Hit'em with the frequency ~ Silver soupira longuement. Il savait très bien ce qui l'attendait derrière ces grandes portes en bois sculptées, il savait que d'infâmes jumeaux pervertis par la jouissance du pouvoir et de l'absolu patientait dans une salle, le voulant lui. Il était leur jouet. Leur sex toy, le modèle pour des peintures, il n'était qu'une vulgaire chose que l'on jette après usage, ils se foutaient de lui, ces connards. Il inspira une grande goulée d'air, cambrant le dos, et avançant d'un pas mal assuré. C'était bien à contre coeur qu'il franchissait les portes de l'enfer, du supplice, mais il n'avait pas vraiment d'autres choix. S'il y avait bien un souhait, c'est de préserver les autres prisonniers des grumeaux de leurs humeurs versatiles. S'il pouvait les calmer en les occupant quelques heures, les fatiguer, peut être que certaines personnes éviteraient les embêtements.
Il entra, et découvrit avec étonnement le décor d'une pièce qu'il avit quité quelques jours plus tôt. Elle était totalement changée, il n'y avait plus tous les livres fantastiques, les romans historiques, comptes et légendes Homériques. Non, seulement de grandes parures d'or et d'argent, des perles, des paillettes, des odeurs orientales. Des costumes, avec les grumeaux, il aurait du s'en douter. Remarque, la nouvelle ambiance de la bibliothèque n'était pas vraiment moche, cela aurait même pu être sympa si au milieu de ce paysage chaud ne se trouvaient pas deux satyres démoniaques, nommés Ghost et Willow...
Le ménage commença, ils rôdaient, le touchaient, le frappaient. Et Silver devait s'amusait de cela, faire "comme-si", comme s'il aimait ces attouchements intimes inutiles, cette violence perverse et vicieuse. Il ne cessait de penser à ses amis cependant, se rassurant et s'encourageant en pensant les sauver. Un peu. La scène dura des heures, ainsi Simon pu enfin souffler, il devait être aux alentours de deux heures et demi, du matin. Le rendez vous avez était fixé à onze heures, il était inimaginable de penser qu'un homme puisse être aussi endurant, trois heures tout de même ! Oui, mais quand on est deux, les choses traînent en longueur, souvent. Les atroces créatures rousses quittèrent la pièce de concert, se tenant par la main, ils lâchèrent un bref remerciement, rigolant de l'état du pauvre adolescent à moitié mort devant leurs yeux. C'est ça, cassez-vous...
Silver était en piteux état, il n'avait plus de force, et restait allongé, comme une larve, sur le sol froid de la bibliothèque. Crier à l'aide, il ne pouvait pas, et de toute façon, personne ne viendrait. Alors quoi, dépérir devant des bouquins, attendre lentement de mourir d'épuisement, c'était ça, sa destiné ? Se faire violé, maltraiter, jeter comme une vieille chaussette, c'était ce à quoi il était voué ? Quel triste sort, qu'elle triste situation, il ne voulait pas crever, sans avoir Gold, sans avoir vu une dernière fois le visage de ses amis, de ses professeurs.
Ses reins le torturaient, envoyant par petits coups une douleur cuisante, tel un marteau qui frappe sur un clou, la douleur s'enfonçait toujours plus profond dans son être. Il avait du mal à respirer. Ses poumons avaient été trop compressés, l'air de sa bouche monopolisé. Il haletait, attendant un quelconque miracle.
- keuf...keuf...son coeur battait la chamade, avec un rythme irrégulier, il avait des ratés. Il repensa à son passé, son ancienne vie à Chicago, toute la souffrance q'il avait enduré là-bas, les coups de son géniteur, les idioties puériles de sa mère droguée. Il avait toujours tout supporter, et aujourd'hui, il craquait. Il renonçait à ce destin qu'il avait rêvé optimiste, heureux. Il aurait voulu une vie remplie d'amour et de rires d'enfants, il voulait même une petite fille, une adorable Zoé, qui gazouillerait devant une mer azur, qui chanterait et jouerait dans une campagne fleurie.
Une croix sur le magnifique portait de famille.
Les paupières du rouquin se fermaient lentement, sa tête endolories le plongeait a plus profond d'une noirceur inquiétante, vide. Observer. Il fallait se rappeller des images pour ne rien regretter. Partir...
Non, il ne pouvait pas laisser tout tomber, abandonner. Ses membres endormis réagirent une dernière fois, dans un élan passionné, il se redressa et hurla d'une voix crispée, désespérée :
- Quelqu'un... S'il vous plait, supplia t'il, aidez moi. Je suis par ici... Par pitié, je ne veux pas crever comme un chien, pas dans le noir...
Il attendit, longtemps. Son corps toujours allongé, et maintenant glac, ne tiendrait plus très longtemps. Silver se forçait à rester éveillé, juste au cas où, par bonheur, un preux chevalier viendrait le sauver. La douleur le rendait fou, il voulait que cela cesse. La fatigue l'attirait de plus en plus, les bras de Morphée, tendres et douillets l'invitaient à venir s'y reposer, mais cela voulait dire mourir, dormir.
Il entendit des pas qui claquaient sur un sol dur, quelqu'un approchait de son cadavre sec et maigre, allait-on le sauver ? Il aperçut dans l'obscurité, sous le rayon de lune qui traversait la pièce, une petite courone sintillante. Le voilà, le preux chevalier tant attendu.