Sujet: Not so Dark Waters { End || YAOI || Mar 23 Sep - 23:18
C'avait été une journée totalement comme les autres. Il avait fait beau, très beau, un soleil délicieux, chaud et estival, semblable à un soleil de sud de la France : Angel avait passé toutes les heures de cours à jongler entre l’intérêt très limité de la géographie du monde et le ciel dehors qui semblait l’appeler et lui ordonner de venir profiter de lui le plus vite possible et le plus longtemps possible. La tête posée sur la main, il laissait gambader son regard par la fenêtre sur laquelle se reflétait la lumière blanche aux reflets jaunes de la lumière extérieure, et il s’amusait en plaçant son collier en forme de prisme au bout de ses doigts pour voir les rayons du soleil se décomposer sur son pupitre en des petits arcs-en-ciel de formes diverses et variées tous plus jolis et agréables à l’œil les uns que les autres. C’était un petit plaisir simple qu’il aimait s’accorder tandis que la professeur de français ne faisait pas réellement attention à lui ; observer comment le blanc contenait en fait toutes les couleurs… Son petit diamant, pendu au bout d’un collier de mailles en argent finement ciselées et fragiles, s’agitait tel un pendule et faisait sautiller et danser les arcs-en-ciel un peu partout et dans tous les sens, ils frétillaient comme s’ils étaient vivants, et certains s’en allaient même courir sur d’autres pupitres et sur le tableau au bout de la salle. Angel souriait tranquillement : on ne pouvait pas lui reprocher d’avoir envie de mettre un peu de couleur dans tout le terne de cette salle de classe tout à fait old school à la mode anglaise, teintée de brun, de verdâtre et de noir. D’ailleurs, la salle de classe n’était pas vraiment la seule chose qui avait besoin d’un peu de couleur et d’un peu de chaleur.
En effet, une « journée totalement comme les autres » était une journée pendant laquelle le jeune blond avait de nouveau fait de son mieux pour éviter un certain gothique un peu trop porté sur la chose, et cela sans réel succès, avant qu’une fois réunis, ils soient une énième fois interrompus alors qu’ils allaient finalement réussir à dépasser le stade de simples baisers chastes et romantiques. Comment en étaient-ils arrivés là depuis leur première rencontre sur le toit ? Il aurait fallu trop de mots pour le résumer, et trop de questions tournaient encore dans la tête du jeune garçon dont les cheveux blonds cachaient les yeux alors qu’il commençait doucement à s’assoupir, le soleil le berçant comme l’aurait fait sa mère dans son enfance, réchauffant doucement son corps et son cœur. Mais ce n’était rien comparé à la chaleur humaine qu’il aimait tant.
D’un autre côté, l’ange réfléchissait à la difficulté des relations humaines. Sa philosophie avait toujours été celle du positivisme, de l’optimisme, de l’hédonisme, de l’insouciance même ; pour lui, tout était toujours très simple et il aimait que les choses soient ainsi. A quelqu’un de malheureux, il tenterait d’apporter un soupçon de réconfort, même infime. A quelqu’un d’heureux, il participerait au bonheur, y apporterait une petite touche, ou bien regarderait de loin et avec un sourire la félicité passer sous ses yeux dans ceux des gens autour de lui. Ca lui suffisait en général à être lui-même au comble du bien-être. Une petite goutte de soleil dans ses yeux et dans ses cheveux, un ciel céruléen teinté de coton, un petit vent frais, des fleurs tout juste écloses ; ou bien de la neige poudreuse blanche et éblouissante, ou même de la pluie, grise et rafraîchissante, purifiante, qu’il appréciait énormément aussi. Un rien, en vérité, le rendait content. Une note de musique rythmée, un signe de la main à un ami, un regard gentil de sa meilleure amie rousse, un câlin avec son petit frère de cœur passionné de peluches, un petit peu de diablerie partagée avec Lust… Un rien, vraiment. Mais l’être humain était un être profondément étrange et compliqué qui n’apportait pas que des sentiments positifs à ses semblables, et Angel le savait, même s’il ne voulait pas y faire face. Aimer tout le monde et être aimé au possible, voilà sa devise. Simplement, il avait appris à ses dépends que ce n’était pas possible. Le sens du terme « aimer » prenait des dimensions différentes, très différentes, et très nombreuses aussi. On ne pouvait pas aimer d’amour tout le monde. Etre aimé d’amour par tout le monde serait aussi la source d’énormes problèmes que l’ange ne voulait même pas imaginer dans ses pires cauchemars. Comme quoi, bizarrement, même un sentiment aussi positif que l’amour que l’homme pouvait donner à ses semblables se retournait contre lui-même pour devenir un problème écrasant. Tant de paradoxes faisaient un peu tourner la tête blonde d’Angel qui aimait les choses simples.
Mais à ceux qui aiment les choses simples, on torturera l’esprit, et aux adeptes des choses compliquées, tout paraîtra aisé. C’était une des nombreuses ironies du sort que le destin réservait aux Hommes, sans raison apparente, simplement pour les ennuyer. Oui, ça ne pouvait être que ça : le Ciel avait décidé d’embêter profondément ses petits protégés humains. Alors que sa tête allait s’avachir sur la table, le jeune blondinet se redressa et la fin du cours fut annoncée, faisant éclater une sorte de feu d’artifice de joie dans son esprit rêveur, faisant s’enfuir toutes ses pensées un peu trop profondes comme une nuée de poissons argentés fuyant un prédateur. Toutes ces pensées concernant ces deux hommes. Pensées qu’il balayait toujours d’un revers de main, pour essayer de les fuir, le plus longtemps possible. Mais l’affreux dilemme était bien là. D’un côté, il y avait End. Un nom a double tranchant, tout comme l’être qui le portait. Doux et dur à la fois. Le brun vêtu de vêtements, de bijoux et de maquillage couleur d’ébène qu’il avait dérangé un jour sur le toit, simplement par gentillesse exagérée, et qui après s’être énervé contre lui avait fini par, sans raison visible, pour l’ange du moins, tomber apparemment amoureux de lui. Par la suite, le blondinet avait appris à reconnaître dans son cœur et dans sa tête le même sentiment qui l’animait et qui le poussait à être de plus en plus proche de ce brun un peu trop porté sur l’alcool et autres choses illicites, qu’il avait tenté de raisonner plus d’une fois, mais son discours n’avait porté sur rien d’autre que leur premier baiser, et Angel n’aurait pas dû rougir autant qu’il l’avait fait à ce moment-là. Oui, après tout, il adorait taquiner les autres, et faire semblant de flirter avec eux, un peu, pour s’amuser, mais quand un autre le faisait sérieusement envers sa blonde personne, son cœur battait trop vite, son sang lui montait trop vite aux joues ; mais avec End, c’était tellement doux et plaisant qu’il avait commencé à y être très –vraiment très- attaché. Comme quoi les contraires avaient une fâcheuse tendance à s’attirer. Enfin, fâcheuse… C’était un bien grand mot. Angel se demandait parfois combien de couples à la Wammy’s House s’aimaient vraiment d’amour. Dans cet univers torturé qui était le leur, y’en avait-il encore qui réussissaient à ne pas sombrer dans les déboires de la polygamie et des sentiments déraisonnables et hors de contrôle ? Y’en avait-il encore qui se regardaient dans les yeux, et qui se murmuraient, le plus sincèrement du monde… « Je t’aime » ? Ou bien ces simples mots étaient-ils devenus si dérisoires, si faiblement intenses, si ridicules même, que les prononcer relevaient de la faiblesse psychologique ? Angel voulut grommeler à cette pensée complètement stupide, mais il se contenta de continuer à avancer dans le couloir, en se demandant quand End le croiserait. Seulement, il croisa rapidement quelqu’un d’autre.
Et donc, d’un autre côté… Il y avait ce type-là. Lazy, de son pseudonyme. Ce garçon faisait accélérer le cœur du blond par sa simple existence, c’en était malsain. En face de lui, l’ange perdait relativement tous ses moyens si ce n’était pas lui qui avait pris l’initiative de lui parler, avec le temps de préparation psychologique nécessaire avant cela. Pourtant, il n’avait rien d’effrayant, ce brun aux yeux mêlant douceur, charme et une sorte de très discrète fourberie presque invisible. Il était même très sympathique. Trop sympathique. Trop beau et trop dangereusement attirant. Angel détourna vivement le regard après l’avoir salué de la main et continua son chemin. Et voilà donc tout le problème. A trop compter sur l’étendue de l’amour qu’il avait à donner, l’ange s’était fourvoyé sur le pire des chemins : le déchirement entre deux personnes envers qui il éprouvait des sentiments. Evidemment, ce n’était pas les mêmes sentiments. Envers Lazy, c’était une sorte de passion déraisonnée et brûlante qui paraissait l’abandonner quand il faisait l’effort de ne pas penser à lui et quand il ne le croisait pas sur son chemin. Envers End, c’était une sincère affection tendre et profonde. Il était amoureux d’End, il était passionné par Lazy. Quiconque ayant déjà connu cette situation devrait comprendre le trouble qui se tortillait dans le cœur du blond toute la journée. Cependant, Angel savait que celui dont le nom s’apparentait à un des sept péchés capitaux n’était pas amoureux de lui de la même façon, et c’était en fait ce qui avait permis à l’ange de comprendre à quel point End était le plus important pour lui. Il n’attendait que d’être guéri de sa passion dévorante pour le beau brun dealer et son sourire envoûtant.
Angel balaya de nouveau ses pensées. S’étant levé de devant son bureau dans sa chambre ; il se concentrait activement sur cet exercice agaçant qu’il était censé avoir terminé pour le lendemain, mais qui n’avait absolument aucun sens. Il faisait les cent pas dans sa chambre au sol couvert de peluches depuis dix minutes, mais aucune solution ne venait. Il jeta un œil bleu et distrait par la fenêtre, recula, s’avança de nouveau vers la vitre, et décida finalement, sur un coup de tête, de sortir. L’exercice pourrait attendre. L’entraînement pour devenir un génie digne de ce nom pouvait attendre.
L’air chaud de la journée emplit ses narines et ses pores, et il n’eut pas besoin d’hésiter longtemps avant de se diriger d’un pas léger et décidé jusqu’à l’étang, pour profiter de l’étendue aqueuse et fraîche qui s’offrait à lui en toute gratuité. Sur son chemin, il détourna légèrement la tête vers l’établissement dans lequel il vivait, et observa la bâtisse d’un œil calme, ses cheveux flottant autour de lui dans le même sens que sa chemise blanche et lâche. Quel étrange maison renfermant d’étranges enfants et jeunes adultes. Il pensa vaguement au brun gothique à qui il avait ordonné de faire abstinence pendant deux semaines si ce dernier voulait réellement sortir avec lui. C’était un défi absurde, et même sadique, pour quelqu’un comme End qui nécessitait les plaisirs du corps avec hargne, et avec n’importe qui, mais Angel avait eu cette idée en se disant que c’était la meilleure façon de tester la sincérité du brun qui après tout, pouvait très bien se moquer de lui. Même si le blond en doutait, on n’était jamais trop prudent avec des créatures de la Wammy’s House. Et cela faisait deux semaines qu’End n’était censé n’avoir touché qu’à lui, et encore, ils n’étaient pas parvenus jusqu’au bout. Frustrations. Frustrations et ironies du sort. Angel se demanda timidement si End avait tenu.
Arrivé devant l’étang, caché de la vue du bâtiment par de grands saules pleureurs, Angel s’assit au bord de l’eau et s’aplatit sur le ventre, pour laisser courir ses doigts sur la surface plane, lisse et brillante de l’étendue bleue peu profonde et plus propre que le mot « étang » laissait imaginer. Un nénuphar blanc perdu au milieu de cette petite oasis ajoutait une petite touche de poésie à l’endroit. Le silence, la paix, la fraîcheur et le soleil étouffant de juillet. Que demander de plus ?…
Sujet: Re: Not so Dark Waters { End || YAOI || Mer 24 Sep - 17:17
Ça avait été une journée comme les autres. Vide.
Le soleil avait fini son ascension au ciel et semblait maintenant redescendre doucement, c’était la fin de cette journée nullissime. Nullissime, plusieurs professeurs avaient forcés un certain brun à venir à leur cours et un certain brun les avait remballés et avait passé la journée à sécher comme d’habitude. D’ailleurs il ne voulait pas se retrouver avec d’autres personnes qui auraient commencé à le charrier ou à se prendre de pitié pour lui face au pari qu’il avait fait. Certains avaient même essayé de le faire craquer en lui faisant du rentre dedans. End en avait marre, ce pari avec Angel était ridicule et affreux, deux semaines sans coucher avec personne, est ce possible ? Pourtant il avait tenu, certes il avait laissé un de ses amants le toucher mais il s’en sortait pas mal. C’était donc ça le sacrifice qu’il fallait faire pour sortir avec le blond ? Le gothique avait donc évité l’Ange et tous les autres, de peur de craquer une nouvelle fois et que les autres ne commencent à blâmer le blond sur son incapacité à satisfaire End. Mais il se fichait des autres, c’était la première fois qu’il tentait vraiment de résister à la tentation de quelqu’un tout à fait consentant et c’était désagréable et étrange. Il s’était remémoré toutes les fois où lui et Angel avaient été interrompus au moment où ils allaient le faire….voyons voir, il y avait toujours un gêneur ou le sort qui jouait avec eux, et le blond avait fini par se dire qu’ils n’étaient pas faits l’un pour l’autre….
Le brun fronça les sourcils, il était en manque, en manque de tout, de sexe, de drogue, de pilules et….de la présence d’Angel. Ça devait bien faire trois jours qu’il ne l’avait pas croisé dans un couloir, qu’il ne lui avait pas parlé, qu’il ne s’était même pas approché un tout petit peu de lui….mais peut être avait il fait exprès…. End était assis sur son lit à côté de Myst, son voisin de chambre, au moins lui n’allait pas tenter de le draguer pour casser sa relation avec Angel, il le remerciait intérieurement. D’ailleurs il ne faisait plus rien, le brun ne lisait même plus de magazines douteux, ça ne lui suffisait plus, plus rien ne lui suffisait. Et End avait fini par avoir peur de parler avec Angel, par rapport à la honte qu’il ressentait vis-à-vis de lui. Il l’avait évité sans lui donner d’explication, lui-même ne savait pas pourquoi il faisait ça. Le rockeur soupira et son esprit se mit à divaguer par la fenêtre. Il pensait à l’Ange. Pourquoi pensait-il autant à lui, pourquoi s’abstenait-il comme ça, juste pour lui, juste pour qu’il lui fasse confiance, et pourquoi son cœur était triste quand il ne le voyait pas. End connaissait la réponse, mais il se l’avouait difficilement, c’était nouveau et étrange pour lui. Il avait fait un rêve cette nuit là, il était dans les ténèbres, marchant sans jamais avancer, sans jamais trouver de sortie, sans voir de lumière à l’horizon. Et il continuait, ses forces le quittant peu à peu, puis il était tombé par terre sur le sable et un objet scintillait devant lui. Un diamant, un tout petit diamant brillant. Quelle métaphore ! C’était ridicule d’avoir pensé à ça, et pourtant le cœur du brun lui avait fait mal au réveil, Angel le rendait fou, c’était ça la vérité. Il était fou amoureux d’Angel. End n’avait jamais éprouvé des sentiments si forts pour personne, il n’avait jamais pensé autant à quelqu’un, jusqu’à vouloir que le blond lui appartienne à jamais. Il n’avait jamais aimé quelqu’un comme il aimait Angel….à part Eliza. Mais ce n’était pas la même sorte d’amour…..oui il aimait tout des yeux céruléens. Ses défauts, ses qualités, son âme, son corps…..le brun en rougit en pensant à ce qu’ils avaient failli faire, il avait le mauvais tic de rougir quand il était en manque, ce n’était pourtant pas du tout son style… Mais…c’était normal, ne désire t on pas la personne qu’on aime ? Ne veut on pas former qu’un avec elle, se plonger dans l’océan qu’était son être tout entier ? Ne désire-t-on pas faire l’amour avec elle ? Si, et End n’avait jamais autant désiré quelqu’un, de cette manière….ce n’était pas seulement de l’excitation, c’était un sentiment étrange, une chaleur intense qui l’envahissait à chaque fois qu’il touchait le corps d’Angel.
Et…tout ce qui l’empêchait d’être enfin avec lui était son comportement polygame, et Lazy. Le brun, le beau brun, le canon, le salop…Il avait fini par le détester plus que tout, c’était lui qui avait Angel, c’était lui qui possédait son amour, toute son attention…tout…..et il l’enviait terriblement en même temps qu’il le répugnait. Angel ne mentionnait il pas son amour pour End parfois ? Si, mais à chaque fois c’était la même chose, le blond était aux pieds du grand brun, lui léchant les pieds comme un chien suit son maitre, de peur que la foudre en s’abatte sur lui sinon. End, toujours sur son lit avait le cœur serré en repensant à ces souvenirs douloureux….il ne comprenait pas Angel, il vouait à Lazy un vrai culte et il disait qu’il l’aimait lui….comme si c’était pour se rattraper….oui le gothique est comme ça. Dur de croire quelqu’un, inquiet d’un bonheur qui s’avérait éphémère, triste de se sentir bafoué ainsi...pourtant il ne pouvait renoncer, c’était désormais impossible….
End avait été peu plus calme ce matin….le cours de musique de Taken lui avait fait du bien et il s’était sentit serein un moment. Un des seuls cours qu’il appréciait réellement, avec le sport…le brun jouait de la guitare pour se soulager, c’était déjà mieux que de la drogue…mais on ne peut pas tout avoir, et à ce moment End était en manque et énervé. La musique l’avait fait tenir deux heures mais maintenant il repensait à Angel et son visage d’Ange apparaissait devant lui tel un rêve dont on ne peut pas se défaire, comme quand on a trop regardé le soleil et que nos yeux sont éblouis. Et il était à sa portée, il n’avait qu’à tendre la main…et cette image se volatilisait en un nuage de fumée. Myst avait du être inquiet, il faisait une tête étrange en voyant son ami tendre la main d’un coup comme ça pour finalement regarder le ciel d’un air mélancolique. Le soir pointerait son nez dans une heure ou deux…..le parc se remplirait une nouvelle fois de la fraicheur de la nuit et les orphelins rentreraient faire de beaux rêves dans leur lit…comme un quotidien dont on ne peut se défaire. Le quotidien est désagréable, le quotidien d’End est pourri et sombre sans une lumière pour l’éclairer. Le rockeur se leva, mettant fin à sa lecture, les oiseaux se cachent pour mourir de Colleen McCullough…il lisait des livres à l’eau de rose maintenant ? Stupidité….pourtant il avait tant envié l’héroïne du roman quand elle était tombée dans les bras de son amour de toujours…. Stupide stupide ! End se frappa la tête, attrapa un paquet de cigarettes et sortit en claquant la porte, sans aucun mot pour son voisin qui s’était finalement décidé à nourrir des moineaux à la fenêtre. Il décida de ne plus lire de livres et arpenta les couloirs de Wammy’s House en direction du hall principal. C’était plutôt agité, tout le monde était heureux, tout le monde s’aimait bien, d’autres jouaient des tours aux autres, d’autres s’embrassaient dans un coin…. Quand peut-on dire qu’on aime vraiment quelqu’un ? Il n’avait jamais vraiment adoré au summum de l’amour quelqu’un, ses amis il les appréciait, ils étaient là pour lui, il ne rendait pas toujours, mais qu’importe, il était vide maintenant. Quand Angel n’était pas là….quand il ne lui tendait pas la main l’air de dire « avançons ensemble » l’air de dire « je tiens à toi » l’air de dire « je t’aime ». Le diamant était devant lui devant ses doigts, devant ses yeux. Etude cinétique des réactions hétérogènes des groupes Cl des matériaux carbonés (diamant, graphite, carbone technique graphité ou non, pyrocarbone) avec le méthane dans l'intervalle 550-770 K et des groupes hydrure du carbone technique et pyrocarbone avec CCl4 à 520-670 K End se rappela un cours de physique chimie d’un coup. …. Rien.
L’adolescent ferma les yeux et avança sa route, il se trouvait à présent dans l’immense parc de l’orphelinat et se dirigeait dans les bois tandis qu’il se remémorait le cours de physique en murmurant quelques mots. Non, ils n’étaient pas dénués de sens à présent. Le gothique continuait à avancer, où ses pas le menait, il voulait être tranquille, il ne voulait voir personne, il voulait fumer sa clope tranquillement pour réfléchir.
Quoi de plus efficace que l’étang ? End se dirigeait d’un pas lourd vers le mini lac, propre au romantisme, les amoureux venaient parfois ici, enfin à qui en connaissait l’existence, après tout le QG des chocolates rangers n’était pas loin…peu importe….Il aspirait à être seul. Et puis il arriva dans le petite clairière baignée par quelques rayons de soleil traversant les arbres et les saules pleureurs qui entourait l’étang. C’était le mot, End avait envie de pleurer, de pleurer jusqu’à ce qu’il n’y ai plus une seule goutte d’eau dans son corps. Jusqu’à ce qu’il se vide complètement pour tout oublier. Mais il n’était pas seul. Le cœur du brun fit un bond dans sa poitrine quand il aperçu une silhouette claire couchée sur l’herbe fraiche, une main fine et féminine à la surface de l’eau, produisant parfois des ondes sur l’eau nette et polie. End emplit ses poumons de l’air pur qui stagnait ici, on pouvait même sentir l’odeur des nénuphars qui flottait sur l’eau claire. Angel était là….pourquoi était il toujours là quand il s’y attendait le moins ? Comment avait il fait pour être là à l’endroit où il venait ? C’était un hasard étrange et inquiétant, mais tellement bon…. Le brun regarda celui qui faisait battre son cœur un bon moment, puis il sortit de l’ombre des arbres écartant quelques feuilles de ses bras et s’avança vers le ruisseau, à l’opposé de l’Ange. Il contourna finalement l’étang pour se diriger vers le blond et s’arrêta à deux mètres de lui. Il avait toujours peur de détruire un écosystème entier en l’approchant….il avait l’air si pur…Il était si beau. End continua à regarder Angel et sa main qui jouait doucement dans l’eau, son cœur battant de plus en plus vite troublant presque le silence qui régnait dans la clairière. Puis il ouvrit lentement les lèvres pour le briser.
End : « T'es toujours là au moment où je m’y attends le moins…. »
Le brun finit finalement par s'asseoir aux côtés d’Angel après un long moment resté debout et se recroquevilla pour poser ses mais sur ses jambes repliées.
Dernière édition par End le Mar 10 Mar - 8:36, édité 2 fois
Angel
Sujet: Re: Not so Dark Waters { End || YAOI || Dim 4 Jan - 22:15
L’air commençait à fraîchir, la nuit annonçait ainsi au peuple terrien sa venue imminente ; le séraphin adolescent dont les doigts palpaient la surface douce et froide de l’eau qui n’était plus transparente depuis longtemps n’avait pas entendu les fourrés bruisser derrière lui, et il n’avait donc pas remarqué qu’une autre présence venait accompagner l’arrivée de la jeune nuit. Il ne s’était pas retourné en entendant la voix familière, inutile de le faire, puisqu’il savait parfaitement de qui il s’agissait. Evidemment, il aurait voulu juste lui jeter un œil, parce qu’il aimait bien le regarder ; mais d’emblée le fixer aurait rendu trop difficile l’étape « je lui résiste encore une soirée, juste pour la forme ».
De toutes façons, il savait bien que c’était idiot de sa part, que c’était même purement égoïste de vouloir que l’autre garçon ne profite plus d’une des choses qu’il appréciait par-dessus tout, autrement dit les plaisirs de la chair, juste pour ses particulièrement jolis yeux. Qu’était-il, lui, le pseudo ange, pour prétendre avoir le droit d’exiger un être humain pour lui tout seul ? Comment avait-il pu croire qu’il était assez important pour qu’un autre ne se consacre qu’à lui ? Il se détesta soudain pour s’être montré aussi insolent, égocentrique, puéril, et somme toute, haïssable : il en vint même au point de se dire qu’End aurait du ne pas résister à l’appel de la chair, juste pour montrer à l’ange qu’il n’était qu’un impudent petit nombriliste. Il l’aurait mérité. Le suspense était à son comble, dans le cœur du petit blondinet, qui était tranquillement installé devant l’étang, les cheveux en cascade sur son dos féminin, le visage appuyé sur la paume de son autre main. Ses pieds se croisaient, derrière lui, quand il les remontait pour les balancer doucement ; de loin, l’image était idyllique, digne d’une œuvre d’art. Pour un être plus blasé, c’était simplement un adolescent androgyne ridicule de niaiserie qui attendait le déluge peut-être, près de son plan d’eau pathétique. Mais Angel était bien là, couché dans l’herbe qui bientôt serait couverte de la rosée de la nuit, et il appréciait finalement plus que de raison la présence à côté de lui qu’il n’attendait pas. Se faire surprendre, c’était ce qu’il y avait de mieux, non ? Et End était toujours capable de ça. L’androgyne damoiseau se disait que parfois, ne pas tout savoir sur l’être qu’on aimait, ne pas le suivre sans cesse, était aussi ce qui faisait le charme d’une relation. Mais… Il était plutôt du genre à vouloir rester aux côtés de son amant sans relâche, parce qu’il s’attachait énormément, et que lorsqu’il donnait son cœur, c’était jusqu’au bout.
Alors que l’ambiance se faisait lentement, peu à peu, plus tamisée, et que les crapauds de la mare commençaient lentement à émettre leur chant si particulier, le blond consentit enfin à sortir de son silence, comme s’il avait eu besoin de ces quelques longues minutes sans le moindre son humain pour pouvoir parler à son aise, pour ne pas être frustré par la lumière encore chaude du jour ; il aimait certes le Soleil, mais la Lune n’avait pas son pareil pour calmer les nerfs à vif des êtres humains. Même si ce n’était pas l’astre blanc qui pourrait calmer le feu qui brûlait calmement dans son ventre, sagement, étouffé, mais ardent, quand le gothique était dans les parages. C’était à peine si l’eau de l’étang pourrait l’apaiser, s’il la buvait ; et même si elle le pouvait, il ne la boirait pas, parce qu’il n’aimait rien de plus, lui, que de ressentir ça. D’ailleurs, c’était de plus en plus difficile de ne pas se relever et entourer le brun de ses bras, pour nicher son nez dans son cou, et respirer son odeur ; il fallait qu’il se retienne de ne pas se mettre en appui sur les paumes de ses mains pour aller capturer les lèvres adeptes de nicotine des siennes, qui le quémandaient depuis deux semaines, qui n’attendaient que le moment où ils pourraient enfin aller jusqu’au bout, sans avoir à se dire que le destin ou quelque démoniaque créature du folklore celte tentait de les en empêcher. Les réalités de la vie n’étaient rien que des obstacles qu’ils finiraient par franchir, parce qu’Angel n’était pas du genre à laisser le réel détruire ses rêves, ses songes éthérés qu’il comptait tous voir devenir vrais un jour : son bonheur, il ne l’avait pas volé, et celui des autres non plus. Mais il préférait d’abord discuter, avant quoique ce soit d’autre. Montrer au brun qu’il n’était pas qu’un objet de plaisir, parce que ça, tout le monde était capable de l’être, surtout pour End, qui était loin d’être repoussant. Se laisser aller aux délices de la chair trop vite, c’était faiblir, c’était se donner ; Angel était peut-être doux et innocent, naïf même, il était tout de même doté de l’ego de ceux qui savent que l’être humain est machiavélique et qu’il fallait parfois se montrer résistant ; même s’il ne faisait pas toujours assez preuve de cette faculté, parfois, quelques rares fois, c’était elle qui guidait ses pas. Comme en ce moment précis. End. Avait-il résisté à toutes les paires d’yeux envoûtants de cet orphelinat, ou à toutes les autres paires qui pouvaient faire fléchir un homme dans la force de l’âge ? Avait-il fini, peut-être, par se rendre compte qu’il ne tenait pas assez au blond pour faire abstinence aussi longtemps ? Tout était possible ; et l’ange n’osait pas le regarder de peur que cette théorie s’avère véridique.
Angel : « Tu le regrettes peut-être ?... »
C’était juste une petite provocation gratuite, une innocente boutade. Il n’allait pas répondre par la positive de toutes façons, si ?... Bon, c’était peut-être le blond qui avait tenté de fuir le gothique comme il pouvait pour repousser leurs rencontres au plus tard possible, parce qu’il savait qu’il ne pourrait pas forcément l’ignorer s’ils avaient une vraie discussion ; c’était trop tard pour s’enfuir maintenant.
Angel : « J’ai une question, End… As-tu tenu ? »
Le brun comprendrait la question, ça ne faisait aucun doute. Tout se jouait sur sa réponse, maintenant. Avait-il passé l’épreuve qui lui donnerait la confiance aveugle et absolue de l’ange ou… ou non ? Dans sa poitrine, contre l’herbe verdoyante, son cœur trop grand et trop spongieux battait certes trop vite, mais il cognait de façon sourde, sans que personne d’autre qu’Angel ne remarque son propre trouble. Ca ne regardait personne, son angoisse que l’être aimé ne puisse pas lui rendre ce qu’il ressentait. Il n’avait pas peur de ne pas être aimé, ce serait égoïste, ça aussi. Il avait juste peur d’écraser quelqu’un, d’écraser End, de son amour qu’il savait envahissant et sûrement insupportable pour celui qui n’en voudrait pas.
Sujet: Re: Not so Dark Waters { End || YAOI || Lun 5 Jan - 20:10
End avait peur.
La nuit commençait à tomber mais ce n’étais plus à cause de ça depuis longtemps, petit il avait peur du diable, il avait attendu qu’un ange vienne le sauver ; un jour il s’était perdu dans les immenses champs d’Irlande, en balade avec ses parents. Il avait appelé à l’aide, il avait pleuré tout seul en territoire inconnu, tout petit, à 6 ans, il était resté seul longtemps. Il ne se souvenait à présent plus de ce qu’il s’était passé, presque 11 ans après, mais depuis ce jour il le savait, il n’avait plus eu peur. Mais au lieu de ça il avait été malheureux. La nuit ne l’effrayait plus, ni même le bruit de la brise dans les roseaux de l’étang de Wammy’s House, ni même le doux son des gouttes d’eau fraiche glissant les unes après les autres sur les doigts féminin pour ne refaire plus qu’un avec l’eau du ruisseau. Ce n’était même plus l’odeur veloutée des brins d’herbe parfum encens frissonnants dans l’atmosphère, ni les grincements des saules pleureurs sous lesquels ils se trouvaient, ni la sensation de mouvement permanent de leurs délicates feuilles, encore moins le ciel coloré qui se teintait doucement de mauve, pour devenir bleu marine, puis ardoise ou même les nuages cotonneux qui se rassemblaient dans cet idyllique tableau. Juste un agréable environnement, même les criquets commençaient à chanter, les nénuphars à s’ouvrir à la tombée du soir comme un défilé de couleurs, violets pâles, pêches, indigos et cyans le tout teinté d’Azur, glacé de rose et lamés d’or. Même un être doté d’un incroyable mauvais goût aurait été obligé de changer d’avis et d’avouer que ce lieu était magnifique, même le plus hypocrite n’aurait pu mentir, même les muets auraient parlé, même un gothique admirant le noir et seulement cette couleur aurait réagi. Ce n’était pas le lieu, ce n’était pas l’atmosphère qui y régnait qui faisait peur à End. C’était ce qu’il pourrait se passer dans ce lieu, c’était lui qui se faisait peur lui-même, lui qui ne se contrôlait plus depuis longtemps, lui qui blessait à chaque mot prononcé, lui qui ne savait plus comment parler, lui qui savait que c’était sa faute, lui qui avait peur de ne pas être aimé.
Pour la première fois. Le beau brun plissa les yeux, perdu dans ses pensées, pour la première fois depuis longtemps il avait peur. Ne pas être aimé, ni même apprécié n’était réellement sans aucune importance depuis toujours ; non ce qu’il avait toujours voulu avant ses treize ans était qu’on lui accorde de l’intérêt par rapport à sont travail fourni. Il n’avait sentit le besoin d’être aimé, c’était futile, puéril, gamin, niais, inintéressant, inutile, c’était se charger d’un stress sans aucune raison, c’était s’occuper d’entretenir ce lien, c’était des ennuis en plus, c’était se charger d’un amoureux transi qui te suit toute la journée. Il n’avait pas besoin d’être aimé, il était seul, il avait besoin d’être seul et de ne plus s’attacher, de ne vivre que pour lui, et lui n’aimait pas, lui n’aimait que la drogue dans laquelle il s’était plongé depuis longtemps. Tout aurait été si simple si cette situation avait été toujours comme ça. Aujourd’hui, et particulièrement ce soir End avait peur. Une terrible angoisse lui serrait le ventre et le cœur, il en avait même du mal à respirer, son corps ne pouvait pas s’empêcher de trembler et son épiderme de frissonner, et ça se voyait. Il attendait, la peur au ventre, une sensation qu’il ne pouvait plus refouler, car c’était trop tard, c’était trop tard depuis longtemps, car un autre sentiment avait foisonné et prit possession de son cœur depuis quelques temps. Et les deux était liés, le sentiment, l’amour, la sensation, la peur de ne pas être aimé. Un véritable roman à l’eau de rose, mais c’est comme ça que ça marche, End se trouvait vraiment stupide, il se sentait triste et heureux à la fois, inquiet et tranquille, calme et excité, mélancolique et désespéré, abattu et plein d’énergie, faible et fort, méchant et bon, beau, laid, froid, joyeux, romantique, énervé, seul, fou, stupide, incapable, inutile, oublié,… il ne savait plus, mais tout ce dont il était sûr c’était qu’il était amoureux. Et il était sûr de n’avoir jamais connu ça avant, de n’avoir jamais voulu partager ces sentiments, de n’avoir jamais ainsi espéré, il n’avait jamais connu ce sentiment qui lui brûlait les entrailles, il n’avait jamais aimé, ni lui ni personne de cette façon là, à part cet être qui était couché à côté de lui sur le sol épicé. Et la sensation qui lui torturait la tête jour et nuit était la peur d’être le seul à ressentir cette chose dans son cœur. Il voulait être aimé, il voulait que Lui il reste avec lui, qu’Il le console de ses maigres bras, qu’Il l’embrasse de ses lèvres veloutées, qu’Il lui parle de son timbre androgyne, qu’Il le regarde tendrement de ses yeux turquoises, qu’Il sente sa peau de son adorable petit nez, qu’Il soit là, là et qu’Il l’aime de toute la force dont il était capable. C’était un sentiment bien égoïste, bien possessif même, et le gothique le refoulait pour la simple et bonne raison qu’il ne voulait pas le briser cet être parfait. Il pourrait l’écraser comme un insecte s’il le voulait, le faire souffrir, l’envoyer chier dans son kawaii arc en ciel, il pourrait l’insulter, lui dire qu’il ne voulait plus le voir, il le faisait bien avec les autres, pourquoi pas avec Lui ? Parce qu’End n’était pas comme Angel. Pas du tout pareil, peut-être que le blond aurait été mille fois mieux marié à un autre ange, un être semblable qu’il comprendrait au moindre sourire, à la moindre larme…Peut être que ce clone ne le ferait jamais souffrir, End lui, le ferait souffrir, certainement. Et pour ça il cherchait à s’éloigner, sans y arriver.
Mais End n’était pas triste. Il était complètement euphorique de se trouver en ce moment assis aux côtés de son petit ange, simplement il avait la trouille, peut être Angel allait il le jeter comme un mouchoir usagé ? Peut être allait il se mettre à pleurer quand à la froideur du gothique ? Pire que tout, peut être allait il lui dire qu’il ne partageait en aucun cas ses sentiments ? Peut être End allait il le casser sans faire exprès ? Mais c’est dingue à quel point il se sentait étrangement en forme, il ne pensait plus qu’à le regarder, lui, qui jouait avec l’eau claire et fraiche, qu’à le dévorer du regard, il sentait un feu incessant en lui à chaque fois qu’il posait ses iris noires sur son corps et son visage, il sentait son cœur s’accélérer à chaque fois qu’il le frôlait et son attention titillée à chaque fois qu’Angel lui parlait. Une ivresse sauvage et fauve. Toutes ces sensations inconnues réunies qui tournoyaient rapidement au plus profond de son être pour la première fois…sans pouvoir se l’avouer, et s’il continuait ainsi il ne tarderait pas à exploser intérieurement. End était brûlant de passion, brûlant d’amour, brûlant de vouloir aimer, de vouloir être aimé, un désir qui le dévorait sans qu’il ne puisse rien y faire, sans qu’il puisse lutter, et il devenait dingue depuis quelques minutes. Pendant deux semaines il s’était trainé dans l’orphelinat comme un cadavre, et maintenant il bouillait d’énergie et de frustration sans qu’il ne puisse y comprendre grand-chose. C’était étrange. A chaque fois qu’il lui disait ‘je dois y aller’ c’était le désespoir, à chaque fois qu’il lui disait ‘ne t’inquiètes pas’ il était rassuré, à chaque fois qu’il lui disait ‘je suis là’ il se sentait protégé, à chaque fois qu’il le boudait il se sentait au bord du gouffre, c’était stupide.
Angel : « Tu le regrettes peut-être ?... »
End sursauta un peu en attendant la voix androgyne une nouvelle fois depuis longtemps, claire nette, douce, agréable, il voulait encore l’entendre. Le regretter lui ? Qu’Angel soit dans les parages ? Il le faisait exprès ou quoi ? Un rictus amusé se forma sur les lèvres du brun, il posa ses paumes derrière son dos, sur le sol pour y prendre appui.
End : « T’es bête toi, à ton avis … ! »
Puis il y eu un silence, Angel semblait réfléchir, il semblait triste même, ou inquiet plutôt. Le ton de la voix se fit plus discret.
Angel : « J’ai une question, End… As-tu tenu ? »
Le brun regarda le petit ange, non il ne tenait pas sans lui, le fait de ne pas avoir parlé à Angel depuis deux semaines l’avait rendu plus qu’agressif, il avait été collé par tous les profs, avait fini par se bagarrer avec les premiers venus, s’était isolé, avait fait une overdose de pilules, en se droguant une fois, c’était un record ! End s’était ennuyé pendant ces quinze jours, Myst en avait souffert, le gothique ruminant sous sa couette toute la nuit ou rentrant à trois heures du matin après avoir tabasser les pauvres arbres dans le parc pour se défouler, il avait des réactions extrêmes oui, c’était connu, il avait même fini par insulter Aphrodite, c’est dire qu’il n’avait pas tenu. Le brun s’apprêta à répondre par la négative, qu’il devenait complètement fou sans lui, il s’apprêtait même à lui faire une déclaration…Même si c’était étrange. Puis l’Adonis tilta. Il se souvint brusquement du pari qu’ils avaient fait, comme quoi End ne devait coucher ni toucher à qui que ce soit, amants, amantes, qu’importe mais il était censé ne coucher avec personne c’est bien ça ? Il n’y pensait plus. Ce n’était pas dans le caractère d’End de ne pas penser au sexe, mais il ne songeait plus aux autres, là il n’y avait plus qu’Angel devant ses yeux, et pendant deux semaines il s’était sentit en manque, mais en manque de son petit blond à la divine essence. C’est étrange ? End n’avait plus du tout la même logique depuis que son cœur battait pour le séraphin, il n’était sorti que rarement pendant deux semaines et n’avait même pas cherché à approcher les autres, à part Viper et Hell. Les autres, il les avait envoyé chier. Moon, adieu, plus de partie de jambe en l’air pendant les heures de perm, tous les autres, pfiou envolés, Ghost et Willow l’avait cherché partout pour le faire craquer mais le brun avait fini par prendre un couteau et les faire fuir, quant à Vain il n’avait pas non plus cherché à lui faire des sous entendus cochons, pour peu qu’il l’ai croisé dans les couloirs, en fait tout le monde pensait qu’End était en grave dépression nerveuse, à ne pas chercher quelconque amant comme d’habitude. Personne ne l’intéressait, plus personne, à part lui, qui osait douter ! Bah ; après tout c’était normal, personne n’aurait pu imaginer End sans se taper personne en deux semaines, même quelqu’un d’extérieur à l’orphelinat. Pourtant c’était comme ça. Les plaisirs du corps étaient importants, comme toujours, mais ce qui avait prit encore plus d’importance c’était la personne avec qui partager ce plaisir…Et il n’avait plus envie de partager avec n’importe qui, il se serait sentit sale, honteux, traître, non vraiment, c’était une question importante à ses yeux désormais, aussi étonnant que cela puisse paraître. Parce que tout ce que voulait End maintenant c’était que son cœur batte quand il prendrait du plaisir, et ça il ne pouvait le faire qu’avec une personne, le reste de la population mondiale le dégoutait, et d’une façon…Oui, petit Angel, End a tenu tout ce temps, il aurait pu tenir longtemps encore, l’espoir fait vivre mais l’attente tue. Il tiendrait longtemps encore si Angel daignait bien l’aider dans sa tâche. Mais l’attendre se révélait insupportable. Ce n’était plus les plaisirs de la chair qui lui manquait ; c’étaient le sourire, le corps, et le cœur de l’Apollon. Un Adonis et un Apollon, quoi de plus romantique ? End fronça les sourcils, ferma les yeux, et respira lentement une bouffée d’air frais, emplissant ses poumons de l’atmosphère pure du bois, levant le menton vers le ciel dont la couleur était à présent tournée vers les tons rouge-bleu ou noir, qu’importe ?.
End : « Si je te dis "Oui" tu vas me croire ? »
Il continua.
End : «Ça t’étonnerait si je te disais que je n’y ai plus pensé à force ? »
Son cœur se mit à battre plus fort.
End : « Que je n’ai pensé qu’à une chose ? »
Le brun termina lentement sa phrase et jeta de nouveau un coup d’œil à l’Ange. Il n’aimait pas se confier, il n’aimait pas avouer, il allait sentir le sang lui monter aux joues s’il continuait et il détestait rougir. Il avait peur qu’il ne l’aime pas, il avait peur. Tant pis, ce soir tout serait joué carte sur table, Angel le repousserait ou pas mais au moins End serait fixé. Il n’en pouvait plus d’attendre comme ça, cette insupportable attente le rongeait, et il ne pouvait plus tenir, il n’en pouvait plus. Le gothique s’assit en tailleur pour finalement avancer lentement à genoux vers son petit Ange. Il lui tourna doucement le menton dans sa direction, caressant sa peau veloutée au passage, glissant doucement sa main sur l’adorable visage lumineux et féminin, repoussant lentement une mèche dorée de son front, la calant derrière une oreille, puis revenant sous son menton, le soulevant délicatement vers son visage, plongeant ses pupilles ébène dans les siennes, son cœur battait un peu trop fort, il fallait qu’il lui dise sinon il s’en voudrait, et si Angel le repoussait…Lente gourmandise indispensable et délectable qu’il était… S’il ne pouvait plus de nouveau goûter l’amour qu’Angel lui avait laissé entrevoir, End partirait se jeter dans le Styx. Alors qu’une étoile commençait déjà à briller dans le ciel bleu marine telle un petit diamant dans le néant, alors que les nénuphars s’ouvraient petit à petit, fleurissaient au rythme de la nuit et des ténèbres, alors que le soir tombait, alors qu’End était à moitié couché sur l’herbe, à quatre patte, tenant le menton d’Angel dans sa main droite murmura les mots qui lui brûlaient la langue et le cœur. Qui consumaient son être entier.
End : «Tá mé i ngrá leat…»
Ou comment dire "je t’aime" en Gaélique. Angel lui, il venait d’Irlande, comme lui, lui il avait connu le magnifique soleil, les grandes falaises secouées par les majestueuses vagues, le paysage utopique, lui il avait vécu son enfance au même endroit que le brun, lui il avait vu tout ça de ses yeux océan céruléens et brillant. Lui, son petit séraphin comprendrait cette phrase, s’il refusait de l’accepter ça serait vraiment la fin. End, emporté par son cœur qui cognait douloureusement dans sa poitrine, le sang bouillonnant dans ses veines vint doucement porter ses lèvres vers celle de l’Ange, fermant les yeux, il n’en pouvait plus c’est tout. Il l’aimait, il l’aimait plus que tout. De Profundis Clamavi. Ou « j’ai crié depuis le fond de l’abyme » en latin.
Dernière édition par End le Mar 10 Mar - 8:36, édité 2 fois
Angel
Sujet: Re: Not so Dark Waters { End || YAOI || Mar 6 Jan - 23:24
Il n’existait presque rien de plus aisé pour le doux irlandais que de voir, ressentir, et comprendre l’état d’esprit des gens avec qui il discutait. Les gens dégageaient tous une aura différente, particulière, et il suffisait de faire un tant soit peu attention pour réussir à les cerner. Les menteurs, ceux dont l’identité entière n’était qu’illusion, fausse, même eux il était possible de les comprendre simplement en faisant un peu attention. Même les meilleurs des illusionnistes. Il n’était pas plus difficile de cerner un Near qu’un Mello, ni même de voir que derrière le plus charmant des sourires ne se cachaient pas que des bonnes intentions. A côté de lui, il ressentait des énergies différentes, des karmas mélangés, de l’incertitude d’abord, comme une peur. Mais que pouvait-il bien craindre, ce rebelle agressif, ce type qui semblait en surface ne craindre ni dieu ni maître ? La pensée qu’il ait quelque chose à se reprocher fit doucement sourire l’ange, même si ça ne l’amusait pas du tout… Non, il ne craignait pas vraiment que l’autre adolescent lui ait préféré un autre, ce ne serait que justice après tout ; d’autres avaient certainement des millions d’attributs qu’il ne pourrait jamais avoir, comme certains détails de l’anatomie féminine, ou encore la virilité ; la violence aussi, l’agressivité, il savait qu’il n’était pas rare que beaucoup aiment leurs petits amis combatifs.
Tellement de détails qui pouvaient influencer une relation et les moments intimes, dans de petites choses qu’il ne pouvait pas contrôler, et qu’il ne voudrait pas avoir à interdire à End par simple désir égoïste d’être la seule personne qui compterait autant pour lui, celle qui pourrait lui avoir appris l’amour pur, celui dénué des vicissitudes du monde dans lequel ils vivaient. Pouvait-il avoir la prétention de pouvoir montrer ce genre de sentiments ? Décidément, l’amour rendait un homme impudent, égocentrique, puéril, aveugle à ses défauts, il lui en ajoutait d’autres encore. Pourtant, le blond restait persuadé que c’était la seule chose positive qu’il pouvait offrir sans avoir peur de mal faire. Il en était même persuadé. Quelles erreurs pouvait-on commettre juste en aimant ? Comment la chose la plus belle et la plus positive du monde pourrait-elle devenir une arme de destruction de santés mentales massive ? L’ange refusait de croire à tout ce qu’on disait. Croire tout ces pessimistes, ces défaitistes, ça ne pouvait mener à rien de bon non plus, juste à une lente et profonde décomposition psychique, parce que si le blond ne pouvait même plus compter sur cette valeur qu’on lui avait inculquée depuis sa plus tendre enfance, il ne saurait plus où donner de la tête, il ne saurait plus à quel saint se vouer. Trop avaient été déçus par leurs relations, trop avaient perdu tout espoir en l’amour, juste à cause de leurs trop nombreuses défaites. Une, deux, ou même trois mille défaites ne devraient pas faire perdre espoir à un être humain. Parce que s’ils n’avaient plus d’amour, l’espoir était la seule chose à laquelle ils pouvaient encore se raccrocher. Peut-être, au lieu d’aimer, fallait-il simplement donner aux autres l’espoir qu’un jour ils le seraient ? Enfin, Angel s’arrêta de se poser toutes ces questions, pour la simple et bonne raison que maintenant il n’avait plus envie de penser à quoi que ce soit d’autre qu’à ce qu’allait répondre le brun assis à côté de lui. Il aurait pu dire des millions de choses différentes. Sur quoi le sort allait-il tomber aujourd’hui, en cette splendide fin de journée ?
End : « Si je te dis "Oui" tu vas me croire ? »
Pourquoi ne le croirait-il pas ? Suspicieux, il ne l’était pas le moins du monde, parce qu’il reconnaissait un mensonge pitoyable quand c’en était un. Et il avait aussi peut-être une confiance trop facilement accordée, pour quelques mots, il n’oserait plus douter du brun simplement parce qu’il pensait que douter de quelqu’un, c’était déjà mettre un mur entre eux, rompre les moindres liens possibles. Lorsque l’on doutait d’une personne, il y avait un blocage forcé. Alors Angel ne doutait pas. Il le regardait fixement, comme s’il cherchait à lui faire comprendre ça par la simple force de son regard couleur lagon.
End : « … Je n’ai pensé qu’à une chose ? »
Ah, ça pouvait être n’importe quoi, évidemment. Mais on ne disait pas ces quelques mots à quelqu’un en le regardant comme ça. Pas avec cette voix. Pas pour se jouer de quelqu’un ; ce serait la pire vilénie possible et imaginable. Les légers frissons qui parcoururent la colonne vertébrale du blond quand la peau de son partenaire gothique toucha sa peau lui firent un bien fou, même s’il le taisait. Il laissa son menton être dirigé par cette main amie, il plongea son regard sans rechigner dans celui de End. Il ferma presque les yeux pourtant quand l’adolescent repoussa délicatement ses cheveux derrière son oreille, de ce geste tendre et calme, et le séraphin qui s’était légèrement relevé de sa position couchée avait presque peur d’entendre ce qu’il allait lui dire ensuite, même si ça ne pouvait pas être négatif… Enfin, du moins il l’espérait. Entendre quelque chose de mesquin à cet instant précis lui aurait déchiqueté le cœur en morceaux, l’aurait mis plus bas que terre en un seul instant. Il avait l’impression soudaine d’être dans un autre monde, quelque chose de parallèle à la réalité, la nuit les enveloppait, il n’y avait qu’eux, il aurait voulu qu’il n’y ait qu’eux, en fait. Juste ces deux adolescents antithétiques qu’une force étrange rapprochait, une force inexplicable. Lentement, puis plus vite, les insolentes pulsations de son cœur lui rappelaient qu’il était vivant et trop sentimental, qu’un rien lui faisait perdre le contrôle de ce qu’il ressentait, qu’il lui en fallait si peu pour se sentir comme ça ; peut-être que l’autre finirait par le prendre pour un faible… Non, non, ne pas penser n’importe quoi. L’amour rendait faible, aussi, c’était un fait. Et l’ange n’était pas là pour chercher à contredire cette thèse, peu lui importait d’être plus faible, si c’était pour pouvoir ressentir ce qu’il ressentait à cet instant précis au creux du cœur.
La langue étrangère lui allait si bien. C’était tellement poétique de l’avoir dit comme ça, ces quelques mots, c’était bizarrement plus intense. L’ange les comprenait, évidemment. Toute la beauté de son pays d’origine flottait dans ce langage, dans ces syllabes ; toute l’intensité du lien que ces deux partageaient était traduite par ces mots et la façon dont End avait présenté la chose. Qu’il puisse faire preuve d’autant de délicatesse, qu’il puisse être aussi adorable avec son expression incompréhensible… C’était presque s’il cherchait à tuer Angel d’une overdose de tendresse. La preuve que même chez ceux qui cherchaient à montrer un visage de colère, de haine, envers le monde, il pouvait il y avoir un cœur plus grand peut-être même que le sien. Ca lui faisait horriblement plaisir. Les mots en eux-mêmes l’avaient apaisé, rempli d’un bien-être insolent qui lui tordait le ventre et accélérait sa respiration ; alors, c’était réciproque. End ne mentait pas. Et lui non plus, quand il se mit à genoux pour poser ses paumes fraîches et humides contre les joues du brun afin d’enfin approcher leurs lèvres, les unir, doucement, sans se presser, et il ferme les yeux pour savourer juste la sensation infime de ces peaux fragiles et roses l’un contre l’autre. Ce n’est qu’un contact absolument ridicule par rapport à ce qu’ils avaient pu faire avant, mais il espérait que ce geste symbolique ferait comprendre à End à quel point il aurait pu dire ces mots dix mille fois aussi s’il avait eu le temps en une vie pour le faire. Et il s’était mis à rougir, du plaisir innocent de cet espèce de premier baiser.
Le crépuscule avançait…à pas de loup, le soir, atmosphère aux allures d’idylles et la nuit : l’amie du voleur, l’amie des amants. Mine de rien ces deux mots étaient proches, bien que totalement différents en surface. Le voleur profite de l’obscurité pour voler les autres, pour profiter de leur sommeil, pour s’approprier leurs biens, pour s’introduire chez eux, se moquant des mises en gardes habituelles, jouant contre le couvre feu, ne faisant plus qu’un avec les ombres. L’amant profite de l’obscurité pour te voler, pour profiter de ton état désormais léthargique, pour s’approprier ton cœur et ton âme, pour s’introduire doucement au creux de ton être, se moquant de ta garde désormais abaissée, jouant contre le couvre feu, ne faisant plus qu’un avec ton ombre. Ces deux criminels au but commun : t’avoir. L’amant est le voleur de cœur, le voleur est l’amant de l’or ; exactement pareil, aussi précieux l’un que l’autre ; aussi purs et vils, attirants, envoûtants, obsédants, des désirs si différents et prenant pourtant tout deux une telle importance. Indispensables l’air de rien, certains hommes passent leur vie à chercher des pépites dans le torrent des ruisseaux, tandis que d’autres cherchent désespérément un cœur à faire battre, cascade de sang coulant, tournant à en donner mal au cœur. D’autres ne cherchent rien, et quand un trésor pareil dont ils n’auraient même pas pu estimer la valeur avant leur tombe dessus, ils le chérissent. Ils le gardent précieusement au plus profond d’eux-mêmes, égoïstes, avides de ce cadeau tombé du ciel, le bénissant à chaque seconde, l’adorant, l’adulant, l’aimant…simplement, et d’une force.
End était comme un criminel…ou un amant au choix. Il était devenu désireux, mais d’un point, il profitait de la faiblesse d’Angel, oui, lui il ne voyait pas que le gothique allait lui faire du mal un jour, et ce dernier se détestait à l’avance, il se haïssait plus que tout même, de ne pas pouvoir lutter, de ne pas pouvoir protéger l’Ange de lui-même, de ne pas s’éloigner tout simplement et le laisser en paix. Il était en train de su huer intérieurement. Le voleur n’y pense plus, n’écoute plus la voix de la morale qui lui dit de ne pas s’approprier les biens d’autrui, il a oublié depuis bien longtemps ce qu’est la sagesse, il a oublié ce qu’est le vrai bien, lui ne pense plus qu’à lui, qu’à ce trésor qui l’attend tranquillement sans pouvoir se défendre. Il est près à tuer parfois, à se battre, à défier ciel et mer juste pour se petit bout de diamant. Porté par l’angoisse d’être découvert, abattu de plein fouet, emprisonné et jugé, il vole de ses ailes vers le trésor, le cœur palpitant dans sa poitrine, il est proche du but. Un véritable criminel ne vivant que pour ça, End se sentait comme un voleur, un voleur qui ne peut pas se contrôler, il voulait voler le cœur d’Angel, ne l’avoir que pour lui, le sentir battre uniquement et seulement pour lui, comme pour ce qui était son cas. Il se sentait mauvais et extrêmement bien. Pas que l’Ange soit mauvais, oh non, c’est lui qui était mauvais.
Et le brun continuait pourtant, il embrassait Angel, il entendait les sons Irlandais en même temps, une grande harpe jouant doucement, pour la mélancolie, une mandoline pour le bonheur peut être, le cistre, la flûte, et son cœur tambourinant sur tout cela, son cœur, comme sur un lent parcours du combattant, sans se presser au début, calmement, sereinement, simplement pour le fait d’être là et de goûter la courbe des lèvres féminines. La lèvre supérieure, puis inférieure, il les mordillait suavement, nouveau plaisir à chaque seconde qui passait, toujours plus intense, comme si c’était la première fois qu’il embrassait quelqu’un. C’était la première fois. Les précédentes tout ce rituel n’était qu’un jeu, qu’un jeu de société sans intérêt. Les fois précédentes…avec qui étaient-elles déjà ? Il avait déjà oublié les noms, et le reste. Tout ce qu’il avait étaient la saveur de la bouche d’Angel sur la sienne, ô combien plus agréable, plus délectable, plus…quel goût. Il aurait voulu le connaître avant, comment avait il pu rater ça ? Comment avait il pu rater Angel ? Il avait été d’une stupidité sans égale. Le voila à présent en train de savourer chaque instant, chaque centimètre carré de peau odeur pêche, en train de jouer avec la douce cavité buccale, de faire glisser ses lèvres sur la mâchoire, des grelots… sur le lobe, le mordiller, triangle. Lentement, respirant lentement.
Angel : « Moi aussi. Beaucoup. Vraiment. »
S’il l’avait pu il aurait sauté au plafond. A défaut de plafond il sautait au ciel, il sautait sur les anges du paradis, sur son Ange. S’il l’avait pu, il aurait pleuré, à défaut de larmes, des battements de cœur sonores. S’il l’avait pu il aurait répliqué, à défaut de voix, un silence parfait, seulement le son de la respiration dans l’atmosphère, dans l’air parfumé. End entrouvrit ses yeux noirs, ses longs cils de la même couleur chatouillant la peau pâle du cou de l’Ange, est ce qu’il s’imaginait à quel point ces paroles le rendaient fou, affolaient son cœur et sa vie toute entière. Hymne solennelle emportée par le vent, comme tous les mots, mais ces paroles restaient gravées, comme au fer rouge, et ce pour longtemps. Il voulait sourire, rire, exploser en larme, de tristesse, de joie, il ne savait plus, le gothique ne savait plus où il en était, était il en train de faire un magnifique rêve, tout ça n’était que fantasme ? Ou était ce le réel ? Le chant de son cœur lui faisait tourner la tête, les paroles de l’Ange avait finit par l’euthanasier, complètement, il l’avait tué d’amour rien qu’en ayant prononcé ces quelques mots…qui n’ont rien de bien extraordinaire à première vue. Mais simplement Angel ne mentait pas, jamais, ou très rarement, et s’il n’avait pas dit la vérité il aurait baissé les yeux à la façon d’un gamin. Au lien de ça il les fermait à moitié, plongeant son regard dans les pépites ébène. Il ne mentait pas, End ne voulait pas croire qu’il mentait, il ne le pouvait pas, ça lui faisait trop mal, ça lui aurait fait si mal. ‘Je t’aime’ ‘Tu m’aimes’ ‘On s’aime’ quoi. Alors…pour une fois il avait le droit de croire quelqu’un ? Il avait le droit de croire un être humain ? De penser que ce dernier était sincère, et seulement ça ? C’était si rassurant. Enivrant. Le ciel le faisait rêver d’éternité. Ce ciel où se déposait lentement de duveteux nuages gris, formant des silhouettes à leur façon, le cœur tambourinant, cet atmosphère paisible et prenant, le cœur tambourinant, l’étang juste à leurs côtés, le cœur tambourinant, les lèvres du brun chatouillant lentement la pomme d’Adam et la jugulaire de son Ange, le cœur tambourinant, le pharynx se réchauffant au milieu de sa gorge, le cœur tambourinant, la mélodie des arbres de la forêt, le cœur tambourinant, la main d’End sur la fine nuque, la cœur tambourinant, l’approchant doucement de lui, l’entrainant contre lui, lui qui se renversa calmement en arrière, le cœur tambourinant, le son des gouttes, le frissonnement des roseaux entre eux, l’horizon bleuâtre qui dérivait sur différentes teintes de couleur au fil des secondes, Paradis qui ne semblait plus si loin, vers luisants sur l’autre rivage, le cœur tambourinant, le gothique à présent au sol, embrassant son Ange, embrassant sa langue, son vestibule, ses joues, encore sa langue, le cœur tambourinant des ‘love you, love you, love you’.
Pourquoi avait il droit à ça lui ? Il n’avait pas le droit, il était violent, casse cou, suicidaire, insolent, tout le temps énervé, pervers, drogué, pourquoi il devenait comme ça cette nuit là ? Complètement amoureux, obnubilé par les beaux yeux bleus ? Fascination, telle fascination. Les contraires avaient décidément tendance à s’attirer. Lui le démon tombé sous le charme de l’Ange. D’une romance terrible. End plongea ses pupilles dans l’océan pâle qui lui faisait face, ses mains dans la cascade de cheveux blonds, l’air posé, calme, tranquille.
End : « J’ai le droit de t’avoir pour moi tout seul ? »
Sourire, sûr. Même si l’Ange ne voulait pas s’était trop tard, il l’avait ensorcelé, il l’aurait pour lui tout seul et ne le lâcherait jamais.
End : « …Mon petit Ange… »
Le brun fit une moue amusée, et romantique même. End romantique ? Impossible non, improbable oui plutôt. Pourquoi s’était il fait une réputation de tel fumier débauché ? Il n’aimait pas être romantique, il trouvait cela niais, mais là maintenant, c’était un état d’esprit dont il ne pouvait plus se défaire. Et pourquoi son cœur menaçait il d’exploser comme un volcan à tout moment ? Pourquoi était-il comme cela à cause d’Angel ? Comment l’Ange pouvait il le changer à ce point ? Oh certes End serait toujours End ; lunatique, dérangé, têtu, à moitié froid, à moitié brûlant, d’une violence intérieure sans limite…il le serait même avec Angel…s’il n’avait pas désiré en finir avec ce jeu du ‘tu m’aimes ou pas ?’ avec le jeu du ‘c’est romantique l’étang’ avec le jeu du ‘me laisse pas tout seul’, avec le jeu du dérèglement lymphatique. Son petit Ange, il le rendait fou. Complètement fou. L’Adonis renversa soudainement le corps mince d’Angel sur l’herbe fraiche et verdoyante, le calant sur le sol, les yeux à demi ouverts, baissés sur son visage, il le voulait, pour lui seul, il ne le laisserait pas. C’était égoïste oui, mais il avait besoin de lui. Et quand tu as besoin de quelque chose tu ne peux pas le laisser, même si les autres en pâtissent. Certes le bonheur de l’Ange était plus important que tout, mais ça serait End qui lui apporterait, et s’il n’y arrivait pas…. Les épaules musclées de l’adolescent à 20 centimètres se rapprochèrent pour que les lèvres capturent de nouveau leurs voisines, avide, gourmand, d’un désir trop refoulé, trop bâclé, trop attendu, comme un arc fatal. Son épiderme trembla, le chapelet autour de son cou penché se nicha dans la chemise de l’Ange, il l’embrassa, passionnément, encore une fois, qui sait ? ça pourrait être la dernière. Il posa un coude sur l’herbe servant de tapis de mousse, appuya sa paume de son autre bras sur ce même coussin naturel, dominant le petit Ange de tout son long. Des fleurs un peu autour, des bleuets, des roses, des jacinthes toutes fermées, comme pour éviter les voyeurs. Le temps se rafraichissait, les nuages avançaient et se rencontraient, comme les corps des deux garçons couchés près de l’étang. Il n’y avait qu’eux, seuls au monde. La lune un peu plus loin apparaissait déjà, tel un diamant au milieu de rubis et de saphirs du ciel, au parfum de velours. Une goutte, deux gouttes, trois gouttes fouillèrent doucement les mèches brunes, gouttes de pluie, ô pluie. Suaves gouttes se mêlant au brouhaha des deux cœurs, au muet brouhaha de la nature. Perles dans l’océan nacré. Se reflétant déjà dans le ruisseau.
Un craquement de branche un peu plus loin. End en sursauta et fit un faux mouvement qui le fit basculer dans l’étang, entrainant l’Ange avec lui.
Il plongea dans les abymes, fraiches, environnement inconnu après cette douce chaleur, après le tiède corps d’Angel, il était à présent trempé, mais heureusement on avait facilement pied dans cet étang. Ses longues mèches brunes s’envolèrent vers le ciel, il ferma les yeux, le temps de reprendre ses esprits, savoir où étaient le haut et le bas. End remonta finalement à la surface, quelque peu sonné et aida tout de suite le blond à se relever et reprendre sa respiration.
End : « Pardon ! Ça va ? »
Dernière édition par End le Mar 10 Mar - 8:36, édité 1 fois
Angel
Sujet: Re: Not so Dark Waters { End || YAOI || Mer 21 Jan - 4:11
Y avait-il plus doux qu’un baiser, sous le ciel bleuté d’une nuit étoilée ? Y avait-il plus apaisant que le contact chaud et doux de l’être aimé contre vous, qui par sa présence même vous dévoilait à quel point il vous aimait ?
Chaque baiser, chaque caresse, chaque frôlement de leurs peaux ; la moindre chatouille des cheveux du brun contre sa peau pâle et fraîche ; tout n’était qu’euphorie, tranquillité, tendre violence à laquelle aspirait l’âme du séraphin adolescent étendu dans l’herbe tout juste baignée de l’humidité naissante . Lorsqu’il avait répondu au brun, il avait eu l’impression discrète de voir toutes les étoiles du ciel briller dans les iris envoûtantes de ce crétin qui avait réussi à voler son cœur, et ça avait fait brûler une flamme inconnue dans son cœur, une sensation chaude au creux de son ventre, comme si une délicate créature à fourrure s’y installait : la sensation, légère, infime, et pourtant si poignante, d’être autant aimé, d’être dans le cœur du jeune Démon comme ce dernier était dans celui de l’Ange… C’était inqualifiable. Douces âmes des créatures des forêts, vous qui savez reconnaître l’amour à la simple aura qu’il dégage, vous qui êtes des hymnes mythiques à cette émotion, pensez-vous qu’il est sage de s’y laisser embourber, de suivre la lumière qu’elle apporte sans plus faire attention au chemin, au risque de se perdre, de se laisser capturer par les Ténèbres ? L’Ange serait-il déchu pour avoir trop aimé le Diable ? Ou bien ce garçon était-il la part d’obscurité qu’il fallait à la Lumière pour prendre toute son intensité ? Et lui, était-il la lueur d’espoir et de paix nécessaire à la vilénie pour exister ? Non, ils n’étaient pas vraiment une espèce de Yin et de Yang humains ; parce qu’Erwan n’était pas le Mal. Erwan n’était qu’un homme. Celui qui avait réussi à allumer la mèche de la bougie rouge qu’était le cœur de l’androgyne aux cheveux dorés, mèche qui ne s’éteindrait que si le vent devenait trop fort, ou si le froid glaçait la cage thoracique qui la protégeait.
Mais en cette nuit, elle brûlait, vivement, flamboyante, comme avivée par le souffle d’End contre sa peau, sa respiration mêlée à la sienne, dans leurs échanges ; l’ange avait doucement déposé ses doigts entre les sombres cheveux de son partenaire, caressant le cuir chevelu, entremêlant les mèches contre sa peau dans une friction addictive ; tout ça pour pouvoir rapprocher l’adolescent de lui, le plaquer contre lui, sentir chaque parcelle de son être vibrer à cause, ou pour lui ? Il n’en savait rien, il n’en avait cure, lui en tout cas frémissait sans retenue, aspirant à sentir l’irlandais aux yeux noirs contre lui, comme si même enlacés ils n’étaient pas encore assez proches. Est-on jamais assez près de l’être qui est notre moitié ? Il n’y avait que dans l’Union ultime qu’ils pourraient être enfin comme un, et la peau du blond prenait une teinte coquelicot sucrée à la simple idée ; ça ne serait que justice, qu’ils puissent enfin se témoigner de leur amour réciproque, sans avoir à attendre encore, cette insupportable attente…
This love, this heart, these arms to hold…So tight to you I won’t let go. Can this be real or just a dream that feels so true ?
Il battait, son cœur, à lui aussi. Trop vite, trop fort. Exquis. C’était tout bonnement exquis. Le sang était propulsé jusqu’à ses joues rougissantes si vite, qu’il en avait vaguement la tête qui tournait : les sensations se suivaient, agréables, délectables, si insolentes dans leur chasteté amoureuse qu’elles en étaient divinement frustrantes. Au-dessus de lui, il était bien là, l’être des limbes qu’il voulait sortir de son état de léthargie humaine et malheureuse, qui se penchait vers lui pour doucement poser ses lèvres exemptes de nicotine, pour une fois, sur les siennes, qu’il avait approchées un peu, quémandeuses, en levant le menton, étalant par là même ses cheveux blonds autour de lui. Il le retenait, il lui coulait des doigts tendres le long de la nuque, sur la naissance de sa colonne vertébrale, cette peau chaude lui faisait un bien étrange, qu’il n’aurait pas soupçonné.
Embrasse-moi encore, End. J’ai succombé, je suis amoureux : de toi, de tes lèvres, de ton odeur, de tes yeux, de tes mains, de la force avec laquelle bat ton cœur, de la façon dont tu m’aimes, aussi. Tout m’intrigue en toi. Je veux que tu restes un mystère, comme je veux tout savoir de toi. Pour l’instant, laisse-moi juste savourer innocemment la seule drogue à laquelle je veux bien que tu restes accro : nous.
Il ne le dirait pas à haute voix. Pas encore. Pas maintenant. C’était trop tôt. Un jour, il le lui dirait, un jour où peut-être, l’Ange devrait lui dire pourquoi il avait aussi été tenté par le fruit maudit de l’Autre, de cet autre genre de Démon qui faisait accélérer son pouls ; il faudrait qu’il dise à l’adolescent qui embrasse ses lèvres à cet instant que ces sensations n’ont rien à voir…
End : « J’ai le droit de t’avoir pour moi tout seul ? »
Si un être pouvait être en possession d’un autre, sans doute qu’il dirait oui. Mais il savait aussi à quel point l’homme était une créature incompréhensible, impulsive, changeante, volatile ; une légère douleur lui pinçait le cœur quand l’idée lui traversa la tête, mais il ne fallait pas négliger la possibilité qu’un jour, le brun ne le veuille plus pour lui tout seul, qu’il s’en moque, que tout ne soit plus que poussière, souvenirs, et que leur relation s’effrite parce que le bel éphèbe enflammé aurait trouvé mieux ailleurs. Pouvait-il s’offrir alors que les choses pouvaient se passer ainsi ? Oui, car si le blond lui offrait tout son être sur un plateau d’argent, ce serait pour toujours. Comme sa mère lui avait toujours dit. « Si tu aimes, aimes toujours au maximum. » S’il t’appartient, End, c’est pour toujours. Et il ne supporterait pas d’être à toi si tu n’es pas pour lui. Non, pas à lui. Pour lui. Si ton attention se porte ailleurs, alors ne lui inflige pas la douleur de devoir t’aimer sans plus l’être en retour, ne sois pas si égoïste. En attendant, l’ange était au démon, et il n’y avait pas à discuter.
Angel : « Quand bien même tu serais aussi inconstant que la Lune, je serai aussi fidèle que les étoiles… »
Il scella sa phrase par un frôlement de lèvres, avant d’aller faire courir sa bouche rose le long du visage bien tracé de son partenaire qui dans la nuit ne semblait pas moins beau, sa peau pâle luisait à la douce lumière blafarde de l’astre rond dans le Ciel… Et comme la paix pouvait être brisée vite, n’est-ce pas ? Mais qu’il aimait les réactions parfois si nerveuses de son partenaire : il l’aimerait moins s’il n’était pas son inverse, après tout.
Un craquement suspect, et il n’avait pas eu le temps de sentir le sol se dérober sous lui qu’il était déjà être remplacé par le mélange onctueux du corps d’End contre le sien et l’eau froide qui lui mordit la peau sous ses habits clairs ; il avait fermé les yeux, surpris, pris au dépourvu, laissant l’obscurité régner sur son monde pendant quelques secondes, avant qu’il ne prenne conscience qu’il n’allait pas avoir assez d’air pour respirer s’il ne remontait pas vite à la surface. En deux battements de jambes, il était sorti de la prison aqueuse glaciale, ses cheveux et ses vêtements plaqués sur sa peau, et il prit une profonde inspiration avant de sourire, ses fils dorés flottant autour de lui juste sur la surface de la mare, avant qu’ils n’aillent jusque là où ils avaient pied. L’ange sourit énigmatiquement au brun, tendrement, avant de s’approcher de lui tel un petit animal angélique à l’aura blanche et pure, ses cheveux trempés entourant son fin visage, et il posa furtivement ses lèvres bleuies par le froid sur le bout du nez d’End, les yeux plissés par son sourire.
Angel : « Oui ça va, je suis juste un peu mouillé, et j’ai juste un peu froid… Tu aurais pu éviter de nous pousser dans l’eau, on va mettre des heures à sécher maintenant… »
Pourtant, étonnamment, il souriait adorablement, et n’avait pas l’air pressé de sortir de l’eau.
Sujet: Re: Not so Dark Waters { End || YAOI || Mer 21 Jan - 16:15
Angel : « Quand bien même tu serais aussi inconstant que la Lune, je serai aussi fidèle que les étoiles… »
Il en avait sourit. L’ange avait une façon si romantique de déclarer les choses. D’habitude le démon aurait rejeté toute forme d’amour de ce genre. Parce qu’il savait que le monde n’était pas un conte de fée, il avait cessé de le croire depuis longtemps, il avait peut être vu trop tôt la vérité. Il avait peut être été trop tôt plongé dans un monde adulte si cruel. Et lui, lui, l’Ange qui se tenait sous son corps croyait encore à tout ça. Il croyait encore dur comme fer à l’amour, il n’était pas encore un de ces hypocrites qui veulent votre peau ou votre porte monnaie. Combien y a-t-il encore dans ce monde si vide des êtres de ce genre ? Des petits anges gardiens prêts à vous secourir au moindre instant sans retenue, sans rien demander ? A part un peu d’amour ? Comment Angel avait il réussi à changer End de la sorte ? Comment avait il réussi à sortir des ténèbres un adolescent perdu, qu’on avait plongé dans le noir, qui n’arrivait plus à remonter à la surface...Et quand il s’était plongé dans l’eau fraiche de l’étang…sûrement qu’avant de rencontrer le séraphin End n’aurait même pas cherché à remonter vers le ciel, à reprendre quelconque bouffée d’air frais, il se serait sans doute laissé couler, tranquillement, en regardant les étoiles, sans savoir ce qu’il lui avait manqué avant. Mais ce soir il n’avait pas voulu mourir, d’ailleurs il ne le voulait plus. Parce que mourir serait laisser l’Ange. Ça serait ne plus jamais le voir avant longtemps, ça serait ne plus pouvoir l’embrasser, le toucher, lui parler, ou simplement le regarder. Et cette idée lui était devenue plus qu’insupportable. L’Ange avait il des pouvoirs pour adoucir une créature telle qu’End ? Adoucir n’est peut être pas le mot, car le blond avait, exprès ou pas, attisé un feu brûlant dans le cœur d’End, mais ce n’était plus le même feu dévastateur qui gisait autrefois en lui. C’était un feu peut être plus puissant, sûrement plus fort mais surtout éternel. Dans la nuit comme ça, End pouvait le dire, plus rien ne l’en empêchait maintenant, si Angel restait avec lui, il ne le quitterait jamais. Il ne le quitterait même pas dans la mort, il ne le quitterait jamais. Peut être était-ce une promesse cachée qu’il lui avait fait là…Tout ce qu’il savait c’est qu’à partir de maintenant et ce pour toujours il ne voudrait rien d’autre que son petit Apollon. Même la folie de l’amour s’approprie les êtres les plus rebelles, et les êtres les plus désespérés semble-t-il. Et pour la première réelle fois, End arrivait à faire confiance. Il voulait faire confiance à l’Ange. Croire que lui aussi l’aimait de tout son être. Il voulait croire qu’il ne l’abandonnerait pas, il voulait croire qu’il ne mentait pas. Et pour cette fois le brun y arrivait.
Comment dire ? C’était un peu comme si End retombait dans une sorte d’innocence propre à l’enfance. Pas si innocent que ça bien sur, mais dans une sérénité, dans une énergie infantile. Angel lui rappelait tout de son enfance. Pas le côté malheureux de son enfance, oh non. Un côté pur, le côté heureux, libre…quand il le voyait, il voyait les côtes d’Irlande, comment avait il pu le rater son petit Ange ? Comment avait il pu passer des années de sa vie sans les beaux yeux bleus qui le regardaient maintenant ? Il recommençait même à sentir le parfum des fleurs rosées, et des champs de blés, et de l’odeur marine rien qu’en posant son visage dans les cheveux blonds de l’Ange. Cheveux blonds à présent trempés, collant contre la peau de marbre d’Angel. C’était stupide de tomber ainsi dans une rivière. End tourna la tête vers les bois, d’où était venu le craquement qui l’avait fait sursauter et vit une forme blanche. Il soupçonna vaguement Near mais peu importe. Ce n’était pas l’albinos qui allait l’arrêter, ce n’était personne, et ce n’était même pas le fait d’être trempé jusqu’aux os dans une marre qui allait stopper son élan. Parce qu’à chaque fois il se passait quelque chose, à croire que le monde entier voulait les empêcher de s’aimer. Et le monde pouvait aller bien se faire chier ailleurs. Parce que personne n’empêcherait End d’aimer Angel de tout son être. Plus personne.
Angel : « Oui ça va, je suis juste un peu mouillé, et j’ai juste un peu froid… Tu aurais pu éviter de nous pousser dans l’eau, on va mettre des heures à sécher maintenant… »
L’Adonis le regarda. Il sourit en coin et l’observa de la tête aux pieds. Lui, assis dans l’étang, sa chemise noire lui collant également à la peau, formant des petites vaguelettes et moulant son torse, c’était vraiment stupide d’être ainsi mouillé, mais l’amour ne rend il pas stupide ? Et puis, si les gens qui regardent ce rp trouvent End stupide, ridicule, niais, dommage parce qu’on vient de perdre un pervers dans l’établissement et qu’End ne fera plus de topic porno avec personne, ne jouera plus jamais les dragueurs avec qui que ce soit, alors End s’en fout complètement. Parce que plus personne ne compte, à part lui, son petit Ange, son petit Ange qu’il aime.
Dans les eaux noires, pas si noires que ça maintenant.
End : « Peut être qu’on a pas besoin de sécher… »
Dans les eaux claires. Dans les eaux pures. Dans les eaux idylliques. Comme Lui.
Angel souriait, il était si adorable comme ça. Il avait l’air si innocent comme ça, à moitié innocent. Forcément quand on fréquente End on n’est pas tiré d’affaire. Il était si beau comme ça, dans l’eau, trempé, dans la nuit qui devenait de plus en plus noire. Pourtant on voyait clairement, la lune offrait son reflet à la surface de l’étang, baignant la petite clairière de sa lumière blanche. Des lucioles voletaient dans l’atmosphère à travers les saules pleureurs, on se croirait vraiment dans un conte de fée. Toute l’histoire d’End et d’Angel aurait pu être un conte de fée si le monde n’avait pas autant changé. L’histoire d’un méchant korrigan, qui tombe amoureux d’un gentil magicien. Et le loup s’est éprit de l’agneau. Et le loup avance à quatre pattes dans l’eau vers son petit Ange, tel un prédateur en chasse, et vient poser ses lèvres sous celles de l’agneau. Adorable petit Apollon qui a ensorcelé ma vie. Qui a empoissonné mes veines et mon cœur. Qui a prit mon âme qui lui appartient. Ou serait ce le contraire ? End l’embrasse encore, doucement, tendrement, plongé dans une espèce d’environnement qui lui fait enfin tout oublier, comme si Angel était une musique, un chant mélodieux dont tu ne peux te passer tellement tu as envie de l’écouter, encore et encore, en boucle, sans jamais te lasser. Et le brun se redresse encore, ce n’est pas le fait d’être dans l’étang qui l’empêchera de gouter encore une fois les lèvres angéliques et féminines. Puis il ferme les yeux et se laisse porter par cette passionnante musique dont on ne se lasse jamais, qu’on écoute avant de s’endormir pour être sûr de faire de beaux rêves, pour être sûr d’avoir le cœur paisible et reposé. Et il l’embrasse encore, plus fort, et il fait jouer sa langue avec la sienne, naturellement, comme si elles étaient faites pour se rencontrer, et il soulève le menton d’Angel en même temps, d’une main, et de l’autre il ouvre la chemise blanche, bouton après bouton. Et après il enlève la sienne, découvrant tout son corps sans aucune retenue, même si son corps pourrait donner des envie étranges, même si comme ça il risque de ne plus pouvoir se détacher de l’Ange. Jamais.
Est-ce qu’ils pouvaient encore être qualifiés d’innocents, ou comparés à des anges et des dieux, alors qu’ils étaient dans l’antre même du démon ? End avait capturé Angel dans ses filets, mais ce n’était pas comme s’il avait tenté quoi que ce soit pour se débattre. Il s’était laissé attirer, il s’était peut-être doucement débattu un court moment, lorsqu’il pensait encore que son cœur n’appartenait qu’à Lazy, mais il s’était vite rendu compte qu’il était loin du compte. La preuve que le cœur humain est plein de paradoxes et en perpétuel changement. Enfin, dans ce genre d’instants, Lazy était la dernière personne à laquelle le blond voulait penser. Surtout quand il avait sous les yeux, sous les doux rayons de Lune, au milieu d’une eau plus claire qu’il ne l’aurait cru, l’incarnation de la beauté masculine ; des cheveux aussi sombres que le plafond du ciel, les yeux dans la même teinte, brillant d’une lueur étrange, passionnants, qu’il n’arrivait pas à quitter du regard. Des muscles saillants, moulés dans des vêtements trempés, et si près de lui, que le cœur du blondinet à la peau détrempée semblait vouloir s’échapper de sa poitrine. Il était si faible, devant l’amour, que c’en était effrayant. Pouvait-on à ce point perdre le contrôle de ses moyens à cause d’une autre personne ? A cause de son parfait contraire, d’un garçon que l’on aurait pensé insensible à toute forme de romantisme, et qui au final, s’avérait être le premier à en profiter au maximum ? L’ange sentait un sourire éclairer son visage à cette pensée, se dire qu’il avait peut-être réussi à éclairer la vie d’un être qui ne voyait plus qu’en noir, qu’il avait peut-être réussi à faire ressentir les joies du bonheur, même court, à quelqu’un qui n’y croyait plus… C’était tout ce qu’il voulait, c’était ça l’important.
You with the sad eyes Don't be discouraged Oh I realize It's hard to take courage In a world full of people You can lose sight of it all And the darkness, inside you Can make you feel so small…
L’adolescent brun l’embrassait avec une douceur qui le surprenait sans cesse. Pouvait-on prétendre être mauvais quand on était capables de gestes aussi doux ? Quand la tendresse émanait du moindre de vos gestes ? Angel savait qu’il était, peut-être, qu’il pouvait oser espérer être une personne spéciale pour le brun, et que ce dernier n’agissait pas comme ça avec toutes ses conquêtes, mais même s’il ne le montrait qu’à lui, cela prouvait qu’au fond son cœur n’était pas encore totalement de pierre, il n’était pas corrompu jusqu’à ne plus pouvoir faire preuve d’affection réelle. Le monde avait beau lui avoir menti, l’avoir trahi, fait vivre le comble des horreurs, l’être humain était toujours capable de remonter la pente, quoi qu’on puisse penser. Toute l’obscurité et les méfaits des hommes ne pouvaient pas détruire un cœur qui avait été pur, pas totalement, pas complètement, s’il y avait quelqu’un ou quelque chose qui réussissait à vous sauver de la noyade. Angel n’avait jamais autant voulu sauver quelqu’un qu’End, là, devant lui, dans ces eaux sombres, dans lesquelles ils ne se noieraient pas, parce qu’ils avaient encore tellement d’autres choses à vivre. La nuit ne faisait que commencer, et les étoiles les couvaient d’un regard brillant, clignotant, complices des ébats qui pouvaient réchauffer les cœurs froids, et ceux qui ressentaient pour la première fois un amour réel ; l’ange savait que trop aimer était mal. Tous les excès étaient des sources d’ennuis. Mais pour une fois, il n’avait pas envie de réfléchir. Il avait juste envie de se laisser plonger dans les eaux gourmandes de sa passion affectueuse pour End.
Show me a smile then, Don't be unhappy, can't remember When I last saw you laughing If this world makes you crazy And you've taken all you can bear You call me up Because you know I'll be there.
Proches, trop proches dans l’eau qui les entourait, le jeune démon le déshabillait lentement, de ses mains habiles et habituées, forcément, à dénuder ses partenaires… Le moindre des contacts de leurs peaux faisait sourire l’ange, doucement, dans le vide, et sa peau acceptait chaque frôlement avec une appréhension désireuse, comme s’il attendait la suite avec impatience tout en la craignant. Le laisser faire, l’en empêche, participer ? Laisser le poison lentement couler dans ses veines, faire jouer de sa langue contre celle du brun ? Ou reculer, s’éloigner un peu dans l’eau douce, le regarder profondément comme pour l’inciter à le suivre dans les profondeurs, là où ils auraient toute la place nécessaire ? Il se fichait éperdument d’être dehors, en pleine nature. Ils étaient protégés par l’enveloppe de la nuit, qui était de leur côté. Il choisit une autre option, celle de relever un peu le menton pour prolonger le baiser, tout en l’aidant à défaire les boutons, tranquillement, d’une main fébrile pour sa part ; il aurait pu s’enfuir, faire l’effarouché, parce que se faire désirer était la meilleure façon d’attacher quelqu’un à vous. Mais il l’avait déjà assez fui, ils avaient déjà assez attendus. Et Angel avait beau être calme et sage, il n’était pas non plus insensible. L’odeur de la peau humide d’End qui se collait à lui lascivement après lui avoir retiré sa chemise était délicieuse, elle lui faisait peu à peu perdre la tête, comme jamais ; vous savez que vous aimez quand même les prémices des rapports, légers frôlements, effleurements d’épidermes, chatouilles discrètes de souffles ou de doigts sur vous font vibrer l’intégralité de votre corps, manquer des battements à votre cœur, accélèrent votre respiration, délicieuse torture dont on ne se lasse jamais, que seule la fatigue peut faire cesser. Et il n’était pas encore fatigué, loin de là.
Angel entoura le cou d’End de ses bras, pour que se touchent leurs bustes, pour que leurs peaux se mêlent, pour l’avoir au plus proche de lui, même s’il ne le serait jamais assez.
I see your true colors And that's why I love you So don't be afraid to let them show Your true colors, true colors True colors are beautiful, Beautiful, like a rainbow.
End : « Peut-être qu'on n'a pas besoin de sécher...»
Est-ce parce que tu es un vil débauché que je suis tombé amoureux de toi ?
Angel : « Un bain de minuit sous la Lune, avec un pervers… Peut-être que je ferai mieux de m’enfuir tant qu’il en est encore temps… »
Avait-il dit en déposant ses lèvres sur le bout des lèvres d’End, et avant de poser ses doigts sur les boutons de la chemise noire, pour pouvoir la retirer totalement elle aussi, collant morceau de tissu interférant entre deux chairs qui s’appelaient avec trop d’intensité.
Sujet: Re: Not so Dark Waters { End || YAOI || Sam 31 Jan - 16:37
Depuis quand ne s’était il pas sentit aussi bien ? Aussi heureux et comblé ? Depuis quand avait il espéré tout au fond de lui des moments pareils à partager avec une personne aimée ? Et comment avait il pu jeter son âme et son corps la débauche totale ? Alors qu’il y avait encore apparemment tant de merveilleuses choses à faire dans ce monde…avec Angel. Tout le monde recherche au moins une fois dans sa vie son âme sœur, et ceux qui ne la trouvent pas se forcent à se lier avec quelqu’un d’autre. C’était ce qu’End avait fait. Il n’avait pas vu ce blond moralisateur et avait recherché d’autres moyens de devenir heureux, de se faire aimer à sa façon. Si on lui avait dit d’attendre, de prendre son mal en patience, d’avoir un peu d’espoir peut être qu’il ne se serait pas transformé en tel démon. Mais maintenant son âme sœur était là et c’était ce qui comptait. Hum ? Lazy ? Qui c’est déjà ?
Mais qu’avait il donc cet Ange pour se rendre si désirable ? End ne se souvenait réellement pas avoir tant désiré une personne en ce moment même. A force de toucher et sentir chaque peau qui passe, on finit par avoir l’habitude, et cela devient même un loisir comme un autre, des êtres humains qui pullulent la planète en attendant qu’il se passe quelque chose, se jetant dans les bras du premier venu parfois même en échange d’un peu d’argent…Tout ce qu’on raconte dans ces films d’amour à deux balles n’est peut être pas si faux que ça, l’histoire de l’amour immortel et indestructible qui change totalement l’âme de x personne…tout était vrai ? Comparé à tout ce qu’avait connu End, Angel était vraiment l’être humain dont il était sûr de ne jamais se lasser, d’aimer et de vouloir à jamais, parce que pour une fois, End voulait connaître l’avenir. Il voulait lui faire face, le regarder dans les yeux et se jeter dedans, et voir ce qu’il lui réserve, simplement parce que son petit Ange se trouve avec lui. Parce que c’est enfin la fin de sa vie et le début d’une existence partagée à deux. Mais qu’avait il donc cet Ange pour le rendre aussi fou ? Lui qui comme un coup de couteau était entré dans son cœur, comme un insolent poison sans aucune borne qui allongerait l’illimité, qui approfondirait le temps et creuserait la volupté. Un poison remplissant son âme de plaisirs vertigineux, de désirs errants librement en eux, une joie plus si coupable que ça, parce qu’il n’y avait en ce moment que lui et Angel.
Pourquoi lui ? Pourquoi celui qui est trop gai ? Pourquoi être tombé sous le culte du visage parfait, des yeux brillants d’azur, de turquoise, de clarté, adorable uke, innocente petite chose, Ange masochiste qui a été trop curieux et qui s’est jeté corps et âme dans le royaume du démon. Dans la nature, comme un lyrisme solennel et passionné, sous un horizon bleuâtre, à travers la brume, les étoiles les inondant d’une lumière pure, une ténébreuse et tiède atmosphère entourant leurs corps trempés qui se collaient petit à petit ne cherchant qu’une seule chose : se rejoindre. Il n’avait plus rien en tête que le blond, son amour et ses lèvres qui embrassaient chaque partie du corps du séraphin, comme un cygne qu’on pourrait caresser de toute part. Il ne voyait même plus les éphémères voler un peu plus loin, regardant la scène avec curiosité, ni la douce et fraiche eau s’agiter autour d’eux quand il bougeait en créant des ondes parcourant la surface de l’étang. Parfait paysage romantique que seul un doux rêve peut créer…depuis quand n’avait il pas participé à un si beau rêve ? Il n’y avait plus ces mauvaises ténèbres angoissantes, il n’y avait que les moins lourdes de la nuit. Tout ça résonnait comme un serment dans sa tête, l’amour la lui faisait vraiment tourner.
Je sais que le monde n'est pas si beau. Je sais que tout a une fin. Je sais qu'il y aura toujours quelque chose ou quelqu'un pour vouloir du mal. Je sais que je n'y arriverai pas sans toi. Je sais que tous les deux ont peut continuer à avancer. Pour une fois l'avenir que l'avenir n'a pas l'air aussi sombre: je suis ébloui par l'image que tu dégages. Elle brûle à l'intérieur de moi. Je sais que tu n'es pas comme les autres. Je sais que je me fiche du reste du monde désormais. Je sais que tu es ma vie entière. Je sais que rien le fait de t'embrasser enclenche la cascade de mon taux d'endorphines. Je sais que je ne veux plus te perdre, que je ne perdrais jamais. Je sais que je t'aime. Je t'aime bordel. Tu peux pas sentir mon coeur battre? Tu veux que je me colle un peu plus à toi pour te le prouver? Tu veux que je te dise des mots gentils? Qu'est ce que tu veux? Tu m'a complètement empoisonné, toi et ton sourire; pourquoi tu m'as empoisonné? Qu'est ce que je méritais? Je ne te mérites pas. Mais pourtant je peux pas résoudre à te quitter, je suis trop égoïste. Dis moi aussi que tu veux pas me voir partir. Je sais que tu n'es pas un Ange. Je sais que je ne suis pas pire qu'un démon. Je sais qu'on est humains. Je sais que tout ça n'a aucune importance. Je sais que je me battrais contre Dieu toute ma vie pour te récupérer si tu étais un Ange. Je sais que je me battrais contre tout le monde. Tu es le seul qui soit aussi beau. Tu es le seul qui soit comme ça. Je ne pensais pas être encore capable de ressentir tel sentiment à l'égard de quelqu'un. Pourtant t'as réussi, t'es sacrément têtu...ou masochiste. Mais ça n'a plus d'importance puisque là maintenant tout a disparu, il y a toi et seulement toi. Dis? Tu m'aimes? Pourquoi je pense comme une fille moi? Je deviens stupide et beat à cause de toi. Je deviens fou à cause de toi. Fou d'amour, d'une folie ténébreuse et assassinante quand tu n'es pas là. Je veux ton coeur, je te veux. Je t'aime.
Angel : « Un bain de minuit sous la Lune, avec un pervers… Peut-être que je ferai mieux de m’enfuir tant qu’il en est encore temps… »
End en sourit, la voix de l’Ange agissait comme un parfum, son haleine proche de lui comme une musique, des accords parfaits se prêtant à la scène, il plissa les yeux avant qu’un rictus amusé ne se forme sur ses lèvres.
End : « Tu ne réussiras pas à t’enfuir, le dit pervers t’en empêche. »
Avait-il dit d’une voix mielleuse, il baissa les yeux et vint sensuellement mordiller la lèvre inférieure du petit Archange comme pour sceller leurs corps entre eux.
Ces délicieux péchés n’empêchaient pourtant pas l’adolescent aux yeux sombres de continuer à dénuder doucement Angel, les boutons de leurs chemises étaient ouverts, l’Adonis arracha doucement la sienne de son corps, se retrouvant torse nu aux muscles taillés. Puis tout en laissant couler sa langue le long du cou du chérubin il glissa la chemise blanche le long de ses bras pour finalement l’enlever. Comme un sculpteur, il se sentait un peu comme Michel Ange qui disait « j’ai vu un ange dans le marbre et j’ai seulement ciselé jusqu’à l’en libérer. »
Comme une douce réunion de statues qui voudraient se figer à deux, puis le brun s’attaqua au pantalon de l’Ange et oui, il faut bien. Rougissant presque alors qu’il n’aurait jamais hésité avec quelqu’un d’autre, mais il savait ce qu’il faisait, son cœur palpitant rythmant ses mouvements comme une hymne à l’amour. Ses doigts habiles vinrent déboutonner le jean de l’autre, puis repartir vers son propre bas ventre pour défaire sa ceinture en un geste. Et il prit de nouveau les joues roses de son angelot pour les caresser, et les embrasser, et embrasser encore sa jolie bouche. Fermant les yeux, se laissant bercer et bousculer par son corps, et End le regarda tendrement, ses yeux noirs en amande cachés par des mèches de même couleur collées à son visage.
End : « Ça va aller ? »
Il repoussa un peu les cheveux couleur or et en prit dans sa main pour les porter à ses lèvres, son autre bras soutenant la tête de l’Ange. Sûrement que ça n’avait pas été Angel il se ficherait que ça aille bien ou pas pour lui. Mais puisque c’était bien son petit Ange il fallait que ça aille bien. Dans un seul but.
Si seulement je pouvais me fondre en toi mon cœur arriverait sans doute à t’atteindre.
[ Références: Baudelaire (les fleurs du mal), Kaori Yuki (boy's next door)]]
Dernière édition par End le Lun 9 Mar - 22:29, édité 1 fois
Angel
Sujet: Re: Not so Dark Waters { End || YAOI || Lun 9 Mar - 18:51
Pourquoi ? Parce que quand ce plaisir brûlant inonde votre corps, il n’existe plus de mots pour expliquer ces sensations. Des sensations se ressentent, ne s’expliquent pas. Celles qui courent dans les veines d’Angel sont comme un liquide chaud qui détendent chacun de ses muscles, qui lui font oublier les clapotis de l’eau fraîche contre sa peau parce qu’il est entouré d’un cocon de chaleur, ces sensations, il ne les a jamais ressenties avant. Une douce plénitude lui embrumait l’esprit, sous les rayons de la jeune Lune qui les éclairait à peine, curieuse sans l’être, sa clarté pâle les empêchait de s’aimer dans le noir complet : mais qu’importait. Il aurait pu pleuvoir, neiger, tempêter, et tout ça de nuit, parce qu’Angel avait trouvé bien mieux que le Soleil. Il avait trouvé son Soleil.
Aussi sombre qu’il voulait paraître, aussi ténébreux qu’étaient ses yeux, aussi noire qu’était peut-être encore sa vision du monde ; Erwan Hydride ne pouvait plus rien y faire maintenant, il était devenu pour l’ange la seule source de chaleur et de lumière qui en valait vraiment la peine, celle à laquelle il s’attacherait plus que de raison pour le reste de sa vie, lui l’homme qui, sans prévenir, avait encerclé son cœur tendre de ses chaînes. Comment pouvait-il savoir ce que l’avenir leur réservait ? Le blond n’en savait strictement rien. Peut-être n’était-ce que folie d’adolescent, tout ça, cette quantité d’amour qui lui paraissait surnaturelle, passagère ; et peut-être que des nuages viendraient recouvrir la lumière de son soleil, obscurcir son bonheur égoïste qu’il espérait plus que tout partager, peut-être que le brun se lasserait de lui quand il aurait eu ce qu’il voulait au bout d’un temps ; mais son intuition lui intimait que tout ça ne se produirait pas… Ou alors, dans très longtemps. Ils avaient encore toute une vie pour profiter d’elle côte à côte… Et sa main pâle dans celle du brun qu’il tenait contre lui, avec la douceur et la force de celui qui ne lâchera pas prise. On ne se débarrasse plus de l’amour d’Aaron Diamond quand on l’a autant cherché. Et il ne le laisserait pas tomber. La chute d’End l’entraînerait à sa suite. Aurait-il jamais la force de se remettre si un jour un ciseau aiguisé s’amusait à couper le fil rouge qui liait leurs âmes encore si jeunes ? Il le faudrait… Mais l’idée même lui faisait mal, et il n’avait pas envie d’y penser : comment penser à la fin quand ce n’est que le début ?
Reach the stars Fly a fantasy .... Dream a dream And what you see will be....
La crainte d’être surpris s’était envolée. Il n’y avait qu’eux. Perdus dans leur songe, sous la lumière des étoiles. L’amour rend aveugle, l’amour donne des ailes, l’amour rend égoïste. Derrière ses mèches blondes plaquées contre son visage, que le brun avait retirées doucement du bout des doigts, l’ange aurait voulu qu’un moment, il n’y ait plus qu’eux sur Terre, pour oublier tous les malheurs dans lesquels ils replongeraient après ces instants éthérés sous l’eau sombre qui lui paraissait aussi attrayante que confortable… à moins que ce ne soit simplement parce qu’il était dans les bras de sa moitié ?... Le moindre des gestes du brun le plongeait dans un état de délice inqualifiable ; qu’il embrasse ses lèvres où qu’il embrasse une mèche dorée brunie par l’eau, la chaleur qui naissait dans son ventre et qui accélérait le rythme de son cœur gardait la même intensité, puis croissait, sans cesse, comme s’il n’était pas encore assez heureux… Les plaisirs de la chair s’ajoutaient aux plaisirs de l’esprit, et l’association délicieuse faisait sourire le blond, d’un sourire indescriptible : ce sourire si particulier pour prouver à End que oui. Il l’aime.
Rhymes that keep their secrets Will unfold behind the clouds And there upon a rainbow Is the answer to a never ending story...
Tandis que ses doigts caressaient délicatement le dos nu et magnifique de son démon préféré, celui-ci ne comptait pas perdre son temps ; mais la chaleur de ses joues indiquait à l’ange, qui y déposait ses lèvres, qu’il ne faisait pas ça avec la force de l’habitude, et cette simple idée suffit à augmenter par une nouvelle vague de chaleur son bonheur. Il aurait voulu ne jamais se décoller de ce corps chaud, mais quelques instants, insolentes secondes interminables lui furent nécessaires pour faire glisser, le regard fuyant et les joues roses, son pantalon le long de ses jambes fuselées ; le contact direct avec l’eau froide le fit légèrement frissonner, et sans tarder il se releva un peu pour recoller son cœur à celui d’End, ses cheveux se plaquant en cascade contre son dos, et ses mains dans le cou de son pervers préféré pour le tenir contre lui, et le laisser faire ce qu’il voudrait de son corps ; il aurait pu jouer les vierges effarouchées… Mais non. Il fallait qu’il montre au brun qu’il avait besoin de lui. L’eau ruisselait le long de sa peau, les gouttes qui glissaient et brillaient sous les étoiles se fondaient avec celles qui courraient le long du torse du brun, et l’ange aurait aimé qu’eux deux puissent faire de même.
Je t’aime.
Je n’aurais pas pensé pouvoir un jour être aussi possessif. Je n’aurais pas cru qu’un cœur pouvait à se point s’enticher d’un autre. Je mentirai si je disais que je n’aurais pas cru que tu puisses être celui auquel je m’attacherai. Je mentirai si je disais que je serai encore capable de te laisser aimer ceux que tu veux, quand tu le veux. Je pourrais le faire, bien sûr, parce que je veux que tu sois heureux. Mais je ne suis qu’un homme. Penses-tu que je pourrai t’aimer pour deux, pour trois, pour dix ? Moi, je le pense. Je comprends à chaque seconde qui passe un peu plus : s’il y a bien une chose dont je n’aurai jamais trop, c’est d’amour pour toi. Je dois te paraître tellement niais, tellement naïf. C’est pour ça que je ne te dis pas ça à haute voix. Je n’ai pas envie de te faire fuir alors que tu es entre mes bras.
Une de ses jambes se déplia légèrement pour entourer les hanches du brun ; il ne cherchait pas à être provocant, parce que malgré la situation, son corps et ses yeux respiraient l’innocence… Mais il voulait qu’End sache qu’il ne s’enfuirait pas. Qu’il pouvait faire ce qu’il voulait de lui maintenant.
End : « Ça va aller ? »
Il approcha ses lèvres de l’oreille de son amant pour lui répondre, d’une voix qu’il voulait tendre et chaleureuse :
Sujet: Re: Not so Dark Waters { End || YAOI || Lun 9 Mar - 22:44
"So many things to tell her But how to make her see The truth about my past? Impossible! She'd turn away from me"
"He's holding back, he's hiding But what, I can't decide Why won't he be the king I know he is The king I see inside?"
Depuis combien de temps déjà se trouvaient-ils là, enlacés entre les eaux d’un étang ? Quelques minutes ? Une demi-heure ? Trois heures ? Une éternité ? Quelle importance. Il n’y avait plus rien d’important.
Il avait eu tant envie de lui dire. Il n’avait pu lui cacher plus longtemps. Ce sentiment foudroyant qui habitait son cœur, son âme, tout son être en totalité. Il aurait pu le crier, il aurait pu crier là maintenant, jusqu’à se défoncer les cordes vocales, il aurait même pu se mettre à chanter tout d’un coup comme un idiot, si seulement il ne se sentait pas si serein. Depuis si longtemps. Comment une telle harmonie pouvait elle régner en ces lieux, qui paraissaient souvent si lugubres, si noirs, si oppressants. Si…si…c’étaient les sentiments qu’il ressentait juste avant d’avoir pu un jour poser ses yeux sur la créature gardienne du doux bassin. Tout s’était passé si vite, et si lentement. Depuis toujours… comme s’il l’avait attendu. Oh oui, il l’avait attendu sans savoir ce qu’il voulait vraiment. Et maintenant qu’End savait ce que représentait la divine créature pour lui, il ne la lâchera plus. Un jour de pluie où Angel était entré dans sa vie…ça faisait combien de temps ? Depuis qu’il l’avait repoussé ? Depuis qu’il avait joué les martyres, il avait refusé qu’Angel s’occupe de lui, il avait voulu rester seul dans son monde enfumé. Il s’était juré de ne plus jamais reposer son regard sur les abysses céruléens. Il avait voulu être si aveugle. Quand il repensait aux choses qu’il avait osé lui dire. S’estimer chanceux que le blondinet veuille bien lui pardonner était le dernier moyen pour ne pas tomber dans un gouffre sans fin. L’amour rend idiot ? Non. L’amour nous rend heureux. Faut croire qu’atteindre le bonheur signifie griller la moitié de ses neurones. Si c’était le prix à payer il n’hésiterait pas à en offrir le double. Est-ce une honte d’être heureux ? Est-ce une honte de profiter de cet amour si franc, si tendre, si cotonneux, jusqu’à se lover dedans pour ne plus en sortir ? Pour vivre heureux vivons cachés ? Tant qu’il était avec Angel c’était tout ce qui importait à End. Est-ce égoïste d’aimer et de vouloir la même chose en retour ? Peu importe. Ce qui comptait c’est qu’ils soient égoïstes à deux.
Tears of pain, tears of joy One thing nothing can destroy Is our pride, deep inside We are one
Et maintenant…est ce qu’il voulait le sentir tout cet amour qui l’inondait ? Surement plus que l’eau qui les entourait tous les deux ? Est-ce qu’il avait pu s’imaginer que quelqu’un compterait autant pour lui un jour ? Il n’avait plus envie de penser, de se poser ces questions : Et si je lui avais forcé la main ? Et s’il s’était pris de pitié pour moi ? Et s’il ne voulait juste pas me faire de la peine ? Et s’il oublierait tout un jour ? Et si…il ne m’aimait pas ? Non. End n’y pensait plus. Seuls eux deux pouvaient sentir les ondes de lumière qui les entourait, qui réchauffaient leur cœur d’adolescents, pleins à craquer. Une pluie de bonheur et de bien être qui se déversait en cascade sur leurs corps ruisselants. Douce pluie. Pluie qu’il n’avait jamais ressentie. Ça ne serait pas qu’une simple histoire de cul sans lendemain, ça on pouvait en être certain. Quand on a gouté aux délices de l’amour on ne peut plus s’en passer. Qui a dit que le temps est le pire ennemi de l’amour ? Ce serait pour les autres. Que leur amour se flétrisse, qu’il perde cette merveilleuse étincelle, End n’avait pas peur du temps, ni son amour pour Angel. Parfois il y a des choses qu’on ne peut pas casser. Elles sont si rares que plus personne ne veut y croire. Sauf que ce petit Ange entre ses bras, lui il était exceptionnel. Que n’importe qui le nie, ça ne changerait bien, rien ne pouvait influencer la vision des choses d’End.
Il n’y avait rien. Seules les étoiles éclairaient doucement les corps nacrés qui auraient pu ressembler à des statues de marbres vivantes de loin. Seuls les roseaux pliés se permettaient encore de rompre le silence. Seuls les souffles des deux garçons se mêlaient à la fraiche atmosphère, tiédie à présent par les grains de peau qui se caressaient sensuellement, doucement, savoureusement. Comme s’ils n’avaient besoin que de ce contact pour vider leurs esprits. Celui d’End n’était concentré que sur une seule chose…ce qu’il était en train de faire certes, mais pour une, et pour la première fois, avec qui il était en train le faire. Impossible non. Improbable oui. L’amour brille sous les étoiles, d’une étrange lueur. Il avait fallu chercher loin pour aller derrière toute la rancœur du brun. Comment le séraphin avait il réussi à creuser assez profond pour voir apparaître le véritable End ? Son cœur mis à nu ? Offert gratuitement, mais juste pour lui. Ce n’était pas ce qu’on appelait des âmes sœurs ? Au milieu, dans cette jungle dominé par des êtres pervertis jusqu’à la moelle des os.
Oui. Ils replongeraient dans ce foutu monde. Mais ça serait plus facile. Bien plus facile maintenant qu’ils étaient deux.
Comme une éclipse totale. Là ou un jour deux astres décident de s’aligner pour éblouir le reste de cette lumière aveuglante. Là ou un jour la lune a décidé de ne faire qu’un avec le soleil. Sans le soleil l’astre lunaire est perdu dans les ténèbres les plus profonds, mais quand, dans les ciels qu’ils peignaient tout deux, l’étoile du jour rejoignaient tranquillement sa voisine, alors ce n’était pas une journée comme les autres. C’était ainsi. A la différence près qu’au contraire de la lune et du soleil, antithèses vouées à se quitter pour le bon fonctionnement de l’univers, End et Angel resteraient sûrement pour longtemps collés l’un à l’autre. Il espérait pour toujours. Non. Il savait que c’était pour toujours. Simplement parce que le sablier du temps venait de perdre le contrôle, pour laisser la main à leur subjuguant amour. Oh, il saurait bien se débrouiller, tant qu’il y aurait de la passion et des baisers pour le nourrir.
Aaron Diamond. Mon petit roi divin. Mon Ange de lumière. Soleil illuminant chacune de mes pensées. Berçant mon cœur. A la vitesse du tient. Comme des pensées sœurs. Comme des aurores ambrées. Comme de douloureuses fleurs. Comme cet Amour dans toute sa vérité.
Angel : « Only if this is a neverending story… »
Inspirant l’odeur de la peau veloutée du blond, embrassant son cou, ses clavicules, déposant une pluie de baisers sur la surface qu’il pouvait atteindre, End sourit à la dernière phrase du petit Ange. Chaque mot prononcé des lèvres, de la voix androgyne, féminine d’Angel le rendait fou. Fou à exploser. Son cœur aurait pu brûler pour ne devenir qu’un amas de cendres si ces flammes n’étaient pas si douces, si agréables. Il fit jouer ses doigts avec ceux de son amant, la peau à peine plissée par l'eau du lac, gardant un toucher lisse, caressant la paume, puis joignant les deux mains, juste pour la saisir jusqu’à ne plus jamais vouloir la lâcher. Non. Il ne la lâchera jamais. Même dans la mort.
End : « C’est un éternel début. »
Avec lui, dans ses bras, tout ne serait qu’éternel.
We are one, you and I We are like the earth and sky One family under the sun
Il fit cligner ses cils, d’où glissaient de minuscules gouttes d’eau, d’autres ruisselant tout le long de son visage, de ses cheveux noirs comme la nuit, de son corps détendu et brûlant de désir. Son regard, devenu extrêmement doux se posa sur le magnifique visage de son homme. Le voir si près, si pur, si beau, il n’y avait plus de mot existant pour décrire l’état dans lequel Erwan Hydride se trouvait. Une utopie réalisée ce soir. Et le rêve ne tomberait pas en mille morceaux aux douze coups de minuit. Il ne se briserait pas. Jamais. Tant qu’il y aura des groupies pour nourrir leur passion EndAngel.
Le cœur du brun fit des bons, à croire qu’il allait s’envoler, si près…il voulait l’être encore plus. Pouvoir savourer jusqu’à l’épuisement, jusqu’aux limites physiques…car la limite de ses sentiments n’existait pas.
Son bassin lui criait d’agir, lui ordonnait d’aller jusqu’au bout, sans vouloir brusquer Angel. Une pulsion non plus animale mais tout simplement humaine s’emparait de son cœur, posséder Angel…Angel…Angel…Aaron
Le pseudonyme du chérubin puis son véritable nom tournait en boucle dans son esprit affolé…il ne pouvait pas reculer, il n’en avait pas envie, Angel n’en avait pas envie, personne n’en avait envie. Alors il ira jusqu’au bout.
End déposa ses lèvres sur celles de sa moitié, frissonnant au passage, son cœur semblait sur le point d’avoir une attaque. Il descendit une main pour la glisser sous la jambe dépliée de l’autre, jusque sous sa cuisse, l’écartant un peu, lentement, pour se frayer à chemin jusque dans l’entrejambe du petit Ange.
Les yeux presque clos, il entrouvrit les lèvres, celles-ci collées au menton du blond, puis, prenant un peu son élan, appuya ses genoux sur le fond de l’étang, avant de donner un coup de rein en avant.
End : « Hmmm… »
Il baissa la nuque, vers le visage du blond, ouvrant les paupières pour le voir, au moins, pour que le bonheur et le plaisir qui venaient de s’installer en lui perdure…parce que c’était avec la personne qu’il aimait le plus au monde qu’il était en train de faire l’amour.
Can you feel the love tonight? The peace the evening brings The world, for once, in perfect harmony With all its living things
Angel
Sujet: Re: Not so Dark Waters { End || YAOI || Mer 11 Mar - 19:36
Un éternel début.
Les mots sonnaient d’une façon si douce à son oreille qu’il aurait pu sourire encore, encore plus, si seulement c’était possible. Montrer son bonheur d’une quelconque façon, parce que rester silencieux ne suffisait plus, et que même parler n’aurait pas pu être assez expressif de ce qu’il aurait voulu faire comprendre à End à cet instant précis. Il regrettait un peu l’obscurité presque complète qu’il l’empêchait de voir briller dans les iris sombres de l’autre garçon cette lumière qu’il appréciait tellement, celle qu’il pouvait voir quand le brun était heureux ; il ne pouvait pas le voir, mais il la ressentait. Erwan Hydride, ressentais-tu aussi celle qui brillait dans le ciel céruléen de ses yeux à cet instant ? Il espérait que lui aussi pouvait lui faire ressentir : même dans l’obscurité, même dans le noir le plus complet. Il aimerait pouvoir faire en sorte que de chaque pore de sa peau émane l’amour qu’il lui portait ; mais il avait tout le temps pour lui faire comprendre de toutes façons. Il pouvait bien l’écraser d’affection aussi souvent qu’il le voudrait. Il n’avait pas été rebuté par l’attitude que le brun avait eue à son égard au début de leur relation ; d’ailleurs, on pouvait même dire qu’il ne s’en souvenait plus. Oubliée. Chaque mot déplacé que le brun avait prononcé, le blond ne l’avait jamais vraiment mal pris. Il ne regrettait pas d’avoir insisté, il ne regretterait jamais d’avoir suivi sa philosophie, et surtout son intuition. Dès la première seconde, la première parole échangée, il avait su que derrière sa façade d’adolescent rebelle qui semblait haïr le monde se cachait un cœur glacé par la rancune qui n’attendait que d’être réchauffé pour s’adoucir. Il ne le trouvait pas niais non, loin de là : il avait juste trouvé la source de bonté qu’il était certain de trouver, et il avait puisé dedans avec peut-être trop d’insistance, mais non, il ne le regrettait pas. End souhaitait peut-être se faire passer aux yeux du monde pour un mécréant, mais même si le monde entier y avait cru, Angel aurait fait en sorte de trouver la faille dans sa carapace. Finalement… N’était-ce pas quelque part lui qui avait cherché et provoqué cette situation ? Il avait pensé le traiter comme tous les autres, sans distinction, sans se dire que tout ça pourrait être possible. Depuis quand est-ce qu’il s’était fait à l’idée qu’eux deux… C’était plus que possible ? C’était nécessaire ? Pour lui, en tous cas, maintenant, ça l’était, et il ne le savait que trop bien. Il n’avait opposé de résistance que parce qu’il avait peur, au fond, de n’être qu’un corps parmi d’autres. Cette frayeur s’était envolée, et même si peut-être un jour il se rendait compte qu’il avait eu tort, il ne pourrait s’en prendre qu’à lui-même. Comme avec Lazy. Cependant… non. Ce n’était pas comparable. Il n’avait pas ressenti ça pour le brun mesquin et sournois au regard envoûtant ; il avait été subjugué, pas… pas comme ce qu’il ressentait pour End.
Il ferait tout, il abandonnerait tout pour End. Il sortirait de ses gonds tout le temps pour End. Il se battrait corps et âme pour le garder. Il s’était ouvert totalement pour lui, pas seulement la partie du cerveau qui, encore jeune, vous fait croire que vous êtes profondément amoureux alors que vous n’êtes que physiquement attiré, par des hormones qui vous dirigent. Ce n’était pas qu’une affaire d’hormones et d’erreur de jeunesse ici. Est-ce qu’End lui ferait subir la même déception silencieusement douloureuse qu’il avait subie en comprenant que pour Lazy, rien n’importait que sa propre petite personne et ses plaisirs personnels avec tous ceux qui avaient eu la mauvaise idée de, comme lui, tomber dans ses filets de séducteur ? L’Ange priait de tout son cœur que non. La douleur aurait été trop forte. End l’avait, par on ne sait quel miracle, simplement celui de son existence, réussi à faire bien plus que le subjuguer ; il lui avait fait pour la première et douce fois goûter à l’amour sincère. Cette chose précieuse et si difficile à tenir entre ses doigts, ce que tout le monde sur terre cherchait, finalement, quelque part. Le blondinet, le corps immergé, entouré de la tendre enveloppe aqueuse, contre le corps de son brun, la tenait fermement.
Love you.
Ce fut aussi la raison pour laquelle cette soirée resterait à jamais marquée dans son esprit et dans son cœur comme la nuit où enfin, Aaron Diamond avait trouvé son âme sœur. Il aurait eu la désagréable impression d’être coupé en deux si on lui retirait End, cette sensation intensément douloureuse que toute une partie de vous s’éloigne, et que finalement la moitié de vous que vous aviez retrouvée vous glissait entre les doigts, comme l’eau de l’étang qui coulaient sur leurs peaux, suivant gracieusement leurs courbes et leurs mouvements.
Peu lui importa la douleur ; peu lui importa la présence incongrue dans sa chair pâle ; l’important, c’était sentir le corps de son aimé contre le sien, et l’union ultime lui arracha un soupire aérien, qui s’envola dans la nuit, alors qu’il ne tentait même pas de se retenir ; l’approche d’End fit se courber son dos, se plaquer leurs torses, et ses doigts s’enfoncèrent dans la chevelure ébène et humide de son partenaire, pour le tirer contre lui et nicher son visage couleur coquelicot dans ses épaules musclées, et respirer chacun de ses soupirs contre sa peau, lui faire sentir qu’il était bien, terriblement bien, malgré tout. Rien n’est plus plaisant que le plaisir, la douleur n’y changerait rien ; la vie était faite de joie mêlée au malheur, et même cette situation ne faisait pas exception, ne cessait de lui rappeler qu’il fallait souffrir pour être heureux. Mais s’il fallait souffrir, il n’y avait que par End qu’il le pourrait, qu’il l’accepterait… et qu’il l’aimerait. Délicieuse souffrance impie qui souillait son corps d’ange, qui n’était finalement, rien d’autre qu’un corps humain qui quémandait l’affection d’un autre.
Angel : « End... hn... »
Je vais bien. Continue. Ne t’arrête pas. Je t’aime.
Sujet: Re: Not so Dark Waters { End || YAOI || Dim 15 Mar - 1:24
[HJ: Bouhouuu je réponds ce soir, mais faut que je corrige des trucs, c'est si niais, pardonne moi...]
Embrassant ses lèvres comme s’il voulait les embraser. Comme si elles étaient la dernière chose qui puisse le maintenir en vie. Comme si le fait de lâcher une seule seconde Angel allait le laisser tomber dans un gouffre sans fin.
C’était sans doute vrai. Qu’est ce qu’il était avant ? Il ne s’en souvenait plus. Il n’était rien. En tout cas rien pour personne. Il avait bien joué les dépressifs, ça oui. Tant de remises en question, tant de choses qui n’allaient pas. Et là…Plus rien. Plus rien ne semblait pouvoir les atteindre. Juste tout oublier pour se re-concentrer sur son petit Ange. Le tenir ainsi entre ses bras était comme qu’une drogue. Oh, et l’embrasser, sentir sa peau sur la sienne, sous ses lèvres, la sentir s’écarter, le dévisager pendant qu’il rougissait intensément à cause de la pression que son seme exerçait, oh, gouter ainsi à l’amour, c’était bien pire qu’une drogue. Et c’était quelque chose qui valait cent fois, que dis-je, sans doute mille fois et plus la consommation de ces substances illicites. Quelque chose qui compensait en plus. Désormais End ne se nourrirait plus que de ça. Il en faut du temps pour trouver ce qui pourrait nous maintenir en vie. En vie…il avait envie d’être en vie. Juste pour une fois. Le futur ne serait plus si sombre, maintenant qu’il y avait une lumière qui l’éclairait. Une lumière aveuglante qui brulait sa rétine. Une lumière éblouissante qui réchauffait son âme et son cœur. Un soleil rougeoyant qui éclatait par sa présence indispensable. Sans soleil…la terre n’est rien, fade, sans vie, noire, plongée dans les ténèbres. C’était exactement pareil. Un soleil. Un sourire. Un visage ensoleillé, qui disait que tout irai bien. Qui disait qu’il fallait continuer à avancer. Une main tendue, ne demandant qu’à être saisie. Des yeux aussi azurés que le ciel, brillants, qui invitait à être suivis jusqu’au bout du monde. Oh, un ange. End n’aurait pas cru que de tels être existaient. On lui avait tant menti au cours de sa vie. Angel, dis moi que toi…tu n’es pas comme les autres. Non. Cette journée venait à peine de commencer. Et elle s’annonçait ensoleillée.
Toute cette lumière que le brun ressentait, mêlée aux ténèbres de la nuit dans lesquels ils se trouvaient. Sous les étoiles. Sous les galaxies, sous les milliers de petits points rouges et bleus, qui parsemaient le ciel. Comme s’il fallait se lier à son âme sœur pour pouvoir les voir. Si End n’avait pas connu, n’avait même pas essayé de connaître Angel, il ne serait pas venu ici, pour découvrir la beauté des lieux, s’il n’avait pas essayé d’ouvrir son cœur pour la seule et unique fois dans sa vie, qui sait où il en serait maintenant ? Surement dans sa chambre, en train de se détruire la santé, en train de remettre en cause le monde entier, en train de détruire son corps, juste extérioriser la souffrance d’être seul. Totalement seul au milieu du monde entier. Peut être un peu aussi pour qu’on le regarde, pour que quelqu’un veuille bien s’occuper de son cas.
Et Angel ? Ne lui avait il pas forcé un peu la main ? Le petit Ange voulait il réellement tomber de son idyllique ciel pour glisser vers les ténèbres ? Et End ? Voulait-il réellement s’accrocher au blond pour s’envoler dans les cieux ? Ils étaient en suspend. Au septième ciel.
Parce qu’après ça plus rien ne serait jamais comme avant. Parce qu’End avait au moins une raison de vivre à présent. Chaque être humain se demande pourquoi il est venu sur terre n’est ce pas ? Lui, il s’en foutait, il était là pour Angel et c’est tout. Le défendre contre tout, contre le monde, contre les weegees, lui donner cette dose d’amour qui manquait, oh non, il n’avait jamais rien gouté à quelque chose d’aussi éprouvant. Il était si égoïste. Si tout à la fois. Tant pis.
Comme un joli rêve. Qu’on fait chaque nuit. Un doux sommeil dont on n’aimera jamais se lever. Angel avait arrêté le réveil.
Quoique le monde en dise, quoique que le monde fasse, qu’ils essayent de les séparer et ils verront bien. Qu’ils essayent seulement de toucher un seul cheveu d’Angel et ils verront la pire fureur d’End. Qu’ils essayent de lui retirer sa drogue et ils assisteront à la mort en direct de l’adolescent. Il se sentait si vulnérable, et si fort à la fois. Il faisait une overdose d’amour. Une overdose permanente.
Aime-moi. Aime-moi. Aime-moi. Aime-moi.
Angel pouvait la sentir non ? Cette rage au cœur de son amant, ce désir qui ne s’éteindrait plus jamais, cet amour brûlant intensif, qui foisonnait dans sa poitrine. Une telle douceur…
Le souffle d’End s’égarait au hasard dans la nuque d’Angel, chatouillant les pores de sa peau, comme les gouttes qui glissaient des mèches de deux couleurs différentes qui s’emmêlaient entre elles. Il maintenait la cuisse d’une main pour le faire doucement se cambrer, pour qu’il n’ai pas mal. Pour que cette douleur d’une première fois depuis longtemps ne lui déchire pas les flancs, non, ne le fasse pas souffrir. Il ne voulait pas le faire souffrir. Le brun s’écarta, puis revint, et ainsi de suite, pour habituer le corps de l’Ange à ce corps étranger souillant. Il pensait tant au bien être de son partenaire que s’en était inquiétant. D’habitude c’était bien la dernière chose dont il se souciait. Oui, mais cette nuit n’était pas comme d’habitude. Il poussa un peu plus, se frayant un chemin, petit à petit, gagnant du terrain sans se presser, comme si cet échange se voulait de durer éternellement. La chaleur qui lui brulait les hanches n’y était pas pour rien. Et à chaque coup de hanche, un inaudible soupire d’aisance s’envolait dans l’atmosphère, et à chaque fois que sa respiration s’affolait, il redoublait d’intensité. Caressant les cheveux châtains dans l’eau, soutenant la tête d’Angel, mordillant sa lèvre inférieure, sans cesse, pour s’accrocher à quelque chose, lui rappelant qu’il ne devait pas s’affoler. C’était si bon. End ne se souvenait pas avoir déjà été si bien au cours de sa vie. Une drogue. Une véritable drogue, car il ne pourrait plus jamais s’en passer, et même si on le mettait en cure de désintoxication, rien ne pourrait atténuer la chaleur qu’il ressentait. Comment avait il pu passer à côté de ça si longtemps ? Mais ce n’était pas trop tard, oh non.
Il appuya, collant le torse du blond contre le sien, courbant un peu le dos au passage, les yeux cillant, mis clos, puis fermés, comme s’il rêvait. Sa poitrine s’abaissait puis se gonflait à chaque coup de rein donné, qui faisait bouger de l’intérieur le corps du petit Ange, c’était ma première fois. Comme si c’était la dernière fois. Comme si la terre menaçait d’exploser à chaque seconde. Quand bien même cela arriverait, tant qu’End était avec Angel il serait heureux.
End: "An...Angel.....Dis le....s'il te plait....Hn..."
End: "Mon vrai nom..."
Angel
Sujet: Re: Not so Dark Waters { End || YAOI || Dim 22 Mar - 5:37
{ Je suis la Reine de la Niaiserie, et je te vaincs donc. We’re in Heaven. }
Le goût humide de ses lèvres. La chaleur de sa peau trempée contre la sienne. La texture épaisse de ses cheveux noirs dans lesquels se perdaient ses doigts. Et son corps dans le sien. End entre ses bras qui lui offrait son amour sur un plateau d’argent avec une tendresse incroyable, veillant à ne pas lui faire de mal. Des bonheurs simples qu’il aurait pensé inaccessibles, qui auraient pu ne profiter à personne s’il avait laissé le brun renfermé sur lui-même… Ou qui auraient profité à un autre, à une autre, quelqu’un qui aurait trouvé une meilleure méthode pour faire fondre la carapace de froideur dans laquelle s’était enfermé le brun, ou dans laquelle quelqu’un l’aurait enfermé. A cette pensée, mêlée au plaisir qui inondait son bas-ventre et son cœur, s’ajouta une touche de fierté qu’il ne put empêcher. Oui, il était fier. Heureux d’être celui qui pouvait voir cette facette magnifique d’Erwan Hydride. Bien sûr, tout naïf qu’il était, il aurait aimé que d’autres puissent la voir aussi, que le démoniaque jeune accro aux pilules étranges brille de cette aura de bien être qu’il ressentait à cet instant précis. Il voulait qu’il comprenne que tout n’était pas tout noir, que d’autres aussi voulaient son bien et que le monde n’était pas qu’obscurité. Et que même si certains lui voulaient du mal, même si d’autres essayaient de les briser, de le briser, il serait là maintenant pour retenir sa main entre ses doigts et l’aider à faire face. Il ne le laisserait pas tomber. Jamais. Et si quelqu’un osait le pousser dans les abimes du désespoir, il serait là pour le rattraper. Toujours.
L’amour inspirait à chacun des émotions différentes. Indescriptible, comme le bonheur. Avez-vous remarqué à quel point le nombre de mots pour décrire la douleur et le malheur sont nombreux, comparé au piètre champ lexical du bonheur ? L’homme se complait à décrire sa souffrance, à s’étendre dans sa douleur, parce que l’homme n’écrit et ne raconte que ce qui lui arrive de pire. Lorsqu’il est heureux, lorsqu’il atteint le parfait bonheur, il n’a pas de temps à perdre à l’écrire. Il le vit, pleinement. Dans la peine, on réfléchissait trop, on avait le temps de rajouter sans cesse des couches à son mal-être, à envenimer les choses, à tout empirer. Quand on était heureux, on était juste… heureux. Angel avait envie de vivre du côté de ceux-là, et il aurait voulu l’écrire, il aurait voulu prouver à tous qu’il était encore possible de l’être. Souvent, il fallait du temps, il fallait du courage. Mais on finissait toujours par le trouver par quelque chose, par quelqu’un, quelque part, ce bonheur auquel on aspirait. Le blond, le corps suintant d’eau froide et de sueur, ses cheveux rendus foncés par l’humidité plaqués sur le torse et le dos, tenait son bonheur entre les bras. Il lui rendait puissance mille tous les baisers qu’il acceptait de lui offrir, lui volant avidement la saveur de ses lèvres, enfonçant délicatement ses doigts dans cette peau brûlante qu’il ne se lasserait jamais de redécouvrir. Aux coups de reins répondaient les soubresauts passionnés, aux caresses de ses mains expertes répondaient les gémissements que son talent méritait, et à chaque regard il aurait voulu pouvoir répondre par le biais de ses iris azur à quel point il comptait pour lui. Rien, il n’avait besoin de rien d’autre. A cet instant, précis, l’expression « vivre d’amour et d’eau fraîche » prenait toute sa signification, et il aurait pu sourire tout seul du lyrisme romantique dans lequel le plongeait cette situation, mais pourquoi faire preuve d’auto dérision alors que chaque mot était pensé et venait du plus profond de son cœur ? Ne supportent pas les paroles à l’eau de rose que les jaloux et les frustrés, ceux qui donneraient n’importe quoi pour connaître le bonheur des amoureux qu’ils ne peuvent avoir et dont ils pensent pouvoir se passer. Ceux qui ne savaient pas que l’amour donnait des ailes, ceux qui ne savaient pas que l’amour rendait aveugle, que l’amour n’était pas qu’une chimère et que les chansons d’amour n’étaient pas que des mots idéalisés qui ne ressemblaient à personne. Si Angel avait pu partager son bonheur, nul doute qu’il ne l’aurait fait. Quoique… finalement, non. Pour la première fois, il n’avait pas envie de partager. Ce bonheur leur appartenait, à tous les deux, à personne d’autre, et il le chérirait jusqu’à sa mort dans une cupidité qu’il ne niait pas, tel le plus précieux des objets de valeur. Celui qui essaierait de lui voler ne serait rien qu’un criminel.
Souffles mêlés dans de doux soupirs. Clapotis érotique de l’eau qui suivait leurs mouvements langoureux sous la masse sombre qui les enveloppait comme une couverture de soie liquide et rafraîchissante. Deux cœurs adolescents qui battaient à l’unisson en un rythme effréné.
Et cette voix profonde qui, comme le corps d’où elle émanait, lui déchirait les entrailles de bonheur.
Angel : « Erwan… »
Sa propre voix encore androgyne, ponctuée de gémissements et de soupirs croissants, au doux accent gaélique, se glissa au creux de l’oreille du brun, de même que les quelques mots suivants qu’il ne put retenir :
Angel : « Je suis…Tellement.. mh.. heureux… »
Il n'avait rien trouvé de mieux. Parce qu'il n'y avait rien de plus clair, et rien de plus vrai. End pouvait faire ce qu'il voulait de ses paroles ; Angel ne pouvait pas mentir dans ce genre de situations, et il était incapable de sourire comme ça alors que pourtant les sensations qui lui brûlaient le corps faisaient luire quelques larmes perlant le long de ses joues carmin. Il aurait pu dire tellement d'autres choses, il aurait pu se taire, il aurait pu l'embrasser goulument ; la seule chose qui comptait, c'était qu'End sache.
And love is all that I need And I found it there in your heart. It isn't too hard to see We're in heaven.
Sujet: Re: Not so Dark Waters { End || YAOI || Lun 23 Mar - 19:23
Comment avait il pu être si idiot ? Penser qu’Angel n’était rien d’autre qu’un hypocrite, comme il y en avait des masses. Comment penser que ces yeux céruléens, aussi purs que la plus douce des fleurs le regardaient cyniquement ? Comment penser que cette créature tout droit descendue du paradis avait le moindre sombre sentiment à son égard ? Cette idée relevait de l’idiotie et c’était tout. Il était un emo perdu dans ce monde qui lui avait paru si fade une fois qu’il l’avait vu. Pourquoi ne pas espérer ? Pourquoi continuer à être si buté, finalement c’était vrai. L’idée platonicienne comme quoi l’être humain se divise en deux…en deux âmes sœurs, qui devront un jour se rejoindre. End avait essayé de se lier de force à d’autres âmes, espérant trouver dans ces esprits tout aussi dépravés que lui une once de bonheur. Ça n’avait fait que l’enfoncer un peu plus. Le rendant plus bestial qu’autre chose. Le plongeant dans un gouffre de plus en plus profond. Et parfois il suffit d’un sourire. Parfois il suffit d’une main tendue en toute impunité, chaleureuse, sans mauvaises intentions. Oui maintenant il y croyait. Rien qu’en ayant entendu Angel prononcer syllabe par syllabe son prénom le rendait fou. Son cœur avait fait un bond, une sensation si agréable, celle de savoir que l’on est aimé en retour. Ce n’était pas grande chose de dire son nom…même pour les orphelins de la Wammy’s House. Car mine de rien, beaucoup avaient brisé cette règle interdite. Un détective qui révèle son identité ? Outrance. Outrage. End serait prêt à briser tous les interdits du monde pour Angel, et ce n’était pas ce qui manquait. Il serait prêt à faire n’importe quoi, pour le garder, pour le protéger, pour lui rendre tout ce qu’il lui avait donné. Il suerait eau et sang pour le rendre heureux, partager son bonheur, et le rendre inaccessible à toute autre personne qui essaierait de briser ce qu’il y avait entre eux. Mais pour revenir au nom…oui ça signifiait en fait beaucoup. La dernière personne qui l’avait appelée par son prénom ? Par son vrai prénom ? Une personne qui l’aimait. Une personne sur qui il pouvait compter. Et depuis plus personne. Plus personne avant Angel n’avait fait résonner ce prénom oublié depuis longtemps. Entre temps que s’était-il passé ? La descente au fond du gouffre. Une sorte de résurrection en quelque sorte.
Si c’était la clef du bonheur, si ça pouvait continuer…jamais il ne lâcherait Angel. La vie continuerait, avec ses hauts et ses bas. La souffrance, les douleurs les peines, les joies, mais ils feraient ça ensemble. Ensemble. Comment on peut être plus heureux quand l’être qu’on aime nous annonce qu’il l’est également ? Quel était ce sentiment si chaleureux. Aussi loin qu’il souvienne le brun n’avait jamais ressenti telle chaleur, telle volupté dans son cœur. C’était ça…être amoureux, être passionné.
Angel, tu te souviens ? De ce jour il y a longtemps. Loin. Très loin d’ici. Avec toi. Je ne serais plus aussi aveugle. Tu te souviens des vagues qui se déchainaient sur les pentes, sur la côte, tu te souviens des falaises, et du vent marin, et de la brise parfumée. Tu te souviens du crépuscule. Tu te souviens de cet ordre bataillé, de ces sapins enneigés ? Les nuages blancs, l’horizon azuré, les étoiles qui baignaient le monde de lumière, tu te souviens des vastes praires émeraude, du champ de la nature. Il m’avait toujours manqué quelque chose. Une chose que je n’ai jamais voulu connaître. J’avais peur de me lier pour être déçu, par crainte d’être rejeté, par crainte de te faire souffrir. Tu devrais pourtant le savoir, que je pourrais te faire souffrir. Tu devrais le savoir que ce monde ne nous regardera pas sans rien faire. Car le bonheur est jalousé. L’amour est rejeté. Il manquait ce cœur qui battrait tous les joues pour moi, comme les sons mélodieux qui s’échappaient de tes lèvres quand tu chantais une berceuse en hiver. Il me manquait cet éclat de lumière qu’aucun astre ne saurait remplacer, ce rayon si vif que ma vue en était troublée, il éclairait mes nuits et mes joues, comme une pépite d’or. Un or pur, un désir, une passion. Il me manquait un Ange au paradis. Tu te souviens ?
End sourit aux dernières phrases du séraphin, encercla sa main de la sienne, jouant avec les doigts féminins, les joignant, il ne pourrait plus jamais les lâcher. Il les aimait. Il aimait tout de lui. Il se nourrissait en lui. L’adolescent aux cheveux noir poussa un coup de hanche, plus fort que les précédents, pour pousser un soupir de contentement, il ne faisait qu’atteindre le bonheur plus qu’ultime avec lui. Le plus pur. Le plus enivrant. Il releva un peu la nuque puis la relâcha, l’eau affolée autour de leurs corps engourdis par le froid de l’étang et de la nuit. Dans un dernier soupir de bonheur, de plaisir.
…
End: « Go Raibh Maith Agat »
Il lui murmura cette phrase dans une de leur langue natale, sa voix mi grave résonnant dans les eaux profondes, puis il lui embrassa les lèvres, doucement, le mordillant, pour calmer. Il venait de lui dire « merci », il ne le remercierait jamais pour tout ce qu’il faisait pour lui. Il l’aimait de tout son être. Merci d’avoir voulu insister, de ne l’avoir jamais laissé tomber. Puis, lentement End se retira de lui, après quelques minutes au septième ciel.
End: « Je suis heureux…aussi… »
Toujours murmurant doucement au creux de l’oreille du blondinet, il lui sourit, sincère, si sincère. Depuis quand avait il dit ces mots aussi sincèrement ? Jamais. Il n’avait jamais pu lui dire. Alors pour la première fois Erwan n’arriva pas à retenir ses lèvres à courber, légèrement, c’était un vrai sourire. C’était un sourire que personne n’avait jamais pu voir sur son visage. Le bonheur dessinait, ce sourire, puis de minuscules larmes qui coulèrent le long de ses joues. Larmes de bonheur. Larme de joie. Le brun avança sa main vers ses yeux et se les frotta, quoique…avec toute l’eau qu’il y avait autour ça ne risquait pas de se remarquer…il était heureux. Dans ces eaux qui n’étaient définitivement plus si noires que ça.
Angel
Sujet: Re: Not so Dark Waters { End || YAOI || Mar 14 Avr - 1:12
End ne lui devait rien. Tout ce qu’il lui donnait, à lui, à l’ange blond sur la peau duquel glissaient l’eau froide et le corps enflammé du brun dont elle n’éteignait pas la chaleur, il le prenait comme un cadeau. Il ne l’avait pas forcé à en arriver là, mais il avait réussi à voir au fond de ses iris une autre lueur que la colère et l’indifférence agressive qu’il lui avait montré au début, réussi peut-être à lui apprendre que ces moments étaient des instants précieux qu’il ne fallait pas gaspiller et qu’il était bien plus agréable de s’unir tendrement avec l’élu de son cœur qu’avec une âme au hasard… Ou de forcer un destin qu’on ne pouvait pas choisir, s‘entêter à s‘attacher à quelqu‘un qui n‘était pas celle qu‘il vous fallait. L’esprit perdu dans les étoiles, il se sentait terriblement bien, chaque remous de l’eau suivait un de leurs mouvements, un de ses soupirs, le plaisir allant crescendo. Dans les pensées d’Angel flottait l’idée qu’ils avaient eu de la chance de tomber l’un sur l’autre ; il pensait à ce qu’il aurait perdu s’il n’avait pas forcé la muraille de mutisme dans laquelle s’était enfermé End, et si le brun l’avait détesté jusqu’au bout, insupporté par l’attitude du blond qui pouvait en rebuter plus d’un. Ce serait prétentieux que de dire qu’il avait l’impression d’avoir réussi à mettre un petit rayon de lumière dans la vie du ténébreux adolescent, mais il se plaisait à le croire, parce qu’il ne voulait rien de plus que de le voir heureux, et il continuerait à lui offrir tout ce qu’il pourrait jusqu’à ce qu’il n’y arrive plus.
Les complications du monde, les difficultés des relations humaines. La tristesse, la jalousie, les questions qui tournaient en boucle dans sa tête, les inquiétudes ; effacées. Tout ce qu’il voulait, à cet instant, c’était s’enivrer du bonheur et des sensations qui l’envahissaient, à la fois divines et démoniaques, douloureusement délicieuses et qui le plongeaient dans un état extatique ; simple pression des chairs, simples caresses, qui pouvaient rendre tellement fou pourtant, faire perdre tous ses moyens, ses repères, tout. Tenir Ses doigts entre les siens, et c’est tout.
Ah… Ah !… Nh…. ~
Plusieurs doux soupirs en appelant un nom depuis trop longtemps inutilisé, les syllabes coupées par sa respiration saccadée, un nom adorable qu’il s’appropriait discrètement en le prononçant de la sorte.
Je veux faire revivre en toi un hypothétique petit garçon que j’aurais aimé connaître, un garçon qui avait été heureux, qui savait sourire ; j’y arriverai quoi qu’il m’en coûte, je ne te laisserai pas tomber. Tu es la drogue que j’ai toujours refusé d’avaler par crainte de mettre en danger ma santé. Est-ce qu’il serait déplacé de ma part de dire que je n’ai plus peur ? Je serai pour ma part celle qui ne te détruira pas, je l’espère de tout mon cœur, c’est tout ce que je sais faire. J’ai le corps trop tremblant pour tourner la tête vers toi et poser mes lèvres sur les tiennes, mais j’aurai tout le temps de le faire plus tard, n’est-ce pas ? Un éternel commencement. Je ne laisserai pas ton surnom exister plus longtemps. Pourtant si un jour mon -notre ?- conte de fée devait se terminer, ce serait par ce mot. Je ne peux plus me séparer de toi, finalement. Douce ironie. J’aimerai te sourire, mais… Autour de nous des petites lumières, je ne sais pas si ce sont des lucioles ou simplement des étincelles qui scintillent devant mes yeux, de toutes façons je n’y vois plus très clair, je ne vois que ton visage si près du mien, c’est tout, je t’aime.
Un ultime coup de hanche gracieux, brutal mais tendre, de la part de son fougueux amant, et un plaisir transperçant avait couru dans tout le corps affaibli de jeune blondinet trempé et passionné. Sensations indécentes qui lui bombardaient le bas ventre, il s’affaissa, fragile, retenant contre lui presque nerveusement le corps trempé d’End ; peut-être le retenait-il trop fort. Il n’y pensait pas. Il le sentait respirer contre lui, le sentit séparer leurs corps, des vagues de plaisir lui parcourant encore les muscles, il l’entendit lui dire merci en gaélique de sa voix qui le rendait dangereusement heureux… Comment faisait-il pour le séduire comme ça ?
End: « Je suis heureux…aussi… »
Dans l’obscurité, Angel ne put pas discerner les larmes du brun ; mais il avait senti son cœur continuer de battre à une vitesse folle, et un sourire sur les traits qu’il regardait profondément. Il avait réussi à voir ce sourire, sincèrement gentil, sincèrement heureux. End ne sourirait pas hypocritement à cet instant précis, non ? Le séraphin pécheur le sentait. Il aurait pu le regarder des heures. Il aurait pu pleurer discrètement aussi, de joie. Paradoxe encore, le summum du bonheur était les larmes, et non le sourire…
You are so damn cute.
Angel : « Je t’aime. »
Ses doigts glissèrent sur les lèvres d’End, redessinant les contours de ce sourire, qu’il lui rendit, ses cheveux blonds étalés autour de lui dans l’eau, son autre main enroulée autour de la nuque du brun qu’il gardait collé contre lui, refusant de s’en séparer ; il aimait sentir leurs torses bouger à l’unisson, en manque d’un air que l’action leur avait volé.
Puis il frissonna. Doucement. Sous la Lune, sa rougeur ne se voyait pas, mais il commençait à sentir sa peau reprendre une température normale, et l’eau avait beau avoir été accueillante, elle lui rappela soudain qu’elle n’était pas faite pour accueillir trop longtemps et en pleine nuit deux corps adolescents et humains, quels que soient les cieux qu’ils y aient atteint… Même s’il aurait voulu rester là des heures, encore.
Angel : « … On devrait peut-être retourner à l’intérieur… »
Il lui avait souri, joyeusement, un peu fatigué mais repu de bonheur, et sa question était soulignée d’un regard aussi innocent que lourd en sous-entendus amoureux du genre « on devrait peut-être aller se réchauffer dans un lit, tu ne penses pas ?... »
Diable. Il se sentait stupidement amoureux. Il ne se souvenait pas plus exquise sensation. La nuit lui sembla bien plus douce que les autres.
Angel of End End of Angel … Beginning of Everything.
Sujet: Re: Not so Dark Waters { End || YAOI || Sam 25 Avr - 13:15
Ce rêve résonnait au plus profond de son être. Ce rêve lui paraissait insaisissable. Ce rêve était d’une profonde et douce réalité.
Ce rêve n’était plus que l’illusion du réel. Il le vivait, il en faisait partie, la moitié d’un seul cœur en quelque sorte. Combien de temps avait il fallu attendre pour pouvoir enfin le connaître ? L’Amour avec un grand A dans toute sa pureté, sincère, comme un trésor à présent mis à jour, pillé, volé, consommé sur place sans une hésitation ? Comme si c’était le principal ingrédient d’un tout. Il se nourrissait de cette petite flamme brulante comme la terre a besoin du soleil au risque de pourrir complètement et ne laisser que des restes noirâtres, comme le soleil est le centre de gravitation de quelques planètes, Angel était le centre du système solaire du brun. Il espérait seulement aller se bruler à sa surface et périr, si la Terre était un jour absorbée par l’astre du jour surement qu’End ne broncherait pas. A quel point avait-il besoin de sa chaleur ? De sa lumière ? De tout ce qu’il pouvait lui apporter ? Sans lui la Terre tombe. Dans l’univers. Plus aucun axe de rotation et le spleen des trous noirs rétablit sa monarchie. Les ténèbres étaient autour. Les autres planètes étaient lointaines. Si lointaines de leur petit Eden personnel illuminé par la clarté d’or des étoiles. Toute petit Terre observait de loin son Soleil, qui lui apportait tout, jusqu’à ce qu’il veuille bien la bruler dans son alcôve calcinant. Jusqu'à l’apocalypse qui sait ?
And even though the moment passed me by I still can't turn away Cause all the dreams you never thought you'd lose Got tossed along the way And letters that you never meant to send Get lost or thrown away
Angel.
Tu te rappelles de ce jour, ou plutôt de cette nuit ? Bien sur. Tu n’as pas pu l’oublier. Tu n’as pas pu oublier la façon dont End t’as fait l’amour pendant ce moment là. Pour la première fois, comme une sorte de pacte signé sur ton corps. La seule vérité c’est que quelqu’un comme lui n’aurait jamais pu tomber amoureux si ce n’était de sa parfaite antithèse, si ce n’était de quelqu’un avec un cœur qui ferait fondre toutes ses barrières que chaque homme déchu essaie de monter avec les forces qu’il lui reste. Une simple trace, un simple sourire, sans sous entendu mesquin ou corrompu, Oh tu n’es pas parfait, personne n’est parfait. Tes défauts ne sont qu’à ses yeux de mignons petits péchés, tes qualités sont de petits joyaux à découvrir au fil du temps. Le temps ? Il y en a. Il n’y en aura jamais assez, il passera si vite à tes côtés. Il passera si vite. Pourras-tu essuyer toutes les larmes de bonheur qui couleront ? Ce chemin reste à faire encore. Tu te rappelles de cette nuit ? Ou plus personne d’autre n’a compté que toi ? Ou tu étais là. Ou tu es resté. Ou quelque chose finissait. Ou quelque chose d’opposé commençait. Pire qu’une drogue. Tu es pire qu’une drogue, tu es sa drogue préférée, et ça c’est dangereux. Ça tu ne pourras plus y échapper. Sois masochiste, aime cette idée. Aime qu’End ne puisse plus jamais se passer de ta présence, de ton amour, de tout ce que tu lui diras, de ton corps et ton cœur. Aime être doucement emprisonné, aime être empoisonné, aime passer tes jours dans un enfer dévoué à te simple existence. Aime le gout du pécher. Aime le gout des lèvres des démons. Aime le gout du mal. Aime End.
And now we're grown up orphans That never knew their names We don't belong to no one That's a shame But if you could hide beside me Maybe for a while And I won't tell no one your name
Ou comment refaire le monde, ou comment changer une vie à jamais. Ou plutôt comment ressusciter un être qui se croyait perdu pour toujours au fond du gouffre. Ou comment avoir le plus grand pouvoir de la Terre. Comment était il arrivé à autant aimer quelqu’un ? C’était à la limite de l’impossible, End sentait ses sentiments tellement fulgurants que s’ils avaient été néfastes il serait directement partit chercher une corde pour arrêter une telle vague. Seulement…qu’est ce que ça faisait du bien bordel. Qu’est ce qu’il aimait ça. Quand Angel lui disait Je t’aime, quand il l’embrassait, quand il se donnait à lui, quand il le touchait, quand il lui parlait, quand il pouvait sentir l’odeur mielleuse de ses cheveux, quand il était juste là à ses côtés. Il était tout. Il était son univers tout entier. Il se sentait petit et faible, grand et fort à ses côtés. Des frissons d’extase muets parcouraient ses veines qui battaient à plein régime. Il n’y avait plus lieu de retourner dans ses délires paranoïaques. C’était un pacte que personne ne pourrait briser. Il était si beau. Le brun aurait pu observer le séraphin pendant des heures et des jours sans jamais se lasser. Juste pour écouter leurs cœurs battre en rythme. Pourquoi ne pouvait-il pas lui résister ? Il n’en savait rien. Il ne le pouvait pas. Il ne pourrait jamais plus se passer du blondinet.
Scars are souvenirs you never lose The past is never far Did you lose yourself somewhere out there Did you get to be a star And don't it make you sad to know that life Is more than who we are
Angel : « Je t’aime. »
Bordel.
C’était si bon.
Angel : « … On devrait peut-être retourner à l’intérieur… »
Il cligna des yeux, comme reprenant un peu ses esprits. Puis sourit en coin avant d’embrasser Angel sur une paupière.
End : « Viens dans chambre mon amour… »
Il le regarda, taquin et mielleux, complètement fou amoureux. Oubliant le reste. Le reste ne comptait pas. Ne comptait plus. Rien au monde n’avait plus aucune importance. Ou alors moindre. Angel brillait comme un soleil dans son âme. Il le redressa doucement, l’enlaçant entre ses bras musclé comme s’il avait peur de casser une petite statue de verre. Puis il s’aperçu que leurs vêtements étaient complètement trempés, il se rhabilla un peu tandis que l’Ange faisait de même. Ses cheveux noirs collaient à sa nuque et des petites gouttes brillantes tombaient du ciel jusqu’à sa chemise plus que moulante redessinant les contours de son corps. End observa le blondinet. Si beau. Si mignon dans ses vêtements tout aussi trempés et dégoulinant, ses cils noirs d’où coulaient des diamants, sa peau, ses lèvres, rouges. …
You grew up way too fast And now there's nothing to believe And reruns all become our history A tired song keeps playing on a tired radio And I won't tell no one your name And I won't tell em your name
Il se mit à frissonner un peu et se releva tranquillement avant d’aider Angel à faire de même et de l’emmener doucement hors de l’eau, sur l’herbe fraiche, noire et humide dans la nuit.
End : « Je veux t’embrasser, je dois ? »
Il s’approcha, prit le visage du séraphin dans sa paume et l’attira à ses lèvres, le dévorant sans pudeur, les yeux fermés, réchauffant son corps rien qu’à ce contact. Il lui semblait entendre des petites mélodies gaéliques, comme des caresses, de douces lueurs le baignant de douceur.
I think about you all the time But I don't need the same It's lonely where you are come back down And I won't tell em your name
Il n’avait jamais connu les eaux de l’étang si ténébreuses et si rassurantes à la fois.
Il le prit dans ses bras, incapable de le lâcher.
Puis ils repartirent, comme si l’étang n’avait été qu’un lieu de confession accueillant deux âmes perdues à jamais. Mais ensemble.