« Je suis vraiment désolé Mimi... »
La fillette regardait l'animal inerte sur le sol. Du liquide rouge s'échappait de son corps meurtrie. Elle posa sa main sur le pelage du chat et le caressa doucement.
« On t'en achètera un autre ma chérie. »
Mercy resta un moment sans rien dire, caressant le chat qui n'était plus des leur. Les deux adultes s'observèrent, l'un remplis de remords, l'autre essayant de positiver.
« Au revoir Loon. »
Alors que la plus pars des enfants de son age seraient en pleur, Mercy resta forte, convaincu qu'une autre forme vie existe après la mort.
La mère s'avança et aida Mercy à se relever. Les parents étaient tout les deux étonnés de voir que leur fille prenait ça plutôt bien. Ils se disaient qu'après tout, elle ne devait pas comprendre ce qu'il allait advenir de Loon.
« On ira à l'animalerie demain, d'accord ? »
Mercy regarda sa mère qui l'entrainait vers la maison, dans le but certain de lui laver les mains. Elle avait touché la mort, et pour ses pauvre parents, la mort, le sang, les tripes, c'est « sale ».
« Maman... Je préfèrerais un poisson. »
La jeune femme acquiesça, guidant la fillette à l'évier le plus proche.
Trois petites années plus tard, lors des six ans de Mercy.
« La plus grande peur des hommes, c'est l'ennuie ... »
« Rooh arrête un peu, si tu ne voulais pas de fête d'anniversaire il fallait le dire ! »
« A parce que j'avais le choix ? »
Le père de Mercy soupira bruyamment.
« Il me semblait bien ... » ajouta Mercy après avoir perçut l'expression lassée de son père.
La voiture se gara dans un immense parking, où d'autre véhicules étaient entreposés. La petite famille était arrivée dans un aérodrome. Pour célébrer le sixième anniversaire de leur unique fille, le couple avait décidé de s'inscrire à une initiation de pilotage en petit planeur. En fait, ils allaient plus s'amuser que la fillette. Elle, partirait dans un planeur, en compagnie d'un professionnel, car elle n'avait pas l'age de s'essayer au pilotage... En fait c'était bien plus un cadeau qu'il s'étaient fait, et finalement, c'était mieux ainsi, même si ils avaient utiliser le prétexte de l'anniversaire, ce qui était pour le moins assez immonde. Mais ces gens là étaient du genre à avoir besoin d'une occasion pour profiter de la vie. Tristes âmes.
Quoi qu'il en soit, les deux parents partirent dans un planeur, ensemble, après avoir suivit bien attentivement les instructions d'un professionnel.
Quel couple pathétique... Une femme totalement soumise, sans la moindre ambition, liée à un homme qui se disaient sans cesse tolérant envers la gente féminine, mais qui n'en était en rien. La femme se sentant libre, l'homme se sentant libéral. Non vraiment, de tristes âmes, noyées par leurs propres illusions, à un tel point qu'ils en étaient devenus aveugles.
Mercy n'avait vu ses parents comme des exemples à suivre, bien a contraire. Elle avait d'après elle, l'exemple type du couple corrompu par le siècle qui se déroulait actuellement. Elle essayait tant bien que mal de les ramener à la raison grâce à ses musiques, malheureusement ils restaient sourds à ses appels de détresses, et elle ne pu que se résoudre à abandonner... Peut être aurait elle recommencer, un jour, alors qu'elle aurait atteint l'age suffisant. Elle aurait été écoutée des adultes, bien plus que par le passé. Les enfants ne sont jamais pris au sérieux.
Mercy observa la jeune femme rousse, qui devait avoir entre 28 et 32 ans, en compagnie de l'homme blond d'une trentaine d'année. Aucun d'eux ne semblaient en bon poids. L'homme paraissait de grande taille, sans doute un peu plus d'1m80. La femme quant à elle, était plus petite, avoisinant les 1m70. Ils allaient bien ensemble, c'était sur, et Mercy ne l'a d'ailleurs jamais nié. Pas de disputes, pas de non accord sur les choix importants. Ils auraient pu être de bon parents si seulement leur âme n'avait pas été empoisonnée.
Le couple fit un geste de la main, à l'enfant qui les regardait sans le moindre sourire. Ils étaient si impatients de voler. L'homme laissa la priorité à la femme pour monter dans l'avion. Ridicule. La porte se referma hermétiquement. Mercy les observa un instant, avant de monter à son tour dans l'engin volant.
La sensation du décollage était magique. Plus aucun contact avec le sol, avec cette Terre bien aimée et meurtrière, où repose bon nombre de nos ancêtres. Une libération de taille. Il faut être fou pour ne pas avoir envie de voler, loin de toute vie. Finalement, le cadeau d'anniversaire s'avérait bien plus utile qu'au premier abord. Une vraie partie de plaisir.
Le pilote avait l'air paniqué. Il fixait l'horizon, l'air inquiet. Mercy tenta d'observer la même chose que lui, espérant voir quelque chose d'intéressant. En effet, ça l'était. L'autre planeur ne semblait pas fonctionner correctement, et plongeait en chute libre vers un immense champs. La fillette, le cœur battant, demanda qu'est ce qu'il n'allait pas avec l'avion de ses parents. A peine avait elle prononcer sa question que le planeur s'écrasa au sol brusquement. Mercy arrêta sa respiration sous le choc. Le pilote retourna à l'aérodrome en toute vitesse, dans l'espoir de trouver de l'aide, même si il n'y avait peu de chance que le couple ait survécu.
La panique gagna très vite la totalité des personnes présente à Terre, et il faut dire que Mercy ne se sentait pas tellement bien non plus. Une jeune fille resta avec elle, le temps que d'autre personnes ailles voir le lieu du crash. Pas de survivant.
La fillette sentit comme un énorme poids lui tomber dessus, comme ça, sans prévenir. Elle était seule. Les questions fusèrent autour d'elle. Non elle n'avait pas de famille en Angleterre, oui elle était fille unique, non elle ne voulait pas aller en orphelinat. Et pourtant, elle n'avait pas le choix.
Elle resta deux mois dans un orphelinat comme les autres, avant que plusieurs personnes ne rendent compte qu'elle n'était pas tout a fait comme les autres. Au bout de ses deux mois, elle changea encore, comme si la séparation avec ces parents n'avait pas été assez dure, il fallait en plus qu'elle change encore de monde ... Et pour quelle vie ? ...