Sujet: Paumé mais pas désespéré. Jeu 9 Juil - 18:12
Drunk récupéra le critérium qu'il gardait derrière son oreille, le petit détail qui contrastait plus ou moins avec sa tenue qui se voulait élégante (du moins si la veste avait été bien taillée au niveau des épaules, ce qui n'était présentément pas le cas), et il en mordilla le bout côté gomme. Depuis que son oncle l'avait quitté après avoir discuté avec l'homme qui possédait le bureau devant lequel il était perché, quelque chose qui pouvait se résumer par prenez ça, signez ici, pas de discussion, pas de mots à dire, merci du voyage, bon retour, vous pouvez me laisser ça ici. Et ça, c'était lui. Il avait d'une certaine façons l'habitude d'être ballotté d'un coin à l'autre sans qu'on lui demande son avis, mais ici il était loin de sa maison où sa chambre n'état séparée de la cuisine que par un couloir de deux mètres soixante-quinze. Ici, les murs ne se contentaient pas d'un simple calendrier accroché clou planté dans le plâtre, mais plutôt une série de portrait qui semblait le fixer attentivement, en file dans le long, long corridor. Selon sa montre, cela faisait près d'une demi-heure qu'il était passé en mode sédentaire devant le bureau, et dans un éclair de lucidité, il s'obligea à lever le camp avant qu'on ne le lui demande - c'était toujours la peur de déranger ne serait-ce qu'un petit peu qui pouvait motiver le légume qu'il était bien assez souvent.
Il déambula donc dans les nouveaux lieux, son grand sac de sport contenant ses maigres effets personnels glissant sans cesse sur son épaule, finissant par le débrailler complètement en faisant tomber sa veste. Il en remonta la bretelle une ultime fois avant de fouiller dans le sac en quête d'un pense-bête, tenant à présent son critérium entre ses dents. Lorsqu'il le trouva enfin, il ne s'en trouva pas bien avancé. Citons sur le papier deux indications à savoir "chambre", qu'il n'avait pas trouvé à cause d'un manque d'informations ou un manque d'attention durant l'annonce des dites informations, et "Drunk", qui lui indiquait de ne pas oublier qu'à présent, c'était bien son surnom. Il allait lui falloir encore quelques jours pour s'habituer à réagir à l'appelation, d'ailleurs, avec sa mémoire des noms transcendante. Donc pour résumer, les choses à faire de sa liste des choses du même noms n'en étaient pas à un stade d'avancement extraordinaire. Mais tans pis, il abandonna l'idée d'arpenter en vain les couloirs ainsi. Il était un peu fatigué de cette journée, et s'assit contre un mur avant de sortir un roman de son sac, remettant le crayon à sa place initiale. À la limite, il pouvait aussi choisir de s'arrêter là, en plein milieu de l'allée comme il était en train de faire, puisque selon ses calculs, quelqu'un finirait bien par passer ici et le trouver, mais cela comprenait le fait qu'il devrait tenir une conversation avec quelqu'un de parfaitement inconnu, et ça, il n'était pas sûr que ça déboucherait sur quoi que ce soit. Logiquement et selon ses calculs, encore une fois, il pourrait bien résister trois jours sans manger abandonné ici ?
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Sujet: Re: Paumé mais pas désespéré. Dim 12 Juil - 16:44
Seth avait déclaré la guerre à son sens d'orientation depuis pas mal de temps, déjà. Ainsi, il ne pouvait pas se déplacer seul dans la Wammy's House sans peine de mort - ou du moins de se perdre dans ce dédale de couloir éclairé mais menant à tout et à rien. Quel rapport avec la choucroute, me direz-vous ? Et bien Seth cherchait sa chambre. Sans Lucifel. C'est à dire seul dans ce labyrinthe. Après avoir fait un crochet par le grenier et la cuisine – où il avait chipé des oranges et des crevettes surgelées qu'il s'engouffrait actuellement comme des petits pains – il était à présent au rez-de-chaussé mais néanmoins persuadé d'être à son étage. Devant les portes des chambres. D'ailleurs, le fait qu'un petit homme fort mignon qu'il n'avait encore jamais vu campe devant l'une l'étonna fortement mais bon. L'orphelinat était à 75% composé de gars étranges. En fait, la Wammy's House était probablement un asile déguisé. Il lui sourit et entra dans ce qu'il croyait être banalement sa chambre. Il ne regarda même pas autour de lui et ce ne fut que lorsqu'il voulait se jeter sur son lit moelleux et qu'il fit la rencontre brutale du parquet (bien que trop sonné pour pouvoir faire des présentations) qu'il compris que cet endroit n'était pas sa chambre mais l'antre de Satan, euh, Roger. « Hahaha... ha... Bonjour Monsieur ! Vous allez bien ? Alors euh.. Désolé de vous avoir dérangé. J'aime bien les nouvelles montures de vos lunettes au fait. Salut, salut ! »
Et il s'en alla sans plus de cérémonie, ouvrant la porte à la volée et la claquant. Puis il amorça le geste pour courir. C'était beau, il avait la classe... Il prit son impulsion, prépara son démarrage, leva la jambe et... trébucha sur un objet mou et probablement vivant. Il s'étala de tout sous long devant l'objet de sa chute : le même orphelin paumé plongé dans son livre. Avait-il seulement conscience qu'ici, un Dieu vivant, une relique de beauté, un Sex Symbol, venait de s'exploser très vulgairement la gueule par sa faute ?!
« Dis donc le nain ! A genoux devant ton maître et présente tes excuses ! »
A genoux devant lui, ça semblait difficile. Puisque lorsque Seth voulu se relever, il marcha sur son lacet, et retomba lamentablement sur le sol. Il soupira et décida de rester dans cette position.
« Bon. D'accord, pas à genoux. Mais présente tes excuses quand même. »
… Absence complète de réaction. Samael fixa le jeune homme et tira violemment sur son pied pour le déstabiliser. Il se mit à califourchon sur lui et le fixa avec un air arrogant avant de frapper dans ses mains avec un air eureka-esque.
« Dis donc, toi.. Tu m'as l'air sympa, tu es mignon, une petite bouille de paumé. C'est décidé, je t'aime bien mon gars ! Je m'appelle Seth, ou Seth, ou la Pute, ou le nymphomane ou bien Dieu. Choisis ce qui t'arrange. Je t'avoue que ma préférence va pour Dieu... Tu n'es pas d'accord ? »
Il fit un sourire colgate et saisit sans plus de cérémonie son livre.
« Tu lis quoi ? Tu fais quoi ? T'es perdu mon chou ? T'es gay ? Tu veux une sucette ? Un pot de Hagen-Daz vanille-caramel-brownies ? C'est quoi ton âge ? »
Sincèrement désolé, Drunk. De tous les cas sociaux qui peuplent cet orphelinat, il fallait que tu tombes sur l'hypersomniaque hyperactif. Pauvre, pauvre, toi...
Dernière édition par Seth le Sam 28 Nov - 16:08, édité 2 fois
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Sujet: Re: Paumé mais pas désespéré. Dim 12 Juil - 18:16
Au bout de dix minutes, Drunk lisait toujours en solitaire au beau milieu du couloir, appuyé contre le mur, sans se soucier d'un éventuel passage, d'éventuelles choses à faire, ou tout simplement d'une éventuelle survie ? Et en fait, lorsqu'un des habitants de l'orphelinat passa devant lui en gobant ce qui lui sembla être des crevettes surgelées, il le regarda à peine passer, et la minute qui suivit, il n'y faisait déjà plus attention, celui-ci étant rentré dans le bureau du directeur. Il releva la tête de son livre. Peut-être aurait-il du demander un peu d'aide, en fait, vu que c'était initialement ce qu'il avait prévu de faire au lieu de relire son roman pour la troisième fois. Retournant à sa lecture, il haussa une épaule pour lui-même : les gens, c'est comme les trains, ça devait repasser. Simplement, il fallait qu'il apprenne que les gens ne fonctionnaient pas (ou du moins pas vraiment) comme des machines, ou alors que si c'était le cas, il faudrait éviter de se mettre sur leurs rails ainsi. Sinon quoi on finissait par réceptionner avec pertes et fracas une grande perche gobeuse de crevettes et par la même occasion, on se recevait un ou deux fruit de mer congelés dans les cheveux. Toujours à l'Ouest, Drunk ouvrit des yeux ronds tandis que ses lunettes glissaient sur son nez. Le jeune homme qui venait de s'étaler sur lui ne semblait... pas content.
« Dis donc le nain ! A genoux devant ton maître et présente tes excuses ! »
Et sur ces bons mots le brun retomba, pour une cause qui resta inconnue vu l'attention perçante de Drunk.
« Bon. D'accord, pas à genoux. Mais présente tes excuses quand même. »
Totalement dépassé, il ne répondit pas ou plutôt se contenta de cligner des yeux et de remettre ses lunettes correctement sur son nez, tout en fixant sans pouvoir s'en détacher l'espèce d'énergumène devant lui. Il avait toujours eu l'habitude de vivre en retrait, et voilà que la plus ou moins première personne à qui il avait affaire était un fou furieux. Et ledit fou furieux devant un manque total de réaction sembla changer de regard, et lui sauta dessus, se positionnant à califourchon sur lui, lui déclarant qu'il était mignon et qu'il l'aimait bien - chose que Drunk interpréta comme sympathique, mais dont il douta presque vu le ton.
"Je m'appelle Seth, ou Seth, ou la Pute, ou le nymphomane ou bien Dieu. Choisis ce qui t'arrange. Je t'avoue que ma préférence va pour Dieu... Tu n'es pas d'accord ? "
Il aquiesça par réflexe. Seulement voilà. Ce que ne savait pas encore le fou assis sur son estomac c'est que le petit nouveau en sus d'être franchement retardé niveau relationnel, avait un sérieux défaut de mémoire. Non pas pour tout ce qui relevait de la culture générale et autres, oh non, de ce côte-là, tout était nickel, contrôle technique OK, mais cela se faisait au dépend d'une amnésie nominale assez carabinée anciennement citée. Ainsi, dans l'abondance de surnoms proposée par son camarade, le seul qui réussit à atteindre intact son cerveau, et c'était déjà un miracle, ne fut peut-être pas celui attendu. Toujours éberlué, et toujours en remontant ses lunettes sur son nez, Drunk répéta, ne pensant pas mal faire :
- Pute ?
Et malheureusement, ce qui était inscrit dans la tête de l'adolescent avait tendance à y rester coûte que coûte. L'instant d'après, il se fit arracher des mains son précieux bouquin que P... Seth secoua devant son nez comme si c'était un objet étrange avant d'en regarder la tranche.
« Tu lis quoi ? Tu fais quoi ? T'es perdu mon chou ? T'es gay ? Tu veux une sucette ? Un pot de Hagen-Daz vanille-caramel-brownies ? C'est quoi ton âge ? »
Gay ? Sucette ? Hag... quoi ? En moins de 4 secondes montre en main il fut innondé de questions auxquelles, même avec la meilleure volonté du monde, il ne pourrait répondre. Il en sélectionna une et, en se contorsionnant pour atteindre sa poche, l'auto-proclamé Dieu étant toujours affalé sur lui, sortit le papier pense-bête inscrit "Drunk" et "Chambre" de sa poche et le lui tendit, histoire qu'il lui donne un coup de main. Il accompagna le mémo d'une vague indication.
- C'est... euh... balbutia-t-il.
Peut-être n'était-ce pas vraiment une bonne idée de demander de l'aide à quelqu'un qui venait de vous écraser en vous renversant le cadavre de son repas sur la tête. Mais pour l'instant, il n'avait pas le choix...
Dernière édition par Drunk le Sam 23 Jan - 19:23, édité 1 fois
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Sujet: Re: Paumé mais pas désespéré. Jeu 13 Aoû - 8:27
HJ - Aaaah ! C'est intensément court, pardon T__T
« Pu… Pute ?! »
Seth regarda le nouveau avec un air… d’autoroute. Pute. De tout les surnoms qu’il avait à la Wammy’s House il fallait qu’il choisisse celui qui lui convenait le moins – mais qui était pourtant le plus approprié. Il poussa un soupire à fendre l’âme alors qu’il secouait le pauvre Drunk qui, décidément, n’avait vraiment pas de chance.
« De tout les super surnoms que je te sors tu choisis pute ?! WHAT ? Et Dieu, ça te branche vraiment, vraiment pas ? Parce que je te jure, c’est mon pseudonyme quoi… »
Il mentait à peine. Seth était, après tout et très humblement, un Dieu du sexe. Mais passons sur les aventures sexuelles, incestueuses et pas intéressantes de Samaël et revenons au sujet principal de l’histoire : la rencontre entre ces êtres antonymes mais qui allaient pourtant finir par devenir d’excellents amis puisque le destin – ou plutôt Seth – en avait décidé ainsi. C’était une jolie perspective, non ? Seth se redressa tout en restant agenouillé sur le petit Drunk et piqua une crevette qui s’était égarée dans ses cheveux pour la manger – y’a aucune raison de gaspiller, après tout.
Cependant, le petit nouveau manquait de réaction. Ainsi on peut dire très vulgairement que Seth se prit le râteau le plus monstrueux de l’univers. Fortement déçu par l’absence de réponse à son avalanche de questions, il décida de mordiller la reliure du livre avant de se rendre compte que non, ce n’était pas comestible. Dépité, il balança le livre par-dessus son épaule et se re-concentra sur la pauvre petite chose bloquée sous ses reins. Il choppa une autre crevette et, docile, regarda le papier. « Drunk ? »
Il explosa de rire.
« Mon pauvre petit, voilà un nom bien difficile à porter ! Drunk… Je suis sûr qu’en plus, tu tiens très mal l’alcool. Genre, trois gouttes de bière et hop, te voici un peu pompette. Drunk, ça c’est du nom lourd. Pourtant, y’en a des pas mal ici qui ont des pseudonyme à chier, mais là, tu bats des records. Drunk ! »
Et il repartit dans un grand éclat de rire. Il mit bien dix minutes à se calmer et fixa la suite du post-it.
« On peut dire que toi, t’es pas très bavard. Même tes post-it sont… désespérants. »
Il crut donc comprendre que le petit Drunk voulait aller à sa chambre. Bien. Il avait un sens de l’orientation pourri, en était conscient, mais il s’était mis en tête de guider ce pauvre petit agneau égaré et de le protéger des grands méchants loups – bien que, théoriquement, Seth en était un, de méchant loup. Il se releva, tendit sa main vers Drunk pour l’aider à faire de même et lança, joyeux :
« Bien, monsieur Drunk, votre preux chevalier Seth est arrivé sur son blanc destrier et vient vous sauvez des ignobles couloirs glauques de la Wammy’s House ! Quelle chance avez-vous, pauvre princesse égarée, d’être tombée sur moi ! Et si vous êtes sage, votre doux prince vous promet un baiser une fois arrivés à destination. »
Il murmura pour lui-même : « Si seulement on arrive à destination. » Puis reprit, plus fort : « Mais bien sûr, vous me faîtes confiance ! De toute manière t’as pas le choix le nain, c’est moi ou tu passes ta vie à lire ici. »
Beaucoup de gens qui connaissaient très bien Seth auraient opté pour l’option deux, quitte à mourir de faim. Samaël était ce genre de personne capable de vous perdre dans une ligne droite, de vous entraîner dans de fabuleuses aventures alors que vous n’aviez rien demandé à personne, à vous faire payer le restau’ dans lequel il venait de vous amener… Oui, le petit Drunk avait tout intérêt à choisir l’option deux. Mais le fait est que la question de Seth était rhétorique et qu’il le guiderait dans les couloirs labyrinthiques de la Wammy’s House. Qu’il le veuille ou non.
Dernière édition par Seth le Sam 28 Nov - 16:08, édité 2 fois
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Sujet: Re: Paumé mais pas désespéré. Sam 19 Sep - 16:38
« Bien, monsieur Drunk, votre preux chevalier Seth est arrivé sur son blanc destrier et vient vous sauvez des ignobles couloirs glauques de la Wammy’s House ! Quelle chance avez-vous, pauvre princesse égarée, d’être tombée sur moi ! Et si vous êtes sage, votre doux prince vous promet un baiser une fois arrivés à destination. »
Le moins que l'on puisse dire c'était que le dénommé Seth et renommé Pute à son insu – inutile de préciser que Drunk ne savait pas la définition exacte du mot, même si nous venons de le faire – était un véritable moulin à paroles. C'était assez déstabilisant pour quelqu'un comme lui qui était habitué au strict minimum en matière de conversation. Rappelons que l'ancien job du jeune homme se résumait à décrocher un téléphone – était-il trop niais pour retourner des steacks, on ne le saura jamais. En tout cas, pour le moment, il avait du mal à suivre le flot incessant de paroles du brun, mais la conclusion qu'il arriva à dégager de tout ça fut qu'il avait compris son problème et pouvait éventuellement l'amener à sa chambre. Ensuite, il y avait bien une vague histoire de princesse et de prince charmant, mais les métaphores du genre, il avait un peu du mal à les assimiler – de quel preux chevalier parlait-il exactement ? Son pseudo et auto-décrété sauveur ajouta quelque chose à usage personnel, avant de reprendre haut et fort :
« Mais bien sûr, vous me faîtes confiance ! De toute manière t’as pas le choix le nain, c’est moi ou tu passes ta vie à lire ici. »
Drunk regarda quelques secondes la main qui lui était tendue. Puis son possesseur. Mais ne l'attrapa pas, préférant se relever par ses propres moyens. La vérité était qu'il n'était pas vraiment à l'aise avec les contacts, déjà avec sa famille et ses proches, c'était assez limité, alors quand c'était un parfait inconnu, ça tombait sous le sens qu'il allait éviter. Peu importe les intentions du quidam. Une fois debout, maintenant qu'il en avait la possibilité, vu que Seth n'était plus sur ses genoux, il alla récupérer son pauvre livre abandonné non loin, avant de revenir près de lui. Ses doigts serraient imperceptiblement la couverture, mais, étonnamment, il finit par demander quelque chose.
"Mais... tu ne sais pas où est ma chambre."
Oui, bon, lui non plus dans l'absolu. Et ce qu'il ne savait pas, c'était que Seth ne savait pas où se trouvait les chambres de manière générale. Enfin si, elles se trouvaient dans l'orphelinat, et il y dormait régulièrement, mais s'il devait se souvenir de chaque endroit où il s'assoupissait, il n'était sans doutes pas sorti. Donc non. Suivre son camarade n'était peut-être pas une bonne idée. Mais ça, Drunk ne le savait pas. En conclusion, pour l'instant, si quelqu'un lui proposait de l'aide, ou tout bonnement l'obligeait à le suivre, il le collerait jusqu'au bout du monde.
Dernière édition par Drunk le Sam 23 Jan - 19:22, édité 1 fois
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Sujet: Re: Paumé mais pas désespéré. Mar 3 Nov - 17:39
Seth se prit donc un râteau. Seconde édition de la journée. Il ne lui semblait pas avoir souscrit d’abonnement quelconque à un magazine random qui incluait « Râteau toutes les dix minutes de la part d’un quidam châtain paumé et binoclard » mais le fait était qu’en réalité, et bien le magazine l’avait abonné pour lui et qu’il devait se taper ce type à la conversation au moins aussi élaborée que celle d’une langoustine. Et encore, la langoustine avait au moins l’intérêt d’être comestible, elle. Et selon une moralité Sethienne très connue, si ça ne se baisait pas, si ça ne se mangeait pas, il fallait pisser dessus. Alors potentiellement, on pouvait considérer Drunk baisable.
Oui, après tout, il s’agissait d’un être humain, et à ce titre, Drunk pouvait terminer dans son lit, techniquement. Mais vu la tête du quidam, il doutait que cet hurluberlu – écoutez qui parle – sache réellement le sens des mots « faire l’amour » ou du verbe « baiser. » Et Seth ne s’était pas encore trouvé des penchants cannibales. Conclusion : il aurait dû pisser sur Drunk. Mais il n’avait pas envie et pour avoir subi des douches dorées dans sa jeunesse de prostituée, il préférait éviter d’infliger ça au pauvre poisson rouge qui l’avait arbitrairement renommé Pute.
Le monde ne tournait vraiment pas rond.
« Et alors ? Je ne sais pas où et ta chambre et toi non plus tu ne sais pas où elle et en plus tu refuses ma main. Tu mériterais la mort pour cet affront, mais je suis quand même le type le plus nice de l’univers tu vois alors je te frapperais pas, mon gars, parce que t’es bien brave. Mais écoute moi bien Drunkie, toi et moi on est dans la même galère : on ne sait pas quoi faire. On doute, on s’interroge sur le sens existentiel de la vie genre « dois-je vraiment manger cette innocente frite ? Pourquoi la pute de la chambre 19 du dortoir des filles m’a-t-elle envoyé sa culotte à la gueule ? Pourquoi est-ce que je me suis endormi à vingt mètre du réfectoire ? » mais on fait avec. Parce que la vie, mon gars, c’est ça »
Vous n’avez rien compris à ce discours ? Ça tombe bien, moi non plus. Mais depuis longtemps, les gens à la Wammy’s House avait laissé tomber l’idée de comprendre Seth, qui s’amusait généralement à faire la plus longue tirade de l’humanité pour enquiquiner son monde. Ou de répondre hors sujet à une innocente question – comme celle de Drunk, donc – juste pour voir l’interlocuteur se triturer les méninges sur délires alambiqués et sans sens. Quoi que, le principal ressortait bien, dans cette histoire « Je me fous de pas savoir où est ta chambre, je te kidnappe quand même. »
Et soyez sûr que Drunk allait vivre une fabuleuse aventure au cœur de la Wammy’s House pour trouver sa chambre qui se situait pourtant deux étages au dessus. Pourquoi ? parce que Seth se sentait le cœur d’aller à droite. Ou à gauche. Mais pas en haut. Peut-être en bas, aussi, c’était une bonne idée.
« Bon écoute mon gars, choisis une direction. Droite ou gauche ? »
Il fallait bien bouger de ce foutu couloir, après tout non ? Seth récupéra une ou deux crevettes surgelées, qu’il se goba comme s’il s’agissait de chips. Il fixa le bouquin que Drunk tenait comme s’il s’agissait de son propre gosse.
« C’est quoi ce livre ? Un précieux, genre l’anneau ? Oh tu peux dire « mon précieux » avec une voix style aigue, fourbe, déformée et bizarre ? Oh et puis non, laisse tomber. »
Seth termina son paquet de crevette et rangea le déchet dans la poche de Drunk.
« Bon, tu te décide, droite ou gauche ? »
Un jour, Seth apprendrait à laisser le temps au gens de parler.
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Sujet: Re: Paumé mais pas désespéré. Sam 23 Jan - 19:20
Thursday night, everything's fine, except you've got that look in your eye when i'm tellin' a story and you find it boring, you're thinking of something to say.
Déjà collé aux basques de son auto-proclamé sauveur, donc en bon français, celui qui le mènerait à sa perte - on parlait toujours d'un orphelinat et pas d'une jungle amazonienne - Drunk le regardait réciter des tirades d'une longueur pour le moins hallucinante. Le monsieur était-il ou non pourvu de poumons, ça méritait un dissection, esprit scientifique obligeait. En tout cas, il avait des cordes vocales, et optionnellement des jambes. Grandes, d'ailleurs. Si bien que Drenig, déjà peu à l'aise en compagnie de genre humain - ou félidé mais passons les détails - et ne jouait ni dans les poids lourds ni dans le mètre soixante-dix, il se verrait affublé d'un torticolis tout à fait assorti à son futur mal de crâne s'ils ne trouvaient rapidement sa chambre. Amen. De plus, Seth, Sam, Pute ou peu importe le nom qu'on veuille lui donner, semblait plutôt extraverti et à la recherche des contacts - oh, Drunk, si tu savais - ou simplement, le minimum syndical, d'une vague discussion. Dommage, essaye encore. L'Asperger le fixait donc, comme nous le disions, replaçant peut-être vaguement ses lunettes entre trois divagations sur des culottes projectiles, mais en attendant ne voyait pas le rapport avec le sujet principal. Comme quoi, il avait compris Samaël Esaias. Le fait était qu'il éluda toute une tirade et se reconnecta sur sa fréquence à un question qu'il posa finalement :
« Bon écoute mon gars, choisis une direction. Droite ou gauche ? »
Ouh là. Non seulement il voulait parler, mais il voulait lui faire prendre une décision quelconque ? Quoique, à ce niveau là, on pouvait se demander qui était le pire en matière d'orientation. Le temps que son cerveau assimile la phrase comme lui étant adressée sous forme interrogative, et que donc selon toute vraisemblance il devait y répondre, malheureusement, le brun était déjà passé à autre chose. Trop tard, dommage. Il devrait prendre le prochain train.
« C’est quoi ce livre ? Un précieux, genre l’anneau ? Oh tu peux dire « mon précieux » avec une voix style aigue, fourbe, déformée et bizarre ? Oh et puis non, laisse tomber. »
Cette fois, Drunk eut à peine le temps d'ouvrir la bouche. Ce n'était peut-être pas plus mal. A ce niveau, ce n'était plus des rateaux que les deux se mettaient, mais des tracteurs. Sauf que le binoclard, ce n'était peut-être pas aussi volontaire. Dans sa tête, il fallait juste toujours peser toujours le pour et le contre de n'importe quelle réponse, et s'il ne jugeait pas vraiment ça utile, qu'il n'était pas sûr de la réponse, ou peu importe le motif, il était fort possible que Drenig annule la manoeuvre et vous laisse, comme ça, sans mot dire. Peut-être qu'au fond, derrière toute sa timidité, sa prudence, son autisme et ce genre de choses, Drunk n'était pas très agréable pour si peu juger les choses utiles, justement. Peut-être. Dans les faits, ça ne changeait pas grand chose au fait que vous vous retrouviez con de toutes façons. Pas que Drunk ne vous aime pas, loin de là. Mais l'inverse n'était pas vrai non plus...
« Bon, tu te décide, droite ou gauche ? »
Ah, c'était à nouveau à lui. Allez, sans proncteur ni pile ou face, Drunk fit preuve d'une remarquable spontanéité qui ne lui était donc pas vraiment propre. "Euh..."
Ou presque. Ca ne changeait rien au fait qu'il ne savait pas où se trouvait sa chambre, et ne savait donc pas par où aller. Il regarda de chaque côté, fit preuve d'un peu de jugeotte et remonta de nouveau inutilement la hanse de son sac sur son épaule, et répondit : "On devrait peut-être aller en haut ?"
Ce qui fut sa phrase la plus longue, avec sujet, verbe et complément, une pure merveille. Comme quoi, oui, il avait une voix, à l'occasion. Ceci étant dit, il venait précisément de viser dans ce que Seth ne sentait pas de faire. Dommage, essaye encore.