Sujet: Bang Bang Ding Ding (Den) Sam 30 Avr - 13:12
Dew n’aimait pas tellement les armes à feux. Mais Dew aimait bien James Bond. Les armes par contre, c’était contre sa logique de sportif. Les armes donnaient une confiance et un sentiment d’invincibilité qu’il n’aimait pas. Parce que cette confiance, vous ne l’avez pas en vous, mais en cet objet qui se tient dans votre main. Vous placez votre confiance en un objet, et il suffisait que vous baisiez la main sans avoir enclenché la protection, que la balle vous partira dans le pied. C’était quelque chose de traitre. Tout était caché, le projectile sortait comme par magie, sans qu’il n’ait rien à faire, à part presser sur la gâchette. On ne voyait pas le mécanisme, et ça lui semblait aussi délateur que ces balles, trop petites et trop rapides pour être vu. C’était à la fois trop efficace et trop facile. Trop efficace pour être facile, trop facile pour être efficace. Une puissance extraordinaire qui ne demandait rien d’autre qu’un index. Ca pouvait être l’index de n’importe qui. En clair, c’était bien trop différent du baseball. Où le projectile partait seulement parce qu’il y avait mis la force qu’il fallait, parce qu’il s’était bien concentré, parce qu’il était en sueur et avait le cœur battant. Ici, la sueur et le cœur battant, c’était juste l’effet de l’adrénaline. Le mélange d’excitation parce qu’on avait entre les doigts quelque chose de plus puissant que nous, quelque chose qui pouvait tuer. C’était peut-être ça, la différence entre un sport et une arme. Mais il était un Shape, et le tir était une de leur matière de spécialité. Il s’y entrainait rarement et aujourd’hui, c’est avec un petit soupire qu’il mit le casque sur ses oreilles. Il enfila ensuite des lunettes de protection, large et en plastique, puis choisit son arme. Le gérant du stand lui donna une boite de vingt balles, qu’il avait comptées et triées. Il notait le nombre de balles et à la fin, on devait lui rentre le même nombre de douilles. Ca évitait que les orphelins en shippent pour leur compte personnel. Dew le remercia et choisit un post de tir, au hasard. D’un geste d’habitué, il enfila les balles une à une dans le chargeur et poussa celui-ci dans la crosse du flingue. Un clic, il ne l’entendit pas mais le sentit. C’est fou la manière dont on n’entendait plus rien, le casque sur les oreilles. L’amputation d’un sens, c’était jamais très agréable. Dew n’aimait pas vraiment le fait que les cibles étaient des silhouettes humaines, avec le cœur comme objectif. Mais Dew aimait bien s’appliquer à viser. Ce qui passionnait le plus souvent, les amoureux d’armes, c’était qu’un si petit projectile pouvait vous ôter la vie. Ce qui passionnait Dew, c’était qu’un spermatozoïde était encore plus petit d’une balle, et ça donnait la vie. C’était pas genre, super extraordinaire, ça ? Un spermatozoïde ça fait vivre, mais faut quelque chose de genre plein de milliards de fois plus gros pour tuer. Bon, y a les virus. Mais tu peux pas balancer des virus aussi facilement que tu balances des spermatozoïdes. L’arme pendue au bout du bras, elle y sembla deux fois plus lourde. Le cœur un peu plus lourd aussi. Il ferma un œil, ajusta le canon avec le centre de la cible, deux bonnes dizaines de mètres plus loin. Il faisait des jeux parfois, pour se faciliter la tache, pour se motiver un peu. Oh c’était aussi niais et stupide que de retirer un à un les pétales d’une marguerite. Le genre de niaiserie qui vous donnait le diabète tellement c’était sucré. Il se disait que plus il se rapprochait de la cible, plus il y avait de probabilité qu’il plaise à Hurricane. Ouiouibon stfu, c’était culcul la praline, mais au moins avec cette méthode, il était sur d’avoir la moyenne à l’exam de tir. Pas comme toi, hein. Bon, sa balle allait pas faire ça pour autant :
Mais presque. Avec un nuage rose et des paillettes. Parfois il imaginait qu’il était James Bond. Il aimait bien James Bond, Dew. Et quand on était né en Angleterre, on en mangeait dès 6ans, du James Bond. Son préféré était sans doute "Opération Tonnerre". Les gadgets et les belles voitures, il trouvait ça vachement cool en fait. L’alliance flingue + costard + voiture, le tout au service de la Reine, c’était trop la classe quoi. Parfois il s’amusait à sortir des répliques. Le problème avec le casque, c’est que tu te rends pas compte quand tu le dis à haute voix.
- I think that's enough, Goldfinger, you've made your point.
Bang. Ohyeah, pas loin du centre.
- YUUUUUUSH !
Oui bon, c'est moins classe d'un coup. Surtout avec les mouvements de triomphe qu'il faisait, comme s'il avait gagné une énorme de peluche à un stand de fête foraine.
Dernière édition par Dew le Lun 13 Juin - 19:09, édité 1 fois
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Sujet: Re: Bang Bang Ding Ding (Den) Mar 17 Mai - 18:37
Den s’ennuyait. Ça n’était pas si rare, mais, lorsque cela arrivait, il fallait s’attendre à tout. Et surtout, espérer que ça n’allait pas tomber sur soit. Parce que lorsqu’il s’ennuyait, il trouvait toujours le moyen de se distraire grâce aux autres. Généralement en les ennuyant. Mais, pour une fois, il lui aurait suffit de voir Viper. Sentiment débile qui le poussait à la chercher, bien malgré lui. Mais il ne la trouvait pas. Et cela l’agaçait profondément. Elle n’était ni dehors, ni dans le dortoir, d’ailleurs il avait bien dû passer pour un gros débile à tenter soit disant en discrétion de regarder dans sa chambre si elle s’y trouvait. Heureusement que ça n’était pas le cas. Il s’imaginait déjà, à se retrouver face à elle en se demandant quelle excuse pourrie il allait bien pouvoir trouver pour rendre sa présence crédible. Réfléchissant un peu, il décida de se diriger vers la salle d’entrainement au tir, endroit prioritaire aux Shape, et donc à Viper. Arrivant devant la salle, il se faufila devant l’homme qui s’occupait de la pièce et rentra sans un mot. Détaillant du regard la pièce, il soupira légèrement. Rien qui ressemblait de près ou de loin à des cheveux verts. Il s’apprêta à partir, mais son attention fut retenue par un bruit qui ressemblait au tir d’une balle. Vous me direz, normal, il s’agissait d’une salle de tir. L’énergumène qui avait tiré s’écria « I think that's enough, Goldfinger, you've made your point. » suivit de près par une exclamation que Den aurait put qualifier d’euphorique. Puis, un vide se fit dans son cerveau, et il réalisa l’identité de Goldfinger. S’approchant du garçon, les mains dans les poches, il gloussa légèrement : « Pffr, alors, on se prend pour James Bond, Dew ? Cela dit… »
Il se pencha légèrement, faisant mine de mettre sa main en porte vue au dessus de ses yeux. Observant la marque qu’avait fait la balle en s’incrustant dans le mur, il siffla :
« Joli tir. »
Puis, il détailla du regard l’environnement, commençant à marcher dans la pièce et à toucher à tout. Il fit des exclamations comme « Waaoh, à quoi ça sert ce truc ? » « Et ça, c’est quoi ? », puis finalement, observant de près une vieille balle laissée à l’abandon, il fit mine de parler distraitement : « Alors, comment ça se passe avec Hurricane ? Toujours aussi poulpe ? »
Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres. Ou comment trouver le sujet qui plombe l’ambiance en deux leçons par Den. Il avait finalement réussit à trouver un divertissement, au grand damne de Dew, et à son grand bonheur à lui. Après tout, il aurait aussi pût demander comment tête de poulpe allait, mais cela aurait été tellement moins drôle. Oh et puis, cette question n’avait rien de mauvais, il ne s’agissait là que d’une simple question. Une question innocente. Il n’y avait pas de quoi s’énerver. Mais il ne pouvait nier qu’il cherchait la petite bête. C’était ça, lorsque Den s’ennuyait. C’était plus fort que lui.
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Sujet: Re: Bang Bang Ding Ding (Den) Mar 24 Mai - 16:27
Le problème quand on s’amusait à se la jouer James Bond, ou même à chanter sous la douche, ou même à se faire des films à voix hautes… c’était quand on est surpris pas quelqu’un. Là, on avait un petit courant glacé dans le dos et un gros vide dans la tête. Il se retourna pour voir Den, déjà à côté de lui.
- Pffr, alors, on se prend pour James Bond, Dew ? Cela dit…
- Hahaha… grillé.
- Joli tir.
- Thanks !
Comme il avait toujours son casque sur les oreilles, il ne se rendait pas compte qu’il parlait super fort, et le gratifia d’un sourire tout en brandissant l’index et le majeur en l’air, en signe de triomphe. Den explora un peu les environs pendant que le baseballer pointa à nouveau son arme vers la cible. En entendant les exclamations du blond, il était évident qu’il n’avait jamais fait du tir. C’était un Word, alors c’était normal.... Mais du coup, il se demanda ce qu’il faisait là. Le genre de truc qu’on se demande à soi-même pendant deux secondes, et qu’on oublie. Peut-être qu'il cherchait quelqu'un ? L’arme tendue à bout de bras, Dew ferma un œil et se concentra. Le canon en face de la cible, on retient son souffle et…
- Alors, comment ça se passe avec Hurricane ? Toujours aussi poulpe ?
Bang. Manqué.
Ca n’avait même pas effleuré le papier. Parce que c’était le nom qu’il fallait éviter de prononcer devant lui. Surtout quand on faisait partie des 49% de la Wammy’s House qui avait couché avec le garçon portant le dit nom prononcé. Et ce soin devait être apporté avec autant d’application quand on faisait aussi partie des 54% de la Wammy’s House qui s’étaient rendu compte que Dew était tout particulièrement sensible à l’évocation de ce nom. Et quand on était à la fois un ex de Hurricane, et à la fois au courant de ce qui se tramait entre Dew et lui, on n’avait très peu d’excuses. Parce que c’était de la provocation. Avoir accès à ces deux niveaux de connaissance, et prononcer ce nom, qu’importe le contexte, ça ne pouvait être que de la provocation. La provocation, Dew, ça lui sortait par tous les pores de la peau en ce moment. D’habitude, on lui en faisait rarement, parce qu’on le trouvait cool ou parce qu’on savait qu’il pigerait pas. Ou alors qu’on ne savait absolument pas avec quoi le provoquer. Et que même si on avait matière à la provoquer, ils n’obtiendraient de lui aucune réaction propre à l’amusement. Il essuyait Dew, il essuyait tout. Sa niaiserie était un torchon, son sourire une éponge et son rire, une serpillère. Mais si, avant, ce n’était que des minces rumeurs, plus du genre inside joke, le fait que Dew est piqué une crise de jalousie au point de péter la gueule à Hurricane était maintenant déjà connu de tous. Il resta le bras tendue dans le vide un moment, puis l’abaissa et jeta un coup d’œil derrière lui. Le petit blond souriait, amusé. Il fallait que ce soit Den. Il avait toujours bien aimé Den. Ca le faisait rire, que leurs pseudos soient le même à une lettre près. Une lettre qui faisait toute la différence, puisque Hurricane avait couché avec Den, et non avec Dew. Il n’en avait jamais voulu à Den. Sinon ce serait à lui qu’il aurait ouvert l’arcade sourcilière. Ca aurait été lui dont il aurait pris les cheveux pour exploser sa face contre le parquet. Le fait était qu’il n’en avait jamais voulu à Den d’avoir couché avec Hurricane. Il ne lui en avait jamais voulu parce que tout humain normalement constitué aurait fait de même, s’il en avait l’occasion. Parce que lui-même, voulait autre chose que juste coucher. Là, par contre, c’était une tout autre affaire. Ca l’énervait pas vraiment, mais ça le décevait beaucoup. D’un mouvement lent, il retira le casque de ses oreilles.
- Ah… tu le cherches, c’est ça ?
C’était pour ça qu’il était en salle de tir. Ca répondait à la question qu’il se posait, ça expliquait un peu tout.
- Il est sorti de l’infirmerie hier ou avant-hier, tu devrais pouvoir le trouver dans sa chambre.
Il remit son casque et se reconcentra sur son arme. Il ne savait pas pourquoi il lui avait dit où il se trouvait, sachant qu’ils allaient surement coucher. Encore. Il appuya sur un bouton pour changer la distance de la cible, l’avança un peu, se concentra sur la distance nécessaire. Il n’entendait pas grand-chose avec son casque. Ca devenait un peu stressant à force… il en venait à imaginer un peu n’importe quoi. Den qui lui disait "Merci, j’y vais de ce pas" et qui partait par exemple, il se l'imaginais très clairement. Un silence, il ne pu s’empêcher de se retourner à nouveau, et de retirer son casque.
- Mais… huh, tu veux faire quoi une fois là bas ?
Invité
Sujet: Re: Bang Bang Ding Ding (Den) Dim 12 Juin - 23:36
Il tira dans la cible. Il manqua la cible. Den souriait toujours, voire plus encore. Petit con. Au fond, Danny Ender n’était pas si méchant. Cynique mais pas cruel. Physiquement parlant, il était infoutu capable de faire du mal à une mouche. Mais Den cherchait toujours tout le monde, même après les nombreuses raclées qu’il s’était prises suites à ses conneries. Les gens se demandaient ce qu’il voulait concrètement obtenir, et lui il disait qu’il voulait concrètement obtenir le divertissement. Forcément, beaucoup en venaient à penser qu’il était un peu masochiste sur les bords. Ça se tenait. Mais non, Den n’était pas un fétichiste de la souffrance et préférait éviter dans la mesure du possible de se faire tabasser. Et puis, il l’aimait bien, Dew. Le truc c’est que Den était le type qui aimait s’amuser, sans pour autant connaître les limites. Il ne voyait pas à quel moment ça pouvait vraiment faire mal. - Ah… tu le cherches, c’est ça ?
Lol. Den, à la recherche d’Hurricane. Ça n’était pas totalement injustifié, remarque, il l’avait souvent cherché, notamment lorsqu’il lui avait trouvé de nouvelles déclinaisons de surnoms qu’il fallait absolument lui présenter. Mais bon, tête de poulpe restait tout de même le plus approprié et apparemment celui qui l’agaçait le plus, alors il s’y tenait. Ce qui était drôle, c’est que la question ne sonnait pas comme « Tu cherches Hurricane parce que tu veux te foutre de lui ? », mais plutôt comme « Tu cherches Hurricane ? » vraiment. Comme s’il avait envie de le voir. Donc oui, lol. Quoi qu’il en soit, il ne voyait pas bien le rapport avec sa question. Il lui demandait comment ça se passait entre eux, et Dew y trouvait une logique de recherche poulpeuse. Ok.
- Il est sorti de l’infirmerie hier ou avant-hier, tu devrais pouvoir le trouver dans sa chambre.
Den observait sans vraiment répondre la cible où Dew avait tiré plus tôt. Hurricane, à l’infirmerie ? Ah oui, il avait vaguement entendu parler d’une histoire comme celle-ci, sans s’y intéresser plus que ça. Il aurait pu aller se foutre de lui directement sur place, remarque, mais bon, le voir infoutu capable de répondre à son cynisme, c’était trop peu amusant. Donc non, il ne savait pas franchement ce qui s’était passé, ni pourquoi cela s’était passé. Quant à Dew et Hurricane… Il savait qu’ils s’entendaient plus ou moins bien, que Dew s’intéressait plus ou moins à lui, mais rien de plus. Den était tellement désabusé vis-à-vis de tout qu’il n’était pas au courant de grand-chose. Le fait qu’Hurricane était sur pieds n’était pas spécialement une bonne nouvelle pour lui, mais il se disait qu’ainsi il se sentirait un peu plus égal avec Den quand il viendrait se foutre de lui. Un peu plus, car de toute façon il n’atteignait jamais sa grandeur, soyons clairs. D’ailleurs, si Dew tenait à ce qu’il aille le voir, cela ne le dérangeait pas. Quitte à agacer quelqu’un, autant agacer son meilleur ennemi. Il commença à tourner les talons.
- Mais… huh, tu veux faire quoi une fois là bas ?
Wait. What ? « Tu veux faire quoi » ? Quoi ? Le quoi qui cette fois semblait supposer que Den et Hurricane allaient joyeusement s’envoyer en l’air. Den ouvrit grand les yeux. Il ne voyait pas franchement d’où il pouvait tenir une telle déduction. Parce que, aussi conciliant soit-il, il était strictement impossible qu’il arrive quelque chose entre eux. Non, vraiment. Il s’était arrêté. Bon, ok, d’où pouvait être née une telle information ? Il avait beau chercher, il ne voyait pas. Ce n’était pas crédible. Du tout. Il faut dire qu’il y avait beaucoup de rumeurs, dans la Wammy’s house. Mais bon, de là à croire que Den et Hurricane couchaient ensemble, il fallait vraiment être Dew. Soudain, Den réalisa le pourquoi du comment. Un grand sourire naquit sur son visage. Il avait oublié un détail qui n’en était pas un. L’intérêt du baseballer pour le poulpe. Comme quoi, se cultiver un peu sur ce qui se passait dans l’orphelinat n’était pas une perte de temps. Mais il hésita un instant. Il se demandait s’il pouvait se permettre de jouer sur une corde aussi sensible. Instant qui dura à peu près deux secondes. Il ne fallait pas pousser non plus. Den se retourna vers Dew, une lueur sournoise dans le regard. Il ne pouvait définitivement pas résister à la tentation.
-Qu’est-ce que je vais faire à ton avis Dew ? J’sais pas, sûrement jouer aux cartes.
Ironique en plus. Il s’approcha un peu de lui. Il cherchait, il cherchait. Il n’arrêtait jamais de chercher. Même si Dew était un peu comme un ami. Si, si. Den se disait qu’il l’emmerderait bien, et qu’au final il lui balancerait que tout était faux, afin de lui montrer à quel point c’était débile de suivre ces rumeurs. Oui, aussi bizarre que cela puisse paraitre, il arrivait à Den d’avoir la moitié d’un sens moral. La moitié, car il aurait aussi pu lui expliquer simplement. Sauf qu’une explication moralisatrice n’avait vraiment, vraiment, strictement rien d’amusant. -En plus, je veux faire quoi ? Tu ne voulais pas plutôt dire « vous allez faire quoi » ?
A moins que Den se dirige en mode badass vers la chambre d’Hurricane et qu’il le viole. Mais bon, voilà, l’image n’est pas non plus très crédible. Le sourire toujours aux lèvres, il regarda longuement Dew. La provocation était décidément une tentation bien trop facile pour être ignorée.
Invité
Sujet: Re: Bang Bang Ding Ding (Den) Mer 15 Juin - 16:59
Dew se faisait des idées, mais il avait l’habitude, le petit, de se faire des idées. Il n’était pas doué pour capter les pales insinuations qui existaient. Elles paraissaient toujours moins vraies que les idées sans fondement qui venaient à lui, les idées frappantes, les idées vives. Vérité tordue ou mensonge qui sonnait bien. Mais surtout, surtout, la question était : comment voulez-vous qu’on ne se fasse aucune idée quand on était le meilleur ami d’Hurricane ? C’était une boule de laine, chaque fil était une mauvaise idée. Et il avait fourni les aiguilles à tricoter à Dew. Il disait souvent détester quelqu’un, Hurricane, et le soir venu, il s’en donnait à cœur joie dans le lit de cette même personne. Et voilà Den. Devant lui. Den, que Hurricane semblait haïr au plus haut point, mais avec qui on pouvait voir qu’il partageait quand même quelque chose. Ils étaient un peu complice dans leur haine, un peu partenaire de crime. Alors qu’ils couchent ensemble, ça n’avait rien de si étonnant. En fait il n’avait pas fait tout ce raisonnement logique, Dew. L’idée lui était venue comme ça, et n’avait jamais été déniée. Et plus il regardait Den, plus cette idée se confirmait. Parce qu’il l’avait dans le crâne, cette idée. Et qu’elle parcourait tous ces sens, s’infiltrant derrière son iris, tout contre son tympan et coulant dans ses veines. Atrophiant sa petite perception des choses.
-Qu’est-ce que je vais faire à ton avis Dew ? J’sais pas, sûrement jouer aux cartes.
Grand sourire rassuré. Ca se voyait qu’il avait imaginé autre chose.
- Aah… haha ok…ça a l’air cool, je peux venir ? A trois c’est plus marrant et je suis un boss au UNO !
Les fausses idées étaient parfois comme des corps étrangers qui venaient se loger dans votre chair. Et quand une idée en particulier vous mangeait trop le cerveau, vous avez juste envie de vous en débarrasser. Par tous les moyens. Les choses qui collent à la peau sont confortables un temps, jusqu’à qu’on n’en puisse plus. Comment un gamin qui, après avoir passé deux ans avec un appareil métallique englué sur les dents, essaie de se l’arracher avec les ongles. Mais quand un corps étranger est trop bien incrusté, qu’on est fatigué d’agir et de penser, par rapport à lui, on l’ignorait. On se laissait convaincre. On se laissait berner. Ou on était un peu con. Aussi. Den se rapprochait. Et Dew, enthousiaste, mit le cran de sécurité et posa son arme sur la petite planche fixée au mur, en dessous de la vitre de protection. Son casque pendait à son cou.
- En plus, je veux faire quoi ? Tu ne voulais pas plutôt dire "vous allez faire quoi" ?
Il cligna des yeux un instant, Dew. Il tricotait les fausses idées, l’une sur l’autre, Dew. Pourtant, il avait tellement envie de le croire, Dew. Dew aimait bien ce mensonge. Il le trouvait chouette. Jouer au UNO. Ca lui allait, c’était un beau mensonge, il l’acceptait. Fallait pas qu’il le détruise, Den. Fallait pas qu’avec son ironie, il lui fasse comprendre que c’était pas vrai. Même s’il le savait. Même s’il le savait. Un peu hésitant et embarrassé, il haussait légèrement les épaules.
- Huh… oui… jouer aux cartes. Vous allez jouer aux cartes c’est ça ?
Son sourire disait allez, allez, dis moi que c’est vrai. Je sais que c’est bidon, mais dis moi que c’est vrai. Il suppliait presque. Il était là, debout devant Den, et il lui demandait confirmation. Avec des yeux légers habités de reflets lourds. Un temps. Il finit par se mordre la lèvre, baissant légèrement la tête. Soupire.
- … Non, ok. Sérieusement.
Il s’était mis dos à la baie vitré, le bassin appuyé sur le plan de travail, là ou reposait le pistolet. Mains derrière lui, appuyées sur la planche. Les yeux rivés sur Den, à la fois craintifs et sévères. Il ne comprenait pas vraiment où Den voulait en venir, et il avait peur de la réponse. Parce qu’il considérait Den comme un ami.
Invité
Sujet: Re: Bang Bang Ding Ding (Den) Sam 6 Aoû - 16:22
Den avait omis le détail qu’était la faculté de Dew à ne rien comprendre de manière générale. Plus encore quand il s’agissait d’insinuation ou d’ironie, chose que Den utilisait approximativement durant les 98% de son temps. C’était à la fois drôle et triste à réaliser. Dire qu’il avait fait tant d’efforts pour lui faire comprendre subtilement qu’il couchait avec tête-de-poulpe… Et que tout ce qu’il avait trouvé à lui répondre c’était qu’il assurait au UNO.... Il jeta un œil abattu à Dew. Ah, lueur d’espoir, une réaction. Il avait bougé les sourcils. Bon, il était clair qu’il aurait préféré une réaction plus vivace, mais il devinait qu’il était sur la bonne voie. En un instant, un sourire naquit de nouveau sur son visage. Il le voyait clairement. Le doute.
- Huh… oui… jouer aux cartes. Vous allez jouer aux cartes c’est ça ?
Il souriait énigmatiquement, sans un mot. Il sentait avec cette excitation malsaine que la frontière entre l’hésitation et l’évidence se faisait mince. Il manquait peu. Trop peu. Alors il en profitait. Ce moment était bien trop court pour qu’il n’ait pas envie de s’en délecter légèrement. Il reconnaissait à travers le ton et le visage de Dew ce qu’il avait lui-même trop souvent vécu. Il s’agissait de cette peur, celle d’apprendre la vérité. Vérité qui, finalement, n’en était pas une. C’était convaincre quelqu’un que le mensonge était authentique.
- … Non, ok. Sérieusement.
Den haussa les épaules, avec ce sourire omniprésent. « Sérieusement », enfin. Le problème avec Den, c’était qu’il n’utilisait pas l’ironie juste par simple habitude d’être un emmerdeur de première, mais surtout parce que, lorsqu’il disait les choses comme elles étaient, généralement, ça se comprenait immédiatement, sans détours, sans complications. Peut-être un peu trop brutalement. La personne d’en face ne pouvait plus lui accorder la moindre excuse. Et puis surtout, ça faisait beaucoup trop mal. C’était peut-être pour ça qu’il tentait de les enrober. Volontairement, ou non. Cela ne l’empêchait pas de dire les choses quand on lui demandait de les dire. Après tout, il n’y était strictement pour rien, il se contentait de rendre service. Il rigola légèrement : -D’accord, puisque tu ne saisis pas bien la chose, je vais te la dire autrement.
Il se remit à marcher dans la salle, l’excitation lui prenant les entrailles. C’était assez immoral et dégueulasse, mais lui, il jubilait. C’était jouer avec les sentiments. Peut-être que sur le moment, il ne se rendait pas compte de l’importance de ses actes. Des conséquences qu’ils pourraient avoir. Ou peut-être qu’il était trop passionné par la sensation que cela lui apportait pour en tenir compte, mais cela n’avait pas trop d’importance à ses yeux. Chaque pas qu’il faisait le rapprochait de cette limite qu’on ne doit pas dépasser, cette ligne rouge.
-Je couche avec Hurricane. Je baise avec lui. Tu veux d’autres adjectifs plus explicites, peut-être ?
Il eut un instant de silence. Et de nouveau, il pencha la tête :
-Je peux aussi t’expliquer les détails de la pénétration, si ça t’intéresse tant que ça.
Acerbe. Cinglant. Impitoyable. C'était tout sauf indulgent. Il avait balancé sa dernière phrase sans la moindre hésitation préalable. Et sans le moindre regret a posteriori. Quand Den voulait rendre service, il ne faisait pas les choses à moitié. Surtout si par un seul mot il pouvait rendre ces choses amères et détestables. Ses lèvres s’agrandirent sur le sourire qu’il ne pouvait définitivement pas contenir. Il la sentait se montrer. La colère du si flegmatique Dew.
Invité
Sujet: Re: Bang Bang Ding Ding (Den) Mer 31 Aoû - 17:39
Un rire. Léger. Un peu trop léger. Si bien qu'au lieu de sortir audiblement de la bouche de Den, il semblait retentir légèrement un peu partout dans la salle. Salle insonorisée, et pourtant. Il avait encore ce rire dans les oreilles.
- D’accord, puisque tu ne saisis pas bien la chose, je vais te la dire autrement.
Il l'avait saisi déjà, il avait parfaitement saisi. Il se cherchait juste des excuses, n'importe lesquelles, juste pour se dire qu'il faisait erreur. Parce qu'il fallait qu'il fasse erreur. Ca faisait un moment déjà, qu'il avait pété son plomb en apprenant que Hurricane s'était fait Paradox. Mais ça c'était tassé. C'était fini. Tout allait mieux maintenant. Alors il devait faire erreur, maintenant. Ca ne pouvait pas recommencer. Tout s'était si bien stabilisé, même après une crise pareille, ça ne pouvait pas recommencer. Et il fallait que ce type se pointe, avec son visage d'ange. Et qu'il lui impose ce rire aux oreilles.
- Je couche avec Hurricane. Je baise avec lui. Tu veux d’autres adjectifs plus explicites, peut-être ?
Le verbe baiser était choquant, il l'avait toujours été. Évidemment, ça dépendait de qui le disait, de qui l'entendait, mais s'il était aussi choquant aux oreilles de Dew, s'il était aussi atrocement insoutenable, c'était parce qu'il était conjugué au présent. Il savait, ou du moins pensait savoir, qu'ils avaient effectivement baisé. Pas qu'ils baisaient encore. Pourtant, il ne s'était jamais surpris à penser que Hurricane arrêterait sagement ces débordements juste parce que le baseballer en avait fait une affaire personnellement. Il n'avait jamais pensé qu'il arrêterait. Alors ça ne devrait pas le surprendre plus que ça. Et pourtant ça bouffait de l'intérieur. C'était le genre de gars qui donnait une importance toute particulière au présent, Dew. Le passé l'avait toujours énervé plus qu'il n'aurait du, à cause de ses conséquences sur le présent. De cet effet de chaîne qu'il ne pouvait arrêter parce que ses racines étaient trop profondes. Le passé le frustrait, mais le présent le prenait tout simplement par les tripes. C'était la connaissance que maintenant se produisait des actions sur lesquelles il n'avait aucun emprise, et cette idée empoignait ses organes internes avec violence. Sa mâchoire s'était brusquement crispé, ses poings aussi, et tout son corps était sous tension. Il avait déjà fait tout ce qui était en son pouvoir pour Hurricane. Pour qu'il comprenne que pendant qu'il s'envoyait en l'air avec une dizaine de personnes, il y avait quelqu'un qui se mangeait des sangs pour lui. Qui se mangeait des sangs parce qu'il savait qu'Hurricane valait mieux que ça. L'amère déception lui agrippa la gorge, mais il ne pouvait plus lui en vouloir. Il faisait ce qu'il voulait, c'était sa vie. Il avait déjà donné. Évidemment qu'il était atrocement jaloux, évidement que la seule idée d'eux deux dans un même lit lui pourrissait l'existence. En ce moment même, il avait juste un puissante envie de mettre une droite à Den. A Den qui marchait, tranquillement. A Den et sa voix qui pouvait parfois s’avérer extrêmement agaçante. A Den et ses sous entendues, Den et ses mots crus. Son poing dans sa mâchoire, le simple fait d'y penser lui donnait des frissons, comme une démangeaison. C'était son ami, mais on avait tous un ami qui tapait vraiment, vraiment sur les nerfs. Et Den était plus d'un prince, c'était un véritable roi quand il s'agissait de taper sur les nerfs des autres. Il les chatouillait d'abord, les nerfs. Puis les taper de toute ses forces. Les sourcils froncés, les lèvres pincées, Dew tenta de se contenir. Il ferma les yeux un instant. Il se disait que la vie sexuelle des autres ne devrait pas le perturber autant. Même si la personne qui s'amusait à l'étaler avait tout d'une tête à claque. Il se préparait à répondre quelque chose, tout en restant posé et calme, Dew. Le bas du dos contre la tablette. L'esprit comme de la nitroglycérine qu'il fallait éviter de bousculer.
- Je peux aussi t’expliquer les détails de la pénétration, si ça t’intéresse tant que ça.
Dew avait saisi le pistolet, s'était décollé de la petite table, et avait plaqué Den contre le mur, sa paume contre le cou fragile du blond. Il retira le cran de sécurité de l'arme, et la pointa contre les cheveux clairs du garçon.
- Et la pénétration d'une balle dans ta tête, ça t’intéresse ?
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