Sujet: Histoire d'une porte [PV Shadow] Lun 7 Déc - 19:52
Pourquoi suis-je aussi stupide ? Soon soupira. Cela faisait bien dix minutes qu’il marchait en traînant les pieds. Il avançait le plus lentement qu’il pouvait, comme s’il avait un poids accroché à sa cheville. Il soupira de nouveau, se rappelant amèrement comment il en était arrivé là.
C’était pourtant une matinée ordinaire. Il s’était levé tôt pour ne pas être en retard en cours et pour pouvoir réviser comme le bon petit élève consciencieux qu’il était. Comme tous les matins, absorbé par ses leçons, exercices et autres instruments de torture, il n’avait pas vu l’heure passer et était arrivé en trombe dans la salle de classe, avait lancé un « excusez-moi » au professeur et s’était assis à sa place, le visage rouge de honte. Mais ce matin-là, June était absent. Il s’en était immédiatement rendu compte (allez savoir pourquoi) et se tournait très fréquemment en direction de la porte, s’attendant à le voir arriver avec la marque de l’oreiller sur la joue et les yeux encore endormis. Ce qui n’arriva pas. À la fin du cours, il rangeait ses affaires lorsque le professeur s’était sournoisement approché de lui et lui avait ordonné d’aller voir June immédiatement pour lui donner les cours qu’il avait raté. Nooooon !!! « … d’accord. » Crétin.
Et le voilà à présent, marchant presque à reculons, ses précieux cahiers serrés contre son cœur. Pourquoi avait-il accepté… Il se maudissait, se traitait de tous les noms. Il regarda d’un air assassin les pauvres cahiers innocents qu’il tenait entre ses mains. Il aurait voulu les déchirer de toutes parts, les piétiner, les jeter au feu, tout plutôt que de les apporter à cet énergumène qu’était June. Puis il se rendit compte de la stupidité dont il faisait, une nouvelle fois, preuve. Il secoua la tête, ses cheveux noirs s’ébouriffant encore plus qu’ils ne l’étaient déjà. Il lui suffisait de toquer à la porte, de donner les cahiers à June et de repartir sans un mot. Juste toquer à la… porte. Il s’aperçut à ce moment-là qu’il était déjà devant cette fameuse porte depuis fort longtemps. Il se frappa intérieurement, respira profondément, fermant son visage pour que personne ne puisse y déceler une quelconque émotion, avança sa main et frappa trois coups. Et il attendit. Il resta bêtement planté devant la porte. Le temps passa. Lentement. Il se résigna finalement à ouvrir la porte et à entrer.
Il faisait assez sombre dans cette chambre. Il regarda attentivement le bordel qui la composait, se demandant comment on pouvait vivre dans un tel capharnaüm. Les lits complètement défaits, des objets divers et variés jonchant le sol… Sans parler de l’odeur de cigarette omniprésente. Il se sentait tout petit, il avait l’impression qu’il aurait pu se perdre rien qu’en avançait encore d’un pas. Il pensait à la probabilité qu’on lance un avis de recherche après sa disparition quand il prit conscience de la présent de Shadow dans la pièce. Il rougit soudainement, honteux de ne pas l’avoir vu plus tôt. Un vrai fantôme ce type…
- Euh… Excuse-moi, tu n’aurais pas vu June par hasard ?
Même s’il doutait du fait que la cigarette ambulante lui réponde, il fallait qu’il tente sa chance. Il s’approcha de lui, essayant de ne pas marcher sur lesdits objets. Il devait vraiment avoir l’air stupide avec ses cahiers dans les bras… Il se sentait vraiment mal à l’aise. Était-ce à cause de l’aura malsain que dégageait Shadow ou du fait qu’il se trouvait dans la chambre de June ? Il se mordit les lèvres, son teint retrouvant cette couleur rouge devenue presque habituelle. Il s’en voulait d’avoir ce genre de réactions, il devait vraiment ressembler à une fillette. Il regarda Shadow, attendant patiemment sa réponse.
[c'est fort moche, fait un truc joli pour compenser U__U]
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Sujet: Re: Histoire d'une porte [PV Shadow] Mar 5 Jan - 16:59
[ HJ : J'ai écrit trop à l'arrache au CDI en moins d'une heure, ne t'inquiète pas pour la débilité profonde de ce post -il est un peu nostalgique, aussi >< ]
- Eh, Shad' ! j'me casse, ciao!
June ferma la porte comme il l'avait ouverte la première fois qu'il était arrivé à l'orphelinat et qu'il avait emenagé dans cette chambre. Cet idiot partait. Et ouais. Après toute ces années, il avait enfin trouvé le moyen de se barrer. Marre, saturation, énervement, ce type n'avait jamais vraiment voulu rester. Pas le même état d'esprit que Shadow, qui, lui, avait décidé de rester, au moins pour être logé, blanchi, et nourri. Maintenant, Shadow serait seul, dans sa chambre. L'autre taré lui manquerait surement au bout d'un moment, mais il n'avait pas que ça à faire. Ne pas s'attacher. Ne pas s'attacher. Pas depuis ce qui était arrivé avec Styme, trop de souffrance, trop d'amour s'était transformée en haine. Non, ne plus s'attacher. Un pote, un sale type, June était l'incarnation parfaite de celui que Shadow aurait pu aimer, et détester. Ça avait moyennement fonctionné, au fond peut-être étaient-ils proches? Ils avaient pas mal partagé. Ils avaient bien vécus. S'étaient baffés, avaient crier l'un sur l'autre -surtout June-, mais avaient toujours été respectueux. Ouais. Un sale type.
La journée précédent le départ du garçon avait été comme les autres. Clope, pionce. Pour June aussi. Il n'avait pas l'air anxieux, ni rien. Une tombe. Il aura toujours été imprévisible, toujours aussi con, ouais. Un Sale type, comme on dit. Sho était sorti, il avait glandé, il ne s'imaginait pas ce qui se tramait -et ne l'aurait jamais su, de toute façon. Il n'était pas allé dehors, pas sous le soleil frais d'un mois d'octobre anglais. Non. Il n'avait même pas pensé une seule seconde à son compagnon de chambre. Maintenant, ce n'était plus le cas, et le brun se dit alors qu'il aurait mieux fait d'aller lui dire ce qu'il pensait de June. Ouais, il l'aimait bien au fond. C'était un bon pote, ils avaient toujours -ou presque- vécus ensemble, dans une même pièce. S'étaient partagés les temps morts ou l'un ou l'autre faisait ce qu'il voulait, seul s'il le souhaitait, parlaient, même, quelque fois, la nuit. Et June avait même expliqué à Sho comment une mini-bombe portative à air comprimé était faite. De bons potes.
Après le départ du garçon aux cheveux rouges, Shadow resta dans la chambre. Un petit « Ciao » discret, que June n'avait surement pas entendu, et puis un énorme silence. Jamais, ô grand jamais, il n'y avait eu autant de silence. Ô joie. Ce son lui avait manqué, à Sho. Terriblement. Il était tranquille, totalement tranquille, libre de faire ce qu'il voulait, inviter End à fumer, à boire, n'importe quand, s'éclater. Même amener à n'importe quelles heures du jours des types de passage à sauter. Mais c'était vide. Plus d'âmes, plus de vie. Ça bougerait plus beaucoup, dans cette chambre. Plus d'insultes, plus de cris pour que Sho range ses fringues, ni de conneries à raconter sur leur journée -C'était surtout June qui faisait des activités amusantes et distrayantes, à vrai dire. Et même si Sho ne riait pas toujours des idioties du rouget (ou rougeux, c'est comme on veut ♥), ou qu'il se foutaient de sa gueule avant de se faire engueuler, il souriait toujours. C'était plutôt rare, mais on pouvait dire que June apportait une certaine joie dans la vie du brun. Une ou deux fois, il avait même exploser de rire. Fait rarissime.
Alors, dans ce silence de plomb, dans ce silence bruyant mais vide, il alluma une clope. Encore et toujours, c'était au moins des amies qui le lâcherait jamais. A moins qu'une nouvelle espèce transgénique des cigarettes aient des petites pattes pour s'enfuir -et Shadow n'en achèterait jamais, de peur d'être fui (dans tout les sens du terme)- et des petites bouches pour crier furtivement « non, ne me mangez paaas! », les clopes seraient toujours ces alliés. Il fuma une cigarette, deux cigarettes, trois... quatre... cinq... avant de s'endormir, ou plutôt de somnoler, près à taper sur la première chose qu'il verrait, étant donné son degrés d'énervement. Il avait envie de le retrouver, June, juste pour lui en foutre une. Juste pour ne pas l'avoir prévenu, pour l'avoir laissé comme une loque tout un après-midi. Quel connard.
Se fut un bruit sur la porte qui le tira de son sommeil. Il rentrait? Surement pas? Alors, qui pouvait venir ici, à la fin des cours, au lieu d'aller voir son amoureux/euse, d'aller fumer ou travailler? End serait avec Angel... Illicit restait souvent avec des élèves, et il n'avait peut-être même pas eu cours aujourd'hui -et serait donc venu plus tôt, s'il le voulait- et Lie, lui, ne venait jamais dans le chambre de Shadow. Alors? What the fuck, qui ça pouvait être? Le temps d'y réfléchir, encore et encore, deux ou trois bonnes minutes, la porte grinça doucement. Illicit, rayé de la liste. End, rayé de la liste. La pièce était sombre, Shadow avait pris soin de fermer les volets pour être tranquille. Il n'aimait pas prendre le risque d'être vu, loquant, larvant, sur le bureau qui devrait lui servir pour travailler. … Celui de June, il n'y avait plus rien. Le saligaud avait pris la peine de tout ranger quand Shadow n'était pas en état d'y faire attention. Le gros-sadique. Une baffe, oui une baffe.
Surprise. Le ptit excité qui trainait avec June. Qu'est-ce qu'il foutait là?
- Euh… Excuse-moi, tu n’aurais pas vu June par hasard ?
Sho se redressa sur son siège et regarda dans les yeux le gosse.
- Qu'est-ce que tu lui veux?
Il s'en doutait un peu, en fait. Le scénario le plus probable était surement celui-là: « La teigne ne va pas en cours, oh! Il faudrait que quelqu'un lui prenne les devoirs! Son colocataire n'est pas non plus en cours. Personne ne se désigne de peur de s'en prendre une, alors un nabot y va. » Avantage : June parlait au moins de temps à autre au nabot en question. Après une réponse vague de Soon -oui, c'était le nom du nabot, si personne n'avait compris-, il continua.
- Pour tout te dire il vient de partir...
Quelque instant passèrent.
- Tu captes pas. Il est PARTI. Parti de l'orphelinat. Quel con.
La solitude l'emporta sur le désir d'être tranquille. Alors Shadow voulait que le nabot reste. Un peu de compagnie. Steup'.
Dernière édition par Shadow le Ven 12 Mar - 17:33, édité 1 fois
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Sujet: Re: Histoire d'une porte [PV Shadow] Ven 12 Fév - 20:23
- Qu’est- ce que tu lui veux ?
La question type. La question à laquelle il aurait du s’attendre. Mais non, il n’y avait pas du tout pensé.
- Je… Je euh… C’est pour euh… les devoirs…
Il aurait bien pu rester sans rien dire, il aurait sûrement eu l’air moins bête. Mais Soon avait parlé sans réfléchir, une fois n’est pas coutume, et il le regretta aussitôt. S’il s’était tu, il aurait peut-être paru plus mature, plus distant, plus classieux quoi ! Il était en train de réfléchir à ce qu’il aurait pu dire pour se rattraper quand Shadow le coupa dans son élan.
- Pour tout te dire il vient de partir…
Stop. Pause. Arrêt sur image. Il n’avait pas compris, c’était tout. Il avait peut-être mal entendu, il aurait du se laver les oreilles ce matin. June ne pouvait pas être parti, pas sans le lui dire. Pas sans venir le voir une dernière fois, pas sans avoir obtenu de lui ce qu’il cherchait depuis tout ce temps… En fait si, il aurait très bien pu. Mais il continuait à se persuader du contraire. Quand il reprit l’usage de la parole, ses yeux et sa voix exprimaient très bien son incompréhension, pas besoin de la deviner.
- Partir ?
- Tu captes pas. Il est PARTI. Parti de l’orphelinat. Quel con.
Il avait l’impression que quelqu’un avait éteint la lumière dans sa tête. Qu’un raz de marée venait de s’abattre sur son crâne, sans prévenir. Pourquoi. Pourquoi il avait fait ça ? Tu le sais très bien, Sebastian, June a toujours cherché à s’enfuir de ce putain d’orphelinat pour surdoué, il en avait rien à foutre. Ou plutôt, si. Il le détestait. Et il te détestait aussi, Soon. Il s’est servi de toi, pour faire passer le temps. Comme ta mère. Elle aussi s’est servie de toi, tu t’en souviens ? Pendant que toi, tu pensais qu’elle t’aimait. C’est tellement facile d’abuser de toi, Soon.
Cette petite voix, moqueuse, qui lui parlait sur ce ton mielleux, écoeurant de douceur… Il aurait aimé qu’elle disparaisse, elle et ces mots qui lui faisait si mal. Il aurait voulu les détruire, les déchirer jusqu’à ce qu’il n’en reste plus une trace. Mais il était impuissant. Il haïssait ce mot. Impuissant.
- … Quel… CON !!
Les cahiers valsèrent à l’autre bout de la chambre et allèrent s’écraser contre la vitre, manquant de la briser. Il regarda d’un regard noir les feuilles tomber les unes après les autres, s’éparpillant sur le sol comme si elles formaient une immense ronde. Comme celles que font les enfants dans la cour de l’école. Il commença à serrer son poignet de plus en plus fort, pour calmer cette tempête qui faisait rage en lui. Même s’il savait que c’était inutile.
Il marcha à grand pas vers Shadow, d’un air furibond, donnant des coups de pieds aux objets qui se trouvaient sur son passage. Il approcha une chaise et s‘assit dessus, de la manière la plus brutale qu‘il pouvait. Il ferma les yeux et respira lentement, tentant de se calmer. Aussitôt, ses poumons furent envahi par cette odeur qu‘il n‘avait jamais pu supporter. L’odeur de la cigarette. Il ouvrit les yeux et lança un regard noir à Shadow. Ce n’était vraiment pas le moment de l’énerver. Sans réfléchir, il avança sa main et la posa sur la partie incandescente de la cigarette. Ça faisait mal, mais la douleur n’était pas insurmontable. C’était surtout très stupide ce qu’il venait de faire. Mais ça le faisait oublier un moment que June l’avait abandonné. Ce con.
Invité
Sujet: Re: Histoire d'une porte [PV Shadow] Ven 12 Mar - 17:32
[Ben ma foi, je répond toujours au CDI en écrivant à l'arrache, pour ce RP XD J'essaie un peu de faire avancer notre histoire, pour pas rester sur la déprime du fait que l'autre baka se casse >o<]
Il fallait bien un peu le secouer. Lui faire prendre conscience de l'ampleur du truc qui avait eu lieu dans l'orphelinat. Que l'espoir n'existait plus. Que c'était fini, que June ne reviendrait pas, et surtout que cela ne servirait à rien de l'attendre. L'espérance était l'arme du faible. Shadow s'était interdit d'aimer. Malheureusement, au lieu de ça, Sho s'y était attaché. Un pote, un ennemi. Un tout. Un truc. Un truc dont il avait besoin, un machin pour lequel il aurait pu faire beaucoup de concession. Il n'avait jamais aimé se faire frapper, il n'avait jamais apprécié d'être traité de chien. Mais il avait raffolé de sa présence, même s'il le laissait peu paraître – voire même très peu. Le silence prit place. Un silence presque angoissant, oppressant. Une simple erreur de timing, ouais. Les débris de papier de cigarette entassé sur son bureau, il en attrapa une autre. La chambre empestait l'alcool et le sexe. Elle empestait la souffrance et la faiblesse. Et la clope. Il approcha, toujours silencieux, en compagnie de l'erreur de sa soirée, son briquet, et l'alluma, fixant dangereusement Soon. Le nabot n'aimait pas ça, et Sho le savait très bien. Bad Timing, avait-on dit.
L'obscurité de la pièce le fatigua. Il se leva, telle la larve vivante qu'il était devenu, et alla ouvrir les volets, simples et blancs, de sa chambre. Doucement, accompagnant de quelques grincements semblables à celle d'une porte ou bien d'un film d'horreur, le froid s'engouffra dans la pièce, fit s'envoler les cendres et quelques feuilles, avant de faire plonger l'endroit dans une ambiance poussiéreuse et nostalgique. Il prit une bouffée de sa drogue, qu'il souffla dans l'air quelques secondes plus tard. Cette fumée se mélangea à la poussière, et forma alors un amas de gris. Comme le gris qui devait traverser leur tête, leur putain de tête, depuis qu'ils avaient appris le départ de June ; Comme le gris de la peau de Shadow, et le gris de son moral.
On ne pouvait rien faire pour faire revenir le connard qui leur servait d'ami. On ne pouvait pas lui envoyer des ondes magnétiques et lui dire « PUTAIN, REVIENS, SALOPARD ! ». Non, on ne pouvait pas. Même Justice n'aurait pas pu. June se trouvait maintenant bien trop loin. Shadow voulut, une nouvelle fois, l'étriper. A l'heure qu'il était, le traitre devait bien s'amuser à faire des parties de ça-va ça-vient [Rapport à Orange Mécanique ♥] avec de beaux éphèbes dans des bars mal-famées de la ville. Peut-être même qu'il était dans les toilettes d'un train. Encore mieux, encore plus excitant. Peut-être qu'il se bourrait la gueule dans une barque miteuse sur un lac pourri ou il se les caillaient mais, qu'il jouissait horriblement de sa liberté. Putain de liberté. Pourquoi il avait fait ça? Le CON.
Silence. Angoisse. Solitude. Meurtre. Les ondes de la pièces pouvaient se résumer à cela. Du côté de Shadow du moins, puisque à l'instant, Soon ne faisait pas grand chose. Pour l'instant.
- … Quel… CON !!
Shadow se retourna vers lui, un sourire presque moqueur sur le visage. Sans blague. Tout le monde le savait, c'était pas nouveaux. June le Con, comme ça sonnait bien. June le traitre. Mais aussi June l'ami. AAH salopiaud.
Il prit sa cigarette, encore fumante, presque consumée, entre ses doigts, et regarda le gamin dans les yeux, calmement. Il avait pas intérêt à péter un câble comme à son habitude, l'autre, là. Shadow aimait bien mettre le bordel, mais les derniers instants en compagnie de l'esprit de June lui étaient chers. Alors qu'il essaye pas.
- Mhpf, tu l'as dit, gamin...
Il inhala une nouvelle fois et se tourna vers le soleil de cette fin de journée. Bientôt, le départ de June ne serait que le passé. Un simple moment dans leur existence, à tout les deux. Un simple souffle à expirer. Une période douloureuse pour tous, mais dont personne ne pourrait se passer. Une putain de période. Mais demain serait demain. Et Demain serait surtout le premier jour sans June. Sans ce fucking June.
Soon ne parut pas comprendre le désir de Sho de préserver son environnement de vie. Il jeta cahiers et feuilles, poussière de cendre et fumée valsèrent dans l'air, dansèrent tel des esprit, dans la pièce. Le gamin s'assit calmement sur une chaise – merci de m'avoir demandé la permission, sale nabot, pensa Shadow. Et respira. Cinq respirations pour se calmer, tout le monde connaissait le truc.
Ce fut vers ce moment qu'il prit l'initiative de se cramer les doigts. Conclusion : il n'aimait toujours pas la clope, le petit. Mais Shadow avait besoin d'une présence quelconque, pour une fois. Histoire de pas faire de connerie tout seul, histoire d'être materné par un gosse. Mais tant pis, c'était déjà ça. A quelque centimètre de Soon, avec une bouffée délicieuse de nicotine dans la bouche, mais ça cigarette éteinte, il prit le temps d'expirer sur le visage de nabot. Oh non, il détesterait. C'était le cas de la dire. Mais au moins, il resterait.
- Chut, toi. Je t'ai pas demandé de rester ici. Alors c'est pas le moment de me provoquer. Je te préviens, si t'as l'intention de rester, alors reste sage et met toi en un coin. Et surtout, laisse moi siroter ma clope et ma bière tranquille.
Et puis, la chambre n'était pas dans le meilleur état qu'elle n'ait pu être. Alors, un peu plus de bordel, un peu moins... Rien à perdre. Sauf la solitude.