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 " sale gosse 8D " |PV Near|

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Sujet: " sale gosse 8D " |PV Near| " sale gosse 8D " |PV Near| EmptyDim 16 Nov - 15:29

Matt s'étira sans prendre la peine de dissimuler le bâillement de lassitude qui lui montait aux lèvres ; il se retrouvait toujours engourdi et ankylosé comme un vieux après les heures infinies du cours. Le boss Lycée (dernier level) possédait une vie inépuisable. La saleté.
L'adolescent ferma les yeux et fit craquer ses épaules longuement, avant de gonfler inutilement les joues, comme il voyait Ellias le faire de temps à autre. Enfin extirpé de cet Enfer amical que l'on appelait ECOLE, à se retrouver toute la journée au milieu d'enfants en pleine crise avec lesquels il ne se sentait aucune similitude. Eux quatre, les génies de la Wammy's House, ils étaient différents. C'était comme ça.

Dès que cette pensée lui venait à l'esprit et s'y incrustait, les lèvres fines du roux s'étiraient d'un sourire qui en disait long. Amusé, mystérieux sur les bords... et surtout très désabusé. Les sourires de Matt contenaient tous cette part d'étrangeté qui leur conférait un charme particulier, et enfantin. Ses longs doigts pianotèrent longuement sur sa console jaune, cachée sur ses genoux, si bien qu'Elegance ne saisissait plus le « Bip » agaçant de ses jeux les plus stupides. En cours d'anglais, Rayman allait courageusement au combat, Link se dressait contre l'ennemi et Sacha assommait avec ses poke ball une dizaine de pokemon. Les pixels ne tenaient plus compte de la réalité dans laquelle vivait l'adolescent, qui manipulait si aisément les héros ; à n'importe quelle heure de la nuit ou de la journée, le roux s'y consacrait sans jamais de lassitude. La vie qu'idéalisait Matt avec les jeux vidéos était totalement utopique. Parce que de toutes façons, c'était trop la loose de se balader à longueur de journées sur les routes pour chopper des bestioles colorées aux noms imprononçables.

Matt lâcha un nouveau bâillement d'intense fatigue, avant de se lever. Les autres élevés quittaient eux aussi la classe, certains impatients à l'idée de retrouver les verts pâturages du gazon, et le jeune geek capta le regard de Mello, son excellent ami et compagnon de bêtises :

Mello : Je vais aller faire du foot avec les autres dehors, tu viens ?
Matt : « Nan. J'ai pas eu le temps de chopper mon huitième badge, alors j'vous rejoindrai après, le temps de m'en occuper. J'serai dans la salle commune, peinardement. »
Mello : « Matt ? »
Matt : « Ouais ? »
Mello : « Ca existe pas le mot peinardement... »


L'adolescent haussa les épaules et se contenta de prendre sous le bras son cahier d'Anglais, quasiment vide de note et tagué de jeunes femmes dénudées qui offraient leurs seins rebondis à la vue de quiconque y posait les yeux (Roger lui avait déjà demandé de le couvrir de papier kraft mais le roux n'avait pas tenu compte de son avertissement et continuait d'exhiber ses magnifiques œuvres pornographique au sus de tous. Aux dernières nouvelles, Howl adore dessiner du hentaï avec lui) ; il se dirigea d'un pas mou vers la porte, le temps d'adresser au blond impulsif un signe de la main.
Ah Mello... toute une histoire aussi qui laissait souvent les yeux du geek rêveurs, emplis d'une molle flamme presque éteinte et pourtant intéressée. Parce qu'au final, il n'y avait qu'une personne qui comptait réellement, l'information se révélait troublante pour le jeune adolescent qu'il était encore. Mello qui se trimballait tout nu dans la chambre. Mello qui revenait dégoulinant de sueur. Mello encore... et Mello toujours. A force, c'était « chiant ».

Matt expira un soupire fatigué et se rendit à la salle commune, encore vide, pour s'installer à l'une des tables. La lumière tombait en fins rideaux sur le sol carrelé et éclairait quelques mètres plus loin la fine silhouette de Near, accroupi comme à son habitude auprès de ses divers puzzles d'enfant pourri gâté. Le roux laissa quelques instant son regard errer sur l'immaculé et ralluma à l'aveuglette sa console. Il se cala contre le dossier de sa chaise, étendit ses longues jambes fuselées sous la table (comme d'habitude, il portait son éternel sweat à rayures rouges et blanches, son jean déchiré aux genoux et ses lunettes aux verres colorées qui rendaient Near roux sur les yeux) pour mieux profiter de la partie en cours. Et il lança le jeu. Mais une gros mouton de poussière (quand ? Comment ?) s'était incrusté sur le côté de l'écran, l'empêchant de totalement profiter des capacités bioutiful de sa DS qui se prit d'humeur à clignoter furieusement aux moments critiques.
Matt se mordit la lèvre inférieure, cherchant un moyen de décoincer son gros problème. Il tourna vaguement les yeux vers Near et une idée lumineuse lui vint. L'enfant blanc n'arrivait pas encore au stade de rival pour lui, il serait donc tout à fait aisé de lui parler... nah ?

« Eh Near, j'peux t'prendre une pièce d'ton puzzle pour décoinçer cette mocheté de mon écran 8D ? Parce que ça me pourrit un peu la partie et Poussifeu va mourir si je fais rien dans les dix prochaines minutes... »

Enfin, lumineuse, l'idée ne l'était pas tant que cela. Juste un peu stupide au final. L'immaculé allait sûrement faire son autiste, envoyer chier son interlocuteur et Matt pourrait aller pleurnicher sur la perte de son Poussifeu en toute légalité. Pauvre Piou piou orange.

Le geek adressa au môme un large sourire colgate, qui en disait long sur son état d'esprit actuel. Il dévisagea un instant Near, ses joues rondes, ses grands yeux sombres, son air de légo frigide, et l'adolescent roux haussa à nouveau les épaules avec défaitisme.
Ce qu'il fallait quand même pas faire pour mener une partie à terme. Si Near l'envoyait bouler ailleurs, il trouverait sûrement un autre moyen mais il aurait l'obligation de remontrer à sa chambre. Et s'il pouvait continuer ses petits combats dès maintenant, ce serait parfait.

Question de flemmardise. L'adolescent glissa sa main libre dans sa poche et de l'autre tint fermement sa console, dont les sons bruyants résonnaient déjà dans la pièce depuis un petit moment. Il regarda avec envie les pièces du puzzle qui s'étalaient par terre, ses yeux marrons glissèrent à nouveau sur l'immaculé. Indifféremment. ORNI. Objet Rampant Non Identifié. La vie était tellement plus simple lorsqu'on voyait les gens roux et c'est ainsi que le génie blanc apparaissait à travers les lunettes du roux. Chevelure flamboyante et pyjama rouge. Matt émit un ricanement discret et se voûta un peu, afin de regarder Near de haut d'une façon déjà moins méprisante (et même pas du tout méprisante).
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Sujet: Re: " sale gosse 8D " |PV Near| " sale gosse 8D " |PV Near| EmptyMar 18 Nov - 20:17

    Le crayon glissait mollement sur le papier, sans aucune passion, sans aucune hâte ; la mine traçait sur la feuille quelques signes bleus, une autre quelques signes crayonnés dans des teintes grisées, des symboles ronds et presque semblables à de l’italique, une écriture d’adulte avec les quelques dernières réminiscences de l’enfance. Les rondeurs étaient l’innocence, l’aspect légèrement penché la déviance de l’âge ; et pourtant, la main féminine et ronde qui pinçait doucement le corps du crayon entre son index et son pouce avec un petit air qui pouvait paraître nonchalant et dédaigneux n’était autre que la main d’un enfant. Un des enfants qui conserveraient peut-être à vie leur aspect juvénile. Peut-être la seule personne qui a dix-huit en en ferait douze, qui a vingt-quatre ans en paraîtra à peine dix-huit.
    L’enfant avait les yeux fixés sur les quelques feuilles éparses disposées sur son pupitre, près de la fenêtre : son visage aux courbes puériles reposait sur son genou replié, son pied vêtu d’une petite chaussette de coton blanc n’était pas posé sur le sol mais sur le rebord de la chaise, et sa tête encadrée de mèches nacrées qui occultaient presque son regard se trouvait inclinée par la position inadéquate à l’écriture. Pourtant, même s’il n’exerçait pas sur son stylo la force acharnée de ceux qui passaient un examen, même s’il semblait à peine retenir l’objet entre ses doigts, les pages se remplissaient à vue d’œil de sa mystérieuse écriture. Il n’hésitait pas une seule seconde dès lors que la mine atteignait le papier, il n’avait pas utilisé sa gomme une seule fois. D’ailleurs, il n’en avait même pas. Durant les cours, il n’amenait jamais qu’un stylo et un crayon, cachés dans une de ses larges poches de son pantalon tout aussi blanc que ses chaussettes et sa chemise. C’était largement suffisant.

    Le tout premier sur la liste des successeurs potentiels au poste de L fixait ses feuilles avec des yeux mornes, cet air vaguement ennuyé qu’il arborait souvent, comme si tout ce qui se passait autour de lui n’avait pas la moindre importance. Il se concentrait sur son devoir, et sur absolument rien d’autre. Parfois, après quelques mouvements de poignets pour remplir une demi copie, il relevait un peu la tête, posait son stylo et portait lentement sa main vers une des mèches de ses cheveux pour l’entortiller calmement autour de ses phalanges, caressant les doux crins blancs du bout du pouce, le regard encore plus absent que l’instant précédent, et il finissait par reprendre son stylo pour remplir les trois copies suivantes sans faire la moindre pause.

    Une fois qu’il avait terminé, il jetait un regard blasé à l’horloge qui lui indiquait qu’il avait fini avec vingt minutes d’avance sa courte thèse de niveau universitaire, basé sur ses simples connaissances et quelques indications fournies par le professeur.
    Ce jour-là était comme les autres, et après avoir mis le bouchon sur son stylo, il fit un petit tas avec les copies et les poussa du bout de l’index sur le bord de la table. Son regard dévia sur le reste de la classe 1 ; la plupart des jeunes génies étaient encore courbés sur leurs bureaux et écrivaient avec fougue, sauf Mello qui semblait avoir terminé et très fier de son travail, et Matt qui jouait à la console, tout au fond de la salle.

    Le cours suivant était un cours d’anglais, et le petit génie avait préféré ne pas s’y rendre, préférant ce jour-là le calme de la bibliothèque à la présence des autres ; il s’était renseigné auparavant sur le sujet qu’Elegance comptait traiter cette heure-là, et il parcourut donc à son propre rythme les pages des livres qu’elle utilisait pour ses cours. Son propre rythme, qui était donc deux fois plus prompt que celui de l’enseignante, même si elle était très compétente. Un pédagogue, aussi excellent était-il, ne pouvait pas lire deux pages en même temps. Très peu de gens en étaient capables, d’ailleurs. Il termina de glisser son regard sur les petites lettres noires quelques minutes avant que le cours réglementaire dans la pièce d’à côté soit terminé, et il reposa délicatement les livres dans la bibliothèque, sous le regard curieux de quelques enfants beaucoup plus jeunes qui n’avaient pas encore besoin de passer la journée à étudier, et il marcha vers la salle commune pour y retrouver son puzzle. En ce mois de novembre, le carrelage blanc crème de la salle commune traversait le moelleux de ses chaussettes pour lui attaquer la voûte plantaire et faire courir des frissons de froid à travers sa peau, mais il n’y prenait pas vraiment garde. Dès lors qu’il serait concentré sur les petits morceaux de carton immaculés, il n’y penserait plus.

    Tac. Tac. Tac.
    Les uns après les autres, directement à leur place. Il appuyait délicatement sur le carton pour l’imbriquer dans le morceau complémentaire, tordant de façon infime sa première phalange, pour pouvoir entendre le petit son sec du carton contre le plateau. Quelques personnes traversaient l’immense pièce baignée de la lumière froide des matinées d’automne, certaines en courant, d’autre frôlant presque le corps blanc en passant sans faire attention, mais ça non plus, il n’y prenait pas garde. C’était agaçant, certes, mais il suffisait de ne pas y prêter attention. Aucun d’entre eux de toutes façons n’avait vraiment envie de lui adresser la parole ou de lui faire quelque boutade en lui donnant un coup de coude. Les quelques personnes envahissantes ( entre autres Weasel et son clone, ou son très petit ami, ou encore Jump ou Lust ) étaient toutes en cours.

    Tac. Tac. Tac.

    Matt : « Eh Near, j'peux t'prendre une pièce d'ton puzzle pour décoinçer cette mocheté de mon écran 8D ? Parce que ça me pourrit un peu la partie et Poussifeu va mourir si je fais rien dans les dix prochaines minutes... »

    Tac. Tac. Tac.

    Le petit génie n’avait pas eu la moindre réaction en s’entendant ainsi aborder, et il n’avait pas non plus daigné se retourner. Il avait reconnu la voix de toutes façons, et l’association d’un nom de Pokémon et du mot « écran » dans la même tirade explicitait de toutes façons l’auteur de ces mots, si l’on avait vraiment encore des doutes. Matt. N’avait-il personne d’autre à aller déranger pour rien ?

    Sa relation avec l’être roux vêtu de rayures se limitait à un mot : néant. Tous deux discrets, et sans vraiment d’intérêt l’un pour l’autre, ils n’avaient pas la moindre raison de faire plus ample connaissance. Et Matt n’était que le troisième, il n’y avait donc aucune raison que l’albinos y porte la moindre attention. Trop lointains par leurs attitudes sociales, et trop lointains dans l’échelle intellectuelle. Et le terme qui qualifiait donc, selon Near, le rouquin dans sa personne, c’était le mot « inutile. »
    Inutile et sans scrupules, par-dessus le marché. River continua tranquillement de déposer les morceaux blancs sur le plateau, complétant au moins la moitié du puzzle, pendant trois ou quatre minutes, avant de sentir que le roux aux yeux cachés par des lunettes surdimensionnées ne s’était pas éloigné et qu’il comptait vraiment recevoir la pièce salvatrice qui l’aiderait à sauver son poussin flamboyant virtuel.
    L'albinos se demanda vaguement si l’autre allait insister. Mais il n’avait pas envie de l’entendre geindre encore dix minutes ; entre son pouce et son index droit il cala une petite pièce aux bords carrés, la déposa dans le creux de sa main gauche et sans se retourner ni redresser la tête, il leva la main pour que le roux puisse s’emparer du morceau que Near lui prêtait avec générosité. Une générosité forcée, certes, mais une générosité quand même.

    Near : « Ne l’abîme pas. »
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Sujet: Re: " sale gosse 8D " |PV Near| " sale gosse 8D " |PV Near| EmptySam 22 Nov - 11:27

Peut-être ne fallait-il pas se fier aux apparences, aussi trompeuses soient-elles ; ça Matt voulait bien le croire, avec cette rare bonne volonté dont il était parfois capable. Pourtant, Near, aka boule de gomme, n'avait pas l'air d'avoir quelque chose de particulier à cacher |son casier judiciaire était même blanc comme neige, ironie du sort lorsque le propriétaire était lui-même d'une extrême pâleur presque spectrale| ; il était encore plus étranger à ce monde que le geek lui-même, à croire que des martiens l'avaient abandonné là un soir de tempête de neige |Matt l'imaginait bien naître en plein hiver, avec une gentille mère allongée par terre dans un petit châlet savoyard, et les médecins qui, bloqués par une avalanche, auraient mis une plombe à venir. Généralement, c'était à partir de ce point que l'imagination du geek montait dans les hauteurs de son conscient pour en tirer les détails les plus stupides. Ainsi, la pseudo mère de Near était éleveuse d'huski et mariée à un moniteur de ski de fond|. L'immaculé semblait débarquer d'une autre planète, tout comme Jeevas Junior. Cependant, ils n'avaient rien en commun, autant sur le plan physique que mental. Et c'était très bien ainsi. Mieux valait sûrement qu'ils restent étrangers l'un à l'autre, puisque par le passé ils n'avaient jamais trouvé de raison de se parler sur X sujet. Seul Mello s'intéressait de près à cette absurdité délavée, ignorée sinon par le reste de l'orphelinat. Ici, comme ailleurs, on n'aimait pas les gens spéciaux. Pour Matt, l'immaculé était une chose sans intérêt, au sens propre du terme. Une chose bizarre, un spécimen de monstre de foire, un truc non identifiée, peut-être même un ennemi, l'adolescent ne savait pas. Après tout, il était LE premier, le garçon à abattre, et tant pis pour Roger qui essayait vainement de calmer le jeu entre les deux génies opposés. Mais Matt était totalement dévoué à la cause de Mello ; lorsque l'on n'est capable soi-même que d'atteindre la troisième place, on fait tout pour faire progresser un autre et on s'écrase. Loi du plus fort, que Near ne semblait pas comprendre visiblement. L 'indifférence notoire de Jeevas Junior à toute chose vivante le forçait à rester neutre en de pareils cas, pas si alarmants d'ailleurs. Première fois que lui et Near devaient s'adresser la parole depuis.... cinq ans ? Ou plus sûrement, la spécialité des deux génies étant justement le Silence |entrecoupé d'agaçants bips pour le roux|

« Oh, sa Majesté Near daigne descendre de son piédestal pour venir en aide au pauvre troisième que je suis ?! Uuh, quelle nouvelle ! La générosité de Near enfin dévoilée ! Scoop pour Candy ça <3 tu progreeeesses. »

Matt étouffa un rire amusé entre ses lèvres ; il plissa les yeux sous ses verres colorées, cherchant à distinguer les traits de l'enfant derrière les épaisses mèches crémeuses qui entouraient son visage rond. En pure perte ; Near voulait visiblement jouer au fantôme de l'orphelinat. Le geek se demanda distraitement si le génie délavé brillait dans le noir, puis écarta cette question stupide et tout à fait hors sujet d'un simple geste de la main, qui pouvait autant signifier son agacement superficiel que son impatience.

Matt n'était, certes, pas un adolescent réactif mais lorsqu'il voulait quelque chose, c'était toujours avec avidité. Ses yeux sombres s'allumaient dès lors d'une lueur, une flammèche de pur intérêt et ses prunelles s'illuminaient doucement au milieu du lac couleur boue de ses iris. Pour l'instant, sa seule envie consistait à sauver Poussifeu des mains du cruel maître de la Ligue. Quel bâtard lui aussi... C'était pourtant un souhait tout à fait compréhensible ; l'animal virtuel était en mauvaise position et il n'était pas dit que Matt, aussi indifférent fut-il, le laisserait mourir de façon aussi stupide. Enfin, c'était surtout dans l'intérêt de l'adolescent de pouvoir finir le jeu pour en commencer aussitôt un autre avec le même entrain naturel.

Il baissa un instant les yeux vers sa main nue, qui tenait toujours négligemment la console. Ses muscles faciaux se détendirent les uns après les autres, finissant par afficher sur le visage pâle du geek une expression tout à fait neutre et vague, peut-être autant que celle de Near. Il flottait sur le visage des deux génies un air de flou.


Le roux tendit lentement la main et prit la pièce que, visiblement, Near se forçait à lui prêter. Matt lui adressa en retour l'un de ses sourires mutins dont il avait le secret, autant pour le remercier que pour se moquer de cette attention jouée sans talent. Ciel, il avait osé lui sourire ! Et maintenant, le légo frigide allait-il se contenter d'un soupir exaspéré et retourner à ses occupations si forts passionnantes ? Le geek était tristement froid par rapport à tout ce cirque, cet entrain qu'il se forçait lui-même à adopter face à la boule de gomme ; en vérité, n'avait-il pas envie finalement, lui aussi, de tirer une gueule de six mètres de long ? Avec Near, la vie avait toujours l'air ennuyeuse à mourir. Heureusement qu'il s'appelait Matt et qu'il n'avait pas 220 et quelques de QI, l'existence était déjà bien plus fun :

« Tu m'as pris pour un bouffon ? Bien sûr que je vais te la rendre entière ta pièce sacrée, ton Graal ; comme si j'avais le temps de la perdre ou de la casser en deux. Uuh. J'm'appelle pas Mell's moua >D »

Il s'accroupit sur ces quelques amabilités foireuses pour essayer de décoincer la saleté avec le saint Graal de l'albinos ; la pièce rentra parfaitement dans l'espace entre l'écran et le plastique. Matt la remua longuement, avec attention, afin d'en sortir l'autre inutilité qui venait détruire tous ses espoirs de victoire |et qui rajouterait sûrement 5min de jeu supplémentaires lorsqu'il devrait recommencer|. Genoux écartés, planté sur ses talons, le geek concentra toute son attention sur le problème et... :

« Merde, c'est coincé aussi. D'soley. Faudrait un bon tournevis cruciforme maintenant. Che...»

Il tira vaguement sur le coin gauche pièce, dans l'espoir d'éjecter ce nouveau parasite. Effort vain évidement. L'intrus blanc qui avait fait irruption sur son territoire privilégié tenait visiblement à sa nouvelle place, cornant ses coins sous l'écran encore transparent. Matt restait à distance respectable de l'immaculé, s'ingéniait à essayer de faire glisser la chose. Et qu'était-il censé faire, à présent qu'il pactisait avec le génie contre sa volonté ? Le geek roux devait-il courir chez Mello en le priant de l'inonder de désinfectant ? Que nenni ! Matt avait encore sa fierté, quoique réduite. Aussi, il se contenta de redresser humblement la tête, dévisageant de loin le terne immaculé :

« Héhé.... »

Il plaça machinalement ses lunettes sur son front, contre ses mèches rousses, et revint à la console, essayant de la secouer avec maladresse pour en décoincer les parasites par la voie brutale. Matt serra les dents sur son éternel petit sourire fiché au coin de ses lèvres rosées. Moqueur peut-être sans le vouloir mais la situation était comique. Sa frange trop longue revint caresser l'arrête de son nez, sans qu'il ne songe à la repousser pour y voir plus clair. Pauvre, pauvre Poussifeu, mais au font il s'en foutait. C'était qu'une histoire de pixels. Un banal scénario coloré. Une musique hystérique. Rien de bien réel vraiment.
Et pourtant, c'était toute sa vie. Jeevas Junior dévisagea un instant Near, calme. Il manquait, oui, de la couleur à ce visage. Aussi, le geek remit avec soin ses lunettes, revoyant instantanément la pièce repeinte et le nabot en tenue de fête. Il se redressa distraitement, tenant son dos courbé et ses mains accrochées à sa console avec patience. Peut-être allait-elle rejeter d'elle même le parasite, comme un organisme vivant.

Quoique pour ça, il pouvait toujours rêver...
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Sujet: Re: " sale gosse 8D " |PV Near| " sale gosse 8D " |PV Near| EmptyDim 30 Nov - 17:45

    Il y avait quelques détails du monde qui restaient flous aux yeux du petit génie albinos.

    Le premier était Mello.
    Le deuxième était une question, qui, pourtant inutile, trottait depuis dix minutes dans la tête du potentiel successeur au poste de L.
    Pourquoi le blond mangeur de chocolat… avait-il pris… ce type comme second ?

    C’était, très clairement, et après à peine deux paroles échangées, évident que le rouquin était un crétin notoire. C’était un fait. Il était pourtant censé être le troisième sur le top cinq des élèves de l’institution fondée par Quillsh Wammy ; faisait-il exprès de se montrer aussi idiot, peut-être pour s’attirer plus de sympathies autour de lui, pour plaire, pour se faire remarquer ? L’albinos faisait lentement tourner une douce mèche de cheveux immaculés entre son index et son pouce, d’un geste mesuré, presque insolent, tout en dévisageant de biais la chose rousse au pull rayé qui se tenait debout derrière lui, qui pensait sans doute le surplomber et pouvoir le regarder de haut, alors qu’au final, c’était le contraire. C’était Near qui, depuis le sol où il était assis royalement, regardait Matt de haut. Paradoxalement.

    Plus jeune, plus petit, plus fragile, plus froid, mais absolument pas impressionné. Le rouquin voulait sans doute faire bonne figure, avec son attirail, ses vêtements et accessoires bariolés, ses bruits de console incessants dans les tympans fragile du petit génie. Faisait-il partie de ceux qui se morfondaient dans un complexe d’infériorité, et qui, par contraste, ressentaient le besoin d’être vus, entendus, pour exister ? Mh… Non. Après mûre réflexion, quelqu’un qui se laissait cacher dans l’ombre d’un autre n’était qu’un sous-fifre sans personnalité, il n’y avait pas d’autre explication. Il était même fort probable qu’il ne fasse absolument pas attention à son apparence ni à ce que les autres pouvaient penser de lui ; un crétin avec la tête ailleurs, dans son petit monde de pixel.
    Near n’avait rien à dire. Son propre monde était aussi bien plus plaisant que celui qui l’entourait. Mais lui au moins n’éprouvait pas l’impérieux besoin de déranger les êtres autour de lui. Et s’il avait été aussi bête que Matt, il aurait eu la dignité de ne pas aller étaler sa bêtise devant tout le monde. Il fallait tout de même garder un peu d’amour propre…

    Au final, le génie dont les pupilles étaient restées fixées sur l’autre garçon pendant quelques minutes, finit par détourner le regard. Absolument inintéressant.

    Tac. Tac. Tac.

    Matt : « Oh, sa Majesté Near daigne descendre de son piédestal pour venir en aide au pauvre troisième que je suis ?! Uuh, quelle nouvelle ! La générosité de Near enfin dévoilée ! Scoop pour Candy ça <3 tu progreeeesses »

    C’était insupportable d’avoir à attendre la dernière pièce, il ne manquait plus qu’elle pour que le tableau totalement blanc, perdant juste sa pureté totale à cause des striures ondulées du puzzle dans le carton, soit complet. Le petit trou, grisé, dans l’ensemble blanc, contrastait horriblement, et cela avait le don d’irriter Near au possible ; psychotique, sans aucun doute, il tourna de nouveau la tête vers le rouquin pour voir s’il allait enfin finir par lui rendre le petit bout de carton. Son stupide jeu devrait être indemne, depuis le temps qu’il trafiquait avec sa pièce dans son appareil. Il ignora prodigieusement les répliques sans le moindre intérêt qui étaient sorties de la bouche du rouquin. S’il n’était pas capable d’assumer qu’il était inférieur et qu’il était stupide, ce n’était tout de même pas de la faute de Near. Les quelques mots de Matt dévoilaient pourtant une sorte d’étrange rancœur qui fut la seule chose à atteindre l’esprit du petit génie albinos. Beaucoup étaient ceux qui ne supportaient pas son attitude qu’ils jugeaient hautaine, ce n’était pas nouveau, et Near plaçait ces êtres tous à la même enseigne. Mais pour un garçon pareil, qui ne lui avait jamais adressé la parole ou presque depuis des années, et qui ne semblait pas particulièrement ambitieux, c’était plutôt déplacé. Ou bien c’était juste une preuve de plus que c’était l’opinion de Mello qui prévalait, même dans les pensées personnelles du geek, et que lui-même n’était que de l’avis que le blond lui imposait. Matt était faible. Horriblement faible.
    Non, décidément, ce garçon ne plaisait pas à l’albinos.

    Il était évident que son puzzle avait cent fois plus d’attrait que Matt, mais maintenant qu’il était quasiment terminé, Near ne pouvait plus se contenter de poser des pièces machinalement en ignorant le rouquin. Il le fixa donc, sans expression, détaillant du coin des yeux la silhouette masculine de l’autre asocial debout près de lui, avec qui il n’avait absolument aucun point commun. A part les jeux. Mais c’étaient des jeux solitaires, des jeux qui n’avaient rien à voir les uns avec les autres. Ils n’étaient même pas opposés. Juste, radicalement différents. Des jeux de sociétés silencieux, calmes, qui appelaient à une certaine réflexion personnelle, contre des jeux bruyants, nerveux, et dont la réflexion requise pour les terminer était toute différente.
    Enfin, de toutes façons, peu importait. La seule chose qui comptait à cet instant précis pour Near était de récupérer sa pièce de puzzle.

    Matt : « Tu m'as pris pour un bouffon ? Bien sûr que je vais te la rendre entière ta pièce sacrée, ton Graal ; comme si j'avais le temps de la perdre ou de la casser en deux. Uuh. J'm'appelle pas Mell's moua >D »

    L’albinos, une fois de plus, ne prit pas la peine de répondre, même si de nombreuses répliques cinglantes lui effleuraient l’esprit. C’était à peine s’il levait les yeux au ciel. Pourquoi fallait-il que le rouquin parle autant ? Qu’il répare son appareil et qu’il s’en aille, point. Mais il semblait d’humeur taquine, le bras droit de Mello, il semblait avide d’insolences. N’avait-il trouvé personne d’autre à aller déranger en ce jour ? Se sentait-il soudain plus fort peut-être, par le fait d’aller faire l’imbécile devant Near ? Le petit génie suivit le manège de Matt des yeux, fixant les mains gantées planter et remuer sa précieuse pièce dans la console, pour tenter d’en retirer une futile petite boule de poussière, et il dût avouer qu’il fut à peine surpris de voir le morceau de carton rejoindre le résidu, au grand dam du rouquin sans doute, mais encore plus de celui de Near.
    L’envie de répondre devint dévorante.

    Near : « Je crois que le fait que tu sois un bouffon vient juste d’être confirmé. »

    Il n’y avait rien d’autre à ajouter. Cela semblait hautement amuser Matt, mais Near le dévisageait avec une expression mêlant froideur, indifférence, et un blasement profond. Matt faisait partie de cette vaste caste de crétins sous doués qu’abritait la Wammy’s House, et si l’albinos en doutait encore à cause du classement, c’était terminé maintenant. Si Mello l’utilisait comme second, c’était parce qu’il était supposé être intelligent, et qu’il était totalement crédule et malléable. Sans aucun doute.

    Et l’ultime pièce du puzzle était coincée dans la console…

    C’était frustrant.
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Sujet: Re: " sale gosse 8D " |PV Near| " sale gosse 8D " |PV Near| EmptyJeu 4 Déc - 11:36

Bien sûr que l’albinos n’allait pas laisser passer cette erreur, bien sûr que sa Petiteté Near était sarcastique, bien sûr qu’il regardait depuis toujours Matt avec une indifférence transformée en mépris… mais bon, il en fallait plus pour faire sortir le célèbre geek passif de ses gonds :

« Keep cool ; le train de ton insolence roule sur les rails de mon indifférence. »

Il avait beau secouer l’engin, les parasites n’en décollaient pas. Il fallut donc se résoudre à la perte certaine du combat et à payer dommages & intérêts pour la perte du dernier morceau de puzzle. Car, évidement, sans elle, le jeu de Near ne pouvait être terminé :

« Est arrivé ce qui devait arriver. C’est la vie. » Ajouta l’adolescent roux sur un ton fataliste, se désintéressant peu à peu d’une situation qui ne pouvait être résolue dans l’immédiat. Zut devrait-il dire, ou merde peut-être. Mais la froideur de Near était toujours aussi amusante. Pauvre petit nabot sans sentiments, qui se prenait pour le maître de l’orphelinat. Et gnagna, causes toujours Near. Il n’y avait rien de marrant, à proprement parler, dans ce mépris bien visible ; cependant, le roux trouvait toujours un moyen de lire entre les lignes. Near lui en voulait sûrement. Tant mieux…

Le regard chocolat du geek glissa sur le côté et il trouva ce trou perdu au milieu d’un océan de blancheur du tout dernier chic, le monde réglé des orphelins sortait enfin de la monotonie. A telle heure, untel faisait cela ; et bien, pour une fois, le cours normal des choses était brisé, l’albinos perturbé. Il ne finirait pas son puzzle et l’adolescent roux devrait abandonner en pleine partie. La routine n’existait plus pour l’instant, plus de programme bien défini, l’horloge se déréglait. Ouh, que c’était triste. Near allait-il pleurer, se rouler par terre sous les yeux écarquillés de Matt ? C’était tout de même un malin plaisir que le roux prenait à l’embêter, même sans grand résultat à la sortie ; après tout, ce n’était pas sûr que l’incident du puzzle soit accidentel dans sa totalité. C’était peut-être, depuis le début, une comédie uniquement destinée à se jouer de l’albinos. Un complot étendu à Matt seul, qui ne prévoyait aucune chute de l’ennemi. Juste un moyen de briser la monotonie de ses journées orphelines. Lever, suivre Mello, jouer, embêter, travailler, dodo. Et éventuellement, regarder évoluer le monde qui l’enveloppait.

Une lueur malsaine s’alluma un instant dans les prunelles brunes, avant de s’éteindre aussitôt, dissimulée sous le joli masque de la candeur et de l’amusement. Matt n’était certes pas un mauvais garçon mais il cachait bien son jeu. Une partie assez dangereuse, avec des obstacles et des quêtes. Near pouvait tout aussi bien être le dragon que le zombie mort vivant sorti du cimetière, avec la puissance destructrice en moins. C’est qu’il ne payait pas d’air le Gimli délavé !
Inutile était aussi le mot qui pouvait le définir ; enlevez à l’enfant sa formidable intelligence et il ne restera plus qu’un nabot ; alors qu’avec Matt, il y avait toujours le côté pratique de la chose. Le geek était habile de ses mains, non pour faire des puzzles, mais pour accomplir des tâches ingrates et parfois humiliantes. Cependant, il semblait que l’honneur de Matt était très restreint ; en termes crûs, l’adolescent se foutait de tout ce qui ne faisait pas parti de sa sphère, de ce monde bigarré qu’il protégeait jalousement.

Il se mordit quelques secondes la lèvre inférieure, grimaçant sous la douleur aigue qui explosa aussitôt dans sa bouche sèche. Ses prunelles étrécies revinrent à l’albinos, pour le dévisager vulgairement, dans toute sa blancheur. Il n’y avait rien de particulier à dire sur l’incident ; c’était même de la routine tout compte fait, paradoxe total de ce qu'il pensait quelques minutes en arrière : l’éternel combat des CR en masse contre la hiérarchie de l’orphelinat. A sa façon, Matt essayait lui aussi de hisser Mello au rang de premier, parce que, visiblement, si le blond s’intéressait autant à son rival, c’était surtout à cause de ses succès scolaires. Sans intelligence ou troisième, Near ne serait plus rien…

Les mains fines jouèrent longuement sur la console, sans toucher aux boutons. Elles s’activaient juste à la secouer encore et encore, inlassables et comme si ce moyen brutal pouvait vraiment éjecter les deux choses. Quant à cela, Matt commençait à perdre espoir ; il devrait sûrement démonter l’engin tout seul pour en extirper ces saletés, pièce de puzzle compris dans le terme :


« J’vais désosser la Beste, j’te la rends d’ici ce soir. »

Elle sera sûrement un peu grise la pièce, après être restée toute la journée dans un enfer de poussière. Ca fera tâche au milieu de son puzzle. Ca fera désordre. Ca fera triste et y'aura plus de pureté dans ce jeu qui paraissait pourtant si parfait entre les petites mains de Near. La tristesse serait entrée d'une façon ou d'une autre dans son monde immaculé. Grâce à Matt hein, parce que le gris, c'est terne. C'est la couleur qui lui correspondait le mieux.

Après tout mon p’tit Near, fallait pas faire confiance si facilement à Matt.
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Sujet: Re: " sale gosse 8D " |PV Near| " sale gosse 8D " |PV Near| EmptyMar 9 Déc - 20:08

{ HJ : Matt, tu sais que si Near est si vil, c'est par amour. *SBLAAAF* Jdéconne. Te hais <3 }


    L’albinos avait une envie qui le chatouillait doucement de l’intérieur ; son corps lui intimait d’observer Matt de nouveau, de l’écouter baratiner des imbécillités sans aucun intérêt, sans baisser les yeux ni ciller un seul instant, juste pour essayer de le déstabiliser peut-être, même s’il était clair que le rouquin ne le craignait ni ne le respectait. Mais pour réfléchir à propos d’une personne, le petit génie préférait pouvoir fixer l’être en question, fixement, sans expression.

    La question qu’il se posait maintenant était : pourquoi ?
    Oui, pourquoi Matt était-il venu lui parler ? Pourquoi lui et pas un autre ? Pourquoi faire l’idiot devant lui et pas un autre ? Certes, la salle commune n’était pas comble en cet après-midi, mais il n’y avait pas la moindre raison pour venir lui parler, surtout pour une raison si futile.
    C’était une question à laquelle il était facile de répondre, finalement. Et sans même réfléchir des heures. C’était la même raison que Mello, et que sans doute tous les autres, qui l’avait attiré à côté de Near. Lui et le reste, tout ce qu’ils voulaient, c’était de l’attention. De la petite personne qu’ils prétendaient tous regarder de haut, de ce garçon dont ils essayaient de se persuader qu’il n’était rien qu’un cerveau dans un petit corps couleur chantilly, de cette petite bouille mystérieuse, et ils essayaient de s’auto persuader qu’ils se gaussaient de lui, qu’ils étaient mieux que lui, qu’ils étaient tous bien plus heureux que lui.
    Vêtu de blanc, peut-être, le regard mort, sans doute, souvent, les gestes lents et mesurés, les répliques réfléchies et posées… Mais ses jouets, à l’exception de ce puzzle qu’il connaissait plus que par cœur maintenant, étaient une forêt de couleurs, un arc-en-ciel contrastant furieusement avec sa propre personne.
    Des dés noirs et blanc, puis des dominos des mêmes teintes… mais aussi des milliers de dominos de toutes les couleurs, empilées dans des formes diverses et variées ; des blocs, des cubes, rouges, jaunes, bleus, verts : des robots bariolés et des fléchettes, rayées de rouge et de gris ; des petits canards jaunes, oranges, baignant dans une eau bleutée et dans une piscine couleur saumon… Le blanc garçon s’entourait d’un monde coloré qui semblait être ignoré de tous les autres, qui ne voyaient en lui que cette pureté malsaine immaculée qui faisait sa façon d’être… Mais il était bien plus complexe que ça.
    Et certainement pas triste.
    Même le plus blanc de l’orphelinat appréciait la présence des couleurs. Tout autour de lui, en un mur de legos. Tout autour de lui, ces villes de jouets immobiles aux expressions figées. Toutes ces teintes, ces reflets multicolores, les dominos qui tombaient à la vitesse de l’éclair, les uns après les autres, s’écrasant mutuellement sans aucune pitié, brillant comme des diamants, jusqu’à atteindre leur but, et créant autour de la petite boule blanche une mosaïque de couleurs. Oui, si son aspect extérieur était pâle, couleur de nuage, il ne fuyait pas les couleurs. Il n’était pas triste.
    A moins que les couleurs ne soient que sa façon de refléter le monde qui l’entourait, à moins que même l’utilisation du multicolore dans ses objets de réflexion et d’amusement n’était qu’une méthode rigoureuse pour analyser son environnement…

    Tout ça pour en venir au fait : Matt n’était qu’un de ceux qui croyaient connaître Near, et qui croyaient pouvoir trouver ses failles et se rire de lui simplement après l’avoir vu, quelques fois, du coin des yeux. Il n’y avait personne de plus apte à comprendre un génie naturel que lui-même. Et il ne saurait sans doute pas vous l’expliquer.
    Alors le rouquin pouvait bien penser ce qu’il voulait. Il n’était qu’à quelques milliers de miles de la vérité. Il se moquait, bassement, comme un enfant de primaire dans une petite école moyenne dans les rues de Londres ; si encore ses répliques avaient eu une quelconque profondeur… Mais non.
    L’albinos fixait toujours le garçon à rayures, sans avoir vu cependant la petite lueur étrange qui avait brillé au fond de ses prunelles occultées par ses énormes lunettes.
    C’était de l’attention qu’il voulait ? C’était obtenir une réaction ?
    Il fallait en faire plus que ça, jeune homme. Bien plus que ça. Amateur. Prend donc exemple sur ton maître, comme tu sais si bien le faire, si tu veux vraiment arriver quelque part.

    Matt : « J’vais désosser la Beste, j’te la rends d’ici ce soir. »

    Comment donc ? En voilà une façon pathétique d’essayer d’avoir une bonne raison de lui adresser la parole plus tard. Prolonger leur faible contact. Ou voulait donc en venir cet imbécile ? Des puzzles, Roger lui en achèterait d’autres. Il pouvait très bien le garder, ce petit morceau de carton inutilisable, ce n’était qu’un détail.

    Near : « Ne reviens pas. Tant pis pour la pièce. »

    Il n’avait fait que dialoguer mentalement et se faire une idée préconçue sur le jeune garçon en face de lui, mais grâce à ses conclusions il avait inconsciemment décidé qu’il était inutile de faire preuve de la moindre politesse avec l’autre. Après tout, il lui détruisait ses affaires et il ne semblait pas avoir la moindre once de remords sur le visage. En fait, son visage ne traduisait rien d’autre que la stupidité.
    Near savait que le jeune homme n’était sans doute pas plus bête qu’un autre. Mais il y avait quelque chose chez Matt qui lui était profondément antipathique sans qu’il ne parvienne vraiment à mettre le doigt dessus. Cela commençait également à le fatiguer, et il n’avait plus envie d’avoir à réfléchir sur la question. Donc il était clair que Matt n’avait pas à revenir pour lui rendre le puzzle. Parce que Near n’avait pas envie de lui parler plus longtemps. Inutile et envahissant personnage.

    Near : « La prochaine fois, adresse-toi à quelqu’un d’autre. Tu m’as fait perdre mon temps. »

    Il s’attendait, bien sûr, à une réplique classique. Il ne fallait pas s’attendre à beaucoup plus venant d’un garçon capable de coincer un gros bout de carton dans une console de jeu sous prétexte de retirer de la poussière qu’il aurait pu retirer avec une petite branche ou un morceau de papier savamment glissé sous le plastique.

    Autant dire les choses telles qu’elles étaient ; la -en quelque sorte- première entrevue de Matt, le troisième, et de Near, le premier, ne s’était pas fait remarquer par sa bonne humeur et sa convivialité. Il y avait comme une sorte de mur entre les deux joueurs. Et le regard glacial de Nate River qui s’était finalement détaché de Mail Jeevas, lassé de cette vision qui, colorée comme elle l’était, aurait sans doute pu lui plaire.

    Un jouet parmi tant d’autres, peut-être.
    Hm, non. Les jouets de Near avaient la décence de se taire, eux.


Dernière édition par Near le Ven 12 Déc - 22:28, édité 1 fois
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Sujet: Re: " sale gosse 8D " |PV Near| " sale gosse 8D " |PV Near| EmptyJeu 11 Déc - 11:31

Dommage que le répulsif à geek n’ait pas encore été inventé, ç’aurait été un moyen plus efficace de faire fuir Matt, plutôt que d’essayer vainement de le descendre à coups de répliques cinglantes.
Le sourire innocent du geek adopta une nouvelle forme ; les coins s’étirèrent gracieusement jusqu’à former un rictus amusé, la lèvre gracieusement relevée sur ses dents encore blanches. Il plissa les yeux, brouillant la silhouette rouge de Near à travers ses lunettes ; et voilà que le petit albinos se transformait en cerbère défenseur de sa douce froideur antarctique. Se recevoir une poignée de sarcasmes venant de Near devait faire l’effet de dix minutes dans un congélateur. Mais, si l’orgueil de Mello brûlait au soleil du Sahara, le beau laxisme de l’adolescent roux flottait dans les Caraïbes. Matt n’était pas vraiment surpris, d’entendre sortir de la bouche pâle des répliques aussi glacées, dénuées d’humanité. Les quelques mots froids du Premier heurtèrent sa carapace de négligence paresseuse avant de se disloquer dans l’atmosphère, déclenchant un rire rauque dans la gorge de l’adolescent :


«C’que tu peux être vexant, hein. <333» Lui assura le roux, sans paraître pour autant froissé par son manque d’amabilité. Juste une touche railleuse dans le ton, légère et presque impossible à discerner, était venu pimenter sa voix.

Matt s’était heurté au Premier en connaissance de cause ; d’autres l’avaient fait avant lui et d’autres encore le feraient sûrement. C'était toujours marrant de se prendre un mur glacé dans la figure. Les grands sociables comme Linda n'y pouvaient pas non plus grand chose ; le cocon froid était glissant, impossible à briser. Mais bon, c'était pas non plus le but de Matt, de suçiter une réaction émue chez le petit albinos. C'était comme imaginer le Premier avec des yeux de shojo manga. On était jeté à terre, écroulé de rire, avant même de se rendre compte à quel point la vision était absurde.

Il fixa son regard vif sur l’albinos une nouvelle fois, étudiant les contours ronds de sa bouche, son nez retroussé, ses yeux vides. Non vraiment, il ne comprenait pas pourquoi Mello semblait attiré par ce physique en pomme de terre. Near n’avait rien de « beau », peut-être un peu gracieux certes, mais il ne ressemblait à rien de connu. Son essence corporelle traversait les limites ; quand Matt pensait aux aliens, ce n’était pas sans raison sérieuse. Near n’était pas sexy. Si au moins, il ouvrait quelques boutons de sa chemise, il paraîtrait moins coincé. Le geek émit un soupir las et leva les yeux au plafond, laissant quelques instants ses yeux errer sur les arabesques peintes. Elles s’entrelaçaient gracieusement, marrons ou beiges, dansantes et courbées. Orangées à travers ses lunettes, les contours brouillés, les formes encore agréables à regarder. Un rayon de soleil caressait sa joue, ses lèvres pâles, achevant d’instaurer le calme dans son esprit. Et dehors, un oiseau chantait. L'espace de quelques minutes, Matt avait adopté un regard lavé de toute ironie malsaine. Ses prunelles revinrent néanmoins à Near, le temps de déclamer lentement :


« Et si, la prochaine fois… y’a toujours que toi dans la salle commune ? Où est la logique si je dois parcourir cent mètres pour aller chercher un tournevis alors qu’actuellement, et comme tous les jours à la même heure, je t’ai à disposition ici ?... J’veux bien qu’tu fasses ton légo frigide mais tu peux bien rendre des services parfois ; la preuve, y’a cinq minutes, j’ai presque cru que t’étais humain. »

« muhahahaha, autiste de mes deuuuux ! » criaient clairement les iris sombres du geek, dévorant avec avidité les moindres tressaillements de l’immaculé. Ce n’était pas que Matt n’aimait pas Near, loin de là même, mais le Premier avait un certain talent pour se rendre antipathique. Pourtant, dans toutes les belles histoires, il faut bien un névrosé frigide au charme mystérieux. L’espion, le prince, Matt évidement. La princesse X, la pièce de puzzle en l’occurrence qu’il avait réussi à sauver courageusement des griffes de son tortionnaire. Scénarios qui ne lui vaudraient même pas une place de scénariste à Hollywood.

Matt s’accroupit face au fameux bourreau de ses fantasmes de geek et pencha la tête sur son épaule. Son visage affichait clairement les résultats d’une éducation laxiste ; yeux soulignés de cernes très légers, lèvres molles et expression détendue. Les paroles de Near firent leur chemin dans son esprit ; l’immaculé s’imaginait sûrement que le puzzle était un prétexte pour rester plus longtemps dans les parages, autour de S.M [Sa Majesté]. Parce que qui dit « ce soir », dit aussi « je reviendrai ». Hors, Near n’étant pas connu pour son intense sociabilité, voulait sûrement éviter au maximum tout contact avec un monstre destructeur de puzzle :


« …Hin, t’sais que si je veux te rendre ta pièce, c’est aussi dans un accès de pure bonté, pas que je veuille rester à côté de toi. Ca, à la limite, j’peux l’faire sans t’demander la permission sous forme de demande déguisée.»

Il glissa sa console dans la poche arrière de son jean, observant Near comme un spécimen de singe étrange. Les mêmes images traversaient son esprit ; l’albinos n’avait rien de spécialement attirant physiquement ; « bout de gomme » chantait l’esprit de Matt, frivole sous sa chevelure ardente. Il avait beau se poser toujours la même question, la réponse ne venait pas. Matt haussa un sourcil intrigué sous sa frange trop longue. Pfff, et si ses questions revenaient aussi souvent à Near, c'est que ce dernier n'était rien d'autre qu'un objet curieux. Manipulable à souhait sûrement, vu l'épaisseur de ses muscles.

Les canons de la beauté réelle, finalement, n’étaient autres que ceux qu’il croisait dans ses jeux. Colorés, rapides, bondissants, souples, bagarreurs, séduisants, bestiaux, courageux, féminins, androgynes, masculins, intelligents [tant que celui qui se trouvait derrière l’écran n’intervenait pas]… On ne pouvait parfois manquer d’adjectifs pour qualifier ces assemblements de pixels qui partaient sauver le monde, Hyrule, toxic city, l’épée ou le pistolet au poing… Quand ce n’était pas un jeu de lolicon, dans lequel on retrouvait jolies et jeunes lycéennes en jupettes plissées qu’un coup de vent virtuel soulevait au rythme d’une musique souvent débile. Sans parler du scénario.
Le geek ne s’émouvait pas outre mesure de ces petites amourettes virtuelles, lorsque la jeune demoiselle effarouchée se pendait au bras de son avatar masculin. Ces jeux de drague sur console étaient vraiment une mine d’or pour les incompris, les associables, les autistes, les moches, les adolescents aux hormones avides de sexualité, les petits violents, les frigides, les complexés. Peut-être devait-il en conseiller un à Near, qui sait…


[HJ : Mouais, c'est pas du grand blizzard hein... c'est réciproque huhuhuuuuu 8D]
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Sujet: Re: " sale gosse 8D " |PV Near| " sale gosse 8D " |PV Near| EmptySam 13 Déc - 0:25

    Il est vrai que le premier successeur de L n’avait pas expressément demandé à Matt de s’en aller, mais ce qu’il lui avait dit était assez froid et cinglant pour être compris tout de suite par le dernier des crétins : « Tu me déranges, pourrais-tu faire l’effort de t’en aller ? Et plus vite que ça, tu as déjà assez empiété sur mon territoire. »
    Pourquoi les plus grands imbéciles humains n’étaient-ils même pas capables de comprendre les phrases les plus simples que l’on puisse énoncer ?
    Y avait-il un moyen plus primaire de dire au rouquin qui envahissait son espace vital que tout ce que Near souhaitait au moment actuel était qu’il débarrasse son plancher ?
    « Go away. » « Leave me alone. » « Go die. »

    En anglais, deux mots suffisaient. La subtilité ne semblait pas être le fort du jeune garçon vêtu de son éternel pull à rayures, lui qui vivait continuellement dans un petit monde de pixels, sans espoir de grimper sur l’échelle des meilleurs, sans la moindre ambition de toutes façons.
    Ses jeux vidéos ne lui avaient sans doute pas appris toutes les petites finesses du langage et à lire entre les lignes. Son cerveau était certainement devenu aussi mou que celui de tous les jeunes enfants et adolescents dont le seul domaine de prédilection était les jeux vidéos, et qui s’y enfermaient pour oublier le reste. C’était forcément ça ; pour être troisième à la Wammy’s House, il fallait quand même qu’à la base il ait été intelligent. Mais ça datait déjà ; il n’était pas de ceux qui venaient d’arriver ; son intellect avait eu largement le temps de fondre pour qu’il devienne un être humain basique, dont les seuls buts dans la vie étaient de s’amuser. Que ce soit occupations comme les jeux ou la nicotine, ou bien le sexe, sans la moindre hésitation. Une pauvre créature qui en prétendant profiter de la vie n’arrivait qu’au stade d’animal qui obéissait à ses passions primaires et à ses pulsions pour vivre. Les hormones, disait-on, parfois, en parlant des adolescents en fleur. Mais les adolescents comme ça ne changeaient pas, en général. L’on aurait pu croire que la Wammy’s House était une usine à autistes surdoués et aux manies bizarres ; ce n’était qu’en partie vrai. L’on ne pouvait pas empêcher, même les plus intelligents, de redevenir de simples êtres humains, si c’était dans leurs gènes.
    Near, celui qui était réputé pour son attitude étrange, calme, presque antipathique, s’était forgé un caractère certes différent du commun des mortels mais tout de même, un caractère ; il n’était pas autiste au point de ne pas se rendre compte que son attitude n’était pas celle que l’on attendait normalement d’un enfant de son âge. Pourtant, il était assez intelligent pour ne pas en tenir compte. Il s’en moquait. Profondément. Ca lui passait tellement au-dessus, ce n’était même plus de la nonchalance par rapport au monde qui l’entourait, c’était simplement un fait. Un fait dont il ne se souciait plus depuis longtemps. Il n’y pensait, finalement, vaguement, que quand il se retrouvait face à ce genre d’êtres sous doués qui prenaient un malin plaisir à penser que d’une manière ou d’une autre ils avaient les moyens de faire la morale aux autres. Crétin.

    L’albinos continuait d’ignorer son interlocuteur, pensant que peut-être cela lui ferait comprendre qu’il n’avait aucune envie de poursuivre la moindre conversation avec lui. De l’albinos émanait presque une aura de répulsion si intense que n’importe qui n’ayant réellement pas envie de rester en sa compagnie aurait senti jusqu’au fond de sa chair. Sa petite silhouette immaculée plantée au fond de la salle commune semblait quand même être pour certains une sorte d’aimant, comme si son être entier n’était qu’un appel pour l’embêter. Ah, mais il avait l’habitude. Matt n’avait aucune raison d’insister trop lourdement. A moins que ce ne soit une sorte de plan pitoyable inventé par Mello pour réussir à faire il ne savait quoi et arriver à une fin qui serait tragique pour le petit génie ; mais ça serait surprenant que Mello ne prenne pas les devants lui-même. Il était donc évident que le rouquin était là de son plein gré. Ce qui le rendait encore plus pathétique.

    Matt : « C’que tu peux être vexant, hein. <333 ».

    Vexant ? Vraiment ? Hm… Si ça pouvait suffire pour qu’il le prenne mal, au lieu de dire ces quelques mots d’une voix presque ironique et mielleuse, ça aurait au moins un avantage que le rouquin comprenne que Near ne voulait pas faire ami-ami avec lui. Pas du tout.

    Il vit ensuite que le garçon s’était installé en face de lui, et il sentait le regard caché derrière les verres couleur mandarine le scruter de haut en bas ; cela ne le dérangeait pas outre mesure, non, il avait l’habitude d’être observé. C’était simplement encore une limite de plus que franchissait le geek dans l’espace nécessaire à Near pour ne pas avoir envie de lever les yeux vers l’être qui le fixait et lui dire qu’il était agaçant. Il fallait juste l’ignorer, c’était toujours la seule et unique technique utile et qui parvenait à porter ses fruits. Matt n’était pas aussi impulsif que d’autres, et si ce n’était pas des réactions de Near qu’il attendait, il n’insisterait pas plus que ce qu’il faisait actuellement. Il ne se mettrait pas à le frapper non plus par simple souci d’amusement, ce n’était pas son genre. C’était plutôt le style d’homme à observer, à attendre, à regarder faire les choses de loin, et peut-être passer à l’offensive mais à condition d’y être obligé. Sinon, ce n’était qu’un passif. Un passif en manque de contrôle. Comme tous les gamers.

    Matt : « Et si, la prochaine fois… y’a toujours que toi dans la salle commune ? Où est la logique si je dois parcourir cent mètres pour aller chercher un tournevis alors qu’actuellement, et comme tous les jours à la même heure, je t’ai à disposition ici ?... J’veux bien qu’tu fasses ton légo frigide mais tu peux bien rendre des services parfois ; la preuve, y’a cinq minutes, j’ai presque cru que t’étais humain. »

    Near ne le regardait toujours pas, il se contentait de tripoter du bout des doigts le rubik’s cube qu’il avait gardé posé près de son puzzle la veille ; pourquoi ne pouvait-il pas simplement… partir ? Tant de mots et tant de salive gaspillée, pour rien.
    Au mot « humain », l’albinos assis par terre en face de Matt ne leva pas la tête non plus, mais le fait qu’il le considère comme un vulgaire objet informe et sans intérêt l’amusa au plus haut point. Toujours les mêmes arguments, tous. « Humain ». Il était parfaitement humain. C’était toujours la même chose de toutes façons ; il se demandait parfois, à force de côtoyer contre son gré tout ces gens, s’il n’était pas quelque part le plus humain de tous, dans un paradoxal sens de l’image. Mais peu importait. Les mots n’avaient plus qu’à glisser dans ses tympans sans parvenir au cerveau et sans qu’il ne prenne la peine d’y réfléchir, comme de l’eau froide.

    Et l’autre le dévisageait toujours ; que cherchait-il, lui, si ce n’était pas des réactions ? Que cherchait-il, sinon de tuer l’ennui comme un enfant de deux ans en manque d’occupation allait tirer la queue du chat qui dormait paisiblement dans un fauteuil au fond du salon ?
    C’était qu’il parviendrait presque à piquer la curiosité de l’albinos, avec son attitude désintéressée et pourtant curieuse. Il n’était pas aussi intéressant que son maître, bien sûr, et il était presque certain que derrière ces lunettes métallisées et cette tignasse aux reflets de cuivre ne se cachait qu’un sombre idiot ; mais il devait bien avoir quelque chose de spécial, finalement. Le tout était de comprendre quoi. Near lui accorda dix minutes de conversation pour essayer de voir s’il aurait l’occasion de changer d’avis sur lui. Juste, dix minutes. Et s’il partait avant, ce serait aussi bien, mais quitte à ne plus avoir de puzzle, il fallait bien trouver un autre moyen de s’occuper… Non ?

    Il finit par lentement lever les yeux vers Matt. Ses mèches couleur de neige lui chatouillaient le visage, cachant à demi son regard incompréhensible, mêlant indifférence et une sorte de lumière candide qui contrastait avec son état d’esprit, pourtant. Il écarta doucement ses lèvres rose pâle pour les mouvoir sans hâte et demander à l’autre garçon :

    Near : « Est-ce que tu n’as rien de mieux à faire ? Ce que tu dis ne m’intéresse pas. »

    Sa petite voix androgyne n’était même pas teintée d’ironie ou de méchanceté ; c’était là un don qu’avait le petit génie. Dire ce qu’il pensait sans y mettre la moindre once de sentiment. Il n’était pas rare que ses interlocuteurs le prennent fort mal, et c’était compréhensible ; chaque parole ne prenait son sens que dans la façon qu’elle était prononcée, les intonations et la vitesse d’élocution faisaient partie intégrante de la parole et de la communication, c’était ce qui faisait un personnage, au final. Et se faire dire certaines choses de l’air aussi désabusé dont était capable Near, cela ne rendait pas difficile de se mettre à la place de ceux à qui ils parlaient pour se mettre en colère. Mais l’albinos ne faisait pas attention. Et de toutes façons, il suspectait Matt d’être absolument incapable, ou bien trop feignant, pour se mettre en colère ou s’irriter pour si peu. « Les rails de son indifférence », hein.

    Si l’indifférence avait toujours été ce qui caractérisait leur relation, il n’y avait pas à dire : il y avait un problème dans la vision qu’ils avaient tout deux de ce mot. Ils avaient échangé trop de paroles et trop de regards déjà pour oser l’utiliser encore.

    Et Near n’aimait pas vraiment ça.
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Sujet: Re: " sale gosse 8D " |PV Near| " sale gosse 8D " |PV Near| EmptyMar 6 Jan - 11:09

Matt se contentait de sourire béatement, signe de son parfait je m’en foutisme total. Et cela ne faisait que s’aggraver au fil des minutes. Car, plus Near le repoussait vers d’autres horizons encore invisibles, plus il avait envie de l’embêter avec gentillesse. Et l’albinos n’avait pas autant de force physique que Mello… Ce ne serait pas lui qui pourrait le faire fuir à l’aide de ses poings. Le petit détail que tout le monde avait oublié en nommant inconsciemment Near chef de la Wammy’s House : la Boule de Gomme n’avait rien d’un Schwarzenegger en réduction. La force fait le pouvoir, la justice fait l’intelligence. Matt se demandait si L était une armoire à glace ou un épi de blé OGM. La Justice personnifiée ouais, toutes ces conneries dont il ne se souciait pas. La concurrence entre mauvais perdants, le combat pour le pouvoiiiir… et après, on peut toujours prétendre que les surdoués sont des adolescents comme les autres. Seuls les concernés savent où est la vérité. Elle n’avait en tout cas rien à voir avec le monde réel. 'Tention, Big Roger vous surveille…

Enfin, c’est vrai que d’habitude Matt était du genre silencieux, limite no life total, perpétuellement plongé dans sa drogue pixelisée. Le geek n’allait pas inutilement marcher sur le retriever qui dort. Et même, il avait un super pouvoir qui lui permettait d’échapper aux morsures : l’indifférence ! Mais arrivait un moment, malgré son calme olympien, où il avait envie de taquiner les esprits, même les plus blindés. Near n’était certes pas une proie facile mais là était toute la saveur du défi qu’il s’était imposé. C'était une âme brillante dont il fallait forçer la coquille pour en tirer la perle, les larmes, les paroles et companie :


« Ooh, t’as trouvé ça tout seul ?... Sans blaaaague que j’ai rien d’autre à faire x), enfin, vu que ma console est limite HS, faut bien s’occuper, néh ? »

Matt était comme une hyène, comparaison nettement plus dégradante que celle du chien fidèle et serviable et baveux et stupide, avec un QI de mouche morte tant il paraissait inactif. Une fois lancé sur sa petite victime, le geek ne la lâchait plus, la poursuivant de remarques agaçantes qui dépassaient les trois mots qu’il avait l’habitude de lâcher au commun des mortels : « mouais », « boarf », « Nan ». L’intrépide découvrait un Matt bavard, assommant et peut-être un peu fou au fond. Oh, c’était là une capacité de parole dont il faisait très rarement usage ; il ne tenait pas à ce que les orphelins croient le comprendre, pouvoir le cerner, alors qu’en vrai, il se voulait mystérieux. Il cachait donc son jeu à ceux qui l’entouraient. Personne ne devait savoir s’il possédait des As ou de simples cartes, des qualités ou des défauts. Joker disait-il parfois, lorsque la question posée l’agaçait. Mais il voulait aussi être un joker à lui tout seul, un élément insaisissable qui déchaînerait les ragots. Et malheureusement, il était trop discret pour ça. Son principal atout ?... Son indifférence. Elle n’était pas aussi mordante que celle de Near mais son entourage était parfois saisi d’une curieuse impression lorsqu’il dévisageait avec son regard couleur chocolat, si neutre qu’il avait l’air stupide. Loin de là bien évidement. Son intelligence technique se déchaînait sur les copies qu’il remplissait d’une écriture serrée aux boucles encore enfantines. Mathématiques, littérature… et surtout technologie. De ses longs doigts fins, il adorait assembler minutieusement tel ou tel objet, puis le démonter, changer les pièces, obtenir une note brillante et jubiler. Ca, c’était sa minuscule victoire face aux deux autres génies…

« Mmh… tu boudes ? »

Evidement que non, Near ne boudait pas, ou s’il le faisait, il devait bien le cacher. Matt savait que ce n’était pas le genre d’orphelin à étaler ses sentiments aux quatre coins de la pièce. Une découverte qui ne datait pas d’hier, certes, mais il arrivait souvent au geek de remâcher les mêmes pensées des jours durant, d’approfondir sa réflexion sur les éléments qui les composaient. Haha, et c’est qu’il s’ennuyait déjà sans console à manipuler. Near était nettement moins passionnant :

« Tu pourrais m’expliquer l’expérience de Pavlov ?... » Ô ma divinité blanche, crémeuse, blafarde et inutile.

Matt n’avait jamais demandé quoi que ce soit à l’albinos avant ce jour, rien. Il connaissait par cœur les détails de l’expérience et c’était juste pour voir sa vision des choses, rationnellement. Car Near allait lui répondre. Il ne résisterait pas à l’appel puissant de la science, du savoir. Et il n’était que question d’explications ; ça n’allait pas lui bouffer l’énergie qu’il n’avait pas mise dans son petit puzzle immaculé. Si ce n’était son antipathie pour son interlocuteur, il allait répondre. Matt le sentait.

Le roux flamboyant cala contre sa nuque une main ; il était entré dans l’espace vital de Near, lui, indiscret petit geek aux cheveux de feu. Et il ne comptait pas en sortir pour le moment. Rien que pour l’embêter. Sentir son mépris et en rire. Matt était déjà entouré d’un bouclier inoxydable, il riait de tout pour rien et l’indifférence de l’immaculé lui faisait l’effet d’un voile de soie sur sa peau blafarde. Une pointe d’amusement dans sa propre voix, encore ; il se mit à ricaner doucement. Le genre de rire qui ne faisait plaisir à personne, tant il avait des accents ironiques et tranchants. Il comptait s’installer là, planté au centre de la pièce en face d’une poupée de chiffon. Et ricaner encore. Et lui montrer qu’il pouvait être aussi débile que ses compatriotes au QI moins élevé. Ca encore, ce n’était pas si dur à prouver. Mais l’imbécile qui n’en était pas un perdit son rire sarcastique :


« Et toi aussi t’as plus rien à faire maintenant vu que ton puzzle est techniquement terminé, t’as plus de pièce à y mettre. »

Quand il se tut, on aurait pu entendre une mouche voler et aller s’écraser contre la vitre. Matt était pareil ; il adorait s’approcher du cœur de la tornade, aussi inoffensive paraisse-t-elle. Du sport à haut niveau quoi…
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Near " sale gosse 8D " |PV Near| AMD3H
Near
" sale gosse 8D " |PV Near| 145218Riddle1

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Sujet: Re: " sale gosse 8D " |PV Near| " sale gosse 8D " |PV Near| EmptyMer 21 Jan - 2:28

    Observez ici le phénomène d’une créature primitive tentant d’entamer une conversation avec son supérieur hiérarchique.
    Non, ne riez pas, le pauvre, ce n’est tout de même pas sa faute si son cerveau est moins développé que l’être à qui il tente de communiquer des phrases ayant un sens quelconque, dignes ou non d’intérêt. Il fait de son mieux, on ne peut pas le blâmer. D’autres ont essayé avant lui, et d’autres essaieront après. Inutile d’en faire un cas particulier d’un cas d’école, n’est-ce pas ? De plus, il semblerait que sa seule sincère préoccupation soit de passer le temps. Un divertissement, en somme. S’occuper… Jouer. Jouer à tester si on est plus doué que les autres au jeu du « et si je dérangeais Near, c’est tellement drôle, quand on voit son visage se tourner vers nous pour nous dire qu’il s’en fiche, alors que s’il répond, c’est qu’il ne s’en fiche pas. » (Insérez ici le rire satanique de celui qui croit que parce qu’il a vaincu l’indifférence la plus complète, il est digne d’un quelconque intérêt de plus que les autres.) Quant à demander à Near s’il le boudait, c’était tellement déplacé que c’en était absolument ridicule. Risible, même. Non, jeune geek à la flamboyante toison cuivrée, l’albinos au regard calme ne te boudait pas. Pour être boudé, il faut avoir de l’importance pour quelqu’un. Et pour lui, tu n’en as aucune. Fais-toi une raison. Tu n’es qu’un petit sous-fifre à peine bon à être mentionné. Si un jour il avait l’occasion et le matériel pour créer des petits jouets customisés, sans doute que tu n’en ferais même pas partie. Tu n’existes pas. Tu es… un personnage si secondaire dans l’histoire de sa vie. Tellement secondaire que même ta voix n’a aucun intérêt, il ne la reconnaîtrait pas.

    Pourtant il fallait qu’il continue de parler, qu’il cherche encore par tous les moyens à se rendre intéressant. N’était-il pas réputé pour son indifférence, lui aussi, pour son calme olympien (et Dieu savait qu’il en fallait, pour supporter Mello) ? Et bien. Near avait certainement ce don étrange de faire perdre leur tranquillité initiale aux gens, changer leur caractère, même d’infime façon, sans le vouloir. Parce que le petit rire léger et pourtant insolent qui allait suivre les derniers mots de Matt était inhabituel, enfin, pour l’albinos, puisqu’il ne le côtoyait jamais ; pourtant il avait bien l’impression d’avoir droit à une facette du rouquin qu’il ne montrait pas forcément à tout le monde, le côté trop taquin, presque pernicieux. Oui, parce qu’à part pour se divertir, s’il restait là à faire le fanfaron, c’était aussi pour le plaisir d’enquiquiner Near, inutile de tergiverser des heures sur ce sujet. Y avait-il une raison particulière à cela, excepté le fait que ce soit une occupation commune à beaucoup d’autres ? Avait-il une raison de lui en vouloir personnellement ? Allons… Ne sombrons pas dans les hypothèses farfelues pour le moment. L’on pourrait aller jusqu’à penser que peut-être l’instinct de compétition du geek venait de refaire surface ? Ou bien peut-être avait-il quelque sale besogne à accomplir pour son blond guide spirituel ? Non. En fait, il était fort probable qu’il soit juste… idiot.

    Matt : « Tu pourrais m’expliquer l’expérience de Pavlov ?... »

    Expérience de Pavlov ; voyez-vous ça. L’aurait-il fait exprès, de tendre ainsi la perche à l’albinos dont la neutralité commençait à être légèrement mise à mal par cet énergumène ? Oh, pas que le petit génie perdrait son calme, certainement pas. Il ne perdait pas son calme face à la pire des crises de Mello, pourquoi le perdrait-il face au semblant de sournoiserie dont faisait preuve le rouquin à son égard ? Non, il commençait simplement à être profondément lassé. Mais enfin, si l’autre voulait qu’on lui explique quelque chose, pourquoi lui refuser ce plaisir simple ? Near savait que l’autre devait très bien être au courant de ce en quoi consistait cette expérience scientifique, mais il préféra lui répondre comme s’il s’adressait à un débutant.

    Near : « Je ne vais pas perdre mon temps à t’expliquer ce qu’est le conditionnement classique. L’expérience de Pavlov, un scientifique russe, est un concept connu aussi sous le nom de répondant ou pavlovien. L’expérience a été menée sur des chiens et a permis de montrer que le par le couplage d'un stimulus neutre n'ayant au départ aucune propriété particulière de persistance de déclenchement et d'un stimulus inconditionnel qui déclenche de façon stable une réponse inconditionnelle, le stimulus neutre en arrivera à provoquer, en sa présence seule, la réponse de départ d’une réponse conditionnelle. »

    La voix tranquille et posée, il fixe le rouquin.

    Near : « Autrement dit, la réaction naturelle d’un chien devant de la nourriture est la salivation. Si on le met en contact avec le son d’une cloche, et en l’associant avec la nourriture, plus tard, le chien fera automatiquement le rapport entre le son de cloche et la nourriture, ce qui fait que même en l’absence de nourriture, le tintement engendrera la salivation. »

    Il marqua une pause, et après ce petit cours très théorique et très ennuyeux d’un fait connu de tous, l’albinos glissa un doigt insolent entre ses mèches immaculées, avant de déclamer, d’un ton totalement neutre :

    Near : « Pourquoi suis-je à peine surpris d’entendre de toi une question ayant un rapport avec les canidés ? »

    Oh, non, pas le moindre sous-entendu dans cette question innocente. Pas le moindre. Ou plutôt, si, et explicite, par-dessus le marché. Utilisons un autre exemple pour imager l’expérience de Pavlov. Imaginez simplement, le stimulus neutre, le chocolat, et le stimulus inconditionnel Mello qui déclenche le processus d’hormones masculines. Il suffirait au toutou à rayures d’apercevoir du chocolat pour immédiatement faire le rapprochement et ressentir la même réaction, la même réponse conditionnelle. Pas compliqué, n’est-ce pas ?
    Quoi ? De la jalousie ? Bien sûr que non. Une simple constatation d’un spécimen de larbin semblable à cet imbécile animal plus communément appelé meilleur ami de l’Homme.

    Matt : « Et toi aussi t’as plus rien à faire maintenant vu que ton puzzle est techniquement terminé, t’as plus de pièce à y mettre. »
    Near : « En effet. Mais cela ne signifie pas que je souhaite utiliser mon temps pour discuter avec toi. »
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Sujet: Re: " sale gosse 8D " |PV Near| " sale gosse 8D " |PV Near| EmptySam 31 Jan - 11:20

La réponse de Near fut parfaite et, comme Matt se l’était imaginé, il avait étalé sa science pour ensuite lâcher ce petit commentaire désobligeant. Le roux ne s’était de toute façon pas attendu à autre chose venant de lui. Il fallait évidement que l’être blanc réplique, pour la forme. Et Matt se contenta d’ignorer royalement ce qui suivit. Mais il ne put s'empêcher de ressentir un petit pincement au fond de son coeur. Discret, presque impossible à voir. Son regard tressaillit. Inutile de dire qu'à côté de cet immaculé glacé il se sentait humain comme jamais. Le roux parvenait à voir ses propres défauts en regardant un miroir ; Near était loin de lui ressembler mais son image était malléable comme celle d'un reflet. En se voyant dans ses yeux noirs, Matt aperçevait un illustre inconnu aux cheveux rouges et au sourire moqueur. C'était lui ?... Il ne s'était jamais distingué de cette façon avant ; cette silhouette élancée et ce regard mort. C'était vraiment lui cet orphelin qui paraissait sûr de lui, alors qu'au fond, très loin, il avait senti son coeur se serrer ?... Ca, il l’avait comprit qu’il le soumettait contre sa volonté à sa présence. Mais pourquoi il se la fermait pas alors ? Il aurait été cent fois plus simple pour Near de garder close sa petite bouche de poupée. Pourquoi, au final, avait-il cru intelligent de répliquer alors que ses paroles suivantes disaient tout le contraire ?... Near était étrange, troublant... même si ce n'était pas à Matt de reconnaître ce fait là. Et pouvait-il même prétendre s'amuser ?... Non, ce n'était plus un plaisir de rester en face des yeux sombres ; c'était juste un moyen de passer le temps. Se regarder dans les prunelles qui se baissaient. Savoir que l'on ne sera jamais rien de plus qu'un cafard. C'est exister, tout simplement. Même pour être méprisé de façon aussi visible.

Mais lui, CANIN ?... Pas faux, il avait tout du petit chienchien docile qui suit Mello en bavant discrètement, sourire indestructible accroché au coin de ses lèvres teinte corail. Il avait le droit d'être ainsi s'il aimait cet état. Ca ne le dérangeait pas de se soumettre à quelqu'un, de l'écouter avec patience. Il avait besoin de ça aussi pour acquérir une consistance. Et ses goûts l'avaient amené auprès d'un être qu'il ne serait pas prêt à trahir. A quoi bon "aimer" un ami, si c'est pour ne pas être fidèle ? La façon donc Near semblait concervoir l'amitié devait être déplorable. Peut-être que le lien qui liait Matt à Mello n'était pas le plus sain, mais c'était celui dont il avait le plus besoin ; le blond savait qu'il pouvait lui faire confiance. Mieux valait ça, vraiment, qu'être capable de trahison. Et la comparaison n'était pas si péjorative que cela. Le chien est le meilleur ami de l'homme, 'kay ? Et si on aime les jeux de mots, on peut aussi dire que le sale geek est un spécimen canin canon. Haha.

Si plus tard, toute conscience du bien et du mal devait disparaître pour le roux, il préférait au moins essayer de s’intéresser maintenant à ces ridicules notions catholiques. Peut-être que dans l’avenir, ses scrupules allaient disparaître et qu’il se retrouverait comme un mauvais démon attaché aux soins de Mello. Dépendre de son frigo. Etre encore plus détâché. Ne plus saisir la notion qui séparait le monde en deux camps opposés. Les vicieux et les vertueux. Mieux valait être au milieu.

Ce qu’il faisait à l'instant pouvait être considéré comme mauvais ; il perturbait le programme du petit albinos pour le simple plaisir de l’harceler. Mais, d’un autre point de vue, cela pouvait aussi être bon, le roux tentait de percer la coquille autiste de son interlocuteur, à peu de frais.

Aimez vous les uns les autres a dit Jesus. Aimez vous les uns les autres [si vous y arrivez] et moi plus que les autres ; version amélioré de la litote par Mello-le-Divin. Logiquement, c'était la guerre des clans qui régnait à la WH* mais à bien y regarder, on remarquait que les chefs avaient parfois des relations... étranges. Tout se mêlait. Matt, si docile, devait-il donc montrer un certain attachement pour sa méprisable petite proie hautaine ? Suivre les précéptes de son groupe ? Le blond charismatique n’interdisait sciemment aucune relation d’amitié entre ses chers Chocolate Rangers et X personne [la preuve : MattxCandy]. Mais Near n'était pas X personne. C’était compliqué au fond. Son rival devait-il être celui de tout le monde ? Suivre docilement l’avis du chocolate addict sans se poser de questions, mais ce dernier changeait facilement d’avis suivant les arguments. Aux accusations, il rosissait un peu. Et lorsqu’on l’acculait, il gueulait que l’immaculé était à la base de ses « malheurs ». Tssk, frustrant.

Near était un cas particulier, on l’aura compris et rabâché trop de fois. Si neutre qu’il y avait encore des gens passibles de l’admirer un minimum. Mais ni aimé ni vraiment détesté par le reste de la flore orpheline. Et ce n’était pas pour arranger les affaires du jeune geek.

Il se demanda soudain, ce que cela ferait s’il déviait en HS, sur le sujet Mello. Rien que pour voir si la provocation par ce moyen pouvait changer un détail dans l’attitude blindée de l’immaculé :

« …Eh, Thanks, t’expliques bien. J’avoue qu’c’était pas un hasard. Mais sh’uis quand même loin d’être un chien 8D… Voyons, si un jour, on étudiait en cours, les écureuils australiens, devrai-je être surpris de te voir y porter un intérêt ?... Qu’y veux tu, hein. Chacun son totem. Moi le chien, toi l’écureuil australien. »

Comme tous les orphelins, il avait entendu des rumeurs sur le couple melloxnear. Qu’ils avaient fait X chose dans Y endroit. Il avait inconsciemment refusé d’y croire. Parce que c’était trop injuste ; que son tamagochi blond aille se satisfaire ailleurs alors que lui, il lui était tout offert. Limite, il ne se tartinait pas de nutella le soir pour l’attirer dans le piège.

Quoique… ce qu’il voulait de Mello était plutôt bien dissimulé derrière ses airs goguenards. Quant à savoir si ces fameuses rumeurs dégoûtantes étaient vraies, il n’avait pas encore eu le courage de questionner son meilleur ami sur la chose. Mais si Near avait été défloré avant lui… C’était une chose aussi pitoyable que risible, frustrante aussi ; Matt n’était peut-être pas fier, ni belliqueux, mais ses connaissances en la matière étaient… hm… l’un de ses intérêts principaux. Et la concurrence, il s’en foutait littéralement mais si Near le dépassait même là dedans, il hausserait juste un sourcil. Et si en plus c’était avec Mello, son Dieu, son Hitler de poche ; là, il allait tilter… discrètement. Parce que personne ne devait savoir qu’il était gay et très content de l’être :

« Diiiiis…. Ecureuil-sama, c’est vrai que Mell’s a fait des conchonstés avec ta p’tite personne immaculée ?... Et tes boxers, sont blancs aussi ? »

Le geek avait passé un nouveau palier : celui de l’impudeur indiscrète. Sa vie se partageait entre deux états : celui-ci et la neutralité ; mais c’était sous cet aspect-là que la plupart des Chocolate Rangers le connaissait. Déjanté, sans retenue, harceleur presque. Les jeux vidéo étaient une bride serrée sur son caractère extraverti, ce qui lui permettait de ne pas exposer ses côtés hauts en couleur au reste de l’orphelinat. Qui aurait pu croire que ces petits bonhommes pixellisés constitueraient d’excellents gardiens à ses mœurs libertines ?... Parce que libertin, il l’était ; l’être était un libre penseur, attiré par la chair, un athée en puissance qui place toute sa foi dans les jeux vidéo puérils. Le roux perdit un peu de son sourire, le temps de réajuster ses lunettes. Hors de question de voir la vie autrement qu’en orange et jaune. Lui, il allait sûrement grandir discret, avec ses mœurs légères. Harcelant discrètement son blond par derrière.

Near n’allait pas répondre à la question cette fois-ci, mais le geek comptait sur ses réactions physiques. Un tremblement à peine perceptible de ses lèvres, un clignement de paupière nerveux… ou même son éternelle manie, ses cheveux blancs s’enroulant autour de ses petits doigts ronds. Une seule réaction sera plus explicite que toutes les réponses imaginables. De là, Matt ne savait même pas s’il allait être jaloux… Mais Mello était un sujet délicat pour eux deux. Il se gratta la nuque, perdu un instant dans ses pensées. Sa console vibra dans son pantalon. Il avait perdu.
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