Sujet: Crime — I can't say goodbye to yesterday Ven 8 Avr - 13:08
Identité
PSEUDONYME : Crime NOM : Cook PRÉNOMS : Charlie "Cookie" QI: 125 DATE DE NAISSANCE : 22 juillet ÂGE : 42 ans SEXE : ✔ M ❒ ORIGINE : Américain RÔLE : Professeur de LGE
Physique
Couleur des cheveux : Poivre et sel Couleur de la peau : Caucasien Tatouage/Piercing ? : Non
Couleur des yeux : Vert Taille en centimètres : 186cm Corpulence: Imposant
Caractère
Intimidant Faible Introverti Maladroit Grognon
Patient Intuitif Logique Sensible Ingénieux
Molosse. C'est la première chose à laquelle vous pensez quand vous voyez Crime. Un énorme chien sur le seuil d'une porte, impénétrable, imperturbable, vous fixant intensément, indépendant de votre volonté, qui vous montre ses dents, signe qu'il pourrait vous bouffer dans les secondes qui suivent. Crime est intimidant, presque autoritaire, quand il marche, vous changez de trottoir, quand il vous demande de sauter, vous lui demandez de quelle hauteur. A chaque première impression il apparaîtra toujours comme une paire de bras gros comme des buildings, un rempart contre le monde. Ces mêmes buildings du haut desquels vous avez l'impression qu'il vous regarde. Inaccessible. Il ne se livrera pas ou très peu. C'est un prince enfermé dans une tour aussi haute que le ciel. Un mammifère à la carapace intégrale et blindée.
Noble. C'est ce à quoi vous pensez quand vous l'approchez. C'est un homme d'expérience, le genre qui a ces airs de baroudeur usé par la vie. Une icône d'ébène brute. Celle qui le fait apparaître comme un totem viril, objet de désir, pour les femmes, comme une figure paternaliste mystérieuse et implacable pour les plus jeunes. Crime en a vu beaucoup, il a du vécu, des choses parfois pas très glorieuses, celles là même qui usent l'homme auquel elles ont forgées le caractère des années avant. Il a ce petit quelque chose de celui qui a quelque chose en soi de brisé, à l'image d'une pierre précieuse fissurée, prête à se scinder en deux, cessant d'exister comme une force en elle même.
Faible. C'est la seule et dernière chose qui vous apparaîtra comme une certitude en voyant Crime s'en aller. Il n'est plus tout jeune et a déjà été très éprouvé par la vie. Malmené, il ne fait et ne fera jamais rien pour s'en tirer. Ce n'est pas un lion ou un quelconque tigre, simplement un gros chien fidèle à un maître qui le bat de jour en jour. Il ne s'est jamais battu pour se sortir de sa situation, se laissant toujours trop vite abattre par les événements, attendant une relève qui n'arrive jamais. Ce à la différence de tous les autres qu'il ne se complaît pas dans son marasme noir. Il creuse au contraire un trou toujours plus profond, espérant se faire oublier de la culpabilité qui le ronge de jour en jour. Celle-ci même qui le fait espérer toujours plus, le maintenant dans une prison qu'il ne quittera probablement jamais. Il ne tournera jamais la page, il ne sera jamais un autre homme, il a ce quelque chose de prométhéen qui le fait toujours revenir au début de son épopée, à la case départ de sa condition.
Classe
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Définissez vous en une phrase.
Je suis un.
Vous offrirez quoi à Noël à votre meilleur ennemi ?
Une corde.
Parmi ces livres ci-dessous, lequel serait le plus susceptible d'être votre livre de chevet ?
Totem et Tabou de Sigmund Freud.
Ce que vous devez impérativement arrêter de dire. Sérieusement.
« Plus vite ! Hé que ça saute ! Allez ! Merde ! »
La petite manie dont vous vous passerez bien ?
N'avoir aucune notion du temps.
Il y a forcément quelque chose que vous auriez dû faire depuis longtemps et n'avez toujours pas fait.
Lécher les bottes du professeur pour m'accorder un délai supplémentaire si j'ai pas la flemme...
Histoire
Je suis un fossile. J'attends qu'on me déterre, qu'on me pose sur une étagère qu'on me regarde d'un air intéressé en pensant à me polir jusqu'à que je brille, que j'étincelle. C'est long, très long, trop long. En attendant je retourne toujours à la première page, relis ce que j'ai écris, et cherche quelques motifs et raisons sous-jacentes. Il est des vérités qui n'ont leur place que parmi des pages jaunies et poussiéreuses. Les mêmes qu'on considère en griffonnant l'incertitude sur le papier. Le carbone du crayon mutilant la feuille comme un rasoir couperait une gorge dans la nuit. Il ne reste jamais rien, si ce n'est un gargouillis, quelques mots épars sur une feuille honteusement blanche.
A part quelques faux semblants je n'ai jamais eu ce qu'on pourrait appeler une vie malheureuse, ou heureuse, c'est au choix. Les premières années de ma vie n'ont été marquées que par une banalité tellement affligeante qu'elle en deviendrait presque géniale. Je n'ai pas été meilleur ou moins bon qu'un autre dans quoi que ce soit, de même qu'un étranger n'aurait pas eu ce petit quelque chose de spécial qu'on envie tant. Je n'ai été qu'un parmi tant d'autres, un électron prétendument libre s'agitant autour des causes perdues rythmant son quotidien. Une routine, une ligne droite vers l'autel des échecs et des ressentiments.
D'une certaine manière c'était des années à moitié vécues, l'impression d'évoluer au sein d'un rêve, d'une réalité qui semblait s'atténuer un peu plus chaque jour, l'emportant sur le semblant de volonté que j'exhibais avec tant de (fausse) bravoure. C'était un rêve avec ce petit quelque chose d'indicible propre au cauchemar.
Le temps ne guérit jamais toutes les blessures. J'avais grandis trop lentement, un enfant propulsé sur une autoroute où toutes les sorties sont autant de dilemmes propres au monde cruel et froid des adultes. Je restais cramponné à mon bolide imaginaire, fonçant vers une issue toujours plus incertaine, une envie fugitive de retourner in utero.
C'est toute l'histoire d'une (non)existence, le twist final se présentant dangereusement, comme le canon accusateur d'une arme face à votre visage. Un doigt presse lentement la gâchette, ce qui vous laisse quelques secondes pour vous confesser, c'est pas beaucoup certes, mais bien assez pour y vivre une vie toute entière... Mais au lieu d'avoir droit au générique de fin, la bobine a fait machine arrière, Déjà vu, rétrospective ou retour dans le temps, Amour, rayez la mention inutile, pour moi ça a été une Renaissance.
J'étais un nouveau né goûtant avec ferveur la lumière de la vie, dévorant chaque instant comme si c'était le dernier, un homme nouveau, invincible, avec un cœur amoureux comme rempart contre le monde. Le bonheur ? Si tant en était que tout semblait toujours se transformer en poussière, comme dans les mauvais polars, ceux qui vous foutent le spleen. Pourtant, j'avais eu tout pour moi, une occasion en or de vivre le rêve américain.
C'était sans compter mes mains, souillées, corrompues à force d'être agrippées au bord du trou. Les études étaient finies, j'emménageais avec Elle, entrais chez les flics, la tête pleine de souvenirs fugitifs, comics et autres récits noirs, réminiscence d'un passé qui me semblait toujours plus lointain. Mais comme beaucoup avant moi, je suis tombé de haut, de très haut même. L’Amérique qu'on aimait et embrassait n'était que dans les bouquins, inaccessible. On avait beau lui courir après elle semblait toujours plus incertaine et lointaine, comme un vieux souvenir qui s'estompe avec le temps, avant de disparaître complètement. Les rues, elles, me tendaient les bras, misère, drogue, prostitution. C'était mon nouveau dogme, celui d'une vie s'articulant avec concupiscence autour du central et de l'alcool. On oublie trop vite les êtres aimés, la douleur vous prenant aux tripes seulement quand vous réalisiez votre perte.
Ça m'est tombé dessus un jour que je sortais mon sac poubelle hebdomadaire de bouteille vides, ivre, rond comme une pelle. Le temps de rentrer à l'intérieur, l'appartement était devenu désespérément froid, vide. Alcoolisme, le nom de la maladie, le genre qui brise le mariage, kidnappe votre fille et brise à jamais votre foyer. J'aurais dû être content, je réalisais un rêve de gosse : devenir un vrai détective privé. On m'a par la suite souvent dit de l'accepter avec philosophie, de tourner la page et de me refaire, et combien de fois j'ai acquiescé silencieusement, trahissant mes vœux quotidiens le soir même avec Miss Whisky ? La vérité était que j'avais trop peur de continuer seul, attendant encore et toujours une main secourable qui ne viendrait jamais.
La femme en robe rouge qui faisait irruption dans votre bureau et vous séduisait, vous sortait de la misère n'était qu'un mensonge. Un odieux mensonge propre aux polars noir dont je m'abreuvais tant durant ma vieille jeunesse. Le monde était différent, on ne sortait pas du trou, ou alors c'était pour tomber dedans de nouveau, touchant un fond toujours plus profond. Bienvenue à Noir York City.
Un jour on a frappé à la porte, un bruit quasi inaudible, un rayon de lumière dans un torrent nocturne. J'ai ouvert la porte, et le cliché de la femme sexy en robe rouge était bien là... Avec une quinzaine d'année manquante... Et un air farouche, résigné, en colère, mais intrigué sur sa petite bouille de gamine. Dans le jargon des alcooliques on appelle ça un rencontre du troisième type, quand le plus improbable se produit.
J'étais son (indigne) père. Celui qu'elle voulait connaître, mais pour lequel elle n'éprouvait strictement rien, un inconnu de plus dans une ville trop loin de chez elle. Je n'étais qu'une ombre, une réminiscence d'une vie jetée aux ordures, un portrait bancal qu'on avait brûlé, des aspirations volées, une enfance enfuie. Elle est partie comme elle était arrivée : impassible et légère comme une colombe. Moi je creusais un peu plus mon trou, le poison bon marché du drug store du coin me servant de pelle. Je suis resté enfoncé dans mon canapé pour ce qui m'a semblé être une éternité, des milliers d'années d'attente et de questionnement, une porte entrebâillée sur un renouveau imitation or. J'hésitais. Elle était étudiante à Londres, jeune et promise à un brillant avenir. Moi je n'étais qu'une tâche qu'on avait entrepris d'effacer, une ombre sur un magnifique Botticelli.
Mais je me suis levé, dans un état second, et Dieu sait comment j'ai mis un pied devant l'autre, me sentant investie d'une volonté et d'un courage qui n'étaient pas les miens, l'impression familière d'avoir quelqu'un creusant un trou dans ma tête et me dictant quoi faire.
J'étais partis pour le vieux continent avec comme bagage une injection d'espoir et un rail d'incertitude, des drogues durs, vous faisant miroiter des mondes merveilleux mais dont l'effet était toujours trop court. La descente étant un violent coup de pied dans les parties. C'était quitte ou double cette fois.
Winchester me tendait les bras, je me sentais planer malgré un âge qui se révélait un peu plus chaque jour comme avancé. J'avais déjà la moitié du CV derrière moi. Je songeais à la postérité, une sensation étrangère, un frisson vous parcourant le dos, vous partageant entre excitation et tristesse. J'avais été flic, des années de service me revenant soudainement dans la figure, des images comme sorties d'une boîte noire, des souvenirs étrangers que je n'avais jamais vécus mais qui étaient pourtant les miens.
J'enterrais le monstre assoiffé tapis au fond de mes entrailles, difficilement, le monde étant peuplé de succubes se cachant dans des bouteilles bon marché. J'étais un pécheur, une brebis égarée se mettant elle même à l'épreuve. La rédemption s'annonçant un peu plus chaque jour comme véritable. J'ai noué un nœud de cravate, mes doigts avaient cessés de trembler, je me sentais un homme autre, un peu comme un gamin faisant sa première communion, un trac fébrile au fond de la poitrine. Le même qui s'accompagnait d'une certaine fierté quand je voyais ma postérité à moi, les héros de demain, ceux qui allaient bientôt me mettre au placard.
Je suis un fossile, et j'attends, j'attends encore et toujours, que quelqu'un veuille bien me dépoussiérer et me polir un petit peu, j'attends patiemment.
HRP.
SURNOM(S) : Cookie DATE DE NAISSANCE : Non. ÂGE : Je l'dirai pas j'vous dis. SEXE : ❒ M ✔ AVATAR : Kyle Hyde de Hotel Dusk DÉCOUVERTE DU FORUM : Relationnel NOTE SUR 20 DU FORUM : 17
Crime
Sujet: Re: Crime — I can't say goodbye to yesterday Sam 7 Mai - 22:31