plat sur ses genoux. Den ne voyait plus de lui qu’une petite forme blanche et légèrement phosphorescente à la lueur des éclairs et de la nuit qui frémissait de peur.
Peut-être qu’une conversation lui permettrait de penser à autre chose, mais il ne savait pas si Den restait là simplement par plaisir de discuter avec lui ou s’il attendait quelque chose. Peut-être qu’il ne l’aidait que pour profiter de lui d’une façon quelconque par la suite. Near se contenta donc d’attendre de voir si le petit prince allait engager une conversation digne de ce nom.
Invité
Sujet: Re: Stormy Night [ FINIT ] Mer 16 Avr - 18:29
Le petit albinos se pencha un peu vers Den, puis revint à sa place initiale. Il déglutit discrètement.
Near : Mello m’a enfermé ici et j’ai passé la journée assit par terre. Personne ne m’a ouvert avant toi. Merci.
Den sentit qu’il faisait un effort pour avoir une voix normale, mais que le froid et la peur lui faisaient perdre ses moyens. Ca avait l’air de le gêner terriblement. Den sourit pour lui-même. Le merci sincère de Near lui fit plaisir, mais la confiance qu’il lui accorda, si petite soit elle, lui fit d’autant plus. Den continua d’observer en silence le néon, accompagné à présent par le regard de Near. Un flash de lumière traversa le ciel sans bruit, et Near rentra sa tête entre ses mains posées sur ses genoux. Den se tourna vers lui, il ne voyait à présent plus que les cheveux nacrés de Near, posés sur ses petites mains, toutes frémissantes, puis le bruit tomba, dans un grand fracas assourdissant, et Near se blottit en boule, pour ne pas sursauter. Den détourna ses yeux de la petite bouille blanche qui sursautait au moindre orage, sûrement vexé de cette faiblesse. Den regarda ses chaussures d’un air atterré. Il avait mit de la boue de partout, et sa chambre n’allait sûrement pas être des plus agréables quand l’heure du coucher viendrait. Bien que cette heure n’avait pas l’air d’avoir envie de pointer le bout de son nez, surtout en vue de l’état de Near.
Den se dit qu’il pourrait peut-être essayer de parler un peu avec lui, pour le distraire des éclairs qui faisaient rage, en espérant qu’ils n’arrêteraient pas dans trop longtemps. Mais Near n’était pas d’un genre très bavard et en fait, Den n’avait jamais vraiment appris à le connaître. La situation devait être gênante pour Near, certes, mais surtout pour Den, qui ne savait pas trop comment faire pour qu’il n’est plus peur.
Den : De rien. C’est normal d’aider les autres. Mello est un imbécile.
Cette phrase était complètement inutile, Den s’en doutait bien. C’est normal d’aider les autres, ce n’est pas le genre de choses que diraient la plupart des élèves de la Wammy’s house. En général ici, le dicton aurait plutôt été du genre « chacun pour soit ».Den eut un frisson qu’il cacha comme il put. Il ne voulait absolument pas que Near comprenne qu’il avait froid. Den passerait pour un imbécile qui n’avait même pas pensé à prendre une veste pour lui-même lorsqu’il était monté dans sa chambre, quelques minutes plus tôt, même si c’était réellement la vérité. Den réfléchit un instant. Il fallait qu’il lui parle, mais que Near ait confiance et que ses questions ne soient pas trop personnelles. Aussi, il ne voulait pas que Near pense qu’il se sert de lui. Il décida de continuer sur le sujet qu’ils venaient d’aborder, espérant ne pas paraître trop curieux.
Den : Mello passe son temps à s’acharner sur toi, mais je dois dire qu’aujourd’hui il s’est surpassé. Pourquoi ne te défends-tu pas ?
Sujet: Re: Stormy Night [ FINIT ] Sam 19 Avr - 0:06
Apparemment, le jeune garçon aux cheveux couleur de miel et coiffé de cette étrange couronne miroitante à la lumière des éclairs irréguliers, toujours assis et ses yeux recouverts de mèches soyeuses invisibles mais qui semblaient fixer ses grosses chaussures noires, avait décidé qu’il voulait entamer une conversation civilisée avec le petit albinos apeuré et en position de faiblesse qui était recroquevillé près de lui… Ce dernier qui, tentant de retrouver une température corporelle normale grâce à la veste de Den, avait à ce moment deux pensées en tête : la première c’était qu’en fait, il n’était peut-être pas vraiment disposé à discuter, même si rester dans le froid n’était pas dans ses plans non plus et qu’il préférait avoir cette couverture inconnue sur son dos plutôt que rien d’autre que sa petite chemise blanche. La deuxième, c’était qu’il ne comprenait pas pourquoi ce Den aurait envie de son propre gré de lui faire la conversation : après tout, ils n’avaient strictement rien en commun, ne s’étaient jamais parlé, et ils avaient tout de même, à en juger par sa taille et sa voix, au moins deux ans d’écart. Oh, tout compte fait, non, ça, ce n’étaient que de mauvaises raisons. Near savait qu’il avait un QI plus élevé que tous les autres élèves de l’institution, qu’ils soient de cinq ans plus vieux ou de deux ans plus jeunes. Il surpassait même largement les adultes. Donc l’âge, dans cet orphelinat, n’était pas une notion très importante lorsqu’il s’agissait de tenir une conversation. N’importe quel adulte pouvait être mis au tapis intellectuel par un petit de douze ans… Near était l’exemple parfait, d’ailleurs… ce qui lui valait parfois la haine des professeurs, ou au contraire leur admiration.
Mais revenons en à la situation actuelle : quelles pouvaient alors être les motivations du jeune blond au pull rayé ? Il pouvait être un allié de n’importe quel groupe qui se faisait passer pour un des Autres, un de ceux qui n’étaient pour personne, ni même pour eux-mêmes : mais il pouvait aussi simplement chercher à lui faire pression psychologiquement pour pouvoir se vanter auprès des autres d’avoir vu Near en position de faiblesse, si différente de son habituelle attitude hautaine. ( évidemment, Near se fichait pas mal des rumeurs… mais il tenait à garder son intimité préservée et il ne voulait pas être le centre d’attention des ragots malsains de l’orphelinat. Laissons ce genre de sale besogne aux grandes gueules et aux personnages étranges… ) Il se pouvait aussi que Den soit simplement un garçon aimable. Mais ce mot avait une connotation étrange dans ce contexte et dans cette bâtisse. Aimable. Pour la plupart, tout ici n’était qu’un prétexte à la discorde, Wammy’s House était le théâtre d’une guerre perpétuelle entre des enfants qui avaient perdu leur enfance, et tout ça pour devenir L. Pouvait-on être aimable dans une atmosphère de mini guerre civile ?… Même ceux qui prétendaient s’en moquer, ou vouloir la paix, n’étaient-ils pas eux aussi partisans de tout ça, d’une façon ou d’une autre ? Pouvait-on encore être un enfant innocent à la Wammy’s ? Near se rendait bien compte qu’à chaque fois qu’il croisait un élève qu’il ne connaissait pas, il ne pouvait s’empêcher d’être immédiatement suspicieux, mais il ne pouvait pas réellement faire autrement. Impossible d’avoir confiance en qui que ce soit. A tous les coins de couloir se cachaient des psychopathes en herbe, des hyperactifs dangereux, des cas sociaux, des exilés, des rejetés, des gens au cœur tendre mais beaucoup trop naïfs, d’autres encore indignes de la moindre confiance et d’autres qui ne méritaient peut-être même pas de vivre. Et de se dire que l’orphelinat Wammy’s House n’était qu’un microcosme de la société qui s’agitait dehors…
Near, après un coup de tonnerre particulièrement violent, leva un peu la tête vers Den, laissant apparaître, cachés derrière les petites mèches ondulées de ses cheveux immaculés, de grands yeux ne laissant rien paraître, si ce n’était une légère inquiétude incontrôlée à peine perceptible. Il l’avait entendu dire que Mello était un imbécile. Il ne répondit pas. C’était sûrement juste pour l’amadouer avant d’entamer une vraie discussion. Mais fallait-il dire à Den que Mello n’était pas un imbécile ? Que Mello n’était qu’un de ces nombreux enfants dont l’enfance avait été gâchée, volée, réduite à néant, et qui à présent cherchait désespérément un sens à sa vie ? Un de ces enfants dont la personnalité se basait sur des choses que jamais un enfant normal n’aurait du avoir en tête, des choses comme l’ambition et la rivalité non pas d’enfants se disputant dans la cour, mais d’adultes prêts à tout pour parvenir à leurs fins ?… Non, inutile de parler de ça à cet inconnu. Les rivalités au sein de la Wammy’s étaient connues de tous, mais la psychologie qui se cachait derrière n’était sue que par les concernés principaux. Et c’était très bien comme ça.
Den : Mello passe son temps à s’acharner sur toi, mais je dois dire qu’aujourd’hui il s’est surpassé. Pourquoi ne te défends-tu pas ?
Near haussa son arcade sourcilière nue à la question. Oui, Mello passait pas mal de son temps à s’acharner sur lui, en effet. Mais ça, ce n’était pas vraiment très grave. C’était devenu une sorte d’habitude qui ne lui faisait presque plus rien. Par contre, pourquoi il ne se défendait pas… La réponse la plus logique était que Mello était plus fort physiquement. Mais la réponse véridique serait que de un, Near ne ressentait ni l’envie ni le besoin de se fatiguer à se défendre, et de deux, si il se défendait… Ca n’aurait plus aucun intérêt.
Pouvait-il répondre à son aîné gentiment assis près de lui ? Pouvait-il lui faire confiance ? Oh, et puis peu importait. Ce n’était pas un sujet important. Les éclairs commençaient apparemment à se calmer légèrement, mais le tonnerre faisait toujours tout trembler ( et Near le premier ). C’est d’une petite voix fluette mais un peu plus décidée qu’il répondit.
Near : Inutile de me fatiguer pour ça…
Il marqua un petite pause, et baissa la tête avant d’ajouter la fin de sa phrase, entrecoupée d'un rugissement du tonnerre qui le fit se crisper involontairement.
Near : Si Mello prenait autant de peine à travailler qu’à me faire du mal, ça serait plus utile pour lui pour devenir L. Finalement, tu as raison. Mello est peut-être un imbécile. Mais ça me regarde.
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Sujet: Re: Stormy Night [ FINIT ] Dim 27 Avr - 12:48
Near fronça les sourcils en regardant Den. Puis, il détourna les yeux et sembla réfléchir quelques secondes. Den se demanda si sa question était aussi déplacée que le petit Albinos semblait montrer. Den n’était pas encore très doué pour la conversation avec les autres, cela allait de soi, mais se retrouver dans cette situation avec le petit génie de l’école, n’était pas des plus faciles. C’était comme une épreuve à surmonter, un défi à relever. Den hocha la tête pour lui même en soufflant longuement, comme pour se dire « ressaisis-toi, tu peux le faire ». Pour quelqu’un qui aurait passé son enfance avec d’autres enfants, on n’aurait même pas eu à se demander si la situation était difficile ou non, mais pour Den, c’était une autre affaire. L’orage sembla se calmer, et Near profita de cet instant pour répondre d’une voix plus décidée qu’auparavant.
Near : Inutile de me fatiguer pour ça…
Den, surpris de la réponse, réfléchit à son tour. Near était toujours apparut à Den comme une personne sans sentiments, un glaçon, une personne à éviter. Peut-être que tout ça n’était qu’inepties. Des rumeurs sans intérêt, car après tout, Near n’avait-il pas peur de l’orage ? D’ailleurs, tout le monde a des sentiments. C’est le propre de l’homme. Peut-être que Near trouvait simplement les sentiments comme une faiblesse. La peur qu’il cherchait à lui cacher en était bien la preuve. Mais Den était d’accord avec Near en un sens. Se défendre physiquement de Mello était totalement stupide, et inutile. Il valait mieux le laisser faire, et attendre. Mello était d’ailleurs grand, plus que Near, et se battre n’arrangerait certainement pas les choses, puisque ce que Mello ne supportait pas, ce n’était pas particulièrement le fait que Near ne réagissait en rien, mais c’était surtout le fait qu’il était toujours premier. La fierté de Mello en prenait apparemment un coup. Un rugissement du tonnerre coupa la phrase de Near et les pensées de Den. L’albinos se crispa et reprit après quelques secondes.
Near : Si Mello prenait autant de peine à travailler qu’à me faire du mal, ça serait plus utile pour lui pour devenir L. Finalement, tu as raison. Mello est peut-être un imbécile. Mais ça me regarde.
* Faux. Ca regarde Mello en fait. *
Near avait l’air, malgré tout, de s’intéresser au sort de Mello. Den n’avait aucune idée de la raison, mais cela ne le regardait absolument pas, et il ne comptait pas s’en mêler. Il commençait certes à apprécier un peu Near, mais cela ne faisait pas de Mello son ami. En tout cas, Mello était un des successeurs potentiels de L, aussi, il n’était pas surement pas aussi idiot qu’il le paraissait. Juste impulsif, et un peu trop immature au goût de Den. Il est vrai que sans ces défauts gênants, Mello serait peut-être même capable de dépasser Near. Seulement voilà, ils étaient là, et semblaient ne pas vouloir partir. Mello était un imbécile dans un sens, mais pas dans l’autre, voila tout. Den regarda Near que semblait toujours espérer que l’orage cesse. Den replia un genou, et s’accoudant contre, entortilla ses colliers dans sa main. Il fallait l’avouer, Near était vraiment en bonne position pour devenir L, et il le méritait bien. Mais des questions trottaient dans la tête de Den, et il se demandait si il n’allait pas en dire trop.
Den : En effet. Mello n’est pas un imbécile en tous points, c’est bien dommage qu’il n’exploite pas ses capacités.
Il se retourna vers l’albinos, et inspira discrètement en fermant les yeux, de peur que la question qu’il allait dire soit déplacée.
Den : Pourquoi veux-tu devenir L ?
Il sentit le regard de Near se poser sur lui. Aussi, il détourna rapidement le regard, et regarda ses bottes, en espérant que le regard de l’albinos choisirait un sujet plus intéressant dans la seconde qui suive.
Den : Ne te sens pas obligé de répondre.
Cette phrase, ajoutée sous la pression, était encore inutile, car en fait, Near ne se sentait jamais obligé de rien. Il allait certainement répondre que cela ne le regardait pas, ou même, ne rien répondre du tout, ce qui ne serait pas très surprenant. A ce moment, un coup de tonnerre assourdissant se dessina dans le ciel, et Near détourna enfin le regard. Den respira lentement. En fait, il aurait voulu savoir quelles étaient les motivations de Near, simplement. Un silence pesant se fit sentir, on entendait simplement la pluie sur les vitres, comme si l’orage avait cessé durant quelques instants, par respect pour les pensées de Near.
Sujet: Re: Stormy Night [ FINIT ] Mer 30 Avr - 21:10
Den : En effet. Mello n’est pas un imbécile en tous points, c’est bien dommage qu’il n’exploite pas ses capacités.
Near, toujours recroquevillé sur lui-même, gardé relativement au chaud par la veste de son interlocuteur, pencha la tête et lança au jeune garçon au pull rayé un regard en biais, vide et blasé. Den semblait vraiment vouloir tenir une conversation, et apparemment il n’avait pas l’air d’apprécier beaucoup le blond qu’il avait auparavant déjà traité d’imbécile sans le moindre remord. Near ne fit aucun commentaire, mais il n’en pensait pas moins. Mello, ne pas exploiter ses capacités ? Tss… C’était bien mal le connaître. Si il y avait bien une personne dans cet orphelinat qui ne faisait que ça, exploiter ses capacités, c’était bien le blond surexcité. Si il y avait une seule personne qui faisait tout son possible pour faire de son mieux, c’était bien lui. Martyriser Near devait même en quelque sorte faire partie de ces efforts : c’étaient des actes d’un être au bord du gouffre, des élans de haine et de colère contre celui qui avait plus de capacités que lui malgré tout ce qu’il pouvait faire pour y remédier. Impulsif, oui. Imbécile, non. Mais Near ne dit rien, c’était inutile. Il comprenait parfaitement qu’on puisse ne pas comprendre les motivations de Mello, et il comprenait aussi qu’on ne l’apprécie pas, peut-être à cause de son comportement insensé et agressif. Il comprenait, mais il n’était pas concerné. Peu importait. Le petit albinos n’avait pas envie de parler de celui qui le considérait comme son plus grand rival avec Den. Ni avec qui que ce soit. Et il n’avait pas envie de parler de Mello tout court de toutes façons. C’était lui qui l’avait enfermé ici, et pourtant Near commençait à prendre sa défense. Est-ce qu’il était sérieusement en train de perdre la tête ? C’était sûrement la situation et la peur qu’il avait toujours au ventre qui l’empêchaient de réfléchir convenablement. Il remit sa tête entre ses genoux et tenta de maîtriser ses spasmes alors que l’orage continuait de résonner de façon horriblement désagréable, presque sadique, dans l’ensemble de la petite pièce sombre.
Den : « Pourquoi veux-tu devenir L ? »
Il ajouta, détournant les yeux, que Near n’était pas obligé de répondre. Mais alors pourquoi posait-il la question ? Vraiment, ces personnes qui n’avaient pas assez de courage pour oser affirmer clairement leurs opinions et poser leurs questions, c’était d’un fatiguant… Pourtant Den ne lui était pas foncièrement antipathique. Et lui au moins était venu lui porter secours au détriment de sa soirée. Il n’y avait aucune raison de se montrer froid et distant envers quelqu’un qui ne le terrorisait pas en temps normal, qui se montrait courtois, poli, et qui en plus était serviable, non ? Tenir une conversation ne faisait pas de Den son ami non plus, mais Near savait que c’était stratégiquement utile de ne pas se mettre tout le monde à dos, alors il se décida à répondre au jeune garçon à la couronne qui s’était installé plus confortablement tant bien que mal sur le sol froid des toilettes.
Near : « Je-… »
Flash de lumière désagréable, le petit albinos se crispa brusquement. Quelques secondes plus tard, le coup de tonnerre retentit, bruyant, agressif. Near laissa passer plusieurs minutes avant de rouvrir de nouveau la bouche, le temps de laisser à son petit cœur le temps de ralentir son rythme. Il laissait toujours voir à Den son côté fragile : cela l’agaçait fortement et le forçait à reprendre une voix normale presque immédiatement.
Near : « Je n’ai pas vraiment d’explication rationnelle. Peut-être est-ce parce que j’admire la vision de la Justice qu’adopte L et que je suis d’accord avec ses méthodes… »
Il marqua une pause. Le reste de sa phrase pourrait peut-être effrayer un peu Den, ou le faire passer pour un cas social, ce qui confirmerait l’impression qu’il donne… Mais il n’avait rien à perdre. Si Near n’aimait pas les hypocrites, aucune raison qu’il en soit un aussi, n’est-ce pas ?
Near : « Tu te souviens quand L nous a parlé au travers de son ordinateur ? Tout le monde était choqué par son comportement. Mais moi je me suis reconnu en sa façon de faire et de penser. Et je pense que je n’aurais rien à faire de plus intéressant dans la vie que d’être L. Ce n’est qu’un jeu, après tout. Et je suis persuadé que ses activités sont plus ludiques qu’un quelconque autre métier dans ce monde. Le sort de la société en lui-même me laisse assez indifférent, d’ailleurs, si tu veux mon avis.»
Conscient qu’il avait sans doute déjà trop parlé, il n’allait pas ajouter quoi que ce soit d’autre. Den n’avait qu’à se contenter de ça. En tous cas, le jeune garçon venait d’entendre une des tirades les plus longues du petit albinos, et cela prouvait qu’il avait réussi à piquer sa curiosité. Near ne parlait énormément que dans très peu de situations. Le sujet « L » en faisait partie. Il regarda vaguement par la petite lucarne pour voir si il pleuvait toujours, et un éclair de lumière lui répondit.
Il lança un autre regard en coin à Den. Regard qui, analysé correctement, voulait dire « Pourquoi cette question ? ».
[ HJ : Désolée, trop court >.< ]
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Sujet: Re: Stormy Night [ FINIT ] Jeu 1 Mai - 14:59
Near : « Je n’ai pas vraiment d’explication rationnelle. Peut-être est-ce parce que j’admire la vision de la Justice qu’adopte L et que je suis d’accord avec ses méthodes… »
Le petit albinos s’arrêta dans sa lancée. Den lui lança un regard en biais pour l’encourager à continuer, intrigué. Near reprit sa phrase, et ne remarqua pas le regard de Den dans sa réflexion.
Near : « Tu te souviens quand L nous a parlé au travers de son ordinateur ? Tout le monde était choqué par son comportement. Mais moi je me suis reconnu en sa façon de faire et de penser. Et je pense que je n’aurais rien à faire de plus intéressant dans la vie que d’être L. Ce n’est qu’un jeu, après tout. Et je suis persuadé que ses activités sont plus ludiques qu’un quelconque autre métier dans ce monde. Le sort de la société en lui-même me laisse assez indifférent, d’ailleurs, si tu veux mon avis.»
Den n’avait encore jamais entendu Near dire tant de choses d’un seul coup. Ainsi, il admirait vraiment L ? Ce sujet avait l’air de lui tenir véritablement à coeur. Near était vraiment bien placé pour prendre la succession de L, c’était certain. Den s’accouda sur son genou, pour réfléchir. Il n’avait jamais vraiment pensé à la Justice, à L... Tout cela lui passait au dessus de la tête. Mais à présent, il y pensait sérieusement. Il ne retrouverait jamais sa soeur si facilement. Où qu’elle soit, elle devait être loin à présent. Peut-être...Peut-être devrait-il suivre Near. La vision de la justice des profs d’ici ne lui avait jamais plu. Celle de L l’intéressait. Il est vrai que lorsque L parlait au travers de son ordinateur, tous les autres étaient consternés, à part quelques élèves. Den n’approuvait pas spécialement ses propos, mais ils l’intriguaient toujours. Il les écoutait avec attention. Il observa distraitement la pluie qui coulait encore fort contre les fenêtres. Puis il se tourna vers Near, qui lui lança un regard en coin, d’où Den en soutira la question « Pourquoi ? ».
Den : En vue de ton intérêt pour la justice, tu dois t’intéresser à l’affaire de Mr Jack, non ? Tu as du déjà y réfléchir.
Il le fallait. Den n’avait rien d’autre à faire à présent. Si il ne donnait pas un sens à sa vie maintenant, quand est-ce qu’elle en aurait un ? Pas avant longtemps certainement. Den s’était promis de tout faire pour les autres, qui qu’ils soient. Near suivait les idées de L, et elles ne déplaisaient pas à Den. Alors après tout, pourquoi pas ? En fait, il n’avait rien à perdre.
Den : Near, je fais des erreurs, comme tout être humain, mais je ne suis pas un imbécile. Pour l’affaire de Mr Jack, il faut être deux au minimum. J’irais droit au but. Veux-tu y participer avec moi ?
Den regarda Near, déterminé. Oui...Il n’avait rien à perdre. Il repositionna sa couronne et continua, en attendant sa réponse.
Den : Je ne me donne pas l’honneur de t’être utile. Dis-toi seulement que je te donne la possibilité de te servir de moi. Saisis-là. Je n’ais pas de pensées égoïstes derrière la tête, fait moi confiance, je veux simplement t’aider, quelque soit le moyen.
[ O_O Dis pas ça!! Les miens sont toujours super courts! Y'à pas beaucoup de description et trop de texte dans les miens xDDD ]
Sujet: Re: Stormy Night [ FINIT ] Mer 21 Mai - 12:42
Les êtres humains étaient vraiment des créatures étranges. Near, à force de côtoyer [ pas forcément de son plein gré] des personnages tous plus particuliers les unes que les autres, ne cessait jamais d’être interloqué par ces personnes qui, même alors qu’on ne leur montrait rien que de l’antipathie ou du mépris, ou bien encore une indifférence à la limite de la froideur, vous donnaient quand même de l’attention et ne vous détestaient pas ouvertement. A croire que rien ne heurtait leur amour propre. A croire que même lorsqu’ils faisaient face à quelqu’un qui n’essayait en rien de leur rendre service ou de leur témoigner de la gentillesse, ils voulaient tout de même être sympathiques. C’était incompréhensible et peut-être même un peu stupide… A moins que la vue du petit génie, assis là, comme un pauvre hère, effarouché par la sociabilité et pétrifié par la peur de l’orage, ne lui aient inspiré que de la pitié. Dans ce cas là, évidemment, Near aurait immédiatement refusé l’offre. Il avait horreur des faibles qui s’accrochaient à l’aide des autres pour s’en sortir. Il savait que lui-même avait souvent besoin d’aide, mais jamais il ne la demanderait explicitement. Excepté si c’était vraiment nécessaire.
Certains aspects de la psychologie humaine étaient vraiment des énigmes particulièrement tordues. Near, pour sa part, ne comprenait pas qu’on puisse vouloir l’aider de son plein gré, comme ça, de façon presque soumise. Pas que ça ne lui plaise pas, non. Il fallait saisir les aides lorsqu’elles se présentaient. Et il savait très bien qu’ils avaient besoin d’être plusieurs pour pouvoir enquêter sur cette affaire, alors pourquoi refuser un soutien offert sans avoir à insister pour l’obtenir ? Il aurait certainement pu se débrouiller seul, mais il semblait que les profs et Roger faisaient exprès de demander du travail de groupe pour tenter de sociabiliser tous les Loners de l’orphelinat, ou quelque chose dans le genre… Après tout, les adultes étaient tous des Pacifists, quelque part. Near jaugea Den d’un regard furtif. Le jeune garçon avait l’air sincère. Son niveau intellectuel n’était évidemment pas lisible sur son visage, ni sa capacité à résoudre des énigmes difficiles, mais que ce soit la classe 1 ou la classe 3, ce n’était pas cela qui comptait. Le QI était loin d’être ce qui était le plus important, et Near le savait bien. C’était un atout, évidemment, mais ce n’était pas l’unique moyen de parvenir au sommet. Sinon, tout comme L, lui-même n’aurait eu besoin de personne, n’est-ce pas ?
Den : Je ne me donne pas l’honneur de t’être utile. Dis-toi seulement que je te donne la possibilité de te servir de moi. Saisis-là. Je n’ai pas de pensées égoïstes derrière la tête, fait moi confiance, je veux simplement t’aider, quelque soit le moyen.
Il semblait que l’orage autour n’ait pas encore décidé de s’éloigner, même si la durée entre les éclairs et les coups de tonnerre s’allongeait de plus en plus, et que l’intensité de ces forces de la nature semblait diminuer. Il pleuvait toujours à grosses gouttes, mais ça, ce n’était qu’un détail. Les muscles et l’esprit de Near commençaient à se calmer, et son petit cœur reprenait lentement un rythme normal. L’albinos se demandait si Den n’était pas en train de mourir de froid, mais il ne daigna pas lui rendre sa veste. Il était face à l’incarnation de l’altruisme, et tout ce qu’il trouvait à faire était de montrer ouvertement son côté enfant égoïste et insensible. Un vrai comportement d’enfant roi. Et il y avait quand même des gens pour vouloir l’aider sans rien demander en retour ? C’en était presque irréel. Quelqu’un de normal l’aurait sans doute déjà observé d’un air dépité en se demandant comment on pouvait être aussi indifférent alors qu’on était en position de faiblesse. Bon nombre d’entre vous auraient sans doute ri à gorge déployée devant ce petit être froid qui tremblait devant un phénomène naturel, et vous auriez quitté la pièce en vous disant que « bien fait, sale gosse, ça t’apprendra ».
Near pencha la tête vers Den et se mit à tortiller une mèche de ses cheveux, ce qui prouvait qu’il avait récupéré ses facultés motrices. Les derniers coups de tonnerre n’étaient plus assez puissants pour faire trembler quoi que ce soit.
Near : « J’ai du mal à comprendre pourquoi tu voudrais m’aider sans arrière-pensées. »
Il n’avait pas dit ça méchamment, même si évidemment c’était clair qu’il se comportait en plus comme un mégalomane paranoïaque.
Near : « Mais si tu le veux vraiment, je ne vois pas pourquoi je refuserai… »
En effet, il n’avait pas refusé le manteau, alors pourquoi refuserait-il qu’il l’aide encore un peu ? Il chercherait à savoir les raisons profondes de la gentillesse de Den plus tard, si le blond parvenait à éveiller son intérêt. Pour l’instant, la seule chose qui l’intriguait, c’était de savoir pourquoi diable ce garçon voulait tant lui rendre service. N’y avait-il pas des gens autour d’eux qui avaient besoin d’aide plus que lui pour résoudre des affaires ? Le petit albinos observa l’extérieur.
Near : « Il se fait tard, non ? »
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Sujet: Re: Stormy Night [ FINIT ] Jeu 29 Mai - 18:47
Les coups de tonnerre s’étaient affaiblis pendant que Den parlait, et lui-même ne s’en était rendu compte, trop prit dans ce qu’il disait. Maintenant, il attendait une réponse, qu’elle soit négative ou positive. Mais que Near dise quelque chose. Le silence était bien plus angoissant qu’une réponse, du moins, c’est ainsi que Den voyait les choses.
Near se pencha un peu vers Den et enroula une mèche de ses cheveux autour de son index. Le jeune garçon à la couronne comprit alors que les éclairs s’étaient pratiquement arrêtés. Near allait pouvoir réfléchir correctement, ce qui en soit, était une bonne nouvelle, puisque cela prouvait que Den n’était pas resté à ses côtés juste parce qu’il avait pitié de lui, ou bien parce qu’il voulait profiter de lui d’un moyen quelconque [lool profiter ? XD]. Néanmoins, maintenant qu’il se sentait mieux, il allait certainement partir. Ce n’était pas une si mauvaise nouvelle, surtout que Den commençait vraiment à avoir froid, mais d’un autre côté…Il n’avait jamais eu l’occasion de parler autant avec Near, pour ne pas dire qu’il ne lui avait jamais parlé, et cette conversation avait été bizarrement assez intéressante. Il aurait aimé en apprendre un peu plus sur cet étrange albinos, mais ils pouvaient toujours reprendre cette conversation un autre jour. Den fut encore une fois coupé dans ses pensées par une voix assurément normale de Near.
Near : J’ai du mal à comprendre pourquoi tu voudrais m’aider sans arrière-pensées.
Den réfléchit un instant à la réponse de l’albinos. Etait-ce une question ? Ca n’en avait pas l’air en tous cas. Pourquoi voulait-il l’aider, la réponse était claire, c’était parce qu’il en avait besoin. Parce qu’il n’avait pas su l’aider. Ce jour-là, sa sœur, il l’avait abandonnée. Den avait besoin de croire qu’il pouvait remplacer cet abandon par l’aide de tous ceux qu’il pouvait aider. En grande partie, la réponse était celle-là. Mais autre chose le poussait à aider Near. Depuis son arrivée ici, il s’intéressait beaucoup à L, et à tout ce qu’il pensait. La Justice. C’était la Justice de L que Den respectait. Sa vision des choses paraissait tellement plus vraie que celle des autres, que Den avait finit par croire en lui. Il ne voulait pas le remplacer, il voulait qu’il gagne. Néanmoins, si il venait à mourir, Near et Mello étaient certainement les seuls à pouvoir le remplacer. Den ne pouvait pas aider Mello, alors il allait aider Near. C’était ce qu’il s’était dit, tout simplement.
Near : Mais si tu le veux vraiment, je ne vois pas pourquoi je refuserai…
Den se tourna doucement vers Near lorsqu’il eut finit sa phrase. Est-ce que ça voulait dire oui ? Voulait-il collaborer avec lui, finalement ? Den sourit un peu pour lui-même, pas mécontent du tout de cette réponse. Il n’eut rien le temps de dire, que Near reprit.
Near : Il se fait tard, non ?
C’est vrai, il commençait à se faire tard. Den ouvrit la bouche pour une réponse, mais fut une nouvelle fois interrompu, mais par un éclair plus fort que les autres. Den se crispa et ferma les yeux à l’entente du bruit, surpris. Il ouvra les yeux. Ils étaient à présent dans le noir complet. Den leva les yeux au ciel. Il ne manquait plus que ça. Den n’entendait à présent que la respiration de Near et les petites gouttelettes qui venaient se cogner contre les fenêtres. La pluie qui ressemblait plus à une mousson qu’autre chose était devenue plus fine et les éclairs semblaient à présent s’être totalement arrêtés. Den eut la bizarre impression que le dernier orage n’était absolument pas un hasard dut au mauvais temps. Au contraire, Den était pourtant sur que le tonnerre s’était arrêté…Comme si le hasard n’existait pas. Comme si quelqu’un écrivait tout ce qui se passait ici, depuis le début, comme une histoire qui ne s’arrêterait que lorsque l’écrivain le désirerait. Den sourit ouvertement, sachant très bien que Near ne pouvait le voir. N’importe quoi, vraiment, il avait beaucoup d’imagination, et cette fantaisie s’arrêtait là. [ ah ah XD ] Finalement il se retourna vers un Near invisible, et eut bien du mal à parler dans le vide.
Den : (soupir) Et bien…En effet, il se fait tard. Je ne pense pas qu’ils remettront le courant avant demain matin, aussi je propose qu’on essaye de se rendre dans nos chambres respectives maintenant. Sauf si tu compte passer ta nuit dans les toilettes, mais j’en doute, n’est-ce pas ?
Aucune réponse. Den se demanda si Near n’avait pas peur du noir aussi. Non, sûrement pas. Il était déjà surprenant qu’il ait peur de ne serait-ce qu’une seule chose, alors certainement pas du noir. Den se leva, et poussa la porte qui s’était un peu refermée sur leur cabine. Den frissonna bien malgré lui à l’entente du bruit désagréable, et déglutit indiscrètement.
Den : Hem…Tu viens ?
Den ne chercha pas à l’aider, à se relever ou quelque chose comme ça, car il avait bien trop peur de faire une gaffe. Et puis, qu’est-ce qui indiquait que le petit albinos n’était pas déjà debout, devant lui ? Den frissonna à cette idée. Il détestait ne pas connaître en détails les choses, et là le flou était complet. Il resta donc ainsi, à moitié contre la porte, en attendant une réponse du petit albinos.
Sujet: Re: Stormy Night [ FINIT ] Sam 7 Juin - 0:44
Les ultimes éclairs semblaient avoir décidé de poser des problèmes à Near jusqu’à la dernière minute. Alors même que les battements de son cœur avaient repris une vitesse normale, et qu’il était fin prêt à retourner tranquillement dans sa chambre afin de mettre un terme à cette conversation qu’ils pourraient très bien terminer un autre jour et sous de meilleurs auspices, voilà qu’un éclair perdu vint titiller ses nerfs, frémir sa peau et rendre fou son organe central qui pompait du sang vers ses membres de nouveau pétrifiés. Un quart de seconde de lumière, suivi d’un silence, suivi d’un peu de bruit, qu’il était ridicule d’être ainsi effrayé. Qu’il était simple de réduire à néant un corps humain et ses capacités. Et les installations électriques humaines aussi, ce n’était pas difficile de les tuer. Alors qu’ils n’étaient déjà éclairés que par une ampoule faible et la lumière des lampes du jardin de la Wammy’s House qui brillaient faiblement à travers la pluie, voilà que même ce petit halo lumineux frêle n’existait plus, laissant la pièce dans des ténèbres quasi-complètes. Les éclairs et l’orage avaient eu raison des fusibles… Near n’avait pas peur de noir, non. C’était une des choses rationnelles qui l’effrayaient quand il était bien plus jeune, mais qu’il avait appris à ignorer. Les ténèbres n’étaient que l’absence de lumière. Rien de bien effrayant, en somme. Et son imagination ne lui causait plus de troubles, il ne pouvait pas rêver qu’un monstre quelconque lui saisirait le pied sans crier gare : son imagination, il la maîtrisait comme il maîtrisait les carrés d’un rubik’s cube : elle se formait comme il le souhaitait et les illusions qui naissaient de son esprit étaient encastrées de façon aussi précise que ce jouet coloré. Il ne voulait pas avoir peur de songes, alors il n’avait pas peur, c’était aussi simple que ça. Les rêves n’étaient pas issus de causes extérieures, ils n’étaient que part intégrante de son subconscient, inutile d’affoler ses sens pour cela. Le petit génie albinos n’avait donc pas peur, non. Il était simplement un peu agacé. Vraiment, cette journée n’était pas une journée comme il aimait les passer, non. Que de l’imprévu et des fatigues cérébrales inutiles. Le cliquetis de la pluie sur les vitres froides de la salle de bain semblait se calmer un peu, et les yeux de Near avaient mis quelques longues minutes à s’adapter un tant soit peu à l’obscurité. Ses pupilles dilatées, il distinguait la fenêtre, vaguement, mais rien de plus. L’albinisme étant aussi responsables de troubles de la vue, le petit garçon n’y voyait déjà pas miraculeusement bien en temps normal, alors la nuit, c’était le comble. L’orage avait finalement daigné s’apaiser, et Near entendait le vent qui soufflait encore dehors, des sons de gouttes éparses venant s’écraser sur les fenêtres, et la respiration du grand jeune homme qui devait se situer à moins d’un mètre de lui. Il ne sentait pas sa chaleur corporelle dans ses environs, mais il savait que Den n’avait pas bougé.
Den : (soupir) Et bien…En effet, il se fait tard. Je ne pense pas qu’ils remettront le courant avant demain matin, aussi je propose qu’on essaye de se rendre dans nos chambres respectives maintenant. Sauf si tu compte passer ta nuit dans les toilettes, mais j’en doute, n’est-ce pas ?
Near soupira imperceptiblement lui aussi. Dans les bureaux des professeurs, ça devait être l’apocalypse. Si Roger n’avait pas déjà réveillé la moitié des hommes pour leur requêter de réparer les fusibles, ça risquait de ne pas trop tarder. A moins que le vieil homme ne dorme déjà et ne se soit même pas rendu compte de l’absence de courant… Certes, il était tard, mais tout le monde ne devait pas être couché, et beaucoup devaient déjà paniquer de ne plus avoir de lumière pour étudier, ou de chauffage, ou autres. Et passer sa nuit dans des toilettes froides et lugubres dans lesquelles il avait déjà passé une précieuse journée, entière, non merci, évidemment. Ils allaient devoir tenter de faire le chemin jusqu’aux dortoirs dans le noir. Near portait toujours sur ses épaules la veste de Den mais il faisait trop sombre pour qu’il tente de la lui rendre, il n’avait pas envie de chercher l’endroit où se trouvait le blond. Ce dernier n’aurait qu’à venir la récupérer le lendemain matin. Pour l’instant, elle lui tenait chaud, elle se montrait utile, alors pourquoi s’en débarrasser ? Il se leva mollement après avoir entendu des froissements de tissu qui indiquaient que Den s’était mis debout également, et il ne se rendit même pas compte qu’il n’avait même pas pris la peine de répondre au blondinet à la couronne. Les réponses étaient d’une évidence douloureuse, alors pourquoi émettre le moindre son ?
Den : Hem…Tu viens ?
Near entendit le son de la porte de leur cabine qui tournait sur ses gonds, et il espérait que Den y voyait plus loin que lui. Il avança de quelques pas, sans aller trop vite pour ne pas se prendre les murs… Il connaissait par cœur la disposition des objets dans la pièce, il y avait donc logiquement moins de 5% de chances qu’il se prenne quelque chose dans la tête.
Or c’est bien beau de connaître la disposition d’une pièce, mais il faut aussi prendre en comptes les éléments qui peuvent varier. Ici, j’ai nommé la trace du passage d’un Den trempé dont l’eau de pluie avait dégouliné le long des habits pour s’écraser au sol, ainsi que la simple présence de ce même Den. Et l’orage, qui décida brusquement de laisser échapper un mugissement de colère, comme un véritable dernier coup de feu céleste, indiquant qu’il était loin, très loin, mais pas réellement terminé. Toutes ces données accumulées firent qu’alternativement, Near qui avait été calme se retrouva de nouveau contracté par la peur soudaine : cette mesquine dernière l’avait fait avancer d’un pas un peu trop brusque, le menant directement contre le dos de Den qu’il rencontra dans un choc un peu brutal, et l’eau qui s’était étalée par terre à l’arrivée du garçon blond fit glisser le petit albinos qui dérapa et s’affaissa au sol après son faux pas, sur les fesses, directement sur le carrelage congelé et trempé. Quelle horrible sensation que celle de tomber sans même voir ce qui se passe autour de nous. Quelle horrible sensation que celle d’être aussi ridiculement faible et empoté. Et tout ça devant un orphelin qu’il venait à peine de rencontrer. Heureusement qu’il faisait noir.
Il n’avait pas poussé le moindre gémissement, se contentant de plisser les paupières dans une expression de douleur sourde que personne ne pouvait voir de toutes façons. Et il n’eut pas envie de se relever.
Invité
Sujet: Re: Stormy Night [ FINIT ] Mar 10 Juin - 21:04
Aucune réponse. Den avait beau attendre, aucune réponse ne se faisait entendre. Il comprit immédiatement que Near avait tout simplement décidé de ne pas répondre, sûrement parce qu’il trouvait que ça n’en valait pas la peine, ce qui d’ailleurs n’était pas faux du tout.
C’est alors que le roi du Tonnerre décida de terminer son œuvre histoire de laisser une belle trace de son passage dans un éclair qui fit un vacarme impossible. Surpris une nouvelle fois, Den oublia purement et simplement la phobie de Near et plaqua ses mains sur ses oreilles, agacé par tant de boucan.
Il n’eut ensuite le temps que d’entendre le souffle de Near qui redevenait légèrement saccadé, car ce dernier avança d’un pas incontrôlé vers l’avant et percuta un peu brutalement le dos de Den qui se crispa par surprise. L’albinos glissa sur l’eau que les vêtements de Den avait laissé par terre, avant de tomber par terre dans un petit bruit sourd.
Den soupira, un peu rassuré de se rendre compte que ce n’était que Near qui était tombé contre lui, et non autre chose. Il décida tout de même de l’aider un peu à se relever, même si il savait la situation certainement un peu humiliante pour lui. Il se retourna en essayant comme il put de ne pas lui marcher dessus, et lui adressa la parole.
Den : Tu veux…
Le jeune garçon n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’il glissa à son tour sur une flaque d’eau. Il essaya de s’accrocher comme il put aux murs entourant la cabine, mais n’en eut pas le temps. Il tomba en avant, directement sur le petit albinos qui semblait n’avoir pas eut l’envie de bouger. Den plissa les yeux sous la surprise et sentit soudainement quelque chose qui lui frôlait la joue. Il n’eut pas le temps d’y réfléchir qu’un flash d’une lumière intense apparut, l’espace d’une demie seconde. Durant ce laps de temps, Den comprit en voyant le col blanc du petit albinos que ce qui frôlait sa joue n’était autre qu’une des mèches nacrées de Near. Il réalisa en même temps la position dans laquelle il se trouvait. Il était tombé à genoux en avant, mais à l’évidence, le petit albinos se trouvait encore en dessous lorsqu’il avait glissé, car il était à présent assit sur lui, ses genoux encore collés sur le sol, de chaque côté du petit ventre de Near. Sa main droite était posée sur le sol et sa main gauche était collée contre le torse de Near, d’où il sentait la respiration encore saccadée.
Den ne put avoir une vraie réaction que lorsque le souffle de Near vint titiller sa propre nuque. L’obscurité envahissait à présent de nouveau les cabinets et cachait désormais le rouge qu’avait pris le visage de Den. Pendant ce temps, une étrange chaleur s’était emparée de lui, certainement à cause de la gêne qu’il ressentait.
Den : Il fait chaud ! Euh…Je veux dire…Excuse-moi…
Puis il se recula brusquement, s’apercevant alors qu’il était encore sur le petit albinos. Un « BAM ! » indiscret se fit entendre, suivit d’un « aïeeeee ! » que Den ne put retenir sous le coup de la douleur. Avec la précipitation, il s’était cogné la tête contre la porte qui avait prit le plaisir de se refermer sur eux.
Depuis qu’il était entré dans ce cabinet, la porte s’était toujours ouverte et fermée dans un grincement assourdissant, et voila qu’elle décidait de se refermer discrètement ! Si ce n’était pas contre Den ça…D’ailleurs, ce dernier jeta un regard noir à la porte, en se demandant si il n’allait pas l’exploser une bonne fois pour toutes histoire qu’elle ne les dérange plus, et qu’ils puissent sortir en paix d’ici, sachant pourtant très bien que cette pauvre porte n’y était pour rien dans ses malheurs.
Puis il se retourna vers l’albinos et se dit qu’à présent, il n’y avait que lui qui pouvait se sentir humilié. Near avait du le prendre pour un imbécile à se rétamer ainsi et à se prendre le mur la seconde qui suivait. Il soupira discrètement puis se releva à l’aide des murs comme il put, pour ne pas glisser encore une fois dans les flaques imprévisibles du sol.
Den : …Deuxième tentative. Je propose qu’on fasse plus attention où on met les pieds…Même si c’est de ma faute si nous sommes tombés tous les deux.
Il se maudissait d’avoir mit de l’eau partout, mais d’un autre côté, il n’avait pas vraiment eut le temps de se changer, vu l’état dans lequel était Near lorsqu’il l’avait trouvé ici. Soudain, il repensa à son manteau qui était sûrement encore sur les épaules de Near. Peut-être le dérangeait-il ? Non, si il n’en avait plus eut besoin, il lui aurait fait savoir. Quoi qu’il en soit, il fallait mieux qu’ils restent ensemble si ils voulaient atteindre leurs chambres respectives. Puis il sortit du cabinet où ils étaient et longea le mur jusqu’à la porte, en se demandant si Near allait venir.
Sujet: Re: Stormy Night [ FINIT ] Lun 23 Juin - 21:15
Near comptait simplement laisser la légère douleur qu’il ressentait au niveau de son arrière-train s’estomper tranquillement avant de se relever mollement et de se remettre en chemin vers sa chambre, mais encore une fois l’imprévu l’avait forcé à changer ses plans. Quelle chose agaçante que l’imprévisibilité, vraiment. Ce Den n’aurait-il pas pu faire un tant soit peu attention à là où il mettait les pieds ? En entendant Near tomber, il aurait pu se douter qu’il avait glissé sur quelque chose et il aurait pu faire l’effort d’agir en conséquence en redoublant d’attention, dans l’obscurité : mais non, il s’était étalé par terre lui aussi, en commettant exactement la même inattention que Near. L’albinos n’aimait pas commettre des erreurs, mais il aimait encore moins qu’on en commette sous ses yeux.
Et si seulement il avait pu tomber par terre, à même le sol, son visage s’écrasant sur le carrelage, Near aurait certainement pu avoir légèrement pitié de lui. Mais non, il s’était arrangé pour lui tomber directement dessus…
Le choc fut rude et instantané, Near n’eut que le temps de se crisper brutalement lorsqu’il sentit une masse sur lui qui l’écrasa à cause de la force sadique qu’était celle de la gravité. Le corps de Den surplombait le sien et son poids ne fut pas mort trop longtemps car le blond ne tarda pas à remonter légèrement du sol, le temps de comprendre là où il était. Near n’avait pas cillé. Il fixait droit devant lui, sans bouger. Les genoux de l’autre garçon étaient serrés autour de son ventre, et son bras droit frottait contre ses côtes, alors que sa main gauche avait la place la plus perturbante : elle était posée sur le torse de Near qui respirait toujours un peu trop vite à cause de la frayeur mal assimilée du dernier coup de tonnerre. Ce n’était certainement pas le contact de cette main non désirée contre sa chemise qui allait faire accélérer son cœur, non. Contrairement à Den, Near ne rougissait pas. Il était simplement agacé que l’autre garçon l’écrase ainsi et de cette façon que d’aucuns auraient pu qualifier de compromettante. L’odeur de Den, qui était teintée d’humidité, s’infiltrait dans ses narines de par la proximité de la peau de la nuque du blond, cependant ni sa chaleur corporelle ni son parfum n’activaient les sens du petit génie qui se contentait d’attendre que le jeune garçon plus vieux que lui se relève. Cela prit assez longtemps d’ailleurs, il fallut attendre un éclair pour que le blond remarque que son corps était collé contre la petite silhouette frêle de Near et que s’il avait été un tant soit peu malsain, il aurait pu en profiter particulièrement intensément. Mais Den n’était pas un pervers, évidemment. Et de toutes façons, même s’il l’avait été, quel intérêt y avait-il à molester dans les ténèbres un bloc de glace apparemment insensible qui vous fixait de son regard froid et dont les battements de cœur n’accéléraient pas sous vos fougueuses caresses alors que vous étiez vous-même au bord de l’implosion sensorielle ? Le blond avait bafouillé quelque chose à propos de chaleur, ce qui ne manqua pas d’amuser Near au plus haut point : autant lui n’avait été que vaguement dérangé, autant Den semblait avoir été légèrement plus marqué par le contact. Le garçon plus vieux se retira brusquement de cette position malencontreuse, et Near se rassit normalement maintenant qu’il pouvait de nouveau bouger. Den avait-il simplement peur que Near ne le prenne pour un empoté, ou bien craignait-il que le petit albinos pense qu’il avait des arrière-pensées bizarres ? Ah, et il y avait aussi ces 35% de chances que Den ait pu ressentir quelque chose de physique différent de la gêne. Pouvait-on décemment ressentir quelque attirance physique pour la personne de Near ? Lui qui, loin d’être un top model, ne faisait qu’exister, petit, froid, assis, dans des vêtements informes ? Autant le jour où il avait été relooké par Berry, il était compréhensible qu’il attire les regards et les esprits curieux, autant là, dans le noir et dans des toilettes, c’était assez impensable, du moins pour Near. Le blond pouvait aussi simplement être exagérément pudique. Il était surtout plus probable que Den soit simplement gêné d’avoir été empoté et de l’avoir écrasé. Et puis après tout, pourquoi était-il en train de réfléchir à ça ? Ca n’avait pas la moindre importance.
Near : …
Dans sa précipitation, le prince s’était écrasé la tête contre la porte. Near ne le voyait pas bien, mais à entendre le fracas avec lequel la tête couronnée de Den s’était cognée, il n’y avait aucun doute sur ce qui s’était passé. Pauvre garçon, s’écraser par terre puis contre une porte, il y avait de quoi se cacher. Mais Near pouvait-il vraiment faire le moindre commentaire ? C’était lui qui s’était rétamé le premier, et à cause de sa frayeur puérile. L’albinos continua à rester silencieux. C’était inutile de toutes façons. Le blond devait déjà être assez gêné comme ça.
Den : …Deuxième tentative. Je propose qu’on fasse plus attention où on met les pieds…Même si c’est de ma faute si nous sommes tombés tous les deux.
Near jeta un œil vague vers la fenêtre. La pluie continuait de clapoter contre la vitre, mais bien plus calmement qu’auparavant. L’orage semblait enfin être réellement terminé. Les fusibles n’avaient toujours pas été réparés, mais il n’y avait apparemment aucune cohue à l’extérieur des toilettes. Tout le monde dormait-il déjà ? Quelle heure pouvait-il bien être ?
Le petit albinos se releva prudemment et tâta les murs autour de lui pour être certain de ne pas tomber de nouveau, et il parvint à sortir de la pièce et ses pieds en chaussettes blanches sentirent le contact avec une moquette douce et chaude, la moquette du couloir principal, qui n’était pas faite de parquet. Bien, il n’y avait plus qu’à marcher, tourner à droite, monter les escaliers et se réchauffer un peu dans sa chambre, avant de reprendre tranquillement son puzzle. Il ne comptait pas dormir, de toutes façons, qui pourrait être fatigué de n’avoir rien fait toute la journée ? Il fallait qu’il rattrape son retard. Peut-être qu’un petit détour par la bibliothèque serait plus sage, au lieu d’aller s’installer tranquillement dans sa chambre… Il voyait la silhouette sombre de Den devant lui qui semblait l’attendre, et il se rendit compte qu’il portait toujours le manteau sur ses épaules : lorsqu’il était tombé, il avait glissé légèrement de ses épaules mais Near l’avait remis à sa place d’un geste habile. Le froid qui parcourait ses jambes sous la protection du tissu épais de son pantalon blanc lui fit comprendre que s’il se débarrassait du manteau, il allait avoir encore plus froid. Autant faire tout le trajet au chaud, n’est-ce pas ? Ils marchèrent tranquillement dans le noir et gravirent avec attention les escaliers pour éviter de faire un faux pas, et Near qui marchait derrière Den arriva le premier devant la porte de sa chambre.
Ce fut à cet instant que les lumières décidèrent de se rallumer à travers tout l’orphelinat. L'éclat des lampes du couloir éblouirent les yeux fragiles de Near qui plaça son bras devant ses pupilles qui s’étaient soudain réduites après avoir été trop dilatées, et après s’être habitué aux lueurs assassines des ampoules blanches, il tendit le bras pour appuyer sur l’interrupteur et les éteindre de nouveau, l’heure tardive ne nécessitant pas autant d’éclairage. La luminosité de l’extérieur suffisait amplement à voir les expressions de son interlocuteur. Le petit albinos retira le manteau de ses épaules et le tendit du bout des doigts à Den, qu’il fixa.
Near : Je te remercie, Den.
Invité
Sujet: Re: Stormy Night [ FINIT ] Ven 1 Aoû - 15:17
Après quelques secondes, Near se décida finalement à sortir de la cabine où il était. Den ouvrit la porte qui se trouvait à côté de lui et avança jusque dans le grand couloir sombre. Il semblait être bien tard, et peut-être que pas mal de personnes étaient déjà entrain de dormir. Den se retourna doucement à l’entente de la démarche lente de Near. Il le regarda rapidement puis détourna les yeux vers le couloir. En s’apprêtant à mettre ses mains dans ses poches, il s’aperçut que son manteau était encore sur les épaules de Near. Il s’arrêta pour lui demander puis finalement, continua son chemin. Après tout, ils étaient presque arrivés. Sans un mot ils montèrent tous les deux l’escalier prudemment, puis Near s’arrêta devant la porte de sa chambre. Il ouvrit la porte et resta une seconde devant, ainsi que Den.
C’est à ce moment que les lumières de l’orphelinat se rallumèrent, et donc, le couloir dans lequel ils étaient aussi. Les lampes murales se rallumèrent entre les portes des chambres pas groupes désorganisés et répartis sur les deux murs face à face. La dernière lampe qui clignotait un peu s’alluma à côté de Near. Le jeune garçon à la couronne plissa un peu les yeux à cause de la lumière trop vive, et l’albinos porta son bras devant ses yeux. Puis il dirigea sa main vers un interrupteur qui se trouvait à côté, et le couloir redevint sombre. Den regarda tranquillement la pluie tomber sur la grande vitre, en attendant que le petit albinos daigne lui rendre son manteau.
Near : Je te remercie, Den.
Le concerné retourna son regard sur Near qui lui tendait son précieux manteau rouge sang. Den se saisit du manteau, mais le garda sur son bras droit, puisqu’il savait qu’il allait l’enlever quelques secondes plus tard. Near ne s’en rendait certainement pas compte, mais ce qu’il venait de lui dire valait beaucoup plus que le service qu’il lui avait rendu. Les vêtements de Den étaient encore un peu humides, malgré le temps qu’il avait passé avec, on ne pouvait pas vraiment dire que la chaleur régnait dans les toilettes. Le jeune garçon aux cheveux rendus crèmes par la pluie recula d’un pas, puis finalement sourit.
Den : De rien, je fais ça parce que ça me fait plaisir.
Puis il s’éloigna sans un mot vers sa propre chambre qui était à deux portes. Il entendit derrière lui la porte de Near se refermer lentement, et lorsque seul le bruit de la pluie se fit entendre, Den arriva devant sa propre porte. Il s’apprêtait à appuyer sur la poignée, lorsqu’il se rendit compte que Weasel ne dormait peut-être pas. Ah oui, Weasel. Ce gars était un des plus grands amis de Den et pourtant…C’était probablement le garçon le plus bordélique de la Wammy’s house. Dire que Den avait accepté qu’il loge dans sa chambre, il n’en revenait pas lui-même. Il soupira un peu puis appuya sur la poignée doucement. Evidemment, une montagne de choses inutiles trainait devant la porte, et il eut un peu de mal à rentrer, mais finalement, il se faufila dans une petite ouverture. Probablement l’habitude. Il referma lentement la porte et regarda autour de lui. Un bordel total régnait comme d’habitude dans la chambre. Den tourna lentement la tête vers le lit de Weasel. Oh miracle, il dormait. Evidemment, il allait encore se réveiller à 5 heures du matin pour manger un vieux paquet de chips trainant dans la chambre. Den fit une moue puis sourit. Il rangerait demain. Après tout, il était de bonne humeur ce soir. Den enleva ses affaires mouillées et les posa sur le radiateur, puis enfila son grand pyjama, et déposa d’un geste mécanique sa couronne sur sa table de nuit. Il alla ouvrir un peu la fenêtre histoire d’aérer et se coucha dans son lit.
Oui…De bonne humeur. Après tout, aujourd’hui il avait totalement réussit à aider quelqu’un. Et pour une certaine raison, il était très heureux que ce soit Near. Peut-être parce que le petit albinos n’était pas le genre de personne qui avait souvent besoin d’aide ? Quoi qu’il en soit, il avait réussit, enfin réussit à aider pleinement quelqu’un, et pas de façon inutile. Les gens devaient penser que Den était de nature charitable avec les gens, mais il n’en était rien. Tout ça, c’était pour Alice. En pensant à sa sœur, une once de tristesse lui serra le cœur. Den serra les dents et ravala sa salive. Il ne devait pas se laisser abattre à présent ! Il fallait aider les gens, pour se rattraper. Il le savait, rien ne rattraperait jamais ce qu’il avait fait à Alice, mais quelque chose lui disait que si il continuait comme ça, peut-être qu’elle lui pardonnerait ne serait-ce qu’un peu. Oui, un peu…Même si…Il l’avait abandonné. Il l’avait laissé à son triste sort, et Alice était partie. A cette pensée Den s'assit dans son lit, en colère contre lui-même, en colère contre le père et la mère qu’il avait eut.
Alice… Un visage si doux… De beaux cheveux blonds… Et un caractère unique au monde…
Den se rallongea sur son oreiller, et replia son coude derrière sa tête, puis de l’autre main libre se saisit de la couronne qui était sur sa table de nuit, puis serra dans sa main le bijou.
*Alice…Je te retrouverais…je te le jure !*
FIN
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Stormy Night [ FINIT ]
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