Cherry est un concentré de haine pure. Tout en elle inspire la peur, le dégout et le ressentiment. Sa totale incapacité à aller vers autrui la rend profondément indésirable aux yeux de tous, et...
Oups, mauvaise fiche. Excusez-moi. Je reprends.
Cherry est un concentré de niaise affection. Tout en elle inspire la joie, l'entrain et l'attendrissement. Son incroyable naïveté sur presque tous les sujets la rend adorable pour la plupart des gens, insupportable pour les autres. Si elle n'a pas tôt fait d'amadouer la pire des brutes et de l'avoir convaincue de l'importance capitale de lire tel, tel, tel et tel livre, c'est que la brute lui aura fracassé le crâne avec un dictionnaire. Fort heureusement, ce n'est pas encore arrivé, ce qui prouve bien que la bibliothécaire n'est pas aussi envahissante qu'une première impression pourrait laisser croire... ou simplement qu'il lui reste encore à rencontrer la pire des brutes.
En attendant, Cherry est généralement admise comme étant une personne positive. En vérité, c'est le moins qu'on puisse dire, quand on connait sa frénésie d'attentions et son souci constant du bien-être des autres. Ce n'est pas qu'elle soit cliniquement hystérique, elle aurait même plutôt tendance à être calme et sereine — au moins tant qu'elle est plongée dans un livre (et à condition que l'histoire ne soit pas trop palpitante). Mais cette placidité vole aussi vite en éclats que les assiettes du self lorsque les circonstances exigent que Cherry se nourrisse ; car, autant avec ses mains et ses yeux (de taupe) que dans son attitude, Cherry est d'une effroyable maladresse.
Et Dieu sait si les livres de la bibliothèque ne sont guère épargnés. Des petits volumes écornés de partout présents en séries sur les bas rayons aux plus précieux des ouvrages jalousement conservés dans de secrètes réserves, tous ont déjà subi les soins dévoués et destructeurs de la bigleuse gardienne du savoir. Et pourtant, ce n'est pas comme si elle était simplement très négligente voire tout à fait irresponsable : elle se fait un sang d'encre à chaque fois qu'elle endommage une propriété de l'orphelinat (il y a lieu d'employer le terme « propriétés » car cela concerne aussi bien les livres, les étagères, les poignées de porte, les placards, les sols, les plafonds...). Mais rien n'y fait, et il faut toujours que Cherry s'en remettent à l'incroyable bienveillance des instances supérieures — surtout motivées, probablement, par le luxe d'une bibliothécaire surdouée, mais aussi, peut-être ? par son caractère fondamentalement positif.
Car Cherry est une crème. Pour qui sait apprécier la pâtisserie un peu trop sucrée, il y a vraiment lieu de passer des moments délicieux en sa compagnie. Bien que son éternelle étourderie ne la recommande guère pour ce qui est de garder les secrets (voire de se les rappeler), elle reste avant tout une personne extrêmement gentille, généreuse, gaie, et qui se consacre pleinement au service de ses prochains (et notamment des élèves). Si — il faut le reconnaitre — elle en fait souvent trop, le fait est qu'elle en fait beaucoup, et que malgré ce que laisserait présager ce cœur simple, elle est par ailleurs très talentueuse tant pour dénicher un livre pour telle personne que pour la persuader qu'elle doit absolument le lire. En cela, elle est une excellente bibliothécaire, tout à fait à l'opposée de l'habituelle harpie qui ne sait que ranger froidement les livres et châtier sauvagement les lecteurs.
Pudibonde, innocente — même ignorante parfois, surtout en amour (alors qu'elle a lu et savouré plus d'idylles que n'importe qui, et qu'elle en a même écrit !) — Cherry porte très bien son surnom, et le portera surement encore longtemps de cette façon.
Quoique...
Histoire
Sans ressentir un besoin compulsif d'aller s'écorcher les genoux sur le pavé froid des églises, Cherry ne pourrait néanmoins pas dormir tranquille si elle n'exécutait pas, chaque soir avant d'aller se coucher, une courte mais sincère prière, où elle remercie Dieu de lui avoir donné les livres.
De tout temps, Carolina eut les livres. Les quelques premières années de sa vie où elle vécut avec plaisir aux côtés d'un père affectueux et attentionné ; à partir de 8 ans, quand ce père se remaria avec une femme qui n'aimait guère la petite fille et qui le lui fit bien comprendre ; quand ce père alla rejoindre sa première femme à cause d'une maladie incurable, et que l'orpheline dut pleinement subir le joug de sa belle-mère et apprendre à élever ses belles-sœurs ; enfin, quand elle put jouir de ses diplômes et trouver son indépendance à la Wammy's House.
Cherry n'est certainement pas la plus à plaindre de l'orphelinat. Certes, avoir été traitée en souillon dès son plus jeune âge et devoir apprendre sur le tas (comme cela s'apprend toujours) à élever des enfants ne fut pas une partie de plaisir. Toutefois, elle put toujours dormir dans les draps de soie que la fortune de son père lui avait assurés, elle ne manqua de nourriture que dans les très grands moments de méchanceté de sa belle-mère, et surtout, elle ne manqua jamais de livres. Soit qu'elle persuadât les gouvernantes de lui en procurer, soit qu'elle escamotât elle-même les richesses de la vaste bibliothèque familiale, elle parvint toujours à se fournir de cet élixir intellectuel qui pansa ses plaies, et les panse encore. Le fait qu'elle pût toujours avoir des livres — même s'il lui fallait parfois ruser pour les obtenir — constitue pour elle un fil rouge, chaud et toujours vivant, comme une veine matrice dans son sein. Là où certains auraient souffert de ce qu'un objet leur rappelle des temps malheureux, elle s'en fait une consolation chaque jour renouvelée, un signe que les choses devaient nécessairement changer pour le mieux, et que le pire est passé (du moins le croit-elle).
Par ailleurs, même si, pour toutes les inquiétudes, les nuits blanches, les défis et les efforts que cela lui couta, elle se serait bien passée de devoir faire l'éducation de son beau-frère et de sa belle-sœur, cette formation pratique imposée encouragea sa nature passionnée, et la conforta dans l'idée que Dieu est amour, et qu'il faut répandre l'affection comme on sème le grain, d'une façon régulière et toujours renouvelée. Si la nature l'avait faite plus impétueuse, elle se serait probablement révoltée contre cette épreuve, en aurait retiré un caractère subversif et libertaire ; peut-être aussi aurait-elle vécu cet épisode comme un traumatisme. Mais la Cherry que nous connaissons tâcha, consciemment ou inconsciemment, d'en retirer le meilleur, et d'accomplir son travail du mieux qu'elle put. Et puis, surtout, elle avait les livres.
Et peut-être, le sait-elle elle-même ? cette première expérience didactique fut-elle une motivation supplémentaire quand elle postula pour le poste de bibliothécaire de la Wammy's House. Elle entendait bien qu'elle ne donnerait pas cours et qu'elle n'aurait pas à affronter des classes de petits génies arrogants, tous plus prêts les uns que les autres à la prendre en défaut — pas plus, Dieu merci, qu'elle n'aurait à changer de couche ou à devoir se lever au beau milieu de la nuit pour aller chanter une berceuse à un dormeur récalcitrant ! Mais il se pourrait que, quelque part, au fond d'elle-même, la perspective d'un contact avec des enfants, d'un devoir d'apprentissage, ait incité la jeune femme fraichement diplômé à tenter sa chance (sans se douter qu'elle serait surtout choisie pour son QI et sa prodigieuse mémoire). Et puis, surtout, au fond : l'idée qu'elle pourrait — qu'elle devrait ! — embêter des gens à loisir en leur recommandant telle, telle et telle lecture, et en leur expliquant des heures durant le pourquoi du comment de la façon dont ce livre les fascinerait d'un bout à l'autre, qui oserait en douter ?
HRP
SURNOM(S) : le Cardinal DATE DE NAISSANCE : 01 / 04 / 90 ÂGE : 21 ans SEXE : ✔ M ❒ F AVATAR : Ukraine d'Axis Powers Hetalia DÉCOUVERTE DU FORUM : via Pure EST-CE VOTRE PREMIER FORUM RP ? non